Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 9 – Chapitre 7 – Partie 1

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Chapitre 7 : À la bibliothèque universitaire

Partie 1

Je m’étais brossé les dents à côté de l’adorable mademoiselle elfe, et elle me jeta un coup d’œil à travers le miroir. Elle cligna des yeux, ses yeux violets étaient comme des pierres précieuses étincelantes sous le soleil du matin. Ses cheveux étaient blancs comme du coton et sa peau jeune était radieuse. Elle portait un pyjama avec un motif de mouton qui comprenait de mignonnes petites cornes bouclées sur sa tête.

Après s’être rincé la bouche avec un peu d’eau, elle l’essuya avec une serviette. Ses yeux de couleurs de l’améthyste avaient alors rencontré les miens directement et non plus cette fois-ci à travers le miroir.

« Les matins sont de plus en plus froids, » déclara Marie. « Qu’est-ce que vous utilisez pour rester au chaud dans ce monde ? Je n’ai pas vu de cheminée sur les maisons d’ici. »

Je m’étais rincé la bouche, je m’étais essuyé avec la serviette qu’elle m’avait tendue et je m’étais tourné vers elle pour lui répondre.

« En général, on utilise la climatisation ou des chauffages au gaz en ville. Tu peux trouver des cheminées dans les régions plus froides comme Aomori. Oh, dans la région, il fera plus froid que là où tu as grandi. »

« Oh, ça a l’air terrible. Je n’aime vraiment pas le froid. Chaque fois que quelqu’un monopolisait la place devant la cheminée, j’ai toujours pensé à le déplacer », dit-elle en fronçant les sourcils, ce qui me fit rire.

La forêt où elle et sa tribu elfique vivaient possédait un climat très doux. Il n’y neigeait que légèrement, voire pas du tout, et elle ne supportait pas bien le froid ou la chaleur extrêmes parce qu’elle était tellement habituée à cet environnement confortable. Pour être honnête, j’aimais bien qu’elle se plaigne comme ça, alors je m’étais contenté de glousser en quittant les toilettes.

Marie me suivait tout en tenant ma manche à la main, évoquant un sujet au hasard après l’autre. En y réfléchissant, je n’aimais pas seulement quand elle se plaignait, j’aimais aussi parler avec elle en général. Elle était de meilleure humeur que d’habitude parce que c’était mon jour de congé, et c’était également mon cas.

Nous étions retournés dans notre chambre pour trouver une femme qui étalait le journal. Elle nous jeta un coup d’œil pendant que Marie et moi bavardions, ses longs cheveux noirs attachés derrière sa tête. Mais elle n’avait rien dit et était simplement retournée à son journal, comme si elle était habituée au bruit que nous faisions. La femme avait acquis un certain intérêt à porter des lunettes, peut-être parce que je lui avais dit qu’elle avait l’air intelligente avec la dernière fois. Combinée à la longue jupe, elle avait presque l’air d’une autre personne.

Habituellement paresseuse sous sa forme de chat, elle profitait pourtant aujourd’hui du soleil matinal avec une tasse de café bien arrosée de lait. D’après elle, elle était venue au Japon pour la première fois depuis longtemps, car il y avait quelque chose qu’elle voulait étudier.

 

 

« Bonjour, Wridra. As-tu déjà dessaoulé ? » avais-je demandé.

« Haha, haha, je peux me dégriser quand je le souhaite. Chaque fois que je suis en état d’ébriété, c’est parce que j’ai choisi de l’être. »

Wridra avait une grande tolérance non seulement à l’alcool, mais aussi au froid. Sa tenue laissait le haut de ses bras nus, alors que l’on s’acheminait déjà vers l’hiver. Ses clavicules apparentes et son nez lisse et galbé la faisaient ressembler à un mannequin. Elle n’aimait pas se maquiller et n’utilisait que du rouge à lèvres ou se faisait tout au plus une manucure.

Elle me tendit sa tasse vide et je l’acceptai en douceur sans y penser, peut-être à cause de mon temps de travail au manoir. C’était presque comme si j’étais son serviteur, mais j’avais haussé les épaules et je m’étais dirigé vers la cuisine pour préparer du thé.

Si Marie était de si bonne humeur, c’était en partie grâce à la présence de son amie Wridra. La jeune fille elfe s’était approchée d’un pas sautillant et s’était assise à côté de moi, les yeux pleins de joie.

« Est-ce que tu as froid quand tu es un chat, Wridra ? » demanda Marie. « Crois-tu qu’on devrait acheter une chaufferette ? »

« Un futon moelleux et un peu de chaleur seraient les bienvenus, même si le froid ne me dérange pas trop. Contrairement à une certaine elfe qui ne supporte pas un peu de froid », répondit Wridra avec un sourire taquin.

Marie gonfla un peu les joues et parla : « Ce n’est pas juste ! Tu ne peux pas me comparer à un chat recouvert d’une fourrure chaude et duveteuse. Je n’aime peut-être pas le froid, mais c’est aussi le cas de tous ceux qui m’entourent. »

« Alors tu devrais demander à cet homme de t’acheter des vêtements chauds », suggéra Wridra. « Porte quelque chose qui te couvre jusqu’au cou. Même les vents froids ne devraient pas te gêner. Celui-là a la peau dure quand il s’agit du froid, alors n’hésite pas à lui faire part de tes inquiétudes. »

Alors que je leur tournais le dos, mes oreilles s’étaient dressées lorsqu’elles avaient parlé de moi. J’avais grandi à Aomori, mais j’avais déménagé ici à la fin de mes études primaires, alors ce n’était pas comme si je tolérais remarquablement bien le froid. Cette année, il vaudrait mieux que je me procure de vrais vêtements thermiques et un chauffage.

Alors que j’y réfléchissais, la bouilloire s’était éteinte en émettant un sifflement aigu. J’avais éteint la cuisinière, puis je m’étais souvenu de quelque chose.

« Marie, est-ce qu’on peut utiliser les lézards de feu comme chauffage ? Comme lorsque tes esprits de méduses nous ont aidés en été ? », avais-je demandé.

« Hmm, ce serait difficile, » déclara Marie. « Ce sont des créatures très curieuses, alors il pourrait être dangereux de les amener ici. Je pourrais les contenir. Ils pourraient s’égarer et déclencher un incendie, c’est pourquoi ils sont interdits dans beaucoup de villes de l’autre monde. »

Cela semblait effrayant. Comme nous vivions dans un appartement, un incendie mettrait les autres résidents en danger. Il était sans doute préférable d’utiliser un chauffage au gaz.

Nous avions déjà mangé dans le monde des rêves, et il n’était pas nécessaire de préparer le petit déjeuner. Tout ce que j’avais à faire, c’était de préparer du thé que nous avions apporté pour profiter de cette matinée rafraîchissante. Le fait d’aller dans le monde des rêves nous avait aussi été bénéfique sur le plan financier. Nous pourrions même ramener de la nourriture ici si nous le voulions. Même si Wridra s’occupait généralement de ses propres affaires, Marie était une travailleuse acharnée et une acheteuse avisée, alors elle m’aidait beaucoup pour les finances et les tâches ménagères.

J’avais préparé du thé et je m’étais retourné pour trouver les dames en train de parler de leur tenue pour la journée, bavardant comme si elles étaient des sœurs proches.

« Nous allons rencontrer les Ichijos aujourd’hui, alors vous devriez bientôt tous les deux essayer de trouver vos tenues », avais-je dit.

« D’accord ! » dirent-elles à l’unisson en riant. Je n’avais pas pu m’empêcher de sourire en voyant à quel point l’elfe et la dragonne étaient synchronisées.

C’est ainsi que ma journée de congé commença.

§

Un homme avait gémi en regardant fixement une voiture. C’était un homme qui vivait dans le même immeuble que moi et qui était le mari de Kaoruko Ichijo.

Quand j’avais vu son embonpoint, je n’avais pas pu croire que c’était le même garçon que j’avais vu dans le monde des rêves. Je ne pouvais pas en vouloir à Kaoruko d’être si excitée de l’autre côté après avoir vu à quel point il avait changé. Pourtant, lorsqu’il s’était retourné, il avait le même sourire amical sur le visage.

« Je n’ai jamais vraiment aimé les voitures, mais je t’envie d’en avoir une », déclara Toru.

« Cependant, ce n’était pas facile pour le portefeuille », répondis-je. « J’ai toujours rêvé d’avoir une voiture parce que j’ai grandi dans une région rurale, mais j’envisageais sérieusement de la vendre avant que Marie ne vienne ici. »

Toru fit une grimace comme pour dire qu’il comprenait ce que je ressentais. Les transports étaient si pratiques en ville qu’il n’était pas nécessaire d’avoir une voiture. Cette commodité se fondait dans le loyer élevé, ce qui rendait difficile le paiement des frais de stationnement et d’inspection des véhicules.

Pendant que nous parlions, les dames étaient sorties de l’immeuble. Marie fit un signe de la main, et Kaoruko était derrière elle dans une tenue adaptée à la saison automnale, nous regardant avec une expression quelque peu embarrassée. Sa tenue semblait être pour quelqu’un de plus jeune que d’habitude, et je supposais que Wridra y était pour quelque chose. L’Arkdragon avait appris chaque jour un peu plus sur la mode et s’amusait à peaufiner son charme féminin. Toru était ébloui.

« Je comprends », avait-il dit. « Quand tu es avec une femme adorable, tu veux la conduire partout. »

« Exactement. C’est pour cela que j’ai gardé la voiture, même si j’ai dû resserrer mon budget ailleurs », avais-je dit.

« Tu as fait ce qu’il fallait », avait-il approuvé, et j’avais hoché la tête.

J’avais ouvert la portière côté passager à Marie qui se tenait devant, et elle avait souri. Elle avait l’air un peu gênée en montrant son gilet brodé de fleurs, même si ses yeux pétillaient d’impatience, comme si elle voulait des compliments. Toru et moi nous étions figés, ce qui avait semblé la satisfaire et approfondir son sourire séduisant.

« Bonjour », déclara Marie à Toru en s’inclinant, puis elle se tourne vers moi. « Désolée pour l’attente. »

Toru me jeta un coup d’œil, comme si le fait de se faire saluer par une belle voix était trop pour lui. Je ne pouvais pas lui en vouloir, car elle avait cet effet sur les gens. Marie le savait et me regarda avec ses beaux yeux d’améthyste.

Il regarda la voiture et secoua la tête, indiquant qu’il aurait aimé en avoir une aussi. Mais je ne l’avais pas laissé faire. Les garçons étaient capables de communiquer sans paroles comme ça.

« Allons-y, nous avons beaucoup de recherches à faire aujourd’hui », déclara Marie en m’étreignant le bras. Je l’avais guidée vers le siège passager, l’avais tenue par le bout de ses doigts fins et l’avais aidée à se baisser dans la voiture.

« Alors, pourquoi allons-nous à la bibliothèque universitaire ? » demanda Toru.

« Oh, c’était en fait la demande de Wridra. Elle voulait aller dans un endroit tranquille où elle pourrait lire beaucoup de livres. Nous aimons aussi les livres et nous avons pensé que ce serait bien de lire ensemble », expliquai-je avec un sourire, sentant qu’il se passait quelque chose. Wridra avait été furieuse hier soir, il était donc difficile de croire qu’elle était d’humeur à lire.

Quant à Wridra, elle s’était faufilée derrière Toru et elle posa sa main sur son épaule. Il s’était retourné, surpris de trouver son beau visage souriant juste à côté de lui. « Hm, il semble que de nombreux Japonais soient très utiles. C’est peut-être parce que la capacité à se battre n’est pas aussi importante ici que dans l’autre monde. J’ai entendu dire que tu avais déjà aidé Kitase à cuisiner. Puis-je présumer que tu es doué pour cela ? »

« Ah. » Wridra voulait recruter Toru comme chef cuisinier. Cela m’aiderait certainement s’il travaillait à ma place, même si je ne voulais pas transformer ses rêves en cauchemars. Voyant que je ne savais pas si je devais dire quelque chose, j’étais resté silencieux. Après tout, je ne voulais pas me retrouver dans le collimateur de Wridra.

« Oui, je suppose. Je cuisine comme un passe-temps, mais je reçois une tonne d’ingrédients de ma famille à la campagne et j’ai parfois des restes », dit Toru avant de se tourner vers moi. « Je crois que tu as dit qu’il était possible d’apporter de la nourriture dans l’autre monde ? »

J’avais hoché la tête.

« Ah, alors on peut peut-être apporter quelque chose au manoir », dit-il, ce qui réjouit Wridra et Marie.

Quand j’y avais réfléchi, j’avais constaté qu’ils avaient partagé de la nourriture avec nous dans le passé. Ils nous avaient donné de la viande et des légumes de grande qualité, que nous avions dégustés chez nous et emportés dans l’autre monde. Lorsque Wridra s’était souvenue de cela, ses yeux s’étaient rétrécis, elle avait souri et avait donné une claque dans le dos de Toru.

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