Chapitre 3 : La bataille de Horn
Partie 8
Horn avait utilisé Babalon pour vérifier la salle des clefs. Apparemment, elles pourraient encore communiquer si Horn était à cinq mètres du Saint Graal. Horn pensait qu’il était extrêmement utile pour les donjons et les explorations intérieures. C’est peut-être ce qu’on devrait attendre d’une déesse de la bataille.
« Bon, j’ai vérifié pour toi. Mais pour info, personne ne m’a jamais autant bousculé, compris ? »
« J’en suis vraiment reconnaissante…, » répondit Horn en chuchotant. Seule Horn pouvait entendre la voix de Babalon, mais devait répondre doucement pour qu’elle ne soit pas entendue.
« Alors, tu veux savoir ce que j’ai trouvé ? C’est ce que tu veux ? Hein ? Hehehehe… Je te tiens au courant si tu enlèves ta culotte ! »
Horn plaça sans un mot sa main loin de la fenêtre, pendant que le Saint-Graal se tenait dans le vide de la nuit, suspendu à sa main.
« Eeeeeeeeeeeeeee ~ Je plaisantais, je plaisantais ! Tu es si ingrate, mon Dieu ! »
« Eh bien ? »
« Il est là ! Ce Paladin, Grun, il est assis là et lit un livre ! »
« D’accord, » déclara Horn.
Horn avait accroché le Saint Graal à sa ceinture.
« Je n’arrive pas à croire que tu traites la grande maîtresse Babalon comme ça… T’es une fille effrayante, tu sais ça !? »
« Tais-toi un peu, » déclara Horn.
Horn avait mis toute sa concentration à étouffer ses pas. Elle était passée de l’autre côté de la porte vers la salle des clefs et s’était déplacée vers l’avant. Le couloir de l’autre côté était fait de briques de pierre, comme un donjon.
— Il n’y a personne ici ?
Elle s’attendait à voir des gardes, mais il n’y avait personne. Peut-être était-ce parce qu’il était si tard la nuit ?
Un certain nombre de portes remplissaient le couloir. Si Gatreth ne lui avait pas dit plus tôt, elle n’aurait pas su où les trouver. Selon lui, Diablo et les autres étaient dans le treizième confessionnal, mais elle ne savait toujours pas où était Lumachina. Les Masques Blancs lui avaient dit que Lumachina était dans une autre pièce… mais elle devait y penser plus tard.
En vérifiant les numéros sur chaque porte, Horn s’était dirigée plus loin dans le couloir.
« Le voilà ! Le voilà ! » murmura Horn.
« Woohoo. »
C’était une grande porte en fer, impropre à l’image d’un confessionnal, avec une grande plaque qui disait « 013 ».
« Patron, vous êtes là !? » Horn l’avait dit dans un murmure rauque, courant vers la porte.
Aucune réponse ne vint.
Elle avait essayé de frapper à la porte.
Silence.
— A-t-il menti sur le fait qu’ils étaient dans le treizième confessionnal… ?
Gatreth ne lui avait pas semblé être quelqu’un d’assez intelligent pour mentir si bien, mais…
Il y avait tant de portes. Horn ne pensait pas qu’il était possible de vérifier chaque pièce sans alerter le Paladin dans la pièce des clefs. Elle sentait qu’elle transpirait à cause du suspense.
« Patron ! » murmura Horn.
« … Est-ce toi, Horn ? »
La voix de Rem venait de l’autre côté de la porte de fer.
« Ah ! Ouais, c’est moi ! » répondit Horn.
« … Impossible… Comment es-tu venue jusqu’ici ? T’ont-ils capturée ? » demanda Ren,
« Beaucoup de choses se sont passées…, » déclara Horn.
Elle pouvait entendre les autres parler de l’intérieur.
« Quoi !? Horn est dehors !? »
« Wôw ! Elle est venue nous sauver ? »
C’était les voix de Diablo et Shera.
Horn avait regardé dans le trousseau de clefs à la recherche de la clef marquée « 013. »
« Donnez-moi juste une seconde. Je vais ouvrir cette porte et on pourra s’enfuir ! » déclara Horn.
Elle avait inséré la clef en plomb dans le trou de serrure, mais elle avait entendu la voix d’un enfant derrière elle.
« Le Tome d’Hélèna, Chapitre Trois, Quatrième Passage — “Les Griffes impitoyables”. »
Horn avait rapidement tourné sa tête, se retrouvant face à face avec un tigre noir massif qui remplissait tout son champ de vision.
« Aaah ! » cria Horn.
Horn avait esquivé, se tortillant le corps sur le côté. Elle avait basculé, avec le monde tournant rapidement comme si une onde de choc avait fait sortir tout l’air de ses poumons. Avant même qu’elle ait pu comprendre ce qui s’était passé, Horn s’était écrasée sur le sol, appuyée contre un mur au bord du couloir.
Elle ne sentait plus sa main gauche.
« Ah…, » gémit Horn.
Tournant son regard vers sa gauche, son bras avait été profondément déchiqueté.
« Aaah ! » cria Horn.
Son sang chaud coulait sur le sol, goutte à goutte.
« Tien bon, Horn ! » Même Babalon — avec son attitude désinvolte habituelle — semblait terriblement alarmée.
Horn s’en était parfaitement bien rendu compte : La façon dont elle saignait était fatale.
« Uuuugh… »
C’est en voyant la quantité de sang qu’elle avait déjà perdu, plus que les dommages causés à son corps, que Horn avait vraiment été prise de panique.
« Suis… — je... en train de mourir… ? » demanda Horn.
Elle pouvait entendre le bruit des bottes qui marchaient vers elle depuis le couloir.
« Bien sûr que tu l’es. Je t’ai attaquée avec l’intention de te tuer, » déclara Grun.
C’était Grun. Il paraissait encore jeune, comme c’était le cas pour tous les Marcheurs des Herbes, mais il portait maintenant son armure bleue, une épée gainée à la taille. Il portait encore ses lunettes et ses yeux étaient fixés sur le livre dans ses mains.
« Donc tu as après tout faussé compagnie à Gatreth. Je suppose que c’est logique. Il a toujours eu des cailloux pour cerveau, » déclara Grun.
« Uuuu... »
« Essaie de ne pas me détester pour ça. Je n’ai rien contre toi, mais les ordres de Vishos sont clairs…, » déclara Grun.
« Vi... shos..., » balbutia Horn.
Horn avait finalement réalisé à quel point l’ennemi avec lequel elle s’était battue était redoutable. Elle n’avait pas regretté d’avoir agi pour aider ses amis, mais… avait-elle surestimé la force qu’elle avait acquise en montant de niveau ? Qu’est-ce qui lui avait fait croire qu’il était une bonne idée de défier des Paladins aussi forts ?
Ses yeux s’étaient remplis de larmes, embuant son champ de vision.
« Cette puanteur de sang… ton saignement est assez sévère, » fit remarquer Grun, ne quittant jamais son livre de ses yeux. « Avec des blessures aussi profondes, tu ne tiendras pas longtemps. Je vais mettre fin à tes souffrances. »
« Eeek !? »
« Le Tome d’Hélèna, Chapitre Quatre, Deuxième Passage — “Le Canidé affamé”… »
Un loup noir était apparu de l’intérieur de son livre. En même temps — .
Une voix s’était fait entendre depuis derrière la porte « 013 ».
« Flétris-toi ! “Dernière Pousse” ! »
C’était l’une des incantations de Diablo.
La porte en fer était soudainement passée à la couleur brune, les fissures traversant rapidement le mur de pierre. La porte s’était fragilisée et avait reçu un coup de pied de l’intérieur, se brisant lorsqu’elle s’était écrasée contre le plancher.
Diablo était sorti de là.
« Je ne te laisserai plus jamais faire de mal à mes possessions… petit Paladin ! » déclara Diablo.
Grun leva le regard de son livre pour la première fois, poussant ses lunettes vers le haut avec son majeur.
« Qui crois-tu appeler un petit ? Sache que j’aurai 60 ans cette année. Puisque tu as l’air si déterminé à quitter ta cellule, que dirais-tu si je t’envoyais vraiment en enfer ? » demanda Grun.
Merci pour le travail.