Divas de la Bataille – Tome 1 – Chapitre 3 – Partie 6

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Chapitre 3 : Rêves et désespoir

Partie 6

Le lendemain, Alnoa travaillait dans son bureau comme d’habitude. Pour la plupart des spectateurs, il apparaîtrait comme le même roi diligent que d’habitude.

« Ne se force-t-il pas beaucoup trop ? »

« Tout à fait, il le fait. »

« Oh mon Dieu. Ce n’est pas bon. »

Feena, Lilicia et Cécilia se tenaient derrière la porte légèrement ouverte, regardant à l’intérieur de la pièce où se trouvait Alnoa. Sharon se tenait plus loin dans le couloir, les bras croisés, perdue dans ses pensées.

« Je vais lui remonter le moral avec ça, » rougissant légèrement, Cécilia commença à détacher la ficelle qui liait son chemisier alors qu’elle déclarait ces paroles sur un ton mignon.

« Arrêtez. J’ai lu un jour que répéter la même routine est mauvais. Je vais m’occuper de lui, » Feena roula sa jupe puis elle fit un pas en avant, mais Cécilia l’avait alors saisi par le cou juste avant qu’elle ne puisse ouvrir la porte.

« Oh mon Dieu, Feena. Je veux juste que vous sachiez que voler le travail d’un fonctionnaire du gouvernement est un délit grave à Althos, un délit passible de la peine de mort, » déclara Cécilia.

« C’est bon, ma chère sœur. Je vais le remettre sur pied en un rien de temps. Du moins, une certaine partie de lui, » répliqua Feena.

« Qu’est-ce que c’était que ça !? Je ne m’attendais pas à une telle vulgarité de votre part. Et corrigez-moi si je me trompe, mais je ne me souviens pas d’être devenue votre belle-sœur ! » déclara Cécilia.

Ignorant la prise de Cécilia sur son cou, Feena avait directement regardé dans les yeux de Cécilia.

« Oh, voulez-vous me tester ? » demanda Cécilia, se moquant de Feena.

« Je ne perdrai pas contre vous, » répliqua Feena.

Leurs sourires étaient aussi froids que leurs éclats de glace.

« Excusez-moi, mais pourriez-vous cesser de vous donner en spectacle en vous disputant juste devant sa porte ? » déclara Lilicia.

« Mais qu’est-ce qu’on fait pour Al ? » demanda Cécilia.

Une ombre rouge s’était alors approchée de Cécilia dans la périphérie de sa vision alors qu’elle envisageait ses options.

« Sharon, j’espère que vous n’avez pas l’intention de voler mon travail comme l’a tenté Feena ? » demanda Cécilia.

Sharon se retourna et regarda Cécilia avec une grande tristesse qui emplissait ses yeux. « Désolée, mais je ne suis pas d’humeur aujourd’hui. »

« Le fait d’utiliser ce visage, c’est tricher... D’accord, allez-y, » déclara Feena, répondant à la place de Cécilia. Feena réalisa que Sharon avait quelque chose de sérieux à dire à Alnoa.

« Merci, » répondit doucement Sharon.

Après avoir pris une grande respiration, Sharon avait affiché vers les autres filles un sourire solitaire, puis elle avait fait irruption par la porte, laissant derrière elle son humeur lugubre.

« Al ! Avez-vous un peu de temps à me consacrer ? » demanda Sharon.

Sharon se tenait dans l’entrée de la porte avec un sourire radieux qui illuminait son visage. Cependant, Alnoa l’avait congédiée d’un seul coup d’œil et s’était remis au travail en silence. L’apparition de Sharon faisant irruption proche de lui avait l’habitude de faire qu’Alnoa se met sur le champ à l’abri, mais cette fois il n’avait même pas bronché.

« Donnez-moi au moins une réponse ! » déclara Sharon, sur un ton un peu plus fort.

Sharon avait commencé à hausser la voix en s’approchant du bureau d’Alnoa, mais il avait quand même refusé de quitter son travail des yeux. Mais cela n’avait nullement réussi à dissuader Sharon.

« Je veux vous parler de quelque chose, alors... voudriez-vous sortir avec quelqu’un aujourd’hui ? » demanda Sharon.

« Non, pas particulièrement, » répondit-il sans afficher la moindre émotion.

Alnoa avait rejeté Sharon sans même lui jeter un coup d’œil.

« Allez, pourquoi pas ? On n’a même pas eu l’occasion d’avoir plus de gâteau hier soir comme vous me l’aviez promis ! » répliqua Sharon.

Alnoa s’était raidi comme un piquet quand il entendit le harcèlement de Sharon.

Les autres filles regardaient Sharon de derrière la porte. Elles n’auraient jamais osé évoquer l’incident de la veille, mais Sharon n’était pas comme elles. Elle avait continué son offensive sans se décourager.

« Techniquement, vous n’avez pas tenu votre promesse hier soir ! Mais je vous pardonnerai si vous m’emmenez en ville. Ne vous inquiétez pas, je vous promets que je n’essaierai pas de vous tuer aujourd’hui ! » Sharon avait déclaré cette dernière partie avec un petit rire, mais en ne voyant toujours aucune réaction, elle était devenue sérieuse.

« Al, croyez-vous vraiment que se cacher dans votre chambre changera quelque chose ? Croyez-vous que Jamka va changer d’avis tout seul ? Si vous ne savez pas quoi faire, alors taisez-vous et venez avec moi ! »

Alnoa et les filles avaient été stupéfaits par le discours passionné de Sharon. Elle avait réussi à toucher une corde sensible dans les profondeurs du cœur d’Alnoa.

« D’accord, très bien. De toute façon, j’ai besoin de me changer les idées, » acceptant sa défaite, Alnoa soupira et sourit amèrement, puis se leva de son bureau.

« Oui, c’est l’idée ! Je n’essaierai rien de drôle aujourd’hui, alors vous feriez mieux de me faire passer un bon moment ! » déclara-t-elle.

Sharon avait fait un pas en avant, avait saisi le col d’Alnoa et avait commencé à le traîner vers la porte.

« Allons-y ! » déclara-t-elle, fièrement.

« Hé, attendez ! Je suis toujours en pyjama ! Laissez-moi au moins me changer ! » protesta Alnoa.

Sharon n’avait pas tenu compte de ses plaintes et l’avait traîné comme une mère qui tire son enfant lorsqu’il avait une crise de colère. Et ainsi, ils étaient partis vers la ville.

« Hé, où m’emmenez-vous !? » demanda Alnoa.

Sharon traîna avec un grand plaisir Alnoa jusqu’aux portes du château.

Elle me fait passer pour un idiot.

Il était là, marchant avec sa fiancée potentielle lors d’un rendez-vous, sauf que ce n’était pas avec les mains ou les bras liés comme dans ses rêves, mais avec Sharon le tirant de force par le poignet.

« Là-bas ! » annonça Sharon.

Sharon avait finalement joint leurs bras, prenant Alnoa par surprise. Il lui avait affiché un regard malicieux, qu’elle avait répondu avec un sourire provocateur. Elle était beaucoup plus détendue que d’habitude, même en tenant compte de sa promesse de ne pas essayer d’assassiner Alnoa pour la journée.

Heureusement, elle l’avait laissé se changer avant de quitter le château. Alnoa portait ses vêtements de ville habituels, tandis que Sharon avait emprunté une jolie robe à Lilicia. Tous deux ressemblaient à un couple parfaitement ordinaire alors qu’ils se promenaient les bras liés.

Attendez... N’est-ce pas la première fois que je me promène en ville avec une fille autre que Cécilia ?

Alnoa était devenu agité quand il s’était rendu compte de cela. Un silence gênant était apparu entre eux alors qu’ils marchaient à travers la porte du château. Ce silence s’était maintenu jusqu’à ce qu’ils atteignent la rue principale, après quoi Sharon avait simulé une toux et avait tenté d’entamer une conversation.

« Est-ce que ça va ? » demanda-t-elle.

« O-Oui, je vais bien, » répondit-il.

« Oh, d’accord. »

C’était ainsi que leur conversation s’était terminée.

C’est tellement gênant.

Ils pouvaient se lancer des insultes toute la journée, mais lorsqu’il s’agissait d’une conversation ordinaire, ils étaient complètement perdus. Alnoa s’était creusé la tête pour trouver un moyen de mettre fin à ce silence inconfortable. Mais les rues étaient presque vides, et les plantes au bord de la route n’étaient même pas en fleurs. Il n’y avait rien.

Pourquoi ne puis-je rien trouver à dire !?

Sharon avait marché en se tenant un pas derrière Alnoa. Elle cherchait désespérément un sujet de conversation. Elle avait vu comment Alnoa regardait le ciel et avait remarqué la météo sans nuages, et elle savait ce que cela signifiait. Alnoa s’était éclairci la gorge et était sur le point de déployer son plan directeur lorsque Sharon l’avait interrompu.

« Wooow ! Regardez tous ces magasins ! » s’écria-t-elle.

Le cri de Sharon, ravie, brisa enfin leur silence. Sans être dérangée par la période de gêne précédente, Sharon avait regardé la zone de la place centrale avec admiration. Elle s’amusait vraiment en visitant les curiosités de la ville. Peu d’autres pays pouvaient égaler la variété des magasins, et les sourires y étaient inégalés. La place centrale de si bonne humeur d’Althos était l’une des plus grandes fiertés d’Althos.

« Il y en a tellement ! Nous ne pourrons peut-être même pas tous les visiter aujourd’hui ! » déclara Sharon.

« Attendez, avez-vous l’intention de visiter chacun de ces échoppes !? » demanda Alnoa.

L’excitation de Sharon était contagieuse et Alnoa s’était vraiment amusé.

« Ah ! »

Alnoa avait été frappé par une soudaine réalisation. Bien qu’il ait été tant affecté il y a quelques instants par le départ de Jamka, il avait en quelque sorte tout oubliée, car il avait été emporté par l’enthousiasme de Sharon.

Huh. Suis-je si basique ?

« Par où voulez-vous commencer ? » demanda Sharon.

Je me demande si elle se force à être joyeuse pour que je me sente mieux.

« Hm ? Il y a quelque chose sur mon visage ? » demanda Sharon.

Il s’était surpris à la regarder, mais il avait secoué la tête dans le déni et avait forcé un sourire ironique.

Non, il n’y a aucune chance qu’elle soit aussi observatrice et intelligente.

« Ne venez-vous pas de penser à quelque chose d’incroyablement grossier ? » demanda Sharon alors qu’elle s’était penchée vers lui et avait plissé les yeux.

Alnoa avait désespérément cherché un moyen de s’en sortir, mais n’avait pu trouver qu’une seule solution possible.

« Allons manger quelque chose ! » déclara-t-il.

Le chemin vers le cœur de Sharon est bien son estomac, pensa Alnoa.

« Vous savez, j’ai raté le déjeuner, donc manger au restaurant semble parfait ! Ou bien êtes-vous rassasiée ? » demanda Alnoa.

« ... Ok. Allez, on y va, » répondit Sharon.

Alors qu’elle était embarrassée par sa propre gourmandise, les joues de Sharon rougissaient d’un cramoisi profond.

Alnoa avait continué sur sa proposition. « OK, alors trouvons un bon endroit pour les brochettes ! Je meurs d’envie d’en avoir ! »

Alnoa s’était mis à marcher devant Sharon. Elle avait eu le souffle coupé, se précipitant pour le rattraper afin de s’accrocher à son bras.

« Hm ? Je doute que vous ayez à vous inquiéter de vous perdre dans cette foule. C’est bien si vous traînez un peu dans le coin, » déclara-t-il.

« Euh !? Qu’entendez-vous par là ? Je m’assure juste que vous ne vous perdiez pas ! » Sharon s’était détournée, boudeuse.

« Eh bien, à ce propos, c’est la capitale de mon propre pays, donc..., » commença-t-il.

En fait, peu importe. Évitons les arguments inutiles pour aujourd’hui.

Le nez de Sharon avait soudainement capté l’odeur des délicieuses brochettes, ce qui lui avait fait changer d’humeur en un instant. Elle avait attrapé Alnoa avec plus de force puis elle l’avait tiré jusqu’à la source.

« Al, Al, regardez ! Qu’est-ce qu’ils vendent là-bas ? Et là !? » demanda Sharon.

Avec une brochette dans une main et les vêtements d’Alnoa tenu dans l’autre, Sharon tirait à nouveau Alnoa avec enthousiasme.

« Et voilà, c’est parti pour une journée de détente en ville ! » Alnoa s’était plaint, mais il l’avait fait tout en affichant un véritable sourire.

Sharon l’avait traîné jusqu’à une grande variété de restaurants. Ils ne faisaient pas grand-chose d’autre que marcher et manger, mais il s’amusait quand même. Ils avaient des brochettes, du gâteau éponge, des sandwiches et même de la soupe extra épicée. C’était maintenant la fin de leur frénésie alimentaire. Ils se promenaient dans la ville, appréciant quelques boulettes de pâte.

« Wôw, je suis pleine. C’était super ! » Sharon avait déclaré cela avec un sourire de satisfaction. Elle venait de terminer sa dernière boulette, qui était au moins deux fois plus grande que la normale.

Cela fait longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de me promener dans la ville. Et je crois que je n’ai jamais mangé autant avant aujourd’hui.

Alnoa n’avait pas pu s’empêcher de se détendre un peu en voyant le sourire de Sharon. Sans but précis, ils avaient continué à errer dans la ville tout en digérant toute la nourriture qu’ils avaient mangée.

« Ah, c’était si bien ! » murmura-t-il.

Alnoa trouvait vraiment étrange de voir à quel point ses propres problèmes semblaient insignifiants lorsqu’il regardait le sourire enchanteur de Sharon.

« Hm ? Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Sharon.

« Ah, rien. Je ne vous ai jamais vu sourire comme ça avant, » comme il était d’humeur si détendue, Alnoa avait été tout à fait honnête avec Sharon.

« Euh !? Je souris beaucoup ! Je suis une fille joyeuse ! Franchement..., » répondit-elle.

Prise au dépourvu, Sharon détourna le regard avec des joues rouge vif. Après cela, un silence était tombé sur les deux. Une partie d’Alnoa voulait échapper à cette maladresse, tandis qu’une autre partie souhaitait qu’ils puissent se promener ensemble pour toujours.

« Alors, que devrions-nous faire ensuite ? » Alnoa avait changé de sujet et s’était tourné vers Sharon. « ... Sharon ? »

Mais elle n’était nulle part en vue.

« Où est-elle allée ? » se demanda-t-il.

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