Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 9 – Chapitre 5 – Partie 2

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Chapitre 5 : Invitation à un rêve

Partie 2

J’avais inséré ma clé dans la porte et j’avais entendu un déclic. La poignée de la porte était froide au toucher, mais j’avais pénétré dans la chaleur en entrant dans le bâtiment et j’avais vu Marie se lever à côté de la lumière intérieure. Elle avait apparemment déjà pris un bain et s’était mise en tenue de détente. Mais Marie tenait un livre, probablement en train de lire en attendant que je rentre à la maison. J’avais eu un pincement au cœur lorsqu’elle s’était retournée, une larme roulant sur son visage.

Le chat noir sauta du lit tandis que Marie se précipitait vers moi en pantoufles. Mon cœur s’était à nouveau serré en voyant qu’elle retenait encore ses larmes. Elle continua à courir vers moi et plongea dans ma poitrine pour m’enlacer. J’avais rapidement passé mes bras autour de son dos.

Je ne savais pas trop quoi dire. Nous nous amusions toujours à bavarder, mais elle était restée immobile avec ses bras autour de moi et n’avait rien dit. J’avais pris quelques grandes respirations et j’avais lentement commencé à parler.

« Je suis désolé d’être en retard. »

Marie avait enfoui son visage dans mes bras et avait marmonné. Je n’arrivais pas à savoir si elle était en colère, triste ou les deux. Elle sanglota plusieurs fois, puis leva les yeux vers moi, ses yeux violets couverts de larmes. C’était la première fois que je la voyais pleurer.

« C’est étrange. Je n’étais pas censée pleurer. Te connaissant, je savais que tu irais bien, alors j’ai attendu ici, en me demandant quand tu rentrerais. Je m’amusais à lire un livre avec Wridra jusqu’à il y a un instant, » dit-elle, mais les larmes ne voulaient pas s’arrêter. Je ne pouvais pas les essuyer pour elle avec nos bras l’un autour de l’autre, alors je m’étais contenté de la regarder dans les yeux.

Elle avait une expression troublée, probablement parce qu’elle avait du mal à gérer ses émotions. Je m’attendais à ce qu’elle se mette en colère contre moi, alors j’avais été plutôt déconcerté de voir qu’elle était encore plus déconcertée que moi.

J’étais content d’être rentré à la maison malgré les circonstances. Sinon, je l’aurais rendue encore plus triste. J’avais finalement poussé un soupir de soulagement, puis je lui avais caressé doucement le dos. Elle m’avait regardé avec ses yeux pleins de larmes. Son expression avait changé, et il semblait qu’elle comprenait ses émotions.

« Tu sais, je crois que mes sentiments pour toi sont beaucoup plus forts que je ne le pensais. C’est la seule explication qui ait un sens. J’ai toujours su que tu m’étais précieux, mais sinon pourquoi aurais-je pleuré comme ça juste parce que nous avons été séparés pendant un petit moment ? »

Mon esprit était devenu vide lorsqu’elle prononçait ces mots de sa belle voix. C’était comme si ses sentiments coulaient en moi à partir de l’endroit où son corps mince touchait le mien. Elle s’était tellement laissée emporter par ses spéculations qu’elle avait laissé éclater ses sentiments sans filtre, et son visage s’était progressivement coloré de rouge lorsqu’elle réalisait ce qu’elle venait de dire.

Marie me repoussa soudainement, essayant de mettre de la distance entre nous. « Je viens de dire quelque chose de très ringard, n’est-ce pas ?! » Elle me tenait toujours à l’écart. Je ne pouvais pas voir clairement son expression avec son visage baissé, mais elle devenait rouge jusqu’aux oreilles. C’était assez évident, et j’avais commencé à rougir.

« Hum, je ne pensais pas que c’était ringard », avais-je dit. « Je suis heureux de t’entendre dire ça. »

Alors que j’exprimais clairement ma gratitude, elle me jeta un regard noir et voulut dire quelque chose.

« Tu ne comprends pas, n’est-ce pas ? Très bien. En tant que personne qui lit beaucoup de romans d’amour, laisse-moi te donner un petit conseil. Tu ne devrais jamais, au grand jamais, donner satisfaction aux filles qui pleurent juste parce que leur petit ami est parti pour un petit moment. Cela ne peut qu’entraîner des problèmes », déclara Marie.

« Euh ? Désolé, mais qu’est-ce que tu veux dire ? »

Bien que je ne lise pratiquement jamais de romans à l’eau de rose, je m’étais toujours posé des questions à ce sujet. J’avais vu ces livres sur la table et près de son oreiller, et ils avaient des couvertures différentes à peu près tous les jours. Elle devait les parcourir à un rythme incroyablement rapide.

Marie rapprocha son visage du mien, pencha la tête et déclara : « Je veux dire que ce genre de choses va se reproduire encore et encore. Tu aurais dû me tendre la main et tout m’expliquer, même si c’est de ma faute si j’ai laissé mes pensées négatives se déchaîner. Nous sommes donc quittes. »

Ses larmes s’étaient calmées et j’étais soulagé qu’elle commence à se sentir mieux. J’avais accepté le blâme pour ce qui s’était passé ce soir et je n’avais pas pu m’empêcher de me demander ce qu’elle voulait dire à l’instant. Je lui avais donc demandé en enlevant mes chaussures.

« Quel genre de pensées négatives ? »

« Et bien, si tu disparaissais et ne revenais jamais ».

Cela m’aurait rendu anxieux, car elle se serait retrouvée seule au Japon, ce qui était une pensée qui faisait froid dans le dos. C’était étrange que cette pensée ne m’ait jamais traversé l’esprit.

Marie attrapa ma veste pour m’aider à la retirer. À ma grande surprise, elle avait l’air tout à fait bien maintenant. Nos regards s’étaient croisés et elle déclara : « Oh, est-ce que j’ai piqué ton intérêt pour mes romans d’amour ? »

« Non, pas vraiment. Et surtout, si jamais je disparais un jour… » J’avais fait une pause, remarquant son expression. Ses yeux étaient partiellement fermés, un étrange sourire sur les lèvres.

« Ça me rend triste. Ne penses-tu pas que nous serons toujours ensemble ? »

Je m’étais inquiété en essayant de comprendre pourquoi elle avait dit cela avec cette expression insouciante, peut-être trop.

« Non, je le pense. Je veux être toujours avec toi et je veux que tu restes à mes côtés », avais-je dit calmement.

« Ah ?! » elle poussa un cri, puis se cacha le visage avec le costume qu’elle tenait.

« Hein ? Qu’est-ce qui ne va pas, Marie ? Ce costume n’empeste-t-il pas l’alcool ? »

« En ce moment même », marmonna-t-elle.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? Je ne t’entends pas. »

« Ne me parle pas en ce moment ! Regarde ailleurs et habille-toi, d’accord ?! »

« D’accord ! Je suis désolé ! » avais-je dit. Mais je n’avais pas pu me résoudre à lui demander ce qui l’avait contrariée. J’avais rapidement défait ma cravate dans l’énervement, puis je m’étais dirigé vers l’espace dressing près de la salle de bain. Comme nous vivions dans un appartement d’une pièce, il était assez grand pour accueillir deux personnes. À côté du dressing, il y avait une commode pleine de vêtements et une armoire pour les costumes et les manteaux. Plus de la moitié des vêtements appartenaient à Marie. En parlant de ça, elle semblait s’être calmée, car j’entendais ses pas derrière moi en ouvrant l’armoire.

« Tu dois avoir froid. Pourquoi ne te réchauffes-tu pas sous la douche ? Et de quoi as-tu parlé avec Toru ? » demanda-t-elle.

« Oh, c’est vrai, j’avais complètement oublié ça. C’est vrai que c’était le bordel. J’ai fini par l’emmener accidentellement dans le monde des rêves. On dirait que je vais devoir aller le ramener. »

J’avais marmonné à propos de la folle nuit que j’avais passée, avant de trouver Marie figée sur place. Le costume qu’elle tenait était tombé par terre, mais elle n’avait toujours pas bougé d’un pouce. Elle pencha la tête à plusieurs reprises comme si elle ne savait pas quoi penser, et je pouvais presque voir des points d’interrogation flotter au-dessus de sa tête.

« Hein ? Quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? S’il est dans le monde des rêves, ça veut dire que tu as couché avec lui ? ».

« S’il te plaît, ne le formule pas de cette façon… et non. Nous étions ivres et nous sommes tombés tous les deux dans la ruelle. Je dois faire attention à ne plus boire autant à partir de maintenant », avais-je expliqué en ramassant ma veste de costume. J’avais lissé les plis avec ma main, je l’avais mise sur un cintre et je l’avais placée dans l’armoire. Marie n’avait toujours pas bougé.

« Alors, qu’est-ce qu’il fait maintenant ? » demanda-t-elle.

« Qui sait ? Peut-être qu’il a parlé à Wridra après s’être habillé. Je m’inquiétais surtout pour toi, » avais-je dit, en bâillant. « Ouf, je suis fatigué. »

J’avais envisagé de me changer pour me mettre en pyjama et d’aller me coucher sans prendre de douche. Il y aurait des sources d’eau chaude de l’autre côté, après tout. De telles pensées me traversaient l’esprit lorsque j’entendis la voix tremblante de Marie, derrière moi.

« T-Tu… Tu es vraiment insouciant avec d’autres personnes que moi. Je le savais déjà, et je me sentais spéciale. Mais tu devrais te rendre compte que la vie de quelqu’un est en jeu ici. »

« Ha ha, c’est un peu trop dramatique. Le monde des rêves est sûr et amusant, alors il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Ce n’est pas comme s’il y avait des monstres qui allaient l’attaquer ou… »

Attends, certains monstres ont attaqué des humains là-bas. En fait, tous les monstres attaquent les humains. Ils ont toujours détesté les humains, c’est amusant.

« J’ai compris ! » Avais-je dit. « S’il apprend à combattre les monstres, il s’amusera tellement qu’il ne voudra plus retourner au Japon ! Est-ce ça qui t’inquiète ? »

« Non, ce n’est pas ça ! Tu es toujours comme ça. Tout le monde ne trouve pas amusant de se battre contre des monstres, tu sais ! Par contre, je suppose qu’il devrait aller bien vu que Wridra est là. »

Elle s’inquiétait trop. Qui n’aimerait pas se battre contre des monstres comme dans un jeu vidéo ? J’allais le dire à voix haute, mais elle commença à me pousser par-derrière pour je ne sais quelle raison.

« Dans ce cas, pas de douche pour toi ! On va se coucher ! » déclara-t-elle.

« Oh, si tu le dis. J’ai l’impression qu’on oublie quelque chose, mais… Oh, bon. »

Ce n’était probablement pas important si je ne m’en souvenais pas, alors j’étais allé me coucher comme on me l’avait dit. Cette décision était une énorme erreur que je finirais par payer quelques jours plus tard. Pour l’instant, c’était complètement sorti de l’esprit alors que nous nous enfouissions sous le futon et que nous nous serrions l’un contre l’autre dans une étreinte.

J’avais peut-être été trop négligent, comme l’avait dit Marie. Je ne me voyais pas comme ça et je n’avais pas réalisé qu’une autre personne se préoccupait de la sécurité de Toru.

Nous nous étions endormis au son du vent et des insectes qui gazouillaient.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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