Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 8 – Chapitre 1 – Partie 4

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Chapitre 1 : Ciel d’automne et préouverture du deuxième étage

Partie 4

Elle avala sa bouchée de nourriture, puis ce fut le tour de la bière glacée. Elle souleva son verre de liquide doré, l’avala goulûment et poussa un soupir de satisfaction.

« J’adore ça ! Quel mariage parfait ! Tu sais, je crois que j’aime un peu les poivrons maintenant. Je n’aime pas que tout se soit déroulé comme tu l’avais prévu, mais je te pardonne puisque c’est si délicieux. »

Marie prit un autre morceau de poivron vert farci et l’observa sous un nouvel angle. Elle ouvrit ensuite sa jolie petite bouche et prit une bouchée.

Le chat semblait également satisfait du plat et était occupé à grignoter pendant tout ce temps. Il mangeait dans la petite assiette, l’air plutôt satisfait. Mais je ne l’avais laissé manger que parce qu’il était un familier et que les propriétaires de chats ne devraient pas donner ce plat à leurs animaux.

 

 

« On dirait que tu ne détestes plus les poivrons », avais-je noté.

« Ce n’est pas vrai », objecta Marie. « J’aime les poivrons farcis. On peut même dire que je les adore. Mais s’ils ne sont pas farcis à la viande, c’est une autre histoire. »

Ah…

À bien y penser, elle ne s’était jamais plainte des morceaux de poivrons finement hachés que j’avais mis dans le riz frit. En fait, elle avait dit qu’elle aimait la texture. Je m’étais rendu compte qu’il n’était pas facile de se débarrasser d’un goût que l’on n’aime pas. Je m’étais senti comme un parent lorsque j’avais réfléchi à la manière d’élargir son répertoire de plats qu’elle aimait.

Après avoir pris mon bain, j’étais sorti et j’avais trouvé Marie en train de lire tranquillement un livre.

Elle s’était assise sur une chaise en pyjama, la télévision étant éteinte pour éviter toute distraction. Voyant qu’elle voulait se concentrer, j’avais changé de direction et m’étais dirigé vers le réfrigérateur.

Je m’étais arrêté un instant, puis j’avais décidé de faire du café au lait. J’avais donc pris la tasse préférée de Marie, la plus mignonne avec l’image d’un chien tirant la langue.

J’avais versé une tasse de café au lait fumant, puis je m’étais assis à côté de Marie. Elle remarqua l’odeur, leva les yeux et me prit au dépourvu en m’embrassant sur la joue. Le plus surprenant, c’est qu’il m’avait fallu une dizaine de secondes pour réaliser qu’elle l’avait fait, car cela nous était devenu si naturel. Marie s’était rapprochée de moi lorsque j’avais touché ma joue.

« J’ai lu le livre que tu m’as recommandé, et c’est mon passage préféré. La fille a toujours voulu vivre en paix après un long tourment, mais elle a subitement sorti les crocs quand sa colère a enfin été provoquée. C’est tellement excitant ! »

« Oui, c’est à ce moment-là que les sentiments qu’elle ressentait à l’intérieur d’elle-même ont enfin pris forme. Je pense que tu ne pourras pas t’arrêter de lire à partir de là », avais-je répondu.

L’histoire était comme une montagne russe qui s’accélérait vers la fin. Les personnalités des personnages, l’environnement dans lequel ils étaient placés et les conflits qui planaient sur leur monde comme de sombres nuages avaient été soigneusement illustrés au fil de longues pages.

L’association de la reine et du diable donnait à ce livre un côté fantastique, ce qui était tout à fait dans les cordes de Marie. Mais il s’agissait d’un monde où des désirs profonds et sombres étaient mis à nu, de sorte que l’âge recommandé pour les lecteurs était plutôt élevé. À certains moments, tout semblait désespéré, mais le protagoniste finissait par trouver une solution qui touchait le cœur du problème comme un couteau tranchant. Ils avaient frappé à plusieurs reprises, chassant les nuages sombres… ou du moins, c’est ce qu’il semblerait, jusqu’à ce que le plus grand défi soit finalement révélé.

Des développements aussi palpitants étaient totalement étrangers à Marie. Elle regardait les pages avec ferveur, la sueur se formant dans ses paumes tandis qu’elle tournait soigneusement les pages l’une après l’autre. J’avais pris un livre à mon tour et j’avais lentement pénétré dans un monde qui m’était propre.

La pièce était silencieuse, à l’exception du bruit des pages que l’on tournait, des gorgées que l’on buvait dans les tasses et des bâillements du chat. Une monotonie sereine régnait dans l’air, mais l’esprit de Marie bouillonnait comme une marmite en ébullition. Il semblerait qu’elle soit enfin arrivée au moment où le protagoniste résolvait le conflit, et elle poussa un soupir rêveur.

« Ah… C’était incroyable. Je veux lui ressembler », déclara-t-elle.

« Oui, cela fait longtemps que j’attends la sortie d’un nouveau volume », avais-je répondu.

« Quoi ! » Marie s’exclama, choquée, puis elle pinça ses lèvres en signe de mécontentement. Elle semblait être prise par la ferveur du protagoniste et voulait savoir ce qui allait se passer ensuite. « Ce n’est pas juste. Elle a fait tout ça et on ne nous montre même pas ce qui se passe après. Je ne vais pas pouvoir m’arrêter d’y penser. »

« C’est peut-être mieux ainsi. Les bonnes histoires comme celles-ci ne sont pas toujours suivies d’une suite. Je pense toujours à des choses comme ce qui se passe après ou si un certain personnage finit avec la personne qu’il aimait. Laisser libre cours à son imagination est une façon de s’amuser, mais on ne peut s’empêcher de se demander ce qui se passe vraiment », avais-je répondu.

Marie avait gloussé en signe d’approbation. C’était agréable d’avoir quelqu’un qui partageait mes loisirs et comprenait ce que je ressentais. Après avoir affiché un sourire satisfait, Marie m’avait pris la main et avait murmuré : « Allons nous coucher maintenant. »

Je n’avais pas réalisé à quel point il était déjà tard. Pour la plupart des gens, c’était encore tôt, mais nous avions largement dépassé l’heure du coucher parce que…

À ce moment-là, je m’étais souvenu d’une chose importante.

« Aujourd’hui, c’est censé être la préouverture du deuxième étage, n’est-ce pas ? » avais-je demandé.

« Tu as raison ! Je suis désolée, Wridra. C’est sûrement pour cela que tu miaulais tant tout à l’heure ! Je pensais que tu avais simplement faim », déclara Marie.

En y repensant, j’avais entendu beaucoup de miaulements pendant que nous lisions tout à l’heure.

Le chat se recroquevilla sur le lit et poussa un soupir. Il posa ensuite sa queue sur la couette à deux reprises, comme pour dire : « Dépêchez-vous, ça a déjà commencé. »

Comme le laissait entendre le familier, Marie et moi avions la possibilité de voyager entre le Japon et le monde des rêves lorsque nous dormions. L’heure de la journée entre les deux mondes était directement opposée, de sorte que 22 heures correspondaient à 10 heures du matin dans l’autre monde, même si cela variait selon les régions. Le monde des rêves était complètement différent de celui-ci, car les épées et la magie y étaient monnaie courante. Mais nous nous amusions, quel que soit le monde dans lequel nous nous trouvions.

Le soi-disant monde des rêves n’était pas un simple rêve, mais un endroit complètement différent. En fait, Marie était à l’origine une habitante de ce monde imaginaire, il serait donc plus juste de dire que je l’avais invitée ici.

J’avais soulevé la couette et m’étais glissé sous les draps soyeux. Marie attendait déjà là, et elle avait levé la tête pour que je puisse passer mon bras sous elle. Et comme ça, mon bras s’était transformé en son oreiller.

Il régnait dans la pièce une atmosphère douillette et automnale, bien qu’elle ne soit éclairée que par la lumière du jour. Marie s’était déplacée pour ajuster la position de sa tête pendant qu’elle me parlait.

« Voilà pourquoi on dit que l’automne est la saison de la lecture. Je l’aime bien. J’ai l’impression de lire dans une bibliothèque sereine, et les mots coulent des pages jusque dans ma tête. »

« Qu’est-ce qu’on fait ce soir ? » demandai-je. « Devrions-nous laisser tomber les livres d’images pour l’instant ? »

Marie avait enroulé ses lèvres en un sourire, puis avait chuchoté à mon oreille comme si elle avait un secret à me confier. J’avais senti mon oreille se faire chatouiller en écoutant son adorable demande.

« Alors je suppose qu’il faut que l’équipe Diamant se distraie un peu », avais-je dit.

« Oui, je suis sûre qu’ils s’amusent suffisamment sans nous, et ce serait un gâchis de ne pas profiter de la saison de la lecture. Voyons voir… Celui-ci est le prochain. »

Marie s’était approchée et avait pris un nouveau livre d’images que nous avions emprunté à la bibliothèque.

Pour une raison ou une autre, elle m’avait souvent attaqué en douce ces derniers temps. Alors que je me concentrais pour attraper le livre, je sentis quelque chose de mou se presser contre moi. Une odeur florale avait envahi mes sens et, tandis que mes yeux s’écarquillaient de surprise, Marie avait tiré la langue dans un geste mignon et stupide. On aurait dit qu’elle était heureuse que son petit jeu ait fonctionné.

La fille elfe qui était venue chez moi était toujours pleine de surprises. Elle s’était recouchée sur mon bras et je n’avais pas pu dire non lorsqu’elle m’avait incité à me dépêcher de lire le livre. Je ne me lassais pas de son doux parfum, et elle était incroyablement douce au toucher lorsqu’elle se rapprochait de moi. Je ne savais pas combien de temps je pourrais me concentrer sur la saison de la lecture dans cette situation, mais il semblait qu’elle avait au moins pris goût à l’automne.

Alors que je tournais les pages et commençais à lire le livre, le chat qui s’était blotti entre nous poussa un soupir de résignation. L’Arkdragon devait se plaindre de nous de l’autre côté.

§

Tout cela s’était passé il y a plusieurs jours.

Il existe un endroit connu sous le nom de manoir des roses noires, où s’était déroulée une nuit tout droit sortie d’un film d’horreur. Il abritait un groupe de combattants d’élite connu sous le nom d’équipe Diamant.

Les membres de l’équipe étaient toutes de belles femmes aux yeux distinctement colorés comme des pierres précieuses que Zarish, le candidat héros, avait recrutées. Un spectacle inhabituel se déroulait entre elles : le maître du groupe, Puseri, et l’elfe noire Eve étaient assis par terre, les jambes repliées sous elles, l’air mal à l’aise.

Autour d’elles, les femmes autrefois appelées « la collection ». Elles avaient depuis été libérées de leur vie de servitude et avaient retrouvé leur véritable personnalité. Pourtant, elles se tenaient désormais toutes debout, dans une attitude large qui manquait quelque peu de raffinement.

Cela faisait peu de temps que l’équipe Diamant s’était reformée, et ils n’accordaient pas beaucoup d’importance à la hiérarchie structurelle. Ils étaient donc en train de dénoncer les soupçons qui pesaient sur leur maître. Puseri et Eve avaient passé la nuit quelque part sans prévenir le reste de l’équipe, à en juger par leur attitude joyeuse à leur retour. Cette absence avait provoqué chez les autres un torrent de suspicion, de doute et de jalousie. Devenue la cible de ces émotions, Puseri leva la tête pour parler, ses cheveux crépusculaires se balançant sous l’effet du mouvement.

« Il semble que vous ayez toutes mal compris ce qui s’est passé. Vous voyez, nous avons reçu une mission importante pour tuer un monstre… »

Une main se leva, lui coupant la route. Elle appartenait à la plus grande du groupe, une barbare à la force herculéenne. Son corps était composé de muscles épais, et elle ne portait qu’un tissu à motif de vache qui couvrait les parties importantes. Sa taille minuscule contrastait avec sa musculature et ses cuisses étaient bien plus grosses que celles des autres personnes présentes. Le tissu qui recouvrait sa poitrine faisait saillir ses seins, et les autres se demandaient comment elle pouvait avoir un tel charme féminin malgré sa corpulence.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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