Divas de la Bataille – Tome 1 – Chapitre 3 – Partie 3

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Chapitre 3 : Rêves et désespoir

Partie 3

« Ah oui, c’est vrai..., » déclara Feena d’un coup.

Alnoa et les Divas savouraient après le déjeuner un dessert constitué d’un gâteau aux fraises, et bien sûr, c’était à la demande de Sharon.

« Quoi ? J’espère que vous n’êtes pas sur le point de recommencer une autre dispute, » répondit Alnoa en tapotant son ventre bien rempli. Venant de sa part, c’était une réponse inhabituelle et brutale.

« J’ai appris quelque chose sur les cristaux, » déclara Feena.

« Oh. Qu’avez-vous découvert ? » demanda Alnoa.

Alnoa avait immédiatement changé son attitude envers elle. Il avait essayé de la presser à répondre en la regardant droit dans les yeux, mais elle avait décidé de maintenir le suspense un peu plus longtemps et de finir son gâteau avant de continuer.

« Merci. C’était bon, » déclara-t-elle après l’avoir fini.

Elle s’essuya gracieusement la bouche avec une serviette et passa ensuite au sujet principal de la conversation. « Les cristaux sont bon marché. Vous pouvez les obtenir n’importe où. Ce qui est intéressant, c’est ce qu’il y a à l’intérieur... »

Feena avait sorti un petit récipient de sa robe et l’avait mis sur la table. À l’intérieur, il y avait une boule rouge, semblable à du cristal.

Est-ce qu’elle cachait ce pot dans son décolleté !?

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Sharon.

Sharon, ayant terminé sa deuxième tranche de gâteau, se leva toute joyeuse et voulut prendre le pot, mais Feena lui donna rapidement une gifle sur la main.

« C’est quoi votre problème ? » demanda Sharon.

La gifle de Feena avait pris Sharon au dépourvu et avait tué sa bonne humeur.

« C’est probablement ce qui transforme les esclaves en monstres. Vous ne devrez pas y toucher sans faire attention, » déclara Feena.

« Quoi ? Alors je deviendrai aussi un monstre si j’y touche ? » demanda Sharon.

« Je ne sais pas encore, » répondit Feena.

L’explication de Feena avait atténué la colère de Sharon. Elle avait été repoussée par l’idée même d’une Diva se transformant en l’un de ces monstres. Sa surprise et son dégoût étaient apparents.

Alnoa pouvait l’imaginer facilement —, Sharon devenant un gorille géant et roux, grimpant sur le sommet de la plus haute tour du château et détruisant l’endroit, le transformant en ruine.

« Ne venez-vous pas d’imaginer quelque chose d’incroyablement grossier ? » demanda Sharon.

« Oh, euh ! Pas du tout ! » s’écria Alnoa.

Quoi ? Les Divas peuvent-elles lire les pensées du Roi-Démon ou un autre truc dans le genre ? Si c’est le cas, adieu mon intimité...

« Alors, Feena, dites-nous en plus sur les cristaux, » afin de faire disparaître le regard acéré de Sharon posé sur lui, Alnoa avait désespérément essayé de remettre la conversation sur la bonne voie. Mais il n’avait pas reçu de réponse.

À la place, Feena avait fixé silencieusement devant Alnoa, tout droit sur le dernier morceau de gâteau aux fraises qui restait.

« Vous plairait-il de l’avoir ? » demanda Alnoa.

Feena avait alors dégluti de manière audible.

« Alors, vous l’aurez plus tard, » annonça Alnoa.

Cette fois, elle avait doucement secoué la tête.

« Ne voulez-vous pas continuer tant que vous ne l’avez pas ? » demanda Alnoa.

Une autre forte déglutition pouvait être entendue venant d’elle.

Vous êtes aussi diabolique que Sharon !

Il avait affiché un regard mécontent, mais elle n’avait pas réagi.

« Eh bien, d’accord. Vous pouvez l’avoir si vous le... Hein ? Qu’est-ce qu’il y a ? » commença Alnoa.

Alnoa avait commencé à faire glisser le gâteau vers elle, mais Feena l’avait arrêté.

« Nourrissez-moi, » demanda Feena.

« Excusez-moi ? » demanda-t-il, pensant ne pas avoir compris.

Elle avait fermé les yeux et avait ouvert la bouche. Même si Alnoa voulait résister, les expériences du passé lui avaient appris qu’il valait mieux qu’il joue le jeu. Il pouvait faire tout ce qu’il voulait, il perdrait quand même à la fin.

« D’accord, mais vous devez d’abord tout nous dire, » déclara-t-il.

À la place de résister, il avait décidé d’utiliser le gâteau comme monnaie d’échange. Bien sûr, il ne pensait pas qu’une simple part de gâteau avait une telle valeur.

« Laissez-moi y réfléchir ! » déclara Feena.

Feena avait pris un moment pour examiner sérieusement la proposition. Elle avait regardé entre la main d’Alnoa et son visage, comme un chiot dont le maître lui avait dit d’attendre.

« Marché conclu, » annonça-t-elle.

Oui ! J’ai gagné !

Son destin inévitable n’avait été que retardé, donc ce n’était pas un triomphe total, mais même une victoire mineure avait suffi à rendre Alnoa heureux.

« Le cristal est enchanté de trois propriétés magiques : l’amélioration physique, l’illusion et la métamorphose. J’appelle ça un cristal magique, » Feena commença immédiatement son explication.

Alnoa avait été tenté de faire des remarques sur sa convention de nommage peu imaginative, mais c’était un sujet sérieux, alors il avait décidé de se taire.

Feena avait continué l’explication. « Ce n’est qu’une hypothèse, mais je pense que les cristaux magiques sont utilisés pour transformer leur utilisateur sur la base de ce qu’ils s’imaginent comme étant la chose la plus forte ou la plus effrayante. »

Alnoa se souvenait parfaitement des abominations. Elles avaient certainement ressemblé à des créatures tirées d’un livre d’images.

« Oh mon Dieu. Je n’avais jamais vu une telle magie auparavant, » ajoute Cécilia.

« Moi non plus. J’aurai besoin de l’étudier davantage pour la comprendre pleinement, » déclara Feena.

Les deux Divas, expertes respectivement en magie de guérison et de destruction, avaient incliné la tête avec surprise.

« Je vois. Feena, continuez vos recherches. Brusch devrait être de retour dans un jour ou deux. On pourrait aussi apprendre quelque chose d’elle, » déclara Alnoa.

Sentant qu’ils n’iraient pas plus loin ce jour-là, Alnoa avait mis fin à la discussion.

Je me demande pourquoi Jamka n’est pas encore venu me voir avec son barrage habituel de plaintes.

Feena avait pris de manière décontractée le pot contenant le catalyseur pouvant transformer quelqu’un en monstre et elle l’avait remis dans sa robe.

« Oh mon Dieu. N’est-ce pas dangereux ? Est-ce qu’un simple pot suffit pour tenir ça ? » demanda Cécilia, interrompant les pensées d’Alnoa.

« Ne vous inquiétez pas. J’ai jeté un sort de protection sur le récipient, » Feena avait un peu gonflé sa poitrine. Elle était très confiante dans son sort.

« Attendez un peu ! Si vous avez jeté de la magie de protection dessus, alors pourquoi m’avez-vous giflé les mains plus tôt !? » Sharon protestait contre Feena.

« Je ne voulais pas que vous casiez le récipient avec votre force de gorille, » répondit Feena.

« Faites gaffe à ce que vous dites ! » cria Sharon.

Comme d’habitude, Sharon avait immédiatement perdu son sang-froid et était sur le point de commencer un autre combat. Elle avait jeté un coup d’œil rapide à Alnoa et avait souri.

« Je t’ai à moi maintenant ! » cria Sharon.

« Ah ! » s’écria Feena.

D’un seul geste, Sharon avait attrapé la tranche de gâteau devant Alnoa et l’avait fourré d’un coup dans sa bouche.

« Hahahah ! Voilshà ce que voushs récoltshez pour vous battrshe contre moish ! » déclara Sharon, la bouche pleine.

« Non ! Mon précieux gâteau ! Je voulais tant mon moment d’amour avec Alnoa ! » déclara Feena.

Feena était découragée, mais elle avait refusé de céder, et cela même face à Sharon qui était en train de manger le gâteau qu’elle voulait tant.

« Il est temps d’exterminer l’espèce des Gorilles Rouges de Freiyan une fois pour toutes, » déclara Feena.

Attendez, y a-t-il des animaux comme ça à Freiya ? Je suis presque sûr qu’il n’y a pas...

Feena avait concentré son énergie magique, créant une aura bien visible autour d’elle.

« Oh, amenez-vous ! Réglons ça ici ! » déclara Sharon. Puis elle essuya la crème de son visage et avait ensuite attrapé l’épée se trouvant derrière son dos.

« Ça a l’air vraiment mauvais. Oubliez la chambre, elle pourrait détruire tout le château avec autant de magie ! » déclara Alnoa qui analysait la situation.

« Oh mon Dieu. Ce ne serait pas bon, » répliqua Cécilia sur un ton indifférent.

« Pourquoi tu ne prends pas ça au sérieux, Cécilia !? » demanda Alnoa.

Au milieu de cette situation qui mettait sa vie en danger, Cécilia avait fait signe à Lilicia avec ses yeux.

« Excusez-moi pour le retard. J’ai apporté plus de gâteau, » annonça Lilicia.

Une deuxième fournée de gâteau était arrivée, apportant ainsi une période de silence mortel. La soif de sang des Divas s’était lentement dissipée.

« Puis-je vous demander de faire moins de bruit ? Je suis ravie de vous voir profiter de l’heure du déjeuner, mais vous dérangez les autres, » déclara Lilicia.

« Moi aussi ? Je n’ai rien fait ! » déclara Alnoa.

« Bien sûr que oui. Ces deux dames sont vos candidates au mariage, donc vous partagez la responsabilité, » annonça froidement Lilicia.

Lilicia avait abattu Alnoa sans un instant de retard. Les trois individus retournèrent tranquillement à leurs sièges et commencèrent à manger leur gâteau.

Au moins, je n’ai plus à nourrir Feena, n’est-ce pas ?

« Oh, Mademoiselle Sharon. Une lettre pour vous est arrivée de Freiya, » déclara Lilicia.

Après s’être assurée que tout le monde s’était bien installé, Lilicia avait remis une lettre à Sharon. Le parchemin avait été scellé avec un timbre rouge. Il était évident au premier coup d’œil qu’il s’agissait d’une lettre de grande classe.

« Oh. Merci, » déclara Sharon.

Suis-je en train d’imaginer des choses, ou avait-elle l’air triste un instant ?

Sharon était revenue à son expression habituelle, s’était penchée en arrière sur sa chaise et avait lu la lettre.

« Merci beaucoup pour le repas, c’était splendide. Désolée, mais je dois retourner dans ma chambre, » avec son visage drainé de toute couleur, Sharon avait relu la lettre, puis elle se leva aussitôt.

« Oh mon Dieu. Sharon, vous n’avez pas fini votre dessert. Ça ne vous ressemble pas, » déclara Cécilia.

« Êtes-vous peut-être rassasiée ? » demanda Alnoa.

Sharon avait quitté la salle sans répondre à leurs commentaires.

Alnoa n’y pensait pas beaucoup. Il n’avait aucune idée de la tempête que la lettre prédisait.

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Un commentaire :

  1. Dominique Ringuet

    Merci pour le chapitre !

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