Je suis le Seigneur maléfique d’un empire intergalactique ! – Tome 2 – Chapitre 6

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Chapitre 6 : Les affaires

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Chapitre 6 : Les affaires

Partie 1

La septième usine d’armement avait été construite sur un astéroïde de ressources qui avait déjà été complètement exploité. Leur installation s’était agrandie plusieurs fois au cours des années en rassemblant et en liant plusieurs astéroïdes ensemble. Cette véritable forteresse spatiale soutenait l’armée de l’Empire.

La capitaine ingénieur Nias, membre de l’équipe de la Septième, avait retiré le casque de sa combinaison spatiale et avait dérivé dans un couloir sans gravité. Elle se retourna vers un collègue qui dérivait derrière elle et lui lança un regard agacé.

« Ils ne peuvent pas annuler comme ça maintenant ! » se plaint-elle, au bord des larmes.

« Eh bien, que veux-tu que j’y fasse ? » dit son collègue, l’air abattu. « Le client a soudainement dit qu’il achèterait la classe forteresse de la Troisième à la place. Je suis sûr que la troisième usine l’a soudoyé ou lui a fait passer un bon moment. »

Les usines d’armes impériales étaient numérotées à partir de un, donc la septième usine d’armes était la septième en partant du haut.

« Mais comment peuvent-ils faire marche arrière maintenant ? Nous avons suivi toutes les spécifications qu’ils voulaient et mis tant de travail dans l’intérieur comme ils nous l’ont demandé ! Comment peuvent-ils dire qu’ils n’en ont plus besoin ? Nous avons honoré toutes leurs demandes stupides ! »

« C’était un travail difficile, n’est-ce pas ? »

« C’était plus dur que dur ! Combien d’heures supplémentaires ai-je faites ? Combien de jours de congé ai-je sacrifiés pour finir le travail ? Combien de nuits blanches ? »

« Oui, on a tous versé notre sang, notre sueur et nos larmes dans les constructions ces derniers temps. Je ne suis pas rentré chez moi pendant des mois, tu te souviens ? »

Leurs navires récents étaient de premier ordre en termes de maintenance et de fonctionnalité, et ils avaient même fait des efforts supplémentaires pour leur conception esthétique extérieure et intérieure — un geste rare pour la Septième. En conséquence, leurs ventes s’étaient améliorées.

Lorsque Nias et son collègue atteignirent un grand écran, leurs pieds s’enfoncèrent dans le sol, attirés par le point de gravité artificielle. Sur l’écran se trouvait le vaisseau de classe forteresse dont ils discutaient. L’énorme structure ronde était une base mobile — une forteresse, comme sa classification l’impliquait. Elle pouvait abriter, réapprovisionner et entretenir une flotte entière. Un atout incroyablement extravagant dans l’ensemble, peu commun même dans l’armée régulière impériale.

Malgré toute son extravagance, la forteresse était tout aussi fonctionnelle. Pourtant, elle était encore plus énorme à un point ridicule que le superdreadnought que Liam avait commandé, et elle était donc construite à l’extérieur de l’énorme usine d’armement.

« Ce sera un vrai problème si nous ne pouvons pas vendre cette monstruosité. Rien que la maintenance va gruger nos fonds. »

L’échec de la vente d’une classe forteresse aussi énorme que celle-ci entraînerait de nombreux problèmes. Le simple fait de la maintenir en état de marche leur coûterait des ouvriers, des pièces détachées et de l’argent. S’ils devaient choisir entre l’entretenir eux-mêmes et subir une perte énorme juste pour s’en débarrasser, la Septième choisirait probablement la seconde solution. Les deux options étaient synonymes de problèmes financiers.

Nias se prit la tête entre les mains. « C’est pour ça que j’ai dit de ne pas accepter la commande sans une avance et un contrat strict, mais les hauts placés se sont emportés ! »

La Septième fabrique d’armement avait enregistré des ventes régulières ces derniers temps, aussi avaient-ils accepté avec empressement la demande de construction d’un navire de classe forteresse afin de pouvoir se vanter de cet exploit. À ce rythme, ils finiraient par subir une perte lorsqu’un riche noble ou l’armée régulière se porterait volontaire pour le prendre sur leurs épaules. Avec un gros rabais, bien sûr.

« Notre salaire va probablement baisser pendant un certain temps, » dit le collègue de Nias avec un petit rire amer. « Même si on s’est cassé le dos pour que ça arrive. »

Le salaire des personnes travaillant dans les usines d’armement augmentait et diminuait en fonction de la fluctuation des ventes.

Mais Nias avait une autre préoccupation que la réduction des salaires. « À ce rythme, ils vont annuler mon projet parce que nous n’aurons pas le budget, et je ne peux pas gérer ça ! »

S’ils essuyaient une perte massive, cela affecterait leurs plans, et les priorités actuelles de Nias pourraient être complètement abandonnées.

Sa collègue lui avait jeté un regard exaspéré. « On ne va quand même pas le vendre. Il n’y a pas beaucoup de nobles qui pourraient même s’offrir une classe forteresse. »

Évidemment, ils ne pouvaient pas non plus vendre de matériel militaire avancé à des nations étrangères. Ils pouvaient vendre aux nobles de l’Empire, mais seulement à ceux qui recevaient une autorisation officielle pour leurs achats.

Pour Nias, Liam Sera Banfield était le premier client potentiel qui lui était venu à l’esprit. « Je vais aller faire un appel de vente à la Maison Banfield, » avait-elle dit.

Son collègue avait ricané. « Le comte est en plein milieu de sa formation de noble. Désolé, mais tu ne pourras pas discuter avec lui. »

« Oh, c’est vrai… » En entendant cela, Nias s’était serrée les genoux, avec des sanglots étouffés s’échappant de ses lèvres. Sans gravité pour la retenir, cependant, elle flottait dans les airs comme une petite boule de tristesse.

Se sentant désolée pour Nias, sa collègue de travail avait décidé de lui donner quelques conseils. « Sais-tu quelque chose sur l’entraînement du comte ? T’a-t-il dit quand il se terminerait ou quels étaient ses projets ? Il t’aime bien, donc je ne serais pas surpris qu’il en ait discuté avec toi. »

Nias avait reçu un traitement spécial de Liam depuis qu’on lui avait confié la maintenance de son chevalier mobile, l’Avid. Pour cette raison, elle avait tendance à obtenir des informations sur lui qui ne pouvaient pas être facilement découvertes autrement. Elle avait en fait la localisation de Liam et son emploi du temps sous la main.

Elle tapota rapidement sur sa tablette, vérifiant son arriéré de messages. « Ah, voilà. J’ai le nom du domaine dans lequel il étudie et tout son agenda ! »

« N’aurais-tu pas dû les vérifier plus tôt ? » avait marmonné son collègue. « Qu’est-ce que le comte voit en toi ? »

Sans se décourager, Nias avait confirmé la situation de Liam. « Il est en troisième année d’école en ce moment, et ce sera fini après ça. Oh, et il y aura une fête à la maison Razel quand sa classe sera terminée. Si je peux y assister, je pourrai le rencontrer ! »

Lorsque son collègue avait entendu cela, il avait consulté sa propre tablette pour voir si la Maison Razel avait des accords avec la Septième usine d’armement. « Maison Razel… Ah, nous avons fait des affaires avec eux. Il y a 20 ans, nous avons réparé une partie de leur équipement. Nous n’avons cependant fait que de la maintenance pour eux. Pas d’achats. »

« Hmm. J’aimerais qu’ils achètent quelque chose de nouveau chez nous. »

« Je vois qu’il a été annoncé publiquement que le comte sera présent à la fête. Si tu ne fais pas un bon travail en poussant la classe forteresse sur Lord Liam, la troisième usine pourrait débarquer et te tromper à nouveau, Nias. »

Nias serra les dents, entendant déjà le rire hautain d’Eulisia résonner dans ses oreilles. Elle méprisait absolument la vendeuse à succès de la Troisième. « Je ne vais pas perdre contre Eulisia ! Je vais réussir cette vente ! »

 

☆☆☆

 

Après avoir entendu parler de toute cette histoire… d’explosion, j’avais consacré tout mon temps à mon entraînement. Peu importe à quel point je voulais m’amuser, rester à la maison par peur était le meilleur choix. C’est pourquoi j’avais fini par passer le reste de mon année scolaire en tant qu’étudiant doux et appliqué. Mais les seigneurs du mal étaient rusés, ils ne fonçaient pas tête baissée dans des situations dangereuses ! C’est ce que je me disais, du moins.

Pendant une pause, je m’étais assis sur un banc dans le parc du manoir. Cet endroit était comme un parc, et y faire des pauses était un petit confort que j’appréciais en dehors de mon régime strict.

« Enfin, c’est presque fini. »

Assis à côté de moi, Kurt avait souri alors qu’il parla. « C’est sûr. J’ai eu beaucoup à penser ces dernières années. Je dirais que j’ai apprécié dans l’ensemble. »

De l’autre côté, il y avait Eila, une autre de mes nouveaux amis, dont la combinaison était dézippée jusqu’au ventre. À ce stade, elle semblait avoir abandonné tout sens de la pudeur qu’elle aurait pu avoir il y a trois ans. Ou peut-être qu’elle ne nous considérait pas comme des membres du sexe opposé. Je m’interrogeais sur les regards fiévreux qu’elle envoyait de temps en temps à Kurt, mais j’avais accepté le fait que je ne comprendrais jamais.

Eila déclara : « Nous étions simplement forcés de travailler, mais je pense que c’était assez amusant. Ce n’est pas une expérience que l’on peut vivre ailleurs, donc en ce sens, je suppose que ça a de la valeur. »

« Je ne me suis pas du tout amusé, » avais-je déploré.

« Eh bien, tu ne pouvais pas t’amuser puisque tu avais peur de tout faire sauter. » Eila avait couvert sa bouche et avait ricané, alors je lui avais donné une pichenette sur le front. « Aïe ! »

Ayant peur de la MST, j’avais évité de courir après les jupes, mais ça m’avait gêné qu’elle me le fasse remarquer.

Merde ! C’est la faute de ce vicomte stupide ! N’es-tu pas un mauvais souverain si tu laisses une dangereuse MST se répandre sur ton territoire ? J’avais décidé de faire tester chacun de mes sujets à mon retour dans mon domaine. Je ne pouvais pas tolérer d’être trop effrayé pour faire des bêtises.

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Partie 2

J’avais appuyé mon doigt sur le front d’Eila et l’avais déplacé en cercle.

« Arrête ça ! Pardonne-moi, Liam ! » Eila s’étais excusée, mais j’étais un méchant, alors je ne l’aurais pas laissée partir si facilement.

« Je ne pense pas. Tu t’en tires trop facilement pour m’avoir taquiné. Tu devrais plutôt me remercier. »

Eila avait lâché : « Espèce de poule mouillée pompeuse ! » Je l’avais poussée encore plus fort.

Hein ? En y réfléchissant, je me souviens que mon collègue de travail dans ma vie antérieure, Nitta, a dit quelque chose de similaire… peut-être. Ça fait tellement longtemps, je peux à peine m’en souvenir.

Pendant que je me moquais d’Eila, Kurt avait dit nerveusement : « Hé, le jour avant la grande fête, il y aura une présentation spéciale, n’est-ce pas ? L’exposition d’arts martiaux ou autre ? »

Je l’avais regardé et l’avais étudié pendant un moment. Vu la façon dont il s’était immiscé dans la conversation, comme pour me distraire d’Eila, je m’étais demandé si leurs sentiments étaient réciproques. J’avais décidé de la laisser tranquille cette fois-ci et j’avais retiré mon doigt de son front.

« Ce sera une sacrée exposition. C’est juste un tas de matchs truqués. »

Une fois notre entraînement terminé, nous étions censés montrer les fruits de notre travail. Les gens — principalement nos proches — se rassemblaient dans le domaine de la maison Razel pour voir à quel point nous avions grandi. Les gagnants de notre petit tournoi avaient cependant été choisis dès le départ, le chevalier au sang chaud nous avait déjà dit que nous devions laisser gagner les chouchous du vicomte. Le Vicomte Razel voulait sans doute qu’ils repartent d’ici avec de bons souvenirs.

Le vicomte pourrait-il vraiment être une mauvaise personne ? Au début, je pensais qu’il était moralement supérieur, mais son territoire est en train de s’effondrer, il a laissé une violente MST infecter sa population, et maintenant il organise des combats arrangés. Est-ce que je me suis trompé sur lui après tout ?

Eila avait haussé les épaules. « Eh bien, qu’est-ce qu’on peut faire ? Peter et Katerina vont officiellement se fiancer cette année aussi. Puisque Peter sera dans l’exposition, ils veulent probablement renforcer sa réputation pour cela. De plus, le vicomte sera plus heureux de voir ses favoris gagner. »

Kurt était confus par la formulation d’Eila. « Attends, tu fais comme si le vicomte ne savait pas déjà qu’ils vont gagner. »

« Je me le demande… J’ai l’impression que ce genre de choses est généralement organisé par des vassaux qui cherchent à plaire à leur seigneur. Il est possible que le vicomte n’en ait aucune idée. »

J’y avais pensé. Avait-il donc le cœur si pur qu’il ne soupçonnait pas ses vassaux de truquer l’événement ? Pouvait-il avoir une confiance aveugle en ses subordonnés ?

« Il n’est pas bon d’être vertueux », m’étais-je dit à voix haute.

« C’était quoi ça, Liam ? »

« Rien. » Kurt avait hoché la tête à mon murmure, mais j’avais changé de sujet. « Je maîtrise parfaitement la Voie du Flash, alors ça me fait mal de devoir perdre, tu vois ? »

Ce serait très embarrassant si un maître en arts martiaux perdait dans un tournoi d’étudiants. On m’avait dit de perdre exprès, mais ça ne me convenait pas. Kurt ressentait la même chose, mais les circonstances étaient légèrement différentes.

« Je suis d’accord avec toi, mais je suis contre Peter, donc je n’ai pas à me sentir trop mal. J’ai demandé à être jumelé contre lui, et ils l’ont accepté. »

« Pourquoi as-tu demandé ça ? »

« Peter et moi utilisons tous deux le style Ahlen, et Peter le maîtrise parfaitement, donc j’ai une excuse si je perds. »

Kurt et Peter utilisaient tous deux l’un des principaux styles d’épée de l’Empire. Pendant leur match, ils feraient une bonne impression, peu importe qui gagne.

« Peter n’a pas l’air aussi fort que toi. Est-il vraiment un maître ? »

Je considérais Kurt comme un adversaire redoutable, mais j’étais sûr de pouvoir tuer Peter facilement. Je ne pouvais pas imaginer que mon instinct se trompait sur son niveau d’épéiste, alors j’étais vraiment curieux.

Kurt avait baissé la voix. « Je ne veux pas lancer de rumeur, mais je pense que Peter a acheté sa maîtrise avec de l’argent. »

« Il l’a acheté ! ? Tu te moques de moi ? » avais-je lâché.

« Tu as tellement de principes, Liam, » dit Eila sur un ton taquin. « Il n’est pas rare que les écoles vendent des maîtrises à des personnes ayant un statut social élevé. »

Les écoles célèbres peuvent-elles vraiment s’en tirer avec de telles choses ? Il est vrai que c’est une bonne publicité pour les personnes haut placées de maîtriser leur style de sabre, mais ce n’est pas vraiment dans l’esprit des arts martiaux.

Alors que j’étais assis là, étonné, Kurt avait souri et avait dit : « Eh bien, mon père et moi avons obtenu les nôtres uniquement grâce à nos compétences. Cependant, dans son cas, c’était seulement après être devenu seigneur. Même si nous n’avons pas acheté notre maîtrise, l’examen obligatoire nous a coûté très cher. »

Tout ce système est pourri. En entendant tout cela, je m’étais rendu compte à quel point Maître Yasushi était vertueux. Il ne m’avait rien demandé en retour lorsqu’il m’avait accordé la maîtrise totale, et je n’avais que de la gratitude pour lui. C’était une étrange coïncidence que j’aie réussie à le rencontrer ici. Je m’étais dit que c’était l’œuvre du Guide, et cela me rendait d’autant plus reconnaissant envers lui.

Quoi qu’il en soit, si je voulais maintenir la Voie du Flash en vie, il fallait vraiment que je trouve des élèves, comme mon maître me l’avait conseillé.

Je dois dire que je n’aimais pas du tout l’idée que Peter achète sa maîtrise. Vu qu’il était l’un des favoris du vicomte Razel, je m’attendais à ce qu’il soit du genre honorable. N’accordait-il simplement pas beaucoup de valeur aux compétences en arts martiaux ? Si c’était le cas, lui et moi n’étions pas compatibles.

Alors que nous bavardions tous les trois, j’avais repéré deux autres étudiants qui se promenaient. Bizarrement, c’était Peter et sa fiancée, Katerina. Ils se promenaient dans la cour, les bras liés, ressemblant pour tout le monde à un couple intime.

Quand il avait remarqué que nous étions assis sur le banc, Peter avait souri et s’était approché de nous. « Eh bien, bonjour, nobles pauvres. » Sa voix traînante était vraiment désagréable à entendre.

« Oh, Peter, ne dis pas des choses pareilles. N’as-tu pas pitié d’eux ? » En disant cela, Katerina avait ricané. Leurs personnalités pourries étaient en pleine exposition.

Pour être honnête, je devais passer pour un cas désespéré comparé à des nobles plus établis. Je ne pouvais pas me trouver d’excuses alors que je devais encore rembourser l’énorme dette que mes parents m’avaient laissée. Amagi m’avait sévèrement rappelé de ne jamais me vanter d’être riche. Cela m’ennuyait de taire les richesses que j’avais acquises grâce à la boîte d’alchimie, mais je ne voulais pas briser la promesse que je lui avais faite, alors j’avais gardé les lèvres fermées.

Eila avait demandé sans ambages : « Que pouvons-nous faire pour vous ? »

Peter nous regardait de haut, la personnification d’un enfant noble gâté sur les traces de ses parents. Il n’avait pas du tout l’air de la personne droite que sa réputation laissait entendre de lui.

« En fait, j’ai pensé faire quelque chose pour vous, pauvres gens. J’aimerais vous inviter à venir dans mon casino préféré. »

Il veut traîner avec nous ? L’idée d’aller au casino me plaisait, mais je n’avais pas vraiment envie d’être vu en train de jouer sur le territoire d’un seigneur vertueux comme le vicomte, qui faisait peu de cas de l’importance du divertissement. De plus, j’étais plus intéressé par le profit qui pouvait être fait que par le plaisir des jeux eux-mêmes. Mais de la façon dont les jeux d’argent fonctionnaient, la maison gagnait presque toujours et les joueurs étaient destinés à perdre, donc le potentiel de profit était douteux.

« Pas intéressé. »

Eila avait essayé d’adoucir mes propos, un faux sourire sur le visage. « Oh, hum, je ne pense pas que ce soit pour nous. Vous savez, vu qu’on n’a pas d’argent pour jouer et tout ça. »

Kurt ne voulait pas non plus en faire partie, mais je pouvais voir qu’il ressentait le besoin d’être poli à cause de la position du couple. « J’ai bien peur de devoir refuser également. »

Le visage de Peter se tordit d’irritation. « Wôw, vous refusez une invitation de ma part ? Je maîtrise parfaitement le style d’épée Ahlen, je vous le fais savoir. Vous ne voulez pas me mettre en colère, n’est-ce pas ? »

De sa ceinture, il sortit non pas une épée de choc en forme de jouet, mais une véritable lame laser. Eila avait reculé de surprise, et Kurt s’était précipité devant elle pour la protéger.

« Rangez votre arme, s’il vous plaît. »

Même Katerina semblait réaliser que la situation prenait une mauvaise tournure, et elle avait également essayé de le dissuader. « Ne fais pas ça, Peter. Tu ne peux pas déclencher une bagarre dans l’enceinte du manoir ! »

Peter avait balancé la lame autour de lui, la traçant dans l’air, mais il avait l’air d’un amateur total. Il s’était avancé, ignorant l’avertissement de sa fiancée. « On dirait que tu as besoin d’une punition ! »

« Je vous ai dit d’arrêter ! » Kurt s’était emporté, mais quelqu’un d’autre avait bougé en premier.

« Bwagh !? »

Au moment où Peter s’était avancé pour nous intimider, Katerina avait attrapé son bras et l’avait tiré en arrière, le faisant tomber au sol. Il s’était cogné l’arrière de sa tête et s’était mis en boule dans la douleur. C’était tellement hilarant que je devais le montrer du doigt et rire.

« Hé, regardez ! Un maître épéiste a trébuché et s’est cogné la tête, et maintenant il se tortille sur le sol ! C’est incroyable ! » Pendant que je gloussais, Katerina aidait Peter à se relever.

« Peter, vas-tu bien ? Je vais appeler un médecin tout de suite. »

« Ça fait mal. Ça fait mal ! Merde… Je ne vous laisserai pas vous en tirer comme ça ! »

Le voir s’éloigner en boitant tout en se tenant contre l’épaule de Katerina était si pitoyable que je ne pouvais même plus rire.

***

Partie 3

Depuis le toit du manoir, le Guide avait assisté à la rencontre de Liam et Peter.

« Pourquoi ce garçon me remercie-t-il encore ? »

Le Guide tenait sa poitrine palpitante, souffrant de cette nouvelle vague de gratitude. Il ne comprenait pas ce qui l’avait déclenché. Il faisait tout ce qu’il pouvait pour assouvir sa vengeance, mais rien n’avait été efficace. Il avait prévu de se délecter de la misère de Liam après le mauvais traitement que lui avait infligé la Maison Razel, mais non seulement Liam n’était pas contrarié, mais il semblait en paix, il s’amusait même !

Le Guide se couvrit le visage de ses mains. « Même après tout ce temps, je suis toujours incapable de le faire tomber. Est-ce que c’est ainsi que vont les choses ? Vais-je rester impuissant, incapable de prendre ma revanche ? »

Avec ses capacités compromises par cette gratitude tourmentante, le Guide ne pouvait rien faire de majeur, pourtant il ressentait toujours le besoin brûlant de faire tomber Liam. Il ne pouvait pas simplement laisser le garçon tranquille. Pour le Guide, Liam était un ennemi qu’il n’avait d’autre choix que de vaincre.

« Même les pirates qui prévoient de le poursuivre sont plus petits et plus faibles que Goaz et son équipage. Je ne peux pas compter sur eux pour le battre. »

En ce moment, des pirates tendaient un piège à Liam, mais il ne pouvait pas imaginer qu’ils réussiraient. S’il pensait qu’ils avaient une chance, le Guide n’aurait pas été si malheureux.

« Ce n’est pas suffisant, mais qu’est-ce que je peux faire ? N’y a-t-il rien d’autre à faire que de le regarder, impuissant ? »

Le Guide était tombé à genoux de douleur. Une lumière sensible l’observait de loin. Cette lumière avait ensuite regardé Liam en train de rire et s’était agitée avec excitation.

 

☆☆☆

 

Pendant ce temps, les membres les plus haut placés du gang de pirates qui avaient juré de se venger de Liam s’étaient réunis dans une salle de réunion. Ils étaient assis autour d’une table, des verres d’alcool devant eux, et leur chef mâchonnait un cigare. Le groupe était furieux que Liam ne se soit pas encore présenté au casino.

« Combien de temps va-t-on faire traîner ça ? C’est juste un enfant ! » Le patron avait tapé du poing sur la table, effrayant ses sous-fifres.

Depuis qu’ils l’avaient examiné, ils s’étaient préparés, mais le garçon n’avait pas quitté le domaine de la Maison Razel une seule fois, de sorte que les pirates ne pouvaient pas mettre la main sur lui.

« À ce rythme, tout sera fini avant que nous puissions lui faire quoi que ce soit, patron. Selon nos informations, le temps de Liam ici est presque terminé. S’il rentre chez lui, il sera hors de notre portée. »

Le domaine de Liam n’était pas un endroit auquel ils pouvaient accéder facilement. S’ils quittaient leur territoire pour le poursuivre, ils risquaient de tomber sur l’armée de Liam, voire sur d’autres gangs de pirates. En d’autres termes, le gamin était intouchable dès qu’il quittait la zone.

Le chef du gang ne pouvait pas laisser l’insolence de Liam impunie. Réfléchissant à leur prochaine action, il avait finalement évoqué le nom du vicomte Razel.

« Contactez Randolph. C’est exactement le genre de choses pour lesquelles il devrait nous aider. »

Ses hommes avaient échangé des regards nerveux.

« Est-ce une bonne idée ? Le vicomte ne nous a-t-il pas prévenus de ne pas trop le contacter ? »

« C’est important. Si les gens voient qu’on nous manque de respect, c’est fini pour nous. Un autre gang de pirates va débarquer ici et commencer à peser de tout son poids, et je n’imagine pas que ce salaud de Randolph veuille ça non plus. »

Un des pirates avait dit qu’il allait contacter le vicomte, et quelques instants plus tard, une fenêtre holographique s’était manifestée devant leur patron, affichant le visage malheureux du vicomte Razel.

« Je crois vous avoir dit de ne pas me contacter sauf en cas de nécessité absolue. »

Abandonnant son attitude rageuse d’il y a quelques instants, le patron adopta un ton poli avec le vicomte.

« Désolé, Seigneur Razel, mais nous aimerions demander votre aide pour quelque chose. »

Et donc le chef des pirates avait fait sa proposition au vicomte Razel.

 

☆☆☆

 

« Qu’en dites-vous ? Ce n’est pas une si mauvaise affaire, n’est-ce pas ? »

Le vicomte Razel avait froncé les sourcils en discutant avec le chef du gang des pirates.

« Vous voulez faire du mal à l’un des nobles enfants dont j’ai la charge ? Bien sûr, je ne peux pas le permettre. »

Si l’un d’entre eux subissait un préjudice grave, il perdrait la confiance des parents nobles et sa réputation en prendrait un coup.

« Et qu’en est-il de notre réputation, Seigneur Razel ? Afin d’empêcher les autres pirates de s’installer sur notre territoire, nous devons battre tous les idiots qui se battent avec nous. Si nous ne le faisons pas, nous ne serons pas respectés. »

Si on n’a pas le respect des autres, on n’a rien. Ce processus de pensée s’appliquait également à la société noble. Si les autres nobles vous considèrent comme inefficace, ils vous considèrent comme inférieur à eux-mêmes. Le vicomte Razel avait compris cela et avait décidé de prêter l’oreille à cet homme.

« Vous réalisez que vous n’êtes en vie que grâce à ma bienveillance. »

« Nous comprenons cela, et nous vous en sommes reconnaissants, mais je crois que nous pouvons régler ce petit problème sans nuire à votre réputation. »

Le vicomte avait réfléchi à cela, en se caressant le menton. Je suppose que la maison Banfield a moins de valeur pour moi que ce que je perdrais si je mettais ces fous en colère.

Pour le vicomte, la Maison Banfield était une famille terriblement irrespectueuse qui avait amené de manière hautaine une flotte de 3000 vaisseaux avec elle lorsqu’elle avait déposé son enfant. Leur territoire était en ruine, et leur dette était énorme. Il n’y avait absolument aucune valeur à poursuivre une relation avec les Banfields. Après avoir pesé le pour et le contre, le vicomte avait décidé qu’il était plus avantageux de donner la priorité à sa relation avec les pirates.

« Quelle est votre idée ? »

« Nous les attaquerons lorsqu’ils quitteront votre territoire pour rentrer chez eux. L’armée de la maison Banfield n’a aucune force réelle, n’est-ce pas ? »

« Je ne peux pas vous aider… mais je risque d’être un peu “en retard” pour répondre à tout appel à l’aide. »

Ils s’étaient mis d’accord sur cet arrangement. La maison Razel n’aiderait pas les pirates dans leur attaque, mais le vicomte ignorerait également tout appel à l’aide de la maison Banfield. Le chef des pirates avait souri, satisfait de leur accord.

« C’est parfait ! Il y a juste une personne que nous aimerions ajouter à l’équation. Il a dit qu’il nous aiderait. »

« Qui est-ce ? »

« Lord Peter de la maison Petack. »

« Peter ? »

« Il est prêt à nous aider. Je suppose que le gamin a aussi une rancune personnelle contre le jeune Banfield. Il va envoyer la flotte de la maison Petack pour nous aider. »

La tête du vicomte Razel avait commencé à palpiter quand il avait entendu ça. Katerina m’a dit la même chose. Peter a-t-il vraiment une telle rancune envers ce gamin ? Katerina avait dit qu’ils avaient failli se disputer, mais il ne pouvait pas comprendre qu’une telle chose conduise à la mobilisation d’une armée entière.

Peter est un idiot incompétent, mais je ne voudrais pas le contrarier et faire annuler les fiançailles.

Comme le Guide avait échangé la réputation de la maison Banfield contre celle de la maison Petack, le vicomte Razel était si désespéré de maintenir ses bonnes relations avec la maison Petack qu’il était prêt à prendre des risques sans scrupules.

« J’approuve votre plan, mais je ne peux pas approuver l’implication de la flotte de la maison Petack. Les navires attaquants seront uniquement des navires pirates. Est-ce que c’est clair ? »

En moins de mots, le vicomte disait que les navires de la Maison Petack devaient se faire passer pour des navires pirates. Le patron avait compris ce qu’il voulait dire et avait accepté.

« Oui, Monseigneur. »

Le vicomte repensa à la flotte de Banfield qui était venue le premier jour. Ces 3 000 navires étaient une véritable démonstration d’effronterie, mais si je me souviens bien, ils étaient tous des modèles dépassés. Ils auraient très probablement perdu même contre les pirates seuls.

Si l’héritier d’une maison aussi modeste était perdu dans une attaque de pirates, il ne pouvait pas imaginer que l’Empire dépenserait les ressources nécessaires pour mener une enquête appropriée. S’il se contentait de faire preuve de diligence raisonnable et d’envoyer à l’Empire un compte rendu des événements, tout serait balayé sous le tapis.

« Quand même, ne laissez pas de preuves, vous m’entendez ? »

« Bien sûr. Merci, Lord Viscount… Je me réjouis de la poursuite de nos relations. »

Leur communication avait pris fin, et le vicomte Razel était retourné à son travail. Actuellement, il passait en revue la liste des participants à la fête de fin d’année. Il sourit, satisfait. Il y aura une participation plus impressionnante que d’habitude cette année.

« C’est grâce à la Maison Petack. Nous allons devoir rendre la fête encore plus somptueuse. »

Le Vicomte Razel avait considéré toutes les possibilités qu’une relation avec la Maison Petack lui offrirait. Grâce à leurs relations, il serait en mesure d’établir d’autres relations avec des marchands, des usines d’armes et autres.

« J’ai hâte d’y être. »

Alors que le noble rêvait de son avenir, qui d’autre que le Guide, attiré par les intentions sournoises de l’homme, s’était présenté dans le bureau du vicomte sans être vu.

« Oh là là, c’est certainement une tournure intéressante des événements. » Après avoir écouté la conversation du vicomte Razel avec le chef des pirates, le Guide était ravi que les choses évoluent dans la pire direction possible pour Liam. Le garçon se dirigeait sans le savoir vers sa perte, et le Guide n’avait même pas levé le petit doigt.

« Pirates, Maison Petack, et Maison Razel — ils ont tous uni leurs forces pour faire tomber Liam. C’est fantastique ! »

Si les trois travaillent ensemble, ils allaient sûrement écraser Liam.

« Merveilleux ! J’adore ça ! Tout au plus, ils vont amener quelques centaines de vaisseaux pour récupérer Liam. S’ils entourent son escorte de plusieurs milliers de vaisseaux, même Liam n’aura aucune chance — hee hee hee hee ! »

Contrairement au vicomte Razel, le Guide avait une idée précise du type de flotte que la Maison Banfield allait envoyer. Contrairement aux attentes du vicomte, il s’agirait d’un nombre modeste de navires, comme il est d’usage, mais d’une force d’élite. D’un autre côté, les navires des pirates et de la Maison Petack se compteraient par dizaines de milliers. Aussi formidable que soit l’armée personnelle de Liam, face à de telles chances, il n’y aurait rien qu’il puisse faire pour sortir victorieux contre eux.

« Ce sera une belle et tortueuse mort pour toi, Liam. »

Jusqu’à présent, il s’était contenté d’observer les choses tout en conservant son énergie, mais le Guide avait finalement décidé d’utiliser son pouvoir. L’espace se déforma devant lui. Il plongea sa main dans la distorsion et commença à manipuler ce qu’il pouvait.

« Cette fois-ci… cette fois-ci, c’est sûr, je vais enfin rendre Liam malheureux ! »

Le Guide ne pouvait pas faire beaucoup plus que de faire des farces à l’époque, mais il avait utilisé chaque parcelle restante de son pouvoir afin de coincer Liam autant que possible.

« Ha ha ha, oh, Liam ! Attends un peu… Ta mort arrive ! »

La lumière blanche furtive qui talonnait toujours le Guide avait finalement quitté ses côtés pour passer à l’action.

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Un commentaire :

  1. Merci. Mais je n’arrive toujours a connecter depuis le portable.

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