Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 9 – Chapitre 4 – Partie 4

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Chapitre 4 : Une invitation à manger chinois

Partie 4

« Je pense que les gens qui ne sont pas bons en japonais devraient regarder des animes ! » dit-elle avec assurance.

« “Hein ? Anime ?” » Toru et moi l’avions dit en même temps. J’avais été surpris de voir à quel point j’avais tort parce que nous ne pensions pas de la même façon. Pourtant, l’assurance de Marie n’avait pas faibli. En fait, elle posa une main sur sa poitrine avec un sourire éclatant.

« Oui, anime. Tu t’amuses tellement en apprenant que le temps passe vite. C’est beaucoup plus facile de prendre l’habitude d’apprendre en absorbant des dessins animés et des mangas plutôt qu’en lisant des manuels difficiles. C’est très facile d’apprendre des phrases simples pour la conversation de cette façon. »

Toru cligna des yeux plusieurs fois, puis me regarda comme pour demander : « Elle plaisante, c’est ça ? ». Mais non, elle était tout à fait sérieuse.

En fait, cela l’avait amenée à s’intéresser aux dessins animés, et depuis, elle s’était plongée dans la culture otaku. Mais j’étais content qu’elle l’apprécie, tout en me demandant s’il était bien de le présenter à un être aussi beau et mythique qu’une elfe.

J’avais donc fini par céder et j’avais acquiescé lorsque Toru éclata de rire et déclara : « Ah, je vois. Cela me rappelle que vous avez dit que vous aimiez les dessins animés. Ce n’est pas seulement populaire au Japon, mais dans le monde entier. Certaines personnes visitent ce pays parce qu’elles aiment les dessins animés. J’ai grandi en regardant des dessins animés pour enfants, et c’est bon pour apprendre. Mais on me regarderait bizarrement si je recommandais des dessins animés aux étrangers. »

Recommander un anime à un ami ou à une connaissance était une chose, bien qu’il serait difficile d’en parler à quelqu’un avec qui il interagissait dans le cadre de son travail. Je me sentirais probablement décontenancé si cela m’était arrivé.

Le vin de Shaoxing arriva à notre table et nous avions commencé à commander le plat que Marie regardait tout à l’heure, ainsi que quelques autres qui avaient l’air bons. Toru leva son verre et sourit à tous les convives.

« C’est notre deuxième dîner en commun. Kaoruko m’a dit qu’elle traînait avec vous deux. Malheureusement, je suis toujours coincé au travail. Mangeons et buvons à satiété ce soir. Santé ! »

Nous avions fait tinter nos verres l’un contre l’autre, et notre dîner commença.

C’était assez bruyant autour de nous, avec toute la délicieuse nourriture et l’alcool apportés pour nous. Les Japonais avaient tendance à être assez sérieux, mais ils se relâchaient souvent pour ces occasions. J’étais nerveux parce que Marie n’était pas fan des foules et des bruits forts, préférant les espaces calmes. Elle n’aimait pas non plus quand il faisait trop froid ou trop chaud, c’était donc une femme particulière. Mais j’avais compris que je m’inquiétais trop quand j’avais vu l’excitation dans ses yeux.

« Vous êtes allés à la même école tous les deux ? » demande Marie.

« Oui », répondit Kaoruko, « nous avons été ensemble tout au long de l’école primaire, du collège, du lycée et de l’université. C’était un camarade de classe qui vivait à proximité, mais je ne lui courais pas après. Nous vivions dans une région rurale, il y avait donc de fortes chances que nous soyons dans les mêmes écoles jusqu’au lycée. »

« Wôw, seize ans de vie commune ? » dit Marie, impressionnée. « Attendez, jusqu’au lycée ? Et après ? »

Kaoruko était tout sourire jusque-là, car son expression se crispa à la question. Ses joues devinrent rouges, et ce n’était pas à cause de l’alcool. Il semblerait qu’elle n’était pas douée pour mentir ou esquiver les questions.

« Pour l’université, eh bien… j’ai effectivement couru après lui. C’était quelqu’un d’assez réservé, alors… » balbutia Kaoruko.

J’avais été surpris d’apprendre qu’elle était du genre à faire le premier pas. Marie sembla penser la même chose, puis elle se tourna vers moi avec des yeux écarquillés, clignant plusieurs fois des paupières.

« C’est peut-être une bonne chose que je n’aie pas pu boire aujourd’hui », dit Marie. « Oh, ne vous inquiétez pas pour moi, je ne fais que me parler à moi-même. Alors, comment avez-vous réussi à convaincre votre mari réservé ? J’aimerais bien le savoir. »

Elle s’était avidement rapprochée de Kaoruko, où j’avais pu voir que son intérêt et sa curiosité grandissaient. Kaoruko avait semblé décontenancée par son intensité et s’éloigna légèrement, le regard fuyant.

« Euh… Ce n’était rien de spécial. »

« O-oui, il ne s’est rien passé d’indécent. N’est-ce pas, Kaoruko ? » dit Toru.

« B-Bien sûr ! Rien d’indécent… enfin, peut-être un peu. Oh ! Je veux dire, non ! Il m’a juste aidé à étudier pour mes examens d’entrée ! »

« Ahh, je vois », dit Marie. « Vous avez donc utilisé les examens d’entrée comme excuse pour vous rapprocher de lui. C’est une sacrée stratégie. Vous avez dû le faire venir chez vous avec beaucoup de temps seul à seul. Tout s’est-il passé comme prévu ? »

« Parlons d’autre chose ! Je suis surprise de voir à quel point vous êtes insistante quand il s’agit de ce genre de sujets ! »

Je dois avouer que j’étais choqué. Si j’imaginais que les femmes aimaient parler de relations amoureuses, je ne savais pas si les elfes étaient dans le même cas. En y réfléchissant bien, il n’y avait pas beaucoup de gens autour d’elle à qui elle pouvait parler de romance, Wridra y compris. Je laissai échapper un gémissement pensif, puis me joignis à la conversation.

« Je suis aussi un peu curieux. Je ne savais pas que vous étiez ensemble depuis l’enfance. »

« On nous le dit souvent. À l’époque, Toru était le lycéen cool de mon quartier », expliqua Kaoruko. « Il était populaire, doué pour s’occuper des autres et membre du conseil des élèves. Mais maintenant… »

« Ne me dis pas que tu penses que je n’ai plus rien à voir avec ça maintenant », répondit Toru.

Il plaisantait toujours sur son embonpoint, mais son expression était sincère. Même si je me sentais mal pour lui, cela m’avait fait jurer à moi-même de gérer mon alimentation avec soin. Nous nous étions toujours bien défoulés dans le monde des rêves, alors nous nous en sortirions probablement.

« Merci d’avoir attendu », dit une voix. Je m’étais retourné pour découvrir une serveuse qui apportait une grande assiette à notre table. La serveuse plaça des plats chinois classiques comme du riz frit et du tofu mapo sur la table rouge. Le riz frit Ankake, recouvert d’une sauce épaisse et savoureuse, était posé devant Marie. Ses yeux s’écarquillèrent devant la taille du plat.

« Wôw, je crois que ça va me rassasier à lui tout seul ! » dit-elle. « Nous avons commandé tellement de plats, je pensais que les portions seraient plus petites ».

« La nourriture chinoise peut être copieuse. Tu verras dans une seconde pourquoi nous mangeons sur une table tournante », lui avais-je dit en faisant tourner un peu la table, et ses yeux s’étaient encore agrandis. Le monde est grand, mais peu de cuisines utilisent des tables spécialisées qui tournent comme ça. Son appétit était apparemment plus important que sa curiosité, car elle avait les yeux rivés sur les plats fumants et invitants.

Les œufs étaient très jaunes, mais le tofu mapo était d’un rouge vif qui contrastait avec la couleur. Les parties blanches du plat faisaient ressortir encore plus le rouge, et je pouvais dire qu’il était épicé rien qu’en le regardant. L’arôme frais et épicé s’envola jusqu’à elle, la faisant goulûment remarquer.

« J’ai l’impression que je vais prendre du poids cet automne. Ce n’est pas grave puisque je ferai juste plus attention à mon alimentation à partir de demain. En plus, ce serait malpoli de me retenir ce soir », dit Marie.

« Tiens, utilise cette cuillère. La nourriture est chaude, alors fais attention », dis-je en lui tendant une cuillère. Je savais qu’il serait inutile de la mettre en garde contre les excès alimentaires, alors j’avais décidé de la soutenir. Elle prit une cuillerée de riz frit ankake et la plaça dans sa bouche. Le riz frit, les œufs et la sauce frappèrent ses papilles, et l’odeur du crabe avait immédiatement rempli ses narines. Bien que le riz frit en flocons soit délicieux, le fait de le combiner avec la sauce amidonnée ajoutait une nouvelle profondeur à la saveur, et le goût était particulièrement bon par une journée froide comme celle-ci.

« Mmf, c’est chaud ! » s’exclama Marie, en respirant tout en mâchant. « Hmm, la sauce se marie si bien avec le riz ! »

Pourtant, le plat était légèrement aromatisé, car il n’était pas censé être le plat principal. Ce serait le tofu mapo rouge vif, les boulettes de gyoza, les rouleaux de printemps et la poitrine de porc braisée qu’ils avaient placés sur la table. Chaque plat ajouté à la table la rendait plus colorée, et Mariabelle avait la bouche ouverte en raison de son émerveillement.

« Il y a tellement de nourriture ! Je ne sais pas quoi goûter ensuite. »

Des assiettes de viandes et de légumes à l’aspect délicieux étaient posées devant nous, l’une après l’autre, sans espace entre elles. Nous pouvions dire que la nourriture était bonne rien qu’en les regardant, et il n’était pas étonnant que la cuisine chinoise soit considérée comme l’une des trois plus grandes cuisines du monde. L’arôme des différentes épices stimulait notre appétit tandis que nous réfléchissions à ce que nous allions manger ensuite. Le tofu Mapo, que Marie essayait, était coupable parce qu’il contenait des assaisonnements à l’odeur et à la saveur fortes, comme du poivre chinois, du poivre rouge et de la pâte de haricots. J’en avais goûté une bouchée et je m’étais senti soulagé de voir que ce n’était pas trop épicé. Peut-être avait-il été ajusté pour convenir au palais japonais, mais il contenait des assaisonnements qui vous engourdissaient la langue.

« Hmm ! C’est épicé, mais c’est bon ! » Marie poussa un cri de joie. Elle prit ensuite une autre bouchée de son riz frit Ankake. Sa saveur subtile enveloppa doucement sa langue, et son expression s’adoucit. Elle eut soudainement encore plus envie de manger du tofu mapo. « C’est si étrange et épicé que le tofu ait presque un goût sucré, mais je ne peux pas m’empêcher d’en manger ».

J’avais l’impression que c’était l’essence même de la cuisine chinoise. L’umami et les saveurs des épices vous remplissaient la bouche, puis vous alliez vers le goût doux du riz frit et de la soupe. Et pour une raison ou une autre, vous ne pouviez pas vous empêcher de revenir pour plus de nourriture épicée.

Lors d’un repas normal, l’invité était le personnage principal. Il s’essuyait la bouche avec une serviette et disait élégamment à son compagnon : « C’était délicieux. » Mais la cuisine chinoise, c’était tout autre chose. La nourriture était le personnage principal des repas chinois, car ses saveurs explosives emmenaient les gens en balade. La cuisine du Sichuan, dont l’assaisonnement appelé mala faisait mal à la langue, en était un excellent exemple.

« Oh non, qu’est-ce que je fais ? Je transpire, mais c’est tellement bon que je ne peux pas m’arrêter », déclara Marie.

« Tiens, je vais t’aider à enlever ton haut », lui avais-je proposé.

« Oh, merci. Peut-être que je n’avais après tout pas besoin de m’habiller aussi chaudement. Je n’arrive pas à croire que j’avais froid il y a une minute à cause de toute cette pluie. »

Je l’avais aidée à retirer son vêtement d’extérieur tricoté par-derrière, et elle s’était retrouvée avec sa chemise à col et sa longue jupe couleur chocolat. Elle semblait se sentir mieux maintenant qu’elle s’était refroidie et qu’elle sentait un soulagement. Son visage était rose et son teint s’était amélioré par rapport au début du repas.

Marie prit alors sa cuillère et avala une grosse bouchée de riz frit. Elle avait l’air pleine de vie, les yeux pleins de joie et la sueur roulant sur son visage. J’aimais la regarder manger et je me demandais si j’étais le seul à ressentir cela. Sa peau pâle était devenue plus rouge et il y avait des perles de sueur sur son visage et son cou. Je lui proposai un mouchoir alors qu’elle continuait à grignoter et qu’elle approchait son visage. Ainsi, je l’avais essuyé pour elle.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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