J’ai été réincarné en une Académie de Magie ! – Tome 6 – Chapitre 98

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Chapitre 98 : Transport moderne

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Chapitre 98 : Transport moderne

Partie 1

[Point de vue d’Ayuseya]

Avec Shanteya, nous étions allées visiter tous les tailleurs de Port Rico afin de voir ce que Paramanium avait à offrir en matière de vêtements pour enfants et adultes. Nous avions de grands espoirs, mais ils avaient vite été anéantis par le manque de produits et la façon dont les tailleurs nous traitaient. Il devenait clair que l’idée de supériorité humaine devenait de plus en plus populaire, en particulier avec l’Empire Paramanium dirigé par une monarchie humaine de longue date.

Nous n’avions même pas pris la peine de magasiner là où les tailleurs avaient essayé de nous escroquer de notre argent parce que nous n’étions pas des humains ou avaient carrément essayé de nous jeter dehors. On aurait pu saccager l’endroit, mais on ne l’avait pas fait. Ces idiots ne valaient même pas la peine de s’en faire. Nous étions plus inquiets à l’idée que l’Illsy ait accidentellement ramassé une femme… encore une fois.

À la fin de la journée, nous avions trouvé un tailleur qui ne nous fixait pas d’un air froid et qui n’avait pas essayé de nous tromper. Ses marchandises étaient modestes et le design m’avait fait louer les tailleurs de Teslov qui avaient fait toutes mes robes, mais nous avions quand même décidé d’acheter certaines de ses marchandises pour les moments où nous aurions besoin de nous salir pour une raison ou une autre.

Bien sûr, si l’une d’entre nous se salissait en tombant dans une flaque d’eau ou autre, nous serions témoins de leur enlèvement par les mains de notre pervers de mari…

Cela m’avait rendue très heureuse de savoir que quelqu’un comme Illsy m’aimait tant. Même quand nous étions cinq, aucune d’entre nous ne sentait qu’on ne lui offrait pas autant d’attention que les autres. Notre mari bien-aimé et maladroit nous avait si bien traitées que je m’étais parfois demandé si cette expérience n’était rien d’autre qu’un rêve… et j’étais toujours coincée dans les griffes de Dankyun.

Avant que nous ayons eu la chance de quitter le magasin, le tailleur nous avait expliqué la raison pour laquelle nous ne trouverons pas autant de vêtements pour enfants, surtout pour les nouveau-nés. C’était parce que la plupart des mères ici préféraient les faire elles-mêmes ou demander à quelqu’un qui le pouvait au lieu de les acheter chez un tailleur. Après un court moment de réflexion, nous avions acheté tous les rouleaux de tissu qu’il avait. Nous ne nous souciions pas de la matière, mais ses paroles avaient suscité en nous un étrange sentiment d’excitation.

Ni l’une ni l’autre n’avaient pensé à la possibilité de fabriquer nous-mêmes des vêtements pour bébés.

À l’intérieur du cristal de stockage encastré dans le dos de nos mains par Illsy, nous pouvions stocker beaucoup d’objets, donc nous n’avions pas à nous soucier du volume ou du poids.

Une fois que nous avions terminé, nous nous étions dirigés vers la porte sud. Parce que nous avions décidé de quitter Port Rico aujourd’hui, la logique nous avait dicté que c’était l’endroit où nous allions nous rencontrer.

Nous avions été les premières à trouver Illsy, mais quand nous l’avions vu, nous avions eu une petite surprise.

« Yo ! Avez-vous trouvé quelque chose de bien ? » demanda-t-il avec un sourire désinvolte.

Shanteya poussa un soupir et secoua la tête.

Je le regardais la bouche ouverte, et je sentais qu’un mal de tête allait bientôt frapper.

« Illsy… qu’est-ce que c’est ? » demanda Shanteya en pointant du doigt derrière lui.

Ce qui nous avait choqués et avait fait soupirer l’El’Doraw, ce n’est pas Illsy lui-même, mais les 13 esclaves derrière lui : trois hommes, quatre femmes et six enfants. Tous semblaient inquiets et effrayés, ne sachant pas ce qui allait leur arriver. Les gardes à l’entrée ne semblaient pas avoir l’intention de l’interroger, alors nous avions tout de suite supposé qu’Illsy, d’une manière ou d’une autre, était devenu le maître de tous ces jeunes gens.

« Euh…, » répondit-il avec un sourire idiot alors qu’il se gratta l’arrière de la tête.

« Nanya va te frapper pour les avoir achetés. Tant que tu n’as pas l’intention de coucher avec les femmes, je ne te mordrai pas, » lui avais-je dit.

Je n’avais eu aucun problème avec le fait qu’il ait eu un esclave ou deux, mais quand il s’agissait de coucher avec elles, alors nous avions un problème. Aucune autre femme que ses épouses n’avait le droit de partager le lit avec lui. Toutes celles qui oseraient sentiraient ma… non, notre colère.

« Ce n’était pas la raison pour laquelle je les ai achetés ! » répondit-il aussitôt.

« Bien, » j’avais ensuite jeté un regard furieux sur les femmes esclaves.

J’étais une dragonne dans l’âme. Il était donc naturel que j’aie une attitude possessive et menaçante lorsque d’autres femmes essayaient d’approcher mon homme.

« Hmph ! » J’avais fouetté mes cheveux dans le vent et croisé les bras sur ma poitrine.

« Je pense que tu en as trop fait…, » me déclara Shanteya.

« Quoi ? » J’avais cligné des yeux surpris, mais j’avais regardé celle qu’elle montrait du doigt.

L’une des jeunes femmes s’était évanouie.

J’avais simplement haussé les épaules. J’avais été très claire. Les femmes d’Illsy étaient acceptées, mais n’importe qui d’autre rencontrerait mes griffes et mes dents.

« Soupir… »

C’était maintenant au tour d’Illsy de soupirer et de secouer la tête.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? » demanda Nanya derrière moi.

Je m’étais retournée et je l’avais vue debout là, les sourcils plissés et les bras croisés sur la poitrine. Son pied droit tapait du pied sur le sol en attendant une explication.

« Euh…, » Illsy avait dégluti et il détourna le regard.

« Illsy, » le pressa-t-elle.

Il avala de nouveau et répondit. « Comme vous pouvez le voir… J’ai acheté quelques esclaves, non ? »

« Quelques-uns ? J’en vois 13, et ce sont des enfants, » elle montra du doigt les petits.

En ce qui les concerne, je pourrais au moins deviner pourquoi il les avait achetés. Avec nous, leur liberté allait être garantie. C’était mieux que d’attendre qu’un maître abuseur les prenne.

Ce que j’avais trouvé étrange, c’est qu’ils étaient tous humains. Je m’attendais à ce que la plupart d’entre eux soient d’autres espèces.

« Eh bien, oui ? » répondit Illsy

Contrairement à mes attentes, Nanya secoua la tête et poussa un soupir. Elle ne s’était pas précipitée pour frapper comme je le pensais. Elle était peut-être de bonne humeur ?

« Au moins, tu n’as pas l’intention de les manger, » elle haussa les épaules.

« Ah ! Un autre s’est évanoui, » fit remarquer Shanteya.

Cette fois, c’était l’un des plus petits enfants.

« Hein ? » Nanya cligna des yeux de surprises.

Peu de temps après, Zoreya et Tamara arrivèrent aussi.

« Oh ? De la nourriture d’urgence ? » demanda la nekatare en regardant les esclaves.

« Non ! » répliqua Illsy, mais il était trop tard, et trois autres esclaves s’étaient évanouis.

« Hm. Pourquoi as-tu acheté ces esclaves, Illsy ? Tu… n’es pas dans le coup, n’est-ce pas ? » demanda Zoreya d’un ton inquiet en regardant les enfants.

« NON ! » cria-t-il à nouveau.

Elle poussa un soupir de soulagement.

« Franchement ! Je suis un pervers, je le sais, mais je ne suis pas un monstre malade qui toucherait les enfants de cette façon. Il faut les abattre de la manière la plus brutale possible ! » rétorqua-t-il.

« Eh bien, maintenant. Mettons toutes nos blagues de côté avant qu’ils ne s’évanouissent tous, » avais-je dit en tapant dans mes mains.

« C’est vrai, » Zoreya hocha la tête.

« Je suis triste, tu sais… Tu m’as accusé de quelque chose d’horrible, » Illsy avait fait la moue.

« Je te guérirai au lit, » répondit Zoreya.

« D’accord ! » lui avait levé un pouce et avait fait un sourire.

Ce pervers s’était vite rétabli, et le reste d’entre nous l’avait regardé avec froideur.

« Alors, puisque nous sommes tous réunis ici, peux-tu nous dire ce que tu comptes faire de ces esclaves ? » demanda Nanya.

« En effet, je doute que tu gardes les enfants dans ces colliers, » fit remarquer Shanteya.

La femme enceinte el’Doraw se préoccupait beaucoup plus des jeunes que le reste d’entre nous. C’était probablement dû au fait qu’elle était enceinte et qu’elle ne pouvait pas supporter l’idée de voir des vies innocentes comme la leur se perdre.

« Bien sûr que oui, » Illsy hocha la tête.

En entendant cela, tous les esclaves l’avaient regardé d’un air surpris.

« Le Maître va-t-il nous libérer ? » demanda l’une des filles d’une voix tremblante.

Comme ils doivent être effrayés… Séparés de leur famille. Sans voir aucun espoir pour leur vie dans le futur. Sans avoir le droit de réaliser un rêve ou même le plaisir innocent de jouer comme tous les autres enfants normaux… En regardant leurs silhouettes tremblantes, j’avais pensé cela.

Après avoir passé tant de temps avec Illsy, à l’écouter, à être à ses côtés, à parler et à se lier d’amitié avec Shanteya et Tamara qui étaient toutes deux autrefois esclaves, et même encore plus maudites que des esclaves, je ne pouvais m’empêcher de conclure que le système de l’esclavage était dégoûtant et qu’il devait être aboli. Le seul bon usage que j’y voyais était le fait qu’il pouvait transformer les criminels et les malfaiteurs en une force de travail obéissante. C’est tout ce que j’avais à dire. Tout le reste devait disparaître.

« Oui, » répliqua Illsyore, leur montrant un sourire éclatant.

Une lueur d’espoir apparut sur leurs visages, mais alors, l’un des hommes parla. « Même si vous les libérez, ils seront capturés à nouveau et vendus. Quel espoir ont-ils de survivre dans ce monde quand leurs propres parents les ont vendus en esclavage ? »

L’homme, un adolescent, regardait le sol, montrant que, contrairement à eux, il avait depuis longtemps perdu tout espoir. Mais ses paroles n’étaient pas des mensonges. En effet, si Illsy les libérait et les laissait partir dans la ville voisine, ils finiraient tous comme esclaves à nouveau ou pire, morts.

Ce qu’il ne savait pas, c’est que notre mari, son nouveau maître, n’allait pas les laisser partir comme ça. S’il voulait les libérer, il avait un plan. Il avait sûrement un plan pour chacun d’eux.

« Aucune chance en vérité. Mais je ne vous laisserai pas partir d’ici, pas maintenant, du moins, » répondit-il.

« Vous avez l’intention… de tous nous libérer ? » demanda l’une des femmes, la plus âgée du groupe.

« Oui. Mais comme je l’ai dit, pas ici et pas maintenant, » il acquiesça d’un signe de tête.

Ses paroles, bien qu’elles ne soient pas une promesse, avait offert un peu d’espoir à chacun d’eux. Le simple fait qu’il y ait pensé signifiait qu’il y avait encore une lueur d’espoir. S’il y avait une chance, un jour, ils auraient certainement le droit de rêver à nouveau. On leur permettrait de garder un peu d’espoir dans leur cœur et de ne pas abandonner la vie.

« Avant que je commence à expliquer, partons d’ici, » déclara Illsy avec un sourire quand il se retourna et nous regarda.

« T’attends-tu à ce qu’on les porte ? » demanda Nanya.

« Non ! Bien sûr que non ! Mais ça ne me dérange pas si tu me portes dans la chambre ! » il lui fit un sourire et lui fit un clin d’œil, faisant rougir la démone.

« As-tu acheté une calèche ? » lui avais-je demandé.

« Mieux ! J’ai fait une voiture ! » avait-il déclaré.

« Oh ! Je veux la voir ! » dit Tamara en souriant.

« Alors ! La voilà ! » dit-il en pointant du doigt l’espace dégagé à sa gauche.

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Partie 2

Là, à quelques pas de lui… le radeau était apparu.

C’était le radeau de bois sur lequel nous avions navigué après avoir quitté l’île des Boss.

C’est le même radeau qu’Illsy avait essayé de nous faire naviguer quand nous avions décidé de nous séparer de l’île des Pirates.

« Illsy ? » Nous le lui avions toutes demandé en le regardant avec un sourire raide et un poing serré.

On pouvait entendre les jointures craquer dans une harmonie qui donnait l’impression d’une fin imminente pour le malheureux donjon.

« Attendez ! Attendez ! C’est une erreur ! Une véritable erreur ! » dit-il en reculant en se serrant les mains en l’air.

« Devrait-on lui faire confiance, les filles ? » leur avais-je demandé.

« Je ne sais pas…, » répondit Zoreya en plissant ses yeux et en tenant son bouclier des deux mains.

« Il a l’air louche…, » dit Tamara en balançant sa queue en l’air.

« L’enterre-t-on la tête la première ? » leur avais-je demandé.

« Je suggère qu’on l’envoie voler, » proposa Nanya.

« Allez, sois raisonnable ! C’était une erreur ! Shanteya, tu me crois, hein ? » dit-il, essayant d’avoir au moins l’une d’entre nous de son côté.

Cela n’avait pas marché.

« Crois-tu qu’un Seigneur du Donjon comme toi, qui peux atteindre un point à plus d’un kilomètre de distance, est capable de confondre une voiture avec un radeau ? » demanda-t-elle.

« Euh… oui ? » il avait forcé un sourire.

« Alors, laisse-nous t’aider à résoudre ce problème ! » avais-je dit avec un sourire froid.

Sa blague s’était terminée ici. On l’avait entouré et on l’avait toute giflée en même temps. La force l’avait maintenu en place, mais son armure magique s’était brisée en mille morceaux. Il était tombé par terre avec les joues rouges.

« Aïe…, » se plaignait-il.

Seul Illsy pouvait survivre à une attaque de cette ampleur, mais alors que d’autres femmes pouvaient menacer leur mari d’une journée sans sexe, nous n’avions ni le courage ni la volonté de le faire. Nous voulions coucher avec lui, et nous en avions apprécié chaque seconde, pour que cela devienne plus une punition pour nous deux plutôt que pour lui seul. D’autre part, les gifles étaient douloureuses et faciles à administrer à ce mari qui se comportait mal, sans que nous, ses femmes respectueuses, ayons à regretter ou à souffrir de quoi que ce soit.

Pendant que nous attendions patiemment la guérison d’Illsy, nous avions parlé entre nous de ce que nous avions visité, entendu et vu à Port Rico. Shanteya et moi leur avions parlé de nos problèmes avec les tailleurs, tandis que Tamara et Zoreya avaient dit que beaucoup pensaient que la nekatare était une esclave. Deux nobles tentèrent de l’acheter et menacèrent la Grande Apôtre, mais de telles choses étaient inutiles contre elles. Tamara était encline à les tuer, mais Zoreya l’avait arrêtée à temps.

Nanya nous avait dit qu’elle avait visité la guilde située ici et avait écrit un message en plusieurs exemplaires, qu’elle avait ensuite envoyé par le système de courrier de la Guilde. Attendre dans la file d’attente lui avait pris plus de temps que prévu, et peu de gens avaient osé la déranger à cause de son apparence démoniaque pas très amicale. Les pointes, les griffes et les dents pointues faisaient peur aux yeux des humains.

Illsy s’était rétabli bien avant que nous ayons terminé nos récits, alors il s’était joint à notre conversation. Quand on lui avait demandé où il avait acheté les esclaves, il nous avait dit où il avait été. Malgré le fait que c’était juste à côté d’un bordel, ça ne me dérangeait pas tant que ça, mais Tamara le regardait fixement. Nanya n’était pas non plus très contente, mais comme il n’y avait pas d’odeur sur son corps pour être utilisé comme signe d’adultère, elle ne l’avait pas frappé. Zoreya, étonnamment, ne voyait pas l’idée d’un homme entrant dans un bordel comme une erreur, mais elle avait avoué que s’il l’avait fait, elle se serait inquiétée si peut-être il avait commencé à se lasser d’elle.

Ses paroles avaient commencé à nous faire baisser les yeux. Après six années passées ensemble sur cette île, Illsy savait tout ce qu’il y avait à savoir sur notre corps. Par conséquent, nous étions en effet un peu inquiètes de savoir si nous pouvions encore le satisfaire.

Pendant une demi-heure, Illsy avait essayé de nous remonter le moral et de nous prouver que nous avions tort. Je crois que nous avions toutes été réconfortées par son petit numéro dès la première minute, mais nous avions continué à lui faire des yeux tristes juste pour le taquiner. Il n’y avait rien de mal à ce qu’on s’amuse un peu avec notre joli mari. D’ailleurs, j’avais le sentiment qu’Illsy n’était pas du genre à se laisser facilement influencer par les charmes d’une autre femme. On plaisantait, mais on lui faisait confiance.

La nuit approchant à grands pas, il n’y avait plus de temps pour la bêtise, alors Illsy avait fait appel à son engin : un chariot métallique sur six roues. Il avait quatre portes et une roue étrange devant l’un des sièges. Il y avait beaucoup de boutons et de cadrans sur le tableau tout comme dans le cas du yacht. Les sièges semblaient être du type confortable que j’avais vu sur le yacht, et nous avions une vue dégagée sur notre environnement grâce à des fenêtres claires comme du cristal. Ce qui était bizarre avec ce chariot, c’est qu’il était surmonté d’un petit canon et qu’il n’y avait pas de siège pour le conducteur. Je ne voyais pas non plus comment un cheval allait le tirer.

« C’est… Qu’est-ce que c’est que ça ? » demandai-je en fronçant les sourcils et en inclinant la tête vers la gauche.

« Il s’agit d’un véhicule terrestre appelé automobile ou voiture, » expliqua-t-il avec un air suffisant sur son visage.

« Où mets-tu les chevaux ? » demanda Zoreya.

« Il n’utilise pas de chevaux, » répondit Illsy.

« Utilise-t-il des poissons volants ? » demanda Tamara.

« Non ! Comment es-tu arrivée à cette conclusion de toute façon !? » rétorqua-t-il.

« Je me fiche de la façon dont ça bouge, mais est-ce le cas ? » demanda Nanya en plissant les sourcils.

« Oui, je l’ai déjà testé sur l’île des Boss. Malheureusement, il n’y a que six places dans celui-ci. Ce n’est pas non plus une voiture normale. Cela s’appelle un véhicule de manœuvre au combat. Il a un canon monté sur le dessus, qui peut tirer des projectiles capables de traverser l’armure magique d’un aventurier de rang empereur. Si j’enchante le projectile, il peut même dépasser celui d’une armure magique divine. » Il s’était vanté.

« C’est assez puissant pour une arme à projectile, » dit Nanya.

« C’est un canon, bien sûr qu’il est puissant. Je voulais faire un Gatling Gun, mais j’ai changé d’avis à mi-chemin dans sa construction. Je voulais quelque chose de classique, » sourit-il.

« Continue l’explication, s’il te plaît, » lui avais-je dit.

J’étais très curieuse de savoir ce que cette étrange voiture pouvait faire. Les appareils construits par notre mari étaient toujours intrigants et intéressants. La plupart du temps, ils étaient aussi amusants à utiliser. Bien qu’il ne nous ait jamais dit sur quoi il travaillait, cela ne nous dérangeait pas qu’il ne nous le dise pas. J’avais trouvé que la façon dont il essayait de garder le mystère et de nous surprendre avec ses inventions démentes était plutôt mignonne.

« Eh bien, le MCV est un véhicule plus orienté vers le transport de personnel que pour le combat direct. Il est bien armé et défendu avec une armure pare-balles enchantée. Il peut rouler à une vitesse allant jusqu’à 160 km/h sur terrain plat et 50 km/h sur… enfin, la plupart des routes de ce monde. Oh, les grandes roues sont assez robustes. On n’aura pas à s’inquiéter de crever un pneu ou quoi que ce soit du genre, » dit-il fièrement.

« C’est assez rapide…, » Nanya l’avait dit avec surprise.

« Es-tu surprise par cette vitesse ? On peut courir plus vite, tu sais ? » lui dit-il.

« Oui, mais pas une calèche… Du moins, je n’en ai jamais vu auparavant, » elle secoua la tête.

« Ce truc n’est pas une calèche, hein ? » lui avais-je demandé.

« Techniquement… en quelque sorte pas. Je veux dire, il a des roues, et tu peux le monter, mais il n’a pas besoin d’un cheval pour le tirer. Le moteur fait le travail pour la bête, tu as juste besoin d’un conducteur qui ne l’écrasera pas dans les choses. » Il haussa les épaules.

« On dirait un véhicule militaire…, » souligna Zoreya.

« Sur Terre, c’était le cas… Mais si l’on prend en considération la possibilité de rencontrer des monstres, des attaques magiques, des attaques de projectiles à distance avec des armes enchantées, alors… un véhicule civil finirait par être extrêmement fragile, » il avait montré un sourire ironique.

« Le yacht de luxe n’est-il pas de même ? » demanda Nanya en plissant les sourcils.

« Oui, mais c’était seulement parce que nous pouvions facilement jeter nos sorts du haut du pont. Pendant que nous sommes dans un véhicule, c’est un peu difficile. Une décapotable, ça marcherait aussi, mais je n’avais pas envie d’en construire une… Ce n’était pas approprié. » Il haussa les épaules.

« Mais je ne vois toujours pas comment nous allons porter les esclaves si ce véhicule ne peut que nous porter ? Shanteya lui demanda ça.

« On va installer ce truc à l’arrière, » répliqua Illsy et fit apparaître une grande boîte carrée à côté de lui.

Contrairement au MCV, celui-ci ne semblait pas avoir un front plat ou un canon, mais il était couvert par le même type d’armure. Il n’avait aussi que quatre roues.

« Ils peuvent rentrer à l’intérieur. » Il acquiesça d’un signe de tête.

« Est-ce un autre véhicule ? » demanda Zoreya.

« Non, celui-ci est quelque chose que vous pouvez attacher à l’arrière d’un véhicule, un chariot de transport. Il n’a pas de moteur, donc il a besoin d’être tiré par quelque chose, » répondit-il.

« Une voiture, en gros, » dit Nanya en s’approchant et en ouvrant les portes à l’arrière.

« Oui, en quelque sorte. » Il acquiesça d’un signe de tête.

Quand j’avais jeté un coup d’œil à l’intérieur, j’avais remarqué qu’il y avait huit chaises placées sur le côté droit et huit autres sur le côté gauche, se faisant face. Il y avait des sangles noires attachées à chacune d’elles.

« C’est quoi, ces trucs ? » Je les avais montrées du doigt.

« C’est ce qu’on appelle les ceintures de sécurité. Cela a pour but de fixer le passager sur le siège afin d’éviter qu’il ne tombe lors d’un trajet cahoteux, » répondit-il.

« Ça a l’air utile, » j’avais hoché la tête en signe de reconnaissance.

Aucune des voitures de notre monde n’avait ce genre d’engin. C’était une bonne idée.

« Ça l’est. D’habitude, ça sauve des vies. » Il acquiesça d’un signe de tête.

« Les calèches de ton monde précédent sont-elles si dangereuses que ça ? » demanda Shanteya en plissant les sourcils.

« Pas des calèches, des voitures… Quand elles roulent à 100 km/h et qu’il y en a plusieurs sur la même voie et en sens inverse, alors oui…, » répondit-il.

« Je ne comprends pas, » avais-je demandé avec les sourcils plissés.

Ses paroles étaient un peu confuses. J’avais du mal à imaginer une situation où un si grand nombre de ces véhicules circuleraient à une vitesse aussi élevée sur la même route. Ça semblait plutôt… apocalyptique.

« Allons-y et trouvons un bon endroit pour camper pour la nuit, » dit-il.

« En effet, » Shanteya hocha la tête.

Après avoir aidé les esclaves à monter dans le chariot et à s’asseoir sur leurs chaises, nous étions montés nous-mêmes dans le véhicule avant. Shanteya était assise à l’arrière à côté de Zoreya. Tamara et Nanya s’étaient assises derrière elles, et comme j’étais la plus grande, j’avais pris le siège avant à côté d’Illsy.

Le véhicule avait fait un léger bourdonnement lorsque son moteur avait démarré et une paire de phares s’était allumée devant lui. La route était bien éclairée, ce qui permettait au conducteur de guider le véhicule loin des trous et des gros rochers autrement invisibles la nuit.

« Allons-y ! » dit Illsy et il appuya sur l’une des deux pédales sous ses pieds.

Le MCV avait commencé à se déplacer et avait rapidement gagné de la vitesse jusqu’à ce qu’il atteigne 50 km/h.

J’avais peur qu’à cette vitesse, nous n’éprouvions le moindre choc sur la route, mais, chose surprenante, c’était une conduite tout en douceur. À moins de heurter une bosse ou un trou plus proéminent sur la route, nous ne sentirions presque rien.

« Je vois que les amortisseurs de chocs enchantés fonctionnent parfaitement, » au bout de quelques minutes, Illsy parla.

« Enchanté quoi ? » demanda Nanya.

« Amortisseurs de chocs. En termes simples, ce sont de gros ressorts reliés aux roues dans le seul but de s’assurer que nous ne ressentons pas dans nos arrières chaque pierre que nous traversons, » répondit-il.

« Ce n’est pas aussi bruyant que lorsque tu montes en calèche, » avais-je fait remarquer.

« Bien sûr, ce sont des fenêtres pare-balles. Leur épaisseur atténue beaucoup le bruit des roues, ce qui le rend plus confortable pour nous, » explique-t-il.

« N’alertera-t-il pas les monstres et les bandits de notre approche ? » demanda Zoreya.

« C’est pourquoi nous avons un canon et une armure épaisse. En plus, je doute qu’ils aient un cheval assez rapide pour nous rattraper, » sourit-il.

« Il n’a pas tort. En plus, si les choses deviennent trop dangereuses, on peut toujours sortir et les finir, » avais-je dit en souriant.

« Combien de temps va-t-on voyager comme ça ? C’est presque la nuit, » demanda Tamara, les oreilles relevées, regardant le paysage dehors comme un prédateur prêt à bondir.

Elle aimait certainement cette balade.

« Jusqu’à ce qu’on trouve une clairière ou quelque chose. Il n’y a pas de problème à voyager toute la nuit non plus. À cette vitesse, nous serons à Krestan dans quatre ou cinq heures, » répondit-il.

« Nous n’avons aucun problème avec cela, mais les esclaves ont besoin d’être traités et nourris. Sans parler du fait que tu dois leur expliquer et nous expliquer la raison pour laquelle tu les as acquis, » Nanya avait fait remarquer.

« Je sais, c’est pour ça qu’on va s’arrêter dans une heure pour installer le campement, » dit-il.

Voyager comme ça ne m’avait pas fait de peine du tout. C’était confortable et relaxant. Le bruit et les bosses de la route étaient à peine perceptibles par rapport à une voiture régulière. Si les nobles connaissaient cette merveilleuse façon de voyager, ils feraient tout ce qu’ils pourraient pour mettre la main dessus. Si nous étions des gens normaux, peut-être aurions-nous quelque chose à craindre, mais quand je m’étais rappelé quels types d’ennemis seraient nécessaires pour nous causer des ennuis, je n’avais pas pu m’empêcher de m’asseoir et de profiter du voyage…

Je suis curieuse de savoir ce qu’Illsy compte faire des esclaves… En regardant la route vide devant moi, j’avais réfléchi à cela.

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