Chapitre 7 : Le chasseur de pirates et les chevaliers pirates
Partie 1
Après la fin du match de Liam et Rosetta, le hangar d’où avaient été envoyés leurs chevaliers mobiles se préparait à les recevoir. Les personnes travaillant pour la maison Banfield s’étaient précipitées dans une frénésie.
« Lady Rosetta est arrivée ! »
Une machine de travail, semblable à un chevalier mobile sans armement, avait transporté le chevalier mobile détruit de Rosetta dans le hangar. Une fois qu’il avait été déposé à l’intérieur, Marie, qui était la chef ici, avait donné des ordres au reste de l’équipe de la Maison Banfield.
« La jeune femme de la maison Claudia est officiellement la future épouse du seigneur Liam. N’oubliez pas que la traiter avec négligence revient à déshonorer le seigneur Liam lui-même. »
Peu de temps après, un petit vaisseau transportant Rosetta était arrivé dans le hangar. Un long tapis rouge avait été disposé à l’avance et des chevaliers, des soldats et des servantes se tenaient en rangs de chaque côté du tapis. Leur rassemblement avait été précipité, aussi le personnel réuni, murmurait-il avec anxiété.
« Hé, ne devrait-elle pas voir un médecin d’abord ? »
« Il y en a un qui attend à l’arrière. »
« Des vêtements de rechange ! Quelqu’un, préparez des vêtements de rechange ! »
« Calmez-vous, bande d’idiots ! » aboya Marie à la foule. « Je vais vous couper la tête si vous continuez à faire ce bruit. »
Le hangar s’était tu et la trappe du petit vaisseau s’était ouverte, des escaliers s’étendant en dessous. Une frêle Rosetta était apparue à l’intérieur, les yeux rouges en raison de ses pleurs, soutenue des deux côtés par des femmes chevaliers. Dans un geste honorable de salutation, les chevaliers alignés des deux côtés du tapis dégainèrent leurs épées à l’unisson et les levèrent bien haut. Les soldats avaient salué, et les servantes avaient fait la révérence. En tant que future épouse de Liam, Rosetta était soudainement considérée par tous comme quelqu’un de très spécial.
Pour sa part, Rosetta était plutôt déconcertée d’être accueillie avec la plus grande courtoisie.
Marie s’était dirigée vers Rosetta et s’était agenouillée devant elle, en inclinant la tête. « Nous, les serviteurs de la maison Banfield, sommes très heureux de vous recevoir, Lady Rosetta. »
Au lieu d’une Rosetta agitée, Marie voyait dans son esprit sa chère amie, morte depuis longtemps. Elle se sentait profondément émue d’accueillir cette fille, qui partageait le même sang que l’amie qu’elle n’avait pas réussi à sauver de cet empereur malveillant.
Je n’aurais jamais pu imaginer voyager dans le temps pour te rencontrer comme ça. Je suis si reconnaissante que la Maison Claudia ait réussi à survivre ces deux mille dernières années. Cette fois, je serai là pour te protéger.
La maison Claudia avait enduré un autre type de torture que sa propre pétrification, mais pour Marie, Rosetta était une camarade qui avait subi le même jugement injuste. Elle jura dans son cœur avec la plus grande conviction qu’elle protégerait cette précieuse fille qui était une descendante de l’amie qu’elle n’avait pas pu protéger il y a deux millénaires.
Marie sourit chaleureusement à Rosetta. « Tout d’abord, nous allons demander à un médecin de faire un examen physique complet, juste pour être sûrs. »
Lord Liam a dit que leur match dans le tournoi était chanceux, et il avait raison. Si elle avait dû se battre contre quelqu’un d’autre que lui, elle serait probablement blessée en ce moment, ou pire.
Marie était soulagée de constater qu’au premier coup d’œil, elle ne voyait aucune blessure évidente sur Rosetta. Elle savait que Liam avait pris soin de ne pas la blesser, et elle était reconnaissante que la fille lui ait été livrée en toute sécurité.
Elle voulait l’accompagner tout de suite chez le médecin, mais Rosetta n’avait pas l’habitude d’être traitée de la sorte, et était visiblement désorientée par tout ce qui lui arrivait. Consciente de cela, Marie s’efforça de la rassurer.
Elle sourit gentiment à Rosetta. « Il n’y a pas besoin d’avoir peur, ma dame. Tout le monde ici sert le Seigneur Liam. Vous deux, escortez Lady Rosetta. »
Les deux femmes chevaliers qui soutenaient Rosetta l’avaient dirigée vers l’arrière du hangar. Quelques-uns des servantes les accompagnèrent, et lorsque le groupe fut hors de vue, les chevaliers remirent enfin leurs épées dans leurs fourreaux.
Avec Rosetta hors de portée de voix, les chevaliers et les soldats avaient recommencé à chuchoter entre eux.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
« J’étais sûr que Marie dirait : “Tu n’es pas assez bien pour Lord Liam !”. »
« Je suppose que j’ai perdu le pari. »
Ces chevaliers, qui connaissent bien le tempérament fougueux habituel de Marie, avaient été choqués par son comportement envers Rosetta.
Entendant leurs murmures, Marie avait lancé un regard furieux aux chevaliers pour les faire taire. « Continuez si vous voulez être hachés. Je vais vous découper, centimètre par centimètre. »
À ce moment-là, plusieurs soldats avaient débarqué dans le hangar.
« Lady Marie, c’est une urgence ! »
Marie fronça les sourcils devant l’état de panique des soldats. Elle était irritée par le moment choisi, mais son instinct lui disait que c’était une très mauvaise nouvelle.
« Que s’est-il passé ? »
« Lord Liam a été attaqué par des pirates ! »
☆☆☆
Dans les terres désolées qui constituaient l’arène du tournoi, je m’étais soudainement retrouvé entouré par des pirates dans des chevaliers mobiles qui étaient descendus à la surface de la planète à travers l’atmosphère. Sans surprise, parmi ces chevaliers mobiles descendu se trouvait Derrick.
Je n’arrive pas à croire qu’il se soit montré à moi dans sa précieuse unité personnelle comme ça. Quel idiot !
« Liiiaaam ! J’avais envie de te voirrrrr ! » cria Derrick, essayant sans doute de m’intimider.
Il était vraiment plein de bravades aujourd’hui, étant donné qu’il se cachait depuis que je l’avais frappé cette fois-là. J’avais même fait quelques visites au Second Campus juste pour voir si je pouvais le rencontrer, mais à chaque fois, il avait dû faire attention à rester hors de ma vue. C’était plus facile pour lui de se sentir en confiance aujourd’hui avec tous ses amis autour de lui.
J’avais répondu : « Ne vas-tu pas t’enfuir comme tu le fais d’habitude ? Je me suis dit que tu avais tellement peur de moi que tu aurais aussi probablement détalé aujourd’hui. »
J’avais cherché à le provoquer et, fidèle à son tempérament, il avait immédiatement explosé de rage.
« C’est courageux de ta part de jouer les durs dans une telle situation, je te l’accorde ! Ne pense pas que tu vas avoir une mort facile ici, Liam, et aucune aide ne viendra pour toi ! J’ai acheté la sécurité du tournoi, mais ce n’est pas tout… Ces gars qui surveillent la Maison Claudia n’ont pas non plus une très haute opinion de toi ! »
Étant si excité, Derrick m’avait donné pas mal de détails. Je suppose donc que l’aide de l’école primaire sera en retard. Et les Observateurs de la Maison Claudia étaient-ils maintenant mes ennemis ? Maintenant que j’y pense, Brian a dit quelque chose sur eux aussi, n’est-ce pas ? Ils devaient travailler avec Derrick maintenant, parce que si la Maison Claudia cessait d’exister, ils n’auraient plus de travail.
Quels idiots ! Un très mauvais coup.
« Ah, oui ? » avais-je répondu. « Bref, est-ce tout le monde ? »
« Hein ? »
Les chevaliers mobiles qui m’entouraient n’étaient même pas une centaine.
« Je demande si ce sont tous les gens que tu as rassemblés. Il se trouve que mon fidèle Avid vient d’être mis à jour, tu vois. Je pensais que vous feriez un bon essai, pour ainsi dire, mais je ne suis pas sûr que vous soyez assez nombreux pour cela. Est-ce tout ce dont un baron est capable ? »
Encore plus enragé par mes remarques de déception, Derrick avait rapidement donné des ordres aux pirates. Quelle honte, un noble travaillant avec des pirates ! Eh bien, ce sont des oiseaux du même plumage. C’est logique qu’ils s’entendent bien.
« N’ose pas te moquer de moi ! Tuez-le ! »
Aux ordres de Derrick, les chevaliers mobiles des pirates s’étaient abattus sur moi. D’après leurs mouvements, les machines semblaient être plus performantes que la moyenne des chevaliers mobiles. Elles étaient à peine déguisées en appareils pirates, mais à l’intérieur, je parie qu’il s’agissait de modèles flambant neufs.
« Ceux-ci feront un essai décent, après tout. »
J’avais saisi les barres de contrôle du cockpit et j’avais dirigé le troisième bras à l’arrière de mon unité pour dégainer mon arme. J’avais libéré la grande épée de son fourreau dans un grand bruit de raclage métallique. Le troisième bras avait amené l’épée suffisamment loin vers l’avant pour que ma main droite puisse la saisir, puis le troisième bras avait relâché l’épée et s’était rétracté.
On aurait pu penser qu’une épée aussi énorme serait trop lourde pour les articulations de la machine, mais lorsque j’avais donné un puissant coup, elle avait mis en pièces tous les ennemis qui avaient commencé à s’approcher de moi. C’était un mouvement violent, mais les articulations de l’Avid ne s’étaient pas plaintes. Cette épée, elle aussi, était un gros morceau de métaux rares façonné par l’équipe de Nias, si bien que les ennemis n’avaient même pas laissé une égratignure dessus.
« N’est-ce pas quelque chose ? Les articulations ne craquent pas non plus, même si je bouge beaucoup ! »
Il semblerait que, quelle que soit la force avec laquelle je le poussais, le nouvel Avid était capable de faire tout ce que je lui demandais. J’avais été soulagé de constater que les améliorations que j’avais demandées avaient été un succès total.
« Je suppose que je dirai à Nias qu’elle a fait du bon travail quand je reviendrai. »
Alors que je prenais un moment pour envisager de verser une prime à la Septième usine d’armement, une autre vague de pirates qui ne comprenaient toujours pas la différence entre les capacités de nos machines s’était abattue sur moi.
« Whoa, en y réfléchissant, c’est ma première bataille terrestre. »
Le corps colossal de l’Avid se déplaçait avec une grâce fluide tandis que je le contrôlais, levant mon épée très haut avant de l’abattre violemment. Quand elle avait touché le sol, la terre avait jailli comme s’il y avait eu une explosion. L’unité pirate que j’avais frappée en descendant avait été aplatie au point d’être méconnaissable.
Je m’étais tourné vers un ennemi qui avait manœuvré derrière moi et j’avais balancé ma lame latéralement cette fois. L’Avid avait facilement coupé en deux ce chevalier mobile, qui serait probablement classé dans la catégorie des unités de taille moyenne.
J’avais juste continué à balancer mon épée autour de moi, dans tous les sens, et mes ennemis avaient été détruits les uns après les autres.
« Fragiles. Ils sont trop fragiles ! »
L’Avid était déchaîné, mais au lieu de dépenser de l’énergie, il semblait seulement devenir plus énergique, comme s’il n’avait pas eu assez d’action à son goût. Dans le cockpit, le concert de bruits d’activation ressemblait au grognement d’une bête sauvage.
« C’est ça, Avid ! Essayons ceci ensuite ! »
J’avais l’impression que je ne me battais contre les hommes de main de Derrick que pour confirmer les capacités de l’Avid, et non pour ma vie. J’avais plutôt l’impression que les pirates m’offraient leurs vies comme fourrage pour l’entraînement de ma machine. Ces pirates semblaient plus forts que ceux que je combattais habituellement, mais pour le nouvel Avid amélioré, ils n’étaient pas des adversaires valables.
L’Avid balançait son épée monstrueuse comme si elle ne pesait presque rien, et peu importe le nombre d’obus ou de tirs de laser que son armure recevait, les attaques ne laissaient pas la moindre marque. Je m’étais contenté de brandir mon épée pour détruire mes adversaires, transperçant leurs propres épées et boucliers comme s’ils n’étaient pas là.
Tout autour de moi, des chevaliers mobiles avaient été coupés en morceaux, envoyés en l’air et aplatis. Même la terre et la poussière soulevées dans des nuages aveuglants n’avaient rien fait pour me gêner.
« Là-bas ! »
Un maître de la Voie du Flash ne perd jamais la trace d’un adversaire, même s’il est aveuglé. L’Avid n’avait pas non plus l’intention de laisser échapper des ennemis de ce niveau.
Alors que j’écrasais les adversaires autour de moi un par un, certains d’entre eux avaient fini par comprendre la situation et avaient essayé de fuir. Il y avait plusieurs unités qui me tournaient le dos maintenant, malgré la façon dont leurs propres alliés se battaient encore.
« Hé là ! Vous ne pensez pas que je vais vous laisser partir si facilement, n’est-ce pas ? »
J’avais tiré sur les câbles contenus dans les boucliers d’épaule de l’Avid, et les griffes aux extrémités des câbles avaient attrapé les ennemis en fuite par le dos. Alors que je m’approchais des deux unités auxquelles je m’étais accroché, j’avais entendu, par le biais de notre lien de communication, les cris de panique d’un pilote.
« N -non ! Je ne veux pas mourir ! S’il vous plaît, épargnez-moi ! »
« C’est plutôt gonflé de dire ça après avoir essayé de me tuer. Non, je pense que chacun d’entre vous va mourir ici. »
L’un des câbles s’enroula lentement autour du torse de l’ennemi, le broyant jusqu’à ce qu’il finisse par trancher l’engin en deux. L’autre griffe s’était accrochée à son captif, sans la lâcher. J’avais appuyé sur la gâchette d’une des tiges de contrôle et le pieu de la griffe s’était abattu sur l’appareil pirate, provoquant une éruption de flammes. Lorsque la poudre avait explosé et propulsé la pointe en avant, l’unité ennemie avait éclaté sous l’impact. La griffe étant maintenant vide, elle avait volé jusqu’à moi, son câble s’enroulant dans son bouclier d’épaule.
« Ces nouvelles armes sont aussi très bien ! »
Alors que je riais bruyamment, d’autres ennemis avaient tenté de s’échapper.
« Allez, je vous ai dit que je ne vous laisserai pas vous échapper, n’est-ce pas ? »
L’énorme structure de l’Avid s’élança du sol et saisit la tête d’un appareil en fuite. Il s’était déplacé de plusieurs centaines de mètres en un seul bond prodigieux, soufflant tous les ennemis qui se trouvaient sur son chemin. Même un simple tacle de l’Avid était une attaque redoutable pour ses ennemis.
Tenant la tête de l’ennemi d’une main, j’avais lâché ma grande épée dans le dos de l’unité et j’avais soulevé l’ensemble de l’engin.
« Ça ne sert à rien de fuir. Maintenant, continuons. Vous avez intérêt à me divertir, comme si vos vies en dépendaient ! »
Les pirates s’étaient tus. Même Derrick, qui avait été si confiant avec le nombre de pirates qu’il avait apportés, ne fanfaronnait plus.
merci pour le chapitre