Chapitre 3 : Rêves et désespoir
Partie 5
L’assassin était complètement bloqué. Il avait tenté de parer l’attaque de Sharon, mais elle avait passé à travers ça, cassant son couteau en deux au cours du processus. L’assassin avait essayé de s’échapper à reculons, mais Sharon s’était parfaitement adapté à son mouvement et avait atterri dans son dos.
« Pff ! Si près du but, » lâcha Sharon.
Ayant manqué de peu d’avoir pu porter le coup final, Sharon avait fait claquer sa langue en signe de frustration. Pourtant, il était devenu clair que les Divas avaient un avantage écrasant.
« Arg. Ça ne marchera pas, » déclara l’assassin. Il avait finalement compris qu’il était sérieusement désavantagé. Il leur avait lancé le couteau brisé comme distraction, puis il avait esquivé l’attaque suivante de Feena, et pour finir, il avait tenté de faire une fuite par la fenêtre.
« Non, vous ne pourrez pas ! » cria Alnoa.
Alnoa avait attaqué son agresseur par l’avant pour qu’il ne puisse pas s’échapper, les envoyant tous les deux au sol.
« Pensez-vous vraiment fuir après avoir fait irruption ici et avoir dévasté ma chambre ? Il est vrai que la plupart de ces dégâts ont été faits par les filles... mais quand même ! Je ne vous laisserai pas vous échapper sans un bon coup de pied au derrière ! » déclara Alnoa.
Alnoa s’était placé sur son assassin et avait levé le poing, mais le masque de l’assassin avait été pris sur sa manche ce qui l’avait arraché.
« Quoi !? » s’écria Alnoa.
Le visage de l’assassin avait fait qu’Alnoa s’était figé. Il n’en croyait pas ses yeux.
« Est-ce que c’est une blague..., Jamka ? » demanda Alnoa d’une voix tremblante. Alnoa aurait dû avoir l’avantage, mais sa force l’avait quitté en voyant le visage de son agresseur.
« Ce n’est pas une blague. Je... Je ne peux pas accepter ton rêve. » Les paroles froides de Jamka avaient durement frappé Alnoa.
« Quoi ? Pourquoi ? » demanda Alnoa.
« Pourquoi, demandes-tu !? As-tu une idée de ce qui est arrivé aux esclaves que tu as libérés de Freiya !? Ils n’ont pas d’endroits où vivre ! Ils meurent de faim dans la rue ! Ils ont été forcés de devenir des criminels juste pour pouvoir manger, pour finalement être exécutés par nos gardes ! » cria Jamka.
« Mais, j’étais juste..., » commença Alnoa.
Alnoa ne savait rien des difficultés que les esclaves qu’il avait libérés vivaient régulièrement. Il pensait qu’une fois libérés de leurs chaînes, ils mèneraient tous une vie heureuse. Mais le fait était que ni lui ni Althos n’était assez fort pour sauver les âmes pour qui il s’était battu avant tant de force pour les libérer.
« Tu étais quoi, au juste ? Toi et ton royaume n’avez pas le pouvoir de réaliser ton rêve, » Jamka crachait amèrement chaque mot. Il s’en voulait autant à lui-même qu’à Alnoa. « Même si tu pouvais réaliser tes rêves, que se passerait-il ? Qu’est-ce qui vient ensuite ? Veux-tu traiter tout le monde sur un pied d’égalité ? Veux-tu que les membres de la royauté, la noblesse, les citoyens et les esclaves affranchis soient sur un pied d’égalité ? »
Jamka avait cessé sa lutte physique contre Alnoa, mais ses paroles lui faisaient plus mal que n’importe quelle attaque physique.
« Oui... Je les traiterai tous de la même façon ! » Endurcissant son cœur frappé et répliquant avec passion face au regard de Jamka, Alnoa s’était défendu avec une vigueur renouvelée dans sa voix. Il n’avait aucune base pour sa réclamation, mais être d’accord avec Jamka aurait signifié abandonner son rêve, et c’était ce qu’il ne pouvait pas laisser se produire à n’importe quel prix.
Jamka ne supportait pas de voir les yeux brillants d’Alnoa remplis de détermination. « Cela signifie-t-il que tu épouserais une esclave libérée ? Voudrais-tu épouser ma sœur, Brusch ? »
« Quoi !? » Alnoa avait été surpris par la soudaine question de Jamka.
« Je veux dire, j’aime bien Brusch, vraiment, mais le mariage... ? » répliqua Alnoa.
Malgré deux candidates au mariage, Alnoa ne se voyait pas se marier dans un avenir prévisible.
« Tu n’as jamais pu te résoudre à le faire, n’est-ce pas ? » demanda Jamka.
Jamka avait interprété l’hésitation d’Alnoa comme une hésitation à l’idée d’épouser une esclave.
« Non ! Il ne s’agit pas de savoir si je peux m’y résoudre ou non. À l’heure actuelle, je la considère juste comme une amie, tout comme toi ! »
L’éclat de Jamka vacilla une seconde, mais il retrouva rapidement son sang-froid.
« Tu es juste en train de diluer ton rejet, en lui déclarant la phrase “soyons justes des amis” ! » cria Jamka.
Jamka avait poussé Alnoa avant de se lever.
« Ah ! »
Alnoa s’était écrasé sur Sharon se trouvant derrière lui et était tombé par terre avec elle. Jamka en profita pour se précipiter à nouveau vers la fenêtre, mais il s’arrêta une seconde avant de s’échapper.
« Al, laisse-moi te prévenir. Si tu craches encore tes bêtises la prochaine fois qu’on se croisera, alors..., » Jamka avait disparu dans l’obscurité avant de finir sa phrase. Alnoa n’avait pu apercevoir que le dos de son ami avant son départ.
« Al, on le poursuit ou non ? » demanda Feena. Cependant, ses paroles n’avaient pas réussi à atteindre Alnoa.
« Pourquoi, Jamka... Pourquoi ? » Alnoa avait frappé son poing à plusieurs reprises contre le sol, submergé et déchiré par ses sentiments conflictuels.
Coup de théâtre ! Mais franchement, pourquoi il n’a pas exposé les problèmes de faire l’idiot ?