Infinite Stratos – Tome 1 – Chapitre 4 – Partie 4

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Chapitre 4 : Épreuve de force ! Le match de ligue des classes

Partie 4

« Hein... ? »

J’avais ressenti une douleur un peu partout dans mon corps et j’avais ouvert les yeux. J’avais regardé autour de moi, sans savoir où je me trouvais. Il semblerait que ce soit l’infirmerie. J’étais allongé dans un lit, et des rideaux étaient tirés autour de moi. Je me sentais confiné, mais cela me donnait aussi un sentiment de paix. Quelle contradiction !

Alors... Que s’est-il passé ? Mon attaque a frappé l’ennemi, mais après ça...

« Tu es réveillé. »

Les rideaux avaient été mis de côté. L’action avant la pensée. Oui, ma sœur Chifuyu était venue.

« Tu n’es plus en danger, mais tu as des bleus. Ça va faire un mal de chien pendant quelques jours. Alors, accepte-le, » déclara Chifuyu.

« D’accord..., » lui répondis-je.

J’étais encore un peu à côté de la plaque. Je pouvais écouter Chifuyu, mais cela n’avait pas beaucoup de sens pour moi que mon corps soit ainsi meurtrit. Par la fenêtre, je pouvais voir que le ciel devenait orange. C’était clairement après l’école.

« Tu as encaissé le canon à impact sur le dos à sa capacité maximale, et tu avais coupé le système de Défense Absolue, n’est-ce pas ? Tu as de la chance de ne pas être mort, » déclara ma sœur.

Je ne m’en souvenais pas.

Je ne savais pas que le système de défense absolue pouvait être coupé.

« Je suis contente que tu sois en vie. Je n’aimerais pas voir mon petit frère mourir, » déclara Chifuyu.

L’expression de Chifuyu était beaucoup plus douce que d’habitude, nous étions la seule famille que l’autre avait. Elle n’aurait jamais laissé quelqu’un d’autre voir un côté si doux d’elle.

« Chifuyu... »

« Ouais ? »

« Je, euh... Je suis désolé de t’avoir causé de l’inquiétude, » déclarai-je.

« Je n’étais pas inquiète. Tu es mon frère. Tu ne pouvais pas mourir si facilement. » Chifuyu sourit.

C’est un niveau de confiance anormal.

Mais je savais qu’elle n’était probablement pas à l’aise de montrer plus d’affection que ça, alors ça ne me dérangeait pas.

« Je dois m’occuper des séquelles, donc je serai de retour au travail. Repose-toi et tu pourras retourner dans ta chambre, » déclara-t-elle.

Sur ce, Chifuyu était sortie de l’infirmerie. Elle était toujours sérieuse au sujet de son travail, et c’était certainement la personne que j’admirais le plus.

« Euh... *Toux* ! *Toux* ! »

Quelqu’un était entré à la place de Chifuyu. J’avais reconnu cette fausse toux. C’était Houki.

*Ga-sha !* le rideau s’était de nouveau ouvert.

Chifuyu ne l’avait ouvert qu’à mi-chemin, mais Houki ne s’était pas du tout retenue, mais ce n’était pas comme si c’était vraiment nécessaire.

« Hé, Houki. »

« H-Hey. »

Mon amie d’enfance à queue de cheval avait croisé ses bras. Elle n’avait pas l’air en colère contre moi, mais elle n’avait pas non plus l’air heureuse.

« Donc, euh... À propos de la bataille d’aujourd’hui..., » commença-t-elle.

« Hm ? Oh... En parlant de ça, qu’est-il arrivé au match de la ligue ? L’ont-ils annulé ? » demandai-je.

« Oh, oui. Bien sûr, bien sûr. Ils ont dû le faire après ce qui s’est passé, » répondit Houki.

C’est logique. Je me demande quand aura lieu la revanche. Au moins, j’espère que ce sera quand je serai de nouveau en forme.

« À-À quoi pensais-tu ? » demanda Houki.

« Quoi !? » m’exclamai-je.

Tout à coup, elle était en colère. Je ne savais pas pourquoi elle était indignée. Ou peut-être qu’elle agissait comme si elle était en colère afin de cacher autre chose.

« Nous avons gagné, donc ça s’est bien passé, mais... Tu aurais dû laisser les professeurs s’en occuper ! Ta confiance va un jour te faire perdre la vie ! » déclara Houki.

« Oh, alors j’ai gagné, » répondis-je.

« C’était à peine une victoire ! » répliqua-t-elle.

Alors qu’est-ce que c’est ?

Les épaules de Houki tremblaient. Elle était plutôt énervée. Je ne pouvais pas imaginer ce qu’elle soit si confus.

Ah, c’est vrai.

« T’inquiétais-tu pour moi ? » demandai-je.

« N-Non ! Qui s’inquiéterait de ta sécurité !? » s’écria Houki.

Je suppose que personne ne le ferait. J’espérais que mon amie d’enfance le ferait, mais il semblerait que cela ne soit pas le cas.

« Q-Quoi qu’il en soit ! Maintenant, tu devrais comprendre à quel point il était bien que nous nous soyons entraînés. On va continuer comme ça. D’accord ? » demanda Houki.

« Oui, c’est très bien ainsi, » répondis-je.

« Bien. Je vais retourner dans notre chambre, » déclara Houki.

Elle n’allait pas m’attendre, hein... Elle était une amie d’enfance aimante.

« Ichika..., » murmura Houki.

« Ouais ? » demandai-je.

« Mais... Je te regardais te battre, et tu avais l’air vraiment c... c... c... c..., » balbutia Houki.

Con... ?

« Coo — oublie ça ! » déclara-t-elle finalement.

Je n’avais pas pu comprendre ce qu’elle voulait me dire. Mais si elle voulait que j’oublie, très bien. C’était ce que j’allais faire.

« À plus tard ! » déclara Houki.

Houki était sortie telle une tornade de l’infirmerie. Elle aurait pu au moins fermer la porte et tirer les rideaux.

« Hm... Je commence à avoir sommeil... »

J’étais peut-être encore épuisé, mais le sommeil m’avait accueilli dans son étreinte. Je l’avais bien accueilli. Le lit était agréable et confortable.

 

◇◇◇

 

« ... »

Je sentais que quelqu’un était près de moi, si près de moi que nos visages se touchaient presque. Qui était-ce ? Combien de temps ai-je dormi ?

« Ichika..., » murmura Rin.

« Rin ? »

« ... !? »

J’avais reconnu sa voix et je m’étais réveillé. Le nez de Rin était à trois centimètres du mien.

« Qu’est-ce que tu fais ? » demandai-je.

« Tu... tu étais réveillé !? » s’écria Rin.

« Je me suis réveillé en entendant ta voix. Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi es-tu si énervée ? » demandai-je.

« Je ne suis pas énervée ! Ne te fais pas de fausses idées, idiot ! » s’écria Rin.

Le mot « idiot » faisait partie de la composition grammaticale de ses phrases, apparemment. Je pourrais me passer de ce genre de trait de caractère de la culture pop.

« Oh... J’ai entendu dire que la bataille a été annulée, » dis-je.

« Oh, ouais. Je suppose que c’est arrivé..., » répondit Rin.

Rin s’était alors assise sur une chaise à côté du lit. Peut-être qu’elle allait me peler une pomme ? Mais je ne voyais pas de pommes.

« Oh. »

« O-Oui ? »

« Qu’est-ce qu’on fait maintenant pour le match ? Ont-ils fixé une date ? » demandai-je.

« Ne t’inquiète pas pour ça, » déclara Rin.

« Quoi ? Pourquoi ? » demandai-je.

« Ne t’inquiète pas pour ça ! » déclara Rin en haussant la voix.

Je n’avais aucune idée de ce qui se passait, mais d’accord, je ne m’inquiéterai plus. Quoi qu’il en soit, un vrai homme devait reconnaître ses erreurs.

« Rin, » dis-je doucement.

« Oui ? » demanda-t-elle.

« Euh, je suis... Je suis désolé. À propos de beaucoup de choses. Je le suis vraiment, » lui avais-je dit en hochant la tête pour faire mes excuses.

Quels que soient les détails, quel que soit le résultat, si vous aviez merdé, vous deviez vous excuser. C’est ce que je croyais. Rin fut déconcertée, mais elle retrouva rapidement son sang-froid.

« E-Eh bien... Je suppose que je l’ai pris trop au sérieux... C’est bon maintenant, » déclara-t-elle.

Elle m’a pardonné, semble-t-il. Béni soit le passé commun des vieux amis. Je ne voulais pas non plus ruiner notre amitié.

« Oh. Je viens de me souvenir de quelque chose, » déclarai-je.

La fois où j’avais fait une promesse avec Rin m’était revenue à l’esprit. C’était pendant notre dernière année d’école primaire. Nous étions dans une salle de classe, et le soleil était aussi rouge qu’aujourd’hui.

« Ce que tu m’avais demandé, c’est si je mangerais ton porc aigre-doux tous les jours une fois que tu auras réussi, n’est-ce pas ? Alors ? Est-ce ça ? » demandai-je.

« Je... Euh..., » balbutia Rin.

Rin regardait à gauche, puis à droite, et finalement vers le sol. Elle était maintenant très confuse. Son visage était devenu rouge.

« Donc, je me suis dit que peut-être qu’il y avait un autre sens à cela. J’ai toujours pris ça comme de la nourriture gratuite, mais peut-être que ce que tu voulais dire, c’était —, » commençai-je.

« N-Non ! C’est exact ! La cuisine s’améliore si tu le fais pour les autres, n’est-ce pas !? Ouais ! C’est ce que cela voulait dire ! » s’écria Rin.

Elle s’était levée de sa chaise et m’avait regardé. Elle était vraiment imposante comme ça.

« Je suppose que oui. J’ai pensé que ça aurait pu être comme une de ces choses romantiques voilées dans les films où c’est une métaphore, mais peut-être pas. J’ai dû trop lire ce genre de chose, » dis-je.

« ... »

« Rin ? » demandai-je.

« Euh... O-Ouais ! Tu lis trop de ce genre de roman ! Hahahaha ! » Le rire de Rin semblait empli de malaise, comme si elle essayait de cacher quelque chose. Si elle ne voulait pas en parler, je n’allais pas la forcer.

De toute façon, il y avait autre chose que je voulais lui demander. « Si tu es de retour au Japon, cela signifie-t-il que ta famille a de nouveau un restaurant ? Ton père faisait de la bonne nourriture. Je veux à nouveau en manger. »

« Oh, non... On n’a plus de restaurant, » répondit Rin.

« Pourquoi ? » demandai-je.

« Mes parents ont divorcé..., » avoua Rin.

Cela m’avait surpris. Au dire de tous, ils avaient l’air d’un couple heureux. Mais je pensais qu’elle n’aurait pas menti à ce sujet. J’avais regardé Rin. Elle avait l’air déprimée et ne savait pas quoi me dire.

« J’ai dû retourner en Chine à cause de cela, » déclara-t-elle.

« Je vois..., » dis-je.

Maintenant que je pensais à ça, Rin ne ressemblait pas à elle-même à l’époque comme si elle essayait de cacher quelque chose en étant positive et brillante.

« Ma mère a ma garde. Les femmes sont maintenant le pouvoir sur tout, alors c’est logique, mais..., » déclara Rin.

Elle essayait à nouveau de paraître optimiste, mais le ton de sa voix était sombre.

« Je n’ai pas vu mon père depuis un an. Cependant, je pense qu’il va bien, » continua-t-elle.

Je ne savais pas quoi lui dire. Je me sentais aussi déprimé, sachant que ses parents avaient divorcé. Cela avait séparé sa famille. Ça n’avait jamais été une bonne chose. Il devait y avoir quelque chose qui avait dû forcer ça. Je me souvenais de son père généreux et de sa mère travailleuse.

Pourquoi ? Pourquoi ? Tout simplement... Pourquoi ?

Je n’avais pas pu me résoudre à le demander à Rin. C’était probablement elle qui en souffrait le plus.

« La famille, c’est difficile, n’est-ce pas ? » murmura Rin.

Je ne connaissais pas mes propres parents. Chifuyu était ma seule famille, donc je ne pouvais pas dire que je savais de première main ce qu’elle voulait dire.

« Hé, Rin. »

« Ouais ? »

« Allons nous amuser quelque part l’un de ces jours. Ça te convient ? » demandai-je.

« Euh... Est-ce que c’est un “ren —” ? » commença Rin.

« On peut aussi appeler Gotanda. Rassemblons l’ancien groupe, » déclarai-je.

« ... »

Pendant une fraction de seconde, Rin avait l’air incroyablement heureuse, mais maintenant elle était revenue à la morosité. Je n’avais pas compris la raison.

« Pas question, » cracha-t-elle.

Elle boudait maintenant. Mais j’essayais de faire ça pour elle. N’était-ce pas à ça que servent les amis ?

« Je n’irais que si c’est seulement avec toi —, » commença Rin.

*Wham* ! La porte de l’infirmerie avait été claquée.

« Ichika ! Comment te sens-tu ? J’ai demandé aux infirmières et... oh ! »

Cécilia se précipita dans la pièce, mais s’arrêta de parler. Elle avait vu Rin à mon chevet.

« Pourquoi êtes-vous ici ? Ichika est un membre de la classe A. Je pense donc qu’il n’y a aucune raison pour qu’une fille de la classe B lui rende visite, » déclara Cécilia.

« Qu’est-ce que vous racontez ? Je lui rends visite en tant qu’amie d’enfance. Vous n’êtes qu’une totale étrangère pour lui ! » s’écria Rin.

« Je suis sa camarade de classe ! Et je suis aussi son entraîneuse de combat exclusive ! » répliqua Cécilia.

L’accent mis sur l’exclusive était étrange. Cécilia avait également ajouté qu’elle était une Cadette Nationale pour faire bonne mesure, mais cela n’avait servi qu’à creuser son trou plus profondément.

« D’accord. Alors à partir de demain, je serai également son entraîneuse de combat exclusif. Après tout, je suis aussi une Cadette Nationale, » répliqua Rin.

« Vous ne pouvez pas ! » s’exclama Cécilia.

« Pourquoi pas ? Ichika, es-tu d’accord avec ça ? » demanda Rin.

« Tu ne l’es pas, n’est-ce pas ? Ichika !? » demanda Cécilia.

Pourquoi me le demandaient-elles ? De toute façon, je m’en fichais. Je voulais juste qu’on m’apprenne à utiliser un IS. Peut-être que Rin serait mieux adaptée ? Elle avait aussi des capacités de combat rapproché. Il s’agissait plutôt d’une unité polyvalente, mais quand même.

« Je pense que Rin est plus compatible, » déclarai-je.

« Qu... » s’écria Cécilia.

« Hehe... Oui, oui, oui. Voilà, vous avez donc compris, » répliqua Rin.

« Puisqu’elle a aussi des armes de combat rapproché, » continuai-je.

« ... »

« ... »

Toutes les deux avaient été stupéfaites. Cela m’avait semblé être une raison parfaitement raisonnable.

« Je suppose que tu as raison. Oui, elle a des armes pour le combat au corps à corps, mais elle n’a rien d’autre. Mais moi, Cécilia Alcott, je devrai continuer à lui enseigner le combat à moyenne portée comme son entraîneuse exclusive, » répliqua Cécilia.

Cette fois, elle avait insisté sur le « mais elle n’a rien d’autre ». Maintenant, c’était au tour de Rin d’avoir l’air malheureuse et sombre. Elle me regardait fixement. Elle me foudroyait même.

Qu’ai-je fait de mal maintenant !?

« Eh bien, dans ce cas, analysons la performance au combat d’aujourd’hui. Seulement nous deux, » déclara Cécilia.

« Qu’est-ce que vous racontez ? C’est Ichika et moi qui nous sommes battus là-bas, alors nous devrions revoir notre performance ensemble ! Êtes-vous stupide ? » demanda Rin en criant.

« Stu… Hmph. C’est pourquoi je déteste les plébéiens grossiers, » répliqua Cécilia.

« C’est mieux que d’avoir un balai là où je pense comme vous avez ! » répliqua Rin.

« Excusez-moi !? » s’exclama Cécilia.

« Quoi !? » cria Rin.

Ces deux-là ne s’entendaient vraiment pas. Cécilia ne s’entendait pas vraiment avec Houki ou Rin. J’aurais aimé qu’elle essaie, mais elle n’allait probablement pas le faire.

Franchement... Je veux juste retourner dans ma chambre et dormir... Je veux prendre un bain...

Mon humeur lugubre était ignorée. À la place, les deux filles avaient continué à se battre.

Soupir...

***

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