Je suis le Seigneur maléfique d’un empire intergalactique ! – Tome 3 – Chapitre 2 – Partie 1

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Chapitre 2 : La future duchesse

Partie 1

« À partir de ce jour, je ne suis plus un prince impérial. Je suis simplement Wallace ! »

Pour une raison inconnue, mon nouveau laquais était venu dans ma chambre pour me le déclarer bruyamment. Kurt était aussi en visite, donc nous étions tous les trois entassés dans une petite pièce, à tuer le temps.

« Tu es vraiment plein d’entrain », avais-je dit à Wallace.

« Eh bien, j’ai réussi à échapper à ma position de prince impérial, grâce à toi, Liam. Je ne peux vraiment pas te remercier assez. » Il parlait comme si la position de prince impérial était un toxique selon lui.

« On pourrait penser qu’il est plus souhaitable d’être un prince impérial. »

Wallace m’avait jeté un regard exaspéré. « Tu n’as toujours pas compris, Liam. C’est extrêmement dangereux de faire partie de la ligne de succession. Si tu veux réussir dans ce monde,

il faut être prêt à combattre ses frères et soeurs bec et ongles pour devenir empereur. Je trouve que toute l’histoire impériale de la lutte du sang contre le sang est odieuse. »

« J’ai entendu toutes sortes de rumeurs, » dit Kurt, et il commença à parler de quelque chose qui semblait tout droit sorti d’un tabloïd. « On dit que lorsque Sa Majesté est montée sur le trône, il a comme par hasard perdu plusieurs frères et sœurs en même temps. Ce ne sont peut-être que des légendes urbaines, mais les rumeurs sont plutôt effrayantes. »

Wallace avait baissé la voix, le visage grave. « Ne propagez pas ça, mais la plupart de ces rumeurs sont vraies. Tous les rivaux de mon père sont morts avant qu’il ne monte sur le trône. Une autre chose est qu’il utilise même des doubles corporels ou des hologrammes pour assister à la plupart des cérémonies. »

Kurt avait pâli en entendant ça.

J’avais aussi entendu des histoires similaires dans ma vie antérieure. Il n’était pas si rare que des parents se battent entre eux lorsqu’il y avait un profit à la clé. C’est comme ça que le monde fonctionne.

Wallace poursuit, l’air soulagé : « Quoi qu’il en soit, je peux maintenant abandonner cette compétition en toute sécurité. »

J’avais juste soupiré, incapable d’imaginer ce garçon à l’air insouciant, concourir sérieusement pour le trône. « Eh bien, tes chances étaient plutôt inexistantes dès le départ, n’est-ce pas ? Pouvais-tu vraiment dire que tu as fait partie de la course ? »

« Ce n’est pas vrai. La situation au palais est complexe. Il n’y a pas que la progéniture royale qui entre en ligne de compte, il faut aussi considérer la position de nos mères. Si quelqu’un au sommet d’une faction fait un faux pas, en un rien de temps, tout le groupe peut finir par être exécuté ensemble. »

« Sérieusement ? »

« Sérieusement. Le palais n’est pas un paradis fabuleux comme le pensent les roturiers. C’est un lieu de compétition vicieuse entre les épouses et de guerres entre frères et sœurs, qui ont tous des vues sur le trône. »

En gros, vous pouviez être marqué à mort à tout moment sans avoir vous-même fait quoi que ce soit de mal. Il semblerait en effet que le palais soit un endroit très dangereux pour vivre. La royauté a la vie plus dure qu’on ne le pense.

Wallace avait expliqué qu’il y avait eu une période où ce type de conflit était particulièrement vif.

« J’ai entendu dire que les choses étaient particulièrement mauvaises il y a deux mille ans. Les histoires de cette époque sont assez terribles pour me faire flipper, et les choses qui se sont passées alors ont laissé des cicatrices qui persistent encore aujourd’hui. Alors, vous comprenez ? Si vous aviez échappé à une vie comme celle-là, vous seriez aussi heureux, non ? »

Je compenais mieux pourquoi Wallace avait l’air ravi d’avoir été libéré de tout ça.

« Tu as pratiquement sauvé ma vie. Merci, Liam. »

« Sois reconnaissant. »

« Bien sûr ! »

J’avais entendu des choses intéressantes au cours de notre conversation, mais il y avait autre chose qui m’intriguait. « Wallace, pourquoi ne pas essayer de suivre les pas de l’un de tes frères et sœurs qui semblent avoir des chances de réussir ? Cela semble être un chemin vers l’indépendance aussi probable qu’un autre. »

Il devait déjà y avoir des candidats de premier plan pour le prochain empereur. Ayant vécu au palais, je pensais que Wallace saurait qui ils étaient. Pourtant, il s’est avéré que Wallace n’avait pas envisagé de s’attacher à l’un de ses frères et soeurs les plus prometteurs. En fait, il avait agi comme si ce n’était même pas une option.

« Il existe de nombreux cas où le candidat que tout le monde pensait être le plus susceptible de monter sur le trône finit par décéder dans des circonstances suspectes. Et que penses-tu qu’il arrive aux frères et sœurs qui se sont lancés à leurs côtés ? »

« Sont-ils exécutés ? »

« Si tu obtiens une mort rapide, tu as de la chance, mais si une personne vraiment mesquine finit empereur, alors tu as des problèmes encore plus graves. Rosetta de la maison Claudia en est un bon exemple. »

Je ne m’attendais pas à ce que Wallace mentionne le nom de Rosetta. Quand je l’avais entendu, je l’avais imaginée me regardant froidement avec de la haine dans les yeux. Elle n’avait toujours pas abaissé le mur entre elle et ceux qui l’entouraient, restant fermement à l’écart du reste de la classe.

« Rosetta ? » J’avais hoché la tête. Kurt ne semblait pas non plus savoir ce que Wallace voulait dire par sa remarque. Nous l’avions tous deux regardé avec curiosité, alors Wallace avait commencé à nous raconter l’histoire.

« Il y a longtemps, il y avait un prince impérial qui s’est marié dans la maison Claudia… »

Le conte qu’il nous avait raconté était la chute de la Maison Claudia, il y a deux mille ans.

 

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Dans les toilettes des filles du Premier Campus, Rosetta regardait son reflet dans le miroir et se disait : « Je suis une fille de la prestigieuse Maison Claudia. Un jour, je serai libérée de ces tourmentes. »

La Maison Claudia était un duché aux circonstances particulières. La famille était dirigée par des femmes depuis longtemps, mais ce n’était un duché que de nom, régnant sur un petit territoire à la périphérie de l’Empire. Normalement, leur humble domaine aurait dû les classer parmi les seigneurs mineurs, mais l’Empire les obligeait à maintenir leur statut de maison ducale, comme il le faisait depuis près de deux douzaines de siècles.

La raison de cette situation était due à des événements qui s’étaient produits deux mille ans auparavant. À cette époque, l’Empire avait traversé un conflit de succession particulièrement pénible. Le prince héritier, qui aurait dû monter sur le trône, était décédé juste avant sa succession. La Maison Claudia avait soutenu ce prince héritier et avait accueilli par mariage son frère de même mère. Lorsque le nouvel empereur avait finalement été couronné, le nouveau souverain était un prince qui avait été en compétition avec le prince héritier décédé.

Il s’ensuivit un châtiment de l’Empire qui visait tous les princes et princesses impériaux qui s’étaient opposés au nouvel empereur et les familles qui les avaient soutenus. Naturellement, l’ancien prince, désormais duc de la maison Claudia, avait également été sévèrement puni, et c’est ainsi qu’avait commencé le déclin de la maison dans son ensemble. Leur abondant domaine avait été saisi, et à la place, on leur avait donné une planète en ruine.

Sur leur nouvelle et rude planète, la survie elle-même était difficile, aussi ne pouvaient-ils guère espérer de recettes fiscales. Compte tenu de leurs maigres revenus, ils auraient dû être rétrogradés au rang de petits seigneurs, mais l’Empire les avait forcés à conserver leur titre. Ils étaient restés des ducs humiliés, donnant l’exemple de ce qui arriverait à quiconque défierait le nouveau parti au pouvoir. Ils étaient nobles, mais en même temps, ils étaient des parias. Bien que soumis à de misérables moqueries, ceux de la Maison Claudia persistaient néanmoins et gardaient la tête haute. Tous les dirigeants de la famille étaient déterminés à échapper un jour à leur souffrance, et c’était également le cas de Rosetta.

« Je vais changer le destin de ma famille. »

 

☆☆☆

 

Le but de l’école primaire était de fournir aux enfants trop protégés et pourris gâtés de la noblesse un minimum d’éducation, afin qu’ils ne fassent pas honte à leur famille. Ceux qui se montraient prometteurs, cependant, étaient envoyés au Premier Campus pour recevoir leur éducation. Leurs routines étaient strictes, mais leur placement était la preuve que l’Empire reconnaissait leurs capacités.

Rosetta était pleine d’espoir après avoir été affectée au Premier Campus, mais la réalité était dure.

Je n’arrive pas à suivre nos leçons.

Elle comprenait à peine le programme. La matière était trop difficile, et les cours allaient trop vite. Elle luttait parce que sa famille n’avait pas eu les moyens de lui fournir auparavant une éducation correcte. Les autres élèves de sa classe avaient tous un accès facile à des capsules éducatives coûteuses, mais elle n’avait pu en utiliser qu’une simple pour un apprentissage de base. Comparée aux autres élèves de sa classe, elle était clairement à la traîne.

Rosetta faisait de son mieux pour suivre le rythme, mais elle avait l’impression d’avoir devant elle un mur insurmontable, dont la présence devenait de plus en plus indéniable. Elle n’osait pas perdre un seul instant de son temps, aussi utilisait-elle même ses courtes pauses pour étudier. Pourtant, le fossé entre elle et ses camarades de classe ne cessait de se creuser.

Je n’abandonnerai pas. Je vais persévérer et échapper à ce terrible cycle.

Elle était prête à tout pour réussir, car elle savait qu’elle et sa famille n’avaient aucun avenir si elle ne réussissait pas.

Je vais prendre de l’avance.

Tandis que ses camarades de classe assistaient allègrement à leurs leçons, Rosetta était seule et frénétique. Le stress n’avait pas diminué même quand elle était retournée au dortoir ce jour-là. Quand elle était rentrée dans sa chambre, elle était si épuisée qu’elle avait envie de s’écrouler sur son lit et de dormir. Alors que ses camarades avaient tout le temps de s’habituer à leur nouvelle vie ici, elle seule se forçait à s’asseoir à son bureau et à étudier. Même si cet effort ne l’aidait pas autant qu’elle le souhaitait, elle savait que si elle ne passait pas son temps à réviser la matière, ses camarades de classe s’éloigneraient encore plus d’elle.

« Je ne céderai pas. Si je le fais, je forcerai ma propre fille à vivre la même chose. »

Les larmes ne s’arrêtaient pas. Sa conscience devint bientôt brumeuse, et Rosetta s’effondra contre son bureau, épuisée.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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