Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 9 – Chapitre 8 – Partie 11

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Chapitre 8 : Mon chéri

Partie 11

Une alarme retentit à plusieurs reprises tandis que Wridra descendait vers le sol. Le ciel bleu avait disparu et tout ce qui l’entourait était devenu sombre. Elle examina l’armature fumante de Kalina et dit : « Hum, il a dû me localiser à l’aide de particules magiques. Bien joué, je dois l’admettre. »

« Je crains de ne pas comprendre. — Et comment a-t-il pu réduire une telle distance instantanément ? » demanda Kalina. Elle analysait la situation, mais ne parvenait pas à comprendre.

L’Arkdragon s’accroupit et ramassa une poignée de sable qu’elle éparpilla lentement tout en parlant. « Je présume que c’est ce qui s’est passé : d’innombrables particules magiques ont été créées dans l’air. Ma balle est entrée en contact avec elles, l’avertissant de l’angle de mon attaque et lui permettant de déterminer ma position à travers le terrain. »

Kalina resta silencieuse. Trouver son emplacement plus rapidement qu’une balle dépassant la vitesse du son était inouï. C’était impossible. Mais il les avait déjoués d’une manière ou d’une autre, alors elle ne pouvait rien dire.

Wridra pointa du doigt l’horizon. Là-bas, le Dragon de la Providence blessé pulvérisait une copieuse quantité de sang dans l’air.

« Regarde, il est blessé », dit-elle. « Il a dû laisser son corps principal comme leurre, puis lancer la brume divine sur l’un de ses noyaux de dragon pour s’approcher de nous. »

« Il a donc utilisé cette technique étrange qui lui permet de modifier librement son existence… Cela lui permettrait en effet de voyager à travers le sol, mais j’ai du mal à croire qu’une telle chose soit possible », répondit Kalina.

Wridra acquiesça, car elle savait qu’elle avait déjà perdu contre lui par le passé. Il avait utilisé une attaque à distance inhabituelle pour réduire sa force vitale, puis l’avait surpassée en puissance de feu. Elle ne pouvait cependant pas se permettre de perdre cette fois-ci. Les dragons étaient considérés comme neutres dans les affaires du monde. Si le Dragon de la Providence se rangeait du côté des démons, l’équilibre du monde basculerait. Si une telle chose se produisait, Wridra ne pourrait plus passer de temps avec Kitase et Mariabelle. Elle détestait cette idée, même si elle ne savait pas exactement pourquoi.

Elle gagnerait donc. Elle surmonterait cette épreuve, vaincrait l’ennemi et profiterait de ses vacances au Japon. Kitase et Mariabelle loueraient ses efforts, même si elle n’avait pas besoin de leurs louanges.

Puis, Wridra se redressa dans sa robe en lambeaux, déterminée à sortir victorieuse. Elle devait réfléchir à la marche à suivre. Elle ne pouvait plus frapper sa cible de loin et elle avait déjà révélé son arme secrète, l’un de ses atouts.

Une idée lui traversa l’esprit. « Je vais lui tirer dessus à longue distance et l’attirer ici. »

« Attention, Maître. C’est une proposition dangereuse. Vous feriez l’objet de représailles encore plus sévères. Même si vous l’attiriez ici, il ne s’agirait que de l’un de ses nombreux noyaux de dragon. »

Wridra acquiesça tout de même. Ce serait un geste très risqué qui pourrait la conduire à devoir le combattre à bout portant. Elle acquiesça à nouveau et Kalina se résolut à se battre aux côtés de son maître.

L’Arkdragon fixa l’appareil enfoui dans le sable et commença à charger des balles de matière magique pure.

 

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Un cylindre s’abattit sur les dunes, suivi de gigantesques bouffées de fumée blanche, sous des nuages sombres. Le canon avait fondu, ne pouvant pas supporter la chaleur des tirs consécutifs. Wridra avait apporté un canon de remplacement en manipulant l’espace, puis l’avait démonté et installé rapidement. Son esprit s’emballa tout au long du processus, mais ses yeux affichaient une sérénité certaine.

L’Arkdragon pouvait échanger ses compétences à volonté. Comme elle pouvait les changer pour s’adapter à n’importe quelle situation, elle prenait un avantage certain au combat, surtout lorsqu’elle apprenait à connaître la nature de son adversaire. En revanche, elle était désavantagée face à ceux qui possédaient des capacités très spécialisées, comme le Dragon de la Providence. Son ennemi la surclassait en termes de puissance de feu. De plus, Wridra était très vulnérable si l’adversaire déjouait ses plans et ses contre-mesures par des coups inattendus. Lavos le savait, c’est pourquoi il restait constamment calme.

Quoi qu’il en soit, elle considérait son adversaire comme tout aussi vulnérable si les choses se déroulaient de façon inattendue. Et Wridra devait admettre qu’elle prenait plaisir à cette situation. Elle était si près de le voir humilié, le visage plaqué contre le sol. Ses lèvres se retroussèrent en un sourire et son armure en forme de robe, sa marque de fabrique, s’évanouit dans le flou. Elle avait jugé la défense physique et le tir automatique inutiles pour la prochaine bataille.

Un corset brodé de roses noires apparut sur son corps, ainsi qu’une jarretière autour de ses jambes nues. Elle se pencha en arrière et ses longs cheveux noirs et brillants se déployèrent dans son dos.

Même si cette tenue était inhabituelle dans les dunes, Kalina trouvait l’apparence de Wridra étrangement séduisante. Peut-être était-ce parce que Wridra semblait plus à un dragon que d’habitude, avec des écailles recouvrant ses orteils et sa taille, et une corne qui ressemblait à un ornement de cheveux. Il y avait une lueur violette dans les yeux de l’Arkdragon qui enivrait Kalina. Une élégance et une puissance indéniables se dégageaient de sa personne, ainsi qu’une passion brûlante au plus profond d’elle-même. Wridra était déterminée à remporter la victoire, quitte à tout donner. Elle faisait face à un adversaire écrasant, mais elle ne voulait rien de plus que lui faire comprendre sa supériorité et l’écraser.

Le mot « évolution » désignait le fait que les organismes se transforment progressivement et renaissent de diverses manières. À cet instant, Kalina subissait une transformation similaire. Elle transforma son armature pour soutenir son maître, acquérant ainsi vitesse, grâce et résistance aux chocs et à la folie. Son armure grinça en changeant de forme, et l’Arkdragon lui jeta un coup d’œil.

Kalina sursauta en le réalisant, se sentant honteuse d’avoir agi sans avoir obtenu l’autorisation de son maître. « Je m’excuse, Maître. C’était arrogant de ma part de vouloir vous protéger. »

En réponse, la main de Wridra caressa doucement son ossature.

« Il n’y a pas lieu de s’excuser. Je n’ai aucune raison de te gronder, car tu n’as agi que pour mon bien », remarqua Wridra, les yeux pleins de compassion. « Hmm, il semblerait que tu aies le potentiel pour atteindre la forme que tu recherches. »

Wridra toucha Kalina du bout du doigt et fut surprise de sentir la chaleur grandir à l’intérieur de l’appareil. Kalina n’était pas une forme de vie individuelle, mais un objet créé par son maître. Elle ne pouvait donc pas ressentir ses propres émotions. Pourtant, elle était si émue qu’elle avait l’impression de pouvoir pleurer. Un torrent d’émotions montait en elle, si intense et si chaleureux qu’elle avait envie de se serrer le cœur.

Quelle est cette émotion ? Elle se sentait comme un œuf dont on aurait ôté la coquille. Le monde autour d’elle brillait de mille feux et sa mère biologique, l’Arkdragon, l’observait en attendant. Sa cellule frémit en sentant le souffle de Wridra et ses ailes se replièrent à la verticale. Kalina avait facilement atteint la forme qu’elle était censée avoir et qu’elle souhaitait avoir. Quel était donc ce pouvoir ?

« Je t’accorderai cette compétence, Progrès. Lève-toi contre notre ennemi avec tout ce que tu as ! »

« Oui, maître ! » s’exclama Kalina.

La voix de son maître et le pouvoir qui lui était accordé lui envoyèrent une vague de plaisir indescriptible. Le miracle d’avoir atteint son but et de pouvoir servir un maître aussi fort et beau lui procurait une sensation d’évolution vertigineuse. Alors que sa joie montait en crescendo, elle acquit de nouvelles compétences :

– Obtention d’une barrière contre les dommages physiques;

– Obtention d’une barrière contre les dégâts mentaux.

« Bien reçu, je procède à la mise à niveau. Demande d’infusion de matière magique comme source d’énergie — approuvée. Mise en œuvre du mécanisme de raffinement pour une plus grande pureté — terminée. Début du développement de la barrière multicouche — terminé. Nous l’appellerons “barrière multicouche”. Demande de capacités de réfraction — approuvée, début de l’amélioration », dit Kalina.

Alors que l’appareil subissait une rafale de changements, Wridra sourit et s’en éloigna, le sable fin crissant sous chacun de ses pas. Lorsqu’elle se retourna, la barrière multicouche était en cours de déploiement à titre de test. L’Arkdragon s’était à nouveau retourné pour fixer le Dragon de la Providence qui planait le long de l’horizon.

« Haha, haha, tu t’es moqué de moi parce que je libère la puissance de mon propre corps. Maintenant, voici ma réponse. Un accueil chaleureux t’attend », dit-elle, affichant un beau sourire intense.

 

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Wridra souleva le Magigun, long de trois mètres, ce qui le rendait bien plus imposant qu’elle. Des craquements se firent entendre tandis que des écailles se développaient sur ses doigts lorsqu’elle tenait l’arme.

Ses bottes s’insérèrent dans une plate-forme avec un lourd claquement métallique. Le sol sablonneux ne pouvant pas absorber suffisamment le choc, Wridra avait partiellement enterré Kalina dans le sable et l’utilisait comme plate-forme. Elle était désormais bien plus stable et elle était convaincue que c’était la bonne façon de tirer avec le Magigun. De plus, elle avait encore amélioré son plan.

« Je devrais pouvoir tirer en une succession rapide maintenant », remarqua-t-elle.

« S’il vous plaît, utilisez votre pouvoir à votre guise, Maître », dit Kalina.

Wridra fit un geste, jetant un coup d’œil sur le côté pour trouver le Magigun. Un peu plus loin se trouvaient plusieurs interrupteurs pour les bombes à détonation à distance. Elle prit une profonde inspiration pour contenir son impatience.

« Passons maintenant à la confirmation finale », dit-elle. « Après avoir tiré avec mon arme, Lavos réduira immédiatement la distance pour attaquer. Tu déploieras une barrière pour parer à sa contre-attaque. Pendant ce temps, je lui montrerai toute la puissance de feu dont je dispose. »

« Sachez qu’à en juger par la différence entre nos niveaux de puissance, je ne peux le retenir que huit secondes. »

« Cela suffira. Ensuite, j’utiliserai les compétences que j’ai acquises au Japon. La préparation prendra un peu de temps, mais cela devrait fonctionner tant qu’il reste ici. »

Elle regarda dans son viseur pour confirmer que le Dragon de la Providence planait toujours, tandis que la matière magique s’éparpillait tout autour de lui. Il savait que l’Arkdragon ne fuirait pas; il attendait donc la prochaine attaque.

Pendant que Wridra observait l’ennemi, Kalina prit la parole sur un ton différent : « Le Japon… Le pays de ma naissance. J’aimerais visiter ce pays un jour. »

« Haha, haha, alors tu dois d’abord apprendre l’art de dormir. Si je me souviens bien, il y a un spectacle aérien au Japon. Si tu reprends la forme de mes ailes… Mais c’est une discussion pour une autre fois. »

Si Kitase avait été là, il lui aurait probablement lancé un regard suppliant. Personne, dans le Japon moderne, ne possédait une puissance de feu aussi incroyable, et Kalina se démarquait tellement qu’elle rendait l’elfe invisible en comparaison. Wridra gloussa brièvement en imaginant son visage horrifié, mais endormi, puis se pinça les lèvres.

Sa cible était le Dragon de la Providence, qui planait à portée de son attaque maximale. Trois balles attendaient dans le chargeur qu’elle avait rapidement fabriqué, et elle en chargea une dans la chambre.

La respiration de Wridra semblait étrangement lointaine. Des nuages sombres se profilaient au-dessus de sa tête, le vent soufflait violemment, soulevant le sable comme des rideaux gonflés et faisant danser ses cheveux. Elle s’accroupit à quatre pattes sur l’appareil, sentant son cœur s’accélérer.

Elle voulait lui tirer dessus. Le vaincre. Le tuer. Elle voulait lui enfoncer de force le fer brûlant dans la gorge de celui qui lui avait infligé une telle indignité par le passé. Elle voulait le punir d’avoir emprunté le mauvais chemin alors qu’il était un dragon. Cette pensée transforma son visage en un sourire féroce.

« Meurs, mon chéri. »

Les crocs dressés et la poitrine gonflée, l’Arkdragon appuya sur la gâchette.

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