Chapitre 7 : La Jeune Chevalière et ses Gardes
Après la dernière tournée de boissons, j’avais fait dire aux clients par les serveuses que nous fermions pour aujourd’hui. Verlaine était revenue dans la cuisine et m’avait donné la chope de Cody... mais derrière elle, les trois filles étaient toujours au comptoir avec leurs verres.
« Hé Queue ! N’es-tu pas intéressé par les filles ~ ? Me vois-tu seulement comme une amie ~ ? » demanda Aileen.
« Je pense sérieusement à faire le prochain pas... Hic. Désolé, qu’est-ce que c’est... *hoquet*... Hic, » déclara Mylarka.
« Mylarka, je veux vraiment savoir ce que tu ressens à propos de Sire Queue, » déclara Manarina.
« Je... Je l’ai ai.Hic.me depuis toujours... Hic. Après tout, il est tellement gentil..., » répondit Mylarka.
« Oui, je suis d’accord avec toi. Il s’inquiète tout le temps pour nous, » déclara Cody.
L’embarras de Mylarka avait été quelque peu tempéré par la déclaration de Cody.
Je ne savais pas si j’aurais dû être content de ses sentiments, mais si elle me voyait vraiment comme ça, ça aurait été un bon changement par rapport aux abus verbaux habituels.
« Aileen, ce jour-là, Queue a-t-il été gentil avec toi ? » demanda Cody.
« Qu... N-Non ? Tu as tort, nous n’avons toujours pas fait ça..., » répondit Aileen.
« Quand je rêve de Sire Queue, il est si romantique... Ah, je ne devrais pas faire ça, mais, même si nous nous connaissons à peine..., » déclara Manarina, tout enjouée.
Alors que Manarina se tenait la tête en parlant, Cody décida qu’il était temps de partir et se leva.
Il avait ensuite payé Verlaine et avait marché vers la porte arrière.
« À bientôt les gars, à la prochaine fois. Queue, désolé de te demander une telle chose, » déclara Cody.
« S’il te plaît, ne mentionne pas ça, » dis-je.
« Demande... ? As-tu fait une demande à Queue ? » demanda Aileen.
« Eh bien, plus ou moins. Mais je dois garder cela secret pour le moment, » répondis-je.
« Nnn...? Ce soir, je me sentais comme si je voulais t’aider si c’était nécessaire... Mais cela semble inutile. Je te rembourserai un jour, » déclara Mylarka.
Je me demandais si Mylarka faisait référence à cette dernière boisson.
Elle était si heureuse de sa fête d’anniversaire... mais d’une certaine manière, elle n’avait pas l’air fragile comme elle l’était quelques instants auparavant.
« Zzz... Zzz... »
« Outch, la Princesse vient de s’endormir. Mylarka, peux-tu la porter jusqu’à chez elle ? » demandai-je.
« Je pourrais peut-être, mais... Queue, pouvons-nous utiliser une pièce pour la nuit ? » demanda Mylarka.
Je savais que ça allait finir comme ça...
Elles étaient sans force après avoir tant bu, et maintenant je n’avais plus le choix.
« Maître... il semblerait que vous aurez une nuit très agitée, » déclara Verlaine.
« Épargne-moi tes bêtises... Bref, pourquoi ne rentres-tu pas chez toi ? Aileen vit également à proximité, alors aidez-vous les uns les autres et allez dormir là-bas, » dis-je.
« Hein !? Je suis trop fatiguée, je ne veux donc pas. Laisse-nous dormir ensemble, entre filles~, » déclara Aileen.
Aileen avait pris en douceur le corps de la Princesse et elle avait commencé à aller au deuxième étage... de ma maison. Juste après ça, Mylarka se leva aussi brusquement et tenta de la suivre, titubante.
Avant qu’elle ne touche le sol, j’avais réduit la distance entre nous et avais attrapé son corps.
« Hé, fais attention. Même la Douce Catastrophe perd-elle face à l’alcool ? » demandai-je.
« ... M-Merci beaucoup... Ne t’inquiète pas, je suis juste un peu étourdie, » répondit Mylarka.
Mylarka s’éloigna immédiatement de moi et essaya à nouveau de monter les escaliers menant au deuxième étage, mais ses jambes cédèrent et elle tomba sur ses fesses.
« ... Qu’as-tu mis dans ma boisson pour rendre mes jambes si instables ? » demanda-t-elle.
« Rien de spécial, » dis-je. « C’est juste que tu as trop bu. Veux-tu que je te guérisse de ça ? Cependant, pour faire ça, je dois te toucher au niveau du foie. »
« C-C’est correct... Le foie, hehe. Donc tu veux toucher mon ventre. Est-ce que tu penses à cela tout le temps ? » demanda-t-elle.
« B-Bien sûr que non, » répondis-je. « Je m’inquiète pour toi, alors je voulais juste que tu saches que je peux t’aider si c’est nécessaire... C’est tout. Je vais t’aider à monter ces escaliers. Cela ne me dérange pas si je dois te prêter mon épaule ou simplement te porter. »
« N-Ne me laisse pas le choix ! Ils sont presque les mêmes..., » déclara-t-elle.
« Alors, je vais vous porter. Vous n’avez pas à vous inquiéter, nos précédents combats appartiennent désormais au passé. Maintenant, je ne fais office que de serveuse, » déclara Verlaine.
« Ah... je-je n’ai pas dit que je ne voulais pas être porté par..., » déclara Mylarka.
Verlaine prit Mylarka dans ses bras et elle l’apporta jusqu’au deuxième étage. Qui sait ce qui lui était arrivé... Sa force était admirable. Tout comme Aileen, elle pouvait porter quelqu’un sans même transpirer.
Mylarka me regarda amèrement. Mais comme je ne pouvais pas la porter et ainsi sentir dans mon dos combien elle avait grandi, j’étais aussi déçu qu’elle.
J’avais décidé de respecter notre relation, mais même si l’on disait que l’amitié ne pouvait pas exister entre les hommes et les femmes, cette scène m’avait affecté.
La Verseau d’Argent avait fini ses affaires pour la journée.
J’avais alors éteint les lanternes éclairées par la magie. J’avais également vérifié si quelqu’un avait oublié quelque chose dans le bar, puis j’étais allé laver les assiettes et les verres usagés avec le Seigneur-Démon, et finalement, j’avais arrangé le nécessaire pour le lendemain.
***
Deux jours plus tard, en début d’après-midi, j’avais fini les préparatifs pour la demande de Timis et je l’avais attendue au bar.
Le dragon de feu n’avait toujours pas détruit beaucoup de choses, et nous pourrions dire que les citoyens vivant près de la forêt avaient presque l’interdiction de faire quoi que ce soit vis-à-vis de lui. Il aurait été bon que la menace ne s’aggrave pas, mais le dragon pourrait attaquer les humains s’ils le mettaient en colère, donc l’accès à la forêt était restreint.
Si la saison de reproduction des dragons de feu prenait maintenant fin, ils seraient simplement retournés dans sa région volcanique.
Mais si leur territoire manquait de nourriture, ils s’envolaient vers les hameaux voisins et commençaient à attaquer le bétail. Avant que cela n’arrive, il fallait s’occuper d’eux.
Alors que je pensais à la situation, la clochette avait retenti.
Elle annonça l’arrivée d’un « demandeur ». Dans notre cas, il s’agissait d’une chevalière portant un manteau brun foncé. Le brun était la couleur de mardi. Elle était entrée avec une femme-tigresse, et un homme qui ressemblait à un archer, et qui affichait une expression sérieuse.
En voyant la chevalière portant une armure sous son manteau tout en portant une lance sur son dos, j’avais senti... que quelque chose la concernant ressemblait à Manarina.
Je pouvais sentir sa fierté de la façon dont elle marchait avec sa poitrine gonflée.
Et je ne pouvais pas ne pas admirer la femme-tigresse se tenant près d’elle.
Elle était forte... Sa longue épée avait été faite par une technique de forgeage spéciale venant d’un endroit lointain à l’Est. Le tranchant de cette arme était vraiment au plus haut niveau.
Cela prouvait qu’elle était une « maître-épéiste ».
Ils m’avaient regardé, puis ils s’étaient assis au comptoir, mais ils pensaient que j’étais juste un habitué. La chevalière avait alors fait face à Verlaine.
« Est-ce bien le Verseau d’Argent ? Je suis de la chevalerie du Royaume d’Albein..., » commença-t-elle.
« Mademoiselle. Vous n’avez nullement besoin de vous présenter. Ici, c’est juste un endroit où les gens aiment boire, » répondit Verlaine.
En opposition à Manarina, Timis était trop sérieuse.
Elle avait même essayé de se présenter avant de déclarer les mots-clés. Ce n’était pas comme si c’était un problème, puisque j’avais déjà scellé la porte avec de la magie pour que personne ne puisse entrer.
« Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez commander ? » demanda Verlaine.
« Je voudrais un peu de lait. Sinon, s’il n’y en a pas, je voudrais ce que je peux boire uniquement ici, » demanda Timis.
« Très bien. Le mélange spécial de la maison est-il correct pour vous ? » demanda Verlaine.
« Tout à fait. Mais faites le juste pour moi, s’il vous plaît, » répondit Timis.
Après cela, la chevalière regarda calmement Verlaine.
Quand la barmaid lui fit un sourire, Timis laissa échapper un soupir de soulagement.
« Merci mon dieu ! Après tout, nous sommes au bon endroit, » déclara Timis.
« ... Mademoiselle Timis, nous n’avons pas vraiment besoin de l’aide d’une guilde de banlieue comme celle-ci. Je vais tuer le dragon avec une seule frappe, » déclara la femme-tigresse.
« Je suis d’accord avec toi, Lia. Ce monstre ne serait pas le poids face à nous, » déclara Timis.
Après avoir entendu les commentaires des deux filles, j’avais pensé... que Cody avait vraiment des ennuis.
Timis était une aventurière de Rang-C qui n’était pas assez forte pour tuer un dragon, mais elle était convaincue du contraire.
D’une certaine manière, elle semblait aussi faire confiance à la femme-tigresse.
Elle était en effet une aventurière de Rang-A... mais cela signifiait simplement que son score était d’environ six mille.
Une équipe de six aventuriers de Rang-A pourrait atteindre un score de douze mille s’ils étaient très bien coordonnés. Dans ce cas, tuer un dragon deviendrait faisable.
Mais elle seule n’était nullement assez. Je devinais que l’homme qui n’avait pas encore parlé était un Rang-B.
Tout en les regardant, j’avais pensé à quel point l’ignorance et l’inexpérience étaient des choses effrayantes.
Timis elle-même débordait de confiance en soi, et ils avaient tous l’ambition de réaliser un tel exploit avec leur propre force.
« Mademoiselle Timis, quel genre de relation Mademoiselle Lia et cet homme pourraient-ils avoir avec vous ? » demanda Verlaine.
« Lia et McKinley sont mes gardes. Donc je les ai amenés avec moi aujourd’hui. Y a-t-il un problème avec ça ? » répondit Timis.
« Non, pas du tout. Afin de pouvoir accepter votre demande, nous devons vous demander des informations sur votre groupe. Rien de plus, » répondit Verlaine.
Je n’aimais pas qu’elle amène quelqu’un avec elle, mais j’avais deviné que c’était inévitable en tant que fille de la concubine du Roi. Comme elle était la chef d’une centaine de personnes, elle avait d’autres subordonnés, mais elle ne les apportait pas... Est-ce parce qu’elle ne voulait sacrifier personne ?
Pourtant, je devais admettre que Lia était remarquable. Elle n’était pas simplement à moitié une humaine et un tigre, mais une race complètement différente. Elle avait des oreilles de tigre couvertes de fourrure, mais elle ressemblait à un simple humain dans tout autre aspect. Elle avait environ la vingtaine, elle avait les cheveux courts et dans ses yeux calmes brillait une vive lumière.
Les femmes-tigresses avaient la même force et le corps solide des prédateurs. Son armure de cuir était composée uniquement d’un plastron, d’une pièce qui lui couvrait les hanches et des guêtres. Il s’agissait d’une armure légère pour une avant-garde, mais je devinais que c’était pour ne pas la ralentir.
Elle s’était probablement concentrée sur son agilité et avait favorisé une tactique d’attaque éclair. Infliger le plus de dégâts possible avant de se retirer. Elle avait un cache-œil probablement à cause de son travail de mercenaire avant de devenir la garde du corps de Timis.
Elle avait l’air si talentueuse que je la voulais dans ma guilde.
McKinley avait autour de mon âge, ou peut-être un peu plus vieux.
Bien qu’il n’ait pas enlevé son capuchon, il y avait une sorte d’ombre dans ses yeux.
Il avait une carrure moyenne et de bons muscles, et portait une lourde arbalète sur son dos... c’était donc un arbalétrier. Ses carreaux étaient plus grands que les arbalètes normales et l’arbalète pouvait être utilisée même contre les dragons.
Timis faisait confiance en leurs compétences, mais elle exagérait.
J’avais deviné qu’il s’agissait de la raison pour laquelle elle s’était portée volontaire pour la tâche... Faire confiance à ses compagnons était une bonne chose, mais si elle participait à un groupe comme celui-là, elle ne ferait que les retenir.
« Un collègue de confiance m’a dit que je pouvais trouver des informations ici, c’est pourquoi je suis venue, » déclara Timis. « Je n’ai pas besoin de main-d’œuvre, mais cela ne me gênerais pas de glaner quelques conseils au sujet de comment vaincre un dragon, tant qu’ils sont utiles. »
Ce collègue digne de confiance devait avoir été l’un des subordonnés de confiance de Cody.
Cette jeune chevalière n’avait toujours pas compris que le général de l’armée avait agi pour elle.
« Mademoiselle, vous n’avez pas à vous inquiéter, » répondit Verlaine. « Toutes informations que vous trouverez ici vous seront utiles. Si vous voulez vraiment tuer le dragon, vous devez nous promettre que vous suivrez en détail nos recommandations. »
Verlaine était debout devant elle. Le regard de Lia devint plus tranchant, mais elle garda le silence.
Timis y pensait, mais elle n’était pas assez imprudente pour retourner chez elle les mains vides.
« ... Je dois le tuer par tous les moyens pour répondre aux attentes de ma mère et de mon père, » déclara Timis.
« Ma Dame..., » Lia s’inquiétait sérieusement pour elle.
Normalement, elle aurait dit à Timis que c’était impossible, mais satisfaire le désir de sa Dame était probablement important pour elle.
« Si vous faites ce que nous disons, vous reviendrez vivante et votre victoire sera garantie, » déclara Verlaine. « Vous pouvez accepter après que l’on vous aura expliqué la moitié du plan, mais... »
« Non, si vous parlez sincèrement, je vais accepter tout de suite, » répondit Timis. « J’ai seulement besoin d’écouter... mais l’information a un prix, donc je ne peux pas m’en aller ainsi après ça. Je m’excuse d’avoir été grossière. »
« Il n’est pas nécessaire de le mentionner, » déclara Verlaine. « Mais je suis contente que vous disiez cela. S’il vous plaît, asseyez-vous. Je vais vous apporter des boissons. »
Timis était trop confiante, mais elle était aussi assez posée pour écouter les conseils qui auraient augmenté ses chances de gagner. Si elle suivait le plan, elle allait à coup sûr remporter la victoire.
L’une des attaques de Lia allait frapper le point faible du dragon, et l’arbalète de McKinley aurait rendu tout cela encore plus facile.
Ces deux-là étaient une erreur de calcul fort agréable.
Tout serait réglé en fonction des négociations qui allaient commencer.
J’avais amené le verre à mes lèvres pendant que j’écoutais leur conversation.
Merci pour le chapitre
Merci pour le chapitre 🙂
Merci pour le chapitre.
P.S : résumons les relation de Queue avec l’expérience suivante :
Quelles seraient les réactions des 4 filles si Queue demanderait à chacune d’elle de l’épouser :
Aileen : Pourquoi pas. (suffisamment intéressé pour accepter, mais pas suffisant pour le conquérir ouvertement)
Mylarka : #Insérez la ou les phrases de tsundere de votre choix.# (trop fier pour l’admettre, mais attends depuis déjà trop longtemps et fait comme s’il était déjà fiancé alors bon)
Manarina : Mon rêve se réalise enfin (c’est le prince charmant selon elle alors…)
Verlaine : Enfin ! ( ça fait combien d’années qu’elle travaille dans cette guilde déjà ?)
Si vous , n’êtes pas d’accord, corrigez-moi.