Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 6 – Arc Été – Chapitre 1 – Partie 3

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Chapitre 1 : C’est l’été, mademoiselle l’Elfe

Partie 3

Heureusement, Marie n’avait pas demandé le fauteuil de massage. Ce fut un grand soulagement, vu que je n’étais qu’un humble salarié. Elle m’avait expliqué pourquoi en se rendant au rayon électroménager situé au même étage.

« Bien sûr, je n’en voulais pas. C’était très agréable, mais nous ne pouvons pas acheter quelque chose d’aussi cher. N’es-tu pas d’accord, Wridra ? » Mais la chatte noire dans le panier avait juste cligné des yeux comme si elle ne comprenait pas pourquoi. Ce regard signifiait « J’en veux un ! » Il semblait que j’avais développé la capacité de lire ce que les chats pensaient à travers leurs seules expressions faciales.

Les magasins d’électronique étaient pleins de choses qui pourraient intéresser ces deux-là.

Il y avait des casseroles électriques qui distribuaient de l’eau chaude en appuyant sur un bouton, une machine à traiter les déchets qui les recyclait en compost, un grille-pain qui pouvait faire des toasts, des œufs au plat et du café en même temps, un coupe-légumes qui coupait les légumes en petits morceaux en quelques instants, et bien plus encore. L’elfe et la chatte noire étaient émerveillées en passant d’un appareil à l’autre.

« Wooow, c’est incroyable. Tu pourrais cuisiner des choses si rapidement avec ça ! »

« Il y a tellement de sortes d’appareils électroniques de nos jours. Avant, je vivais seul, donc je ne venais pas vraiment regarder les appareils de cuisine. J’avais juste l’impression que la nourriture avait meilleur goût quand on utilisait un couteau de cuisine. Je ne sais pas pourquoi, mais on a tendance à admirer les cafetières quand on vit seul. J’utilise encore le grille-pain à ce jour, mais la machine à café était une douleur à entretenir, si bien que j’oubliais même parfois où je la mettais. »

« Ne serait-il pas agréable d’avoir des appareils comme ceux-ci dans un nouveau logement ? »

« C’est vrai ! Voir tous ces appareils ici me donne envie d’en acheter. Quand nous sommes allés dans la région d’Alexei, je n’ai apporté que des chaussures et une brosse. La nourriture était préparée par lots dans la cuisine, alors rester à l’étage supérieur était une torture. Ça empestait le noinoi tout le temps. » Son expression avait tourné au vinaigre lorsqu’elle s’était souvenue de l’odeur du noinoi, qui était un aliment similaire aux oignons. Il était utile parce qu’il était facile à cultiver, mais son goût et son odeur devenaient affreux à cause du manque de technologie de stockage à long terme. Même après mes voyages de plusieurs années, je ne pouvais toujours pas dire s’ils étaient pourris, ou s’ils sentaient mauvais naturellement.

Puis, j’avais remarqué que Marie avait l’air confuse en observant une plaque chauffante avec plusieurs rainures rondes pour cuire les takoyakis.

« Mais les noinoi sont assez savoureux quand ils sont de saison. J’aimerais que tu expérimentes à quel point les légumes de saison peuvent être délicieux. Je suis sûr que tu ne ferais plus la fine bouche si tu le faisais. » Je pouvais presque entendre le cœur de Marie sauter un battement. Elle déclara qu’elle ne savait pas de quoi je parlais et essaya de faire semblant, passant sa main dans ses cheveux tout en détournant les yeux. Je lui avais souri, sans me laisser décourager par sa réponse brusque.

« Les légumes d’été sont vraiment savoureux. Ils vous aideront à combattre la fatigue due à la chaleur de l’été, et ils sont pleins de nutriments. Pourquoi ne pas manger des légumes d’été pour le dîner de ce soir ? Il y a des aubergines, des citrouilles, et bien d’autres. »

Marie hésita. « Je n’aime pas beaucoup les légumes après avoir passé du temps à la guilde des sorciers. Ils ont un goût âcre et amer, et j’ai l’impression d’être un insecte en les mangeant. » Son excitation de tout à l’heure était retombée, et sa voix était aussi calme qu’un murmure.

« Hm, » j’avais réfléchi sans rien dire.

Je me doutais bien qu’il y avait quelque chose de louche, vu qu’elle laissait souvent ses légumes sans les manger, mais c’était quand même surprenant. Les elfes se nourrissaient principalement de produits de la nature, donc je n’aurais pas été surpris si beaucoup d’entre eux étaient végétariens. Sans compter qu’elle adorait manger des fruits.

« Manger des légumes fait partie de la bonne manière de passer l’été. Si tu n’aimes pas ça, ça peut être juste une fois pour ce soir. Alors pourquoi n’essaies-tu pas ? Je ferai de mon mieux pour que ce soit bon. » Marie gémit. Elle fit un visage aigre pendant qu’elle délibérait sur l’idée, et cela rendait vraiment évident le fait qu’elle n’aimait pas les légumes. Finalement, elle soupira de résignation.

« D’accord, juste pour cette fois. Tant que je n’ai pas à les manger après que tout soit terminé. » En entendant les mots de Marie, j’avais gémi en réponse. J’avais envie de lui dire que ce n’était pas bien, surtout parce que je voulais qu’elle soit en bonne santé, du moins tant que j’étais avec elle. J’avais après tout la responsabilité de prendre soin d’elle pendant que nous étions ensemble. Mais je ne voulais pas la forcer à faire quelque chose qu’elle ne voulait pas faire, alors j’étais dans une position difficile.

« D’accord, je ne ferai pas de plats de légumes à moins que tu n’en demandes expressément. »

« Alors c’est d’accord. Je vais essayer de le supporter pour ce soir. »

Nous arborions tous deux des sourires crispés en nous serrant la main. Je voulais lui préparer de délicieux plats de légumes et l’amener à les voir sous un autre jour. Cette pensée occupait mon esprit alors que nous marchions dans l’étage climatisé.

À ce moment-là, j’avais remarqué que Marie regardait avec curiosité un ventilateur.

Sa robe aérienne était soulevée par l’air, révélant ses cuisses, alors je m’étais placé derrière elle pour empêcher les passants de voir quoi que ce soit. Je m’étais dit qu’elle aurait peut-être dû être un peu plus consciente de son environnement.

« Ce ventilateur t’intéresse-t-il ? »

« C’est une invention étonnante. Elle tourne en continu à un rythme déterminé… C’est comme de la magie. Les machines excellent vraiment dans la réalisation de mouvements précis comme celui-ci. »

J’avais réalisé qu’elle était plus intéressée par des appareils relativement simples comme ceux-ci. Les anciens ventilateurs étaient plus encombrants et plus lourds, mais les modernes avaient surtout un design plus épuré. Marie plissa les yeux, heureuse de voir le vent souffler contre elle.

« Oh, c’est tellement bon marché par rapport aux autres articles. »

« C’est parce qu’il ne refroidit pas l’air, mais le fait simplement circuler. On dirait que ceux-là ont aussi des fonctions de refroidissement de l’air. » J’avais montré un produit à l’aspect plutôt étrange. C’était un grand panneau qui montrait les détails de l’électronique avec des diagrammes et des illustrations mignonnes.

« Wôw, c’est sympa. Il montre comment l’appareil fonctionne, comme un projet de recherche. Je me demande s’ils l’ont juste sorti pour les vacances d’été. Oh, et par projet de recherche, j’entends les devoirs donnés aux élèves de l’école primaire, où ils étudient un sujet qui les intéresse et en font un compte rendu à leur retour des vacances d’été. »

« Hm, on fait faire des choses étranges aux enfants dans ce monde. Les vacances sont faites pour se reposer. S’ils sont encore obligés d’étudier pendant les vacances, à quel moment sont-ils censés se reposer ? »

J’avais hoché la tête en signe d’accord. Il n’y avait pas que les étudiants qui avaient des devoirs. Certaines personnes ramenaient du travail à la maison s’ils ne pouvaient pas le finir à temps. Tout le monde aurait dû au moins pouvoir se reposer pendant les vacances. C’est ce que j’avais dit à Marie, mais elle avait le regard fuyant et ne semblait pas m’écouter.

« Hm ? Qu’est-ce qu’il y a, Marie ? »

« Oh, c’est juste que j’avais l’impression d’avoir oublié quelque chose d’important. Je pensais que nous étions venus au magasin d’électronique dans un but précis… » J’avais penché la tête, en essayant de me rappeler si elle avait raison. Nous n’avions pas de devoirs ou de travail, donc nous aurions dû pouvoir profiter librement du week-end. J’avais regardé autour de moi en y réfléchissant.

L’air froid réconfortant m’avait frappé dans la section des gros appareils ménagers, où étaient exposés des climatiseurs et des déshumidificateurs. Les prix allaient de bon marché à cher, les articles dans la gamme supérieure rivalisant avec le prix du fauteuil de massage fantaisie de tout à l’heure.

Après les avoir regardés fixement pendant un certain temps, nous avions tous deux parlé en même temps.

« Oh, ça. »

« Bonté divine, nous avions complètement oublié notre objectif initial, » déclara Marie.

« Même moi, je l’ai oublié… Hmm, il y a tellement de choses inhabituelles dans un magasin d’électronique qu’on a tendance à oublier ce qu’on est venu chercher en venant. »

« Oui, je pense que cette chose est particulièrement à blâmer. Le fauteuil de massage qui a failli m’endormir. Je suis sûre qu’il a été placé là pour servir le même objectif que les pièges dans les donjons. » Elle parlait avec un visage sévère, comme si elle était une détective révélant une ruse élaborée, mais… J’avais oublié ça, moi aussi. Pourtant, j’avais décidé de ne pas la corriger. J’avais fait semblant d’être impressionné et j’en étais resté là.

En tout cas, il était pratique pour nous que les mécanismes du climatiseur soient exposés.

Je m’étais raclé la gorge, et Marie avait regardé le grand écran. En tant qu’elfe brillante qu’elle était, Marie avait également l’intention d’apprendre à lire et à écrire le japonais, aussi lisait-elle souvent des livres et écrivait-elle des kanji pendant son temps libre. Je n’avais eu qu’à la soutenir ici et là lorsqu’elle ne pouvait pas lire quelque chose, et elle avait compris le fonctionnement des climatiseurs après avoir lu l’explication.

« Hmm, quel concept intéressant ! De penser que l’air chaud contient plus d’humidité que l’air froid. Le refroidissement de l’air fait qu’il ne peut plus contenir l’humidité, donc il se transforme en gouttelettes d’eau… Je vois, donc c’est comme la façon dont le liquide se forme sur une tasse d’eau froide. » Il semblerait que Marie appréciait vraiment cela.

Mais ce n’était pas trop surprenant quand j’avais considéré qu’elle essayait de devenir une sorcière. Les sorciers avaient tendance à être des individus hors du commun qui établissaient leurs propres théories pour atteindre leur objectif, même si d’autres prétendaient que c’était impossible. Dans ce monde, les inventeurs étaient ce qui s’en rapprochait le plus.

« Hein, je pensais que les déshumidificateurs des climatiseurs étaient froids, mais je suppose que c’est parce qu’il fonctionne en refroidissant l’air pour rassembler l’humidité. En y réfléchissant, il ne faisait pas aussi froid quand l’esprit de l’eau déshumidifiait l’air pour nous, » avais-je remarqué.

« Ça me fait penser à Arilai. L’air sec n’est pas aussi inconfortable, mais ça ne change pas forcément la température. Hmm, je ne pensais pas que j’aurais autant de plaisir à venir ici. J’aime ce monde parce qu’il n’est pas lié à des modes de pensée dépassés, » dit Marie en se mettant sur la pointe des pieds pour voir quelque chose de plus haut. Ses yeux pétillaient de fascination, et j’avais été surpris de voir à quel point elle était captivée. Puis, elle pointa son doigt.

« Le voilà ! Une méthode pour rafraîchir la pièce. Ce doit être le principe de la grande invention moderne, le climatiseur. » Marie souriait comme un chat qui avait capturé sa proie. Le grand panneau affichait une illustration montrant comment diriger la chaleur vers l’extérieur.

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