Jinrou e no Tensei – Tome 1 – Chapitre 1 – Partie 38

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Chapitre 1 : Création d’une cité de démons

Partie 38

« Cela décrit les procédures de base sur la façon d’utiliser le sort et comment vous allez l’utiliser pour vous entraîner. Assurez-vous de ne pas relâcher votre pratique. »

« Oui Maître ! »

Après cela, Gomoviroa avait disparu pendant un certain temps. Il semblait qu’elle était toujours au milieu de son enquête et avait encore d’autres régions qu’elle devait inspecter. On ne savait pas quand elle aurait le temps de revenir. Donc pour le moment, j’avais continué à pratiquer la routine qu’elle m’avait dite.

« Tout d’abord, détends tes muscles et respire profondément. »

Pour affiner sa concentration, il fallait d’abord détendre le corps.

« Écarte tes jambes à la largeur des épaules et balance tes bras d’avant en arrière. »

J’avais pris la bonne position et j’avais commencé à balancer mes bras comme je le faisais avant d’aller nager à l’école. Bien que ce soit la même routine chaque fois, je m’assurais de vérifier que je faisais tout comme le Maître l’avait écrit. Tous ces exercices préliminaires étaient pour que je ne mette pas trop de force par accident.

« Alors, enfin… souris, et tends un peu tes muscles ! »

Le sourire m’avait naturellement calmé un peu plus. Cependant, il était important de ne pas trop se détendre, c’est pourquoi la routine s’était terminée par une nouvelle tension. D’accord, les préparatifs sont terminés. Il était enfin temps de commencer à chanter le sort. Ce n’était pas le genre d’incantations fantaisistes que j’avais inventées quand j’étais au collège. C’était une véritable incantation appropriée. Honnêtement, cela l’avait rendu encore plus génial. Sans plus tarder, j’avais chanté : « Iete! Kaahn ! Viirii! »

Pour un chant, c’était assez court. Même les chants les plus courts que j’avais pu trouver avaient pris trois lignes complètes sur mon carnet. Cela étant dit, ce sort était apparemment si court, car l’incantation avait été affinée jusqu’à sa forme la plus efficace. Les chants plus longs étaient à la fois plus difficiles à retenir et plus difficiles à dire dans le feu du combat. Et donc, les mages cherchaient constamment des moyens de les abréger uniquement pour les sons nécessaires. De plus, il semblerait qu’une fois que vous vous êtes habitué à chanter un sort, vous pouvez le raccourcir encore plus. Par exemple, le sort d’augmentation de poids ressemblait plus à « Itkanvir » lorsqu’il est dit par des personnes qui l’ont pratiqué. Finalement, vous seriez tellement habitué à un sort que vous pourriez le chanter dans votre langue maternelle, puis le lancer sans aucun chant.

« Alors tu es devenu plus lourd ? »

Surpris par la voix soudaine derrière moi, je bondis en l’air.

« Whoa!? »

En me retournant, j’avais vu que c’était Monza qui m’avait interrompu. Sa famille chassait depuis des générations et c’étaient eux qui se procuraient la majeure partie de la viande du village, ce qui expliquait pourquoi elle était si douée pour se faufiler derrière les gens. Elle avait grandi entourée d’experts en furtivité et en pistage. Non seulement cela, elle n’avait jamais baissé sa propre garde.

« On dirait que tu ne l’as pas fait, ou tu n’aurais pas pu sauter si haut… »

J’avais baissé la tête tristement en réponse aux paroles de Monza. En vérité, je n’avais pas encore vu ma pratique porter des résultats significatifs. Si j’avais une balance, je serais en mesure de dire si ma magie avait un quelconque effet, mais en l’état, tout ce que je savais avec certitude, c’était que je n’étais pas assez lourd pour le sentir. Mais plus important encore, il y avait quelque chose dont je devais m’assurer.

« Hé, Monza. »

« Ouais ? »

« M’as-tu entendu chanter ? »

Monza sourit méchamment.

« J’ai aussi entendu tout ce que tu as dit avant. »

« Gah. »

« Tu avais l’air de te concentrer très fort, donc je ne voulais pas te déranger. Je suppose que j’aurais dû penser que tu en serais gêné. »

Sa façon unique de faire preuve de considération n’avait fait que déchirer ma fierté. Même si je supposais que c’était de ma faute d’être si gêné à ce sujet. Ce n’était pas comme dans mon ancienne vie où je pensais qu’un chant ésotérique me ramènerait comme par magie à la deuxième dimension. Il s’agissait d’une méthode de formation éprouvée et utilisée par tous les mages.

En tout cas, il valait mieux arrêter de penser à ma vie passée avant de rouvrir de vieilles blessures. J’avais soupiré et j’avais dit : « Apparemment, une fois que vous êtes bon, vous pouvez devenir si lourd que vous ne pouvez même plus bouger. »

Alors que je le disais, Monza avait sauté en douceur sur une branche d’arbre à proximité. Même si elle était sous sa forme humaine, elle se déplaçait aussi silencieusement qu’un ninja.

« Hé, qu’est-ce qui est si bon d’être si lourd que tu ne peux pas bouger ? Qu’est-ce que ça te laisse faire ? »

« Rien, vraiment… »

« Ehh, cela semble si ennuyeux. »

Monza n’avait jamais mâché ses mots.

« C’est juste un sort pour t’aider à mieux utiliser la magie, ce n’est pas de ma faute si ça ne fait rien. À moins de maîtriser ce sort, je ne peux apprendre aucun des autres. »

« Hé, tu peux tirer des éclairs ou encore voler dans le ciel ? »

« Je souhaite que… »

Maintenant que Monza commençait à se désintéresser du sujet, j’avais pu retrouver un semblant de sang-froid, et avec lui, un sentiment de défaite en perdition. J’avais échoué cette fois aussi. Je m’étais appuyé contre le tronc de l’arbre dans lequel Monza était, et j’avais relu la note de Gomoviroa.

— Instructions spéciales de Movi ! —

★ Comment maîtriser la magie avec ces étapes faciles! ★

Tout d’abord, concentrez-vous sur le flux de votre mana ! La clé pour utiliser la magie de renforcement est de comprendre comment prendre le mana du monde extérieur et le concentrer dans votre corps ! Si vous vous trouvez incapable de visualiser le flux de mana, ça va. Imaginez simplement que cela se produise quand même ! Si vous continuez à travailler votre esprit dessus, vous pourrez le voir éventuellement !

Elle l’avait probablement écrit dans ce style étrange et enfantin pour le rendre plus facile à comprendre, mais honnêtement, cela me faisait peur. Il y avait tout simplement trop de différence entre son style d’écriture et sa façon de parler. Cela m’avait rappelé les gens qui étaient super silencieux dans la vraie vie, mais qui étaient devenus vraiment bavards dans les chats en ligne. Monza, qui avait jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule, avait murmuré : « Les mages sont bizarres. »

« Je pense qu’elle est la seule à être si bizarre. »

J’espère bien, de toute façon.

« Je sais que ça dit de l’imaginer, mais je ne comprends pas comment je suis censé faire ça… »

J’avais déjà essayé de me visualiser de plus en plus lourd de différentes manières. Par exemple, faire comme si mon corps s’était transformé en acier, imaginer que le mana était de l’eau, m’alourdir, même essayer de faire comme si je portais un baril géant sur mon dos. Aucun d’eux n’avait fonctionné.

Monza pendait à l’envers de sa branche d’arbre et bâilla.

« Ça ne marche pas comme tu l’imagines maintenant ? »

« Ouais, apparemment, chaque personne imagine le mana de différentes manières. »

Apparemment, le Maître avait pu s’alourdir en ayant des pensées déprimantes. Elle était définitivement un génie, mais pas celle à envier. Peut-être que si j’étais suffisamment déprimé, je pourrais enfin m’alourdir. Je soupirai à nouveau et les oreilles de Monza se contractèrent.

« Il y a une agitation là-bas. Je pense que quelqu’un est blessé. »

Comme toujours, son ouïe était incroyablement précise. Naturellement, ce monde n’avait pas d’ambulances. Pire encore, notre village n’avait pas de médecins. Le plus proche était dans un village humain. À cause de cela, des blessures qui auraient été mineures dans mon ancien monde pouvaient être mortelles ici. Les loups-garous étaient assez robustes donc ils ne mouraient pas facilement, mais les maladies infectieuses courantes pouvaient encore les tuer assez rapidement.

« Allons-y. Ils pourraient avoir besoin de notre aide. »

« Ouais. »

J’avais glissé mon cahier dans ma poche et j’avais poursuivi Monza. Alors que je me rapprochais de la source du son, j’avais été surpris de constater qu’il provenait de la maison des frères Garney.

« Frère, ça fait mal… »

« Reste avec moi, Nibert ! Je suis ici ! Ne meurs pas de moi, tu entends ! »

Garbert, le frère aîné, pressait une chemise sanglante contre un Nibert au visage pâle. Il ne faisait pas grand-chose pour arrêter le saignement. Tous les autres adultes se précipitaient pour essayer d’aider.

« Faites bouillir de l’eau chaude ! Nous devons laver la plaie ! »

« Accrochez-vous, Nib ! J’ai apporté des herbes qui arrêteront le saignement ! »

Vodd, qui travaillait normalement au rythme d’un escargot, et Mary, qui souriait toujours gentiment, étaient toutes les deux consternées. Quand j’avais essayé de me rapprocher pour voir à quel point c’était grave, ma mère m’avait tiré une main pour me retenir.

« Ne viens pas ici ! C’est dangereux, alors attends à l’intérieur de la maison ! »

« Que veux-tu dire par dangereux ? Qu’est-ce que cela lui a fait ? »

Peu d’animaux étaient suffisamment puissants pour nuire à un loup-garou, même s’ils étaient un enfant. Quoi qu’il en soit, cela devait être une créature qui possédait du mana. En d’autres termes, un monstre. Ma mère s’était tournée vers moi et m’avait dit à voix basse : « Un gnou de la Brute dorée. Écoutez-moi vous deux, ne sortez pas de la maison quoiqu’il arrive. »

« Oh non… »

Les plus grands ennemis des loups-garous étaient les Brutes dorées. Parfois, des animaux à fourrure dorée apparaissent à l’intérieur de la forêt. Alors que personne ne savait d’où ils venaient, tout le monde savait qu’ils étaient plus forts que les animaux normaux. Cependant, la force seule ne suffirait pas à dominer un loup-garou. Ces Brutes dorées avaient une autre caractéristique qui les rendait dangereuses. Pour une raison quelconque, les loups-garous ne pouvaient pas maintenir leur forme de loup près d’eux. Ceux qui avaient une volonté plus faible s’étaient évanouis en en voyant un. Monza et moi avions échangé des regards inquiets. À ce moment, Garbert s’approcha et s’effondra sur les marches de pierre à côté de nous. Il berça la tête et sanglota, « Nibert… si seulement j’avais été plus prudent… »

Il était normalement si turbulent, mais en ce moment, il avait juste l’air en lambeaux. Les loups-garous appréciaient la famille plus que la plupart des races. Pour Garbert, la vie de son frère était plus importante que la sienne. Le moins que je puisse faire avant de rentrer à la maison était de le réconforter un peu.

« Qu’est-il arrivé ? »

« Veight… je… »

Selon Garbert, ils étaient tous les deux partis à la chasse au gibier comme d’habitude. Quand ils avaient repéré une grosse bête dans un fourré lointain, ils l’avaient pourchassé. Mais quand ils s’étaient rapprochés, ils avaient découvert qu’ils avaient poursuivi une brute dorée. À ce moment-là, ils étaient trop proches pour s’enfuir. Il visait d’abord Nibert, et comme il avait été forcé de reprendre sa forme humaine, la frappe de la brute dorée l’avait envoyé voler. Il avait été si gravement blessé qu’il pouvait à peine bouger, et quelques autres attaques l’auraient tué. La seule raison pour laquelle Nibert avait pu s’échapper était parce que Garbert avait agi comme un leurre et avait attiré l’attention de la brute dorée.

« Si cela n’avait été que l’un d’entre nous, nous serions certainement morts. »

« Ouais… C’est parce que vous êtes toujours ensemble que vous êtes si forts. »

À eux seuls, chacun des frères Garney n’avait pu afficher que la moitié de son plein potentiel. Même maintenant, Garbert était complètement dégonflé. Je lui tapotai le dos de manière rassurante.

« Reste juste à côté de Nibert. Je suis sûr que les adultes sauront comment faire face à la Brute dorée. »

« Ouais, ok… »

Garbert hocha la tête et retourna soigner son frère cadet. Il ressemblait à une personne complètement différente. Sur le chemin du retour, j’avais repensé à ce que j’avais vu. Il y avait beaucoup de loups-garous qui avaient perdu la vie à cause de monstres. Nous étions forts, mais pas immortels. À moins que je trouve un moyen de faire quelque chose contre les attaques de monstres, nous continuerons à perdre de plus en plus de personnes.

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