Je suis le Seigneur maléfique d’un empire intergalactique ! – Tome 3 – Chapitre 7

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Chapitre 7 : Le chasseur de pirates et les chevaliers pirates

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Chapitre 7 : Le chasseur de pirates et les chevaliers pirates

Partie 1

Après la fin du match de Liam et Rosetta, le hangar d’où avaient été envoyés leurs chevaliers mobiles se préparait à les recevoir. Les personnes travaillant pour la maison Banfield s’étaient précipitées dans une frénésie.

« Lady Rosetta est arrivée ! »

Une machine de travail, semblable à un chevalier mobile sans armement, avait transporté le chevalier mobile détruit de Rosetta dans le hangar. Une fois qu’il avait été déposé à l’intérieur, Marie, qui était la chef ici, avait donné des ordres au reste de l’équipe de la Maison Banfield.

« La jeune femme de la maison Claudia est officiellement la future épouse du seigneur Liam. N’oubliez pas que la traiter avec négligence revient à déshonorer le seigneur Liam lui-même. »

Peu de temps après, un petit vaisseau transportant Rosetta était arrivé dans le hangar. Un long tapis rouge avait été disposé à l’avance et des chevaliers, des soldats et des servantes se tenaient en rangs de chaque côté du tapis. Leur rassemblement avait été précipité, aussi le personnel réuni, murmurait-il avec anxiété.

« Hé, ne devrait-elle pas voir un médecin d’abord ? »

« Il y en a un qui attend à l’arrière. »

« Des vêtements de rechange ! Quelqu’un, préparez des vêtements de rechange ! »

« Calmez-vous, bande d’idiots ! » aboya Marie à la foule. « Je vais vous couper la tête si vous continuez à faire ce bruit. »

Le hangar s’était tu et la trappe du petit vaisseau s’était ouverte, des escaliers s’étendant en dessous. Une frêle Rosetta était apparue à l’intérieur, les yeux rouges en raison de ses pleurs, soutenue des deux côtés par des femmes chevaliers. Dans un geste honorable de salutation, les chevaliers alignés des deux côtés du tapis dégainèrent leurs épées à l’unisson et les levèrent bien haut. Les soldats avaient salué, et les servantes avaient fait la révérence. En tant que future épouse de Liam, Rosetta était soudainement considérée par tous comme quelqu’un de très spécial.

Pour sa part, Rosetta était plutôt déconcertée d’être accueillie avec la plus grande courtoisie.

Marie s’était dirigée vers Rosetta et s’était agenouillée devant elle, en inclinant la tête. « Nous, les serviteurs de la maison Banfield, sommes très heureux de vous recevoir, Lady Rosetta. »

Au lieu d’une Rosetta agitée, Marie voyait dans son esprit sa chère amie, morte depuis longtemps. Elle se sentait profondément émue d’accueillir cette fille, qui partageait le même sang que l’amie qu’elle n’avait pas réussi à sauver de cet empereur malveillant.

Je n’aurais jamais pu imaginer voyager dans le temps pour te rencontrer comme ça. Je suis si reconnaissante que la Maison Claudia ait réussi à survivre ces deux mille dernières années. Cette fois, je serai là pour te protéger.

La maison Claudia avait enduré un autre type de torture que sa propre pétrification, mais pour Marie, Rosetta était une camarade qui avait subi le même jugement injuste. Elle jura dans son cœur avec la plus grande conviction qu’elle protégerait cette précieuse fille qui était une descendante de l’amie qu’elle n’avait pas pu protéger il y a deux millénaires.

Marie sourit chaleureusement à Rosetta. « Tout d’abord, nous allons demander à un médecin de faire un examen physique complet, juste pour être sûrs. »

Lord Liam a dit que leur match dans le tournoi était chanceux, et il avait raison. Si elle avait dû se battre contre quelqu’un d’autre que lui, elle serait probablement blessée en ce moment, ou pire.

Marie était soulagée de constater qu’au premier coup d’œil, elle ne voyait aucune blessure évidente sur Rosetta. Elle savait que Liam avait pris soin de ne pas la blesser, et elle était reconnaissante que la fille lui ait été livrée en toute sécurité.

Elle voulait l’accompagner tout de suite chez le médecin, mais Rosetta n’avait pas l’habitude d’être traitée de la sorte, et était visiblement désorientée par tout ce qui lui arrivait. Consciente de cela, Marie s’efforça de la rassurer.

Elle sourit gentiment à Rosetta. « Il n’y a pas besoin d’avoir peur, ma dame. Tout le monde ici sert le Seigneur Liam. Vous deux, escortez Lady Rosetta. »

Les deux femmes chevaliers qui soutenaient Rosetta l’avaient dirigée vers l’arrière du hangar. Quelques-uns des servantes les accompagnèrent, et lorsque le groupe fut hors de vue, les chevaliers remirent enfin leurs épées dans leurs fourreaux.

Avec Rosetta hors de portée de voix, les chevaliers et les soldats avaient recommencé à chuchoter entre eux.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? »

« J’étais sûr que Marie dirait : “Tu n’es pas assez bien pour Lord Liam !”. »

« Je suppose que j’ai perdu le pari. »

Ces chevaliers, qui connaissent bien le tempérament fougueux habituel de Marie, avaient été choqués par son comportement envers Rosetta.

Entendant leurs murmures, Marie avait lancé un regard furieux aux chevaliers pour les faire taire. « Continuez si vous voulez être hachés. Je vais vous découper, centimètre par centimètre. »

À ce moment-là, plusieurs soldats avaient débarqué dans le hangar.

« Lady Marie, c’est une urgence ! »

Marie fronça les sourcils devant l’état de panique des soldats. Elle était irritée par le moment choisi, mais son instinct lui disait que c’était une très mauvaise nouvelle.

« Que s’est-il passé ? »

« Lord Liam a été attaqué par des pirates ! »

 

☆☆☆

 

Dans les terres désolées qui constituaient l’arène du tournoi, je m’étais soudainement retrouvé entouré par des pirates dans des chevaliers mobiles qui étaient descendus à la surface de la planète à travers l’atmosphère. Sans surprise, parmi ces chevaliers mobiles descendu se trouvait Derrick.

Je n’arrive pas à croire qu’il se soit montré à moi dans sa précieuse unité personnelle comme ça. Quel idiot !

« Liiiaaam ! J’avais envie de te voirrrrr ! » cria Derrick, essayant sans doute de m’intimider.

Il était vraiment plein de bravades aujourd’hui, étant donné qu’il se cachait depuis que je l’avais frappé cette fois-là. J’avais même fait quelques visites au Second Campus juste pour voir si je pouvais le rencontrer, mais à chaque fois, il avait dû faire attention à rester hors de ma vue. C’était plus facile pour lui de se sentir en confiance aujourd’hui avec tous ses amis autour de lui.

J’avais répondu : « Ne vas-tu pas t’enfuir comme tu le fais d’habitude ? Je me suis dit que tu avais tellement peur de moi que tu aurais aussi probablement détalé aujourd’hui. »

J’avais cherché à le provoquer et, fidèle à son tempérament, il avait immédiatement explosé de rage.

« C’est courageux de ta part de jouer les durs dans une telle situation, je te l’accorde ! Ne pense pas que tu vas avoir une mort facile ici, Liam, et aucune aide ne viendra pour toi ! J’ai acheté la sécurité du tournoi, mais ce n’est pas tout… Ces gars qui surveillent la Maison Claudia n’ont pas non plus une très haute opinion de toi ! »

Étant si excité, Derrick m’avait donné pas mal de détails. Je suppose donc que l’aide de l’école primaire sera en retard. Et les Observateurs de la Maison Claudia étaient-ils maintenant mes ennemis ? Maintenant que j’y pense, Brian a dit quelque chose sur eux aussi, n’est-ce pas ? Ils devaient travailler avec Derrick maintenant, parce que si la Maison Claudia cessait d’exister, ils n’auraient plus de travail.

Quels idiots ! Un très mauvais coup.

« Ah, oui ? » avais-je répondu. « Bref, est-ce tout le monde ? »

« Hein ? »

Les chevaliers mobiles qui m’entouraient n’étaient même pas une centaine.

« Je demande si ce sont tous les gens que tu as rassemblés. Il se trouve que mon fidèle Avid vient d’être mis à jour, tu vois. Je pensais que vous feriez un bon essai, pour ainsi dire, mais je ne suis pas sûr que vous soyez assez nombreux pour cela. Est-ce tout ce dont un baron est capable ? »

Encore plus enragé par mes remarques de déception, Derrick avait rapidement donné des ordres aux pirates. Quelle honte, un noble travaillant avec des pirates ! Eh bien, ce sont des oiseaux du même plumage. C’est logique qu’ils s’entendent bien.

« N’ose pas te moquer de moi ! Tuez-le ! »

Aux ordres de Derrick, les chevaliers mobiles des pirates s’étaient abattus sur moi. D’après leurs mouvements, les machines semblaient être plus performantes que la moyenne des chevaliers mobiles. Elles étaient à peine déguisées en appareils pirates, mais à l’intérieur, je parie qu’il s’agissait de modèles flambant neufs.

« Ceux-ci feront un essai décent, après tout. »

J’avais saisi les barres de contrôle du cockpit et j’avais dirigé le troisième bras à l’arrière de mon unité pour dégainer mon arme. J’avais libéré la grande épée de son fourreau dans un grand bruit de raclage métallique. Le troisième bras avait amené l’épée suffisamment loin vers l’avant pour que ma main droite puisse la saisir, puis le troisième bras avait relâché l’épée et s’était rétracté.

On aurait pu penser qu’une épée aussi énorme serait trop lourde pour les articulations de la machine, mais lorsque j’avais donné un puissant coup, elle avait mis en pièces tous les ennemis qui avaient commencé à s’approcher de moi. C’était un mouvement violent, mais les articulations de l’Avid ne s’étaient pas plaintes. Cette épée, elle aussi, était un gros morceau de métaux rares façonné par l’équipe de Nias, si bien que les ennemis n’avaient même pas laissé une égratignure dessus.

« N’est-ce pas quelque chose ? Les articulations ne craquent pas non plus, même si je bouge beaucoup ! »

Il semblerait que, quelle que soit la force avec laquelle je le poussais, le nouvel Avid était capable de faire tout ce que je lui demandais. J’avais été soulagé de constater que les améliorations que j’avais demandées avaient été un succès total.

« Je suppose que je dirai à Nias qu’elle a fait du bon travail quand je reviendrai. »

Alors que je prenais un moment pour envisager de verser une prime à la Septième usine d’armement, une autre vague de pirates qui ne comprenaient toujours pas la différence entre les capacités de nos machines s’était abattue sur moi.

« Whoa, en y réfléchissant, c’est ma première bataille terrestre. »

Le corps colossal de l’Avid se déplaçait avec une grâce fluide tandis que je le contrôlais, levant mon épée très haut avant de l’abattre violemment. Quand elle avait touché le sol, la terre avait jailli comme s’il y avait eu une explosion. L’unité pirate que j’avais frappée en descendant avait été aplatie au point d’être méconnaissable.

Je m’étais tourné vers un ennemi qui avait manœuvré derrière moi et j’avais balancé ma lame latéralement cette fois. L’Avid avait facilement coupé en deux ce chevalier mobile, qui serait probablement classé dans la catégorie des unités de taille moyenne.

J’avais juste continué à balancer mon épée autour de moi, dans tous les sens, et mes ennemis avaient été détruits les uns après les autres.

« Fragiles. Ils sont trop fragiles ! »

L’Avid était déchaîné, mais au lieu de dépenser de l’énergie, il semblait seulement devenir plus énergique, comme s’il n’avait pas eu assez d’action à son goût. Dans le cockpit, le concert de bruits d’activation ressemblait au grognement d’une bête sauvage.

« C’est ça, Avid ! Essayons ceci ensuite ! »

J’avais l’impression que je ne me battais contre les hommes de main de Derrick que pour confirmer les capacités de l’Avid, et non pour ma vie. J’avais plutôt l’impression que les pirates m’offraient leurs vies comme fourrage pour l’entraînement de ma machine. Ces pirates semblaient plus forts que ceux que je combattais habituellement, mais pour le nouvel Avid amélioré, ils n’étaient pas des adversaires valables.

L’Avid balançait son épée monstrueuse comme si elle ne pesait presque rien, et peu importe le nombre d’obus ou de tirs de laser que son armure recevait, les attaques ne laissaient pas la moindre marque. Je m’étais contenté de brandir mon épée pour détruire mes adversaires, transperçant leurs propres épées et boucliers comme s’ils n’étaient pas là.

Tout autour de moi, des chevaliers mobiles avaient été coupés en morceaux, envoyés en l’air et aplatis. Même la terre et la poussière soulevées dans des nuages aveuglants n’avaient rien fait pour me gêner.

« Là-bas ! »

Un maître de la Voie du Flash ne perd jamais la trace d’un adversaire, même s’il est aveuglé. L’Avid n’avait pas non plus l’intention de laisser échapper des ennemis de ce niveau.

Alors que j’écrasais les adversaires autour de moi un par un, certains d’entre eux avaient fini par comprendre la situation et avaient essayé de fuir. Il y avait plusieurs unités qui me tournaient le dos maintenant, malgré la façon dont leurs propres alliés se battaient encore.

« Hé là ! Vous ne pensez pas que je vais vous laisser partir si facilement, n’est-ce pas ? »

J’avais tiré sur les câbles contenus dans les boucliers d’épaule de l’Avid, et les griffes aux extrémités des câbles avaient attrapé les ennemis en fuite par le dos. Alors que je m’approchais des deux unités auxquelles je m’étais accroché, j’avais entendu, par le biais de notre lien de communication, les cris de panique d’un pilote.

« N -non ! Je ne veux pas mourir ! S’il vous plaît, épargnez-moi ! »

« C’est plutôt gonflé de dire ça après avoir essayé de me tuer. Non, je pense que chacun d’entre vous va mourir ici. »

L’un des câbles s’enroula lentement autour du torse de l’ennemi, le broyant jusqu’à ce qu’il finisse par trancher l’engin en deux. L’autre griffe s’était accrochée à son captif, sans la lâcher. J’avais appuyé sur la gâchette d’une des tiges de contrôle et le pieu de la griffe s’était abattu sur l’appareil pirate, provoquant une éruption de flammes. Lorsque la poudre avait explosé et propulsé la pointe en avant, l’unité ennemie avait éclaté sous l’impact. La griffe étant maintenant vide, elle avait volé jusqu’à moi, son câble s’enroulant dans son bouclier d’épaule.

« Ces nouvelles armes sont aussi très bien ! »

Alors que je riais bruyamment, d’autres ennemis avaient tenté de s’échapper.

« Allez, je vous ai dit que je ne vous laisserai pas vous échapper, n’est-ce pas ? »

L’énorme structure de l’Avid s’élança du sol et saisit la tête d’un appareil en fuite. Il s’était déplacé de plusieurs centaines de mètres en un seul bond prodigieux, soufflant tous les ennemis qui se trouvaient sur son chemin. Même un simple tacle de l’Avid était une attaque redoutable pour ses ennemis.

Tenant la tête de l’ennemi d’une main, j’avais lâché ma grande épée dans le dos de l’unité et j’avais soulevé l’ensemble de l’engin.

« Ça ne sert à rien de fuir. Maintenant, continuons. Vous avez intérêt à me divertir, comme si vos vies en dépendaient ! »

 

 

Les pirates s’étaient tus. Même Derrick, qui avait été si confiant avec le nombre de pirates qu’il avait apportés, ne fanfaronnait plus.

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Partie 2

Plusieurs centaines de vaisseaux pirates avaient observé l’arène depuis l’espace, regardant sur leurs écrans l’Avid faucher leurs nouveaux chevaliers mobiles à la pointe de la technologie.

« Cette chose est-elle un monstre ? » demanda quelqu’un avec étonnement.

« C’est un démon », marmonna quelqu’un d’autre.

Liam, qui abattait joyeusement leurs compagnons pirates avec sa force écrasante, leur semblait être un démon. Au début, ils avaient pensé que Liam ne faisait que bluffer lorsqu’il se montrait si confiant face à un nombre si écrasant de personnes, mais maintenant ils apprenaient à quel point ils avaient tort.

Tous ces chevaliers mobiles flambant neufs avaient été transformés en ferraille, l’un après l’autre. Les autres regardaient sur les moniteurs l’Avid saisir deux unités pirates avec les griffes attachées à ses boucliers et les faire pivoter. Liam les envoya s’écraser sur leurs alliés pour les détruire, puis tira dessus avec les pieux de l’Avid pour les réduire en miettes.

« Comment diable étaient-ils censés gagner contre un truc pareil ? »

Le capitaine du navire de tête avait finalement compris leur désavantage et avait crié l’ordre à ses hommes de fuir. « R-Retraite ! Si nous restons ici, nous allons attirer l’attention du chasseur de pirates ! »

Le capitaine avait décidé d’abandonner Derrick, mais un invité sur sa passerelle l’avait arrêté. C’était l’un des Observateurs qui avait rejoint les forces de Derrick.

« Allez-vous vous enfuir ? Ce n’est pas ce dont nous avions convenu. L’accord était que vous deviez tuer Liam ici ! »

L’Observateur se jeta sur lui et pointa le moniteur, mais le capitaine le repoussa. Sur l’écran, l’Avid continuait de détruire les chevaliers mobiles des pirates.

« Comment diable sommes-nous censés éliminer cette chose ? En premier lieu, on n’a jamais voulu se battre contre Liam ! Si vous voulez tellement sa mort, assassinez-le vous-mêmes ! »

« Nous vous avons demandé cela seulement parce que nous avons déjà essayé et avons échoué ! » L’observateur était tellement paniqué qu’il avait laissé échapper que leur tentative d’assassinat avait échoué. « Si nous pouvions le tuer, nous l’aurions déjà fait ! »

Sur le pont chaotique, une voix qui n’appartenait à aucun d’entre eux se fit entendre d’une source invisible.

« Vous avez attenté à la vie de Maître Liam, hein ? Eh bien, nous ne pouvons pas laisser passer ça, n’est-ce pas ? »

Un groupe d’hommes vêtus de noir et portant des masques était sorti de l’ombre des pirates. Ils étaient sortis du sol en essaim et avaient commencé à massacrer l’équipage du pont sans la moindre hésitation. Leurs mouvements pratiqués les faisaient passer pour des professionnels, mais ils semblaient aussi s’amuser.

« Aaaaah ! » Terrifié, le capitaine sortit une arme de son étui et commença à tirer. Son pistolet laser tira sur les hommes masqués, mais chaque rayon strié n’avait fait qu’illuminer leurs vêtements en rouge pendant un instant au lieu de faire de réels dégâts.

Le capitaine cria et hurla quand Kukuri s’approcha de lui. Saisissant le capitaine d’une large main, Kukuri l’avait plaqué au sol.

« Quelles mauviettes ! Vous savez, de mon temps, les pirates avaient un peu plus de tripes. Maintenant, j’ai quelques questions à vous poser. »

À ce moment-là, tous les Observateurs sur le pont avaient été bloqués par les hommes de Kukuri. L’un d’entre eux s’était écrié : « Nous sommes des fonctionnaires de l’Empire, vous savez ! Si vous nous faites du mal, vous ne vous en tirerez pas comme ça ! »

Les hommes de Kukuri achevèrent les derniers membres de l’équipage du pont et se pressèrent autour des Observateurs effrayés, les observant avec des sourires sous leurs masques.

Kukuri plaqua le capitaine au sol avec un pied sur sa poitrine et se caressa le menton d’une main massive, comme s’il était plongé dans ses pensées. Il répondit alors à l’observateur : « Nous ne voulons pas d’ennuis, n’est-ce pas ? Mais le fait est que… Il se trouve que nous détestons les chiens de l’Empire, comme vous. »

L’un des subordonnés ricanants de Kukuri enfonça un couteau dans la cuisse de l’Observateur qui avait parlé. Il poignarda l’homme à un endroit particulièrement douloureux, puis tordit la lame pour faire bonne mesure.

« Yooow ! » Le fonctionnaire hurla son agonie.

Kukuri attrapa cet Observateur par la tête. « Oups, c’était une chose grossière que mon subordonné a fait là, n’est-ce pas ? Ce n’est pas facile d’avoir de telles têtes brûlées qui travaillent pour moi, mais vous comprenez ce qu’ils ressentent, n’est-ce pas ? Après tout, vous aimez aussi infliger de la douleur, n’est-ce pas ? Vous êtes les soi-disant ténèbres de l’Empire, n’est-ce pas ? Vous devez voir ce genre de choses tous les jours. »

L’Observateur criait à chaque coup de couteau, mais personne ne pouvait bouger pour le sauver.

Kukuri leva les yeux vers le moniteur principal. « Ah, ils sont là. Vous êtes vraiment naïfs si vous pensiez que nous n’allions pas anticiper votre petite idée d’attaque de pirates. »

Le moniteur avait révélé qu’une flotte de la Maison Banfield venait d’arriver et avait déjà commencé à éliminer tous les autres navires pirates un par un.

« Aidez-moi », supplia l’Observateur blessé, en pleurant.

« Oh, allez, » répondit Kukuri, son ton étrangement doux. « Vous vous êtes appelés les ténèbres de l’Empire, alors vous ne devriez pas être surpris que de mauvaises choses puissent arriver, n’est-ce pas ? » À ses hommes, il déclara : « Hé, les gars, ces gens obéissent encore aux ordres de cet homme qui nous a pétrifiés. Pourquoi ne pas prendre votre temps pour leur montrer ce qu’est la vraie obscurité ? »

« S-stop ! S’il vous plaît, ne faites pas ça ! »

Les hommes de Kukuri avaient foncé sur les Observateurs. Leurs armes scintillaient de manière inquiétante et les voix des Observateurs devenaient de plus en plus frénétiques alors qu’ils imploraient la pitié.

Pendant ce temps, Kukuri était retourné auprès du capitaine, qui gisait toujours sur le sol.

« Je vous dirai n’importe quoi ! Je vous en prie, épargnez-moi ! »

« Oh, nous avons déjà toutes les informations dont nous avons besoin, vous voyez. Mais si vous voulez faire quelque chose pour moi, vous pouvez prendre le communicateur et ordonner à vos hommes de monter à bord de vos nouveaux chevaliers mobiles et de les faire voler jusqu’à la planète. Le Seigneur Liam s’occupera du reste. »

Une fois le vaisseau pirate sous leur contrôle, le groupe de Kukuri avait fait monter les pirates à bord des nouveaux chevaliers mobiles et les avait emmenés sur la planète. Si les pirates s’enfuyaient ou refusaient, ils étaient tués. La seule option qu’ils avaient était de combattre Liam.

Le capitaine donna son ordre, sans laisser entendre qu’il était un otage, et de nouvelles unités pirates descendirent vers la planète, où tout ce qui les attendait était l’Avid. Sur le moniteur de la passerelle, ils avaient regardé Liam jouer avec chaque nouvel appareil qui s’engageait avec lui. Les chevaliers mobiles des pirates étaient détruits les uns après les autres, s’empilant en tas sur le sol. L’Avid déchaîné était si radicalement supérieur dans ses performances qu’il semblait être un type de machine complètement différent de ce que les pirates utilisaient. En fait, il ressemblait moins à une machine qu’à une sorte de Roi-Démon que l’on peut lire dans les contes de fées.

« É-Épargnez-moi ! », supplia à nouveau le capitaine, maintenant qu’il avait obéi aux demandes de Kukuri.

« Qu’est-ce que c’était ? »

« S’il vous plaît, je… Je n’avais pas le choix ! C’était les ordres de Derrick ! Je n’ai jamais voulu me battre avec Liam ! »

Kukuri avait émis un gloussement guttural aux paroles du capitaine. « Alors, dommage que vous soyez si obéissant. Et c’est le Seigneur Liam pour vous. Nous ne pouvons pas laisser les pirates montrer un tel manque de respect, n’est-ce pas ? Oh, mais nous n’épargnons pas les pirates, alors, eh bien… au revoir. »

Avec ça, Kukuri avait piétiné le capitaine, lui écrasant la tête.

 

☆☆☆

 

Dans un hangar près de l’arène, les Observateurs de la Maison Claudia étaient de plus en plus nerveux, car ils ne parvenaient pas à entrer en contact avec leurs agents à bord du vaisseau pirate principal. Ils avaient mis au point un plan pour tuer Liam, mais il avait été complètement contrecarré.

« Hé, qu’est-ce qui se passe là-bas ? »

« Ces pirates sont si faibles. Ils ne seront jamais capables d’éliminer Liam ! »

« On devrait juste trouver Rosetta et la prendre en otage ! »

Les Observateurs commençaient à paniquer. Après tout, Derrick, trop confiant, avait bêtement dévoilé leur implication. À ce stade, ils étaient tout autant en danger que les pirates. Ils savaient que si les serviteurs de Liam découvraient qu’ils avaient aidé à conspirer pour le tuer, ils pourraient tous être exterminés.

Soudain, ils entendirent le claquement de talons qui se rapprochaient d’eux, et les Observateurs se tournèrent dans cette direction. La source des bruits de pas s’était révélée être une femme chevalier avec des cheveux lilas distinctifs.

« Qu-Qui êtes-vous !? » demanda l’un des Observateurs, en pointant une arme sur elle pour faire bonne mesure, juste au cas où elle aurait entendu leur conversation. Cependant, l’instant d’après, la main qui tenait l’arme et la tête de l’homme avaient volé.

Le corps de l’Observateur avait touché le sol dans une fontaine de sang et la femme chevalier se tenait au-dessus de lui, tenant une épée dans chaque main. Les épées étaient uniques, leurs poignées en forme de pistolet et leurs lames vibrantes et floues. Des dents dentelées, apparemment faites de lumière pure, tournaient autour de l’extérieur des lames comme celles d’une tronçonneuse. Elle abaissa l’une de ces lames énergisées pour qu’elle touche le sol et un bruit criard de raclage métallique retentit, des étincelles jaillissant du contact. Ces épées avaient l’air bien plus sinistres que les lames habituelles, avec leur capacité redoutable à déchirer ses ennemis.

Les coins de la bouche de la femme chevalier s’étaient recourbés en un petit sourire sinistre alors qu’elle fixait les Observateurs. « J’ai été surprise d’apprendre que les ordres de l’empereur fou sont toujours exécutés deux mille ans plus tard. Je me souviens encore de son visage rieur alors qu’il nous regardait nous transformer en pierre. Je regrette vraiment de ne pas avoir été capable de réduire en bouillie ce visage suffisant sous mon talon. »

Les Observateurs n’arrivaient pas à assimiler ce que disait ce chevalier, mais la seule chose qu’ils comprenaient clairement était qu’elle voulait les tuer.

Espérant agir avant elle, les hommes s’étaient tous précipités sur la femme chevalier en même temps.

« Attrapez-la ! » cria l’un d’eux. « Une femme seule ne peut pas… »

« Et, ça fait deux, » déclara le chevalier.

L’Observateur qui s’était moqué de la femme chevalier avait été le prochain à être victime de ses tronçonneuses. La femme chevalier n’avait même pas fait quelque chose de spécial en se déplaçant. Elle avait simplement esquivé une volée de rayons laser tirés sur elle et s’était élancée en avant.

Les Observateurs lui avaient tiré dessus avec leurs pistolets à rayons, mais elle avait esquivé et avait avancé ses tronçonneuses à la place.

« Gyaaaaaaaaaa ! » L’Observateur qui avait commencé à parler se convulsa d’agonie, une lame de tronçonneuse enfoncée profondément dans son abdomen, sa vibration ne faisant qu’accroître sa douleur. Le désintérêt était clair sur le visage de la femme chevalier.

Les autres Observateurs ont pâli devant le traitement réservé à leur allié.

« Allez, tu peux me donner des cris plus agréables que ça, non ? Ça fait deux mille ans que j’attends… en espérant qu’un jour comme celui-ci arrive enfin ! »

La femme chevalier arracha son épée de l’Observateur empalé et bondit vers sa prochaine cible. Agile comme un chat, elle avait dansé à travers un autre jet de lasers, massacrant les Observateurs avec ses armes sinistres.

L’un des hommes s’était écrié : « Nous avons reçu un poste prestigieux, pour exécuter le décret du défunt empereur ! S’opposer à nous revient à s’opposer au défunt empereur lui-même ! »

En réponse, la femme chevalier avait souri. « C’est pour ça que je vais vous tuer ! Je vais vous envoyer dans le même endroit où ce bâtard pourrit en ce moment même ! Et quand vous y serez, assurez-vous de lui faire savoir que Marie est revenue ! »

L’Observateur qui avait dit ces choses sur le défunt empereur avait été le prochain à rencontrer sa fin, coupé en deux verticalement par Marie. En voyant leur compagnon déchiré en deux, certains des Observateurs avaient jeté leurs armes et avaient levé les mains en signe de reddition.

« Il est maintenant trop tard pour lâcher vos armes. Je vais envoyer jusqu’au dernier d’entre vous, chiens, aux côtés de votre maître ! Vous allez pouvoir aller voir l’empereur à qui vous avez juré fidélité. C’est votre plus grand souhait, n’est-ce pas ? »

Les Observateurs avaient tremblé. À ce moment-là, ils avaient finalement réalisé que la femme devant eux était l’un des chevaliers impériaux qui avaient été pétrifiés il y a deux mille ans.

« C’est Marie des Trois Chevaliers ! » s’écria l’un d’eux en le réalisant, un instant avant que Marie ne lui arrache la tête des épaules.

Voyant cela, les Observateurs restants tentèrent de s’enfuir, se précipitant vers les sorties du hangar, mais ils découvrirent que le reste des chevaliers qui avaient été pétrifiés avec Marie attendaient dans l’embrasure des portes. Les autres chevaliers avaient rejoint le massacre, jusqu’à ce que le dernier des Observateurs soit abattu.

Debout dans une mare de sang, Marie avait écarté les bras et avait ri. « Je suis si heureuse de pouvoir servir le Seigneur Liam. Mes deux mille ans d’agonie m’ont conduit à ce moment. C’est le destin ! »

***

Partie 3

Les ennemis avaient cessé de descendre du ciel.

« Je suppose que c’est tout. »

Les restes des chevaliers mobiles que j’avais détruits gisaient tout autour de moi, et le seul de mes ennemis encore en vie était Derrick.

Je lui avais dit : « Tu es le seul qui reste. »

« É-Épargne-moi ! Je ferai n’importe quoi ! Je ferai tout ce que tu veux ! »

Derrick devait être plutôt désespéré maintenant qu’il était seul. Il semblait avoir perdu toute sa bravoure d’antan.

« Tu ferais n’importe quoi ? »

J’avais enfoncé mon épée dans le sol, me demandant comment Derrick comptait m’amuser lorsque j’avais détecté quelque chose qui s’approchait à grande vitesse.

Le chevalier mobile de Derrick m’avait pointé du doigt, et il avait ri par le biais du lien de communication. « Abruti ! Pensais-tu que j’attendais simplement d’être exécuté ? Pendant que tu faisais des ravages, j’ai fait appel à certains de mes contacts spéciaux ! »

Derrick avait dû faire transporter d’autres chevaliers mobiles ici. Un certain nombre de chevaliers mobiles descendaient rapidement vers moi, et j’avais l’impression qu’ils étaient différents des ennemis que j’avais combattus jusqu’à présent.

Je n’avais rien demandé, mais Derrick avait quand même commencé à me l’expliquer.

« Ce sont des chevaliers pirates, Liam. Et des super infâmes avec d’énormes primes à la clé. En parlant de primes, ta tête est aussi mise à prix par les pirates. Quand j’ai dit à ces gars que je leur donnerais une belle prime en plus, ils ont accouru pour te traquer. »

« Des gens avec des réputations, hein ? » Je m’étais léché les lèvres d’excitation.

Trois unités étaient apparues juste devant moi, mais mes moniteurs avaient confirmé qu’il y en avait une autre à une plus grande distance. Celle-ci avait tiré sur l’Avid à longue distance, mais le laser avait été dispersé par ma barrière avant qu’il ne puisse toucher ma machine. Pendant ce temps, les trois autres machines s’étaient ruées sur l’Avid, armes au poing.

J’avais entendu une voix se vanter, « Je vais pouvoir vivre dans le luxe pour le reste de ma vie après avoir tué le chasseur de pirates Liam ! »

Ces pilotes étaient bien plus habiles que ceux que je venais de combattre. Alors que l’un d’entre eux bondissait sur moi, utilisant des manœuvres délicates, j’avais délogé mon épée du sol et j’avais répondu à son attaque.

« Est-ce la seule raison pour laquelle vous me défiez ? Vous devriez préférer votre vie à l’argent. »

Alors que j’abattais rapidement le premier attaquant, les deux autres tentaient de m’attaquer de part et d’autre dans une attaque en tenaille. J’avais tenu ma grande épée bas et bloqué.

« Flash. »

L’Avid n’avait pas pu reproduire complètement ma technique de la Voie du Flash, mais son coup d’épée était suffisamment rapide pour réduire les deux machines en miettes.

J’avais noté : « Tu ne peux toujours pas exécuter le Flash avec la grande épée, hein ? »

La qualité de mon coup spécial était plutôt faible en raison de la gravité, de l’arme et de quelques autres facteurs. Hmm, peut-être que ça marcherait mieux avec un katana ?

« Eh bien, je suppose que c’était assez bon pour un essai. »

J’avais mis à rude épreuve les articulations de l’Avid, mais cela n’avait pas posé de problème dans son état actuel. Aucune plainte à ce sujet.

J’avais détruit les trois appareils qui m’attaquaient et j’avais vu que le plus éloigné tentait de fuir. J’avais aligné la main gauche de l’Avid avec l’unité en fuite et un cercle magique s’était manifesté devant sa paume. D’autres cercles s’étaient superposés et s’étaient entrelacés pour former un cercle complexe.

« Pensais-tu que j’allais te laisser partir ? Tu n’es qu’une proie de plus pour l’Avid ! »

J’avais appuyé sur la gâchette de ma barre de contrôle et un rayon laser tiré de la main de l’Avid s’était mélangé au cercle magique pour former une flèche de lumière qui s’était élancée au loin. Elle avait poursuivi le chevalier mobile pirate en fuite et avait plongé dedans, provoquant une énorme explosion.

« La nouvelle puissance de sortie est incroyable ! Je suppose que ça valait bien tout l’argent que j’ai payé. »

Alors que je me tenais là, riant de satisfaction, cette fois c’était au tour de Derrick de tenter de s’enfuir.

« Hé, où vas-tu ? »

« Ne t’approche pas de moi ! »

Le chevalier mobile de Derrick avait dégainé une arme à feu et avait tiré sur l’Avid, mais cela n’avait fait aucun dégât. J’avais levé ma grande épée derrière moi et l’avais abattue. Derrick avait bloqué le coup avec sa propre épée, qui était couverte d’ornements voyants. Les lames s’étaient frottées l’une contre l’autre et des étincelles avaient jailli.

Une fenêtre holographique était apparue au-dessus de mon panneau de communication, et dans celle-ci, j’avais vu le visage désespéré de Derrick.

« S’il te plaît, laisse-moi partir ! Je ferai n’importe quoi ! »

Derrick n’avait clairement plus de plan de secours, car il suppliait pour sa vie d’une manière vraiment comique. À ce stade, pensait-il sérieusement que je le laisserais partir s’il suppliait pour sa vie ? Cependant, je ne pouvais pas m’empêcher de jouer avec lui.

« Tu es prêt à tout, hein…, » avais-je répété.

L’expression terrifiée de Derrick s’était un peu calmée. Il avait dû croire que j’étais prêt à négocier.

« Épargne-moi la vie ! Je ne veux pas mourir. Je ne te défierai plus jamais. Je promets que je n’aurai plus rien à faire avec toi ! Et je peux obtenir tout ce que tu veux ! »

« Tu ne veux pas mourir, hein ? Et tout ce que je veux ? Comme ? »

Je lui avais donné un peu d’espoir et Derrick avait commencé à blablater.

« Tout ce que tu veux ! Argent, femmes, n’importe quoi ! Je… je sais… Et les élixirs ? Tu peux toujours en utiliser, non ? J’en ai des tonnes ! »

Il a des élixirs, n’est-ce pas ? Je pensais qu’il n’était qu’un petit baron, mais si ce qu’il avait dit est vrai, il pourrait avoir une certaine valeur.

« Eh bien, je les veux. »

« J’ai cet appareil spécial… Je peux en fabriquer autant que je veux avec. Si tu me laisses partir, je te fournirai tous les élixirs dont tu as besoin. »

Je m’étais senti bien en regardant Derrick supplier pour sa vie, mais pour être honnête, le marché qu’il avait proposé ne m’avait pas fait changer d’avis. Des élixirs ? Bien sûr, je les voulais, mais Derrick avait essayé de me tuer, et c’était quelque chose que je ne pouvais pas pardonner. De toute façon, le Guide avait toujours fait en sorte que j’obtienne tout ce que je voulais. Tout comme la boîte d’alchimie et cette mystérieuse épée, les choses dont j’avais besoin finissaient toujours par arriver entre mes mains. Je n’avais plus besoin de compter sur un type aussi pathétique que lui maintenant. De toute façon, j’avais assez d’argent pour acheter mes élixirs.

« Hmm, ouais, je pense que je préférerais que tu me donnes ta vie à la place. »

« Attends ! Ce n’est pas ce que tu as dit avant ! »

« Oh ? Je ne me souviens pas avoir fait de promesses. »

Dans ma vie antérieure, j’avais été trompé par ma femme et par des agents de recouvrement et j’avais vécu un enfer. Aucun d’eux n’avait tenu ses promesses, alors maintenant, en tant que seigneur maléfique, c’était à mon tour de dire ce qui me plaisait pour obtenir ce que je voulais.

J’avais augmenté la puissance de l’Avid et j’avais saisi le chevalier mobile de Derrick, commençant à l’écraser. Son épée s’était brisée, et les articulations des jambes de sa machine avaient explosé sous le poids qui pesait sur elles.

« Vas-tu vraiment me tuer !? » Derrick hurlait dans son cockpit, son visage était un désordre pathétique. « Tu as fait croire que tu allais m’épargner ! »

« Ouais, eh bien, je mentais. Je n’ai jamais eu de raison de te garder en vie. Ce sera pénible si ton peuple utilise un élixir pour te ramener à la vie, alors je vais devoir être très minutieux pour te tuer. »

« N-nooooonnnn ! »

« Hé, c’est ta faute pour avoir cherché la bagarre avec moi. »

J’avais levé ma grande épée et dirigé la pointe de la lame vers le cockpit, là où Derrick était assis.

J’avais poussé l’épée vers le bas.

 

 

J’avais soulevé l’unité de Derrick avec la lame encore plantée dedans, et juste à ce moment-là, les communications avec l’école primaire avaient été rétablies. Tu parles d’un timing parfait. Si elles avaient été rétablies plus tôt, le match aurait probablement été annulé avant que je puisse tuer Derrick. Quand j’y pense, j’ai eu beaucoup de chance.

Une fois les communications rétablies, le personnel de l’école primaire avait regardé avec horreur l’état de l’arène.

« Envoyez une unité de secours tout de suite ! » cria l’un des enseignants.

Ils avaient l’air plutôt paniqués. Je ne les avais pas blâmés.

« C’est inutile, monsieur. Mon adversaire est déjà mort. »

J’avais écrasé le cockpit assez profondément. Pour le démontrer, j’avais écrasé l’unité de Derrick contre le sol avec mon épée.

Tout le monde avait accepté que si vous participiez au tournoi, vous risquiez la mort juste en participant. Dans ce cas, la mort de Derrick n’était pas ma responsabilité. Je n’avais rien à craindre d’un baron de la cambrousse si sa famille voulait se venger.

J’avais piétiné l’engin de Derrick pour faire bonne mesure. « C’est tout ce que tu as pu faire, même avec tous tes copains, hein ? Je suppose que le menu fretin reste du menu fretin, même s’il se regroupe. »

J’avais ri, et les professeurs qui regardaient étaient restés sans voix. Leur état de choc était tout à fait naturel, puisque les débris de centaines de chevaliers mobiles gisaient autour de moi.

L’Avid m’avait prouvé qu’elle était beaucoup plus fort qu’avant, et j’étais plus que satisfait. Ce fut un excellent test, et j’avais pensé que je pouvais au moins remercier Derrick pour cela.

 

☆☆☆

 

« De toute façon, pourquoi ont-ils placé ces deux-là l’un contre l’autre ? » murmura quelqu’un dans les sièges des spectateurs.

C’était une question honnête. La Maison Berkeley avait gagné en notoriété en tant que Nobles Pirates, et la Maison Banfield avait fait de même en tant que Chasseurs de Pirates. Il aurait été évident pour quiconque que si les deux se battaient, quelque chose de tragique se produirait.

Dans le silence sombre qui suivit la révélation de la mort de Derrick, les spectateurs des usines d’armement tentèrent désespérément de retenir leurs rires. Nias en particulier semblait sur le point d’éclater de rire, mais faisait tout ce qu’elle pouvait pour le retenir.

« Je n’arrive pas à croire que je n’ai pas pu voir les nouveaux modèles de la Première Usine d’Armement se faire battre par l’Avid. De toute façon, la différence de prouesses techniques est parfaitement claire maintenant. C’est prouvé maintenant… Nos chevaliers mobiles sont les plus forts du monde. »

Les ingénieurs des autres usines d’armement réagissaient à peu près de la même manière… sauf ceux de la Première, qui quittaient précipitamment le colisée des spectateurs.

Wallace était dégoûté par la joie de Nias. « C’est pour ça que je n’aime pas les ingénieurs ou les scientifiques. Ne voyez-vous pas où ça va nous mener ? Liam vient de déclarer la guerre à la maison Berkeley. »

Kurt respectait l’appréhension de Wallace, mais il ne doutait pas un instant des chances de Liam. « Si c’est une guerre, Liam va gagner. Il est imbattable, après tout. »

Eila avait rougi, voyant Kurt croire si fermement en son ami. « Ouais, je crois aussi que Liam va gagner. »

Wallace voulait les croire tous les deux, mais il ne pouvait empêcher les larmes de remplir ses yeux. « Vraiment ? Êtes-vous sûrs ? Parce que ma vie sera aussi terminée s’il perd. »

La vie de Wallace reposait sur la victoire de Liam, mais Eila semblait plus concentrée sur l’ici et maintenant. « Bref, pensez-vous qu’ils vont continuer le tournoi ? »

C’est alors que les haut-parleurs annoncèrent que le tournoi était annulé, comme Eila le craignait. Après ce qui venait de se passer, cette nouvelle n’était pas une surprise pour les spectateurs. Néanmoins, les épaules de Nias s’affaissèrent avec déception.

« C’est dommage… Je voulais voir davantage l’Avid en action. »

Voyant la véritable déception de Nias, Wallace avait de nouveau exprimé son dégoût à l’égard des personnes qui entouraient Liam. « Comment pouvez-vous dire quelque chose comme ça dans une situation comme celle-ci ? Honnêtement, seuls les gens bizarres semblent traîner avec Liam. » Il secoua la tête avec exaspération.

***

Partie 4

Dans sa chambre des dortoirs des élèves de l’école primaire, Rosetta s’était réveillée dans un pyjama qui ne lui était pas familier. Elle plaça une main sur sa poitrine et une servante l’appela.

« Quelque chose ne va pas, Lady Rosetta ? »

Elle regarda vers la servante, mais ne savait pas trop quoi lui dire. « Huh ? Euh… Err… »

La raison pour laquelle elle était si peu loquace était qu’elle n’était pas habituée à un style de vie impliquant des serviteurs. Pourquoi cette domestique était-elle dans la pièce avec elle ? Où est-elle, d’ailleurs ? La servante avait rapidement répondu à ces questions avant qu’elle ne puisse les poser.

« Comme vous ne vous sentiez pas bien, on m’a confié la tâche de m’occuper de vous. Nous avons reçu l’autorisation de l’école primaire de nous occuper de vous, alors ne vous inquiétez pas pour ça. »

Rosetta hocha timidement la tête. Ses boucles avaient été défaites, de sorte que ses cheveux étaient maintenant simplement longs et droits. Elle comprenait maintenant les circonstances actuelles, mais il y avait une chose dont elle n’était toujours pas sûre. Tout ce qui s’était passé n’était-il qu’un rêve ? Une partie d’elle craignait que oui.

« E-Et le mariage ? »

« Sa Dame, la Duchesse Claudia a approuvé vos fiançailles, » expliqua la servante. « Vous serez mariée à Lord Liam lorsque vous aurez terminé votre éducation, ma Dame. »

Rosetta avait encore du mal à digérer tout ce qui lui arrivait. Des fiançailles ? Sa famille avait le rang de duc, mais le rang était tout ce qu’ils avaient. Puisqu’elle n’avait rien d’autre à lui offrir, la seule raison pour laquelle Liam voulait se lier à sa famille était que cela lui permettrait de devenir duc.

« Je vois. Lord Liam fait tout cela juste pour pouvoir transférer notre pairie vers lui-même et devenir duc. »

La servante secoua la tête. « Il n’y a aucune raison pour que la maison Banfield s’endette massivement juste pour devenir un duché. Vous êtes consciente de cela, n’est-ce pas, Lady Rosetta ? »

La pairie seule n’avait aucun sens. Rosetta le savait mieux que quiconque.

« Mais je ne comprends pas. Pourquoi se donnerait-il tant de mal pour me prendre comme épouse ? »

La servante avait gloussé.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Je dois m’excuser d’être envieuse, Lady Rosetta. Vous êtes la première femme que Lord Liam ait jamais désirée avec autant de ferveur. »

Rosetta baissa la tête, les joues rougies, ne s’attendant pas à entendre une telle chose. Cette servante voulait lui faire croire que Liam la désirait, et non son rang, au point d’être prêt à assumer la dette écrasante de sa famille. Rosetta n’avait jamais imaginé qu’un homme puisse la courtiser pour cette raison.

« Êtes-vous certaine ? »

« Tout à fait certaine. C’est la seule chose dont s’inquiètent ses serviteurs — dans son domaine, il n’a jamais montré le moindre intérêt pour les femmes. »

Rosetta avait permis à la domestique de l’aider à se recoucher dans le lit.

« S’il vous plaît, reposez-vous un peu plus, ma dame. »

L’école primaire n’était pas en état de tenir des cours après l’incident causé par Derrick. Aucune date n’avait encore été fixée pour la reprise des cours, aussi, Rosetta avait-elle été informée qu’elle pouvait se reposer en attendant.

Elle avait laissé ses yeux se fermer lentement.

Si ce n’est qu’un rêve, alors je ne suis pas encore prête à me réveiller. Si je dois me réveiller, je veux continuer à rêver encore un peu…

 

☆☆☆

 

Dans une salle de conférence de l’école primaire, je me faisais engueuler par le personnel. Eh bien, je dis « engueuler », mais c’était mes assistants à côté de moi qui répondaient aux remontrances des enseignants. En fait, mes fidèles serviteurs intimidaient pratiquement ces gens en mon nom. Marie en particulier était assez amusante.

« Il n’y avait aucune raison d’aller jusqu’à le tuer. »

Et que pensez-vous que Marie ait dit en réponse à cette absurdité d’un des professeurs ?

« Faut-il tendre l’autre joue quand quelqu’un essaie de vous tuer ? Est-ce le genre de bêtises molles que vous enseignez ici, alors que vous êtes censés inculquer la dignité d’un noble aux enfants de l’Empire ? Vous devriez applaudir Lord Liam pour avoir montré son courage aux autres élèves. De plus, son adversaire ne pouvait participer au tournoi qu’en acceptant le risque de perdre la vie, n’est-ce pas ? Il n’y a donc aucun problème, quel qu’il soit. »

Marie avait une réplique pour chacune des critiques des enseignants, et ses subordonnés l’avaient soutenue, en disant que c’était la faute de Derrick pour avoir perdu, pas la mienne pour avoir gagné. Pendant ce temps, tout ce que j’avais à faire était de boire du thé et de regarder l’échange se dérouler.

C’est ce que ça fait de gagner… et d’être un méchant.

« Mais il y aura des gens qui en voudront à la Maison Banfield à cause de ça. »

Avec ces mots, j’avais décidé qu’il était peut-être temps pour moi de dire quelque chose.

« Et alors ? J’ai l’habitude d’être malmené par des gens qui sont dans l’erreur. Qu’est-ce qu’une stupide rancune de plus à ajouter à la liste ? En premier lieu, pourquoi ai-je dû supporter ses abus ? C’est arrivé parce que vous n’avez pas arrêté Derrick avant que les choses n’aillent si loin. »

J’avais rejeté la faute sur les enseignants de l’école primaire et je les avais pris de haut. Aucun des enseignants n’avait pris ombrage de cela. Il semblerait que les dons importants que j’avais faits à l’école avaient un certain poids.

Marie avait acquiescé. « Vous avez tout à fait raison, Lord Liam. » Elle était vraiment la parfaite « yes -man ».

« Lord Liam, nous comprenons les circonstances, et il est vrai que l’école primaire est également en faute pour cet incident. Nous voulons simplement dire que votre réponse était excessive. Nous demandons simplement un peu de remords… »

J’avais ricané quand le directeur coincé de l’école m’avait demandé des remords. « Des remords ? » Pourquoi tourner autour du pot ? « Combien ? »

« Excusez-moi ? »

« Je vous demande combien vous voulez. Combien d’argent faudra-t-il pour faire taire ces bouches incompétentes que j’écoute ? »

Plusieurs professeurs s’étaient levés de leurs sièges en signe de colère, mais un regard furieux de Marie les avait fait redescendre. Elle était plus impressionnante que je ne l’avais d’abord cru. Certains des enseignants avaient même tremblé.

Même si la situation m’amusait, je devais me rappeler que je n’avais pas encore obtenu mon diplôme et que je devais rester dans cette école encore un certain temps. Si je subissais la colère des professeurs, cela affecterait certainement le temps qu’il me restait sur le campus. J’avais décidé de la jouer gentil.

« Pardonnez-moi de m’être emporté. Je sais que ces excuses ne suffisent pas à exprimer correctement mes remords, alors l’année prochaine je doublerai ma contribution aux caisses de l’école pour me faire pardonner. »

« Mais ça ne résoudra rien. »

Quoi ? N’est-ce pas suffisant ? Tu te moques de moi ? J’ai dit le double ! Combien d’argent crois-tu que je suis prêt à donner à cette stupide école ?

« Hé maintenant, vous plaignez-vous vraiment après tout l’argent que j’ai donné ? Quel est le problème ? Dites-vous qu’une amende n’est pas une punition suffisante pour mes supposées transgressions ? »

Le principal avait levé la main pour faire taire ses professeurs qui criaient. « Nous souhaitons simplement vous donner un avertissement sévère pour cet incident, monseigneur. J’espère que vous pouvez le comprendre. »

Ils me laissent donc tranquille, mais ils veulent montrer qu’ils font leur travail en me grondant. Mon argent suffit à les faire taire, mais ils sont trop gênés pour l’admettre, alors ils sauvent les apparences en me donnant ce coup de gueule. Leur hypocrisie me rend malade, mais j’aime que mon argent ait une telle influence sur eux. Je peux gagner autant d’argent que je veux avec ma boîte d’alchimie, après tout. Cela ne fait pas mal à mon porte-monnaie.

« Alors si nous avons fini ici, je vais y aller. »

Je m’étais levé et j’avais quitté la salle de conférence, mes assistants me suivant. À la porte, j’avais jeté un coup d’œil en arrière et j’avais vu les enseignants qui se tenaient tous la tête, consternés.

 

☆☆☆

 

Après que Liam ait quitté la salle de conférence, M. John avait croisé les bras.

Il ne mâche pas ses mots. Et il n’y avait rien que je pouvais lui répondre.

Liam leur avait dit que si le personnel avait été plus vigilant, rien de tout cela ne serait arrivé, et son accusation avait fait que les enseignants réunis s’étaient sentis en faute.

Les mots de Liam avaient piqué le principal tout autant. « J’avais prévu de donner au Baron Berkeley un avertissement sévère… »

Tout ce que Liam avait vraiment fait était de repousser les étincelles qui tombaient sur lui. L’école ne pouvait pas fermer les yeux sur le comportement de Derrick, et ils n’avaient pas l’intention de rejeter toute la responsabilité de la situation sur Liam. Cependant, il était également vrai que Liam avait encouragé Derrick, et ils avaient senti qu’ils devaient le gronder pour cela.

« Ce n’est pas étonnant qu’on l’appelle un enfant prodige », dit le directeur avec un soupir épuisé et ses sentiments se lisaient sur son visage. « Il est plus logique que la plupart des adultes. »

M. John voulait aussi soupirer. Bien sûr, les délinquants sont des problèmes, mais il peut être difficile de gérer des élèves qui sont capables de faire plus que leur âge.

 

☆☆☆

 

Ce soir-là, j’étais sorti dans la cour des dortoirs des étudiants et j’avais brandi mon épée en bois super lourde. Plutôt que de m’en remettre uniquement au programme d’éducation physique de l’école, je devais prendre le temps de m’entraîner de la sorte de temps en temps pour que mes compétences particulières ne soient pas rouillées.

Pendant que j’essuyais ma sueur, Kukuri avait sorti sa tête de derrière un arbre.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Nous avons terminé notre enquête sur ceux qui observent la famille de la duchesse, Maître Liam. L’organisation s’est agrandie plus que nous le pensions. Il semble qu’ils aient fait des recherches sur les faiblesses d’autres familles au lieu de tourmenter la maison Claudia. »

Je suppose qu’ils ont fait plus que ce que nous pensions.

« Ils avaient beaucoup de temps à perdre, hein ? »

« Nous avons saisi tous leurs dossiers. Que voulez-vous que nous en fassions ? »

Si mon équipe avait réussi à mettre la main sur tous leurs dossiers aussi rapidement, cela ne représentait probablement rien de très impressionnant. Même en étant plus nombreux que prévu, je m’étais dit que ces types n’avaient finalement pas été capables de faire autant d’actions. Tout ce que Kukuri avait aussi dit, c’est « un peu plus grand que prévu ». De toute façon, je n’étais pas spécialement intéressé par les faiblesses des autres maisons. Si je voulais menacer quelqu’un, je pouvais enquêter sur lui par moi-même, et je me contenterais probablement de le menacer avec ma puissance militaire. Les informations recueillies ne m’intéressaient pas, mais ne serait-ce pas du gaspillage que de les jeter ?

« Renvoie leurs dossiers à la maison et demande à Brian tes ordres à ce sujet. Dis-lui d’en faire bon usage. »

« Comme vous voulez. »

Kukuri s’était fondu dans l’ombre et avait disparu. La magie que lui et ses hommes utilisaient semblait terriblement pratique.

« Bon, je suppose que je vais transpirer un peu plus. Je ne suis vraiment pas en forme… »

J’avais remarqué que lorsque je pilotais l’Avid, la machine était plus performante que moi. Il faudrait que je travaille à me remettre un peu en forme.

***

Partie 5

Rosetta avait rendu visite au dortoir des garçons.

« Euh… C’est ici, n’est-ce pas ? »

Elle se tenait devant la chambre de Liam, tout en étant nerveuse pour une raison inconnue. Son cœur battait la chamade, et elle était anxieuse quant à son apparence. Elle n’arrêtait pas de toucher ses boucles et de s’assurer que ses vêtements étaient soignés. Elle avait pris une profonde inspiration et s’apprêtait à frapper, mais Kurt l’avait interpellée en passant par là.

« Avez-vous besoin de Liam ? »

« Huhyah !? »

Kurt s’était excusé d’avoir effrayé Rosetta qui avait émis son étrange et adorable cri.

« Désolé. Vous ai-je fait peur ? »

Rosetta se recroqueville et rougit, honteuse de son emportement. « Je vais bien. »

« O-oh. Err, vous cherchez Liam, non ? »

Alors que Kurt hochait la tête, Rosetta lui avait dit pourquoi elle était là.

« C’est vrai… Il y a quelque chose dont je veux discuter avec lui. Je veux qu’il fasse quelque chose à propos de ces gens. »

Derrière Rosetta se tenaient les deux femmes chevaliers qui lui avaient été assignées par la Maison Banfield. Plusieurs servantes s’étaient également occupées d’elle, mais tout cela la mettait mal à l’aise. Ces femmes avaient été envoyées par le domaine de Liam pour s’occuper d’elle pendant un court moment, et elles intimidaient tous les hommes qui osaient s’approcher d’elle. Comme Rosetta était la fiancée de Liam, elles étaient extrêmement méfiantes à l’égard de tout autre homme dans son entourage. La présence de Kurt, bien sûr, était autorisée, car il était l’ami de Liam.

« Hein ? Ne vous ont-elles pas dit où était Liam ? »

Kurt avait regardé les femmes chevaliers. L’une d’elles avait froncé les sourcils et avait dit : « Elle ne nous a rien demandé. Nous ne savions pas pourquoi elle allait au dortoir des garçons. »

Rosetta n’était pas habituée à avoir des serviteurs, elle n’avait donc pas pensé à demander à ses gardes du corps de la diriger vers Liam. Réalisant cela, elle avait rougi et détourné le regard.

« Il… Il n’est pas là ? »

Kurt s’était porté volontaire pour emmener Rosetta là où se trouvait Liam, sa voix était douce. « Je sais où il sera à cette heure. Je vais vous conduire à lui. »

Ainsi, Kurt avait guidé Rosetta vers la cour du dortoir des garçons. Aussi grande qu’elle soit, la cour ressemblait plus à un parc, avec une fontaine et des bancs. Là, ils avaient repéré Liam debout sous un grand arbre, une épée en bois dans ses mains. Rosetta avait commencé à marcher vers lui, mais Kurt l’avait arrêtée.

« Vous devriez rester en arrière pour le moment. »

« Pourquoi ? »

Kurt avait montré du doigt les feuilles coupées en deux qui se trouvaient tout autour de Liam. Quand elles avaient vu ça, les gardes du corps de Rosetta avaient toutes retenu leur souffle. Ses compétences devaient être impressionnantes, même pour ces femmes hautement qualifiées.

« C’est dangereux de s’approcher de Liam quand il se concentre comme ça, » Kurt avait averti à Rosetta. « Il n’aime pas non plus être interrompu, donc vous feriez mieux d’attendre qu’il ait fini. »

« Que voulez-vous dire ? »

Rosetta était restée confuse lorsque Kurt lui avait dit qu’elle pourrait être blessée, tandis que Liam était resté là sans bouger, tenant son épée.

Kurt se gratta la tête et rit sans vraiment l’expliquer. « C’est bizarre, non ? J’étais aussi complètement sans voix la première fois que je l’ai vu. Liam n’est arrivé jusqu’ici qu’en se surpassant pendant de longues années. Bien sûr, il a un talent inné, mais il travaille plus dur que quiconque pour l’améliorer. »

Lorsque Rosetta avait vu Liam travailler dur en dépit de son talent naturel, elle avait compris qu’il n’était pas le genre de personne qu’elle croyait.

Ce n’est pas comme s’il pouvait tout faire depuis le début juste à cause de son talent… Suis-je simplement jalouse de quelqu’un qui travaille si dur ?

Elle avait pensé que Liam pouvait obtenir des résultats sans même essayer, et elle l’avait envié pour cela, mais maintenant que Kurt lui avait dit comment Liam ne négligeait jamais de faire des efforts, elle était embarrassée par l’étroitesse d’esprit qu’elle avait eue.

Je n’ai jamais pensé qu’il pourrait y avoir quelqu’un qui incarne mes idéaux si complètement. De penser que j’ai été si envieuse de lui… Comme c’est pathétique de ma part.

Rosetta s’était retournée pour partir, trop honteuse pour montrer son visage à Liam.

« N’allez-vous pas lui parler ? » demanda Kurt.

« Pas maintenant. Je ne peux pas me montrer à lui comme ça. »

« Oh. »

 

☆☆☆

 

Au manoir de la Maison Banfield, Serena avait contacté d’urgence le Premier ministre. Une expression tendue avait pris la place de son habituelle attitude posée. Dans sa main se trouvait un support de stockage contenant les documents que la Maison Banfield avait obtenus des Observateurs.

Le visage du Premier ministre était apparu sur le moniteur de communication.

« Quelle est l’urgence ? »

Serena ne lui avait adressé qu’un rapide salut avant d’entrer dans le vif du sujet.

« Ce sont ces documents que la Maison Banfield a obtenus des Observateurs. Non seulement ils surveillaient la Maison Claudia, mais il semblerait qu’ils s’engageaient aussi dans une certaine forme d’espionnage. Leurs rats sont apparemment entrés dans des endroits plutôt sécurisés. »

Elle lui avait transmis certains des documents, et le Premier ministre avait pâli de l’autre côté de l’écran pendant qu’il les vérifiait. Il tapait ses doigts contre son bureau, visiblement irrité. Après tout, les informations que Serena lui avait envoyées concernaient le Premier ministre lui-même.

« Je vais m’occuper de ça ici. Les documents originaux ? »

« Les informations vous concernant ont déjà été détruites. »

« Il semblerait que je vous ai forcé à prendre un travail supplémentaire. Je m’assurerai de vous en remercier correctement plus tard. »

« Que voulez-vous faire avec le reste des documents ? Brian ne sait pas comment procéder. »

« Qu’est-ce que le comte a dit d’eux ? »

« Il n’était pas intéressé. »

Les Observateurs avaient recueilli des informations sur beaucoup de nobles, pas seulement sur le Premier ministre. Mais Liam avait confié les documents à Brian. Cela avait laissé Brian dans une situation difficile, et à bout de nerfs, ne sachant pas quoi faire avec les informations entre ses mains.

« Encouragez-le à le remettre à l’Empire. Je vais accepter moi-même les documents. C’est l’occasion d’obtenir des informations sur les nobles sur lesquels ils ont enquêté. Il y a un sens à ce qu’ils sachent que je possède cette information. »

« Vous avez encore un regard méchant en ce moment. »

« Ça arrive quand on est Premier ministre. Maintenant, je devrais commencer à nettoyer tout ça. Merci pour votre excellent travail, comme toujours. »

Serena avait incliné la tête, soulagée que la question lui ait été transmise, et elle avait mis fin à l’appel.

 

☆☆☆

 

Une fois les funérailles de Derrick et la cérémonie de clôture de l’année scolaire derrière nous, nous étions prêts à affronter notre quatrième année à l’école. Mais d’abord, il y aurait une longue pause, bien nécessaire. En guise de compte, j’étais retourné dans mon propre domaine pour la première fois depuis un moment, prévoyant de me détendre.

« Première fois à la maison en trois ans. Peu de choses ont changé. »

En arrivant chez moi, je n’avais trouvé aucune différence notable dans le paysage. La dernière fois que j’étais parti pendant quelques années, beaucoup de choses avaient changé à mon retour, mais cette fois-ci, les changements étaient faibles.

Wallace avait regardé mon manoir, les bagages à la main. Il était rentré avec moi puisqu’il ne pouvait plus retourner au palais maintenant qu’il n’était plus prince.

« Ouf ! Je suis fatigué de ce long voyage. Tu me trouveras des servantes et des gardes personnels, n’est-ce pas, Liam ? J’aimerais aussi qu’elles soient toutes belles. Des jeunes femmes, s’il te plaît. J’ai eu du mal dans le palais, il n’y avait que des vieilles sorcières diaboliques. J’aimerais aussi des repas somptueux. J’en ai marre des menus frugaux de l’école primaire. »

C’est quoi toutes ces exigences ? Pour qui ce type se prend-il ? C’est mon sous-fifre !

Juste au moment où j’envisageais de le jeter dehors, Serena s’était approchée de Wallace.

« Cela fait longtemps, Votre Altesse le Prince Wallace. Puis-je vous demander qui sont ces “vieilles sorcières diaboliques” dont vous parliez ? »

Serena arborait un sourire, mais Wallace tremblait, l’air effaré.

« Eeeeeeeeeek ! »

Wallace avait crié comme s’il avait vu un fantôme, et Serena avait continué à sourire avec classe.

« Ce n’est pas très poli, Votre Altesse. Suis-je une sorte de goule ? »

Wallace s’était caché derrière moi. « J-Je préférerais voir une goule ! Liam, qu’est-ce que la femme de chambre fait ici ? »

« Pourquoi ne serait-elle pas là ? Nous l’avons engagée. »

« Tu l’as engagée ? Serena ? Pourquoi ? »

Je suppose que Wallace n’aime pas trop Serena. On dirait que je vais la charger de s’occuper de lui pendant les vacances.

J’avais fini de m’occuper de Wallace et je m’étais retourné, souriant à l’apparition de l’invitée d’honneur. Je ne pouvais pas voir mon propre visage, mais j’étais sûr que mon sourire était positivement méchant.

Derrière Wallace et moi se trouvait une Rosetta à l’air très mal à l’aise. Je l’avais forcée à venir à la maison avec moi pour les longues vacances.

Parmi le groupe qui nous accueillait, il y avait le chef et l’ancien chef de la maison Claudia, la mère et la grand-mère de Rosetta. Toutes deux s’étaient approchées de moi et m’avaient remercié en larmes.

« Je ne sais pas comment vous remercier, monseigneur, » déclara sa mère.

« Je suis si heureuse que nous ayons ainsi pu vous rencontrer, » déclara sa grand-mère.

Je ne savais pas ce que Brian avait dit pour les convaincre d’accepter les fiançailles, mais elles semblaient me faire confiance de tout leur cœur. J’étais amusé par l’humilité dont les deux femmes faisaient preuve à mon égard, mais Rosetta avait l’air plutôt agitée.

Hé, attends, ne devrais-tu pas être un peu plus arrogante ? Je voulais qu’elle agisse de manière plus ouvertement frustrée. J’avais fait un mouvement du menton pour faire signe à Serena, et elle avait guidé les deux femmes plus âgées vers Rosetta.

Quand elles avaient été réunies toutes les trois, elles s’étaient enlacées et avaient pleuré, submergées par l’émotion. Ce n’est pas vraiment ce à quoi je m’attendais… Je pensais qu’elle aurait sangloté quelque chose comme « Il nous prend notre titre de noblesse ! ». Je suis tellement désolée, mère, grand-mère ! ». Au lieu de cela, elle semble juste heureuse de les revoir. Eh bien, je suppose que c’est bon pour le moment. Le vrai plaisir est encore à venir, après tout.

Et les trois femmes n’étaient pas les seules à pleurer… Brian pleurait aussi, alors qu’il observait leurs retrouvailles émotionnelles à une légère distance.

« Quel jour faste quand vos fiançailles ont été officialisées, Maître Liam. Je suis si heureux, je pourrais tout simplement pleurer. Oh, et ces retrouvailles touchantes ! Je sais qu’un vieil homme comme moi ne devrait pas continuer comme ça, mais je ne peux pas m’en empêcher ! »

« Tu pleures toujours. Veux-tu bien arrêter ? Personne ne veut voir un mec pleurer. »

C’était la première fois que je voyais Brian depuis un moment, et je lui avais donné mon opinion sans fard. Il semblait un peu heureux à ce sujet.

« Je suis si reconnaissant de votre accueil froid ! C’est ainsi que doit être Maître Liam ! »

Brian serait apparemment heureux de ce que je lui dirais. Je m’étais détourné de lui et j’avais cherché Amagi, qui aurait dû m’attendre. Je l’avais finalement repérée parmi les robots de ménage qui attendaient à l’arrière et je m’étais demandé pourquoi elle ne s’était pas présentée. Pourquoi s’attardait-elle à l’arrière ?

« Amagi, nous allons dans ma chambre, » lui avais-je dit en partant dans cette direction, mais elle semblait hésiter.

« Est-ce que ça va, Maître ? »

« Est-ce que ça va ? »

Ça ne ressemblait pas à Amagi d’agir ainsi, mais je trouvais ça plutôt mignon. Je l’avais quand même forcée à venir avec moi.

« Peu importe, viens. J’ai des choses à te demander. »

« Très bien, monsieur. »

 

☆☆☆

 

Alors qu’il regardait Liam se diriger vers sa chambre, Wallace ne savait pas trop quoi penser.

« Je suppose que la rumeur selon laquelle il aime les poupées était vraie. »

Les robots dotés d’une intelligence artificielle comme Amagi étaient un sujet de mépris dans tout l’Empire. Les nobles en particulier avaient tendance à avoir des préjugés à leur égard et ne les garderaient jamais si près d’eux.

Le visage grave, Serena s’était raclé la gorge et avait donné un avertissement à Wallace. « Lord Wallace, si vous ne voulez pas connaître votre fin dans ce manoir, je vous suggère de ne pas prononcer le mot “poupée” à proximité d’Amagi. Maître Liam ne permettra à personne d’insulter Amagi. Votre tête va rouler, et je ne dis pas ça métaphoriquement, je suis tout à fait littérale. Même moi, je ne pourrai pas vous protéger. »

Wallace avait hoché la tête encore et encore. « B-Bien sûr. Je n’aurais jamais rien à dire de mal sur les préférences personnelles de Liam ! »

Kurt et Eila l’ont aussi mentionné, mais je ne pensais pas que c’était vrai ! Je ferais mieux de faire attention.

Wallace n’était pas assez stupide pour mettre en colère son précieux patron.

« J’espère que non, » dit Serena. « Pour parler franchement, Maître Liam est plutôt excentrique, n’est-ce pas ? Je suis surprise qu’il devienne le mécène d’un homme qui n’a rien à lui offrir. »

Wallace avait poussé un soupir en l’entendant dire ça. Hein ? Elle a une bien piètre opinion de moi, n’est-ce pas ?

« Serena, je suis toujours un ancien prince impérial, vous savez. »

« Bien sûr. Cependant, c’est Maître Liam que je sers maintenant. Il n’y a rien d’étrange à ce que je m’occupe des meilleurs intérêts de la maison Banfield, n’est-ce pas ? »

« N-Non. »

« Je suis heureuse que vous compreniez. Maintenant, je vais m’efforcer de prendre le plus grand soin de vous en tant que notre invité très important, Lord Wallace. »

Lorsqu’il avait appris que Serena s’occuperait de lui pendant toute la durée de son séjour à la Maison Banfield, Wallace s’était mis à genoux sur place… et avait ouvertement pleuré.

***

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