Chapitre 26
« Oliveira, que fais-tu ? »
Dross devenait de plus en plus irrité à mesure que la situation actuelle ne progressait pas d’un iota.
Oliveira avait déclaré qu’il préparerait un monstre qui tuerait instantanément la princesse, mais Dross ne voyait pas comment mettre un monstre dans la princesse pour la seconde fois.
Dross savait qu’il serait trop dangereux d’utiliser une fois de plus l’aide de son neveu, qui appartenait à l’ordre des chevaliers.
« Je suis entouré de bons à rien ! »
Et ce n’était pas tout.
Après qu’Oliveira ait tué Casper, il semblerait que les serviteurs de Dross aient commencé à le regarder sous un nouveau jour.
Bien sûr, Dross avait fait passer ce décès comme étant dû à des causes naturelles, mais même ainsi, Casper était un fidèle serviteur qui était très populaire parmi eux, et sa mort violente les avait profondément bouleversés.
Dross pensait que cette atmosphère était la principale raison pour laquelle Oliveira pensait quitter le territoire d’Isengard.
Mais pour Dross, Oliveira était toujours un outil utile dont il ne voulait pas se séparer.
À l’origine, Dross était un homme timide et lâche.
C’était grâce à la puissance des monstres rassemblés par Oliveira que Dross avait pu maintenant se comporter d’une manière aussi autoritaire.
Dross n’était pas assez capable pour accepter le fait que, par lui-même, il soit un seigneur féodal stupide qui ne pouvait pas développer son territoire et qui savait uniquement comment sacrifier son propre peuple.
Au contraire, son père était connu comme un grand seigneur féodal fiable.
Peut-être que l’ego surdimensionné de Dross était la conséquence d’un complexe qu’il avait en se comparant au grand seigneur féodal qu’était son père.
En même temps, la personnalité lâche de Dross lui avait fait prendre conscience qu’il avait pris un chemin très dangereux.
S’il s’était passé quelque chose, il avait l’intention de feindre l’ignorance et de mettre la responsabilité de tout ce qui s’était passé sur le dos d’Oliveira.
C’était pourquoi il craignait qu’Oliveira ne soit hors de sa portée.
« On a un gros problème ! »
« Que se passe-t-il ? »
Le chambellan que Dross avait envoyé pour chercher Oliveira revint, à bout de souffle.
« Oliveira a dit qu’il y a des intrus dans le territoire se dirigeant vers le marais au nord ! »
« Des intrus !? », cria Dross avec un visage pâle.
Isengard n’était pas un territoire clos.
Les habitants du royaume de Jormungand pouvaient aller et venir comme ils le voulaient, donc si Oliveira traitait quelqu’un d’intrus, il était fort probable qu’il voulait dire que cette personne était un espion.
Et si par hasard cet espion pouvait obtenir des preuves sur la tentative d’assassinat de la princesse, tout serait fini pour Dross.
« C’est mauvais ! Rassemblez les chevaliers ! Qu’ils suivent Oliveira ! »
☆☆☆
« Oh, on dirait qu’il est si confiant qu’il est venu tout seul. »
Oliveira avait souri après avoir reçu un rapport de son faucon Adria, l’un des familiers qui furent envoyés en éclaireur.
Dans le passé, Oliveira avait été catalogué comme un mage non qualifié, et il errait au fond du désespoir, mais maintenant, il connaissait l’art de contrôler les monstres.
En employant les pouvoirs spéciaux des monstres, qui ne pouvaient pas être imités par les humains, Oliveira avait dépassé le niveau des mages normaux.
Il en était fier.
Plus l’ennemi était fort, plus il serait un sacrifice utile.
Puis, un jour, Oliveira atteindra des sommets, bien au-delà de la portée des mages normaux.
« Je vais te montrer quel est le pouvoir d’Oliveira Armitage ! »
☆☆☆
En attendant l’arrivée d’Oliveira, Kurats détecta et se déplaça vers un endroit dégagé qui offrait une vue relativement dégagée dans la forêt.
Il y avait deux ou trois rochers ici et là, qui étaient si gros que Kurats avait dû lever les yeux pour en voir le sommet. C’était probablement ce qui empêchait les arbres de pousser dans la région.
Habituellement, Kurats choisissait un endroit ayant beaucoup d’obstacles lorsqu’il se battait contre plusieurs adversaires, mais cette fois, il avait choisi un environnement qui lui permettrait d’utiliser plus facilement sa force.
Il croyait que, peu importe, le nombre d’ennemis qu’il y avait, il n’allait pas perdre s’il pouvait utiliser toute sa force.
Ce choix était le résultat de la confiance absolue de Kurats dans sa propre force.
« Franchement, il y en a autant, et ils ne cessent d’arriver. »
{Contre un homme qui peut contrôler autant de monstres à la fois, même le chef des mages de la cour royale aurait probablement beaucoup de mal.}
« Ce type n’est pas du tout fait pour se battre, alors ce n’est pas très convaincant. »
Tandis que Kurats tenait un discours qui pourrait faire exploser la rage de Mordred s’il l’entendait, il regardait fixement les faucons Adria qui volaient en rond au-dessus de lui.
Il y avait déjà plus de 30 monstres qui l’entouraient dans la forêt, et leur nombre ne cessait d’augmenter.
C’était à l’origine le lieu d’habitations de ces monstres, mais le fait qu’ils soient tous contrôlés par un mage avait rendu la situation dangereuse.
Puis, cet homme apparut enfin.
« On dirait que je t’ai fait attendre. »
« C’est bon, l’attente était agréable à sa façon. »
Avec des sourires audacieux, Kurats et Oliveira avaient parlé comme s’ils se rencontraient à une date préalablement fixée.
C’était peut-être parce que, même si leurs buts différaient, leurs cœurs étaient au même endroit dans cette bataille.
« Au fait, je voulais juste te demander si c’est toi qui es à l’origine des enlèvements qui ont eu lieu par ici. »
« Moi, enlever quelqu’un ? C’est scandaleux. Je suis un érudit intègre, je ne ferais jamais une telle chose. J’ai collectionné quelques spécimens pour mes recherches. »
« Je vois, et je suppose que tu te fiches de savoir à quelle espèce appartiennent ces spécimens. »
« Et toi, qu’en penses-tu ? Quel genre d’espion es-tu ? As-tu été envoyé par Bessendorf ou par la capitale royale, je me le demande. »
Les deux parties avaient continué à sourire tout en s’évaluant l’une l’autre.
Bien sûr, ils savaient que la bataille pouvait commencer à tout moment, alors ils étaient déjà tous les deux dans un état d’esprit combatif.
« Tu étais bien trop voyant. Ce n’est même pas moi qui ai réalisé qu’il se passait quelque chose. »
« Tu pourrais le voir comme cela, mais j’ai été extrêmement patient et prudent. Sinon, j’aurais fait beaucoup plus d’expériences pour le bien de mes recherches. »
Tous deux avaient compris ce que l’autre voulait dire sans avoir à l’énoncer clairement.
Mais même ainsi, ils voulaient essayer de mieux se connaître, c’était l’instinct d’un combattant de vouloir connaître quelle était réellement la personne qui était en face de soi.
Parce que connaître l’adversaire doublerait le plaisir de le vaincre.
En ce sens, il aurait été juste de dire que Kurats et Oliveira étaient également géniaux.
« On dirait que mes gentils petits monstres t’ont causé des ennuis. »
« Non, il n’y a aucune chance que ces monstres me tourmentent de quelques manières. Peut-être que si tu en envoies d’autres, plus résistants, ça pourrait faire l’affaire ! »
Les paroles de dédain de Kurats envers les monstres d’Oliveira étaient comme un signal.
« Très bien ! Je m’assurerai de te satisfaire cette fois-ci ! »
Après l’avoir déclaré aussi fortement, Oliveira donna un ordre aux monstres qui le suivaient.
« Allez, mes élites ! »
Soudain, d’en dessous, un gros monstre taupe était venu attaquer Kurats.
Au même moment, trois faucons Adria se mirent à descendre du ciel en piqué, visant les yeux de Kurats.
De plus, des ogres étaient sortis des buissons avec d’énormes massues dans les mains et s’étaient précipités vers lui.
On aurait dit qu’Oliveira n’était pas seulement en train de se vanter quand il avait dit qu’il allait satisfaire Kurats cette fois-ci.
« Mais il a encore du chemin à faire avant d’obtenir ma note de passage. »
Kurats avait attrapé avec désinvolture le monstre en forme de taupe qui avait essayé de mordre son pied et l’avait ensuite arraché du sol avant de le lancer vers le ciel.
La force inhumaine de Kurats avait envoyé la taupe à une vitesse de cent kilomètres-heure. En frappant les faucons Adria sur son chemin, les monstres avaient créé un feu d’artifice sanglant dans le ciel.
L’un des faucons Adria parvint de peu à s’échapper et continua courageusement à se précipiter vers Kurats, mais c’était inutile.
« Humph ! »
Kurats esquiva facilement et envoya un coup de pied circulaire vers le haut.
En inclinant légèrement son pied, son coup de pied était devenu semblable à une frappe d’épée qui avait coupé le faucon Adria en deux.
« Raaaaaaaaaaaaaaah ! »
Peut-être parce qu’ils étaient en colère vu que leurs alliés avaient perdu beaucoup plus vite que prévu, les quatre ogres qui étaient sortis des buissons avaient rugi en se précipitant vers Kurats.
Le sol tremblait sous les coups générés par leur poids.
Les ogres n’étaient pas aussi stupides qu’ils en avaient l’air. Ils s’étaient séparés en deux groupes de deux pour lancer une attaque en tenaille, et ils avaient fait synchroniser leurs mouvements pour attaquer en même temps.
Il aurait été impossible pour un être humain normal de gérer les quatre attaques simultanées.
Mais Kurats n’était pas un être humain normal.
« C’est mieux comme ça ! »
Kurats criait joyeusement en souriant.
Cela ne faisait pas si longtemps qu’il ne s’était pas battu avec un ours aux yeux rouges, mais il avait l’impression que cela faisait encore un certain temps qu’il ne s’était pas retrouvé dans la peau d’un chasseur.
En ne comptant que sur de la force brute, Kurats avait utilisé son bras droit et sa jambe gauche pour bloquer la massue de l’ogre qui venait droit devant lui.
Cependant, la force de l’ogre n’avait pas égalé la puissance inhumaine de Kurats et, avec le bruit d’un impact, sa massue avait rebondi et avait entraîné les autres massues des ogres avec elle.
« Impossible... Sa force physique est supérieure à celle d’un ogre ? »
Bien qu’il avait observé le combat en silence jusqu’à présent, l’expression faciale d’Oliveira avait changé.
Les techniques de Kurats étaient encore assez rudimentaires et n’étaient pas encore au niveau d’un chevalier, mais ce qu’Oliveira venait de voir était une menace bien plus grande que toute technique de combat.
C’était parce que, peu importe combien il avait été formé, il devrait être fondamentalement impossible pour un être humain de devenir plus fort qu’un ogre.
« Espèce de salaud... Qui es-tu ? N’es-tu pas censé être un mage ? »
« Ouais, même si je suis un fou du combat, je suppose que je suis en plus un mage, en quelque sorte. »
{Quoi !? Je suis le roi des mages ! C’est quoi ces conneries de « en plus » !? Balivernes ! Inacceptable !}
Sans se soucier de l’objection de Bernst, Kurats posa une question à Oliveira.
« Tu as déjà fini ? Parce que si ce n’est pas le cas, je vais devoir te punir maintenant. »
« Ne te fous pas de moi ! »
Bien qu’il soit venu ici pour jouer avec Kurats, c’était de lui qu’on se jouait maintenant.
En s’en rendant compte, la fierté d’Oliveira avait pris un coup extrêmement terrible, surprenant même pour lui-même.
Ce n’est pas possible. Je ne peux pas être aussi faible en ce moment. J’ai sacrifié plus de vies que je ne peux en compter, tout cela pour devenir un maître des monstres et atteindre des sommets que personne d’autre ne devrait pouvoir atteindre, pensa Oliveira.
« Ce serait gênant si c’était ma limite ! Tu n’es qu’un simple humain face au pouvoir des monstres ! »
« Un simple humain ? Et qu’est-ce que tu crois être ? »
« Je suis un homme qui règne sur les monstres, un maître des monstres ! Je n’ai rien à voir avec un être humain frêle et pathétique comme toi ! »
« Tu as quelques jouets et maintenant tu te crois au-dessus des humains ? Ne me fais pas rire. »
Kurats sourit avec arrogance et fit craquer ces articulations.
« Je suppose que je vais me frayer un chemin à travers ce combat puéril uniquement avec la force brute. »
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