Chapitre 98 : Transport moderne
Partie 1
[Point de vue d’Ayuseya]
Avec Shanteya, nous étions allées visiter tous les tailleurs de Port Rico afin de voir ce que Paramanium avait à offrir en matière de vêtements pour enfants et adultes. Nous avions de grands espoirs, mais ils avaient vite été anéantis par le manque de produits et la façon dont les tailleurs nous traitaient. Il devenait clair que l’idée de supériorité humaine devenait de plus en plus populaire, en particulier avec l’Empire Paramanium dirigé par une monarchie humaine de longue date.
Nous n’avions même pas pris la peine de magasiner là où les tailleurs avaient essayé de nous escroquer de notre argent parce que nous n’étions pas des humains ou avaient carrément essayé de nous jeter dehors. On aurait pu saccager l’endroit, mais on ne l’avait pas fait. Ces idiots ne valaient même pas la peine de s’en faire. Nous étions plus inquiets à l’idée que l’Illsy ait accidentellement ramassé une femme… encore une fois.
À la fin de la journée, nous avions trouvé un tailleur qui ne nous fixait pas d’un air froid et qui n’avait pas essayé de nous tromper. Ses marchandises étaient modestes et le design m’avait fait louer les tailleurs de Teslov qui avaient fait toutes mes robes, mais nous avions quand même décidé d’acheter certaines de ses marchandises pour les moments où nous aurions besoin de nous salir pour une raison ou une autre.
Bien sûr, si l’une d’entre nous se salissait en tombant dans une flaque d’eau ou autre, nous serions témoins de leur enlèvement par les mains de notre pervers de mari…
Cela m’avait rendue très heureuse de savoir que quelqu’un comme Illsy m’aimait tant. Même quand nous étions cinq, aucune d’entre nous ne sentait qu’on ne lui offrait pas autant d’attention que les autres. Notre mari bien-aimé et maladroit nous avait si bien traitées que je m’étais parfois demandé si cette expérience n’était rien d’autre qu’un rêve… et j’étais toujours coincée dans les griffes de Dankyun.
Avant que nous ayons eu la chance de quitter le magasin, le tailleur nous avait expliqué la raison pour laquelle nous ne trouverons pas autant de vêtements pour enfants, surtout pour les nouveau-nés. C’était parce que la plupart des mères ici préféraient les faire elles-mêmes ou demander à quelqu’un qui le pouvait au lieu de les acheter chez un tailleur. Après un court moment de réflexion, nous avions acheté tous les rouleaux de tissu qu’il avait. Nous ne nous souciions pas de la matière, mais ses paroles avaient suscité en nous un étrange sentiment d’excitation.
Ni l’une ni l’autre n’avaient pensé à la possibilité de fabriquer nous-mêmes des vêtements pour bébés.
À l’intérieur du cristal de stockage encastré dans le dos de nos mains par Illsy, nous pouvions stocker beaucoup d’objets, donc nous n’avions pas à nous soucier du volume ou du poids.
Une fois que nous avions terminé, nous nous étions dirigés vers la porte sud. Parce que nous avions décidé de quitter Port Rico aujourd’hui, la logique nous avait dicté que c’était l’endroit où nous allions nous rencontrer.
Nous avions été les premières à trouver Illsy, mais quand nous l’avions vu, nous avions eu une petite surprise.
« Yo ! Avez-vous trouvé quelque chose de bien ? » demanda-t-il avec un sourire désinvolte.
Shanteya poussa un soupir et secoua la tête.
Je le regardais la bouche ouverte, et je sentais qu’un mal de tête allait bientôt frapper.
« Illsy… qu’est-ce que c’est ? » demanda Shanteya en pointant du doigt derrière lui.
Ce qui nous avait choqués et avait fait soupirer l’El’Doraw, ce n’est pas Illsy lui-même, mais les 13 esclaves derrière lui : trois hommes, quatre femmes et six enfants. Tous semblaient inquiets et effrayés, ne sachant pas ce qui allait leur arriver. Les gardes à l’entrée ne semblaient pas avoir l’intention de l’interroger, alors nous avions tout de suite supposé qu’Illsy, d’une manière ou d’une autre, était devenu le maître de tous ces jeunes gens.
« Euh…, » répondit-il avec un sourire idiot alors qu’il se gratta l’arrière de la tête.
« Nanya va te frapper pour les avoir achetés. Tant que tu n’as pas l’intention de coucher avec les femmes, je ne te mordrai pas, » lui avais-je dit.
Je n’avais eu aucun problème avec le fait qu’il ait eu un esclave ou deux, mais quand il s’agissait de coucher avec elles, alors nous avions un problème. Aucune autre femme que ses épouses n’avait le droit de partager le lit avec lui. Toutes celles qui oseraient sentiraient ma… non, notre colère.
« Ce n’était pas la raison pour laquelle je les ai achetés ! » répondit-il aussitôt.
« Bien, » j’avais ensuite jeté un regard furieux sur les femmes esclaves.
J’étais une dragonne dans l’âme. Il était donc naturel que j’aie une attitude possessive et menaçante lorsque d’autres femmes essayaient d’approcher mon homme.
« Hmph ! » J’avais fouetté mes cheveux dans le vent et croisé les bras sur ma poitrine.
« Je pense que tu en as trop fait…, » me déclara Shanteya.
« Quoi ? » J’avais cligné des yeux surpris, mais j’avais regardé celle qu’elle montrait du doigt.
L’une des jeunes femmes s’était évanouie.
J’avais simplement haussé les épaules. J’avais été très claire. Les femmes d’Illsy étaient acceptées, mais n’importe qui d’autre rencontrerait mes griffes et mes dents.
« Soupir… »
C’était maintenant au tour d’Illsy de soupirer et de secouer la tête.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? » demanda Nanya derrière moi.
Je m’étais retournée et je l’avais vue debout là, les sourcils plissés et les bras croisés sur la poitrine. Son pied droit tapait du pied sur le sol en attendant une explication.
« Euh…, » Illsy avait dégluti et il détourna le regard.
« Illsy, » le pressa-t-elle.
Il avala de nouveau et répondit. « Comme vous pouvez le voir… J’ai acheté quelques esclaves, non ? »
« Quelques-uns ? J’en vois 13, et ce sont des enfants, » elle montra du doigt les petits.
En ce qui les concerne, je pourrais au moins deviner pourquoi il les avait achetés. Avec nous, leur liberté allait être garantie. C’était mieux que d’attendre qu’un maître abuseur les prenne.
Ce que j’avais trouvé étrange, c’est qu’ils étaient tous humains. Je m’attendais à ce que la plupart d’entre eux soient d’autres espèces.
« Eh bien, oui ? » répondit Illsy
Contrairement à mes attentes, Nanya secoua la tête et poussa un soupir. Elle ne s’était pas précipitée pour frapper comme je le pensais. Elle était peut-être de bonne humeur ?
« Au moins, tu n’as pas l’intention de les manger, » elle haussa les épaules.
« Ah ! Un autre s’est évanoui, » fit remarquer Shanteya.
Cette fois, c’était l’un des plus petits enfants.
« Hein ? » Nanya cligna des yeux de surprises.
Peu de temps après, Zoreya et Tamara arrivèrent aussi.
« Oh ? De la nourriture d’urgence ? » demanda la nekatare en regardant les esclaves.
« Non ! » répliqua Illsy, mais il était trop tard, et trois autres esclaves s’étaient évanouis.
« Hm. Pourquoi as-tu acheté ces esclaves, Illsy ? Tu… n’es pas dans le coup, n’est-ce pas ? » demanda Zoreya d’un ton inquiet en regardant les enfants.
« NON ! » cria-t-il à nouveau.
Elle poussa un soupir de soulagement.
« Franchement ! Je suis un pervers, je le sais, mais je ne suis pas un monstre malade qui toucherait les enfants de cette façon. Il faut les abattre de la manière la plus brutale possible ! » rétorqua-t-il.
« Eh bien, maintenant. Mettons toutes nos blagues de côté avant qu’ils ne s’évanouissent tous, » avais-je dit en tapant dans mes mains.
« C’est vrai, » Zoreya hocha la tête.
« Je suis triste, tu sais… Tu m’as accusé de quelque chose d’horrible, » Illsy avait fait la moue.
« Je te guérirai au lit, » répondit Zoreya.
« D’accord ! » lui avait levé un pouce et avait fait un sourire.
Ce pervers s’était vite rétabli, et le reste d’entre nous l’avait regardé avec froideur.
« Alors, puisque nous sommes tous réunis ici, peux-tu nous dire ce que tu comptes faire de ces esclaves ? » demanda Nanya.
« En effet, je doute que tu gardes les enfants dans ces colliers, » fit remarquer Shanteya.
La femme enceinte el’Doraw se préoccupait beaucoup plus des jeunes que le reste d’entre nous. C’était probablement dû au fait qu’elle était enceinte et qu’elle ne pouvait pas supporter l’idée de voir des vies innocentes comme la leur se perdre.
« Bien sûr que oui, » Illsy hocha la tête.
En entendant cela, tous les esclaves l’avaient regardé d’un air surpris.
« Le Maître va-t-il nous libérer ? » demanda l’une des filles d’une voix tremblante.
Comme ils doivent être effrayés… Séparés de leur famille. Sans voir aucun espoir pour leur vie dans le futur. Sans avoir le droit de réaliser un rêve ou même le plaisir innocent de jouer comme tous les autres enfants normaux… En regardant leurs silhouettes tremblantes, j’avais pensé cela.
Après avoir passé tant de temps avec Illsy, à l’écouter, à être à ses côtés, à parler et à se lier d’amitié avec Shanteya et Tamara qui étaient toutes deux autrefois esclaves, et même encore plus maudites que des esclaves, je ne pouvais m’empêcher de conclure que le système de l’esclavage était dégoûtant et qu’il devait être aboli. Le seul bon usage que j’y voyais était le fait qu’il pouvait transformer les criminels et les malfaiteurs en une force de travail obéissante. C’est tout ce que j’avais à dire. Tout le reste devait disparaître.
« Oui, » répliqua Illsyore, leur montrant un sourire éclatant.
Une lueur d’espoir apparut sur leurs visages, mais alors, l’un des hommes parla. « Même si vous les libérez, ils seront capturés à nouveau et vendus. Quel espoir ont-ils de survivre dans ce monde quand leurs propres parents les ont vendus en esclavage ? »
L’homme, un adolescent, regardait le sol, montrant que, contrairement à eux, il avait depuis longtemps perdu tout espoir. Mais ses paroles n’étaient pas des mensonges. En effet, si Illsy les libérait et les laissait partir dans la ville voisine, ils finiraient tous comme esclaves à nouveau ou pire, morts.
Ce qu’il ne savait pas, c’est que notre mari, son nouveau maître, n’allait pas les laisser partir comme ça. S’il voulait les libérer, il avait un plan. Il avait sûrement un plan pour chacun d’eux.
« Aucune chance en vérité. Mais je ne vous laisserai pas partir d’ici, pas maintenant, du moins, » répondit-il.
« Vous avez l’intention… de tous nous libérer ? » demanda l’une des femmes, la plus âgée du groupe.
« Oui. Mais comme je l’ai dit, pas ici et pas maintenant, » il acquiesça d’un signe de tête.
Ses paroles, bien qu’elles ne soient pas une promesse, avait offert un peu d’espoir à chacun d’eux. Le simple fait qu’il y ait pensé signifiait qu’il y avait encore une lueur d’espoir. S’il y avait une chance, un jour, ils auraient certainement le droit de rêver à nouveau. On leur permettrait de garder un peu d’espoir dans leur cœur et de ne pas abandonner la vie.
« Avant que je commence à expliquer, partons d’ici, » déclara Illsy avec un sourire quand il se retourna et nous regarda.
« T’attends-tu à ce qu’on les porte ? » demanda Nanya.
« Non ! Bien sûr que non ! Mais ça ne me dérange pas si tu me portes dans la chambre ! » il lui fit un sourire et lui fit un clin d’œil, faisant rougir la démone.
« As-tu acheté une calèche ? » lui avais-je demandé.
« Mieux ! J’ai fait une voiture ! » avait-il déclaré.
« Oh ! Je veux la voir ! » dit Tamara en souriant.
« Alors ! La voilà ! » dit-il en pointant du doigt l’espace dégagé à sa gauche.