Je suis le Seigneur maléfique d’un empire intergalactique ! – Tome 8 – Chapitre 16 – Partie 2

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Chapitre 16 : Liam le magistrat maléfique

Partie 2

Soixante mille des navires de Calvin s’étaient repliés dans les environs de la planète Augur. Il s’agissait d’une force composée de vaisseaux obsolètes qui n’étaient pas susceptibles de servir à grand-chose, mais la seule chose dont ils ne manquaient pas, c’était de l’audace.

« Avez-vous vraiment l’intention de lutter avec nous contre l’Autocratie ? »

Je communiquais à présent avec le lieutenant général qui avait été temporairement mis à la tête de la flotte.

« C’est vrai », avais-je répondu. « Je suis cependant impressionné que vous n’ayez pas fui la région. »

Bien qu’ils ne semblent pas différents des forces qui avaient été envoyées avec moi sur la planète Augur, ces gars étaient restés derrière et avaient l’intention de se battre.

« Si nous nous enfuyions à ce stade, nous serions des déserteurs, n’est-ce pas ? Nous finirions par mourir de toute façon », expliqua le lieutenant-général, un peu sur le ton de la plaisanterie.

J’avais un peu de compassion pour ce type, car sa « meilleure » option était de se battre avec moi contre la principale force de l’Autocratie.

« Avez-vous des nouvelles de la force principale de l’Empire ? »

L’expression du lieutenant général s’assombrit, je n’avais donc pas anticipé de bonnes nouvelles. « Nous ne pouvons pas les contacter. J’ai entendu dire que certaines personnes avaient reçu des ordres, mais je suis sûr que toute la force est prête à fuir. »

« Ne pouvez-vous pas les contacter ? Je n’ai pas entendu dire qu’il était arrivé quelque chose à Calvin. »

« Nous avons juste été rassemblés pour renforcer leur nombre, nous n’avons rien à voir avec sa faction », révéla le lieutenant général. « C’est pour cela que nous avons été déployés dans un endroit aussi odieusement excentré. Nous n’avons pratiquement reçu aucun ordre. »

« Vous avez reçu une mauvaise main. Vous devriez mieux jouer la prochaine fois. »

« Si je survis à cela, je m’efforcerai de le faire. » Puis le lieutenant général arrêta de plaisanter et devient sérieux. « Alors… quel est le plan ? »

Claus commença à expliquer la situation. « Normalement, on peut supposer que l’ennemi a l’avantage dans cette situation, mais ils prennent un gros risque en se dirigeant si profondément dans le territoire impérial. »

Pendant qu’il parlait, il afficha une carte montrant à quel point l’ennemi était en train de pousser. D’un côté, ils gagnaient beaucoup de terrain, mais de l’autre, ils s’isolaient en territoire ennemi.

« Avez-vous l’intention de les encercler ? » demanda le lieutenant général. « Ce serait un soulagement d’avoir l’aide des autres nobles frontaliers. Puis-je vous demander votre avis à ce sujet, comte Banfield ? »

Pour comprendre ce qu’un noble peut penser, il vaut mieux le lui demander.

J’avais donné au lieutenant général mon opinion honnête. « Croyez-vous qu’ils seraient assez stupides pour venir nous aider à nous battre alors qu’ils sont désavantagés ? Ces gars-là ne se montreront que lorsqu’ils sauront que la bataille est déjà gagnée. »

« Nous devrons donc les affronter avec seulement nos forces actuelles. »

« Eh bien, leur avantage en nombre diminuera un peu si vous vous battez à nos côtés. »

« Je préférerais affronter l’Autocratie avec trois fois plus de forces au moins… mais ce sera un soulagement d’avoir votre flotte qui se battra avec nous, comte Banfield. »

En voyant à quel point ce type était déterminé à se battre, les soldats de la flotte d’expédition semblaient encore plus pathétiques. Son engagement à lui seul faisait passer le lieutenant général pour un allié fiable.

« Vous savez, je vous aime bien. Avant que vous n’ayez une autre mauvaise passe, pourquoi ne viendriez-vous pas travailler pour moi ? » avais-je suggéré. « Je rendrai les choses plus faciles pour vous. »

Le lieutenant général m’a regardé fixement pendant une seconde, puis a éclaté de rire à l’idée que je discutais de ce qui pourrait venir après la bataille.

« Très bien. Si je survis, j’embrasserai vos chaussures ou tout ce que vous voudriez que je fasse. »

Franchement, l’idée qu’un mec d’âge moyen à l’allure usée comme lui embrasse mes chaussures n’était pas très attrayante. « Oui, je passe mon tour. Cependant, n’oubliez pas l’offre. »

☆☆☆

Avant la bataille, j’avais décidé de faire un discours à mes troupes. Il est fort probable qu’elles aient toutes pensé qu’il s’agissait d’un combat stupide avec très peu de chance de survivre pour une planète qu’elles n’étaient même pas obligées de protéger. S’ils voulaient un discours de ma part pour leur remonter le moral, je ne pouvais pas vraiment refuser.

En arrivant dans le studio où serait tourné le discours, je m’étais retrouvé entouré de soldats, tous autour du grade de général. Toute l’armée allait suivre la retransmission.

Alors que je me tenais devant mes hommes, qui attendaient mes paroles, je m’étais souvenu de ma vie précédente. J’avais pensé depuis que les discours des gens importants ne valaient pas du tout la peine d’être écoutés. Je n’allais pas non plus essayer de faire rire les auditeurs avec une blague. Il y avait de fortes chances que je me plante et qu’ils soient obligés de faire semblant de rire.

Les personnes qui aimaient parler en public aimaient probablement ces rires forcés. Pendant un discours, ils pouvaient savourer leur autorité. Je n’aurais pas à me préoccuper de ce que je devais dire ou de la façon dont je devais le faire passer. Les personnes présentes dans cette pièce travaillaient toutes pour moi, elles réagissaient donc toutes comme je le souhaitais.

J’avais alors commencé mon discours. « On dirait que l’Autocratie vient ici pour chercher la bagarre avec Claus, pas avec moi. Pouvez-vous croire ces types ? »

J’avais regardé Claus, mais il s’était contenté d’écouter mon discours sans expression. Voilà un type qui ne fait pas semblant de rire. C’était très bien, bien sûr, puisque c’était probablement un bon trait de caractère à posséder pour un chevalier en chef.

Eh bien, depuis le début, je n’avais pas prévu de faire un discours pour les siècles des siècles. On pourrait même dire que j’en étais incapable. Après tout, tout ce que je voulais de cette situation, c’était me sentir bien dans ma peau. L’Autocratie m’avait cherché noise, et j’en étais furieux, alors je voulais déverser ma colère sur eux. Je n’enviais personne qui devait écouter mon « discours ».

« Nous leur donnerons donc tout ce que nous avons. »

Les généraux m’avaient tous salué, et j’avais compris qu’ils essayaient de conclure rapidement mon discours. Ne me bousculez pas ! Maintenant que j’étais en colère contre eux, j’avais décidé de continuer. Je dirai tout ce que je veux juste pour faire durer le débat !

« Notre ennemi, c’est l’Autocratie ! Ils ont envahi l’Empire sans raison, alors c’est à nous de leur donner la punition qu’ils méritent ! Tout le monde, regardez la planète Augur. »

Comme prévu, une petite image 3D très pratique d’Augur avait été projetée juste devant moi. J’avais passé ma main dessous, comme si je saisissais le destin d’un monde entier.

« J’ai veillé sur cette planète. Peu importe que je ne sois qu’un magistrat temporaire. Pour l’instant, c’est mon domaine, et protéger ce domaine fait de moi un noble. Cette planète, c’est à nous de la défendre ! »

Un mensonge flagrant. N’importe quel noble impérial tournerait la queue et s’enfuirait si les choses devenaient vraiment dangereuses.

« Vous travaillez pour moi. Vous êtes mes épées et mes boucliers ! » dis-je en comparant les soldats à des armements que j’utiliserais sans retenue. « Avec vous, je m’emparerai de la victoire ! Si je ne le fais pas, l’ennemi ravagera cette planète. »

Ces auditeurs me voyaient probablement comme un seigneur merveilleux qui n’abandonnerait pas cette planète même si je n’en étais que le souverain temporaire, mais ce n’était pas ma véritable motivation. Parce que j’avais investi du temps et de l’argent dans Augur, je n’allais tout simplement pas laisser quelqu’un me l’enlever.

Je ne me souciais pas des habitants d’Augur — vraiment pas ! Je le pense vraiment ! Sérieusement… Mais ravager une planète sur laquelle je régnais était impardonnable ! De toute façon, il m’était impossible de perdre. Non seulement je bénéficiais de la protection du Guide, mais j’étais aussi un épéiste de la Voie du Flash. J’avais le devoir de montrer à l’univers entier que ce style d’épée était le plus puissant qui soit. Il était hors de question de perdre.

« Apprenez donc à l’Autocratie le nom de la maison Banfield ! Utilisez leur perte pour graver en eux la personne qui protège cet endroit ! »

Les soldats rassemblés avaient tous salué une fois de plus à l’unisson. Les chevaliers firent eux aussi leur salut habituel, concluant ainsi parfaitement mon discours sinueux. J’avais dit des choses insignifiantes au milieu, mais le fait d’avoir une bonne conclusion à la fin me donnait vraiment l’impression d’avoir réussi un bon discours dans l’ensemble.

Cependant, compte tenu de toutes mes élucubrations, les yeux de mes subordonnés brillaient de soulagement maintenant que j’avais terminé. N’êtes-vous pas un peu trop contents que j’aie fini… ? Je savais que j’avais continué un peu, mais ils pouvaient au moins essayer de rester professionnels. Je décidai cependant de ne pas les condamner, puisqu’ils semblaient au moins motivés pour lutter contre l’Autocratie.

En tout cas, c’était probablement suffisant pour aujourd’hui. J’avais tendu le bras et j’avais ordonné à tout le monde de se mettre en action.

« Que toutes les forces sortent ! Écrasons la force principale de l’Autocratie ! »

À ces mots, la flotte décolla.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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