Je suis le Seigneur maléfique d’un empire intergalactique ! – Tome 7 – Chapitre 4 – Partie 3

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Chapitre 4 : L’armée du Seigneur-Démon

Partie 3

Dans l’esprit de Kukuri et de son peuple, Liam n’était pas simplement quelqu’un à qui ils devaient de la gratitude. Il était le maître qu’ils avaient toujours voulu servir. Il ne les craignait pas et faisait bon usage de leurs capacités, les traitant respectueusement comme des outils précieux. La plupart des gens les craignaient et, par le passé, ils avaient été traités avec dégoût et trahis plus d’une fois. Ils avaient été transformés en pierre après une telle trahison, et étaient restés ainsi pendant deux mille ans. L’empereur qui leur avait infligé cela l’avait sans doute fait parce qu’il les craignait beaucoup. Il s’était servi d’eux quand cela l’arrangeait, mais leur avait fait vivre l’enfer une fois qu’il ne voulait plus rien avoir à faire avec eux.

L’empereur avait finalement pris cette décision par faiblesse. Il les avait craints, les avait tenus à distance, puis avait essayé de s’en débarrasser. Liam n’avait aucune faiblesse de ce genre. En tant que maître de la Voie du Flash, il était peut-être la personne la plus forte de l’Empire, et il agissait toujours en toute confiance. Liam n’aurait jamais craint l’organisation de Kukuri, et il s’en servait comme un maître digne de ce nom.

Combien d’autres nobles de l’Empire étaient aussi compétents ? Kunai pourrait croire qu’il y en avait quelques-uns, mais accepterait tout aussi volontiers qu’il n’y en ait aucun. Elle et les autres agents consacraient volontiers leur vie à Liam grâce à sa force de caractère.

En arrivant dans une salle de repos du château, Kunai aperçut un certain nombre de chevaliers. Ces chevaliers étaient soit très vieux, soit très jeunes, et aucun n’avait l’air de pouvoir se battre décemment. Elle se cacha dans l’ombre pour écouter leur conversation. Leur sécurité est une blague. Je doute qu’ils remarquent ma présence même s’ils prennent toutes les précautions possibles. C’est pathétique.

« Je me fiche qu’il soit un héros d’un autre univers. Comment peut-il dire qu’un tel festin “ne correspondait pas à ses goûts” ? » se plaignit un jeune chevalier, en colère contre l’attitude de Liam lors du banquet. « J’avais envie de le frapper. »

Kunai sentit sa main se diriger vers son arme, mais réussit à résister à l’envie de lui ouvrir la carotide à ce moment-là.

Un vieil homme se mit à rire. « Allons, allons. C’est le héros qui va vaincre le Seigneur-Démon. Un peu d’arrogance n’est pas une raison pour s’énerver », ajouta-t-il.

« Je sais, mais Sa Majesté se plie en quatre pour ces gens, et aucun des deux ne comprend la situation ! »

Le jeune homme était contrarié par le fait que Liam et Kanami ne semblaient pas apprécier l’hospitalité dont Enola faisait preuve à leur égard. Kunai comprenait sa frustration, mais sa loyauté envers Liam la poussait à se sentir hostile envers le garçon. Tu as enlevé notre maître et tu as le culot de parler de lui comme ça ? Tu n’es peut-être qu’un garçon ignorant, mais c’est plus qu’insolent.

Si elle n’était pas en mission, Kunai aurait peut-être tué le garçon pour ses paroles. Mais elle avait des ordres, alors elle quitta la salle de repos pour chercher des informations sur le royaume d’Erle.

Ce pays va encore plus mal que je ne l’imaginais.

Ayant suffisamment entendu une conversation, Kunai passa à une autre pièce, recueillant des informations au fur et à mesure.

 

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Tôt le lendemain matin, Kanami et moi avions été conduits à l’armurerie. La reine elle-même prenait le temps de nous montrer les armes de héros. Mais quand nous étions arrivés à l’armurerie, il n’y avait presque plus rien. Il restait si peu de lances, d’arcs et de flèches que leur pays était manifestement à bout de souffle.

Enola demanda à ses chevaliers de sortir des objets stockés dans un coffre-fort.

« Ces armements représentent le meilleur des capacités du royaume d’Erle. »

Ils m’avaient montré une épée et une armure complète, toutes deux argentées avec des ornements en or.

Kanami regarda les objets avec insouciance. « Comme c’est joli. Ils sont si brillants. »

Enola sourit maladroitement à l’observation innocente de Kanami. « Ils sont bien plus que leur apparence. Ce sont des trésors nationaux, imprégnés par des runes de magie de protection. »

J’avais d’ailleurs été surpris de réaliser de quoi était faite l’armure. « Du Mithril, hein ? »

Enola avait semblé ravie que je l’aie reconnue. « Oui, l’armure est en précieux Mithril. Il n’y a jamais eu que trois ensembles sur tout le continent, et il ne reste plus que celui-ci. »

D’après son expression amère, j’avais supposé que les deux autres avaient été perdus dans cette guerre contre le Seigneur-Démon.

J’avais tendu la main et j’avais effrontément touché l’armure, ignorant les regards aigres que les chevaliers présents me lancèrent. Même Enola avait l’air nerveuse, mais j’en avais fait abstraction. Après tout, ça ne servait à rien d’avoir une armure qui n’allait pas être manipulée. En ramassant le casque et en l’observant, j’avais soupiré lorsque j’avais trouvé ce à quoi je m’attendais.

« Bien sûr, il y a de la magie dans cette armure, mais à peine. La pureté du Mithril et l’artisanat sont louables, mais les runes sont plus que grossières. »

La qualité du Mithril était meilleure que ce que j’attendais du royaume d’Erle, compte tenu de leurs capacités technologiques, mais les runes étaient tout aussi désordonnées que le cercle magique qu’ils avaient utilisé pour me convoquer.

Kanami fronça les sourcils après avoir entendu mon évaluation, pensant sans doute que j’avais encore rendu les choses gênantes. Comme pour m’empêcher d’en dire plus, elle se tourna vers Enola et demanda : « Est-ce que nous avons vraiment le droit d’utiliser des trésors nationaux comme ceux-là ? »

Enola serra plus fort le bâton qui lui servait de preuve de sa fonction royale. « La légende dit qu’aucune arme normale ne peut même égratigner le Seigneur-Démon. Vous aurez sans doute besoin de cela pour le vaincre. »

« Alors, qui va les utiliser ? » Ayant eu cette information au sujet du Seigneur-Démon, Kanami avait l’air nerveuse. « Je suppose que c’est vous, Monsieur Liam ? »

Lorsqu’elle prononça mon nom, tous les regards se tournèrent vers moi. J’avais lancé le casque de Mithril à un chevalier, qui s’était précipité pour attraper le trésor national, soupirant de soulagement lorsqu’il l’attrapa. Il me jeta un regard noir, mais si l’armure était destinée à la guerre, personne ne devrait se soucier qu’elle tombe simplement par terre.

De toute façon, je n’avais pas l’intention d’utiliser leur matériel. « Je n’en ai pas besoin. »

Enola ne savait pas trop comment répondre. « Euh, humm… »

Remarquant que la reine ne savait plus où donner de la tête, Kanami se plaignit en son nom. « N’avez-vous pas écouté ? Vous ne pouvez pas battre le seigneur des démons sans ça. »

J’avais soupiré devant sa naïveté. Elle était tellement gentille que ça me rendait malade. J’avais l’impression de voir mon ancien moi.

« Quoi qu’il en soit, quel est le plan ici ? » demandai-je. « Est-ce qu’on fonce directement sur le Seigneur-Démon, ou est-ce qu’on doit collecter une sorte de bibelot dont on aura besoin pour le battre ? » Un voyage fait d’épreuves et de tribulations était un élément de base dans les histoires fictives de ce type. De toute façon, puisque j’étais coincé sur cette planète non développée pour l’instant, il pourrait être amusant de faire au moins une petite visite touristique.

Enola semblait toujours incertaine de ce qu’elle devait dire. « Des babioles ? Comme des armes ? Ces trésors de Mithril devraient vous suffire. Vous ne devriez pas avoir à en trouver d’autres », me répondit-elle. « En ce moment même, l’une des quatre élites du Seigneur-Démon, le général Lion, marche sur notre capitale avec une armée de demi-humains barbares. »

Nitta aurait été excité d’entendre parler d’une des « Quatre Élites », mais j’étais plus curieux du vitriol avec lequel Enola parlait de cette armée.

« Des demi-humains barbares, hein ? » Je m’étais détourné d’elle et je m’étais moqué. « On dirait que tu les détestes vraiment. »

« Bien sûr que oui ! » La voix d’Enola s’élèva. « Ils ont envahi notre territoire, tourmenté notre peuple et se sont livrés à toutes sortes de sauvageries, même avant la résurrection du Seigneur-Démon ! Je vous assure que “barbare” est exactement la façon de les décrire ! »

Kanami semblait surprise par la réponse passionnée d’Enola.

Enola continuait à parler. « Ils ont pris la vie de tant de personnes de mon peuple. Ils attaquent des villes et des villages innocents pour voler leur nourriture, laissant les gens qui s’y trouvent mourir de faim. Je ne pardonnerai jamais ce qu’ils ont fait ! »

« Quelle horreur ! » Kanami grimaça, sans doute en colère. Elle prenait tout ce que disait Enola pour argent comptant. C’était complètement ridicule.

« Je suis désolée. » Enola avait clairement honte de s’être emportée. « Je n’aurais pas dû crier comme ça. Je dois retourner à mon travail. N’hésitez pas à utiliser tout ce que vous trouverez dans cette pièce. »

Elle partit avec sa suite de servantes et de gardes.

Kanami se tourna vers moi, irritée. « C’est reparti, Monsieur Liam. Est-ce que vous essayez de mettre ces gens en colère ? »

Avait-elle vraiment plaint les citoyens d’Enola et du royaume d’Erle pour leur sort ? C’est très drôle. Quelle enfant au cœur pur !

« Tu es le héros parfait », lui avais-je dit. « Un imbécile facilement influençable. »

« Qu’est-ce que ça veut dire ? »

Je m’étais penché vers elle en lui faisant un petit sourire. « Crois-tu sérieusement qu’ils disent la vérité à propos de tout ça ? »

Kanami recula d’un pas, troublée. Elle semblait incapable de comprendre ce que je lui disais. « B-bien, ils nous ont convoqués parce qu’ils ont des problèmes, c’est ça ? »

« Tu es vraiment une cible facile. Crois-tu que tout le monde dans l’existence est quelqu’un de bien ? » Je commençais à être exaspéré.

Kanami baissa la tête. « Il y a des gens bien. N’est-ce pas aussi stupide de soupçonner tout le monde d’être mauvais ? Je ne veux pas vivre comme ça. »

En entendant cela, j’avais été sûr d’une chose. « Nous ne nous entendrons jamais tous les deux. Je vais faire ce que je veux. Pourquoi ne pas t’habiller et te préparer à combattre ce Seigneur-Démon ? »

« Vous n’allez pas vous battre, Monsieur Liam ? » Les femmes et les enfants se battent, mais vous allez juste vous enfuir ?

J’avais décidé de la guider, sans trop savoir pourquoi. Normalement, je ne voudrais rien avoir à faire avec une idiote bon enfant comme elle, mais je ne pouvais pas la laisser seule pour une raison ou une autre. Peut-être parce qu’elle portait le même nom que son…

« J’ai dit que j’allais faire ce que je voulais. Mais si tu veux te battre, tu dois te dépêcher de te préparer. Comme l’a dit Enola, l’armée du Seigneur-Démon se rapproche. »

« Hein ? »

Mon conseil donné, j’avais laissé Kanami derrière moi dans l’armurerie.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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