Je suis le Seigneur maléfique d’un empire intergalactique ! – Tome 5 – Chapitre 1 – Partie 2

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Chapitre 1 : Qui est le véritable ennemi ?

Partie 2

Linus connaissait les alliés marchands de Liam. « C’est vrai… Il a Elliot de Clave et Patrice de Newlands de son côté, non ? Mais les compagnies elles-mêmes ne le soutiennent pas, et c’est ça qui est important. Je suis sûr qu’il y a d’autres personnes dans ces compagnies qui aimeraient faire tomber ces deux individus. »

S’il parvenait à expulser ces deux marchands alliés, cela donnerait certainement une leçon à la maison Banfield. Les nobles sont tous d’accord pour dire qu’il s’agit d’un compromis raisonnable, plutôt que de pousser trop loin le conflit avec la maison Banfield et de mettre en péril leur querelle avec la faction de Calvin.

Linus théorisa sur la future trahison de l’Empire par Liam. « Si la maison Banfield vend des métaux rares à d’autres nations, cela nous arrangera. Nous pouvons l’utiliser pour imposer de plus grandes sanctions à son encontre. Lorsqu’il viendra me voir humblement et me suppliera de le pardonner, je le laisserai rejoindre ma faction et je ferai bon usage de lui à partir de ce moment-là. »

Un simple comte de la frange spatial serait vraiment remis à sa place si l’on découvrait qu’il avait trahi l’Empire. Linus était confiant dans son plan d’action rapidement élaboré, mais l’un de ses nobles exprima une certaine appréhension.

« En effet, lorsque le moment sera venu, vous pourrez conclure un accord avec le comte, et nous pourrons l’utiliser dans notre combat contre le premier prince héritier. Je ne pense pas que le prince Calvin essaiera à nouveau de le rallier à sa cause après que le comte l’ait déjà repoussé une fois. En revanche, le comte pourrait chercher de lui-même à rejoindre le prince Calvin s’il nous en veut… »

Linus avait compris l’appréhension du noble. « Mais bien sûr. Je ne veux pas qu’il nous en veuille… et je veux qu’il regrette de m’avoir repoussé. J’ai déjà hâte de le voir me supplier de le pardonner. »

 

☆☆☆

 

« À la vôtre ! »

Le cri avait retenti dans un bar public bondé. Cet établissement étant proche de l’université, les étudiants s’y retrouvaient presque tous les soirs pour manger et boire, ce qui permettait au bar de faire de bons bénéfices. De nombreux groupes d’étudiants se réunissaient pour former de petits clubs amusants.

Alors… pourquoi ai-je raté le coche ?

« Qu’est-ce que cela signifie, Wallace ? »

Je n’avais pas pu m’empêcher de passer ma colère sur lui alors que nous étions assis au bar et que nous buvions seuls. J’avais frappé mon verre sur le bar, mais il était assez solide pour ne pas se briser.

Wallace m’avait ignoré, buvant le dernier verre d’une longue série de boissons alcoolisées. Cela m’agaçait, alors j’avais tendu la main et j’avais rapproché son visage du mien.

« Je t’ai dit d’organiser une soirée pour moi, n’est-ce pas ? Qu’est-il arrivé à ta promesse de rassembler quelques jolies filles ? »

Je l’avais secoué par les revers de sa veste et Wallace avait ri d’une manière étrange. C’était un peu effrayant.

« C’est fini. C’est fini pour moi. Apparemment, mes frères ont parlé de moi et je suis sur le point d’être entraîné directement dans le conflit de succession. »

Wallace était brisé. Malgré sa promesse, nous étions tous les deux en train de boire seuls au milieu d’un bar bondé.

« Écoute, tu… J’attendais avec impatience ce moment. »

Je pensais vraiment que je pourrais enfin réaliser mon vœu de faire l’imbécile cette fois-ci, alors j’étais hors de moi avec déception. J’avais serré Wallace encore quelques fois, mais il s’était contenté de rire. Il ne m’avait pas du tout reconnu. Finalement, je l’avais laissé partir et j’avais recommencé à boire.

« Liam, espèce d’idiot ! », s’exclama-t-il soudainement. « Avec mes deux frères qui t’en veulent, peu importe lequel d’entre eux devient empereur, nous sommes foutus ! »

Le conflit de succession était véritablement une question de vie ou de mort. Si vous choisissez le mauvais camp et que vous perdez, tout ce qui vous attend est la ruine. La manière dont vous rencontrez votre destin varie en fonction de celui qui deviendra le prochain empereur. Une simple exécution serait de la pitié. Beaucoup de gens avaient perdu la vie dans un tel conflit, mais la perspective de la torture était encore plus terrifiante. Wallace avait toujours essayé de ne pas s’impliquer dans le conflit par peur de ces conséquences.

J’avais commencé à avoir pitié de lui et j’avais fait semblant de lui servir un autre verre, mais j’avais rempli son verre d’eau à la place. Wallace l’avait bu à petites gorgées, incapable de dire ce qu’il buvait.

« Veux-tu bien te calmer ? Pourquoi me rangerais-je du côté du troisième prince si je n’ai aucune chance de gagner ? » dis-je.

« Comment ? Cléo est en train de perdre depuis le début ! Il n’a aucune chance de gagner ! »

Wallace était si sûr de lui, et cela m’avait rendu curieux. Il ne devrait pas être si rare que quelqu’un d’inattendu l’emporte dans un conflit de succession, n’est-ce pas ?

« De quoi parles-tu ? » avais-je demandé.

Wallace avait baissé la tête, un regard étrange sur son visage. Il y avait de la pitié pour Cléo dans cette expression. « Cléo est une fille. Je veux dire, il l’était. Il était une fille. »

« Quoi ? »

« Il est né fille, mais sa mère biologique a insisté pour qu’il soit garçon ! »

J’avais trouvé sa formulation étrange. Ce monde n’avait pas seulement de la magie, il avait aussi une technologie avancée. Dans un monde comme celui-ci, on pouvait probablement même choisir le sexe de son enfant. Les changements de sexe étaient des procédures assez courantes ici aussi.

« Pourquoi ne pas avoir un garçon ? Ou changer le sexe de l’enfant ? »

Wallace m’avait raconté ce qu’il avait entendu au palais. « C’était le choix de mon père. La famille de la mère de Cléo appartenait à l’origine à une faction qui s’opposait à lui, mais quand il est devenu empereur, ils lui ont donné la mère de Cléo. Mon père a fait un geste pour l’accepter, mais sa famille lui avait fait du tort avant qu’il ne devienne empereur. »

La famille de la mère de Cléo était grande et puissante. L’empereur avait passé un accord avec eux à contrecœur, mais il ne pouvait pas non plus oublier sa rancune à leur égard. Il s’était vengé d’une manière sournoise.

« Il lui a interdit de changer le sexe de ses enfants. Il a aussi impliqué les médecins pour qu’ils ne révèlent pas le sexe des enfants avant leur naissance. La mère de Cléo a eu trois enfants, et toutes étaient des filles. Le troisième était sa dernière chance, et si elle échouait, tout serait fini pour elle. »

« Tout serait fini ? »

« Elle perdrait sa position dans la cour. Les autres femmes donnaient naissance à des garçons. Mais comme elle n’avait que des filles, sa position en souffrirait. »

Je ne pouvais pas vraiment lui reprocher de s’inquiéter à ce sujet. Pour les femmes du palais, c’était tout leur univers. Leur position à la cour était leur position dans la société dans son ensemble. Pour une noble orgueilleuse, une diminution de son statut serait insupportable.

« Elle a donc menti à propos de Cléo ? »

« Non, j’ai entendu dire qu’elle avait fait transformer Cléo en homme, et quand mon père l’a appris, il a ri et a dit : “Alors je le mettrai en troisième position”. »

« Il n’y a pas de problème si c’est un homme, n’est-ce pas ? »

Dans cette société, les gens étaient tout à fait libres de changer de sexe. Je jetai un coup d’œil à la foule bruyante du bar et me demandai si quelqu’un ici l’avait fait. C’était une pensée un peu étrange, mais… qu’est-ce que le genre, de toute façon ?

Wallace avait fait claquer son verre sur le comptoir. « Il y a un problème ! S’il autorisait les changements de sexe, toutes mes petites sœurs deviendraient des petits frères ! Alors mon père a fait de Cléo la risée de tous — l’imbécile qui a triché pour devenir prince. »

Les enfants de la ligne de succession n’étaient pas autorisés à changer de sexe, car cela aurait compliqué davantage le conflit de succession. Certaines princesses deviendraient des hommes pour avoir une chance d’être empereur, et certains hommes comme Wallace pourraient vouloir devenir des femmes pour échapper au conflit de succession. Ce serait le chaos.

En tout état de cause, le statut de Cléo en tant que troisième dans l’ordre de succession n’était que symbolique. Sa position réelle était plus qu’inférieure. Néanmoins, lorsque Wallace me l’avait révélé, j’y avais vu une opportunité plus qu’autre chose.

« C’est bon. » J’avais souri et j’avais vidé l’alcool dans mon verre pendant que Wallace me regardait en clignant des yeux.

« Bon comment ? As-tu écouté ce que j’ai dit ? Cléo n’a pas d’avenir ! »

« C’est vrai ! S’il est accepté en tant qu’homme, il n’y a pas de problème. En fait, il est parfait. »

Cléo était un prince en opposition avec son père, qui pourrait très bien être mon ennemi. Même s’il ne s’opposait pas directement à l’empereur, il était clair qu’ils ne s’entendaient pas. En d’autres termes, Cléo n’était certainement pas allié à mon « véritable ennemi ». Il en voulait au moins à l’empereur, ce qui signifiait que nous avions un ennemi en commun. Enfin, si l’empereur était vraiment mon ennemi.

J’avais vraiment eu de la chance de trouver quelqu’un comme Cléo.

« Nous organisons une précélébration ce soir, Wallace. Bois autant que tu le veux », avais-je dit en commandant au barman des alcools plus chers.

Wallace s’était remis à boire. « Tu n’as pas besoin de me le dire. Je vais tout boire, bon sang ! »

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