Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 4 – Chapitre 9 – Partie 2

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Dernier épisode

Partie 2

La réalité de la situation semblait s’être installée, et les oreilles de Marie étaient devenues roses alors qu’elle regardait avec rêve la Larme de Thanatos. La lumière scintillait dans ses yeux d’améthyste, et je la trouvais encore plus belle que la pierre. Bien sûr, je n’avais pas osé dire quelque chose comme ça à haute voix.

« Merci. Je vais m’en occuper. » J’avais passé beaucoup de temps dans ce monde, mais il était rare de voir la personne qui avait laissé le butin et le destinataire aussi heureux. C’était comme ça que ça aurait toujours dû être, si vous me le demandiez. Je pensais ainsi en prenant une gorgée de mon thé… que je souhaitais désespérément être du vin.

« En tout cas, nous avons réussi à dégager le deuxième étage. Et demain, nous partons pour Grimland ! »

« Yaaay ! »

« Ahhh, le jour est enfin arrivé ! » Marie et Wridra avaient joyeusement levé les mains et avaient tapé leur main ensemble. Récemment, il semblait qu’elles avaient plus apprécié les événements au Japon que le donjon. Malheureusement, les événements dans le monde réel nécessitaient de l’argent pour y assister, donc nous ne pouvions pas simplement sortir chaque semaine. Si l’on pouvait m’exaucer un souhait, j’aurais souhaité que mon argent dans ce monde soit converti en monnaie dans l’autre monde. Bien que, pour être honnête, j’avais aussi été heureux de vivre dans la classe moyenne inférieure avec Marie.

Le ciel se teintait d’un rouge de garance. J’avais levé les yeux alors que nous nous préparions à quitter l’atelier de Mewi, et je m’étais souvenu de quelque chose. J’avais fouillé dans mon sac, puis j’avais sorti une pierre magique surdimensionnée. J’avais enlevé le tissu pour révéler une couleur turquoise rappelant la mer du sud, une lueur puissante cachée sous la surface.

« Oh, est-ce celle que tu as reçue de Zera ? » demanda Marie.

« Oui, celle qu’ils ont trouvée dans la salle du trésor du premier étage. Je l’avais complètement oubliée, étant resté enfermé sous terre tout ce temps. » Mewi fixa la pierre rare avec un grand intérêt. J’avais déjà vu beaucoup de pierres magiques, mais jamais une aussi grosse.

« Pourrais-tu y jeter un coup d’œil quand tu auras le temps ? »

« Eh bien, je suis de plus en plus occupé ces derniers temps, mais je ferai de toute demande de votre part une priorité absolue, Monsieur. » J’avais insisté sur le fait que ce n’était pas urgent en remettant la Pierre Magique à Mewi. Il l’avait prise avec respect et avait incliné la tête.

Nous nous étions salués et nous nous étions finalement séparés.

Je voulais demander à rester pour la nuit, mais je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ce Zarish. S’il venait pendant notre absence, ça pourrait être un problème.

Cet homme semblait dangereux. Ma première impression n’avait pas changé, et j’avais toujours été prudent avec lui. C’est pourquoi j’avais prévu de passer la nuit au manoir de Zera. Et je découvrirais que mon impression était correcte peu de temps après.

« Qu’est-ce qui ne va pas, Wridra ? » lui demandai-je alors qu’elle regardait autour d’elle en silence.

J’avais fait de même et j’avais scruté la zone, mais tout ce que j’avais vu, c’était le terrain isolé en bas de la rivière où nous nous trouvions. L’atelier était proche de l’eau, donc il était situé à l’écart des zones résidentielles. Bien sûr, il n’y avait personne autour.

« … Hm. Ne t’inquiète pas. Ce sera mieux ainsi. »

« Hein ? Qu’est-ce que ça veut dire ? »

Wridra n’avait pas répondu, mais avait appelé Shirley à la place. Son apparence semi-transparente semblait déplacée alors qu’elle était lumineuse, mais étant une entité qui présidait à la vie, elle était de nature différente d’un fantôme.

« Je vais accompagner Shirley au deuxième étage. Vous deux, allez chez Zera pendant ce temps. » Avec ça, Wridra était entrée dans une faille noire et avait disparu.

Je m’étais demandé ce qu’elle voulait dire par là, mais maintenant que j’étais resté seul avec Marie, j’avais décidé de lui poser la question plus tard.

Il nous avait suffi de remonter la pente douce depuis notre emplacement en descendant la rivière pour atteindre le quartier résidentiel. Marie et moi avions commencé à marcher lentement.

« Nous devrons peut-être rester chez Zera pendant un certain temps. »

« Oh, mais maintenant que nous avons dégagé le deuxième étage, le mariage de Zera et Doula devrait être approuvé. Je suis sûre qu’elles nous accueilleront à bras ouverts, » répondit Marie en caressant la pierre dans sa poche. Elle semblait assez heureuse de ce cadeau.

Cependant, en y réfléchissant, j’avais des réserves sur le fait de rester chez quelqu’un, de manger sa nourriture et de ne rien lui offrir en retour. Alors que j’y pensais, Marie me regardait avec le soleil dans le dos. Ses cheveux soyeux étaient teints en orange par le soleil, et je m’étais retrouvé à regarder sa beauté.

« Ils ont capturé quelques-uns de ces gens qu’ils appellent des rebelles, ils doivent donc les interroger en ce moment même. Nous ne pourrons pas aller dans le labyrinthe pendant qu’ils s’en occupent, mais cela nous convient, puisque nous allons bientôt à Grimland. » Elle m’avait montré un joli sourire et avait recommencé à avancer. J’aurais aimé avoir un appareil photo pour prendre une photo de ce sourire, m’étais-je bêtement dit, puis j’avais marché après elle.

Pendant que nous nous battions contre Shirley, Zera et les autres individus étaient occupés à leur propre combat. Ils avaient mis près de la moitié du groupe rebelle hors d’état de nuire, mais les autres avaient réussi à s’échapper. Le groupe de Zera ne pouvait pas rattraper les rebelles qui connaissaient le donjon comme leur poche, et ils étaient retournés se cacher.

Et donc, jusqu’à ce que nous puissions découvrir leurs plans, le donjon devait être temporairement fermé. Il n’y a pas si longtemps, nous étions si pressés de l’explorer, mais à partir de maintenant, nous marchions le long de la rivière à un rythme tranquille. Et Wridra, habituellement bruyante, n’était plus avec nous. L’Arkdragon pouvait utiliser une magie de mouvement avancée sans aucun effort, et j’étais honnêtement jaloux qu’elle puisse voyager où elle voulait en peu de temps.

« C’est bien plus pratique que ma technique de mouvement à longue portée, étant donné qu’elle peut aller où elle veut. »

« La tienne est une compétence, tandis que celui de Wridra est magique. La tienne a l’avantage de pouvoir s’activer instantanément, sans avoir recours à des sorts avancés. Je ne dirais pas que c’est inférieur du tout, » avait déclaré Marie avec réconfort alors que nous montions la pente.

Le ciel commençait à s’assombrir, et la nuit allait bientôt tomber sur nous. Cependant, il était assez rare que nous soyons seuls ensemble dans ce monde. Nous l’avions réalisé tous les deux en même temps, et nos yeux s’étaient rencontrés.

Est-ce que c’est mauvais ? Je pense que oui.

Depuis que je l’avais embrassée à Aomori, elle me l’avait fait plusieurs fois. Je me retenais depuis que Wridra nous avait fait sa crise en pleine figure, mais nos cœurs battaient la chamade en réalisant que ce serait une occasion en or.

« Personne n’est… ici, n’est-ce pas… ? » Marie regarda autour d’elle, puis marmonna, « Umm, » en s’approchant un peu plus. Ses joues étaient roses au coucher du soleil, et elle s’était accrochée à mon haut en me regardant.

Elle avait ensuite tenu mon bras, son corps pressant contre le mien dans sa fine robe.

« Ah, je me sens un peu anxieuse que tu sois si petit. C’est comme si je faisais quelque chose que je ne suis pas censée faire… »

« Argh, maintenant tu me rends nerveux…, » je lui avais caressé la joue lisse, puis j’avais touché ses oreilles qui étaient aussi devenues roses. Je pouvais sentir sa chaleur au bout de ses doigts, ainsi que les battements de son cœur dans sa poitrine, appuyés contre moi.

Au fur et à mesure que nos visages se rapprochaient, Marie rétrécissait les yeux, ses lèvres se séparaient légèrement dans l’attente. Marie ne ferma pas les yeux jusqu’au bout, même pendant le baiser. Elle avait tendance à me regarder à travers des yeux partiellement ouverts, même lorsque nos lèvres se rencontraient.

Une fois après que nous soyons à une distance d’un doigt, son expiration m’avait chatouillé le visage. Je sentais qu’elle respirait peu profondément, son odeur se rapprochait un peu plus.

Bam !

Quelqu’un s’était interposé entre nous, faisant tomber Marie en arrière sur ses fesses. Je l’avais tirée vers le haut, abasourdie, et j’avais fixé le dos du nouveau venu violent. L’étranger avait continué à s’enfuir sans même s’excuser…

Pourquoi cette personne nous a-t-elle croisés sur une route aussi large ?

« Ah ! La pierre ! » Marie s’était écriée, en tâtant sa poitrine des deux mains. C’est la pierre que Shirley avait fait tomber et qu’elle avait offerte à Marie il n’y a pas si longtemps.

« … Retourne à l’atelier de Mewi. Je vais la récupérer. »

« Ah, attends, Kazuhiro ! »

Je ne pouvais pas attendre. Si nous perdions le voleur maintenant, Marie ne le laisserait jamais partir. Le simple fait d’imaginer son visage attristé était insupportable, alors j’avais décidé de me téléporter après le coupable.

Vwoom, vwoom. Le coupable était une tache lointaine il y a quelques instants, mais je me rapprochais de la cible à chaque téléportation. Qui que ce soit, le voleur avait des jambes puissantes qui lui permettaient de se déplacer à une vitesse folle.

Ce n’est peut-être pas un voleur ordinaire. Je ne devrais pas baisser ma garde.

Nous avions franchi la porte arrière et étions entrés dans la rue principale. Juste au moment où nous étions entrés dans un sentier sombre, j’avais taclé le dos de la cible sans me retenir.

Il avait laissé échapper un glapissement, et mes yeux s’étaient élargis face aux cheveux dorés et ondulés qui sortaient de leur capuchon. La femme respira fortement en se retournant, révélant son visage…

« Tu es… celle de cette fête !? »

« Ahaha, bien joué ! Maintenant, vous êtes aussi foutu que moi ! » Elle avait gloussé comme si elle avait perdu la tête, et je m’étais retrouvé à court de mots. J’avais attrapé le sac avec la gemme quand elle me l’avait jeté, puis j’avais tourné la tête lentement…

« Marie… ? » J’avais chuchoté, puis j’avais commencé à courir à toute vitesse. Cette femme se faisait appeler Eve. Elle était une subordonnée du candidat héros Zarish, et je m’étais souvenu qu’elle essayait aussi de me barrer le chemin à cette fête.

Mon cœur battait la chamade alors que je me téléportais sans cesse vers l’endroit où j’avais laissé Marie.

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