Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 6 – Arc Été – Chapitre 3 – Partie 3

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Chapitre 3 : Une soudaine mission de rang S

Partie 3

Les crimes que Zarish avait admis devaient être graves. Mais il semblerait que ces femmes aient choisi de ne pas fuir pour pouvoir continuer à vivre ensemble ici. En voyant la compassion de Puseri, il me semblait qu’elle allait dans la bonne direction en tant que chef de l’équipe. En tout cas, j’étais reconnaissant qu’elles fassent avancer la situation correctement. Nous n’étions que des visiteurs dans ce pays, alors nous voulions éviter de faire des gestes qui nous feraient remarquer. Rien de bon ne venait de se démarquer, après tout.

Eve prit une autre lente gorgée de son thé et regarda le ciel bleu. Elle devait espérer un jour où sa vie redeviendrait ce qu’elle était.

Marie était de plus en plus agitée après notre repas léger, et je soupçonnais qu’elle avait en tête notre voyage à la mer et les activités agricoles que nous avions prévues. Elle était tellement excitée qu’elle avait du mal à dormir au Japon. J’avais sorti une carte de mon sac et l’avais posée sur la table pour elle. Si nous voulions profiter de notre voyage, il était préférable que nous comprenions l’emplacement et la distance.

« Hé, hé, où est cette mer dont tu as parlé ? »

« Voyons voir… C’est à peu près le point médian entre Eske et Bisse, à l’endroit qui fait face à la mer d’Ord. » Mon doigt glissa sur la carte grossière. Notre paradis du milieu de l’été était loin à l’est d’ici, et il faudrait probablement plusieurs mois pour y arriver à pied. Il aurait été plus réaliste de s’y rendre par la mer que par la terre, mais la location d’un navire aurait coûté une somme ridicule.

Eve écouta notre conversation d’un air absent, puis elle me regarda de ses yeux bleus.

« Êtes-vous sérieusement sur le point de partir pour aller aussi loin ? »

« Oui, pourquoi ? » La jeune fille elfe rêvait déjà d’un monde tropical, et elle ne semblait pas du tout préoccupée par le commentaire d’Eve. Eve cligna des yeux.

« Ne me dites pas que vous pouvez vraiment y aller ? »

« Oui, on peut. Les mouvements sont ma spécialité, tu te souviens ? »

« Non ! Impossible ! Je veux y aller, je veux y aller aussi ! Emmène-moi ! » Eve avait fait claquer la table en se levant, son visage se rapprochant du mien. Je ne pouvais pas m’empêcher de reculer en tressaillant alors qu’elle se rapprochait de plus en plus.

 

 

Attends, n’est-elle pas inquiétée pour Zarish ? On aurait presque dit qu’elle l’avait déjà oublié, mais en y réfléchissant, Eve est née au bord de la mer. Peut-être que la mer avait une place spéciale dans son cœur. Malgré tout, j’avais secoué la tête.

« Hum… Je suis désolé. Mais nous ne pouvons pas. Ma compétence a une stricte restriction de poids. »

« Mais je ne suis pas grosse ! Je suis dans la moyenne ! Tu vois, regardes mon ventre ! » Sur ce, Eve remonta le haut de sa tenue de soubrette pour révéler les courbes de ses hanches et ses abdominaux toniques. Bien sûr, tout ce que je pouvais faire était de cracher mon thé en réponse. Puis, Puseri tapa Eve sur la tête, comme pour la réprimander.

« Arrête ça tout de suite ! Tu ne devrais pas agir de manière aussi indécente devant un gentleman ! »

« Uu... Je ne suis pas grosse… » Eve sanglota, bien que ce soit probablement parce que le voyage à la mer devenait hors de portée et que mon refus était passé pour une accusation d’être en surpoids, plutôt que parce qu’elle avait été giflée sur la tête.

« Um… Eve, tu n’es pas grosse. Et c’est plus une lacune de ma compétence qu’autre chose. Son utilisation est en fait censée être limitée à un seul adulte, donc ça ne fonctionnera qu’avec moi et Marie. »

« Hm, d’accord… Alors comment puis-je aller avec vous, les gars ? »

Nous avions tous lâché un « Oof » en même temps. J’avais été surpris par sa persistance, bien que j’aie expliqué la situation en détail. Elle était vraiment un type de personne que je n’avais jamais rencontré auparavant.

Puseri avait alors affiché une expression dubitative. Elle connaissait Eve depuis longtemps et connaissait sa personnalité. C’était une raison de plus pour laquelle une question lui avait traversé l’esprit.

« Eve, pourquoi te comportes-tu de manière si gâtée ? Kazuhiho est encore jeune. Tu es déraisonnable. »

« Quoi ? Je veux dire, Kazu est si calme, mature, et fiable. »

J’avais fait une pause.

« Hein !? » Marie et moi avions dit en même temps, et même la chatte noire, qui se grattait la tête à ce moment-là, avait regardé avec des sourcils froncés, comme pour dire la même chose. C’était difficile de croire qu’un chat puisse faire une telle tête, vraiment.

Je me sentais un peu mal à l’aise lorsque le regard de Puseri était fixé sur moi avec autant d’attention. Dans ce monde de rêve, j’avais l’air d’avoir à peine quinze ans. De plus, mon visage avait l’air naturellement endormi depuis ma naissance, et la couleur de mes cheveux et de mes yeux était simplement noire… Attendez, ces parties étaient les mêmes qu’avant.

J’avais souri vaguement, et Puseri avait penché la tête de plusieurs centimètres. Quant à Eve, elle m’avait attrapé les épaules par derrière et m’avait poussé à plusieurs reprises en disant « Allez, allez ! » ajoutant ainsi à mon malaise. De plus, je souhaitais mentalement qu’elle arrête de pousser contre moi avec ses seins.

Puseri avait pressé ses sourcils avec ses doigts et avait laissé échapper un lourd soupir.

« Eve, j’ai l’impression de te comprendre encore moins maintenant. »

« Hé, c’est un peu méchant, vous ne trouvez pas ? » Eve et moi avions été choqués en même temps.

Mais le vrai choc allait bientôt arriver. Pas pour nous, mais de la part de la jeune fille elfe assise près de nous nous jetant un regard nous jugeant.

« Quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire !? » La voix forte avait fait s’envoler dans le ciel les oiseaux qui se reposaient sur un arbre voisin.

J’étais moi-même surpris. Ce n’était pas digne d’une Marie correcte et polie de crier ainsi, et ses épaules tremblaient de rage. Pendant ce temps, Puseri continuait son explication en s’excusant.

« La nuit dernière, le roi a donné un ordre officiel restreignant les voyages transfrontaliers. Le fait de franchir les frontières est strictement interdit, quelle que soit la position de chacun. Demander de l’aide au dieu du voyage, qui ne peut être restreint par personne, est également contraire à la loi. Je peux seulement dire que le timing est très malheureux. »

« Mais… nous ne sommes pas d’Arilai. Nous faire rester ici pour leurs propres raisons égoïstes, c’est de la tyrannie ! » Marie continua, mais Puseri ne connaissait pas les détails de la raison pour laquelle l’ordre avait été donné, et elle ne pouvait donc pas fournir une explication adéquate.

Que se passait-il au juste ?

Pour être honnête, je ne connaissais pas moi-même les détails de la confession de Zarish. Tout ce que je savais de lui, c’était qu’il était lié à un pays voisin et qu’il avait interféré dans le raid sur le labyrinthe souterrain. J’avais aussi compris qu’il essayait de gagner du pouvoir, mais je ne savais rien des intentions du pays voisin de Gedovar. Peut-être tout cela était-il lié à la mesure qui venait d’être prise.

Tout pays pouvait librement émettre une restriction de voyage transfrontalier. Il s’agissait d’un ordre puissant qui m’empêchait d’utiliser mes compétences en matière de voyages longue distance ou de traverser la frontière en secret. Cependant, il s’accompagnait de risques significatifs et provoquait une forte pression sur le flux de distribution. Le pays d’Arilai n’était pas doté d’une terre généreuse, et dépendait donc fortement des produits importés. Cela signifiait qu’une restriction prolongée des voyages pouvait les conduire à la ruine, en raison d’un manque de nourriture. La situation était donc très grave.

J’étais curieux de savoir pourquoi cela se produisait, mais j’étais plus préoccupé par Marie et Wridra, qui avaient attendu avec impatience leur voyage à la mer. Mais je ne comprenais pas pourquoi Eve avait l’air si déçue, elle aussi. Il n’y a pas si longtemps, je lui avais dit fermement qu’elle ne pouvait pas y aller…

Quoi qu’il en soit, peu après, une calèche noire s’était approchée du manoir. Elle se gara près des locaux, et quelqu’un de familier sortit du véhicule. Le vieil homme aux cheveux blancs et aux rides profondes était le Grand Aja le magicien, qui était un personnage clé dans le raid sur le labyrinthe.

Je ne pouvais pas m’empêcher de me demander pourquoi il venait ici, et pourquoi il avait l’air un peu pâle. J’avais regardé Marie, qui était assise à côté de moi, et elle avait le même regard de confusion.

Le vieil homme regarda lentement autour de lui, puis un sourire se répandit sur son visage.

« Je vois que vous passez une matinée élégante. Comme on pourrait s’y attendre de la part du Manoir des Roses Noires. »

« Je suis honoré par vos aimables paroles. Les roses ont enfin fleuri cette année, alors nous avons tous décidé de sortir et de les apprécier. Voudriez-vous peut-être en ramener chez vous pour les utiliser dans vos compositions florales ? » Puseri demanda au maître du manoir en s’approchant du vieil homme. Elle fit une gracieuse révérence digne d’une femme noble, puis conduisit le visiteur vers un siège vide.

Peut-être qu’elle voulait l’inviter en premier lieu. Je ne pouvais m’empêcher de le penser, en voyant l’absence totale de surprise dans son expression. Mais alors qu’Aja regardait le groupe réuni là, il eut une expression curieuse en voyant le visage de Mariabelle.

« Hm ? Qu’est-ce qu’il y a ? Votre joli visage semble plutôt mécontent aujourd’hui. »

Marie fronçait les sourcils de manière flagrante, apparemment toujours contrariée par la suspension de son voyage. Eve avait la même expression de mécontentement juste à côté d’elle, et Aja cligna des yeux.

« Ha ha ha, je vois. Vos vacances amusantes ont été interrompues par la restriction de voyage. Je suis désolé pour ça. »

« Il n’y a pas de quoi rire. Ne pas pouvoir aller à la mer est une chose, mais je ne peux pas croire que nous ne puissions pas quitter le pays. On nous empêche de rentrer dans notre propre pays. » Le vieil homme s’était assis à côté de Marie et lui avait tapoté l’épaule en lui disant qu’il était désolé. Il avait un regard d’excuse, comme s’il regardait sa petite-fille faire une crise de colère, et il prit une collation sur la table. Puis, il plissa ses sourcils blancs, comme s’il venait de remarquer quelque chose.

« Hm, je suppose que je vais le dire à tout le monde ici. Cette restriction de voyage vise à éliminer d’un coup les traîtres qui ont aidé Zarish. Bien sûr, les membres de l’équipe Diamant n’ont rien fait de mal. Nous savons déjà que vous étiez sous l’influence de son contrôle. C’était une décision du roi pour empêcher ces traîtres de fuir le pays, et je pense que tout cela va bientôt passer. Mais il y a un autre problème. »

« Un autre problème ? Qu’est-ce que c’est ? » demanda Marie en le regardant avec confusion.

« Les rebelles qui se cachent dans le labyrinthe. Selon l’équipe de surveillance, ils ont tenté de faire passer des pierres magiques en contrebande, et cette restriction a pour but de mettre un terme à leurs activités. » Nous nous étions tous regardés. Cela signifiait que nous aurions probablement pu poursuivre notre voyage si nous avions capturé ces rebelles, mais ce n’était pas non plus comme si nous voulions sortir de notre plan pour le faire.

« Oh, alors allons les capturer, Kazu ! »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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