Je suis le Seigneur maléfique d’un empire intergalactique ! – Tome 7 – Chapitre 11

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Chapitre 11 : La fin du Seigneur-Démon

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Chapitre 11 : La fin du Seigneur-Démon

Partie 1

Le Seigneur-Démon Gorius avait été témoin d’une chose incroyable : un énorme géant de métal était descendu des cieux.

Planant dans les airs, le titan le fixait du regard, son corps imposant composé de métaux tout droit sortis des légendes et des mythes. Gorius n’avait aucune idée de l’endroit d’où il pouvait provenir.

Il était tout à fait clair pour Gorius que le géant était une entité d’un ordre supérieur au sien, et qu’il était essentiellement vivant. Il avait manifestement sa propre volonté et reconnaissait ce héros comme son maître. Gorius pouvait également voir que le géant était furieux contre lui. Ses yeux artificiels le fixaient. Il n’aurait pas dû y avoir d’émotion dans ces yeux, mais Gorius sentait que le géant ne le considérait pas plus qu’un caillou au bord de la route qui dérangeait son maître.

Gorius trembla. Son instinct lui criait qu’il ne battrait jamais le géant de métal aérien. S’il défiait la monstruosité, elle le détruirait sans laisser de traces, et il ne reviendrait jamais à la vie. Même s’il y parvenait, il perdrait à nouveau face au géant.

Ce géant de métal était déjà une menace, mais le héros devant Gorius était encore plus incroyable. Voir l’épée dans sa main effrayait Gorius encore plus que de regarder le géant de métal.

Cette arme est impossible ! Comment pourrait-elle exister ?

Il y avait quelque chose à l’intérieur de cette épée — juste une trace, mais cela terrifiait Gorius. Il ne voulait pas s’en approcher. Le métal de la lame ressemblait à de l’or, mais c’était quelque chose de bien plus rare. Le Seigneur-Démon avait envie de hurler et de pleurer avec l’arme simplement pointée sur lui. Elle était bien trop puissante pour être utilisée contre quelqu’un comme lui, c’était comparable à l’envoi d’une armée de dix mille personnes pour écraser un seul insecte.

Mais le héros lui-même était encore plus terrifiant que son arme.

Qu’est-ce qu’il est au juste ?

Il se disait mauvais — disait que l’humanité était le vrai mal — mais Gorius sentait la volonté de dizaines de milliards d’humains unis par un culte envers cet homme. Les souhaits et les prières des gens dont il avait sauvé la vie le protégeaient. Cette énergie positive étincelait comme de la poussière d’or, renforçant le héros. C’était un pouvoir sacré — la puissance même du divin. Maintenant qu’il s’était armé de son arme sacrée, le pouvoir s’était manifesté, permettant à Gorius de l’observer. Le Seigneur-Démon n’arrivait pas à croire qu’un tel pouvoir sacré protégeait ce garçon, et qu’il pouvait même le manier sans s’en rendre compte.

Ce qui était encore plus troublant, c’est que ce n’étaient pas seulement les personnes vivantes dont l’énergie donnait du pouvoir au héros. Il puisait également son énergie dans les morts de plusieurs planètes.

Il est plus qu’humain, c’est tout ce que Gorius pouvait penser. Il n’avait jamais rencontré un être humain comme lui au cours de sa longue existence. Il avait fini par accepter que le héros soit bien plus évolué que lui, et bien supérieur.

Brillant d’une puissance divine, le héros leva son épée terrifiante. Elle brillait d’une lumière dorée, cette lumière à elle seule était un poison pour Gorius.

« St-stop ! S’il te plaît, n’en fais pas plus ! »

Le héros ne semblait même pas conscient de la lumière, mais Gorius sentait son essence brûler partout où elle le touchait.

« Tu n’es pas mauvais », s’était écrié le Seigneur-Démon. « Tu es autre chose ! »

Il essaya d’en dire plus, mais le héros n’était plus intéressé.

« Tais-toi. Je n’ai rien à discuter avec toi. » Le héros leva son épée plus haut.

Les instincts de Gorius lui hurlèrent dessus. Si je suis tué avec cette arme, je ne reviendrai plus jamais à la vie ! Je préfère tenter ma chance avec le géant du ciel !

Il décida de fuir le héros. Alors qu’il s’élançait dans les airs, le héros resta un instant bouche bée de surprise, puis se tint le ventre et rit bruyamment.

« Le seigneur-démons s’enfuit ? Avid, peux-tu t’occuper de lui ? »

Le héros permit à Gorius de s’échapper dans les airs. Aspirant les émotions négatives de l’atmosphère qui l’entourait, le Seigneur-Démon étendit son corps de flammes devant le géant de métal. Les flammes noires prirent la forme d’un énorme dragon. Sous cette forme sinistre, Gorius mesurait plus de cent mètres de long.

« Je préfère te combattre toi que le héros, et revivre plus tard ! » déclara Gorius. « Même si cela prend un ou deux siècles… même si cela prend des millénaires… Je jure que je reviendrai pour ravager cette terre une fois de plus ! »

Ouvrant son énorme gueule, la forme de dragon de Gorius s’élança vers le géant. L’Avid ferma sa trappe pour protéger Ellen, puis croisa les bras au lieu de dégainer une arme. Alors que le dragon volait vers lui, le méca activa des lentilles laser réparties sur tout son corps. Des faisceaux rouges étroits et délicats convergèrent vers Gorius.

« Que penses-tu qu’une attaque comme celle-là va — ! »

Gorius avait sous-estimé la puissance des lasers, il n’avait donc pas cherché à les éviter. De grands trous s’étaient ouverts dans son corps de flamme noire partout où les rayons l’avaient transpercé.

« C’est impossible — ! »

Gorius se débattit dans les airs, comme s’il était cloué sur place, tandis que les yeux de l’Avid brillaient d’une lueur rouge. Ayant fini d’analyser le Seigneur-Démon, elle leva une grande main. Un cercle magique commença à s’y former — un cercle magique sacré.

Le cercle, composé de glyphes complexes et de symboles mystérieux, brillait d’une lumière bleu-blanc. Lorsque Gorius vit cela, il sut alors la vérité.

Je vois. C’est ici que mon existence prend enfin fin.

L’explosion de magie sacrée que l’Avid avait déclenchée frappa Gorius de plein fouet, l’anéantissant tellement qu’il n’y avait aucune chance qu’il revienne à la vie.

 

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« On dirait que c’est terminé. »

Une petite échauffourée avec l’Avid avait anéanti ce gringalet qui se faisait appeler le Seigneur-Démon.

J’avais baissé les yeux sur ma fidèle épée et j’avais soupiré. « Je n’ai même pas eu l’occasion de l’utiliser. »

En fin de compte, ce soi-disant « seigneur-démon » s’était révélé désespérément faible. J’étais un peu gêné d’avoir perdu mon sang-froid et d’avoir failli le prendre au sérieux. Mais après notre rencontre, j’avais senti un nouvel objectif se dessiner.

« Un adversaire que je ne peux pas abattre, hein ? »

J’avais entendu dire qu’il existait des êtres résistants aux attaques physiques et magiques conventionnelles. Dans l’Empire, une technologie puissante comme l’Avid pouvait les détruire facilement, alors je ne devrais pas avoir à affronter moi-même de tels ennemis. Mais je n’étais pas satisfait de cela. En tant que pratiquant de la Voie du Flash, je ne pouvais pas me permettre de lutter contre des êtres inférieurs comme je l’avais fait tout à l’heure. Je devais trouver un moyen de faire face à de tels ennemis par moi-même.

« Mais comment couper des choses qui ne peuvent pas être coupées ? »

J’avais eu l’impression qu’un étrange pouvoir résidant dans mon épée préférée m’aurait permis de porter un coup, mais je n’y serais toujours pas parvenu avec ma force personnelle.

Pendant que je réfléchissais à cela, Ellen sauta d’en haut. « Maître ! », s’était-elle écriée en atterrissant et en essuyant son visage couvert de larmes et de morve contre ma poitrine. Elle s’était visiblement beaucoup inquiétée pour moi, elle s’était accrochée à moi fermement et ne voulait pas me lâcher.

J’avais posé doucement une main sur sa tête. « Désolée de t’avoir inquiétée. Je ne pensais pas que tu viendrais me chercher. Qui d’autre est là ? »

« Sniiff. Mlle Amagi, et Monsieur Brian, et Mlle Nias… »

Mon visage avait tressailli lorsque j’avais entendu qu’Amagi et Brian étaient ici. Les affronter serait pénible. En même temps, j’avais été curieux d’apprendre que Tia et Marie n’étaient pas là.

« Qu’en est-il de Tia et Marie ? »

« Elles ne sont pas venues. »

Je m’étais demandé pourquoi Ellen avait détourné les yeux en disant cela. Pourtant, je suppose que ces deux-là pouvaient attendre.

« Elles ne sont pas là, mais Nias est venue ? Je suppose que c’est bien, mais comment se fait-il que Nias soit ici ? » Je ne me serais pas attendu à ce qu’elle soit particulièrement inquiète si elle avait appris que j’avais disparu, alors j’avais été surpris qu’elle soit venue me chercher. Peut-être avait-elle simplement peur de perdre son précieux mécène.

« Oh, peu importe. » Je me moque de Nias. Le problème, c’était Amagi et Brian, qui allaient s’occuper de mon cas à coup sûr.

Alors que je me lamentais, Kunai se glissa hors de mon ombre. « Maître Liam — le chef. »

« Hmm ? Kukuri est aussi ici ? »

Un grand homme portant un masque apparut de l’ombre d’un pilier qui se dressait encore au milieu des décombres du château. « Je suis soulagé de vous trouver sain et sauf, maître Liam. Mais maintenant… »

Il dégainea une arme et se dirigea tout droit vers Kunai.

J’avais compris ce qu’il s’apprêtait à faire, alors j’avais levé la main pour l’arrêter. « Ne fais pas ça, Kukuri. »

« Elle vous a exposé au danger, maître Liam. Vous me permettrez de me débarrasser des subordonnés inutiles, n’est-ce pas ? Héhé héhé, héhé ! »

Je regardai Kunai, qui s’agenouillait volontiers devant Kukuri, le cou exposé, prête à accepter sa punition. En la voyant ainsi, j’avais repensé au temps que nous avions passé ensemble ici.

« Je lui pardonne. De toute façon, c’est moi qui l’ai amenée en premier lieu — je n’ai pas évité la convocation. Tu vas donc aussi la pardonner. » En tant qu’employeur de Kunai, j’avais ordonné à Kukuri de laisser tomber.

Il rangea docilement son arme. « Si c’est votre ordre, alors j’obéirai, maître Liam. »

« Kunai a fait du bon travail pour moi ici. Je pense même à lui donner une récompense. »

Kukuri regarda sa subordonnée, surpris. « Tu as même reçu un nom ? Eh bien, sois reconnaissante envers maître Liam — Kunai. »

« Monsieur ! »

Ce problème réglé, j’avais serré Ellen dans mes bras, soulagé. Kunai inclina la tête en signe de gratitude, et je lui fis un petit signe de tête en guise de réponse. Tenant toujours Ellen dans mes bras, je demandai à Kukuri s’il y avait eu des problèmes dans mon domaine pendant mon absence.

« S’est-il passé quelque chose d’intéressant pendant mon absence, Kukuri ? » Comme je n’étais pas parti très longtemps, je m’étais dit que tout irait bien.

Kukuri répondit après une légère pause. « Oui, Maître Liam. La maison Banfield s’est divisée en plusieurs factions, et un certain nombre de personnages d’autres familles nobles se sont immiscés dans votre domaine. Une partie de la maison Banfield vous a trahi en faveur de votre successeur. Les traîtres de la faction du prince Cléo travaillent également aux côtés des pirates pour piller votre domaine. »

« Quoi !? » Qu’est-ce qui s’est passé pendant que je n’étais pas là ?

 

☆☆☆

 

« Ces bons à rien de crétins ! »

J’étais retourné à la capitale du royaume d’Erle pour la trouver envahie de chevaliers mobiles. Une force de débarquement de mes soldats avait également débarqué pour occuper la ville. Les navires flottant au-dessus de la capitale bloquaient presque tous le soleil, il était midi par une journée sans nuage, mais la capitale était plongée dans l’obscurité. Face à cette vision, les citoyens avaient prié, prenant apparemment cela pour l’invasion du Seigneur-Démon.

Je ne pouvais pas leur reprocher d’être étonnés, mais j’étais plutôt satisfait de trouver une flotte entière ici pour venir me chercher. C’était peut-être pénible pour les citoyens de la capitale, mais ce n’était pas mon problème.

Quoi qu’il en soit, le rapport de Kukuri m’avait mis en colère. Un idiot se proclamait mon héritier, et d’autres idiots avaient déferlé pour le soutenir — sans parler des traîtres tout aussi idiots qui couraient après la fortune de la maison Banfield.

J’étais également irrité par Tia et Marie. « J’étais en train de réévaluer ces deux-là, après ce qu’elles ont fait pendant la guerre, et maintenant, qu’est-ce que je trouve ? Non seulement elles laissent les traîtres faire ce qu’ils veulent dans mon domaine, mais elles ont divisé mes forces pour mener une petite guerre civile les unes contre les autres. Que dois-je faire de ces deux-là à mon retour ? »

Les choses n’avaient jamais dégénéré en un tel chaos lorsque j’avais quitté mon domaine pour un court moment, mais mes enfants à problèmes avaient aggravé la situation jusqu’à ce que l’enfer se déchaîne. Et qui était ce « Isaac » ? Un frère dont je n’avais jamais entendu parler ne pouvait pas être mon successeur !

« Je m’occuperai de Tia, Marie et Isaac à mon retour. D’abord, je dois m’occuper du problème qui se trouve devant moi. »

Il était temps de m’amuser encore un peu avant de rentrer chez moi. Je marchais dans un hall de château, le capitaine de ma garde royale à mes côtés.

« Nous avons ce château sous notre contrôle, Lord Liam », me déclara-t-elle. « Cependant, je ne dirais pas qu’il est très hygiénique. Nous ne devrions probablement pas y rester longtemps. »

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Partie 2

Ils avaient infiltré et sécurisé le château avant que je ne revienne après avoir défié le Seigneur-Démon. Je n’avais pas lésiné sur les moyens pour recruter des chevaliers de haut niveau pour servir de garde royale, et ils étaient suffisamment diligents pour que le coût en vaille la peine. Pourtant, je n’aimais pas qu’ils essaient de me presser à rentrer chez moi. J’avais empêché le Seigneur-Démon de détruire le royaume d’Erle précisément pour pouvoir profiter de cette partie.

« Je rentrerai chez moi dès que je me serai bien amusé. Ne bouge pas d’ici. »

« Oui, monsieur, » dit le capitaine avec résignation. Elle a dû comprendre que j’étais décidée à en découdre.

Je m’étais rendu dans la salle d’audience, où j’avais trouvé le trône vide pour moi. Les dignitaires du royaume d’Erle — y compris Enola, qui avait été chargée de me convoquer — étaient alignés, menottés. Il en allait de même pour les chevaliers restants du pays, dont certains étaient suspendus à des piliers et avaient l’air plutôt mal en point. Ils avaient dû se défendre. C’était assez amusant de les voir ainsi.

Au moment où je pénétrais dans la salle d’audience, un membre de la garde royale qui attendait proclama : « Lord Liam est arrivé ! »

Tous ceux qui étaient venus me chercher s’étaient mis au garde-à-vous en entendant mon nom. La plupart semblaient soulagés de me voir, mais quelques-uns tremblaient de peur au lieu de me regarder — mes mages. Ils avaient encerclé cet invocateur nommé « Citasan » ou je ne sais quoi, et le réprimandaient. Ils n’arrivaient pas à croire que son cercle magique ait franchi leurs défenses.

« Tu dois te moquer de moi ! » lui déclara l’un d’eux. « Un cercle magique primitif comme celui-là a convoqué le seigneur Liam !? Tu dois cacher quelque chose ! Si tu ne dis rien, nous avons des moyens de te faire — ! »

L’un de mes mages se tourna vers moi et me supplia : « S’il vous plaît, épargnez-moi ! S’il vous plaît ! »

Chacun de mes mages avait l’air épuisé, alors je me sentais un peu mal d’avoir laissé Citasan m’invoquer. Je veux dire que si j’avais voulu l’empêcher, j’aurais pu le faire. Le cercle de Citasan avait franchi leurs défenses, bien sûr, alors je ne pouvais pas les laisser s’en tirer à si bon compte.

De son côté, la capitaine de la garde royale semblait prête à les tuer sur le champ. « Combien de temps allez-vous continuer comme ça ? N’agissez pas de façon aussi déshonorante devant le seigneur Liam ! »

Mes mages agités tombèrent à genoux, baissant profondément la tête. En vérité, ils se prosternaient pratiquement.

« Seigneur Liam, nous sommes vraiment désolés ! Nous expierons ce déshonneur au prix de nos vies ! Juste, s’il vous plaît, épargnez nos familles ! »

Lorsque Citasan vit les mages humiliés presser leur front contre le sol, il se mit à les humilier pour une raison inconnue. « Les mages sont des êtres suprêmes qui comprennent les mystères de l’univers ! Il est déplorable de baisser la tête devant un vulgaire humain ! »

Les yeux des gardes royaux s’étaient assombris en entendant les paroles de Citasan. Avant qu’ils ne puissent dégainer leurs épées, je m’étais adressé aux mages, voulant m’amuser un peu.

« As-tu entendu ce qu’il vient de dire ? Apprends-lui ce qui est quoi, tu veux bien ? »

Mes mages s’étaient levés. « Comme vous voulez », déclara leur chef. Il regarda Citasan d’un air méprisant. « Tu ne sais rien, bouffon. Tu es incapable de comprendre quel genre d’être est le seigneur Liam, n’est-ce pas ? »

« Qu-Quoi ? » aboya Citasan avec rage, levant ses mains menottées vers les mages. « C’est vous les bouffons ! Vous pensiez vraiment que ces simples morceaux de bois allaient m’arrêter ? Boule de feu ! »

Un orbe de feu d’environ vingt centimètres de large fusa vers mes mages. L’un d’eux fit un geste de la main pour contrer le sort.

Citasan devint incrédule. Il devait être assez fier de son sort de boule de feu. « Impossible ! Ma boule de feu ! Elle… »

« Boule de feu ? » s’exclama mon mage en se renfrognant. « Cette petite étincelle ? Je vais te montrer une vraie boule de feu ! »

Il leva la main, et un orbe de feu de vingt ou trente mètres de diamètre apparut à l’extérieur d’une fenêtre. Les citoyens du royaume d’Erle poussèrent un cri de stupeur en le voyant. Le mage envoya la boule de feu vers un endroit vide au loin, lorsqu’elle frappa le sol, une colonne de feu s’éleva à plus de vingt mètres dans les airs.

J’avais applaudi. « Plutôt impressionnant. »

Mes mages inclinèrent la tête avec révérence. « Nous ne méritons guère de telles louanges, mon seigneur. »

Citasan semblait incapable de comprendre pourquoi des mages aussi puissants — sur cette planète, on les appellerait probablement des sages — s’inclinaient devant moi, et encore moins mettaient leur front contre le sol et imploraient mon pardon. D’un autre côté, les dirigeants du royaume d’Erle semblaient saisir les choses à ce stade.

Kukuri regarda mes mages. « Comment voulez-vous vous occuper d’eux, maître Liam ? »

Les mages tremblèrent, en levant les yeux vers moi avec tristesse.

Je détournai les yeux en soupirant. « Occupez-vous des défenses du manoir quand nous reviendrons. Vous n’aurez pas de troisième chance. »

« Soyez béni, Seigneur Liam ! »

Je ne pouvais pas justifier leur exécution, puisqu’ils avaient permis que ma convocation ait lieu. Lorsque je les avais épargnés, ils s’étaient pratiquement tapé la tête sur le sol en signe de gratitude. Je me sentais encore un peu mal pour eux, mais c’est surtout leur désespoir qui me donnait la chair de poule.

Je m’étais assis sur le trône en croisant les jambes, et mes sujets s’étaient immédiatement agenouillés. Les fonctionnaires qui étaient venus avec mon équipe pour me récupérer avaient regardé froidement les habitants du royaume d’Erle.

« L’invocation de héros semble noble, » déclara l’un de mes fonctionnaires, « Mais vous vous êtes essentiellement livrés à un enlèvement. Lord Liam, je crois qu’il serait prudent de préciser la position exacte dans laquelle ils se trouvent. »

Toute la confusion que ma disparition avait entraînée avait dû mettre mes fonctionnaires dans une situation difficile. Ils lançaient des coups de poignard aux habitants du royaume d’Erle.

« Je suppose que tu as raison », avais-je dit. « Peut-être que je devrais simplement détruire cette petite planète chétive. Je veux dire, ils ont eu du mal avec un méchant à deux balles qui se faisait passer pour un “seigneur-démon”. Ils ne feront probablement pas long feu de toute façon. »

Lorsque j’avais menacé de le faire, deux femmes s’étaient avancées pour s’opposer : La reine Enola… et Kanami.

« S’il vous plaît, attendez ! » s’écria Enola.

« Qu’est-ce que vous voulez dire par détruire cette planète ? » demanda Kanami. « N’en faites-vous pas trop ? »

Mes gardes royaux sans expression avaient dégainé leurs épées, prêts à envoyer voler les têtes des deux femmes à tout moment.

J’avais levé la main pour les arrêter. « Rengainez vos armes. »

« Oui, monsieur. »

Une fois que les gardes royaux se furent calmés, j’avais décidé de continuer à taquiner Enola. Je voulais qu’elle soit plus humble.

« Tu m’as enlevée grâce à la magie d’invocation. J’aimerais que tu expies ce crime, mais qu’es-tu seulement capable de faire pour moi ? »

En baissant la tête, Enola commença à parler de réparations. « S’il vous plaît, ayez pitié. Nous pourrions vous payer en pièces d’or et d’argent. »

Elle m’offrait de l’or et de l’argent ? C’est à mourir de rire. « Ça a l’air bien ! Si tu remplis ce château avec ces pièces, je repenserai à la destruction de la planète. »

Le visage d’Enola pâlit. Elle savait à quel point ma demande était déraisonnable. « Mais c’est… c’est impossible ! »

« Veux-tu dire que je vaux moins ? » Je m’étais tourné vers mes subordonnés. « Qu’est-ce que vous en pensez ? »

Je lui avais ordonné de payer une somme qu’elle ne pourrait jamais trouver, mais mes subordonnés n’avaient pas sourcillé.

« Je crois que ce serait une compensation insuffisante. »

« Je ne pense pas qu’ils soient assez repentants en premier lieu. »

« Dire que c’est “impossible” sans même essayer… C’est comme s’ils ne pensaient pas avoir fait quelque chose de mal. »

Quand mes partisans dirent ce genre de conneries sans sourciller, je me sentais moi-même pris au dépourvu.

Le capitaine de la garde royale semblait prêt à tuer Enola à ce moment-là. « Il semblerait qu’ils ne comprennent toujours pas la position dans laquelle ils se trouvent. S’il vous plaît, laissez-nous nous occuper de leur élimination, Seigneur Liam. Nous rayerons ce pays de la carte avant la fin de la journée. »

J’avais prévu de rire comme tout bon méchant pendant cette scène, mais j’avais été sidéré par les commentaires de mes subordonnés. Je n’avais jamais beaucoup interagi personnellement avec eux, mais ils semblaient sérieusement énervés — pas du tout comme s’ils plaisantaient avec moi. Je ne faisais que taquiner les gens d’Enola, mais mes subordonnés voulaient vraiment les massacrer.

« Eh bien, je vais y réfléchir », avais-je dit.

Une voix sereine résonna dans la salle d’audience. « Qu’est-ce que tu penses faire exactement ? »

Lorsque j’avais vu qui était entré dans la salle d’audience, je m’étais figé. « A-Amagi ? »

Je m’étais tout de suite redressé sur le trône. Amagi s’était approchée de moi à grands pas et s’était tenue debout devant moi. Un Brian en pleurs courait après elle pour la rattraper.

« Maître Liam ! »

« Ne t’approche pas de moi ! » avais-je craqué. « Je ne veux pas des larmes dégueulasses d’un type sur moi ! »

Comme s’il n’avait pas entendu, Brian s’était accroché à moi. « Je suis tellement, tellement heureux que vous soyez en sécurité ! Savez-vous combien de nuits j’ai passé sans dormir à m’inquiéter pour vous ? »

Alors que j’essayais de détacher Brian de moi, Amagi vint à mes côtés. Mes subordonnés avaient fait des allers-retours entre le visage d’Amagi et le mien, la capitaine de la garde royale regardait en silence.

« Maître », me déclara Amagi.

« Oui ? »

Je voulais agir de façon hautaine devant mon peuple, mais Amagi avait une question pointue à me poser.

« Lorsque tu as été convoqué, tu es resté délibérément à l’intérieur du cercle, n’est-ce pas ? »

Elle avait compris que j’avais simplement choisi de ne pas y échapper. « Euh… oui. »

« Je m’en doutais. Je ne peux pas dire que ta stratégie soit louable, mais je comprends que les gens d’ici aient été en grande difficulté, et que tu savais très bien que nous viendrions te récupérer. Cela dit, je te prie de conclure cette diversion. »

Tout le monde autour de moi attendait de savoir ce que je dirais. Si je haussais les épaules devant Amagi et ordonnais à mes subordonnés lunatiques de détruire cette planète, ils le feraient sans hésiter. Amagi pouvait se plaindre autant qu’elle voulait, pour mes subalternes, mes ordres étaient absolus. Cela dit, si je mettais ma menace à exécution, Amagi serait certainement en colère. À la lumière de cela, il n’y avait aucune raison de se plier en quatre pour détruire cette planète. Pourtant, il serait très embarrassant de retirer ma menace parce qu’Amagi me le demandait. Je me trouvais entre le marteau et l’enclume.

Alors que je réfléchissais à mes options, Brian finit d’essuyer ses larmes et m’informa de la position de l’Empire sur la question.

« Maître Liam, la loi impériale nous dicte d’éviter, dans la mesure du possible, toute interaction avec une vie intelligente qui n’est pas encore capable de voyager dans l’espace. Et ces contacts ne doivent pas affecter la diversité naturelle de cette planète. Bien que leur magie d’invocation ait entraîné votre voyage ici par accident, il serait préférable de partir sans autre forme d’interférence. »

Nous évitions tout contact avec des endroits comme le royaume d’Erle pour diverses raisons — principalement pour éviter que nos interférences n’étouffent leur technologie unique. L’Empire considérait que c’était un gâchis de perdre des cultures et des coutumes uniques.

Les mots de Brian avaient été la réponse dont j’avais besoin. J’aurais eu l’air faible si j’avais reconsidéré ma menace parce qu’Amagi m’avait grondé, mais maintenant, il s’agissait d’adhérer aux lois de l’Empire.

« Je suppose que tu as raison. Si c’est la loi impériale, il n’y a rien à faire. Alors, sortons d’ici ! »

En entendant mon ordre, mes subordonnés m’avaient salué en toute hâte, se précipitant dans l’action sans un mot de protestation ou de critique. Peut-être avaient-ils trop de tact pour faire des commentaires sur ma méfiance à l’égard d’Amagi. Je leur en étais reconnaissant.

Amagi inclina la tête. « J’apprécie que tu aies pris en compte ma suggestion. Cela dit, il reste la question de ta discussion avec moi et Monsieur Brian. Sommes-nous d’accord pour reprendre cette conversation à notre retour à la maison ? »

Donc, à mon retour, une autre réunion m’attendait. Mais je ne voulais pas contrarier davantage Amagi.

« Je m’excuse, d’accord ? » avais-je dit, le visage crispé. « Ne sois pas fâchée. »

« Je ne le suis pas. Les robots maids sont incapables de se mettre en colère. »

« Ne mens pas. Tu ne fais cette tête que lorsque tu es en colère ! »

« Tu te trompes, Maître. »

« Non, c’est sûr que tu es en colère. Tu dis toujours ça quand tu es en colère contre moi ! »

« Veux-tu que j’exprime une véritable colère ? »

« Je suis désolé ! D’accord ? »

J’avais quitté la salle d’audience comme si je fuyais, incapable de supporter les regards de reproche qu’Amagi et Brian me lançaient.

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