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Kimi kara Uketsugu Brave Chronicle

Table des matières

***

Prologue : Encore une Promesse Hésitante

« Si je gagne, tu dois m’aider à protéger notre monde. » Tout en me parlant, elle me regardait avec des yeux bleus tels des saphirs.

Sa peau était blanche et pure comme de la neige vierge. De longs cheveux tout aussi bleus que ses yeux glissaient tout le long de ses hanches jusqu’à ses cuisses. Tenus avec un ruban blanc, ils flottaient dans le vent.

Son nom était Yukihime Yukigane.

« C’est sûr. Si tu gagnes, » dis-je.

« Penses-tu que tu peux battre la personne la plus forte du monde ? » demanda-t-elle.

« Je ne me soucis pas de qui tu peux être ! Je me dois de gagner, » dis-je.

« Est-ce que protéger les autres te semble vraiment mauvais ? » demanda-t-elle.

« Oui, cela l’est. Car ce n’est pas que pour moi, » dis-je.

« ... Allez, il y a plus que ça. N’est-ce pas ? » Sa voix avait une pointe de tristesse en son sein. Elle devait déjà avoir réalisé mes véritables sentiments sur ce sujet.

« Tu sais déjà ce que je ressens, mais tu veux toujours que je fasse ce que tu me dis. C’est pourquoi nous nous battons, non ? » demandai-je.

« ... Oui, c’est tout à fait exact. Je sais que tu as tes propres devoirs, tout comme le mien est de protéger tout le monde, » Yukihime s’était arrêtée de parler. « Mais je veux toujours que tu te battes à mes côtés. »

Mes devoirs... non, mes fonctions en tant que Kokuya Kurono..., étaient de prendre soin du seul membre de ma famille qui me restait, ma petite sœur, et pour venger mes parents morts.

Pour ce faire, j’avais besoin de force. Je devais devenir plus fort que quiconque. Je devais vaincre Yukihime et devenir le Sorcier des Étoiles le plus fort du monde. Je n’avais aucun intérêt à protéger les autres, et de toute façon, un vengeur comme moi n’avait pas le droit de prendre un tel travail.

Mais elle n’allait pas reculer juste parce que j’avais dit non. Ce qui signifiait que je devais me battre. Et donc, je m’étais battu...

... et j’avais perdu.

« Maintenant, remplis ta promesse et aide-moi à protéger notre monde, » dit-elle.

« D’accord, d’accord... si tu insistes, » dis-je.

Pendant que je parlais, je pouvais voir Yukihime qui souriait en raison de mon consentement. Et cela me faisait un peu mal au cœur. Si je n’avais pas porté ce fardeau..., aurais-je pu marcher hardiment à ses côtés, sans avoir cette douleur ? Aurais-je été capable de me battre pour la justice et de m’efforcer d’accomplir tout mon devoir, tout comme le faisait Yukihime ?

Pour une raison inconnue, je m’étais retrouvé à méditer sur un. « Et si... Que se passerait-il ? »

***

Yukihime Yukigane : La fille la plus forte du monde

Partie 1

« Soyez toujours conscient de votre identité en tant que gardien du monde et ne vous abstenez jamais de vous améliorer, » au sommet de la scène, une fille avait parlé d’une voix pleine de dignité. Elle était la Directrice de notre académie.

Dans l’Académie de la Porte des Étoiles, la définition de « Directrice » était un peu différente. Après tout, cette école servait également d’académie de défense qui devait former les étudiants à devenir des Sorciers des Étoiles. Par conséquent, alors que la Directrice assistait à la gestion de l’académie, son travail principal était d’agir en tant que représentante de l’Académie de la Porte des Étoiles, l’organisation qui préservait la sécurité mondiale..

Pour résumer cette longue histoire, elle était vraiment puissante et importante.

« Maintenant, j’espère que vous apprécierez tous vos vacances d’hiver, » déclara Yukihime, concluant ainsi son discours.

Une série d’applaudissements avait balayé le gymnase. J’avais applaudi avec un faible enthousiasme, car je pensais que. « Votre identité en tant que gardien du monde » était un sujet exagéré pour l’assemblée finale avant les vacances d’hiver.

 

 

Avec l’assemblée terminée, les étudiants avaient commencé à sortir de la salle.

« La directrice Yukihime a toujours l’air si adorable, » déclara l’un des étudiants.

« Elle n’est pas seulement adorable, elle est magnifique ! » répliqua un deuxième.

En les rejoignant, j’entendais tous les autres étudiants chanter des louanges envers Yukihime. Elle n’était pas seulement la Directrice, elle était l’idole de l’académie. Elle était la plus forte, obtenait les meilleures notes. Et par-dessus le marché, elle avait des coups d’œil parfaits quand il s’agissait de reconnaître certaines choses. Il n’était pas étonnant que les gens l’adorent.

« Hoo ! J’aimerais qu’elle marche sur moi ! »

« J’aimerais qu’elle me regarde avec ses yeux bleus et qu’elle me dise : dis-moi que je suis un méchant petit cochon ! »

Tout en hochant la tête pour moi-même, j’avais écouté les voix présentes autour de moi. Je pourrais en quelque sorte comprendre comment ils se sentaient. Cependant, moi-même ne l’adorais pas vraiment. Après tout, nous nous connaissions depuis notre enfance et après un certain incident, nous avions commencé à vivre ensemble.

J’étais au courant des imperfections de cette fille soit-distante parfaite. Par exemple, une fois quand j’allais prendre un bain... !

***

J’avais ouvert la porte de la salle de bain, et c’était pour simplement trouver une Yukihime debout au centre de la pièce alors qu’elle ne portait que ses sous-vêtements. Instantanément, nos regards s’étaient rencontrés, et nous étions tous deux paralysés pendant un instant.

Alors qu’est-ce qu’Yukihime avait ensuite fait ? Au lieu de crier, de se couvrir ou de me frapper... elle avait caché quelque chose qu’elle tenait dans ses mains.

« ... L’as-tu vue ? » demanda-t-elle.

« ... Oui, » dis-je.

Malgré ses gestes rapides, cela n’avait pas échappé à mon regard. Un soutien-gorge rose avec des bonnets ridiculement énormes.

Voyez-vous ! Yukihime était en réalité si plate que si jamais je me retrouvais dans une situation de vie ou de mort où j’avais besoin d’équilibrer une planche à découper sur la poitrine d’une fille, elle serait ma sauveuse... ce qui signifiait qu’il n’y avait aucune chance que le soutien-gorge lui appartenait.

Il appartenait à ma petite sœur. Elle avait des seins ridiculement énormes. Et franchement, quel bon frère aîné confondrait le soutien-gorge de sa petite sœur ? C’était à coup sûr le sien... Alors, que faisait Yukihime avec ça ?

« ... Es-tu jalouse d’elle ? » demandai-je.

« Ne dis pas à Towa ce que j’ai fait..., » demanda-t-elle.

La façon dont elle m’avait regardé avec un sentiment de honte qui rougissait tout son visage m’avait fait comprendre que c’était une menace de mort qu’elle me faisait en même temps. En passant, Towa était le prénom de ma petite sœur.

« D’accord, je ne le ferais pas. Je vais être muet comme une tombe. Mais juste pour que tu le saches... sais-tu que porter le soutien-gorge de Towa ne va pas rendre tes seins plus gros ? » demandai-je.

« Je le sais déjà ! » cria-t-elle. « Maintenant, sors d’ici ! Et tu devrais tomber raide mort pendant qu’on y est ! »

Tout en réalisant que la vitesse était essentielle à ma survie, j’avais fui hors de la pièce.

***

... Alors voilà. Voici l’une des faiblesses de cette fille que tout le monde considérait comme parfaite.

Je pense que les petits seins sont à leur manière mignonne, mais ses réactions sont si drôles que je ne peux pas résister à la taquiner sur ce sujet. Elle devrait avoir plus de confiance en soi et oublier d’être en concurrence face aux autres... J’avais silencieusement hoché la tête, content de ma propre conclusion.

« Qu’est-ce que tu fais ? » Soudain, Yukihime se tenait juste à côté de moi alors qu’elle me demandait ça.

« ... Tiens bon, » j’avais placé ma main sur son épaule d’une manière encourageante.

« ... Hein !? Qu’est-ce qu’il y a tout d’un coup ? » demanda-t-elle.

« Oh, peu importe ! » dis-je.

« ... Hmm ? Ah oui, je pense que c’est à toi de répondre à l’enseignant pour le prochain cours, » dit-elle.

« Vraiment ? » demandai-je.

« Je ne t’ai jamais vu étudier... Es-tu prêt pour ça ? » demanda-t-elle.

« Non... montre-moi les tiens, » dis-je.

« Demande-moi comme si tu le pensais vraiment, et je considérerai l’idée, » répondit-elle.

« S’il vous plaît, enseignez-moi comment faire, Madame la Directrice Yukihime, » dis-je.

Je m’étais incliné à un angle de 90 degrés avec chaque once de ma force.

« ... Bien, si tu insistes ainsi. Mais tu ferais mieux d’être prêt la prochaine fois. Sinon, tu ne feras aucun progrès, » Yukihime haussa les épaules d’exaspération tout en disant ça.

Le cours avait commencé quand nous étions arrivés dans la salle de classe, suivie par notre premier cours. Il ne fallut pas longtemps avant qu’Yukihime, qui était assise à côté de moi, se levât pour répondre à la question de l’enseignant.

« En l’an 2000, la construction de la cité maritime deviendra plus tard la Cité de l’Autre-Monde, » répondit-elle. « Quatre ans plus tard, la Première Guerre face à l’Autre-Monde a commencé, ce qui a précipité notre monde dans une crise majeure. Après la guerre, les Sorciers des Étoiles ont dû se révéler à la face du monde, et la Cité d’Autre-Monde est devenue la citadelle de la défense. »

2000 — La construction commence sur la Ville Flottante

2004 — Première guerre contre l’Autre-Monde. La Ville Flottante est rebaptisée la Cité de l’Autre-Monde.

2011 — Seconde guerre contre l’Autre-Monde.

Notre professeur avait commencé à écrire au tableau les événements dont Yukihime avait parlé.

Sorcier des Étoiles : Ceux qui possèdent la Puissance des Étoiles, ce qui leur permet d’utiliser la Sorcellerie des Étoiles.

Ils étaient connus comme étant des sorciers. Tout en se cachant du monde, ils avaient utilisé les pouvoirs qu’ils dissimulaient afin de vaincre les monstres qui envahissaient depuis l’un des autres mondes. Mais après la grande bataille qui avait été plus tard connue sous le nom de la Première Guerre contre l’Autre-Monde, le monde entier avait découvert l’autre monde et la horde massive de monstres qui était apparue depuis là-bas. Les sorciers avaient été ceux qui les avaient vaincus et qui avaient ainsi permis de gagner la guerre.

Par la suite, les sorciers avaient changé leur titre en Sorcier des Étoiles et s’étaient révélés au monde. Ils avaient également commencé à recruter de nouveau Sorcier des Étoiles afin de se préparer à l’inévitable Seconde Guerre.

Nous vivions à la Cité de l’Autre-Monde, une île artificielle qui flottait au large de la ville de Yokohama. La zone était devenue un champ de bataille quand les portes d’un autre monde s’ouvraient à proximité. Quand les Sorciers des Étoiles avaient déménagé dans cette ville afin de prendre le contrôle de ces portes, la Cité de l’Autre-Monde était née. Pour devenir un Sorcier des Étoiles, il fallait commencer à s’entraîner très jeune. Par conséquent, la plupart des habitants de la Cité de l’Autre-Monde étaient des étudiants.

... Alors oui, Yukihime était là à répéter tout ça. Puis, avec un regard cool (c’est sa façon de dire « j’y suis arrivée »), elle s’était à nouveau assise.

C’était une simple demande de l’enseignant afin de commencer le cours : « Dites-moi quelque chose que vous connaissez sur la Guerre contre l’Autre Monde ». Pourtant, Yukihime s’était complètement laissée emporter et avait énuméré tout ce que l’enseignant était sur le point d’expliquer.

Tout le monde avait commencé à applaudir, et le professeur l’avait inondée de louanges. « J’aurais dû savoir qu’il ne fallait pas vous le demander ! »

J’avais également applaudi, juste parce qu’il le fallait. Bon, peu importe...

« Est-ce que je détecte du sarcasme dans tes applaudissements ? » me demanda-t-elle.

« Oh, non. J’admirais juste tes compétences. Selon toi, cela serait quoi d’autre ? » Demandai-je en retour.

« Eh bien, je suis un cran au-dessus de toutes les personnes normales, » dit-elle.

« Ouais... Normale n’est certainement pas la manière dont je te décrirais, » dis-je.

« Que regardes-tu ? » demanda-t-elle.

Tout en restant silencieux, j’avais détourné le regard.

***

Partie 2

« Kokuya, n’as-tu pas oublié le déjeuner aujourd’hui ? » demanda Yukihime.

« Crois-tu que je puisse oublier ma propre petite sœur ? » dis-je.

Ce jour-là, à l’heure du déjeuner, Yukihime et moi devions organiser une classe spéciale afin d’aider les élèves du primaire et du collège à se battre en utilisant la Sorcellerie des Étoiles. Ma petite sœur, une collégienne, avait dit qu’elle se joindrait à nous, alors j’étais bien plus gonflé à bloc que d’habitude.

« Je suppose que non... Mais rappelle-toi de ça, cette classe n’est pas seulement pour elle, d’accord ? » déclara Yukihime.

« Je le sais. Ouais, je le sais, » dis-je.

***

À l’heure du déjeuner, Yukihime et moi nous nous étions dirigés vers l’école, là où trente élèves du primaire et du secondaire nous attendaient. Peut-être parce que c’était juste avant les vacances d’hiver, le taux de participation était un peu moins élevé que ce à quoi nous nous attendions.

Ma petite sœur, Towa, était également présente. Quand nos regards se rencontrèrent, un tendre sourire était alors apparu sur son visage, et elle s’était mise à courir vers moi.

Tellement mignonne...

« Grand frère ! J’étais tellement excitée en pensant au cours d’aujourd’hui. Oh ! Et merci beaucoup, Yukihime, d’avoir pris le temps de nous apprendre beaucoup de choses ! » Ses nattes brillantes et blondes avaient rebondi alors qu’elle parlait.

Elle était complètement à l’opposé d’une certaine fille arrogante, insensible, et ayant une poitrine plate que je connaissais... Remplis de miséricorde et de compassion, les seins voluptueux de Towa pourraient mettre à l’épreuve n’importe quel ange. Et malgré l’important développement de sa poitrine, elle était un peu petite pour son âge. Elle avait toujours l’air si adorable chaque fois qu’elle courrait après moi.

En d’autres termes, elle était une loli avec des seins énormes... le meilleur type de loli qui existait dans le monde.

Mais pour commencer, parlons de la partie loli. Bien sûr, les lolis étaient la meilleure des choses possibles. Innocence et pureté. Avec ses chuchotements constants emplis d’un amour véritable et aveugle, envers son frère, et cela sans avoir la présence du moindre soupçon de méfiance envers lui. Son amour envers moi était la seule chose pure que j’avais jamais trouvée dans ce monde de mensonges, et je savais que j’avais besoin d’être fort pour elle.

Viennent ensuite ses énormes seins. Il va sans dire que même maintenant, les seins énormes sont aussi les meilleurs. Tout homme serait d’accord avec ça. Ils sont un symbole de l’amour maternel... le symbole de la féminité elle-même ! Leur taille est proportionnelle à la grandeur de l’amour de leur propriétaire, et leur tendresse à la tendresse du cœur de leur porteur. Ils acceptaient, embrassaient et aimaient tout ce qu’ils touchaient. Voilà ce que faisaient les seins.

Combinez une loli avec des seins énormes..., et qu’est-ce que vous obtenez ? L’omnipotence. Rien ne pouvait battre ça. Il s’agissait d’une vérité absolue.

Par conséquent, ma petite sœur était indéniablement la chose la plus mignonne au monde.

« Oui, j’espère aussi que cette classe se passera bien... Kokuya, quelle est cette expression stupide sur ton visage ? » Les paroles d’Yukihime étaient emplies de froideurs et de sévérité. Mais avec Towa se trouvant en face de moi, j’étais imperméable face à ses épines.

« Eh bien ! Je ne veux pas me mettre en travers de votre chemin, alors je vais aller voir les autres, d’accord ? » déclara Towa, puis elle retourna auprès des autres. Non seulement elle était mignonne, mais en plus, elle était également très prévenante.

« Haaa, Towa est partie, » dis-je.

« Ouais, ouais... Tu devrais refroidir tes ardeurs avec ton truc lié à ton complexe vis-à-vis de ta sœur. Nous sommes sur le point de commencer, » déclara Yukihime.

Après que j’eus hoché la tête, Yukihime avait instantanément changé son regard froid en un sourire. Habituellement, son front tout plissé et son visage en colère étaient tout ce que je voyais, mais elle était étonnamment gentille avec les enfants.

 

 

« Bonjour à tous, » déclara Yukihime.

Les étudiants avaient répondu avec enthousiasme à ses salutations, avec une Towa qui semblait être aussi excitée qu’une enfant du primaire. Cette vision me faisait fondre le cœur.

Après une légère introduction, Yukihime avait commencé à expliquer ce qu’était la Sorcellerie des Étoiles, qui était au centre de ce cours particulier.

« Vous savez tous que la Sorcellerie des Étoiles est alimentée par la Puissance des Étoiles, n’est-ce pas ? Bon, alors essayons d’en apprendre un peu plus sur la Puissance des Étoiles, » déclara Yukihime.

Elle avait ensuite tourné sa paume droite vers le haut et l’avait légèrement levée. Une lumière bleue commencée à émaner de sa paume... puis, une belle fleur de glace avait fleuri en son centre.

« Wooow ! » « Cool ! » « C’est tellement joli ! » Les étudiants s’exclamèrent en raison de leurs admirations.

« La Puissance des Étoiles de chaque personne possède est en relation avec sa propre affinité élémentaire, » expliqua Yukihime. « Comme vous pouvez le voir, la mienne est la glace. La glace est un élément de base, et beaucoup de personnes possèdent cette même affinité. Je parie que certains d’entre vous ont également des éléments de glace, n’est-ce pas ? »

À ce moment-là, plusieurs étudiants avaient levé la main.

« Quel élément possède la personne à côté de vous ? » demanda l’un des étudiants.

« Dans son cas, c’est un peu inhabituel. Son élément est le temps. Il s’agit d’un élément temporel : une affinité spéciale connue sous le nom d’élément abstrait qui n’est pas inclus dans les éléments de base, » expliqua Yukihime.

Les éléments de base sont le feu, l’eau, le vent, la terre, la glace, le bois et la foudre. Tout le reste est catégorisé comme abstrait, tel que mon élément, le temps.

« Le temps ? Voulez-vous dire que vous pouvez affecter le temps ? Super ! » déclara l’un des étudiants.

« Arrêtez le temps pour nous ! » demanda l’un des étudiants.

« ... Désolé, je ne peux pas le faire. Je suis juste un Rang-G, » déclarai-je.

« Un G !? Il est vraiment trop nul ! » « Qu’est-ce qu’il est mauvais ! » « Je suis déjà au Rang D ! » Voici ce que furent les remarques effectuées par les étudiants se trouvant devant moi.

Tous les Sorciers des Étoiles étaient classés de G à A. Le Rang-G était le plus bas, et avait été attribué à des Sorciers des Étoiles qui avaient la Puissance des Étoiles, mais qui ne pouvaient pas l’utiliser librement, voire pas du tout. Ils n’étaient donc pas si différents des personnes normales. Viennent ensuite les Rang-F : des gens capables de faire des choses simples, comme un élémentaire de feu qui pouvait allumer une allumette. Les Rang-E pouvaient créer autant de chaleur qu’un briquet, mais n’étaient pas si différents des Rang-F. Les Rangs-D pouvaient créer des boules de feu dans leurs paumes, tandis que les Rangs-C étaient essentiellement des lance-flammes humains. Ils étaient à peu près aussi puissants qu’un civil lourdement armé. Les Rang-B pouvaient contrôler le feu sur une échelle encore plus grande que les Rangs-C, et un seul d’entre eux pouvait potentiellement faire plus de dégâts qu’un char d’assaut. Et finalement, il y avait Rang-A. Il n’y en avait que dix dans la ville et chacun possédait un pouvoir de première classe.

La plupart des premières années du secondaire étaient habituellement des sorciers de Rang-D ou de Rang-E. Le Rang avait été déterminé par la Puissance des Étoiles globale, la vitesse d’activation et la portée. Non seulement je possédais une faible quantité de Puissance des Étoiles, mais j’avais également un autre défaut critique : la portée de ma Puissance des Étoiles. Je ne pouvais pas utiliser ma capacité afin d’affecter autre chose que moi-même, ce qui signifie que je ne pouvais même pas arrêter le temps.

« C’est vrai qu’il est un Rang-G. Mais le rang ne fait pas tout quand il s’agit d’être un Sorcier des Étoiles, » déclara Yukihime.

« ... Hé, Yukihime ! » dis-je.

En ce moment, elle était exceptionnellement gentille envers moi.

« Bien sûr, n’oublions pas que je suis un Rang-S... La seule personne au monde qui a été capable de surpasser un Rang-A, » rajouta-t-elle.

« Whoaaaa ! » « Vous êtes vraiment incroyable, Directrice ! » furent les réponses des étudiants devant nous.

... C’était donc pour pouvoir dire ça qu’elle avait dit ça juste avant...

Cependant, elle avait raison. Même si les rangs allaient seulement de G à A, Yukihime était une exception vraiment très spéciale. Elle était un Rang-S, une classe au-dessus du reste. Elle avait même dépassé les dix Rangs-A qui vivaient dans la ville.

Et pourtant, moi, celui qui était vraiment tout en bas de l’échelle essayait quand même de la vaincre.

Depuis que j’avais décidé de la surpasser, j’avais continué à la défier et à perdre chaque fois que je le faisais. Mais peu importe combien de fois je devrais perdre, je n’avais jamais eu envie d’abandonner.

« Alors, allons-nous commencer la suite ? » demanda-t-elle après que l’enthousiasme se fut un peu calmé.

Après que l’explication préliminaire fut terminée, il était temps pour nous de continuer le cours pour passer au combat. Yukihime et moi étions à environ quinze mètres de distance sur une scène de 30 mètres pour chacune de ses dimensions. Cet espace amélioré par la Sorcellerie nous empêchait d’être blessés, mais les attaques allaient quand même faire mal. Une attaque particulièrement puissante pourrait même mettre hors d’état la personne qui la subissait.

« Les choses les plus importantes pour un Sorcier des Étoiles sont les éléments, et..., » Yukihime avait commencé la dernière partie de son explication.

« Libération — La Floraison des Neiges, » alors qu’Yukihime chuchotait ces paroles, une lumière bleue jaillit de la paume de sa main, révélant une lame dans un fourreau.

« Les Armements des Étoiles Libérés comme ceux-ci peuvent être invoqué quand vous le souhaitez, » Expliqua Yukihime en accrochant le fourreau à sa ceinture.

J’avais tendu ma main droite et pris une profonde inspiration. « Libération — Le Tueur du Temps, » murmurai-je.

Une lumière argentée éclata et se matérialisa en une double lame d’argent. Il s’agissait d’une épée inhabituelle avec deux lames s’étendant sur les deux côtés de la poignée. Le côté qui pointait vers le haut quand je le tenais dans ma main était un peu plus long — la longueur d’une épée longue, alors que la lame du bas ressemblait plus à une épée courte. Au moment où j’avais saisi mon Armement des Étoiles, ma Puissance des Étoiles avait été libérée et cela avait fait briller des modèles de cadran d’horloge dans mes yeux rouges.

***

Partie 3

J’avais alors brandi mon arme à doubles lames. Yukihime avait ordonné aux étudiants de reculer, puis elle avait replacé son regard dans ma direction.

« 998... Sais-tu ce que ce nombre représente ? » demanda-t-elle.

« Je ne le sais pas. Le nombre de fois où tu as souhaité avoir de plus gros... ? » J’avais commencé à répliquer ça.

Un énorme glaçon s’écrasa juste à côté de moi. Des frissons avaient alors parcouru le long de ma colonne vertébrale. Et c’était à la fois physiquement que mentalement. Peut-être qu’il était temps d’arrêter de jouer avec Yukihime.

Mes tentatives pour l’insulter étaient totalement inutiles. Je serais seulement capable de sauver ma propre fierté avec ma lame.

« D’accord ! Faisons-le ainsi. Bataille numéro 999, » dis-je.

« ... Oh, donc tu sais ce dont je parlais, » déclara-t-elle.

998. Yukihime m’avait demandé ce que ce nombre représentait, et la réponse était simple. Il n’y a aucune chance que je puisse l’oublier.

Il s’agissait du nombre de fois que j’avais perdu face à elle. Pourtant, je n’avais toujours pas abandonné.

« Tu sais, je pense qu’il est temps que je gagne l’un de ces combats, » dis-je.

« J’espère que tu n’as pas oublié notre petit accord, parce que tu es sur le point d’atteindre un nombre à 4 chiffres, » déclara Yukihime.

« Oh, veux-tu parler du moment à partir duquel tu deviendras mon esclave ? » demandai-je.

« Pourquoi deviendrais-je un jour ton esclave !? Tu as promis de devenir mon esclave si je te bats mille fois ! » déclara-t-elle.

« Mais si je peux te battre une seule fois avant que frappe le millier, tu deviendras mon esclave sexuelle, n’est-ce pas ça l’accord ? » demandai-je.

« Effectivement. Mais cela n’arrivera jamais, » répondit-elle.

« Parfait, si tu le dis. Je vais te faire faire des trucs vraiment dingues, alors prépare-toi à ça, » dis-je.

« ... Quoi ? A-Attends, attends une seconde. À l’instant, que viens-tu de dire ? Ton... heu... Sex... Esclave sexuelle ? » Le visage d’Yukihime était passé en un instant du blanc au rouge vif.

« Je vais te faire des trucs qui sont encore plus dingues que ce que tu lis dans ces livres pour adultes, » j’avais baissé la voix afin qu’elle soit la seule à pouvoir m’entendre parler.

« Qu’est-ce qui pourrait être plus dingue que ceux-là ? ... Attends, non ! Je ne lis pas des trucs comme ça ! Je n’ai aucune idée de ce dont tu me parles ! » Le visage d’Yukihime était devenu encore plus rouge. Elle était une véritable professionnelle quand il s’agissait de creuser sa propre tombe.

« Je parie que tu es vraiment curieuse quant aux détails. Prête à finir ça ? » demandai-je.

« Je vais faire fermer ta grande gueule une bonne fois pour toutes ! En garde ! » cria-t-elle.

Cette dernière phrase ressemblait à quelque chose qu’un sbire diabolique dirait juste avant de mordre la poussière. Il était difficile d’imaginer à quel point elle était forte à la façon dont ses phrases étaient toujours ringardes.

« D’accord... J’arrive ! » dis-je.

J’avais pris l’initiative de me lancer sur le sol de béton nu et j’avais accéléré vers elle à pleine puissance. Comme je n’avais pas d’attaques à longue portée, je n’avais pas d’autre choix que d’aller au corps à corps. La même chose n’était pas vraie pour elle, alors des projectiles étaient venus vers moi.

Yukihime ouvrit la main et créa un Cercle d’Étoiles bleu, une configuration géométrique utilisée pour effectuer de la Sorcellerie des Étoiles. Il n’était pas nécessaire d’en créer un lors de l’activation d’un Sortillège, mais ils avaient le pouvoir d’améliorer les effets de la Sorcellerie des Étoiles.

Un essaim de blocs de glace avait jailli du Cercle d’Étoiles bleu, et tous étaient dirigés vers moi. Chacun d’eux avait 20 cm de long et épais comme un pouce.

Le tir de barrage de glaçons s’approchait de moi. Je ne serai jamais en mesure de les esquiver tous... Que puis-je faire ?

Une réponse très simple avait alors surgi dans mon esprit. Frappe-les.

J’avais focalisé mes yeux sur chaque éclat de glaces volant vers moi et je les avais découpés. Même le fait de trancher en deux des balles était une tâche facile pour moi. Mon élément temps ne me permettait pas d’arrêter le temps, mais je savais comment l’utiliser différemment.

Pour commencer, je pouvais accélérer le fonctionnement de mon cerveau. Ceci me donnait l’impression que les balles se déplaçaient bien plus lentement. Puis, j’avais accéléré mon corps. En l’accélérant seulement chaque fois que je frappais un glaçon, j’étais capable d’empêcher un excès de stress physique et de réduire ma consommation de Puissance des Étoiles.

En fin de compte, j’avais réussi à traverser le barrage de glaçon et j’étais arrivé jusqu’à côté d’elle. J’avais frappé vers Yukihime avec mon épée à doubles lames.

« Mur d’Azur, » murmura-t-elle.

Un son cristallin résonna à travers la scène et soudain, ma lame heurta un mur de glace.

« Oh, voilà. Héhé ! Pour une fois, tu as dû l’utiliser, » déclarai-je.

« C’est simplement ma façon de te remercier de m’avoir énervé encore plus que d’habitude avant le combat. Maintenant, tu vas mordre la poussière sans même avoir la chance de me toucher, » déclara-t-elle, froidement.

Le Mur d’Azur, il s’agissait d’une très puissante défense d’Yukihime. Cette structure hexagonale ridiculement solide qui venait juste d’apparaître sous mes yeux était remplie de toute la Puissance des Étoiles de haute qualité qu’Yukihime pouvait rassembler. Je n’avais jamais été capable de le briser — en vérité, personne ne serait capable de le faire. Est-ce que cela voulait dire qu’il m’était désormais impossible d’effectuer des attaques contre Yukihime ? Ce n’était pas nécessairement le cas. Il y avait un moyen de percer. C’était quelque chose d’extrêmement douloureux, mais je n’avais pas vraiment le choix à ce stade. Mais c’était déjà une douleur rien qu’à y penser.

J’avais alors commencé à faire tourner ma lame jumelle dans le sens des aiguilles d’une montre. Mon Armement des Étoiles, le Tueur du Temps, me permettait d’améliorer ma Sorcellerie des Étoiles. Si je l’utilisais pendant que j’incantais un sortilège, alors l’efficacité de ce sort serait largement amplifiée. Et dans le cas où je faisais tourner la montre d’un tour vers la droite, alors je doublerais ainsi ma vitesse physique. Normalement, il m’aurait fallu beaucoup de temps pour pouvoir ainsi accélérer, mais son usage avait raccourci le processus.

Une fois que j’avais pu atteindre ma vitesse doublée, j’avais effectué un pas vers la droite, avant de porter une attaque latérale avec mon épée à doubles lames. Au moment où le Mur d’Azur bloqua mon attaque, j’avais immédiatement reculé et je l’avais encore une fois attaquée, mais cette fois, j’avais utilisé le poignard. Le mur protecteur avait encore une fois bloqué mon attaque, mais cette fois-ci quelque chose semblait différent de la dernière fois. Elle s’était rapprochée encore plus près d’Yukihime.

Après ça, j’avais bondi vers l’arrière et j’avais à nouveau attaqué de face, frappant à l’aide de mon épée longue depuis le haut. Une fois de plus, le Mur d’Azur recula, et cette fois-ci il s’aligna contre la tête d’Yukihime.

J’avais immédiatement frappé avec mon arme avant de me déplacer derrière Yukihime. Nos lames étaient entrées en collision à ce moment-là. Yukihime avait dégainé la Floraison des Neiges. Sa lame d’azur scintillait d’une manière vraiment belle, et un son métallique strident sembla hurler sur la scène.

« Le Mur d’Azur a été vaincu, » annonçai-je.

Cette fois, c’était son épée bleue qui avait bloqué mon arme. Yukihime avait dégainé avec sa main gauche la Floraison des Neiges et avait réussi à bloquer mon épée sans même avoir besoin de se retourner.

« Tu t’es amélioré quand il s’agit d’effectuer un contournement. Habituellement, tout le monde se bat avec ça, » déclara-t-elle.

Yukihime avait programmé sa Sorcellerie des Étoiles Mur d’Azur pour qu’il apparaisse automatiquement quand quelqu’un s’approchait d’elle. Cependant, comme elle avait dépensé la plupart de ses ressources afin d’augmenter la durabilité de sa Sorcellerie des Étoiles, il était un peu lent à apparaître. Si elle voulait le faire apparaître rapidement, elle ne pouvait que le faire si gros. Ceci prendrait probablement beaucoup de temps pour qu’elle y cache son corps, et si elle voulait faire un nouveau mur, elle devrait d’abord neutraliser le précédent.

Droite, gauche, avant et arrière. Changer soudainement de directions l’empêchait de suivre l’action. Il fallait quelqu’un qui puisse se déplacer assez rapidement pour dépasser la vitesse d’activation du mur, cela signifiait que seule une personne exceptionnellement rapide pouvait passer au travers de ça. Bien sûr, se déplacer au double de ma vitesse avait mis une pression incroyable sur mon corps, et donc, cela n’était pas une tâche facile à accomplir. Pourtant, cela m’avait permis de percer la défense de la Sorcière des Étoiles la plus forte au monde, alors je m’étais dit que cela en valait le coût.

« Je suis sûr que tu en as marre de recommencer encore et encore, n’est-ce pas ? » Les bords des lèvres d’Yukihime s’incurvèrent en un léger sourire. « Maintenant, je vais le retirer pour toi. Tu devrais te sentir honoré. »

« Vraiment ? Tu vas le retirer pour moi ? Mais je n’ai même pas encore gagné..., » dis-je.

« ... Hein !? Mais tu parles de quoi là ? » demanda-t-elle.

« Oh ! Si tu ne le comprends pas, alors peu importe, » dis-je.

Elle était étonnamment aveugle sur ce genre de chose surtout compte tenu de la quantité de fictions érotiques qu’elle lisait.

Alors qu’elle déviait l’attaque de mon épée double, Yukihime fit tourner son corps puis elle frappa avec La Floraison des Neiges en la tenant des deux mains. « Eh, qu’est-ce que tu voulais dire juste avant ? »

« Je te l’expliquerai si tu me bats, » dis-je en bloquant l’attaque avec mon épée longue.

« Je vais gagner et tu le sais, » dit-elle. « Les roses sont rouges, le ciel est bleu, et je gagne toujours. Il s’agit d’une logique si commune que même un enfant la comprendrait. »

« C’est pourquoi c’est si amusant de prouver que c’est faux, » répondis-je.

Nous avions continué à plaisanter alors nous poussions l’épée de l’autre.

« Le bon sens ne change jamais. Voilà pourquoi c’est le bon sens, » dit-elle.

Yukihime avait fait un pas en avant et elle m’avait repoussé un peu plus loin. À l’instant où nous avions eu une certaine distance entre nous, elle avait directement planté son épée dans le sol.

« Gel ! » murmura-t-elle.

Instantanément, toute la scène se figea, sauf pour l’endroit où Yukihime se tenait debout. Un bloc de glace avait également été projeté sur moi. J’avais essayé de contorsion mon corps afin de l’esquiver, mais comme je devais faire attention à ne pas glisser, je ne pouvais pas bouger comme je le voulais.

« Je pensais que tu allais me battre avec ton épée ! Qu’est-ce qui se passe pour que tu essaies de mettre fin si rapidement à ce combat ? » demandai-je.

« Tais-toi ! C’est juste logique ce qui arrive ! » répliqua-t-elle. Elle ne jouait plus du tout maintenant.

Avec cet acte, elle pourrait limiter mes mouvements et me garder au loin.

Un essaim de glaçons surgit tout autour d’Yukihime. « C’est fini. »

J’aurais pu essayer de tout découpé, mais si je glissais et que je tombais, j’aurais perdu.

D’ailleurs, si je continuais à utiliser la Puissance des Étoiles pour accélérer mon cerveau afin de couper les glaçons, je finirais par l’utiliser entièrement.

Je ne pouvais pas la battre dans un jeu d’endurance. Je n’avais pratiquement aucune Puissance des Étoiles, alors qu’elle avait accès à une quantité sans fin de Puissance des Étoiles. À moins qu’elle n’utilise une tonne de sortilèges puissants, elle ne s’épuiserait jamais. Et même si je détestais l’admettre, elle n’avait nullement besoin d’utiliser des attaques aussi puissantes contre moi. Ce qui signifiait qu’il n’y avait qu’une seule chose à faire.

 

 

J’avais alors enlevé ma veste puis j’avais fait rouler ma manche droite. Mon bras nu n’était pas revêtu de peau, mais d’argent. Il s’agissait d’un bras prothétique en argent, un Armement des Étoiles tout comme mon épée jumelle.

Le Bras Droite du Brave. Cet Armement des Étoiles était différent du Tueur du Temps et de la Floraison des Neiges par le fait qu’il était permanent. Il était donc toujours présent avec moi.

Alors que je tenais ma lame jumelle dans ma main gauche, j’avais légèrement plié mon poignet droit, puis je l’avais plié deux fois de plus avant de finalement serrer le poing. Immédiatement, le déclic d’un pistolet chargé avait pu être entendu, et une cartouche vide avait été éjectée hors de la partie mécanique de mon bras droit tout en produisant un clic.

La série de mouvements que je venais de faire avec mon bras était faite dans le but d’éjecter cette cartouche. Ceci libérait la Puissance des Étoiles qui avait été chargée dedans, me permettant ainsi d’augmenter la puissance de l’une de mes attaques.

J’avais alors levé mon bras droit. Une quantité stupéfiante de Puissance des Étoiles se trouvait à l’intérieur. Ensuite, je l’avais pointé vers le béton du sol.

Avec un grondement, la terre s’était fendue, et un mur de béton s’était élevé devant moi. Même s’il était bientôt percé de toute part par les glaçons, il pourrait quand même me faire gagner un peu de temps.

Des fissures s’étalaient sur le sol jusqu’à l’endroit où je me trouvais, cassant la surface gelée. La scène était maintenant dévastée, mais au moins je n’avais plus à m’inquiéter du sol glissant.

J’avais repris en mains mon épée double et j’avais sauté derrière le mur de béton.

« Haaa ! Regarde ce que tu as fait ! » Yukihime avait regardé le lieu de notre duel en étant horrifiée.

Cet espace annulait les dommages physiques effectués contre les corps humains, mais les objets pouvaient quand même être détruits. Plus tard, les professeurs seraient probablement en colère contre moi, mais si cela me permettait de battre Yukihime, alors cela en valait vraiment la peine.

« Alors, je suppose que c’est correct pour moi de casser également quelques objets, » déclara-t-elle.

Soudain, j’avais ressenti une intense Puissance des Étoiles provenant d’en haut. J’avais levé les yeux pour voir un bloc de glace qui était assez grand pour couvrir la moitié de la scène.

Bon... Il s’agit d’une attaque de mort instantanée. Bon, je ne vais pas vraiment en mourir. Mais je vais vraiment souffrir de ça et cela va faire vraiment très mal, pensai-je.

« Le voilà ! La Chute de l’Étoile, » déclara l’un des étudiants.

« Il est déjà de la viande morte... Elle a gagné ! » cria un autre étudiant.

Je pouvais entendre les étudiants qui criaient. En raison de sa rapidité d’exécution et de sa puissance, c’était l’une des attaques les plus populaires d’Yukihime.

Eh, qui appellent-ils la viande morte ? pensai-je.

« Je suppose que c’est tout pour aujourd’hui, » déclara-t-elle.

Alors que le bloc de glace descendait vers moi, j’avais pris mon épée dans ma main droite et je l’avais jetée au sol. Je n’avais pas accéléré encore plus mon corps. Tout ce que j’avais fait, c’était augmenter la vitesse à laquelle la Puissance des Étoiles se chargeait depuis la cartouche de mon bras droit.

Accélération du Système. En augmentant la vitesse de charge de ma Puissance des Étoiles, je pouvais augmenter mon attaque pour qu’elle ait une énorme puissance. La Puissance des Étoiles était déjà chargée dans la cartouche, et en l’éjectant, je pouvais grandement augmenter ma puissance de sortie de la Puissance des Étoiles. L’Éjection et Accélération du Système étaient chacun capables de me stimuler par eux-mêmes, mais pour neutraliser ce bloc de glace, j’avais besoin de tout utiliser pour l’arrêter. Le bloc de glace avait déjà totalement rempli ma vision.

« Ce n’est pas fini..., » dis-je.

J’avais éjecté la cartouche, libérant une quantité colossale de Puissance des Étoiles qui avait été chargée au préalable.

« ... tant que je ne l’aurais pas dit, » continuai-je.

J’avais levé mon bras droit pour la placer en haut de ma tête. Mon poing d’argent s’était écrasé dans la glace bleue cristalline, et mon corps avait été enfoncé dans le sol. Encore plus de fissures se répartirent le long du sol en ruine, produisant une série de fissures radiales.

Nous nous étions affrontés pendant un moment, puis j’avais entendu un claquement aigu. Des fissures avaient commencé à se former le long du bloc de glace, jusqu’à ce que finalement, il se casse en deux. Un fort boom résonna dans l’arène, et avait été immédiatement suivi par les acclamations des étudiants.

C’est tous les enfants. Déchaînez-vous. Je suis sur le point de vaincre la Sorcière des Étoiles la plus puissante au monde, pensai-je.

Je n’avais réussi qu’à annuler son attaque, mais j’avais déjà l’impression d’avoir gagné. Ensuite, j’avais commencé à avoir une étrange sensation. Les étudiants ne me regardaient pas. Ils regardaient au-dessus de moi.

« Eh bien ! Je suppose qu’aujourd’hui, tu t’es battu un peu plus que d’habitude, » déclara Yukihime avec arrogance. Elle avait déjà rengainé La Floraison des Neiges et avait croisé les bras.

« Pourquoi agis-tu comme si tu avais déjà gagné ? » demandai-je.

« Regarde en dessus de toi, » dit-elle.

« Dessus ? » demandai-je.

J’avais levé les yeux. Maintenant, il y avait un bloc de glace encore plus grand qui flottait là.

« Vraiment ? » demandai-je.

Il n’y avait aucune chance que je sois capable de charger instantanément assez de Puissance des Étoiles pour détruire ce nouveau bloc de glace. J’avais levé mon épée, avait chargé ma cartouche, l’avait éjecté, puis... non, je n’allais pas le faire.

« Maintenant, agenouille-toi devant moi et lèche le sol. Voilà ce que la défaite a comme goût, » Yukihime avait révélé un sourire sadique, et c’était la dernière chose que j’avais vue juste avant de perdre connaissance.

***

« ... Doux, » murmurai-je.

Ce mot était tout ce qui existait dans mon esprit.

« Oh ! Es-tu maintenant réveillé ? » demanda quelqu’un.

« ... Hein !? » m’exclamai-je.

Je pouvais entendre une voix. Il s’agissait d’une voix si adorable. Le simple fait d’entendre avait suffi à faire surgir de la force en moi. J’avais tendu ma main vers cette belle voix.

Bouing ! Quelle était cette sensation si douce ? Non, attends, je connaissais très bien cette sensation. Comment pourrais-je l’oublier ? C’étaient...

« Wôw, Hmm, Hmmm... H-hé, grand frère, pourquoi me touches-tu là ? »

Les seins de ma petite sœur !!

« ... Bonjour Towa. Qu’est-ce que tu fais ? » demandai-je.

« C’est ma phrase ! » Quelqu’un m’avait frappé la tête.

« Hoo... Qu’est-ce que tu fais, la plate... Heuuu, Yukihime ? » déclarai-je.

« Ne prétends même pas que c’était une véritable erreur ! » cria Yukihime.

La frappe d’Yukihime avait libéré les seins de ma petite sœur qui étaient pris par mes mains. Qui était-elle vraiment ? Un monstre ? Une démone ? Une sorcière mangeuse d’hommes ?

« Allez, grand frère, Yukihime... Tu en fais un peu trop là, » Towa soupira alors qu’elle me regardait.

Ses cheveux blonds rebondissaient avec douceur. En ce moment, ma tête reposait sur les genoux de Towa. La douceur que j’avais ressentie quand je m’étais réveillée était venue de ses cuisses. Bien que ses seins furent également très doux.

J’avais perdu face à Yukihime. J’étais donc tombé inconscient, et je m’étais retrouvé sur le côté de la scène à obtenir un peu de repos sur les genoux de ma petite sœur. Parler de cette pathétique... Même si en final, cela ne me dérangeait pas vraiment, puisqu’elle m’avait donné accès aux cuisses des petites sœurs.

« Désolé Kokuya. » Yukihime s’était excusée.

Ce qui se passait maintenant était une rareté. Elle était le genre de personne qui croyait que le monde entier lui appartenait, et que chaque membre de la race humaine était essentiellement son serviteur, donc l’humilité n’était pas quelque chose qu’elle pratiquait souvent. Bien qu’elle avait un faible pour Towa.

« Ne t’en fais pas, » répondis-je. Je n’ai pas besoin de tes égards. Reviens donc simplement à ton arrogance habituelle...

« ... Towa, comme je te l’ai toujours dite, quand Yukihime et moi nous nous battons, nous y allons toujours à fond. Il n’y a aucune chance d’empêcher que ce genre de choses n’arrive, » dis-je.

« M-Mais, grand frère, tu as quand même perdu connaissance..., » répondit Towa.

« Je le sais. Mais cela arrive tout le temps. Les personnes ne peuvent pas être blessées quand elles se battent là-bas, alors ça n’a pas vraiment d’importance, » dis-je.

« Es-tu sûr ? » demanda Towa.

« Oui, je suis sûr de ça, » répondis-je.

Même si l’espace magique empêchait les dommages physiques, se faire frapper à la chaîne par des attaques qui provoquaient une importante quantité de dégâts mentaux pouvait rendre toute personne folle. Cependant, je n’étais pas encore devenu fou. Disons que j’y étais habitué. En y pensant, combien de fois m’avait-elle ainsi écrasé depuis que j’avais commencé à me battre contre elle ? 999 ?

« Hmm... Malgré ça, je ne peux pas m’empêcher de toujours être inquiète, » répondit Towa.

« Eh bien ! Je te suis reconnaissant pour l’inquiétude que tu as envers moi. Towa, tu es vraiment une si gentille fille, » j’avais caressé les cheveux de Towa pendant que je me prenais un peu de repos sur ses cuisses.

« Heh heh heh! Merci ! » Towa sourit avec béatitude.

« Vous deux, avez-vous fini ou non ? » déclara Yukihime. Elle nous regardait du coin de l’œil.

« Je ne sais pas. Je pourrais rester ainsi pour toujours, » dis-je.

« Tu sais, le déjeuner va bientôt se terminer, » déclara Yukihime.

« Penses-tu vraiment que je peux m’échapper à la douceur de ces cuisses ? » demandai-je.

« Je ne peux pas croire que tu peux dire ça avec un visage si impassible, » déclara Yukihime

« Mais je suis sérieux, » répondis-je.

« Allez, grand frère, arrête de faire l’idiot, » déclara Towa. « Veux-tu aller à l’infirmerie ? » Towa s’était levée après avoir dit ça, m’obligeant à cesser ma période de repos. Les cuisses de Towa étaient ainsi parties loin de ma tête. Adieu mon amour !

Après ça, Yukihime acheva la leçon et donc tous les étudiants commencèrent à partir.

« Vous avez été plutôt génial pendant le combat ! » « N’abandonnez pas ! » « Vous avez un énorme complexe de sœurs ! »

J’avais fait de mon mieux pour faire de faux sourires aux collégiens qui me criaient des trucs comme ça tout en sortant de la pièce. Il me semblait que j’avais gagné une meilleure réputation que ce que j’avais au début du combat, mais c’était en partie pour une raison quelque peu embarrassante.

... Et en passant, je sais bien que j’ai un complexe de sœur, et je l’assume.

***

Partie 4

Juste après la fin de l’école, je me préparais à rentrer à la maison quand j’avais reçu un message texte.

Ma sœur adorée : Aujourd’hui, veux-tu marcher avec moi jusqu’à la maison ?

Grand frère : Je t’aime.

Ma sœur adorée : Réponds-moi.

Grand frère : D’accord.

Ma sœur adorée : Je dois d’abord te parler de quelque chose que je dois acheter. Mais je ne veux pas qu’Yukihime le sache.

Grand frère : Parles-tu de l’achat d’un soutien-gorge ?

Ma sœur adorée : Non !

Ma sœur adorée : Si c’était le cas, je ne t’inviterais pas à venir avec moi...

Grand frère : Pourquoi pas ?

Grand frère : Invite-moi.

Ma sœur adorée : Réponds-moi.

Grand frère : D’accord.

Grand frère : Donc un rendez-vous juste tous les deux après l’école ?

Ma sœur adorée : Bien, peu importe, viens juste me retrouver devant la porte de l’école !

Grand frère : oui, ma chère sœur

Grand frère : Je serai là après avoir perdu la plate.

Ma sœur adorée : Arrête de dire des choses méchantes à propos d’Yukihime ! Plus de blagues sur les seins !

Grand frère : D’accord.

Et c’était ainsi que la discussion s’était déroulée.

« Pourquoi souris-tu ainsi ? N’aurais-tu pas reçu des messages de Towa ? » demanda Yukihime.

« Comment le sais-tu ? » demandai-je.

« Les seules fois où ton visage de pervers devient encore plus effrayant, c’est quand d’une façon ou d’une autre, elle est impliquée, » répondit-elle.

« J’imagine que cela doit être vrai, » dis-je.

« Cette fois-ci, que voulait-elle ? »

« Oh, rien de spécial. Aujourd’hui, je vais rentrer seul à la maison. Il y a quelque chose dont je dois m’occuper, » annonçai-je.

« Oh. Rentres-tu directement chez nous ? » demanda-t-elle.

« C’est probable. S’il s’avère que je rentre plus tard à la maison, alors je te le ferai savoir, » dis-je.

« D’accord, » répondit-elle.

« À plus, » dis-je.

En ce moment, Towa, Yukihime et moi vivions ensemble à cause d’une situation malheureuse impliquant Towa. D’habitude, je rentrais toujours à la maison avec Yukihime, mais il semblait que Towa avait quelque chose dont elle voulait me parler seule. Je me demandais bien ce que c’était. Peut-être qu’elle avait finalement voulu traverser la frontière du frère et de la sœur ?

Oh non... Si c’est le cas, à qui puis-je demander conseil ? pensai-je.

« Hé, Yukihime, » dis-je.

« Quoi ? Qu’est-ce que tu veux maintenant ? » demanda Yukihime.

« Que devrait faire un grand frère s’il aime tellement sa petite sœur qu’il se retrouve coincé dans le clivage entre l’amour fraternel et la moralité ? » demandai-je.

« Simplement, tombez raide mort !? » déclara-t-elle.

***

Partie 5

J’attendais Towa à l’avant de la porte de l’école. Après un petit moment, elle vint en trottant vers moi.

« Désolée, est-ce que je t’ai fait attendre longtemps ? » demanda-t-elle.

« Non, je viens tout juste d’arriver, » répondis-je.

« C’est vrai que je t’ai vu arriver, » déclara-t-elle.

Je venais vraiment d’arriver. Mais j’avais juste envie de dire quelque chose comme dans les rendez-vous.

Nous avions commencé à marcher côte à côte.

« Alors, qu’est-ce que tu veux garder secret d’Yukihime ? » demandai-je.

« Eh bien ! Noël arrive bientôt, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle.

Oh... c’est vrai. Nous étions le 19 décembre et Noël était donc à portée de mains.

« Towa, ne t’inquiète pas. Comme tu as été une gentille fille pendant toute l’année, tu auras donc des cadeaux, » déclarai-je.

« Grand frère, chaque année, tu mets toujours des choses bizarres sous mon oreiller, » déclara Towa.

« Des choses bizarres ? » Comment ose-t-elle appeler « bizarre » les cadeaux du père Noël !?

« Pourquoi voudrais-tu mettre des chaussettes au genou là-bas ? Et tu les avais cachées à l’intérieur d’une autre chaussette, » déclara Towa.

« Eh bien, le fait de cacher des cadeaux dans des chaussettes est une tradition de Noël..., » dis-je.

« Je pensais que les personnes les accrochaient simplement en tant que décorations, » dit-elle.

« Es-tu en train de dire que tu ne veux pas de cadeaux cette année ? » demandai-je.

« Eh bien ! En lui-même, j’ai aimé le cadeau..., » un sourire malicieux apparut sur le visage de Towa, et elle me montra l’une des chaussettes de genou qu’elle portait. Je les lui avais données il y a un petit moment, et elle savait parfaitement comment rembourser la gentillesse de son grand frère.

« De toute façon, grand frère, ce n’est pas pour ça que je suis là. Noël devrait te rappeler quelque chose d’autre, tu t’en souviens ? » demanda-t-elle.

« Que pourrais-je avoir à retenir en plus de tes cadeaux de Noël ? » demandai-je.

« Bzzt! Tu viens de perdre deux points d’amour. Je vais maintenant m’éloigner de 20 cm de toi, » déclara-t-elle.

Towa avait effectué un petit recul vis-à-vis de moi.

« Quoi ? Impossible ! Deux points juste pour ça ? » demandai-je.

« ... grand frère, est-ce que tu joues à l’idiot ? As-tu réellement oublié ? » demanda-t-elle.

« Bien sûr que non. C’est également l’anniversaire d’Yukihime, n’est-ce pas ? » dis-je.

« C’est bien ça. Tu viens de gagner deux points d’amour ! » Towa avait alors fait un pas vers moi alors qu’elle disait ça.

« ... Mademoiselle Towa. Si j’arrivai à obtenir plus de points, marcherais-tu bras dessus bras dessous avec moi ? » demandai-je.

« Hmm, je ne sais pas... Car après tout, je suis encore en train de tester ce nouveau système, » répondit-elle.

« Je vois... Donc, nous allons acheter le cadeau d’anniversaire d’Yukihime aujourd’hui ? » demandai-je.

« Tout à fait. Je sais que nous faisons cela chaque année, mais faisons en sorte que celui-ci soit spécial ! » Towa avait attrapé mes mains et avait pris une pose figée.

« Qu’est-ce que tu veux lui donner cette année ? » demandai-je.

« Hmm... Je n’ai pas encore décidé. C’est pourquoi je veux que tu viennes m’aider à choisir quelque chose, » dit-elle.

« Laisse-moi me charger de ça. Je sais tout en ce qui concerne Yukihime. Quelle chaussette elle met en première, et même ses mensurations..., » déclarai-je.

« Tu n’es pas censé connaître ses mensurations, » répondit-elle.

Nous avions continué à parler jusqu’à ce que nous atteignions l’arrêt de bus. De là, nous avions pris un bus et nous nous étions dirigés vers le quartier commercial. La Cité de l’Autre-Monde était divisée en différentes zones qui étaient axées sur des objectifs bien spécifiques, et vous pouviez acheter à peu près n’importe quoi dans le quartier commercial.

Alors que le bus avançait, nous avions regardé le paysage qui changeait au fur et à mesure de sa progression. Bientôt, nous avions tourné sur une rue éblouissante bordée de publicités projetées dans les airs, créant de magnifiques illuminations. Les arbres le long de la rue étaient également décorés, et j’avais repéré une idole dans une tenue du père Noël et qui portait des produits liés à Noël. Ceci semblait être une autre publicité projetée dans cette rue. Tous ceux que je voyais marcher dans la rue avaient l’air si heureux.

En d’autres termes, j’étais entouré d’une tonne de personnes avec de véritables vies. C’était l’un des rendez-vous les plus célèbres de la Cité de l’Autre-Monde, alors j’imagine que j’aurais dû m’attendre à voir de telles choses. Je ne serais jamais venu ici si cela n’était pas une demande de Towa, et sa présence avec moi en ce moment avait rendu tout cela différent. J’avais l’impression de vraiment être au cours d’un rendez-vous avec elle, et cela m’avait donné l’impression d’être au paradis.

« Oh ! Regarde, c’est Rabino ! » déclara Towa en regardant une publicité.

Pour une raison inconnue, l’idole portant une tenue de père Noël portait également des oreilles de lapin. Je ne comprenais pas vraiment ce que cela faisait ici, mais c’était mignon. Les oreilles de lapin étaient vraiment belles. Franchement, si seulement elle était une fille avec des oreilles et une queue de lapin... J’aimais vraiment les filles-lapins. Même si ça n’avait aucune importance dans le cas présent. Malgré le fait que l’idole était mignonne, elle ne faisait nullement le poids face à Towa.

« Qui ? » demandai-je.

« Grand frère, tu es toujours aussi déconnecté de la réalité. Rabino est une idole qui a gagné récemment beaucoup en popularité. N’as-tu jamais entendu sa phrase d’accroche ? “Rabino-pyon veut se faire dévorer par un carnivore tel que vous-pyon !” » Towa imita des oreilles avec ses mains, pencha un peu la tête avant de déclarer cette phrase d’une fausse voix mignonne. Je pensais que c’était simplement une phrase que l’idole disait souvent.

« Hé, c’était plutôt mignon. Refais-le, » lui demandai-je.

« N-Non. C’est trop embarrassant..., » Towa était mignonne même quand elle avait l’air embarrassée.

« Tu es largement plus mignonne que cette fille Rabino, » dis-je.

« ... Ar-Arrête avec ça... Tu ferais mieux de ne pas le dire devant ses fans, sinon ils vont se fâcher contre toi, » déclara Towa.

« Non, c’est moi qui vais me fâcher contre eux, parce que je suis ton fan ! » répondis-je.

« Grand frère, tu es tellement bizarre..., » dit-elle.

Le bus continua son trajet un peu plus longtemps jusqu’à arriver à l’arrêt de bus du quartier commercial. Après être descendus du bus, nous avions commencé à flâner dans les rues et à regarder les différents magasins. Après ça, Towa s’était arrêtée devant l’un d’eux et avait dit qu’elle voulait aller aller à l’intérieur. Je pouvais voir divers costumes se trouvant présenter dans la vitrine de ce magasin.

« Un magasin de cosplay ? » demandai-je.

« Exact, » répondit-elle. « Tu sais bien qu’il y a la coutume où les collégiens organisent une fête costumée à la même époque de l’année pour Noël, n’est-ce pas ? Comme cela sera ma dernière année au collège, je voudrais faire quelque chose de spécial avec mes amies. »

« Vraiment ? Puis-je venir aussi et regarder ? » demandai-je.

« Tu devrais plutôt aller à la fête du lycée, » répondit-elle.

« Mais je voudrais tellement être un collégien..., » dis-je.

« Tu l’étais avant, et cela jusqu’à l’année dernière, » répliqua Towa tout en regardant un peu au hasard les différents costumes se trouvant dans le magasin.

« Je vais en essayer quelques un. Alors tu devrais me dire à quoi ils ressemblent, » demanda-t-elle.

« D’accord. Laisse-moi me charger de ça. Celui-ci, ça va ? » demandai-je tout en lui tendant un costume qui se trouvait à côté de moi.

« Je vais l’essayer. Je vais également essayer celui-ci, » répondit Towa en prenant les deux costumes et en allant dans la chambre d’essayage.

Après un court instant, elle fit sortir sa tête de derrière le rideau avant de dire. « Grand frère... Il y a cette fermeture éclair à l’arrière qui me pose problème. »

« ... Hein !? Est-ce correct que je rentre également ? » demandai-je.

« Oui. Mais je ne veux pas que tu me regardes fixement, » répondis-je.

« Je ne le ferais pas, je ne le ferais pas, » répondis-je.

Mais bien sûr, je voulais le faire.

Towa portait la même tenue avec la minijupe que l’idole qui était dans la publicité qu’on avait vue juste avant. Maintenant, ça commençait vraiment à ressembler à Noël selon mes goûts.

Towa s’était mise à rougir alors qu’elle se retournait pour me montrer son dos. La fermeture éclair était coincée au niveau de ses hanches. Je devais bien l’admettre que c’était vraiment sexy quant à la façon dont je pourrais la voir de dos avec les bretelles roses de son soutien-gorge qui était juste devant moi.

« J’ai l’impression qu’il est un peu serré au niveau de ma poitrine, » déclara-t-elle.

Je parie qu’elle avait dit cela à propos de tous les vêtements qu’elle portait.

Si Yukihime entendait cette phrase, elle deviendrait une folle furieuse. J’avais fait de mon mieux afin de tirer la fermeture éclair jusqu’au bout.

« Mm, merci... Maintenant, plus que la touche finale, » déclara Towa en plaçant son chapeau du père Noël. « Q-Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Sois mon cadeau de Noël, » répondis-je tout simplement.

« Je parlais à propos de mes vêtements, » Towa fronça les sourcils alors qu’elle répondit ça.

« Cela me semble très bien, » dis-je. « C’est vraiment approprié pour Noël et c’est mignon tout plein. Oh ! Et si jamais tu as besoin une fois de plus d’aide, appelle ton grand frère ! »

« Je demanderais plutôt à une amie, » répondit-elle.

« Hm, je vois..., » dis-je.

« D’accord, il est temps pour le prochain ! Sors d’ici maintenant, » déclara Towa.

« Bien reçu, » dis-je avant de sortir de la cabine d’essayage.

Après un peu moment, Towa fit encore une fois sortir sa tête hors de la cabine.

« Je-Je me suis changée..., » murmura-t-elle.

Pour une raison inconnue, elle rougissait encore plus qu’elle ne l’avait fait auparavant. Quoi de plus embarrassant que d’avoir votre grand frère qui ferme la fermeture éclair de votre robe ?

« Grand frère, pourquoi m’as-tu donné ce costume pour l’essayer ? » demanda-t-elle.

Oh. Elle porte le costume que je lui ai donné. Tout à coup, tout avait du sens.

« Je pensais simplement que tu pourrais surprendre tout le monde avec lui. Tu sais... Personne ne s’attendrait à ce que tu participes à une fête hivernale dans cette tenue, » dis-je.

« C’est étrange..., » murmura-t-elle.

« J’aime ça, » dis-je.

« C’est pervers, » murmura-t-elle.

« Pourtant, tu l’as quand même enfilé pour pouvoir me le montrer, » dis-je.

« Je suppose que l’atmosphère du magasin m’a rendu un peu tête en l’air... Surtout en considérant le précédent costume que je portais, il ne semblait pas si différent au premier abord... Mais quand je l’ai mis, j’ai réalisé à quel point c’était bizarre, » déclara Towa.

« C’est désormais trop tard, » j’avais alors ouvert le rideau de la cabine.

« Non, grand frère ! Stop ! » Au moment où elle avait dit cela, mes yeux se régalaient déjà de la vue de son corps.

Un maillot de bain scolaire. C’était vrai. J’avais donné à Towa un maillot de bain scolaire. Et maintenant, le maillot de bain bleu marine enveloppé, son corps parfait. Ses bras et ses cuisses dodues étaient en ce moment complètement exposés. Et pour dire la vérité, ce maillot était vraiment quelque chose de parfait sur elle. C’était tellement magnifique. J’aurais bien aimé pouvoir écrire son nom sur le badge se trouvant au niveau de sa poitrine. Je parie que cela aurait vraiment été déformé à cause de ce qui se trouvait dessous. Bien entendu, je parlais de ses seins. C’était ce que vous pourriez appeler faire quelque chose lié à l’art.

« Mais je vais trembler ainsi ! » dit-elle.

« Crois-moi, ils vont l’adorer, » déclarai-je.

« Je veux dire physiquement ! Je vais vraiment avoir froid, » répondit-elle.

« Il faut juste être plein d’enthousiasme et cela te réchauffera ! » répliquai-je.

« Et si j’attrapais un rhume à cause de lui ? » demanda-t-elle.

« Towa, dépêche-toi et va te changer. Puis réchauffe-toi un petit peu, » dis-je.

« Tu es incroyable... T-Tu es quand même celui qui m’a fait porter cette tenue, » déclara-t-elle.

« Oh, attends une seconde. Est-il acceptable pour les clients d’essayer des maillots de bain dans ce magasin ? » demandai-je.

« Ne t’inquiète pas. J’ai toujours mes sous-vêtements en dessous. Regarde ! Les vois-tu ? » demanda Towa.

Towa avait fait glisser sur le côté la sangle d’épaule ainsi que la zone de l’entrejambe de son maillot de bain, me montrant ainsi ses sous-vêtements roses qu’elle avait en dessous. Elle avait fait toutes ces choses si innocemment... C’est ce qui faisait d’elle une force avec laquelle il fallait compter.

Tellement sexy. Towa venait de gagner un billion de points d’amour en provenance de son grand frère.

« ... Qu’est-ce qui ne va pas, grand frère ? » demanda-t-elle.

« Oh, ce n’est rien, » dis-je. « Je suppose que nous devrons juste mettre de côté ce maillot de bain d’école pour l’été, hein ? Après tout, Towa ! Ta santé à la priorité sur tout le reste. »

« Pfff... grand frère, tu es fou la plupart du temps, mais je suis quand même contente que tu arrives à être sérieux de temps en temps, » répondit-elle.

Ma propre sœur pensait que j’étais fou.

« Je vais maintenant mettre le prochain, alors ferme le rideau, d’accord ? » demanda Towa.

« Dois-je vraiment le faire ? » demandai-je.

« Je t’appellerais si j’ai besoin d’aide, » dit-elle.

« Je ferme maintenant le rideau, » dis-je.

J’avais fermé le rideau et j’avais attendu que Towa se change pour mettre la prochaine tenue. Je pouvais à peine attendre de voir ce qui allait arriver devant moi sous peu. La tenue du père Noël et le maillot de bain de l’école avaient l’air si merveilleux... Mais Towa avait l’air fantastique, peu importe ce qu’elle portait. J’étais sûr que sa prochaine tenue serait également super mignonne. J’étais là, attendant avec impatience ce qu’elle allait me montrer.

Soudain, le rideau s’était à nouveau ouvert.

« Whoa, c’était vraiment... Whoaaaaaooowww ! » J’avais soudainement crié devant ce spectacle.

Towa portait... un costume de fille-lapin.

« Towa veut qu’un carnivore tel que toi la mange tout cru, grand frère-pyon ! » déclara-t-elle d’une manière très mignonne.

Le choc m’avait presque rendu inconscient.

J’étais émerveillé devant ce spectacle. Les mignonnes petites oreilles de lapin blanc se déplaçaient chaque fois qu’elle bougeait la tête. Un justaucorps rouge qui révélait les courbes de ses épaules, de son dos et de ses cuisses à un degré assez inapproprié. La zone de la poitrine avait également été coupée par la présence d’une grande ouverte, permettant une vue complète du clivage profond et imposant de Towa.

Je me sentais comme si j’étais immanquablement aspiré directement au centre de ce vallon. Et n’oublions pas sa petite queue toute ronde. Oh ! Et que serait ce costume sans les manchettes, le col et le nœud papillon et tout le reste du costume qui étaient magnifiquement agencés malgré la très grande quantité de peau qui était exposée ?

C’était aussi charmant que de voir une femme nue portant seulement des gants, des chaussettes, ou une cravate. « Peu important comment vous pouvez être exposé, mais cachez donc ce seul endroit. » Ou « Vous avez beau être entièrement exposé à la vue de tous, mais vous êtes correct si vous portez pendant ce temps cet accessoire afin de masquer cet endroit ». Le sentiment d’incompatibilité et de déséquilibre de toute cette tenue rendait tout cela tout simplement magnifique.

Il s’agissait de l’antithèse de la beauté fonctionnelle, et ces accessoires totalement inutiles ne faisaient que renforcer son érotisme. Mais maintenant, retour à la fille-lapin.

Les cuisses dodues de Towa étaient enveloppées de bas noirs. Même si cela avait légèrement diminué le taux d’exposition globale de son corps, cela l’avait rendu encore plus sexy. Je sais que nous nous éloignions du sujet des filles-lapin ici, mais les chaussettes étaient en soi quelques choses de si fantastiques qu’il était inacceptable de les oublier. Les bas noirs étaient célèbres pour le fait qu’ils rendaient les jambes plus belles en raison de leur couleur amincissante, mais il y avait beaucoup plus de choses ici. Quand quelque chose est « enveloppé » dans un tel objet, il acquérait une essence sacrée.

Les jambes, l’une des parties les plus fétichisées du corps, étaient ainsi enveloppées de noir. Ses jambes étaient désormais inviolables, et dès le moment où ils étaient devenus enveloppés de noir, ils régnaient sur tout le reste. Oh, j’aimerais tellement pouvoir me frotter contre elles. Non ! Je regrettais que je ne puisse pas mendier pour la douce clémence d’un frottement contre elles. Elles s’étaient envolées pour ainsi atteindre les plus grandes hauteurs en tant qu’objet de mes désirs. Ses jambes étaient désormais devenues emplies de noblesse. De là, une personne normale qui les avait tout simplement vus serait frappée par un désir très commun : elles voudraient être piétinées par ces jambes. Elles voudraient que ces jambes enveloppées de noir les écrasent. Un plaisir plus doux avait-il déjà existé ? Peut-être que ces jambes devraient attraper une certaine partie du corps masculin pour que cela soit le summum ? Mais je suppose qu’Yukihime serait mieux adaptée pour quelque chose comme ça.

Permettez-moi de revenir sur le sujet : Towa. Towa portant une tenue de fille-lapin. Pour commencer, pourquoi les filles-lapins étaient-elles si sexy ? Leurs oreilles de lapin ? Leurs queues ? L’important degré d’exposition de la peau ? Oh, tout cela était si merveilleux. Mais réfléchissons à cela à un niveau plus fondamental.

Quelle était l’origine de la fille-lapin ? Les lapins peuvent se reproduire toute l’année, et il était dit que leur saison de reproduction durait éternellement. Peut-être que c’était le véritable concept derrière ce costume — afin d’envoyer un message que la porteuse de ce costume était prête à être prise par un homme à tout moment. En d’autres termes, les lapins étaient des pervers. Et les filles qui portaient des tenues de fille-lapin devenaient immanquablement elles aussi des perverses. C’était très probablement le cas. Bien que je doute que Towa soit au courant de ces détails concernant l’origine de la tenue. Et peut-être que j’étais le plus grand pervers parce que j’avais mémorisé tout cela. C’était comme si Towa n’était même pas consciente de ce qu’elle portait vraiment.

Le costume était assez sexy en soi, mais il en devenait encore plus extravagant quand vous aviez appris ses origines. Regardez ce que j’ai fait là ? Et dans tous les cas, les filles-lapins étaient les êtres les plus sexy qui existaient dans le monde, ce qui les rendait également les meilleurs des choses possibles ! Les filles-lapins étaient la meilleure des choses de l’univers !!

« Grand frère... Tu dois faire quelques commentaires, sinon je me sentirais vraiment très gênée..., » murmura Towa.

« C’est parfait ainsi ! Towa, je vais l’acheter pour toi ! » dis-je en levant le pouce.

« Aimes-tu vraiment ça ? » demanda Towa.

« Bien sûr que oui ! » répondis-je en criant.

« Hein !? Oh non ! Grand frère, ton nez saigne ! Et pourquoi cris-tu en ce moment ? » demanda Towa.

Mon amour pour les filles-lapins était tellement important que je commençais à effrayer ma petite sœur.

« Nous sommes restés ici plus longtemps que je le pensais, » répondis-je comme excuse.

« Tu es bien trop gentil pour crier pour ça, grand frère. Et je te cause toujours..., » déclara Towa.

« Towa, ta gentillesse est ton péché..., » dis-je.

« Arrête d’essayer de changer de sujet, » déclara Towa.

Après avoir passé trop de temps dans la boutique de cosplay, nous nous étions précipités jusqu’à la boutique suivante et avions commencé à chercher les cadeaux d’Yukihime.

« Que devrais-je lui prendre pour cette année ? J’ai pris des gants l’année dernière, non ? » demandai-je.

« Exact. Elle les aimait tellement qu’elle a fini par les porter tous les jours, » répondit Towa.

« Vraiment ? » demandai-je.

« Oui. Vous êtes tous deux si proches l’un de l’autre, » déclara Towa.

« Proche ? Yukihime et moi ? » demandai-je, surpris.

« N’agis pas comme si tu ne comprenais pas ce que je te disais, » répliqua Towa.

« Mais je ne sais vraiment pas de quoi tu parles, » répondis-je.

« La vie doit être difficile comme vous êtes tous les deux des Tsunderes..., » déclara Towa.

« Elle est une Tsundere, mais moi, je suis une deredere ! Envers toi, Towa ! » dis-je.

« Ouais ouais ! Je suppose qu’il serait stupide d’appeler Tsundere une Tsundere et de s’attendre à ce qu’ils disent : “Vous avez bien trouvé qui je suis !” » Elle semblait vraiment sûre quant à mon étiquetage en tant que Tsundere.

« ... Oh ! » déclara Towa.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demandai-je.

Figée sur place, Towa regardait un mannequin se trouvant dans une vitrine.

« Je pensais juste que ça irait bien sur Yukihime, » déclara-t-elle.

« Tu parles de quoi ? » demandai-je.

« Cette écharpe, » déclara-t-elle. Le mannequin portait une écharpe blanche avec un motif de flocon de neige.

« Une écharpe, Hmm ? Heh heh. Hé bien, pourquoi pas ? » demandai-je.

« Pourquoi as-tu ri ? » demanda Towa.

« Je n’ai pas ri ! Je pense que c’est un bon choix ! Allons l’acheter ! » Tout à coup, je paniquais et je poussais pour effectuer l’achat de l’écharpe. Mais qu’est-ce que j’essayais de dissimuler exactement ?

Comme j’avais décidé d’acheter une écharpe à Yukihime, j’avais réalisé ce qui s’était passé alors produit. J’avais tout simplement imaginé Yukihime qui la portait. Et je pensais que cela serait vraiment super sur elle. Son visage était la seule bonne bien qu’elle avait, alors la plupart des objets permettaient de rehausser cela.

Towa avait également trouvé dans le même magasin son cadeau : une épingle en forme de flocon de neige.

Avec nos cadeaux dans les bras, nous étions rentrés à la maison. J’espère qu’elle aimera également ses cadeaux de cette année.

***

Partie 6

« Bon retour à la maison... Eh, qu’est-ce qui se trouve dans tous ces sacs ? » demanda Yukihime au moment où elle nous avait vus rentrer à la maison.

« Penses-tu que nous avons acheté un peu trop de choses ? » demandai-je.

« Ouais ! » répondit Yukihime.

« Comment cela a-t-il pu se produire ? » demandai-je.

« Hihi! Tu le découvriras plus tard, alors sois excité à cette pensée ! » Towa regarda Yukihime tout en souriant.

Yukihime pencha la tête sur le côté en raison de la confusion. Elle me jeta un coup d’œil, mais je ne comprenais pas pourquoi Towa souriait ainsi. Si c’était à propos des cadeaux, alors pourquoi a-t-elle dit « plus tard ». Je penchai également la tête, signalant que je n’avais aucune idée de ce dont elle parlait.

Après ça, quelque chose s’était produit pendant ma formation quotidienne.

« T-Tu dois être en train de te moquer de moi ! Il n’y a aucune chance que je..., » déclara Yukihime.

« Ça ira ! Grand frère adore ce genre de choses ! » Répondit Towa.

J’avais entendu Yukihime et Towa qui parlait assez fort, alors j’étais allé devant leur chambre et j’avais frappé à la porte.

« Que faites-vous toutes les deux ? Puis-je entrer ? » demandai-je.

Elles avaient toutes les deux répondu très rapidement.

« Bien entendu ! » fut la réplique de Towa.

« Pas du tout ! » fut la réponse d’Yukihime.

Intéressant. Bien sûr, je n’avais pas d’autre choix que de faire comme ma petite sœur me l’avait demandé. Alors, j’étais rentré dans la chambre.

À l’intérieur, j’avais vu Yukihime dans un costume de fille-lapin — des oreilles de lapin blanc, un justaucorps bleu et de bas noirs qui rendaient ses jambes minces encore plus belles.

« Qu-Quoi !? » C’était la deuxième fois en une journée que cela se produisait, alors que j’étais déterminé à garder mon sang-froid. Pourtant, ce cri surpris s’était quand même échappé de ma gorge.

« K-Kokuyaaa! Détourne immédiatement ton regard ! Arrête de me regarder ! Dépêche-toi de le faire ! Et sorts d’ici ! » Yukihime avait supplié ça d’une faible voix, en contraste complet avec sa voix habituelle si tyrannique.

 

 

Je l’avais bien entendu ignorée. Bien sûr que j’avais continué à la regarder sous toutes les coutures. Mais j’étais choqué par ce que je voyais. Bien sûr que j’avais toujours aimé les filles-lapins, mais il y avait quelque chose de plus là. Je ne m’attendais jamais à ce qu’elle revête quelque chose comme ça à la maison, et — c’est probablement la principale raison pour laquelle j’étais si choquée —, mais dans tous les cas, cela lui allait très bien. Oui, vraiment très bien.

Bien sûr, Towa avait aussi l’air fantastique dans cette tenue de fille-lapin. Ce fait ne changera jamais. Mais maintenant, je voudrais poser une question. Petits seins ou gros seins — selon vous, lequel des deux serait le mieux adapté pour une tenue de fille-lapin ? La plupart des personnes diraient probablement de gros seins. Et cela peut être la réponse logique, surtout quand on considère la nature du costume lui-même et où il serait normalement porté.

Toutefois... Toutefois ! Je pensais que les petits seins dans les tenues de fille-lapin possédaient également leur propre charme bien spécifique.

Pour commencer, les tenues de fille-lapin laissaient beaucoup de zones du corps exposé, et soulignaient également beaucoup la silhouette. Normalement, quand les personnes pensent à des bikinis, ou à tout autre type de maillot de bain, elles sont généralement d’accord pour dire que les gros seins leur paraissent bien mieux. (La prochaine étape logique ici serait de discuter des merveilles des maillots de bain scolaires, ou des petits seins dans un bikini, mais comme je ne voulais pas rendre cette situation confuse, nous allons passer cette partie et aller à la conclusion.)

Le fait que les gros seins aient l’air bien dans les tenues de lapin était une évidence. C’était pourquoi faire porter à une fille avec de petits seins un tel costume était à sa façon aussi tout aussi merveilleux et étonnant. Avec un costume de fille-lapin, le corps mince et petit de la fille devenait visible pour tous. Naturellement, cela allait embarrasser la personne qui le portait — surtout si elles considéraient déjà que les tenues de fille-lapin devraient seulement être portées par les femmes avec de gros seins. Voilà pourquoi cela se révélait si puissant. La « Honte » était la meilleure arme à utiliser face aux petits seins. Pour ma part, je pensais que les petits seins possédaient d’autres charmes en dehors de cela, mais la honte était vraiment une chose magnifique, surtout quand elle était combinée avec l’humiliation d’être obligé de porter un tel costume.

J’avais regardé le visage d’Yukihime. Je n’avais jamais cru que le visage d’une personne pourrait devenir si rouge. Sa bouche était fermée, ses yeux allaient dans tous les sens, et de petites larmes jaillissaient aux coins de ses yeux. À ce moment-là, j’avais l’impression d’avoir découvert une toute nouvelle vérité. Oui... De gros seins dans des tenues de fille-lapin et de petits seins dans des tenues de fille-lapin étaient tous deux aussi merveilleux.

J’avais fait un pouce en l’air vers ma petite sœur, qui avait été la clé pour débloquer cette vérité, et elle m’avait retourné ce geste.

« ... Hé ! Le Frère et la sœur ! Qu’est ce que c’est censé vouloir dire ? » demanda Yukihime.

« Pourquoi as-tu l’air si effrayée ? » demandai-je.

« Heu... Je pensais t’avoir dit de ne pas me regarder. En fait, au départ, ne t’ai-je pas dit de ne pas entrer ici ? » demanda-t-elle.

« Il te va vraiment bien, » répondis-je à la place.

Je pensais avoir entendu un bruit sourd. Puis après ça, même si je pensais que cela n’était pas possible, le visage d’Yukihime devint encore plus rouge.

« Tu vois ? Qu’est-ce que je t’ai dit, Yukihime ? Grand frère aime ce genre de choses ! » déclara Towa.

« ... » Yukihime tourna la tête sur le côté avant d’aller s’asseoir dans un coin de la pièce. Ses oreilles de lapin tombèrent de sa tête.

« Hmm, est-ce que tu vas bouder là ? » demanda Towa.

« Petite sœur, ne t’inquiète pas pour ça. Tu n’as qu’à agir normalement, » dis-je tout en sortant un téléphone et en prenant des photos d’Yukihime.

« ... Ne prends pas de photos de moi, » cria Yukihime.

« Veux-tu bien regarder par ici ? » demandai-je.

« Non, » répondit-elle.

« Mais ça te va vraiment à ravir, » dis-je.

« ... Es-tu sérieux ? » demanda-t-elle.

« Oui, totalement, » dis-je afin de la rassurer.

« Je pense que ce genre de tenue serait mieux sur Towa, » argumenta-t-elle.

« Ce n’est pas nécessairement vrai, » dis-je.

« Si seulement mon corps ressemblait plus au sien, » avoua Yukihime

« Pas d’accord, car ton corps a son propre attrait, » répondis-je.

« ... Tu... Tu le penses vraiment ? » demanda-t-elle.

« Oui, je le pense réellement. Alors maintenant, regarde par ici..., » dis-je.

« Mais arrête de prendre des photos de moi ! » Yukihime s’était avancé et m’avait donné un direct dans la tête.

« Aieeeee..., » criai-je.

« Grand frère... Comment peux-tu continuer à faire cela alors qu’elle te disait clairement d’arrêter ? Tu es vraiment horrible, » déclara Towa.

« J’arrête maintenant, » déclarai-je.

Ayant été poussé par ma petite sœur à accepter la demande d’Yukihime, j’avais mis fin à contrecœur à la séance photo dont la vedette était Yukihime.

***

Partie 7

Après le fiasco des costumes des filles-lapins, nous avions pris le repas du soir et nous nous étions relayés dans le bain. Tout ce qu’il nous restait à faire était d’aller dormir. Comme je me sentais un peu assoiffé, je m’étais dirigé vers la cuisine où le réfrigérateur se trouvait. Là-bas, j’avais trouvé Yukihime qui versait de l’eau bouillante dans une tasse.

« Est-ce un café ? » demandai-je.

« C’est bien ça, » répondit Yukihime.

« Et comme d’habitude, vas-tu le noyer dans du lait et du sucre ? » demandai-je.

« Tais-toi. En quoi c’est ton problème ce que je mets dans mon café ? » répliqua-t-elle.

« Où est Towa ? » demandai-je.

« Elle est déjà allée se coucher, » répondit Yukihime.

« Elle va toujours au lit très tôt. Je suppose qu’on peut bien dire pour elle qu’une enfant qui a bien dormi est une enfant bien élevée, » déclarai-je.

« Je t’ai déjà dit de la fermer... Est-ce seulement à ça que tu penses ? » demanda-t-elle.

« Mais je n’ai encore rien dit, » bien que je suppose que j’avais déjà accumulé assez de mauvais karma que cela n’avait pas vraiment d’importance.

« Comptes-tu rester debout ? Vas-tu étudier encore un peu ? » demandai-je.

« Oui, » répondit-elle.

« Tu es vraiment une travailleuse acharnée. Une inspiration pour nous tous ! » déclarai-je.

« Kokuya, est-ce que tu vas dormir ? » demanda-t-elle.

« Tout à fait, » répondis-je.

« ... Pff, » Yukihime avait alors fait un petit sourire narquois.

« Quoi ? » demandai-je.

« As-tu réussi à finir les devoirs de demain ? » demanda-t-elle.

« ... Pourrais-tu également me verser une tasse de café ? Et donne-moi les réponses à toutes ces questions, » déclarai-je.

« Hm ? Je ne sais pas trop. Je ne t’ai pas entendu dire “S’il vous plaît, Madame la Directrice Yukihime, la plus belle femme du monde ?” » déclara-t-elle.

« S’il vous plaît, Madame la Directrice Yukihime, la plus belle femme du monde ? » répétai-je.

« Tu as été bien trop rapide à abandonner ta fierté lorsque tu te retrouves dans une situation difficile, » déclara-t-elle.

« Certaines choses sont plus importantes que la fierté, » déclarai-je. Comme les devoirs.

« Tu es tellement pathétique... Bien, finissons-en avec ça, » déclara-t-elle.

Yukihime et moi avions alors ouvert le manuel scolaire qui se trouvait sur la table. Même si c’était désagréable de voir qu’elle se moquait toujours de moi et agissait comme si elle savait tout, Yukihime était quand même une très bonne professeur. Elle savait vraiment comment enseigner des choses aux personnes. Bien que ce don chez elle m’ait toujours ennuyé.

« Ne comprends-tu même pas ça ? » J’avais dû avoir entendu cette phrase au moins cinq fois avant d’arriver à la fin. « Aujourd’hui, où es-tu allé avec Towa ? »

« Pourquoi es-tu soudainement si intéressé par ça ? » demandai-je.

« Elle m’a fait porter ce costume bizarre, alors je suis devenue curieuse, » répondit-elle.

« Dois-je maintenant t’expliquer en détail mon rendez-vous amoureux que j’ai eu avec ma petite sœur ? » demandai-je.

« Ton rendez-vous... ? S’il te plaît..., » répondit-elle.

« Comment appellerais-tu différemment le moment où deux membres du sexe opposé, qui s’aiment mutuellement, vont quelque part ensemble ? » demandai-je.

« ... Un gars avec un important complexe de sœur, » déclara-t-elle.

« Qu’est-ce qui ne va pas avec le fait qu’un grand frère aime sa petite sœur ? » demandai-je.

« Il y a des limites quant à quantité d’amour qu’il peut y avoir dans une telle situation... Est-ce que tu comprends ? » demanda-t-elle.

« L’amour n’a pas de limite, » répondis-je.

« Tu es une calamité, » répliqua-t-elle.

« Je sais ce que tu es, mais qu’est-ce que je suis ? » demandai-je.

Yukihime serra les dents et regarda. Face à ça, j’avais simplement souri et je l’avais laissée se défouler sur moi si elle le voulait.

Yukihime laissa échapper un soupir. « OK, peu importe... bien qu’il semble que Towa se soit beaucoup amusée. »

« Tout à fait, » déclarai-je.

« ... cela fait déjà neuf années, » déclara-t-elle.

Je n’avais pas besoin de demander ce qu’elle voulait dire. Cela faisait neuf ans que Towa et moi avions rencontré Yukihime — ce qui me fit me souvenir que je venais de parler à Towa de la même chose.

« Towa a vraiment beaucoup changé depuis, » déclara Yukihime.

Elle avait totalement raison.

Elle n’avait pas toujours été aussi joyeuse. Eh bien, elle avait été impliquée dans un certain incident et après cela elle avait totalement cessé de sourire.

« Tu sais bien que je te suis reconnaissant pour ça, » dis-je.

« Mon Dieu ! Ce soir, tu es inhabituellement sérieux. Si seulement tu agissais de cette façon tout le temps, tu serais un parfait serviteur, » déclara-t-elle.

« Je suis toujours sérieux quand il s’agit de ma petite sœur, » répondis-je.

« ... Toi aussi, tu as aussi un peu changé depuis ce moment-là, » déclara Yukihime.

« Moi ? En quoi ? » demandai-je.

« Tu avais beaucoup plus de rage en toi quand nous nous sommes rencontrés la première fois, » répondit-elle.

« Oh, et bien, c’est possible..., » dis-je.

Il s’était produit beaucoup de choses à l’époque, et tout était lié à la raison pour laquelle j’avais commencé à vivre avec Towa et Yukihime.

Après la mort de nos parents quand je venais d’avoir six ans, Towa et moi avions été accueillis par un ami de notre père. Il s’était finalement avéré qu’il était un membre des Phanatics, une organisation criminelle composée de Sorciers des Étoiles qui utilisaient leurs pouvoirs à des fins illégales. Quand il nous avait accueillis pour la première fois, nous n’avions aucune idée que nous venions de tomber dans les griffes d’un homme qui appartenait à une organisation criminelle. Mais pendant toute la durée où nous avions été forcés de rester avec les Phanatics, nous n’avions personne d’autre en qui nous pouvions avoir confiance. L’homme qui nous avait accueillis était toujours en mission et il venait rarement nous rendre visite à l’école de l’organisation.

Ce n’était pas étonnant qu’à l’époque, j’avais beaucoup de rage en moi. Sans personne à qui faire confiance, j’essayais juste de survivre et de protéger Towa par mes propres moyens. Elle restait toujours dans notre chambre pendant que je devais combattre d’autres enfants Sorciers des Étoiles. Dans cette organisation, l’âge n’avait pas vraiment d’importance dans ces batailles — le pouvoir était tout ce qui comptait pour obtenir la moindre chose. Tout le monde se souciait de devenir assez fort pour pouvoir servir l’organisation et lui être utile.

« Heureusement, les choses... ne sont plus aussi si mauvaises maintenant, » déclarai-je.

« ... Ouais, » déclara-t-elle, un peu surprise de ma formulation

Peut-être que je n’étais pas assez honnête quand je déclarais ça. La situation n’était pas seulement « pas mal », elle était en vérité plutôt bonne. J’espérais que ces jours continueraient pour toujours. Je souhaitais pouvoir continuer à taquiner Yukihime et me faire gronder par Towa jusqu’à la fin des temps. Et combattre contre Yukihime et perdre encore et encore... Attendez ! Non, je ne voulais pas juste continuer à perdre. Il était temps que j’arrive enfin à la vaincre.

« Est-ce que tu te soucies encore de tout ça ? » demanda-t-elle.

Mon cœur avait arrêté de battre une seconde au moment où j’avais entendu ça. Elle parlait du fait que je voulais me venger.

Il y a dix ans, mes parents avaient été assassinés. Parfois, j’en rêvais encore. J’avais promis de venger leur mort, et quand j’étais au sein de l’organisation, c’était à peu près à tout ce dont je pensais. La même chose était vraie quand j’avais rencontré Yukihime, et je pense que je lui avais causé beaucoup de problèmes à cause de ça.

« ... Je ne sais pas. Je n’y pense pas tout le temps comme je le faisais avant. Mais je doute qu’un jour, je puisse l’oublier totalement, » répondis-je.

« ... Oh. » Yukihime hocha la tête tout en souriant avec douceur. Zut ! Cela ne lui ressemblait pas du tout. « Eh bien ! Retournons à tes devoirs. »

« ... D’accord, » déclarai-je. Apparemment embarrassée, Yukihime avait soudainement changé de sujet.

Comme je me sentais également gêné, j’avais suivi sa demande. La seule raison pour laquelle j’avais pu avoir cette nouvelle vie était grâce à elle, et j’étais très reconnaissant envers elle.

Je me demande bien, quand arriverais-je à rassembler le courage pour le lui dire en toute honnêteté et droit dans les yeux ?

***

Chapitre 2 : Et le gagnant est…

Partie 1

Nous nous trouvions désormais le 20 décembre, cinq jours avant Noël. Et nous étions au milieu d’un cours où nous effectuions des combats d’entraînement.

« Allons, Kokuya, c’est l’heure de ta 1 000e défaite, » déclara Yukihime.

« Oui en effet. J’espère que tu es prête à m’appeler maître, » répondis-je.

Yukihime et moi échangions des railleries comme nous l’avions toujours fait — ou peut-être que l’atmosphère était un peu plus tendue que d’habitude. Puis soudainement...

« Pourriez-vous attendre un peu ? » Une silhouette solitaire était venue à côté de nous et nous avait interrompus.

Il possédait des cheveux de jade, une longue frange, et son côté droit était plus long que l’autre et formait un tourbillon. « Arg, mais n’est-ce pas Sakisaki ! » dis-je en constatant de qui il s’agissait.

« Kurono... Combien de fois dois-je te dire d’arrêter de m’appeler avec ce surnom étrange ? » déclara-t-il.

Il s’appelait Sakito Nagisaki, un membre de la famille Nagisaki — l’une des Sept Grandes Maisons de Mages, autrement connues sous le nom des Sept Maisons.

À l’époque où les Sorciers des Étoiles étaient connus comme étant des sorciers et des mages, les Sept Maisons visaient à garder la sorcellerie cachée du reste du monde. De puissants sorts et le droit de les utiliser avaient été partagés entre ces Sept Maisons, et elles les possédaient encore à ce jour. Elles étaient aussi celles qui avaient construit et géraient actuellement la Cité de l’Autre-Monde. Toutes les décisions concernant la Cité de l’Autre-Monde étaient prises par le Conseil des Sept Maisons, composé des représentants des Sept Maisons et de la Directrice. Et pour accentuer tout ça, la famille Yukigane était également l’une des Sept Maisons.

Nagisaki était un étudiant d’une autre classe. Chaque fois que nos classes avaient un entraînement de combat de groupe, il venait toujours directement vers moi. Il était une vraie plaie que je devais supporter.

Ha oui... Aujourd’hui, c’est un jour de formation de groupe, pensai-je.

« Qu’est-ce que tu veux, Sakisaki ? » demandai-je.

« N’as-tu pas entendu ce que j’ai dit tout à l’heure ? Une fois pour toutes, je vais te vaincre aujourd’hui, » déclara-t-il.

« ... »

« Qu’est-ce qui ne va pas ? Au moins, pourrais-tu me répondre !? » Nagisaki avait pointé son doigt droit vers moi alors qu’il disait ça.

« ... Yukihime. Est-ce ainsi que j’agis envers toi ? » demandai-je à Yukihime.

« Que veux-tu dire par là ? » demanda-t-elle.

« Tu le sais bien. Le fait d’être ennuyeux et se disputer sur chaque petite chose que tu dis, » déclarai-je.

« Je ne pense pas, » répondit-elle. « Ça ne me dérange pas de me battre avec toi. C’est même en vérité assez stimulant. Bien que souvent, tu fais beaucoup de choses ennuyeuses qui n’ont rien à voir avec les combats. »

« Oh. » J’avais tout simplement ignoré la seconde moitié de sa réponse.

Au moment où Nagisaki avait essayé de se battre contre moi, j’étais déjà totalement agacé par ça. Car après tout, j’étais là uniquement afin de pouvoir combattre Yukihime.

« Je serai heureux de te combattre après Nagisaki, » déclara-t-elle.

« Oh. D’accord. Sakisaki, dans ce cas, allons-y, » dis-je.

« Je désapprouve le fait que tu me prennes tout le temps à la légère. Mais qu’il en soit ainsi. Kurono, va donc te mettre en position sur le champ de bataille, » déclara Sakisaki.

Après avoir secoué la tête en entendant le choix de mots, j’étais monté sur la scène de combat. Puis, rapidement, nous tenions debout, l’un en face de l’autre.

« Je me demande bien un truc, » dis-je.

« Quoi !? » demanda-t-il.

« Pourquoi ne défis-tu jamais Yukihime ? Tout le monde serait plus impressionné si tu la battais à la place de me battre moi, » dis-je.

« Et alors ? Les opinions des autres n’ont aucune importance pour moi, » Nagisaki jeta un coup d’œil à Yukihime, qui nous observait depuis l’extérieur de l’arène.

« ... D’ailleurs, je ne suis pas encore assez en forme pour elle, » déclara Nagisaki alors que ses joues étaient devenues légèrement rouges.

C’était tellement évident. Eh bien ! Oui, il avait le béguin pour Yukihime. Apparemment, il pensait qu’il n’avait pas le droit de la combattre jusqu’à ce qu’il devienne assez « bon » pour elle. Et pour y parvenir, il avait besoin de me vaincre. C’était sa logique. Je n’avais pas le droit de lui barrer la route, mais je n’allais pas le laisser me battre si facilement. Son processus de pensée était un peu comparable au mien, ce qui me rendait d’autant plus têtu face à son attitude.

Cependant, il y avait une autre raison. Le classement dans l’Académie de la Porte des Étoiles.

Les étudiants étaient classés selon leur force brute en tant que Sorcier des Étoiles. Mais ils étaient également classés selon leur force qu’ils avaient démontrée lors de batailles réelles. Yukihime était la première, j’étais le deuxième et Nagisaki était troisième. Il était logique qu’Yukihime soit 1re, mais j’avais vraiment travaillé très dur et avaient saigné sang et eau pour obtenir cette 2e place. Contrairement aux rangs de la Cité de l’Autre-Monde qui se basaient sur leurs propres standards, les étudiants pouvaient monter dans les rangs supérieurs de l’académie aussi longtemps qu’ils essayaient avec assez de volonté et de force. Eh bien, il y avait une personne qui ne pouvait pas être classée du tout, mais elle était une exception vraiment spéciale.

Nagisaki était un Rang-A. Basé sur les rangs de la Cité de l’Autre-Monde, il était plus haut que moi et j’étais inférieur de beaucoup face à lui, donc je ne voulais en aucun cas perdre face à un haut gradé comme lui.

« Prêt ? » demandai-je.

« Oui, commençons. Libération — Tempestas Falx, » déclara-t-il.

« Libération – Le Tueur du Temps, » répliquai-je.

Je pris en mains mon épée à doubles lames et j’avais ensuite regardé Nagisaki. Son Armement des Étoiles était une faux géante avec une belle lame ayant la couleur du jade.

« Kurono, je vais faire la première attaque ! » déclara-t-il.

Nagisaki avait frappé avec sa faux en effectuant une attaque horizontale vraiment très rectiligne. La Puissance des Étoiles du vent qui avait été comprimée afin de former une lame vint vers moi à une vitesse fulgurante. Mais j’avais commencé à courir avant que Nagisaki ne commence sa frappe, et j’avais effectué une glissade juste avant que la lame ne me touche. Après ça, je m’étais immédiatement relevé afin d’achever mon esquive.

La portée, la vitesse et la puissance de la faucheuse de vent étaient effrayantes, mais elle bougeait comme n’importe quelle autre grande faux. Tant que j’effectuais le début de mon esquive au même instant que le début de chaque attaque, je serais dans une bonne situation et l’attaque ne me touchera jamais. Comme je pouvais accélérer mon processus de réflexion, ce n’était pas une tâche si ardue pour moi.

J’avais commencé le combat à environ cinq pas de Nagisaki, mais il avait réduit cette distance en effectuant un unique pas tout en ayant son corps porté par le vent. J’avais été surpris de le voir apparaître devant moi, mais comme je voulais également m’approcher de lui, alors cela me convenait à merveille. Car après tout, je n’avais pas d’attaques à longue portée comme sa lame de vent.

La massive faux descendit en une attaque plongeante. Frapper avec ma lame vers la droite pour ainsi dévier son attaque était le seul choix que j’avais. Si j’avais essayé de bloquer avec mon arme au niveau du manche de la faux, la lame incurvée m’aurait transpercé. En raison de sa forme, tout ce que Nagisaki avait à faire était de changer un peu la trajectoire de sa lame pour me frapper et m’empêcher de la bloquer.

La faux avait peut-être l’air encombrante, mais la forme de sa lame était dangereuse. Tout comme face à une lance, j’avais simplement besoin de me rapprocher de Nagisaki afin de le vaincre, mais il ne le permettrait certainement pas. Il était resté juste assez loin pour pouvoir me frapper avec sa lame, et avait continué à attaquer, encore et encore. Chaque fois que j’essayais de réduire la distance entre nous, il utilisait son pas de vent pour créer encore plus d’espace entre nous. Il pourrait également se retrouver rapidement à une longue distance de moi, ce qui m’empêchait de prédire ses mouvements. C’était vraiment effrayant.

S’il gardait ce schéma d’attaque, je serais assuré d’être celui qui perdrait. Je n’avais pas beaucoup de Puissance des Étoiles, donc les batailles d’endurance étaient hors de question pour moi. Je devais donc sortir de cette impasse de n’importe quelle manière, même si cela signifiait utiliser un peu de force pour ça.

La faux était alors venue se rapprocher de moi à grande vitesse depuis en haut à droite. J’avais alors attrapé l’extrémité de sa lame avec ma main droite. C’était quelque chose que je ne pouvais faire que grâce à mon Armement des Étoiles prothétique.

« Tu as terminé avec ça, » dis-je en frappant avec ma lame jumelle qui se trouvait dans ma main gauche.

« Non, » Nagisaki avait courageusement soulevé tout mon corps en même temps que sa faux. « C’est toi qui es terminé. »

En un éclair, il frappa de toute ses forces avec sa faux, projetant de me faire m’écraser directement contre le sol. Mais, juste avant la fin de son attaque, j’avais lâché sa lame avant de me jeter dans les airs.

Puis, une pensée avait surgi dans mon esprit. Oh, non. Il n’y avait aucun moyen d’esquiver une attaque de faux si je me trouvais dans les airs. J’avais réussi à bloquer la lame de la faux avec mon bras droit, mais la puissante frappe m’avait envoyé voler plus loin.

Mais, juste avant de quitter la scène, j’avais planté dans le sol mon épée jumelle. Les étincelles avaient volé de toute part pendant qu’elle coupait la tuile. Ceci permit de me ralentir et de pouvoir ainsi rester dans les limites de l’arène.

Après m’être relevé, j’avais repris mon épée avant d’essayer de me rapprocher de lui. Des rafales avaient soufflé devant lui alors que Nagisaki s’était entouré d’un violent tourbillon. Ces lames de vent s’étaient alors abattues sur moi, mais j’avais réussi à toutes les esquiver tout en m’approchant de lui. Une fois arrivé proche de lui, j’avais frappé avec ma longue lame, et c’était arrivé.

Une rafale extrêmement puissante de vent aiguisé avait déferlé de devant moi, modifiant la trajectoire de ma lame. Plus le vent continuait à se déverser sur moi, et plus je pouvais sentir que mon corps glissait vers l’arrière.

« Ce n’est pas idéal, mais je suppose que je vais devoir gagner de cette façon, » déclara-t-il.

De plus en plus de lames de vent avaient alors déferlé dans ma direction. Je m’étais alors accroupi puis je les avais toutes esquivées tout en marmonnant. « Est-ce donc ça que tu avais planifié ? »

Il voulait me repousser au loin sans même me laisser me rapprocher de lui. C’était essentiellement la même chose que ce qu’Yukihime avait essayé hier, quand elle avait gelé le sol pour me paralyser et avait commencé à tirer des blocs de glace sur moi. Comme je n’avais à ma disposition aucune attaque à longue distance, je n’avais aucun moyen de me défendre quand j’étais loin de ma cible. Cependant...

« ... Sakisaki, penses-tu que je sois stupide ? » demandai-je.

J’avais fait tournoyer mon épée jumelle avec ma main droite puis j’avais accéléré mon corps. En un instant, j’étais déjà derrière lui. Il était toujours entouré de ce violent tourbillon, donc je n’avais aucun moyen de l’attaquer directement.

Alors, j’avais canalisé la Puissance des Étoiles dans mon épée jumelle avant de tordre la poignée. En faisant ça, les lames se déconnectèrent de la poignée ce qui fit que mon épée à doubles lames s’était divisée en deux lames bien distinctes. J’avais saisi le poignard dans ma main droite avant de remplir la cartouche de mon bras droit avec de la Puissance des Étoiles. Puis j’avais accéléré mon corps avant d’éjecter la cartouche une fois remplie. Au moment où la cartouche avait volé hors de mon bras, et j’avais pu sentir la Puissance des Étoiles qui débordait dans mon bras droit.

Avec la pulsation massive de la Puissance des Étoiles présente en moi, j’avais effectué un lancer d’arme à pleine puissance. Ma lame transperça le vent avant de poignarder Nagisaki au niveau de son épaule juste au moment où il se retournait pour me faire face.

« Ggh... » Un gémissement s’était échappé de la bouche de Nagisaki au moment de l’impact.

Après ça, le vent qui l’entourait avait arraché ma lame qui avait été plantée dans sa cible. À cause de ça, une seule attaque ne suffisait pas pour obtenir la victoire. Cependant, je n’avais pas été vraiment surpris par ce résultat. Ce n’était pas une véritable technique d’attaque à longue distance. C’était plutôt quelque chose que j’avais fait en désespoir de cause. Je ne pouvais pas m’attendre à ce qu’il soit parfaitement précis. Mais cela avait permis d’arrêter le vent, même si cela ne durait qu’un instant. Je n’avais donc pas voulu manquer cette chance, et donc, j’avais rapidement lancé ma longue lame. Comme je n’avais pas eu le temps suffisant pour remplir cette attaque avec de la Puissance des Étoiles, elle était beaucoup plus faible que mon dernier lancer. Ceci avait fait que Nagisaki avait simplement utilisé sa faux pour la dévier. Mais mon véritable but était ailleurs. L’ouverture dans sa défense qu’il avait automatiquement faite quand il s’était défendu de cette manière... voilà ce qu’était ce que j’avais attendu.

Avant même que ma longue lame ne quitte ma main, j’avais déjà comme décollé du sol afin de me rapprocher au corps à corps. Une autre cartouche était partie en l’air après que je l’ai éjectée alors que j’effectuais ce trajet. Après avoir encore utilisé sa faux pour se défendre, Nagisaki avait une grande faille dans sa défense, et donc, je l’avais frappé à l’aide de mon poing. En réaction à ma frappe, son corps s’était envolé avant d’aller s’écraser dans l’un des murs de l’arène.

Un faible tintement résonnait lorsque la douille de la cartouche heurtait le sol.

« J’ai gagné, » annonçai-je.

Au moment où j’avais dit ça, Nagisaki chancelait sur ses pieds.

« Je... je... Je gagnerai la prochaine fois. Est-ce que tu m’as entendu ? » demanda-t-il.

« Tu dis cela chaque fois que nous nous battons, » dis-je.

Soudainement, j’avais réalisé qu’Yukihime et moi avions également eu ce genre d’échange chaque fois que je me battais contre elle.

... Non. Aujourd’hui, une fois pour toutes, je vais la battre, pensai-je.

Après ça, Yukihime et moi nous nous regardions à nouveau.

« Beau combat. Prêt pour notre combat ? » demanda-t-elle.

« Tout à fait. T’es tu déjà entraînée à dire le mot Maître ? » demandai-je.

« As-tu déjà choisi la couleur pour ton collier d’esclave ? Je suis assez miséricordieuse pour que tu aies ton mot à dire en ce qui concerne ce choix, » répliqua-t-elle.

« Haha. Oui en effet... Allez, faisons ça ! » dis-je.

C’était notre millième bataille. Et le gagnant est...

***

Partie 2

« Grand frère... Qu’est-ce que tu fais ? » demanda Towa.

Towa avait laissé tomber son sac sur le sol, produisant ainsi un bruit sourd.

Quand Towa était revenue de l’école et qu’elle avait vu Yukihime et moi alors que nous nous trouvions à l’intérieur de la maison, ses yeux s’étaient écarquillés, et cette question avait froidement glissés hors de sa bouche. Mais disons, cela n’avait pas été une surprise qu’elle pose cette question. Car après tout, j’étais à quatre pattes et Yukihime était assise sur mon dos.

« Bienvenue à la maison, Towa, » nous avions tous les deux répondu ça.

« Je-je suis à la maison, » répondit-elle.

J’avais focalisé mes yeux sur ma petite sœur. Yukihime était assise sur mon dos et faisait ses devoirs. Je faisais également mes devoirs. Mais pour ma part, j’étais couché sur le sol.

« Grand frère, » déclara Towa.

« Quoi ? » demandai-je.

« Puis-je à nouveau te demander quelque chose ? » demanda-t-elle.

« Bien sûr. Que veux-tu savoir ? » demandai-je.

« Qu’est-ce que tu fais ? » demanda Towa.

« Il est préférable que tu ne continues pas à demander ça..., » dis-je.

« Décide-toi si tu veux ou non me répondre, » déclara-t-elle.

« Tu peux me demander tout ce qui n’a rien à voir avec ma situation actuelle..., » dis-je.

« Mais c’est la première chose que je voudrais savoir..., » déclara Towa.

Yukihime avait alors pris la parole. « Towa. Je suis désolée, mais à partir de ce jour, ton frère... eh bien, il est devenu mon serviteur. »

J’avais combattu face à Yukihime, et j’avais encore perdu. Ainsi, j’étais maintenant son serviteur. Je ne pouvais toujours pas la battre...

« T-Ton... ton serviteur... ? » s’exclama Towa.

« C’est correct, » déclarai-je. « Towa, c’est correct. Je serai bientôt de retour à la normale. »

« Grand frère..., » déclara Towa.

« Quoi ? » demandai-je.

« Puis-je prendre une photo de toi ? » demanda-t-elle en sortant son téléphone.

« Quoi !? Pourquoi !? » demandai-je.

« C’est si rare de te voir comme ça à la merci d’Yukihime, » déclara Towa tout en riant.

Elle était tellement adorable. Mais pourquoi, ma chère sœur ? Quand t’es-tu réveillé vis-à-vis de ce fétichisme aussi tordu ?

« Hé ! Towa, ça fait presque penser que c’est moi qui suis à sa merci la plupart du temps, » déclara Yukihime.

« Mais c’est totalement vrai..., » avant que je puisse finir ma phrase, Yukihime m’avait donné une fessée. « Tu dois rester silencieux jusqu’à ce que je te donne la permission de parler. »

« Oui, Maîtresse..., » dis-je.

« Towa, tu peux prendre autant de photos que tu veux. En tant que sa maîtresse, je te donne la permission, » déclara Yukihime.

« Okay ! » Et ainsi, Towa m’avait pris en photo avec bonheur alors que je rampais sur le sol.

« Aimes-tu vraiment la nouvelle apparence de Kokuya ? » demanda Yukihime.

« C’est juste agréable de voir quelqu’un qui pousse toujours sa chance, qui maintenant se fait humilier comme ça, » Towa avait expliqué ça en étant heureuse.

Il était apparu que ma petite sœur avait quelques problèmes bien à elle. Bien que je suppose que j’avais un peu compris comment elle se sentait. Après tout, j’aimais humilier Yukihime, qui avait aussi tendance à se laisser emporter.

Ohh, nous sommes si semblables... Elle est vraiment ma douce petite sœur jusqu’au bout des ongles... Je souhaite juste qu’elle ne jouisse pas autant de mon humiliation. Non, mais sérieusement..., pensai-je.

*

« Je suis enfin libre, » murmurai-je, seul dans ma chambre.

Yukihime était revenue s’asseoir sur moi pour toutes les fois où je m’étais jouée d’elle. J’étais réellement devenu son jouet... Mais maintenant, Yukihime prenait un bain, et Towa était dans sa propre chambre. Une fois qu’Yukihime serait sortie, j’étais sûr qu’elle recommencerait à jouer avec moi, alors je m’étais creusé la tête et j’avais essayé de trouver un moyen de m’échapper.

« Eeeeeeeeeek! » Soudain, Yukihime hurla.

« Qu’est-il arrivé ? » avais-je crié, tout en me précipitant vers la salle de bain. J’avais alors ouvert la porte, et Yukihime s’était agrippée à moi — avec son soutien-gorge non attaché, et sa culotte baissée au niveau de ses jambes.

Non seulement cela, mais ses cheveux avaient été libérés de leur ruban qui était toujours présent en temps normal. Sa peau blanche comme la neige et son corps svelte et élancé étaient pleinement visibles. Sa poitrine et ses fesses étaient toutes deux petites, mais j’avais vu de la beauté dans leurs natures éphémères.

 

 

« Ko, Ko-Ko, Koku, Koku, kuya, ya, Ko, Kokuya ! Kokuyaaaa! » Yukihime s’était mise à chanter comme si elle était une poule folle.

« Quoi, que se passe-t-il !? » demandai-je.

« Ici ! Il y a quelque chose ici ! » déclara-t-elle.

« Quelque chose... quoi ? » demandai-je.

« Il y a l’une de ses choses rampantes..., » déclara-t-elle.

« Une chose rampante ? » demandai-je.

« Et il est noir ! » déclara-t-elle.

« Noir ? » demandai-je.

« Et cela commence par un C ! » déclara-t-elle.

« Un C ? ... Oh... tu veux dire un cafar... » commençai-je.

« Ne le dis pas à haute voix ! » elle se mit à me frapper. « Koku-Koku-Kokuya ! Tue-le ! Maintenant ! »

Je hochai la tête sagement, acceptant mon nouveau nom. Yukihime était tellement paniquée qu’elle parlait comme un bébé.

« D’accord, je vais l’exterminer pour toi. Mais à une condition, » dis-je.

« La-Laquelle ? » demanda-t-elle.

« Tu le sais bien. Le mot “Maître”, » dis-je.

« ... Non. Tu dois avoir perdu la tête si tu penses que j’accepte ça, » déclara-t-elle.

« Haa, je suis tellement fatigué. Bon ! Bonne nuit ! » dis-je en faisant semblant que j’allais quitter la pièce.

« S’il vous plaît, Maître, » dit-elle finalement.

« M’obéiras-tu pour le restant de ta vie ? » demandai-je.

« Pour le restant de ma vie !? » s’exclama-t-elle.

« Si ce n’est pas le cas, alors je vais simplement aller dormir, » dis-je.

« C’est d’accord ! Je le veux. Je le veux vraiment..., » cria-t-elle.

« Alors, qu’il en soit ainsi. Écarte-toi un peu, » dis-je.

J’avais doucement poussé Yukihime hors du chemin. Puis je m’étais préparé à me battre contre la « créature ». Jusqu’à ce que je vis ce qu’elle était devenue.

« ... Yukihime, » dis-je.

« Qu-Quoi !? » demanda-t-elle.

« As-tu... essayée de la congeler ? » demandai-je.

« Bien sûr que je l’ai fait. Sinon, elle aurait continué à bouger ! » déclara-t-elle.

Ben ouais ! Les cafards se déplaçaient. Hé oui ! J’avais regardé de plus près le cafard-glaçon, puis j’avais réalisé quelque chose.

« ... Oh, » dis-je.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda-t-elle.

« Oh, rien de spécial, » répondis-je.

La « créature » se trouvant à l’intérieur de ce bloc de glace ayant la taille d’un poing était juste un jouet. Et pas n’importe quel jouet, mais celui que j’avais acheté hier. Ça n’allait nulle part, même sans être totalement gelé.

Hier, j’avais caché le cadeau d’Yukihime dans le placard de la salle de bain où nous rangions le détergent à lessive, puisque je m’étais dit qu’elle ne regarderait jamais là-bas. Je devais avoir laissé tomber ce jouet quand je l’avais fait. D’ailleurs, c’était l’hiver. Et il était rare de voir des cafards en plein hiver.

J’avais enveloppé le jouet congelé dans du papier toilette et l’avais jeté. Il s’agissait d’un gaspillage de jeter un si bon jouet, mais c’était un petit prix à payer si cela me permettait de retourner la situation vis-à-vis d’Yukihime. Cependant, je me sentais un peu coupable.

« K-Kokuya... est-ce que c’est sûr maintenant ? » demanda-t-elle, toute craintive.

« Oui, c’est totalement sûr maintenant, » j’avais doucement tapoté sur la tête d’Yukihime afin de la rassurer. « Maintenant, dépêche-toi et retourne prendre une douche pour te réchauffer, ou sinon tu vas attraper un rhume. »

Au moment où je lui avais dit ça avec gentillesse, Yukihime réalisa finalement l’état des vêtements qu’elle portait et elle devint instantanément d’un rouge betterave.

« Ne me regarde pas ! » cria-t-elle en me frappant de toutes ses forces. Puis elle retourna dans la salle de bain. Comment osait-elle traiter son maître de cette façon ?

Après ça, nous étions tous les trois réunis et nous étions assis à la table de la salle à manger.

« Est-ce que maintenant j’ai fini d’être ta servante ? » demanda Yukihime avec une voix qui montrait qu’elle était très nerveuse.

« Hmm... » dis-je.

« H-he, allez... ! Avons-nous terminé avec ça ? » demanda-t-elle.

« Je n’ai pas encore pris ma décision, » répondis-je.

« Tu es un..., » Towa s’était doucement mise à rire alors qu’elle nous regardait.

« Hé ! Towa, ce n’est pas drôle ! » déclara Yukihime.

« Oh, si. Bien sûr que cela l’est, » répondis-je.

« Je suis désolée, mais vous êtes toujours si drôles quand vous êtes ensemble, » déclara Towa. « Vous vous entendez vraiment très bien ! »

« Quoi !? » Yukihime et moi avions tous deux crié au même moment.

« Vous voyez ? » déclara Towa alors qu’elle riait de plus en plus.

« Towa ! Nous ne sommes tout simplement pas à ta hauteur, » plaisanta Yukihime.

« Eh oui ! Je suppose que nous sommes assez proches, » rajoutai-je. « Un maître et sa servante devraient s’efforcer de rester en bons termes, n’est-ce pas ? »

« Pourrais-tu laisser tomber ça ? » grogna Yukihime.

« Qu’as-tu prévu de faire ? Ça ne va pas marcher sur moi ! » déclarai-je.

« La promesse que tu m’as faite vis-à-vis de ta millième défaite est toujours en vigueur, n’est-ce pas ? » demanda Yukihime. « Ce qui veut dire que tu es toujours mon serviteur ! »

« Que dis-tu ? Tout cela s’est inversé alors que nous étions dans la salle de bain. C’est toi maintenant qui es ma servante, » dis-je.

« Non, tu es à moi ! » cria Yukihime.

« Non, c’est toi ! » répondis-je.

« Pfft... » Towa s’était à nouveau mise à rire alors qu’elle nous regardait faire nos chamailleries totalement futiles.

Yukihime et moi avions jeté un coup d’œil sur elle, puis nous nous étions à nouveau fait face.

« ... Veux-tu quelque chose à manger ? » demanda Yukihime.

« ... Oui, » dis-je en hochant la tête.

Je ne m’attendais pas à ce que ces jours paisibles se poursuivent indéfiniment. Towa, Yukihime et moi avions des obligations qui nous empêchaient d’être totalement libres, mais je supposais que nous serions capables de continuer à vivre ensemble encore un peu plus longtemps.

Je n’aurais jamais imaginé que la destruction attendait au coin de la rue.

***

Interlude : La nuit où leurs destins se sont entrechoqués

Je me retrouvais dans un rêve — un rêve qui se terminait toujours par une phrase bien particulière.

« Je vais te tuer. »

Une soif de sang noir comme de l’encre. J’avais l’impression que ça allait engloutir tout mon esprit.

***

Aujourd’hui, c’est le meilleur jour de tous les temps, pensai-je après que je me sois réveillé et que j’avais regardé ce qui avait été laissé sur mon oreiller.

Un jeu vidéo populaire et une épée. C’était le 25 décembre, le matin de Noël. Un Armement des Étoiles et un jeu vidéo. Le père Noël... heu, papa avait dû les mettre là pendant que je dormais.

Bien sûr, depuis un moment, je savais que le père Noël avait toujours été mon papa. Après tout, j’avais déjà six ans. Papa avait agi d’une manière très nerveuse ces derniers temps. Il m’avait demandé à plusieurs reprises quels types d’objets étaient devenus populaires auprès des enfants de nos jours. Et il avait parlé de toutes les publicités concernant les jeux et les jouets qu’il avait vues ces derniers temps.

Je n’aurais pas été capable de le comprendre si j’avais cinq ans, mais j’avais maintenant six ans. J’étais donc devenu un aîné dans le monde de la maternelle. Ma sœur de cinq ans, Towa, croyait probablement toujours que le père Noël était réel, mais en tant que son grand frère et son aîné, je n’allais pas briser ses rêves.

Pour commencer, j’avais pris le jeu. J’avais dit à papa à quel point celui-ci était super populaire auprès de tous mes camarades de classe. Je ne pouvais pas attendre pour y jouer. Je voulais progresser très loin dans le jeu pour pouvoir me vanter auprès de mes amis.

Mais cela devrait attendre encore un peu. Le véritable cadeau était posé juste à côté du jeu... Une épée. On pouvait dire que le père Noël était généreux. Il avait donné non pas un cadeau, mais deux. Papa avait probablement considéré l’épée comme le véritable cadeau, mais il avait également eu la gentillesse de me donner ce que je lui avais demandé. J’aurais déjà été plus qu’heureux avec juste l’épée, et donc je m’étais vraiment senti très reconnaissant envers mon généreux père Noël... heu... papa. En la tenant dans mes mains, je pouvais sentir le poids de l’Armement des Étoiles permanent utilisé pour l’entraînement, et je lui avais envoyé mentalement mes remerciements.

Merci papa... Plus tard, je vais devoir te remercier correctement. Oh non ! Attends, je ne peux pas lui faire savoir que j’ai compris qu’il est vraiment père Noël, pensai-je.

« Regarde, grand frère ! Regarde ! Regarde ! »

Soudain, ma porte s’ouvrit violemment, et une créature noire rentra dans la pièce. Pour une raison inconnue, sa voix ressemblait à celle de ma petite sœur.

« Wôw..., » m’écriai-je.

J’avais presque frappé dans les airs avec ma nouvelle épée. Mais juste avant que je puisse le faire, j’avais réalisé que la chose noire était un animal en peluche... et un très laid à ce que je constatais. Qu’est-ce que c’était ? Un chien ? Un ours ?

« Towa, que se passe-t-il ? » demandai-je.

« Regarde ! L’as-tu vu ? » demanda-t-elle. Towa jeta un coup d’œil depuis l’arrière de l’énorme animal en peluche.

« Oui, je peux le voir. Il est vraiment énorme..., » dis-je. Ce n’était pas aussi grand qu’elle, mais c’était vraiment de peu.

« N’est-ce pas grand ? Et mignon ? » demanda-t-elle.

« Tout à fait... Il est super mignon ? » dis-je par réflexe.

Mignon ? Vraiment ? pensai-je.

« Ne penses-tu pas qu’il te ressemble ? » demanda Towa.

« Hein... !? » m’exclamai-je.

Je penchai la tête tout en observant une fois de plus la chose ridiculement énorme et noire qui se trouvait devant moi. Honnêtement, je n’avais aucune idée de ce que c’était, mais il semblait plisser les yeux comme s’il était fatigué ou grincheux, et son visage ne semblait pas du tout mignon. Pourtant, elle avait dit qu’il me ressemblait. Et si c’était vraiment le cas, alors c’était plutôt déprimant.

« Tu as raison, il me ressemble vraiment. Il est même tout aussi séduisant que moi ! » dis-je.

« Ouais ! Le père Noël a vraiment bon goût ! » répondit Towa.

« Bien sûr que oui, » dis-je.

Je regardais l’animal en peluche au visage effronté. Maman devait très certainement l’avoir choisi. Ses goûts étaient toujours un peu... étranges. Et Towa était exactement comme elle, alors ce n’était pas étonnant qu’elle l’aime.

« Je vais aller le montrer à maman et à papa ! » cria Towa tout en sortant de la pièce.

« Vas-tu prendre cette chose énorme avec toi ? » demandai-je. « Fais attention ! Ne glisse pas et ne tombe pas ! »

« Je ne le ferai pas ! » Towa répondit tout en étant toute joyeuse.

Comme je me sentais encore un peu inquiet, j’étais également sorti afin de la suivre.

Je pensais que maman et papa seraient à la table de la salle à manger, et dans tous les cas, j’avais besoin de leur faire savoir que j’étais reconnaissant pour ce que le père Noël m’avait apporté.

« Bonjour, Kokuya. As-tu reçu la visite du père Noël ? » Au moment où papa m’avait vu, il avait souri et m’avait posé cette question. Il jouait vraiment à l’idiot.

« Bonjour. Évidemment que je l’ai eue. La prochaine fois que tu verras le père Noël, dites-lui qu’il est le meilleur, et dis-lui également un grand merci ! »

« Oh, he bien, je suis content. D’accord, je le lui ferais savoir. Je parie qu’il sera heureux de l’entendre. Tu as été un bon garçon toute l’année, donc je ne suis pas surpris que tu aies reçu quelque chose, » déclara mon père.

« Vraiment ? » demandai-je.

« Oui. Il semblerait que ces derniers temps, tu as travaillé durement lors de tes entraînements, » déclara mon père.

« J’imagine que c’est bien le cas, » déclarai-je. « Mais j’ai encore beaucoup de chemin à parcourir. Ah oui, le cadeau ! Je voudrais l’essayer, alors peux-tu m’aider un petit peu à m’entraîner ? »

« Hmm. Ta mère et moi devons aller au laboratoire... Donc je suppose que nous pouvons le faire à l’endroit habituel, » déclara mon père.

Maman et Papa étaient tous les deux des chercheurs en Sorcellerie des Étoiles. Maman s’était focalisée sur la recherche, tandis que Papa faisait de la recherche en testant les nouveaux Armements des Étoiles qu’ils fabriquaient ensemble. Il était vraiment fort. Et il m’avait également appris que les Sorciers des Étoiles s’étaient toujours battus afin de protéger le monde et toutes les personnes qui vivaient dessus.

Mais j’avais l’impression que mon Père m’avait appris bien plus que cela... Fondamentalement, les Sorciers des Étoiles étaient cool, forts, géniaux, et c’était exactement ce que je voulais être. Je voulais devenir un Sorcier des Étoiles de première classe, tout comme mon père.

« Kokuya, viens-tu également au laboratoire ? Nous devrions donc juste apporter le gâteau et faire la fête là-bas, » déclara ma mère.

« Hein !? Il y a un gâteau ? » demandai-je.

« Eh bien oui. Car après tout, c’est Noël aujourd’hui. Je me suis assurée d’en avoir un très gros ! » déclara-t-elle.

« Super !! Un gâteau ! » Towa acclama cette nouvelle d’une voix enfantine. Honnêtement, je voulais faire la même chose.

« Est-ce que c’est correct de prendre Towa avec nous dans le laboratoire ? » demandai-je.

« Oui. De toute façon, je pensais qu’il était temps que nous mesurions sa Puissance des Étoiles, » répondit ma mère.

« Oh, c’est vrai. Elle sera à l’école primaire l’année prochaine, n’est-ce pas ? » demandai-je.

Les enfants qui cherchaient à être des Sorciers des Étoiles passaient par une étape de mesure de leur potentiel avant d’avoir six ans. J’avais également eu mon potentiel mesuré, cependant...

« Kokuya, quand j’ai vu tes résultats, j’ai failli tomber de ma chaise..., » déclara mon père.

« Tais-toi ! C’est seulement le potentiel. Cela ne veut rien dire du tout. J’ai déjà décidé que je deviendrais un Sorcier des Étoiles, et cela, peu importe ce qui arrivera, » criai-je.

« C’est bien l’idée, » répondit-il.

À proprement parler, je n’avais pratiquement aucun potentiel en tant que Sorcier des Étoiles. Ils m’avaient même dit qu’en raison d’une certaine carence vraiment critique, je ne serais peut-être pas capable de devenir un véritable Sorcier des Étoiles.

« D’ailleurs, fondamentalement, nous sommes tous les mêmes par rapport aux personnes tels que les Yukigane. Je ne suis pas inquiet. Je veux juste hériter de ta force, papa, » déclarai-je.

« He bien, oui, c’est vrai... d’accord. Si c’est le chemin que tu as décidé, alors c’est correct pour moi, » répondit-il.

La maison des Yukigane était une famille particulièrement distinguée parmi les Sorciers des Étoiles. Ils avaient une fille qui avait le même âge que moi, pourtant elle était déjà plus forte que tous les Sorciers des Étoiles adultes.

... Je ne pourrais pas être capable de la battre maintenant, mais je vais pouvoir le faire un jour. Même si je ne l’ai jamais rencontrée jusqu’à ce jour. Si elle est vraiment si forte, alors je suis sûr que je vais finalement la rencontrer.

***

« Je pense que ça suffit pour aujourd’hui, » déclara mon père.

« ... Je ne suis pas... déjà fini..., » j’avais essayé de paraître dur alors que j’étais allongé sur le sol. Je ne savais même pas si j’étais encore capable de frapper à l’aide de mon nouvel Armement des Étoiles qui se trouvait dans ma main droite.

Nous étions dans le laboratoire où mes parents travaillaient. Il s’agissait de l’une des salles où ils testaient de nouveau Armement des Étoiles.

« Nous pourrions continuer, mais rappelle-toi que nous avons une fête à faire. Towa pourrait devenir folle si la fête n’est pas assez belle à son goût, » déclara mon père.

« Hmm... OK, arrêtons ici, » dis-je.

« D’accord, » répondit-il.

« ... He, Papa, » dis-je.

« Quoi ? » demanda-t-il.

J’avais soulevé mon corps fatigué puis j’avais regardé mon épée. « Serai-je vraiment capable de devenir un Sorcier des Étoiles tout comme toi ? »

« ... Bien sûr. Je parie que tu seras même capable de me surpasser, » répondit-il.

« Vraiment ? » demandai-je.

« Pourquoi te mentirais-je ? Je suis sur et certain de ça, » répondit mon père en faisant un sourire. « Mais tout ça n’arrivera pas tout de suite, » après avoir dit ça, il se leva et sortit de la pièce. Il avait fait autant d’exercices que moi, mais il n’avait pas l’air du tout fatigué.

« Hé, attends ! » criai-je alors que je poursuivais la longue ombre qu’il produisait.

***

« Ça devrait le faire. Maintenant, passons à la finition du gâteau, » déclara mon père.

« ... Puis-je en manger un morceau ? » demandai-je.

J’avais tendu ma main vers un gros morceau de poulet frit qui était aligné avec le reste de la nourriture.

« Attends juste un peu plus longtemps, » déclara mon père. « Je vais appeler Towa et ta mère. »

« J’irai avec toi, » dis-je.

« Ils devraient être à proximité..., » déclara-t-il alors que nous traversions ensemble le laboratoire.

Personne d’autre ne se trouvait à l’intérieur. Mes parents étaient responsables de ce bloc et travaillaient habituellement ici avec leurs subordonnés, mais comme il s’agissait d’un jour férié, nous étions les seuls présents en ces lieux.

« ... C’est étrange, » déclara mon père tout en s’arrêtant.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je.

« Kokuya, attends-moi ici, » déclara-t-il.

« ... Hein !? Pourquoi ? Que se passe-t-il ? » demandai-je.

« Attends-moi juste ici ! Je reviens bientôt ! » dit-il tout en courant dans le couloir.

Il courait si vite, qu’il n’y avait aucune chance que je sois capable de le rattraper. Qu’est-ce qui l’a fait paniquer tout à coup ? J’étais resté là pendant un moment, empli par l’impuissance et la peur.

Towa et Maman étaient supposées être dans la pièce où j’avais mesuré ma Puissance des Étoiles. Je m’étais alors dit que ça devait être l’endroit où papa était parti, alors j’avais décidé de partir le rejoindre — mais avant de faire ça, je m’étais retourné et j’étais allé chercher mon épée toute neuve. Je commençais à avoir un mauvais pressentiment, donc je voulais une arme juste au cas où quelque chose se produirait.

J’avais pris mon épée puis j’avais couru... et encore couru... Et... alors, je l’avais vue...

Ma mère était à terre, couverte de sang. Debout dans la pièce se trouvaient deux hommes que je n’avais jamais vus auparavant. Ils avaient tous les deux des épées, dont l’une était couverte de sang rouge foncé — le sang de ma mère..

Papa brandissait sa propre épée contre les deux hommes, mais il était déjà couvert de blessures. Towa se blottissait sur le sol juste derrière lui. La pièce était sombre et la seule source d’éclairage était le clair de lune qui passait à travers la lucarne.

Tout était si soudain, je ne pouvais même pas traiter toutes les informations que je voyais en ce moment. Tout ce que je savais, c’était que les hommes que papa se battait étaient des méchants, et j’avais besoin de le protéger ainsi que Towa.

Soudain, je m’étais précipité vers les hommes avec mon épée légèrement levée.

« Recule toi, idiot, » cria mon père.

L’autre homme s’avança devant celui vers lequel je me dirigeais et frappa avec sa lame, ce qui fut suffisant pour me faire voler jusqu’à l’autre côté de la pièce. Mon dos avait frappé dans quelque chose de dur, et j’avais laissé échapper un gémissement. Simultanément, j’avais entendu un « cliquetis » creux alors que mon épée tombait au sol.

... Mais ce n’était pas la seule chose à avoir frappé le sol. À côté de mon épée, j’avais vu un bras droit sectionné. Ce bras..., au moment où j’avais réalisé qu’il était à moi, une douleur intense enveloppait mon épaule droite. Puis, avant que je puisse crier, quelque chose d’encore plus choquant arriva.

Une épée embrocha mon père de part et d’autre.

Je ne pouvais pas comprendre ce qui se passait devant moi. Mais... qu’est-ce que c’est que tout ça ?

L’homme avait sorti son épée du corps de mon père. Cela avait provoqué une éclaboussure de sang frais, suivie d’une rivière incroyablement épaisse de rouge. Papa était alors tombé dans une mare de rouge, juste à côté de maman.

Après ça, l’homme avait commencé à regarder Towa. Sans même y réfléchir, j’avais ramassé mon épée avec ma main gauche et j’avais essayé de courir pour me placer devant lui. Mais j’avais rapidement perdu l’équilibre et j’étais retombé sur le sol en produisant un son pathétique.

« G-Grand frère..., » la voix tremblante de Towa m’appelait depuis derrière moi.

« C’est correct. C’est correct..., » dis-je, mais sans aucune conviction présente dans ma voix.

Towa avait alors touché mon bras gauche — et soudain, j’avais ressenti une immense puissance depuis derrière moi.

Hein !? Que se passe-t-il ? Je pouvais sentir une plus grande quantité de Puissance des Étoiles que Papa n’avait jamais affiché apparaissant derrière moi. Je m’étais alors retournai et ne vis rien d’autre que Towa — et un bras prothétique en argent qui s’était matérialisé à la place de celui que j’avais perdu.

Je regardais mon nouveau bras droit et essayais de déplacer ma main. Elle fonctionnait. Quand j’avais serré ma main droite pour en faire un poing, je pouvais sentir la puissance incroyable qui me traversait de toute part.

Ça va le faire. Je peux les tuer avec ça. Au moment où cette pensée m’était venue à l’esprit, j’avais entendu une voix résonner dans ma tête.

Tue !

Cela avait continué à devenir de plus en plus fort, jusqu’à ce que je ne puisse plus penser à rien d’autre. Je regardai alors l’homme qui venait de tuer mon père. J’avais deux ennemis devant moi. Est-ce que l’homme qui a tué Papa a également tué Maman ? Mais peut-être que cela n’a pas d’importance. Car de toute façon, je vais les tuer tous les deux. Mais je vais commencer par celui qui a tué Papa, puisqu’il est juste en face de moi.

Une soif de sang avait entièrement consommé mon être.

***

Chapitre 3 : La fin se rapproche

Partie 1

 

Je voyais un autre rêve — un rêve à propos de la première fois que j’avais tué quelqu’un.

Un rêve sur le réveil de Towa en tant que Le Destructeur.

Le Destructeur était un envoyé des dieux humanoïde anti-étoile, l’Armement des Étoiles le plus puissant du monde. S’il était utilisé, il pourrait éradiquer notre planète. Il était sans aucun doute l’Armement des Étoiles le plus puissant existant.

Towa était humaine, mais elle était également un Armement des Étoiles. Le jour où mes parents étaient morts, Towa s’était transformée en un Armement des Étoiles et avait remplacé mon bras droit. Après ça, j’avais utilisé son pouvoir pour me venger. J’avais tué l’un des hommes qui avaient tué mes parents.

J’avais une autre personne à tuer, mais l’homme qui m’avait coupé le bras avait soudainement disparu. Celui que j’avais tué avait probablement jeté quelques Sorcelleries des Étoiles alors qu’il était au bord de la mort et ceci avait permis à son partenaire de s’échapper.

L’homme qui avait directement tué Maman était mort, mais les deux hommes avaient combattu papa quand j’étais entré dans la pièce, et j’étais déterminé à faire payer à l’autre ce qu’il avait fait.

... Non non, je secouai la tête et tentai de chasser les pensées noires se trouvant présentes dans mon esprit. Je ne pouvais pas leur pardonner, mais j’avais peur de laisser germer en moi une rage meurtrière. Plus j’y pensais, et plus cela me consommait. Je commençais à perdre la tête. Au moment où j’avais vu cet homme poignarder mon père, j’avais laissé mon désir de tuer prendre totalement le contrôle. Mais juste avant cela, j’avais entendu une voix.

« Tue ! » Une voix qui m’avait poussé à assassiner mes ennemis.

Apparemment, le Destructeur avait le pouvoir d’amplifier les sentiments négatifs de son utilisateur, tels que l’intention meurtrière ou la haine. Ce processus avait agi comme un complément à l’une des autres capacités du Destructeur : le pouvoir de voler la Puissance des Étoiles de ceux qu’il a tués. Si j’avais simplement voulu me venger et rien de plus, le moyen le plus rapide pour moi d’atteindre mon but aurait été de continuer à tuer des personnes et voler leur Puissance afin de me renforcer.

Mais peu importe, car j’avais tué quelqu’un ce jour-là. J’avais également volé sa Puissance des Étoiles. C’est peut-être parce que Destructeur avait amplifié mon désir de tuer, mais je n’allais pas lui mettre tout le blâme sur le dos. Car même si mon désir n’avait pas été amplifié, j’étais sûr que j’aurais toujours voulu tuer cet homme.

Je n’avais pas le choix. C’était le seul moyen afin de protéger Towa. Mais je n’essayerais pas de rationaliser un autre meurtre, et je ne voulais pas compter sur le fait de tuer des personnes afin de leur voler leur Puissance. Je voulais devenir plus fort tout seul, et utiliser cette force afin de venger mes parents.

J’avais une autre raison de devenir fort : je voulais vaincre Yukihime. Je l’avais mise au défi depuis que nous nous étions rencontrés, mais je n’avais jamais gagné une seule bataille. La raison pour laquelle Towa et moi vivions avec Yukihime était pour qu’elle puisse protéger Towa, le Destructeur, mais je voulais protéger Towa par moi-même.

Ce n’était pas qu’Yukihime n’était pas fiable — car après tout, elle était la Sorcière des Étoiles la plus forte du monde. Si elle ne pouvait pas le faire, alors qui le pourrait ? Mais cela n’avait pas d’importance. J’étais le grand frère de Towa. J’avais le devoir de la protéger. En plus de ça, cela m’avait juste fait me sentir frustré. Je détestais tellement perdre que cela me donnait envie de mourir.

Pour couronner le tout — c’était tellement embarrassant que je ne serais peut-être jamais capable de lui dire que je voulais devenir un homme qui est apte à soutenir Yukihime. Si je restais plus faible qu’elle, je n’aurais jamais le droit de me battre à ses côtés.

Cependant, pourquoi ai-je ce rêve maintenant ? Je ne l’ai pas eu depuis un moment... Et cela ne devient jamais plus facile. Même nous nous trouvions au milieu de l’hiver, mon dos était couvert de sueur. Est-ce parce que Noël est juste au coin de la rue ? C’était le 21 décembre. Il restait quatre jours. Pour le meilleur ou pour le pire, il semblait que mon destin soit lié à Noël. C’était le jour où mes parents avaient été assassinés, et le jour où j’avais rencontré Yukihime. Et Noël était également son anniversaire... Mais je suppose que cela n’avait pas vraiment d’importance.

J’espère juste que rien ne se produira cette année...

***

Ce matin, Yukihime avait quitté la maison plus tôt que d’habitude. Il n’était pas rare qu’elle se rende seule à l’école, car elle avait beaucoup de choses à faire en tant que Directrice. Normalement, quelqu’un comme elle n’aurait pas de temps pour être avec moi, mais je suppose qu’elle était si compétente qu’elle pouvait finir ses tâches et avoir encore du temps à perdre avec moi. Dans cet état d’esprit, j’avais supposé que ce jour serait le même que tout autre, cependant...

Quand j’étais arrivé en classe, j’avais vu Yukihime s’asseoir sur la chaise d’à côté, marmonnant tout en grimaçant. « C’est mauvais. »

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demandai-je.

« ... Je te le dirais plus tard, » elle semblait différente des autres jours. C’était rare de la voir si découragée.

Pourquoi ne peut-elle pas m’en parler maintenant ? Je commençais à m’inquiéter, mais j’avais décidé d’attendre jusqu’à ce qu’elle fut prête à me le dire.

***

Partie 2

 

Après l’école, Yukihime m’avait fait appeler au Bureau de la Directrice. Il était empli de luxueux meubles. Je n’avais aucune véritable conception en ce qui concerne la valeur des meubles, mais même ainsi, je pouvais dire tout de suite que les canapés au centre de la pièce étaient très chers.

« Est-ce que c’est du cuir de dragon ou quelque chose du genre ? » demandai-je en m’asseyant.

« Bien sûr que non. Je pense que c’est la vache, » répondit-elle.

« Ha ! De la vache ? » C’était probablement beaucoup plus cher que je ne pouvais me permettre. « Alors, que se passe-t-il ? Tu as l’air d’être comme si quelque chose de mauvais s’était produit, » dis-je.

Yukihime s’était alors assise en face de moi, puis ferma les yeux et resta silencieuse pendant quelques secondes. Finalement, comme si elle venait de prendre une énorme décision, elle commença à parler avec un ton très sérieux.

« Demain, je vais aller discuter avec ceux de Khaos Schwartz, » déclara-t-elle.

« Quoi... !? Tu plaisantes, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« J’aimerais vraiment que cela soit le cas, » répondit-elle.

J’étais tellement choqué que je ne pouvais même pas formuler une phrase cohérente.

Khaos Schwartz : Une personne de l’Autre-Monde qui existait au côté du nôtre. Il y avait un total de cinq mondes, y compris le nôtre.

No 1, Bleu : Étoile d’Azur, le Monde Central

No 2, Noir : Khaos Schwartz, le Monde du Chaos

No 3, Arc en Ciel : Semuleice, le Monde des Illusions

No 4, Argent : Machina Silvaria, le Monde des Créations d’Argent

No 5, Blanc : Paradisos, le Monde du Blanc Sacré

Les habitants des autres mondes appelaient notre monde l’Étoile d’Azur. Normalement, les mondes n’avaient jamais interféré les uns avec les autres, et pendant longtemps, les humains ne savaient même pas qu’il y avait d’autres mondes. Khaos Schwartz avait changé la donne.

Il y a seize ans, quand Yukihime et moi étions nés, la Première guerre face à l’Autre-Monde avait eu lieu. Puis, neuf ans plus tard, les parents d’Yukihime avaient trouvé la mort lors de la Deuxième Guerre face à l’Autre-Monde. Khaos Schwartz avait envahi notre monde et c’était eux qui avaient commencé ces deux guerres.

Pour autant que je sache, seuls les habitants de l’Étoile d’Azur, de Khaos Schwartz et de Semuleice avaient voyagé vers d’autres mondes. Les quatrième et cinquième mondes n’avaient absolument aucun contact avec l’extérieur. Semuleice était un monde amical qui était en bons termes avec nous, alors que Khaos Schwartz était le seul monde qui avait déjà essayé d’envahir d’autres mondes. Et en plus, les hommes qui avaient tué mes parents venaient apparemment de Khaos Schwartz. Cependant, il n’y avait aucun moyen de les identifier. Et comme il faisait très sombre cette nuit-là et je n’avais même pas vu le visage de ces assassins.

Khaos Schwartz était un monde qui avait plusieurs pays différents ainsi que diverses organisations indépendantes. Les personnes qui venaient nous rendre visite pourraient être d’une organisation complètement différente de ceux qui avaient tué mes parents, mais il y avait encore une chance qu’ils pourraient, d’une manière ou d’une autre, être lié avec eux.

Yukihime et moi avions perdu nos parents à cause des habitants de ce monde. Nous n’avions pas d’histoire en commun avec les autres mondes, mais les choses étaient différentes avec Khaos Schwartz.

« ... Pourquoi tout à coup veulent-ils avoir une réunion avec nous ? Il doit y avoir une raison derrière leur demande. Rien de pareil ne s’est produit jusqu’à maintenant ! » dis-je.

« Bon... Calme-toi et écoute-moi. Khaos Schwartz, ils..., » commença-t-elle.

« Quoi ? » m’exclamai-je.

Pendant un instant, tout devint silencieux. Puis, Yukihime continua à parler. « Ils veulent que nous leur remettions le Destructeur... Towa. »

« J’espère que tu plaisantes !? C’est dingue ! » m’écriai-je.

« Ils doivent avoir de sérieux problèmes. Sinon, ils ne feraient jamais une demande aussi folle, » déclara-t-elle.

« ... Bon sang. Et comment ont réagi les Sept Maisons ? » demandai-je.

« Certains d’entre eux étaient assez stupides pour nous demander de calmement leur remettre Towa, » déclara-t-elle. « Même en mettant de côté nos sentiments personnels, il n’y a aucune chance de la leur donner. Et cela, peu importe le fait qu’ils prétendent qu’ils vont bien s’occuper d’elle. Si elle devait être utilisée dans une guerre, on ne sait pas ce qui pourrait arriver, et d’ailleurs, s’ils l’acquerraient... Ils pourraient ne jamais nous la rendre..., » après un court laps de temps, elle continua. « Et pour couronner le tout, si nous perdions Towa, alors nous perdrions également une puissance militaire cruciale pour notre monde. Si nous leur remettons notre plus puissante arme, alors, par la même occasion, nous invitons nos ennemis à venir nous attaquer. »

Elle avait raison. Elle avait raison, mais...

« ... Je suis désolée. Je ne remettrai jamais Towa à qui que ce soit, » rajouta-t-elle.

« Je le sais..., » déclarai-je.

Towa était une arme, mais j’avais toujours refusé de voir les choses de cette façon. Oui, elle est extrêmement puissante, et alors ? Cela signifie simplement que je dois devenir assez fort pour que nous n’ayons plus besoin de l’utiliser ! C’est le genre de rêve que je poursuivais sans relâche. Je sais que je dois me préparer... Je sais que je dois abandonner ça, mais...

« Mais Kokuya, cette fois-ci, nous devons réfléchir de façon réaliste, » déclara-t-elle.

Yukihime...

« Cela pourrait conduire à la guerre. Et si c’est le cas, nous pourrions avoir besoin de l’utiliser, » déclara-t-elle.

Elle m’avait confronté à la réalité que je ne voulais pas affronter.

« Rien n’est encore dans le marbre, » déclara-t-elle. « Tout dépend de la façon dont la réunion se passe demain. Mais il y a une très forte possibilité que les choses viennent à ça, alors je veux que tu t’y prépares. Afin que tu puisses prendre la bonne décision quand le moment viendra. »

« D’accord, je vais y penser, » dis-je.

« Je suis désolée que nous devions discuter de cela, » déclara-t-elle.

« ... C’est correct. Ce n’est pas de ta faute, » dis-je.

« C’est peut-être vrai, mais j’aimerais quand même ne pas avoir à te dire ces choses. Je sais parfaitement comment tu chéris Towa, » déclara-t-elle.

« Merci de penser à moi... Je suis vraiment content que tu sois devenue la gardienne de Towa. Merci, Yukihime, » dis-je.

C’était un peu embarrassant à dire, mais c’étaient mes véritables sentiments. Je dois être honnête avec des choses comme ça.

« ... Pourquoi tout d’un coup, agis-tu si bizarrement ? » demanda Yukihime tout en rougissant.

« Je ne le suis pas. Je dis juste que si quelqu’un de plus égoïste que toi était dans ta position, il pourrait dire : “Nous devons tout faire afin d’empêcher une guerre” et le problème serait réglé, n’est-ce pas ? » demandai-je. « Je pourrais facilement imaginer une personne différente agissant comme si elle avait pris le contrôle de Towa. Je veux dire par là que la plupart des personnes fortes sont des crétins, n’est-ce pas ? »

« ... Euh, Hmm. Cela signifie-t-il que tu réalises maintenant à quel point je suis incroyable ? Cela t’aura pris de temps pour en arriver là, » dit-elle.

« Si seulement tu ne disais pas des trucs comme ça, je l’aurais compris beaucoup plus tôt, » répliquai-je.

« ... T-tais-toi ! » cria-t-elle.

« Désolé, je ne peux pas m’en empêcher d’agir ainsi, » dis-je.

« Tu pourrais au moins essayer de changer. En tout cas, merci, » déclara-t-elle.

« Pourquoi ? » demandai-je.

« P-Parce que... Je suis contente que quelqu’un comme toi soit le grand frère de Towa, et... » L’embarras avait fait que sa déclaration s’était momentanément interrompue, mais elle avait continué après ça. « Et aussi concernant le fait que tu sois le Poing Final, celui qui est le seul à pouvoir l’utiliser. »

Le Poing Final était le titre donné à la personne compatible avec le Destructeur. Personne ne savait vraiment comment les Destructeurs étaient nés ou comment ils fonctionnaient, mais chaque monde en avait un, et ils étaient tous des filles. C’était apparemment parce que dans une époque mythique, une déesse nommée Ruine avait pris la forme d’une fille et avait poussé le monde au bord de la destruction. Finalement, elle avait été scellée, et son âme avait été divisée en cinq parties distinctives.

Il n’y avait aucune trace de cette ère dans notre monde, mais des mythes sur Ruine existaient chez Khaos Schwartz et Semuleice. La déesse Ruine était apparue sous la forme d’une fille, et par conséquent, seules les filles pouvaient devenir des réceptacles pour les morceaux de son âme. Elle possédait de très puissants pouvoirs, et chaque Destructeur pouvait en utiliser une partie.

Il avait également été dit que Ruine avait été scellé par un héros avec un bras prothétique connu comme étant le Poing Final, un « poing capable de mettre fin à tout cela ». Certaines personnes doutaient des légendes inscrites sur les documents des autres mondes, mais il était clair que les Destructeurs existaient, ce qui prouvait que tout n’était pas une histoire imaginaire.

Towa avait hérité d’une partie de l’âme de Ruine et avait acquis le pouvoir de détruire le monde. Elle était le Destructeur, l’arme la plus puissante, et j’étais son Poing Final, celui qui pouvait le mieux l’utiliser.

La nuit où nos parents avaient été assassinés, Towa s’était éveillée en tant que le Destructeur, et une voix avaient résonné dans ma tête. Comme cette voix ne cessait de m’encourager à tuer, j’imaginais que c’était probablement la voix de Ruine, qui vivait à l’intérieur de Towa.

Et ainsi, j’avais emprunté le pouvoir de Towa et avais tué l’un des meurtriers de mes parents. Le meurtre ne m’avait pas vraiment fait ressentir la moindre émotion. J’avais simplement utilisé l’immense pouvoir du Destructeur pour oblitérer une vie humaine. Mais malgré mon engourdissement, la vérité était restée présente dans mon esprit. J’avais utilisé ma petite sœur afin de tuer quelqu’un.

Il s’agissait de mon péché, et seulement le mien. Et j’étais prêt à le supporter pour le restant de ma vie. Je n’avais jamais voulu lui imposer un tel poids sur ses épaules. Je ne voulais pas l’utiliser dans une autre bataille, mais il semblait que cette fois je n’avais pas le choix.

Yukihime continua. « Si le Destructeur était tombé entre de mauvaises mains, il aurait pu passer de la meilleure méthode de protection au monde à la pire arme de destruction massive que notre monde ait jamais vue. Les choses auraient pu facilement devenir une horreur à chaque instant. »

Les Phanatics avaient essayé de nous pousser à devenir ainsi, mais ils avaient échoué. Parce qu’elle nous avait sauvés. La fille assise en face de moi nous avait tous deux sauvé tout en étant toute seule.

« En tout cas, c’est bon de savoir que nous nous sentons tous les deux reconnaissants. Pour l’instant, cependant, nous devons nous concentrer sur l’affaire qui est juste devant nous, » dis-je.

« Tout à fait..., » dit-elle.

« As-tu parlé à Towa ? » demandai-je.

« On ne sait pas ce qui peut arriver à ce stade. Je voulais donc d’abord t’en parler, » répondit-elle.

« ... Alors, nous devons nous dépêcher et le lui dire, » dis-je.

Il n’y avait aucune chance que je puisse utiliser Towa dans une bataille sans d’abord le lui faire savoir. J’avais besoin de lui dire la vérité. Cela m’avait fait mal au ventre juste en y pensant, mais je savais qu’il n’y avait pas d’autre moyen à disposition.

Avec ma décision prise, j’étais sorti du Bureau de la Directrice.

***

« Je veux également me battre, » c’était la première chose que Towa avait dite après que nous lui avons transmis les nouvelles. « Je ne veux pas seulement être tout le temps protégée. »

« M-Mais, Towa..., » déclara Yukihime.

« Pas de Mais, » interrompit Towa. « Penses-tu que je vais juste me cacher quelque part et prétendre que rien ne se produit pendant que mon grand frère et toi serez blessés ? »

« M-Mais..., » répéta Yukihime.

« Pas de mais, » coupai-je à mon tour. « Towa a raison. Vouloir la garder hors de danger n’était rien de plus que de l’égoïsme, et ils ne pourront pas venir jusqu’ici. Pourtant, je ne voulais toujours pas la faire se battre. Même si cela signifiait mettre le monde entier en danger. Pour moi, ma petite sœur était plus importante que le monde en lui-même. »

« Grand frère..., » déclara Towa.

« ... Oui ? » demandai-je.

« Je crois en toi, » déclara Towa. « C’est pourquoi je veux que tu m’utilises afin de protéger le monde en te battant aux côtés d’Yukihime. »

« On dirait que Towa s’est préparée pour faire face à ça encore plus vite que nous l’avons fait de notre côté. Elle semble aussi être plus ferme quant à sa résolution, » déclara Yukihime.

« Je suppose que oui..., » Towa regarda Yukihime, révélant un sourire empli de douleur puis elle laissa échapper un soupir d’exaspération. « Pendant dix ans, je n’ai rien fait, alors laissez-moi vous protéger... Je me disais toujours que quand un moment comme celui-ci viendra, je ne m’enfuirais pas. Je suis donc prête depuis neuf ans... »

Pendant notre séjour avec les Phanatics, Towa et moi étions devenus des cibles pour tous les autres étudiants. Les nouvelles personnes arrivant là avaient toujours été ainsi désignées, et si vous n’aviez pas le courage de faire quelque chose face à ça, vous finiriez par devenir un jouet pour eux. J’avais pu utiliser ma force pour que les autres m’acceptent, mais les choses avaient été différentes pour Towa. D’une manière ou d’une autre, ils avaient entendu une rumeur à propos des pouvoirs de Towa, et avaient décidé de faire ressortir ces pouvoirs en utilisant la peur. Comme personne ne savait comment activer ses pouvoirs, ils avaient juste continué à essayer de l’effrayer encore et encore.

Il y avait d’autres personnes qui l’avaient ciblée pour des raisons sexuelles. Ils m’avaient également poursuivi avec ça. L’âge et le sexe n’avaient pas d’importance pour ces personnes, et un nombre scandaleusement élevé d’entre eux avait des préférences sexuelles très tordues. Certains d’entre eux avaient été excités à la seule vue d’un enfant de cinq ans — l’âge que Towa avait à l’époque. Je les avais tous combattus, et j’en avais même blessé certains au point où'ils ne pourraient plus jamais commettre d’autres atrocités.

Les Phanatics n’étaient rien d’autre qu’un groupe de dégénérés. J’avais même eu du mal à croire que certains d’entre eux étaient des humains. Bien sûr, il y avait des personnes saines mentalement présentes là-bas, mais c’était toujours eux qui mourraient en première. Personne n’était en mesure de conserver sa santé mentale pendant une longue période de temps dans un tel environnement.

« Je veux rentrer à la maison... ma mère et mon père me manquent, » j’en rêvais encore — Towa me regardant avec des yeux creux, murmurant la même chose encore et encore. Que je sois éveillé ou endormi, Towa avait juste continué à pleurer !

Et donc, j’avais juré de la protéger. J’avais également juré de tuer les personnes qui nous avaient fait cela — les personnes qui avaient tué nos parents.

« Jusqu’à présent, je n’ai rien fait, alors, laissez-moi vous protéger... Maintenant, c’est à mon tour de t’aider, grand frère, » déclara Towa tout en me regardant droit dans les yeux pendant qu’elle continuait à parler. « Si je ne peux pas t’aider dans ces moments-là, alors pourquoi suis-je ici ? Et en premier lieu, pourquoi ai-je même obtenu ce pouvoir ? Au moins, laisse-moi croire que j’ai reçu ce pouvoir afin d’avoir la possibilité de t’aider dans ces moments-là. »

«... D’accord, » je ne pouvais m’enfuir plus loin. Il était temps d’agir. « Mais ne fais rien d’imprudent. C’est la seule chose que ton grand frère ne permettra jamais, est-ce compris ? »

***

Partie 3

 

Nous nous trouvions le 22 décembre — le jour de la réunion. Les cours avaient été annulés, puisque les deux envoyés de Khaos Schwartz venaient nous rencontrer directement à l’Académie de la Porte des Étoiles. En plus d’être reconnue comme étant la meilleure académie de Sorcier des Étoiles du monde, l’école avait également le contrôle de quatre Portes des Étoiles se trouvant dans son sous-sol. Elles reliaient notre monde aux autres mondes. L’une d’elles conduisait jusqu’à Khaos Schwartz, et deux envoyés pouvaient en sortir à tout moment.

« Grand frère, Yukihime... Faites attention. Et revenez sain et sauf auprès de moi, » déclara Towa.

« D’accord, » répondis-je.

« Ne t’inquiète pas. Aujourd’hui, nous ne devrions pas avoir à faire face à un danger. Nous reviendrons bientôt, » ajouta Yukihime.

Alors que Towa nous voyait partir, nous nous étions dirigés vers l’académie. Nous avions marché tant de fois de cette façon, mais maintenant, bizarrement, j’avais une impression étrange. Une fois arrivés là-bas, nous nous étions dirigés directement vers la grande tour à l’intérieur du campus, que le Conseil des Sept Maisons utilisait en temps normal.

« Kokuya, arrête-toi, » déclara Yukihime.

« Q-Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je.

« Nous devons aller rencontrer les envoyés de Khaos Schwartz avant de nous diriger vers la salle de réunion. Alors, suis-moi. Tu es mon garde du corps aujourd’hui. T’en souviens-tu ? » demanda-t-elle.

« C’est compris, Madame la Directrice ! » répondis-je.

Avec cela, nous nous étions dirigés vers le sous-sol de l’académie, qui abritait les Portes des Étoiles.

« Cet endroit me donne toujours la chair de poule, » murmurai-je.

Cette pièce avait toujours une atmosphère qui faisait penser qu’elle se trouvant dans un autre monde. C’était une Fissure, une faille qui existait entre les mondes. Au plus profond de l’obscurité totalement noire, je pouvais voir des étoiles lointaines briller. Cela ressemblait à l’espace. Un chemin construit avec de la pierre blanche coupait à travers ces ténèbres, et au-delà de ça se trouvait quatre portes. Personne ne savait qui avait créé tout cela, ou quand cela avait été fait.

À l’extrémité droite de cette pièce se trouvait le Porte Noire qui conduisait jusqu’à Khaos Schwartz. À côté d’elle se trouvait la Portée Arc-en-ciel, la porte pour Semuleice. Encore à côté se trouvait la Porte d’Argent qui conduisait à Machina Silvaria. Et pour finir, il y avait la Porte Blanche qui conduisait jusqu’à Paradisos.

Soudain, j’avais senti une énorme quantité de Puissance des Étoiles émanant de la Porte Noire se trouvant à droite.

« Les voilà, » murmura Yukihime.

Alors qu’une certaine appréhension avait traversé mon corps, j’avais pris une profonde inspiration. À ce moment-là, un son menaçant retentit, et la porte s’ouvrit, et de là émergèrent deux personnes entièrement vêtues de noir.

L’une d’elles était une femme. Elle avait des cheveux violets qui descendaient jusqu’à ses épaules. Et une grosse masse de cheveux se trouvait dans son dos et avait l’air d’être une queue de cheval. Ses yeux légèrement tombants semblaient calmes, et il y avait un grain de beauté sous son œil gauche.

On avait également l’impression que ses seins si voluptueux étaient sur le point de sortir de sa tenue profondément échancrée. Les gens de l’Autre-Monde sont vraiment des fous... Que mangez-vous pour avoir des seins aussi gros ? On dirait qu’elle a un buste d’au moins 90 cm...

Elle avait un tatouage sur son sein gauche et portait une longue jupe avec une fente qui allait jusqu’à la taille, révélant un peu de la jarretière qu’elle portait en dessous. Tout en elle était tellement sexy, y compris le sourire confiant se trouvant sur ses lèvres.

Au moment où elle m’avait vu, elle s’était approchée de moi.

« Mon Dieu... Mon Dieu ! N’êtes-vous pas une petite chose si mignonne ? » déclara-t-elle, puis, soudain, elle me prit dans ses bras.

 

 

« Gggh!? » m’écriai-je. Je... Je ne peux plus respirer ! Et tout ça à cause de ses seins... !

« Eh, que faites-vous ? » Une fois qu’Yukihime avait aboyé ça, la femme m’avait lâché et elle l’avait fixement regardée.

Puis, son doux sourire était réapparu sur son visage. « Oh, désolée. Je ne peux pas résister face aux enfants. En voulez-vous un également ? » Elle déclara cela en regardant Yukihime et en ouvrant les bras.

« ... Non merci, » répondit Yukihime.

Ceci se déroule très différemment de ce que je m’imaginais. Je pensais que nous allions rencontrer deux personnes effrayantes et hostiles. Mais elle ressemble juste à une femme sexy et plus âgée que moi, pensai-je.

L’autre envoyé semblait être un garçon qui devait avoir l’âge de Towa. Il avait de longs cheveux blonds et une marque noire qui ressemblait à un éclair au centre de son front. Il avait également des boucles d’oreilles, un tatouage sur l’œil gauche et il portait un uniforme militaire personnalisé.

« Êtes-vous les deux envoyés de Khaos Schwartz ? » demanda Yukihime.

« Oui, c’est bien le cas. Je suis..., » alors que la femme avait commencé à répondre, elle avait été interrompue par l’autre personne avec elle.

« Bien sûr que nous le sommes. Qui d’autre serions-nous sinon ? » cria le garçon d’une voix irritée.

Au début, Yukihime et moi étions trop surpris pour rétorquer quelque chose face à ça.

« Umm... Peut-être que la Sorcellerie des Étoiles de traduction ne fonctionne pas correctement, » Yukihime avait essayé de le faire passer ainsi, mais le garçon avait continué sur sa lancée.

« De quoi pensez-vous que Grom vient de sortir ? C’est bien sûr de la porte qui mène à Khaos Schwartz, » cria-t-il. « Ou bien confondez-vous Grom avec un déchet en provenance de Semuleice ? Est-ce que tous les habitants de l’Étoile d’Azur sont aussi stupides ? »

He bien, cela n’avait probablement rien à voir avec la Sorcellerie des Étoiles de traduction.

« Ici, c’est toi qui es stupide ! » cria la femme, puis elle frappa avec un poing ganté de blanc sur la tête du garçon. « Désolée pour ma présentation si tardive. Je suis Elemia Argyros, l’un des Sept Chevaliers Diaboliques qui servent directement le Seigneur Redge, l’Empereur des Ténèbres qui règne sur l’Empire Granz, la capitale du royaume humain de Khaos Schwartz. Et ceci est..., » elle avait attrapé la tête du garçon et l’avait soulevée avant de le placer devant elle. « Vas-y, dis-leur ton nom. »

« ... Grom Eguleil, du même endroit, » déclara le garçon en grommelant.

« Je suis Yukihime Yukigane, Directrice de l’Étoile d’Azur, » déclara Yukihime.

Elemia intervint à ce moment-là. « Donc nous avons ici la représentante de votre agence de défense mondiale ainsi que de votre centre d’entraînement des Sorciers des Étoiles et vous agissez également en tant que représentante de votre monde. Est-ce correct ? C’est assez étrange. »

« Est-ce la raison pour laquelle ces deux enfants sont ici ? Donc, n’est-ce pas juste une blague ? Est-elle vraiment leur représentante ? Grom pensait juste qu’ils essayaient de nous insulter, » après que Grom ait déclaré ça, un *clack* retentit alors qu’un autre des puissants poings d’Elemia entrait en collision avec sa tête.

Elemia s’éclaircit alors la gorge. « Et qui donc est l’autre enfant ? »

« Kokuya Kurono, mon garde du corps, » répondit Yukihime.

« Ooh, donc tu t’appelles Kokuya ? » Elemia avait regardé dans mes yeux, et j’avais rapidement rompu le contact visuel pour... aller droit dans son profond décolleté. Je me sentais comme si je pouvais plonger dedans afin de m’y noyer.

« ... Qu’est-ce que tu regardes ? » murmura Yukihime, puis elle administra une frappe rapide comme l’éclair sur ma tête.

Je pensais qu’ils agissaient d’une manière bien trop décontractée pour deux envoyés qui avaient le poids de leur monde sur leurs épaules, mais je supposais que mon capitaine n’était pas très différent.

Laisse tomber, capitaine. Tu n’es pas de taille face à ce buste en provenance d’un autre monde tel que celui-ci, et cela, peu importe combien de fois tu essayeras. Mais ne le prends pas personnellement, pensai-je.

« Alors, où devons-nous aller afin de parler ? » demanda Elemia.

« Je vais vous guider vers la salle de réunion. Mais avant ça... Puis-je avoir vos Armements des Étoiles ? Il s’agit de ce que nous avions convenu avant cette réunion, » répondit Yukihime.

« Oh, c’est vrai... Armement des Étoiles, est-ce ça ? Eh... Eh, » Elemia nous avait fait un sourire suspect alors qu’elle agissait ainsi. « Libération — Le Scorpion des Sables. »

Dans la main d’Elemia apparut une épée avec une lame large en argent, qu’elle donna à Yukihime. Les deux parties avaient convenu de retirer leurs armes avant d’aller dans la salle de réunion. Si les Sorciers des Étoiles avaient accès à leurs armes, toutes sortes d’embuscades seraient possibles.

« Vous aussi, » déclara Yukihime pour Grom.

« Quoi ? Non. Car après tout, Grom est venu ici en tant que garde du corps. Ne vous inquiétez pas, car Grom sera gentil et calme tant que vous n’essayez rien de stupide. Mec, ça va être tellement ennuyeux..., » Grom me regarda alors qu’il disait la fin de sa phrase. Grom était petit et avait l’air très jeune, mais son regard trahissait une méchanceté enracinée en lui. « Tu peux également garder ton arme. Nous faisons cela par courtoisie, n’est-ce pas ? Je veux dire par là que vous pourriez cacher des soldats n’importe où dans ses lieux si vous le vouliez vraiment. Bien que dans ce cas, Grom serait capable de les tuer tous en un éclair. »

Le gamin avait certainement une grande gueule. Mais même si nous n’avions pas prévu quelque chose comme ça, il avait raison. Nous pourrions promettre que nous n’avions pas l’intention de nous battre, mais il y avait encore beaucoup d’autres Sorciers des Étoiles qui se cachent dans notre monde. Pourtant, il avait toute confiance en lui. J’imaginais qu’il possédait probablement assez de puissance pour aller de pair avec son arrogance.

Khaos Schwartz était divisé entre deux races rivales qui étaient enfermées dans une lutte furieuse : les humains et les monstres. Contrairement à Étoile d’Azur, les Sorciers des Étoiles de Khaos Schwartz étaient toujours en guerre. Les seules guerres mettant en scène des Sorciers des Étoiles que nous avions fait l’expérience étaient la Seconde Guerre contre l’Autre Monde qui avait eu lieu il y a neuf ans, et la Première Guerre contre l’Autre-Monde qui avait eu lieu il y a seize ans. Ma génération avait commencé à s’entraîner après la fin de la Deuxième Guerre, quand l’académie avait commencé à rassembler des Sorciers des Étoiles pour se préparer quant à la prochaine guerre. Nous étions devenus des Sorciers des Étoiles se trouvant en temps de paix, alors nous ne savions pas à quoi ressemblait la guerre.

Dans les deux dernières guerres, nous avions combattu Khaos Schwartz. Il ne s’agissait pas des deux personnes qui se tenaient devant nous en ce moment, mais d’une force différente présente dans leur monde qui nous avait attaqués. Cependant, notre ennemi ne vous avait pas pris au sérieux. Ils venaient nous attaquer en pensant que l’Étoile d’Azur serait un monde facile à conquérir. Malgré cela, nos Sorciers des Étoiles s’étaient désespérément battus afin de protéger notre monde.

Khaos Schwartz avait beaucoup plus de Sorciers des Étoiles que nous. Leur force militaire était de loin supérieure à la nôtre. Si nous essayions de les combattre de front, nous perdrions sûrement. Leur monde était tout simplement à un niveau différent du nôtre sur le plan de la puissance. Bien qu’ils avaient aussi leurs propres problèmes à traiter. Avec leur monde toujours en guerre, ils n’avaient jamais pu déployer toute leur puissance afin de faire contre nous une attaque à pleine puissance. Fondamentalement, s’ils nous avaient combattus avec tout ce qu’ils avaient, nous aurions perdu sans le moindre doute. Mais comme cela n’arrivera probablement jamais, nous avions toujours eu une chance de survie. Cette connaissance était une combinaison de ce que j’avais appris dans mon temps passé avec les Phanatics, et ce qu’Yukihime m’avait appris.

« Alors, allons-nous à la salle de réunion ? » demanda Yukihime alors que nous avons la Faille derrière nous.

***

Alors que la réunion commençait, Grom et moi étions restés à l’extérieur de la pièce. À côté de nous se trouvait La Floraison des Neiges d’Yukihime ainsi que l’arme d’Elemia.

« ... Hé toi. C’est quoi encore ton nom ? » demanda Grom.

« ... Kokuya, » répondis-je.

« Ha oui ! C’est vrai. Kokuya, Kokuya. OK, Grom l’a probablement mémorisé. Hé, Kokuya. Que penses-tu qu’il va se passer maintenant ? » demanda-t-il.

« De quoi est-ce que vous parlez ? » demandai-je.

Grom souriait alors qu’il me dévisageait. « Tu sais, vas-tu finir par nous combattre ? »

« ... Tout dépend de vous, » répondis-je.

« Ça, c’est la phrase de Grom ! Tout serait fini correctement si vous nous donniez juste le Destructeur ! » cria-t-il.

Stupide gamin...

« Vous, les habitants de l’Étoile d’Azur, êtes bien trop arrogants, » déclara-t-il. « Les faibles comme vous devriez juste faire comme on vous l’ordonne ! »

« Si nous sommes si faibles, alors pourquoi voulez-vous voler notre arme ? » demandai-je.

« Pourquoi Grom a-t-il besoin de t’expliquer ça ? » demanda Grom. « Il est probable qu’Elemia explique déjà tout cela à l’intérieur... Mec, c’est tellement ennuyeux. Hé, battons-nous ! »

« Pourquoi êtes-vous venu ici ? » demandai-je.

« Grom te l’a dit ! Grom est pareil que toi ! Un garde du corps ! Gar—de du cor.ps, » dit-il.

« Alors, taisez-vous et attendez qu’ils finissent de parler, » répondis-je.

« Cependant, qu’est-ce que ça va être ? Est-ce que vous allez nous remettre le Destructeur ou non ? » demanda-t-il.

« C’est ce dont ils discutent à l’intérieur, » déclarai-je.

« Tu n’es pas juste une mauviette, n’est-ce pas ? Tu dois au moins savoir ça. Mieux vaut le dire à Grom, ou Grom pourrait devenir dès maintenant un peu sauvage, » déclara-t-il.

« ... Nous n’allons jamais vous permettre de mettre la main sur le Destructeur, » au moment où j’avais murmuré ça, le sourire de Grom s’était élargi.

« ... Et donc ? Eh bien. Si vous décidez de vous battre, alors nous vous le volons par la force, et ce sera comme une récréation pour nous. Alors, Grom va jouer avec toi, Kokuya, » déclara Grom.

Les paroles de Grom avaient provoqué de la peur au plus profond de mon cœur. Il était un idiot, mais je pouvais sentir quelque chose de dangereux dans ses paroles. Il n’était pas simplement en train de vomir des bêtises. Il avait le mordant pour appuyer ses paroles.

Alors que je le regardais, j’avais l’impression que lui et moi devions prochainement nous heurter.

***

Après la réunion, Yukihime avait une tonne de choses à faire, alors je l’avais suivie sans dire un mot. Le soleil s’était couché avant que nous puissions rentrer à la maison.

Fondamentalement, les négociations avaient échoué. Nous avions essayé de proposer des alternatives et des compromis vis-à-vis de leur demande de leur remettre le Destructeur, mais ils avaient tout rejeté. Khaos Schwartz était actuellement coincé dans une lutte de pouvoir entre humains et monstres. À la base, les humains possédaient le Destructeur de Khaos Schwartz, mais quand les monstres avaient réussi à le voler, les humains étaient tombés dans une situation où ils encouraient tous un grave danger. Ils avaient besoin d’un autre Destructeur pour faire changer la donne. Mais comme Yukihime l’avait dit hier, s’ils prenaient notre Destructeur, notre monde perdrait une grande partie de sa force, et nous serions incapables de nous protéger contre les invasions d’autres mondes. Même si je mettais de côté le fait que Towa était précieuse pour moi, elle était toujours vitale pour la sécurité de notre monde. Nous ne pouvions pas accepter leur demande, mais ils ne pouvaient pas reculer, ainsi... cela signifiait que la seule chose à faire était de se battre.

Je n’oublierai jamais le sourire jusqu’aux oreilles que j’avais pu voir sur le visage de Grom. Il était apparu après la fin de la réunion après qu’Elemia lui ait raconté ce qui s’était passé.

« Je savais que j’allais bientôt jouer avec toi, » il avait plissé les yeux et avait fait un sourire aussi innocent que sadique.

***

Partie 4

 

Contrairement à la Terre, Khaos Schwartz était un monde divisé en deux.

Elemia se trouvait actuellement dans la salle de réunion du Château de Strahl, qui constituait le noyau de l’Empire Granz. Il s’agissait de la forteresse la plus importante que les humains possédaient.

« Seigneur Redge, on dirait que nous allons devoir suivre votre plan comme prévu, » déclara Elemia alors qu’elle achevait son rapport. L’homme aux cheveux d’argent à qui elle parlait était celui qui gouvernait l’empire et commandait sa plus grande arme, les Sept Chevaliers Diaboliques. Il était connu sous le nom de Redge Ferimento, et également connu sous le nom de l’Empereur des Ténèbres.

« Les autres chevaliers continuent leurs missions, mais aucun problème n’est survenu jusqu’à présent. Puis-je réaliser le plan tel quel ? » demanda Elemia.

« Tout à fait, » répondit-il.

« Cela sera fait selon vos souhaits, mon seigneur, » déclara Elemia avant de quitter la pièce.

Une fois seul, l’homme murmura pour lui-même. « ... C’est tellement proche maintenant. »

Les souvenirs d’une nuit bien particulière qui s’était découlée il y a dix ans avaient alors ressurgi son esprit. Il avait alors vu des images de son mentor, celle qu’il avait juré de surpasser, s’effondrant devant ses yeux. Il vit une pièce sombre, un petit garçon et un bras d’argent enveloppé dans une lumière dorée — le Destructeur.

Sa voix puissante et emplie de détermination se fit doucement entendre dans les ténèbres. « ... Je ne vais pas à nouveau échouer. »

***

Partie 5

 

Le 23 décembre, le lendemain de la réunion, Yukihime, Towa et moi étions allés dans la deuxième arène de l’académie. Notre arène habituelle comportait plusieurs étages, mais cet endroit était une énorme sphère et avait une largeur de plus de cent mètres de bout en bout. Nous pourrions probablement même jouer au baseball à l’intérieur.

Khaos Schwartz nous avait donné un jour pour finaliser notre réponse, mais Yukihime avait dit qu’elle avait déjà pris sa décision. « Nous n’allons jamais leur remettre Towa, peu importe ce qui se passera. Ce qui signifie que nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre. »

Heureusement, notre Directrice n’était pas une lâche. Apparemment, les autres chefs des Sept Maisons avaient priorisé leur propre sécurité immédiate et avaient suggéré que nous remettions Towa dès que possible. Nous étions venus à l’Arène No 2 pour pouvoir m’entraîner en utilisant les pouvoirs de Destructeur de Towa. Même si c’était plus comme de la réhabilitation.

Il y a dix ans, Towa s’était éveillée en tant que Le Destructeur. Neuf années s’étaient écoulées depuis que j’avais utilisé les pouvoirs de Towa, donc j’étais inquiet de savoir si je serais encore capable de les utiliser dans toute leur ampleur. Je devais utiliser le peu de temps dont nous disposions pour réapprendre à l’utiliser correctement. Puisque le Destructeur était destiné à nous protéger, je n’avais le droit de l’utiliser que dans certaines situations. Nous n’avions jamais rencontré de sérieux danger au cours des neuf dernières années et j’avais espéré que cette paix continuerait pour toujours.

Il y a neuf ans, quand j’avais utilisé Towa pour la dernière fois, c’était afin de combattre Yukihime. Les Sept Maisons avaient pour but de capturer et d’arrêter l’ensemble de l’organisation Phanatic, et Yukihime avait pris part à l’assaut. Malgré le fait qu’elle n’avait que sept ans, elle était déjà devenue la plus forte Sorcière des Étoiles au monde.

À ce moment-là, l’homme qui m’avait accueilli avait dit que tant que je resterais chez les Phanatics, j’aurais une chance de trouver l’autre meurtrier et de me venger, et je l’avais cru... même si j’espérais également que les Phanatics soient écrasés au-delà de toute reconnaissance possible. J’avais décidé qu’une fois que j’aurais terminé mon objectif, je les écraserais moi-même jusqu’au dernier. Mais je savais que je devais continuer à les utiliser jusqu’à ce que j’atteigne mon objectif, alors quand Yukihime était venue pour nous détruire, je n’avais pas eu d’autre choix que de la combattre.

Je l’avais combattue, et...

« Hé, Kokuya... Je t’ai battu mille fois, et..., » je savais déjà ce qu’elle allait dire après ça. Mais elle avait tort. « Tu m’as battu une fois, n’est-ce pas ? »

« Tu dois être en train de te moquer de moi. Cette fois-ci ne compte pas, » dis-je.

Je n’avais vaincu Yukihime qu’une seule fois auparavant — il y a longtemps, quand nous nous étions rencontrés, je l’avais vaincue en utilisant le pouvoir de Towa. Je n’avais gagné que parce que je faisais équipe avec Towa. C’était le pouvoir du Destructeur qui avait véritablement gagné cette bataille, et ce n’était pas moi en étant seul qui avais pu réaliser cela. En ce qui me concernait, j’avais perdu mille fois contre Yukihime, et c’était tout.

« Si tu insistes, » répondit-elle. « Cela ne change toujours pas la vérité — tu as le potentiel de devenir plus fort, dépassant même la personne la plus forte du monde. »

« Ce n’était pas moi. C’était la puissance de Towa, » dis-je.

« De toute façon, nous avons désormais besoin de cette puissance. Nous devons nous assurer que nous pouvons l’utiliser, pour le bien de notre monde, » déclara-t-elle.

« Tout à fait... Prête, Towa ? » demandai-je.

« Mm... Je suis prête, grand frère. » Towa avait tendu sa main droite.

Après avoir retiré le Bras Droite du Brave, mon bras droit prothétique, j’avais attrapé la main droite de Towa avec ma main gauche. Le Destructeur n’avait pas besoin d’être Libéré comme les autres, et il ressemblait à un Armement des Étoiles permanent comme le Bras Droite du Brave, sauf que son nom devait être chanté comme Le Tueur du Temps et La Floraison des Neiges afin de libérer son pouvoir.

Tout en saisissant la main de Towa, j’avais ouvert ma bouche afin de parler. « Libération — Le Destructeur. »

Instantanément, une aura dorée couvrit le corps de Towa. Ses contours s’étaient comme estompés, puis elle avait totalement disparu, et son corps s’était transformé en une lumière qui avait formé mon nouveau bras droit. Il ressemblait au Bras Droite du Brave, sauf qu’il y avait une différence : une ligne dorée, la couleur de la Puissance des Étoiles de Towa, circulait au centre du bras d’argent.

Les Destructeurs étaient des Armements des Étoiles qui appartenaient à la catégorie des divinités humanoïdes anti-étoiles. Ils étaient les seuls dans cette catégorie, et chaque monde avait son propre Destructeur qui était unique. Je n’avais aucune idée de ce que possédaient les autres Destructeurs comme capacités, mais je pouvais transformer Towa en n’importe quelle arme. Elle devenait aussi forte que je le souhaitais, mais il y avait une limite. Je ne pouvais la transformer que sous la forme d’une arme que j’avais déjà utilisée auparavant.

Mais il y avait eu une exception. Quand je l’avais utilisée pour la première fois, j’avais soudainement souhaité un nouveau bras droit afin de remplacer celui que j’avais perdu, et Towa m’avait accordé ce souhait. Même si je n’avais aucune idée de comment l’utiliser, j’avais quand même réussi à activer inconsciemment le pouvoir de Towa la nuit où mes parents avaient été assassinés.

La capacité de se transformer en une arme n’était pas tout ce que Towa pouvait faire. En vérité, son autre capacité était sa force principale. Chaque fois qu’elle se transformait en arme, Towa gagnait énormément de Puissances des Étoiles maximales, une quantité beaucoup plus importante que ce que je pouvais espérer générer — et comme elle ne semblait jamais en manquer, elle pouvait en utiliser une grande quantité à chaque fois. Cela lui permettait de combler facilement l’une de mes faiblesses qui étaient mon manque de puissance et d’endurance.

« On dirait que j’ai réussi à le faire. » Contrairement à quand je l’avais utilisée pour la première fois, cette fois-ci, je n’avais pas entendu dans ma tête une voix assoiffée de sang.

« Ça fait tellement longtemps que nous ne l’avons pas fait. Je me sens un peu étrange, » Towa était apparue derrière moi en ayant une apparence semi-transparente, comme si elle était un fantôme.

Après avoir eu son corps transformé en une arme, elle n’était maintenant rien d’autre que de la Puissance des Étoiles à l’état pur.

J’avais déplacé mes mains vers les seins de Towa. Puis, alors que mes doigts étaient sur le point de toucher sa silhouette si voluptueuse, ils passèrent à travers elle.

« ... Grand frère, que fais-tu ? » demanda-t-elle.

« Oui, qu’est-ce que tu fais ? » Yukihime reprit en cœur la demande de Towa.

« Euh, et bien, je pensais pouvoir la toucher... Mais je ne peux pas, » dis-je.

« Arrête de faire des bêtises et passons à la prochaine étape, » déclara Yukihime.

« La prochaine étape ? » demandai-je.

Yukihime s’était avancée jusqu’à se placer devant moi puis elle s’était retournée.

« Bats-toi. Pourquoi penses-tu que nous sommes ici ? » déclara Yukihime.

« Dois-je déjà me battre ? Cela me semble un peu soudain..., » dis-je.

« Nous n’avons pas le temps de te laisser te mettre dans le bain, alors, maintenant, le faisons-nous ? » demanda Yukihime.

« ... Je ne pense pas, » dis-je.

« Libération – La Floraison des Neiges, » Yukihime avait saisi sa lame d’azur. « J’arrive. »

« Je t’attends, » dis-je en retour.

Yukihime avait déplacé sa main gauche, et une salve de blocs de glace avait jailli dans ma direction. Ils se rapprochaient rapidement de moi, et je ne pouvais pas tous les esquiver. J’avais placé ma lame jumelle devant moi puis j’avais commencé à la faire tourner rapidement sur elle-même. Alors qu’elle commençait à dévier les blocs de glace, j’avais accéléré mon esprit et mon corps.

Au moment où j’avais essayé de me rapprocher d’elle, Yukihime avait créé un énorme Cercle d’Étoiles. Il en sortit un énorme bloc de glace qui était prêt à me foncer dessus tel un train lancé à pleine charge. Je pouvais esquiver en allant sur le côté, mais cette pensée venait juste de me traverser l’esprit alors que des glaçons sortaient du sol depuis les deux côtés. Ainsi, en même temps, j’étais attaqué depuis trois directions différentes. Je pensais aller en arrière, mais je ne serais pas capable d’échapper au bloc de glace qui allait dans cette direction. Et le fait de sauter dans les hauteurs était également hors de question, puisque je ne serais plus capable de bouger une fois arrivé dans les airs. Ce qui signifiait que...

J’avais insufflé de la Puissance des Étoiles dans mon épée jumelle, puis j’avais tordu la poignée afin de diviser en deux mon épée. Au moment où j’avais frappé en même temps avec mes deux lames illuminées, deux éclats dorés avaient jailli et avaient détruit les blocs de glace qui se trouvaient sur mes deux côtés.

Normalement, cette action était impossible pour moi, cependant, la puissance de Towa m’avait libéré de mes défauts majeurs qui étaient de n’avoir aucune portée pour la Sorcellerie des Étoiles que je pouvais invoquer. J’avais réussi à me débarrasser des blocs de glace se trouvant à droite et à gauche, mais réduire en morceaux le bloc de glace qui venait de l’avant ne m’apporterait pas grand-chose.

J’avais saisi avec plus de force mes deux lames, y déversant plus de Puissances des Étoiles, puis j’avais effectué l’une des gigantesques frappes qui étaient la spécialité de Towa. Mon attaque était entrée en collision avec le bloc de glace et elle l’avait désintégré. Maintenant, je pouvais enfin aller vers Yukihime — mais elle n’était déjà plus devant moi. Où est-elle allée ?

« Grand frère, au-dessus de toi ! » m’annonça Towa.

J’avais rapidement levé les yeux et j’avais alors vu Yukihime donnant un coup de pied sur une plaque carrée de glace. Elle leva son épée au-dessus de sa tête, puis vint vers moi. J’avais alors croisé mes lames en les positionnant en haut de moi et je m’étais préparé à bloquer l’attaque venant d’en haut.

Nous nous étions alors affrontés. À l’instant suivant, Yukihime avait instantanément créé un bloc de glace juste derrière elle et l’avait utilisé afin de sauter dans les airs. Maintenant, elle s’était retrouvée derrière moi. Avant que l’un de nous ne puisse se retourner, j’avais placé mon épée longue derrière moi. Et de son côté, Yukihime avait placé sa propre lame vers l’arrière, bloquant de nouveau mon épée. Après nous être ainsi affrontés, j’avais couru un peu plus loin afin d’avoir une certaine distance entre nous, puis j’avais frappé dans un espace vide avec mes deux lames.

Yukihime plissa les yeux en étant soupçonneuse quant à ce que je faisais en ce moment. Elle avait dû penser que ce que je faisais était quelque chose d’inutile, mais ces actions étaient nécessaires pour la Sorcellerie des Étoiles que j’étais sur le point d’activer. Yukihime ne semblait pas s’en soucier, et se mit à courir — en plein dans mon piège.

« Ensemble d’Attaques — Libération, » murmurai-je.

Au moment où le corps d’Yukihime entra dans la trajectoire de mes frappes antérieures, j’avais prononcé les mots nécessaires afin d’activer ma Sorcellerie des Étoiles. Soudain, les deux frappes réapparurent devant elle, découpant l’uniforme d’Yukihime.

« ... Quoi !? » s’exclama Yukihime alors qu’elle était figée par cet événement.

C’était la bonne décision. Si elle faisait un autre pas en avant, elle tomberait dans un autre de mes pièges. L’Ensemble d’Attaques était une Sorcellerie des Étoiles qui me permettait de faire réapparaître des attaques là où j’avais frappé plus tôt. En utilisant ma sorcellerie élémentaire temporelle, j’avais attendu qu’Yukihime soit arrivée au bon endroit et j’avais fait retrouver le temps à mon attaque qui était encore active. La Puissance des Étoiles qui se trouvait dans mes frappes leur avait permis de conserver leur puissance d’attaque alors même que le temps était figé, ce qui signifiait que tous ceux qui se trouvaient là seraient découpés par ça.

« Il s’agit là d’une action assez astucieuse de ta part, » déclara Yukihime.

« Dis merci à Towa, » répondis-je.

Je n’aurais jamais pu utiliser une telle attaque sans sa présence à mes côtés. Les seules choses que je pouvais faire par moi-même étaient d’accélérer mon esprit pour faire paraître les choses plus lentes et accélérer mon corps pour me faire bouger plus vite, et même cela était déjà bien trop fatigant pour moi. Je pouvais aussi utiliser l’Accélération du Système, qui accélérait la vitesse de charge de ma Puissance des Étoiles et me permettait de lancer une attaque vraiment puissante, mais c’était à peu près tout. Tout ce que je pouvais vraiment faire était d’accélérer et de me renforcer, c’était vraiment la plus basique des capacités.

« Je dois bouger avec précaution, sinon je vais être encore frappée, n’est-ce pas ? Peu importe. J’ai déjà pensé à plusieurs façons de surmonter cela, » déclara Yukihime.

« Oh oui ? Voyons voir ça, » dis-je.

Yukihime leva la main gauche en l’air. « Non, je pense que je vais pour l’instant les garder de côté et à la place, juste forcer le passage. »

« ... Pourquoi ferais-tu ça ? » demandai-je.

« Parce que je ne vais pas te laisser me tester, » son doux sourire m’avait fait froid dans le dos.

À l’instant suivant, j’avais senti de la Puissance des Étoiles juste au-dessus de moi. Je levai les yeux pour voir un bloc de glace gargantuesque — l’attaque utilisée par Yukihime afin de me battre il y a deux batailles.

La Chute de l’Étoile qui tirait son nom du fait qu’Yukihime avait laissé tomber un bloc de glace assez grand pour être un météore.

« Tu penses que ça va marcher ? » Avec facilité, j’avais effectué une attaque vers le haut et avais fendu en deux la glace.

« Que dis-tu de ça ? » Soudain, un bloc de glace encore plus grand était apparu. Est-ce que je peux vraiment couper ça ? J’avais hésité pendant un instant.

« Accélère-le le plus rapidement possible ! » La voix de Towa avait fait écho dans ma tête.

« D’accord, » murmurai-je.

J’avais à nouveau combiné mon épée jumelle puis je l’avais rapidement fait tourné sur lui même, mais cette fois, ce n’était pas pour accélérer mon corps. J’avais fait comme si je le faisais habituellement pour accélérer, mais je m’étais arrêté juste avant que j’active la Sorcellerie des Étoiles elle-même. Après ça, j’avais directement lancé mon épée jumelle dans le bloc de glace. J’allais activer à distance cette Sorcellerie des Étoiles.

Au moment où mon épée jumelle l’avait percé, j’avais activé la Sorcellerie des Étoiles et j’avais accéléré le bloc de glace aussi vite que je le pouvais. Cela avait fait fondre la glace. Peu importe la taille de ce bloc de glace, il ne pouvait pas durer éternellement. Si le temps s’écoulait, alors ça fondrait et je pourrais tout faire en un clin d’œil avec une petite accélération. C’était ce que Towa voulait dire quand elle disait « accélère-le rapidement ».

J’avais rattrapé mon épée jumelle alors qu’elle tombait, puis je m’étais préparé à me rapprocher d’Yukihime pour en finir.

« Je savais que vous deux me donneriez un bon combat... Je suppose que je vais devoir y aller sérieusement dès maintenant, » déclara Yukihime.

Après qu’elle eut dit ça, une quantité stupéfiante de Puissance des Étoiles avait émané d’Yukihime. On pouvait sentir que c’était quelque chose d’encore plus puissant que sa Chute de l’Étoile qui arrivait... donc, tout comme j’avais fait était de me repositionner en attendant.

« Tu ne peux pas bloquer ça, n’est-ce pas ? » déclara-t-elle.

Elle s’était placée pour me faire face. Puis, d’un coup, Yukihime se tenait en face moi avec sa lame qui me frappait. Qu’est-ce qu’elle m’a fait ? Au moment où je l’avais vue disparaître, j’avais été touché par son attaque. Je ne pouvais même pas dire quand elle s’était téléportée et quand elle était réapparue. Il n’y avait aucune trace d’où elle avait été, ou de quand elle avait attaqué.

« Et cela fait ma 1 001e victoire. Et vis-à-vis des combats entre Towa et toi contre moi, j’ai une victoire et une défaite. Ahh, enfin... Je t’ai finalement battu, » Yukihime avait révélé un sourire heureux.

« ... Qu’est-ce que c’était à l’instant ? » demandai-je.

Yukihime avait alors répondu à ma question. Ce qu’elle m’avait alors dévoilé était une Sorcellerie des Étoiles tellement effrayante que je ne pouvais rien faire d’autre que d’être ébahi face à ça.

***

Partie 6

 

Cette nuit-là, Yukihime et moi étions assis l’un en face de l’autre dans le salon. Souvent, après que Towa se fut endormie, Yukihime et moi allions souvent nous asseoir ici et nous parlions de choses que nous ne pouvions normalement pas parler quand Towa était présente à nos côtés.

« Puis-je te poser une question ? » Yukihime avait soudainement parlé afin de demander ça.

« Quoi ? » demandai-je.

« ... Si la personne qui a tué tes parents et t’a coupé le bras prenait part à cette bataille, voudrais-tu le tuer ? » demanda-t-elle.

« Encore ça ? Que sais-tu que je ne sais pas ? » demandai-je.

« Réponds-moi, s’il te plaît » Yukihime avait l’air très sérieuse alors qu’elle disait ça.

« ... Si je le peux, alors je le ferais. Par exemple, si Towa était en danger, je n’hésiterais pas une seconde, » répondis-je.

« Et dans le cas de figure où tu n’aurais pas à le faire ? » demanda-t-elle.

« ... Je ne sais pas. Le vieux moi n’aurait pas hésité un seul instant. C’était essentiellement ma raison de vivre. Mais quand je t’ai rencontré, les choses ont changé, » je voulais en dire plus, mais j’avais du mal à le mettre en mots. Finalement, le reste était sorti. « Après t’avoir rencontrée, et nous avons commencé à vivre ensemble, et je..., j’ai arrêté d’avoir aussi souvent ce rêve. »

« ... Celui concernant tes parents ? » demanda-t-elle.

« Tout à fait..., » répondis-je.

Le rêve où mes parents venaient d’être assassinés. Je le voyais encore de temps en temps, mais c’était devenu moins fréquent. Quand j’étais gamin, je le voyais tous les soirs et cela faisait qu’à l’époque, j’avais peur de m’endormir. Et tout cela était grâce à Yukihime qui m’avait appris d’autres façons d’utiliser mes pouvoirs à la place de juste penser à les utiliser afin de tuer. Elle m’avait montré un autre chemin possible.

C’est pourquoi je..., pensai-je.

« Yukihime, je te suis vraiment reconnaissant, » dis-je.

Reconnaissant. Oui, je lui suis reconnaissant, pensai-je.

Je ne l’avais toujours pas vaincue tout seul, et jusqu’à ce que je puisse le faire, je n’allais pas me permettre de ressentir autre chose que de la gratitude envers elle. — par exemple, l’affection pure que Nagisaki ressentait pour elle, je n’avais pas le droit de ressentir de telles choses.

« Arrête avec ça. Je n’ai pas besoin de tes remerciements..., » dit-elle.

« Te rappelles-tu ce que tu m’as dit lors de notre première rencontre ? » demandai-je. « Que si je ne savais pas comment utiliser mon pouvoir, je devrais juste me concentrer afin de l’utiliser pour protéger les autres ! »

Yukihime avait exactement compris quel était son devoir. Elle appartenait à la Maison Yukigane, une des familles qui avait construit la Cité de l’Autre-Monde et qui travaillait pour nous protéger des invasions des autres mondes. Yukihime savait dès l’instant où elle était née qu’il était de son devoir de consacrer sa vie à la protection des autres.

De mon côté, je ne voulais pas que quelqu’un décide quelque chose pour moi – et encore moins d’avoir quelque chose décidé dès la naissance. Je sentais qu’il y avait une quantité infinie de facteurs capables d’influencer la vie d’une personne, comme l’environnement dans lequel vous aviez grandi et les expériences que vous aviez vécues. Toute ma vie avait changé au cours d’une seule nuit.

J’étais quelqu’un qui ne pouvait pas accepter son propre destin, alors qu’Yukihime était quelqu’un qui avait complètement embrassé ses fonctions. Non, il semblait vraiment qu’elle le désirait. Elle était fière de son devoir, et j’étais envieux de ça. Elle n’avait probablement jamais ressenti que quelqu’un d’autre avait décidé de sa vie pour elle.

« Je suis heureuse de constater que tu t’es amélioré au fil des années, » déclara Yukihime.

« À l’époque, je ne comprenais rien, » dis-je.

Quand nous nous étions rencontrés, je pensais qu’elle était une idiote vraiment ennuyeuse. Elle avait agi d’une manière hautaine et avec force et elle m’avait donné des conférences sur des choses des plus insignifiantes qui soient. Je détestais le fait qu’elle parlait toujours de l’importance du devoir et de l’importance de la naissance. Franchement, comme elle m’avait irritée à l’époque... Parce qu’elle avait tout ce que je n’avais pas. Toutes ces choses que j’avais perdues ce jour-là...

Yukihime avait dit que son devoir était le sien, mais ses parents lui avaient appris comment y faire face. Je pouvais parfaitement comprendre ce qu’elle voulait dire par là. Même si je n’avais pas de devoirs astronomiques comme le fait de protéger le monde, j’avais quand même appris des choses de mes propres parents.

« Kokuya. Les hommes ne devraient pas utiliser ses poings sur des choses triviales. » Papa m’avait dit cela une fois après que je m’étais battu avec un ami.

« Quand sommes-nous autorisés à utiliser nos poings ? » lui avais-je alors demandé.

« Je pense que c’est quand tu protèges quelque chose d’important pour toi, » répondit-il.

« Comment savoir quand une telle situation se présente ? » demandai-je.

« Par exemple, que ferais-tu si une méchante personne attaquait Towa ? » demanda-t-il.

« Je frapperais ce déchet jusqu’à ce qu’il cesse de bouger, » dis-je.

« Ha ha. Cela me paraît un peu dangereux, mais je suppose que tu as compris l’essentiel, » dit-il.

Les paroles de papa étaient toujours restées dans mon cœur. Si le devoir d’Yukihime était une bénédiction, alors mon destin était une malédiction — une malédiction vengeresse. La seule raison pour laquelle je voulais être fort était afin de tuer des personnes. Cependant, un peu après avoir rencontré Yukihime, un événement particulier m’avait fait commencer à douter de moi-même.

Un jour, Towa avait été kidnappée. Yukihime et moi étions immédiatement allés la sauver. Yukihime avait failli perdre la vie dans le processus, mais elle avait réussi à sauver Towa. Avant cela, Yukihime avait juré de protéger Towa, peu importe ce qui se produirait, mais j’avais obstinément insisté pour que cela soit moi qui la protège moi-même. Cet incident avait fini par faire changer mon état d’esprit. J’avais réalisé qu’Yukihime était quelqu’un en qui je pouvais avoir confiance, et j’avais dès lors souhaité apprendre ce qu’elle pouvait m’apporter.

Après, je lui avais demandé comment elle pouvait risquer sa vie pour effectuer son devoir et cela pour quelqu’un qui n’était même pas un membre de sa famille. Je ne pouvais pas du tout le comprendre. Est-ce simplement parce qu’elle est née dans ce genre de famille ? Est-ce que c’est ce qui lui permet d’aller si loin ?

« Mais c’est simple. Après tout, je fais juste ce que ma mère et mon père m’ont dit de faire, » avait-elle répondu.

Les parents d’Yukihime avaient contribué à mettre fin à la Seconde Guerre contre l’Autre-Monde, mais ils avaient perdu leur vie dans le processus. Ils avaient vaincu d’innombrables ennemis, y compris les chefs de l’armée d’invasion, et ils n’avaient jamais cessé de se battre jusqu’à ce qu’ils rendent leur dernier souffle. Chargée de son propre devoir de protection, Yukihime respectait ses parents du fond de son cœur pour avoir trouvé la mort en faisant leurs devoirs jusqu’au bout. Tout ce dont elle avait toujours parlé était de vouloir devenir comme eux. Elle voulait continuer à devenir plus forte pour pouvoir se battre et sauver le monde.

Puisqu’elle était celle qui avait sauvé ma sœur bien-aimée, et qui continuait à m’aider à la protéger, je voulais être comme Yukihime. Alors, quand elle avait dit de telles choses avec une si grande conviction, j’avais envie de ressentir la même chose. Puis, un jour, Yukihime m’avait montré un nouveau chemin.

C’était arrivé alors que nous étions encore au collège. Nous avions décidé de faire un pari et de nous battre l’un contre l’autre. Si Yukihime gagnait, je devrais l’aider à protéger le monde, et si je gagnais, j’ordonnerais à Yukihime de faire quelque chose de bien spécifique. Et bien sûr, j’avais perdu...

« Maintenant, respecte ta promesse et aide-moi à protéger notre monde. » Je pouvais encore me souvenir de ses mots après qu’elle eut gagné. Peut-être que c’était grâce à ces paroles que je n’étais pas devenu un démon vengeur. Vengeance et devoir, tuer et protéger... Ces deux côtés se heurtaient toujours en moi.

Un jour, je trouverai une réponse. Et je vais la rattraper. Je vais devenir quelqu’un qui est vraiment capable de marcher à côté d’elle... et alors...

« Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu viens de devenir tout rouge, » demanda Yukihime.

« Ce n’est... rien, » répondis-je.

« ... Es-tu sûr de ça ? » demanda-t-elle.

« Hé, Yukihime..., » dis-je.

« Quoi ? » répondit-elle.

« Je réfléchissais à certaines choses. Peut-être, que ce ne serait pas si mal que cela si je devais protéger le monde avec toi pour le restant de mes jours, » à partir de maintenant, la promesse que nous avions faite à cette époque était plus important que jamais.

« ... Voilà ce que j’aime entendre. Désormais, ne change plus d’état d’esprit, » déclara-t-elle.

« Je ne vais pas le faire. Nous allons protéger ceux que nous aimons, peu importe, ce qu’il adviendra, » déclarai-je.

« Bien sûr que nous le ferons. À qui penses-tu que tu parles ? » demanda Yukihime.

« À Mademoiselle Yukihime Yukigane, la plus puissante Sorcière des Étoiles du monde, ainsi que la Directrice de l’Académie de la Porte des Étoiles, l’organisation qui protège notre monde, » déclarai-je.

« On dirait que tu as enfin appris à parler comme un vrai serviteur, » répliqua-t-elle.

« Hein !? Mais en ce moment, tu es ma servante, » répondis-je.

« Pardon !? » s’exclama-t-elle.

Après que la conversation ait digressé vers notre habituelle querelle, Yukihime avait brusquement parlé. « Ça te dérange si je change de sujet ? »

« Et de quel autre sujet veux-tu parler ? » demandai-je.

« Kokuya, quelle est ta couleur favorite ? » demanda-t-elle.

« Ma couleur favorite ? Hmm... l’argent, » répondis-je.

« ... A-Argent ? » pour une raison inconnue, Yukihime devint pâle.

« Hmm. Mais je trouve également que le noir et le rouge sont de belles couleurs, » continuai-je.

« Le rouge ? » demanda-t-elle.

« Tout à fait. J’aime le rouge, » dis-je.

« ... Oh ! C’est bien. J’aime aussi le rouge. Est-ce que les héros ne doivent-ils pas porter du rouge ? » demanda-t-elle.

« Est-ce que ce n’est pas un peu n’importe quoi ce que tu me dis là ? » demandai-je.

« Heuu. Hm... oublie ça ! » Elle était si mauvaise quand il fallait jouer la comédie. « De toute façon, nous devrions aller dormir. Une fois que nous leur aurons donné notre réponse, il ne faudra pas longtemps avant que la guerre commence. Nous devrions commencer nos préparatifs dès demain matin. »

Pour une raison inconnue, Yukihime avait l’air vraiment heureuse. Je n’étais pas sûre de ce qui se passait chez elle, mais cela ne semblait pas être une mauvaise chose, alors j’avais décidé de ne pas la forcer à parler de ça.

« D’accord... Alors, bonne nuit ! » dis-je.

« Bonne nuit ! » répondit-elle.

***

Interlude: Au-delà des massacres

Je détestais rêver. D’ailleurs, tout ce que je voyais quand j’en faisais était des cauchemars. Et je pense que c’était pareil pour mon grand frère. J’avais vu beaucoup de cauchemars différents, mais il y avait un cauchemar qui ressortait du lot.

***

La fille possédait un immense pouvoir. Elle pouvait se transformer en différentes armes, et était même capable de voler la Puissance des Étoiles appartenant aux personnes qui étaient tuées par son porteur. Et elle adorait tuer. Elle adorait laisser d’autres personnes l’utiliser en tant qu’outil afin de commettre des meurtres. Tuer, tuer, tuer. Encore et toujours. Un cycle sans fin de morts. Et avec chaque étincelle de vie qu’elle avait prise, elle était devenue plus forte, et avec chaque nouvelle once de force acquise, elle était devenue encore plus efficace quand il s’agissait de tuer. Tout cela la rendait heureuse, car cela signifiait qu’elle pouvait se livrer à son passe-temps favori encore plus souvent et plus efficacement.

Pendant tout ce temps, la fille n’avait jamais été blessée, mais ses porteurs avaient continué à mourir les uns après les autres. Chaque fois qu’ils mourraient, elle finissait par trouver un nouveau porteur et elle recommençait à tuer. De nombreux types de personnes l’avaient utilisée afin de tuer. L’un d’eux était le chef d’une bande de voleurs, l’autre était un artiste martial qui cherchait à acquérir plus de force. L’un d’eux était un roi, tandis qu’un autre était un seigneur des ténèbres qui voulait détruire son monde. Mais une fois, elle avait même été maniée par un héros qui avait sauvé le monde.

Finalement, la fille devint si puissante qu’elle pouvait facilement détruire le monde entier par elle-même. Le peuple en était venu à l’appeler le Destructeur, celui qui cherchait à créer des ruines partout où il passait. Bientôt, elle n’était plus une fille. Elle devint Ruine — une déesse maléfique de la destruction.

***

Chapitre 4 : La Guerre Absolue

Partie 1

Chaque fois que je faisais ce cauchemar, je me réveillais toujours et je courais un peu partout en pleine panique. Je faisais ça, car je devais m’assurer que je n’étais pas debout sur une montagne de cadavres ou dans une énorme flaque de sang.

Pfffuu. Je suis dans ma chambre. Tout est normal, pensai-je.

Je m’étais alors regardée dans mon miroir. Je devais m’assurer que c’était bien moi qui me reflétais là-dedans.

Ça va. J’ai juste eu peur. Je ne suis pas un monstre, mais je suis juste ma lâche habituelle, pensai-je.

Une fois que je m’étais calmé, j’avais quitté ma chambre et j’étais allé chez mon grand frère. Il s’était levé beaucoup plus tôt que moi, et était déjà dans son uniforme scolaire. Je pouvais dire qu’il savait déjà que je n’allais pas bien juste en me regardant. Mais il n’avait fait aucune de ses habituelles remarques étranges.

En silence, j’étais arrivé derrière lui et je l’avais enlacé. En retour, il s’était tourné et il m’avait également doucement étreint dans ses bras sans rien me dire. Quand j’avais senti son large et volumineux corps qui m’enlaçait avec force, j’avais finalement réussi à me convaincre une fois pour toutes de tout cela. Oui. En ce moment, je suis vraiment moi. Je suis une lâche, donc j’ai énormément peur de..., mais ce n’est pas le moment de s’inquiéter de ses cauchemars. Le monde est sur le point de commencer une guerre avec moi au centre de ce conflit. Mon grand frère, Yukihime, et d’autres personnes pourraient être blessés à la suite de cette guerre. Je pourrais également être emmené dans un autre monde et être transformé en un outil de guerre... Mais le fait de sentir mon grand frère si proche de moi me met à l’aise. Je sais qu’il pourra me protéger de tout ce qui me fait peur.

« ... est-ce que c’est correct ? » demandai-je.

« Tout à fait. Tu n’as nullement besoin de t’inquiéter pour de telles choses, » répondit-il avec une voix douce et emplie d’amour.

Malgré la vague question que je lui avais posée, mon grand frère avait quand même réussi à me mettre à l’aise.

***

Partie 2

Le 24 décembre — la veille de Noël — cela avait commencé.

L’Académie de la Porte des Étoiles se trouvait juste en face du quartier le plus méridional de la Cité de l’Autre-Monde, qui abritait à perte de vue un terrain désertique et stérile. C’est là que nos ennemis nous avaient envahis au cours des Première et Deuxième Guerres contre un Autre-Monde, et cette zone était devenue le champ de bataille de ces deux guerres.

Apparemment, il était très facile pour nos deux mondes de se connecter à cet endroit. Normalement, il faudrait aller aux portes se trouvant sous l’académie afin de voyager vers un autre monde, mais il existait une Sorcellerie des Étoiles qui était capable de créer des raccourcis, et certains Sorciers des Étoiles de Khaos Schwartz savaient comment le lancer.

Les Sorciers des Étoiles de notre académie étaient stationnés aux points d’entrée prévisibles de nos ennemis qui se trouvaient dans le district le plus au sud. Pendant ce temps, Yukihime et moi attendions dans la salle de surveillance souterraine de l’académie. Dans cette pièce, une carte du quartier le plus au sud était visible sur un écran de cinéma. La carte était remplie de points rouges, détaillant les informations les concernant dans une fenêtre contextuelle distinctive.

Yukihime marmonna en regardant l’écran. « Dégoutant... »

J’étais d’accord avec elle. Ce qui était visible dans la fenêtre d’informations était des monstres grotesques avec des corps blancs et des visages lisses. Ils avaient une bouche, mais pas d’yeux, et ils se déplaçaient en chancelant sur deux jambes qui tremblaient en tout temps. Leurs mains et leurs jambes étaient minces, tandis que leur peau semblait flétrie et ridée. Il y en avait d’autres qui leur ressemblaient, mais ils étaient plus petits, et ils marchaient sur quatre pattes. J’en avais vu beaucoup plus de ce genre-là.

Derrière ces monstres plus petits se dressait une horreur encore plus grotesque. Pour le dire simplement, il ressemblait à un ver de terre géant. Il était aussi large et long qu’un couloir d’école, et il était venu se tortiller en avançant vers nous. En dehors de ça, il y avait également d’autres créatures ressemblant à des dragons avec des vers en tant que tête.

Ces monstres étaient sortis depuis des Cercles d’Étoiles qui étaient apparus dans le district le plus méridional. Soudain, nous avions vu un énorme bip sur l’écran qui semblait plus grand que tous les autres. La taille de chaque point rouge était déterminée par la densité de Puissance des Étoiles plutôt que par la taille physique, et nous n’avions pas tardé à avoir des détails sur ce nouvel intrus — la femme au sourire ensorceleur, Elemia.

« Elle est là, » Yukihime regarda fixement l’écran.

Après ça, nous avions vu un autre point rouge aussi grand que celui d’Elemia, qui était apparu juste à côté de l’une des portes souterraines. Grom venait d’apparaître.

« Ne se dirige-t-il pas droit vers nous ? » demandai-je.

« Comme il était évident qu’ils avaient les moyens de se rendre chez nous sans passer par les Portes des Étoiles, je n’ai pas posté beaucoup de Sorcier des Étoiles ici... Kokuya, va t’occuper de lui, » déclara Yukihime.

« C’est compris, » répondis-je.

« ... Sais-tu ce que tu dois quoi faire si la situation devient trop difficile ? » demanda-t-elle.

« Tout à fait, » répondis-je.

Actuellement, je ne voulais pas utiliser Towa, d’autant plus qu’elle avait tellement peur en ce moment. Cependant, je devais être préparé au pire, quels que soient les risques que j’encourais.

« Vous deux, soyez prudent, » déclara Towa.

Nous avions tous deux hoché la tête.

« Au revoir et à bientôt, » dis-je.

« À bientôt, » déclara Yukihime.

Après avoir déclaré ça, nous nous étions tous deux dirigés vers nos champs de bataille respectifs.

***

Partie 3

Sakito Nagisaki avait son regard focalisé sur les monstres. Après avoir écouté les histoires des adultes concernant la guerre et les monstres grotesques qu’ils avaient combattus, il avait su que finalement ce jour viendrait tôt ou tard.

Il avait lu des livres les concernant et avait étudié des images, mais la terreur de les voir réellement surpassait totalement toutes les données qu’il avait recueillies.

Et alors, pensa Sakito. Pour quelle autre raison que celle-là nous sommes-nous entraînés pendant tout ce temps ?

Une brise marine caressa ses joues. Il avait peur, mais il n’était nullement sur le point de s’enfuir. « Libération — Tempestas Falx. »

Sakito agrippa sa grande faux et frappa horizontalement avec sa lame de jade, balayant ainsi tout ce qui se trouvait devant lui. Une énorme lame de vent était apparue et avait immédiatement tranché des douzaines — non, plus d’une centaine de monstres qui marchaient devant lui. Mais encore plus de créatures pâles se déversaient derrière ces morts, ne prêtant aucune attention à cet acte, car ils piétinaient tout simplement le monticule de cadavres se trouvant devant eux.

Pendant que les autres Sorciers des Étoiles autour de lui se battaient également, Sakito se mit à marcher vers l’avant, tranchant, découpant en dés, et repoussant les créatures lentes qui ressemblaient à des zombies ainsi que leurs homologues à quatre pattes. Un gigantesque monstre en forme de dragon s’avança vers lui, dévoilant des crocs acérés et des griffes alors qu’il faisait trembler le sol avec ses jambes aussi massif à des troncs. Des ailes blanches s’étendaient à partir de son corps blanc, tandis que sa queue se divisait en plusieurs pointes vers le bout. Et comme tous les petits monstres présents, son visage était aussi lisse qu’un ver.

Le dragon ouvrit sa bouche massive et allongea son cou extensible, faisant grincer un monceau de dents aussi tranchantes que longues. À l’aide de son vent, Sakito se faufila derrière lui, tandis que les crocs du dragon s’enfoncèrent dans l’asphalte, envoyant par la même occasion un flot de gravats en face de lui.

Cette zone avait été initialement prévue pour un réaménagement, mais toutes les constructions présentes avaient été impitoyablement pulvérisées dans la précédente guerre.

Tout en visant le cou du dragon, Sakito frappa avec sa faux. Une lame de vent avait jailli de sa faux, séparant la tête de la créature de son corps, mais les choses ne s’étaient pas arrêtées là. Une fraction de seconde plus tard, le cou du dragon avait semblé bouillir et cela avait entièrement régénéré le cou et sa tête avec une vitesse fulgurante. Même ses dents étaient toutes revenues dans un état impeccable.

« ... Eh bien, encaisse donc ça ! » cria-t-il.

Sakito frappa frénétiquement avec sa faux, coupant en même temps le cou, les ailes et les pattes du dragon. Malgré ça, le monstre était toujours en mesure de les régénérer en un clin d’œil.

« Cela ne finira jamais..., » Sakito resserra son emprise sur son arme et se mit à penser à ce qu’il devait maintenant faire.

Soudainement, les poings d’une créature bipède se déplaçaient rapidement vers lui depuis l’un des côtés afin de le frapper. Sakito le remarqua juste à temps et il coupa rapidement les jambes de la créature, mais il était trop tard pour la suite. Car simultanément, une créature à quatre pattes avait sauté sur son dos et avait enfoncé ses crocs dans l’épaule de Sakito.

« Gwah! » Sakito avait crié en raison de douleur avant de couper en deux la bête avec sa main. En étant renforcée par la Puissance des Étoiles, sa main pouvait facilement couper la tête d’une telle créature. Alors qu’il combattait le dragon, les créatures à deux et à quatre pattes l’avaient entouré. Deux créatures à quatre pattes avaient alors sauté sur lui en même temps. Et la queue du dragon s’approchait également de lui. Sakito lâcha un tourbillon afin de chasser tous les monstres, mais la queue du dragon coupa le vent et cela permit à la queue de continuer à avancer vers lui.

Ce n’est pas bien du tout ! pensa-t-il.

Au moment où Sakito se résignait à son sort, d’énormes blocs de glace se mirent à pleuvoir depuis le ciel et ils embrochèrent tous les monstres se trouvant autour de lui.

« Allez-vous bien, Nagisaki ? » demanda Yukigane.

« ... Yukigane ? » demanda Sakito.

Se tenant debout derrière Sakito se trouvait la fille pour laquelle il avait un béguin, la Directrice de l’Académie de la Porte des Étoiles et la plus forte Sorcière des Étoiles au monde, Yukihime Yukigane. Elle avait sectionné la queue du dragon. De nombreux blocs de glace avaient également embroché avec une précision chirurgicale chacun des petits monstres se trouvant dans les zones et les avait tués, et cela, sans toucher accidentellement l’un de ses alliés. Le corps du dragon était maintenant comme épinglé au sol, percé par des lances de glace de la tête aux pieds.

« Yukigane, faites attention. Ce grand monstre se régénère à une vitesse effrayante ! » déclara-t-il.

Malgré la glace qui l’avait embrochée, le dragon continuait de bouger. Les blocs de glace pointus avaient transpercé son corps, mais il avait simplement régénéré les trous et il avait ainsi pu se libérer de sa prison de glace.

« Eh bien, c’est certainement une gêne qui se trouve devant moi, » déclara Yukihime. Puis elle fit claquer ses doigts, et juste après ça, le corps du dragon se gela entièrement.

Après ça, Yukihime avait créé un énorme Cercle d’Étoiles au-dessus de la tête du dragon. Puis, un bloc de glace aussi grand que le corps du dragon s’était matérialisé et était descendu à haute vitesse, brisant le corps gelé du dragon en petits morceaux.

« Je suppose qu’il ne peut pas se régénérer assez vite pour encaisser ça, » déclara-t-elle.

Merci à la Capitaine pour ça.

Le corps du dragon se trouvait maintenant en morceaux éparpillés un peu partout sur le sol et ils étaient tous gelés. Indépendamment du niveau de la capacité de régénération du dragon, il était impossible de récupérer face à une telle méthode. On ne savait pas ce qui se passerait quand la glace fondrait, mais pour le moment la zone semblait être sûre.

Yukihime essaya alors d’écraser l’un de ces glaçons. La chair blanche se trouvant à l’intérieur n’avait pas bougé d’un pouce. Il semblait que le fait de découper la créature en de si petits morceaux l’empêchait effectivement de se régénérer.

« Nagisaki, puis-je vous laisser les petits qui restent ? » demanda-t-elle.

« ... Bien sûr. Quant à vous, qu’allez-vous faire ? » demanda-t-il.

« Il y a quelqu’un que je dois vaincre. Je compte sur vous, d’accord ? » après avoir dit ça, Yukihime était partie plus loin.

Même si Sakito avait l’intention de continuer à se battre depuis le début, entendre cette requête l’avait immédiatement rempli de plus de force qu’il avait auparavant. Et ainsi, Sakito frappa avec sa grande faux, continuant à nettoyer la zone des petits monstres qui s’y trouvaient.

***

Partie 4

Tout en détruisant les monstres qui se dressaient sur son chemin, Yukihime avança rapidement à travers le champ de bataille. Au point le plus à l’est de la zone la plus à l’est de la ville, là où seule la mer était visible à perte de vue, Elemia attendait, entourée de plusieurs Cercles d’Étoiles qui crachaient sans cesse des monstres.

À ce moment-là, Yukihime projeta un grand nombre de blocs de glace. Ils volèrent avant de frapper chacun des Cercles d’Étoiles, les dissipant immédiatement.

« Regrettez-vous maintenant de prendre la mauvaise décision ? » demanda Elemia.

« Bien sûr que non, » Yukihime sourit en lui répondant. « En fait, je suis sur le point de prouver le contraire. »

« Hmm... Peut-être que vous le comprendrez qu’après que je vous ai vaincu ici ? » demanda Elemia.

« Ça va dans les deux sens. Maintenant que les choses sont allées aussi loin, le combat est la seule façon de régler une telle situation, » déclara Yukihime.

« C’est assez exact. Allons-nous commencer maintenant ? » Les chuchotements mielleux d’Elemia semblaient aussi doux que du miel. « Libération – Le Scorpion des Sables, » elle agrippa sa lame d’argent.

« Libération – La Floraison des Neiges, » la lame d’azur d’Yukihime apparut à sa hanche avec le fourreau qui allait avec.

« Oh ! C’est vrai, » déclara Elemia. « Il y a une chose que je devrais vous dire à propos de nous. Chacun des Sept Chevaliers Diaboliques possède deux noms, l’un qui se réfère à leur péché, et l’autre à une partie de l’animal qui les représente. Mon péché est la luxure, et ma partie animale est la queue du scorpion. »

« Merci d’être si gentil de m’expliquer cela, mais je n’arriverais pas à me souvenir d’un détail si insignifiant, » déclara Yukihime.

« Ainsi soit-il... Mais juste pour que vous le sachiez, nous ne divulguons cette information qu’à une personne que nous sommes sur le point de tuer. Donc vous n’avez nullement besoin de vous en souvenir... Car après tous, vous allez simplement devoir vous préparer à mourir. »

« Oh... Eh bien ! Alors vous aussi, vous feriez mieux de vous préparer à mourir. Quand j’annonce mon nom, cela signifie que je suis prête à porter le poids du monde sur mes épaules, » répliqua Yukihime.

Elemia siffla dans une fausse admiration — puis son sourire séducteur se transforma en un sourire féroce.

« Je suis Elemia Argyros, la Queue de la Luxure. 3e des Sept Chevaliers Diaboliques ! Maintenant, c’est à vous de vous présenter, Demoiselle de l’Étoile d’Azur ! » déclara Elemia.

« Je suis Yukihime Yukigane, la Directrice qui protège l’Étoile d’Azur, et je fais le vœu de vous vaincre ! » déclara Yukihime.

Elemia brandissait sa lame, tandis qu’Yukihime dégainait la sienne. Une fois que les deux sorcières avaient juré de s’entretuer, elles entrèrent dès lors dans un conflit meurtrier.

***

Partie 5

Sous l’Académie de la Porte des Étoiles, je me trouvais dans la salle très spacieuse qui précédait les Portes des Étoiles. C’était juste un peu plus petit qu’un gymnase, et Grom se tenait en face de moi, renvoyant mon regard fixé sur lui. La tension s’était répandue alors que nous attendions de voir qui attaquerait en premier.

« Hé, Kokuya... Sais-tu ce que les personnes font habituellement avant de se battre ? » Grom m’avait soudain demandé ça d’une voix affichant clairement qu’il s’ennuyait.

« Ne commencent-ils pas à parler de choses inutiles ? » demandai-je.

« Non, idiot ! Ça, c’est ce qu’ils font après que le combat a commencé, » répliqua Grom. « Avant qu’ils commencent, ils doivent se présenter. Tu ne voudrais pas être tué par quelqu’un sans même savoir qui il est, n’est-ce pas ? »

« Je n’ai pas l’intention de mourir ici, » dis-je.

« Pourtant, les personnes meurent lorsqu’ils se combattent ! De plus, tu dois laisser tes victimes connaître ton nom avant de les tuer, sinon elles ne pourront pas crier ton nom de colère quand elles mourront. Grom a toujours aimé cette partie-là..., » dit Grom joyeusement, comme s’il parlait du fait de tomber amoureux de quelque chose. « Quoi qu’il en soit, allons-nous commencer ? » Il se mit alors à sourire, puis il se présenta. « Mon nom est Grom Eguleil, l’Épine de la Cupidité, le 4e des Sept Chevaliers Diaboliques. Tu ferais mieux de me donner beaucoup de plaisir, sinon Grom te tuera tout de suite ! »

« Eh bien, je n’ai pas de titre exagéré tel que celui-ci. Je suis juste Kokuya Kurono, et je n’ai pas l’intention de vous amuser. Je vais y mettre fin le plus rapidement possible ! » répondis-je.

« Libération — Le Porc-épic de l’Éclair. »

« Libération — Le Tueur du Temps. »

Après ça, nous avions tous deux brandi nos armes. Grom tenait des épines de hérisson — quatre dans chaque main, pour un total de huit. Il fut celui qui attaqua en premier. Il était rare que quelqu’un me saute dessus, et j’étais sur le point d’attaquer quand je l’avais vu lancer les quatre épines qu’il tenait dans sa main droite. Il avait probablement beaucoup de confiance quant à sa vitesse.

Avant que les épines ne m’atteignent, j’avais accéléré mon esprit, ce qui me donnait l’impression que les épines se déplaçaient à une vitesse beaucoup plus faible. Il avait visé mon œil gauche, ma gorge, mon cœur et ma cuisse gauche. Les trois premières épines étaient probablement juste des leurres pour me distraire de ce qui allait vraiment arriver après. Si je paniquais et essayais de protéger mes points les plus vulnérables, alors cette dernière attaque visant ma cuisse finirait par limiter grandement mes mouvements. J’avais utilisé mon bras droit et la lame jumelle se trouvant dans ma main gauche pour dévier les quatre épines. Des bruits de cliquetis résonnèrent dans la pièce alors qu’elles heurtaient le sol.

 

 

« Quelle agréable surprise ! On dirait que ce sera plus amusant que prévu pour Grom ! » déclara Grom avant de lancer les épines qui se trouvaient dans sa main gauche.

Elles aussi, je les avais toutes déviées — mais au moment où je l’avais fait, Grom ne se trouvait plus devant moi.

« Qu’est-ce que tu fais, La Tortue ! » déclara Grom.

Je savais qu’il était derrière moi avant même d’entendre sa voix — mais même si mon esprit pouvait le suivre, mon corps ne le pouvait pas. J’avais tordu mes hanches avant de positionner derrière moi le côté couteau de mon arme. Un clang avait résonné au moment où ma lame était rentrée en collision avec l’une de ses épines. Après que mon couteau avait dévié l’épine, j’avais fait tourner ma lame jumelle vers la droite, tout comme si elle était l’aiguille d’une horloge qui avançait.

Le Tueur du Temps me permettait d’activer les Sorcelleries des Étoiles plus rapidement que lorsque je n’utilisais que mon bras droit. Il permettait également de réduire la quantité de Puissance des Étoiles dont j’avais besoin et permettait d’accélérer la vitesse d’activation. Après que j’eus tourné la lame jumelle vers la droite, cela avait doublé la vitesse de toutes mes caractéristiques, mais en raison de l’important fardeau que cela imposait à mon corps et à la consommation de Puissance des Étoiles, je ne pouvais pas maintenir cette situation que pendant une dizaine de secondes. Ces dix secondes seraient donc essentielles.

Avec ma vitesse améliorée, j’avais couru avant de frapper avec mon épée.

« Whoa! »

Grom avait rapidement sauté un peu plus loin afin de m’éviter.

De mon côté, j’avais immédiatement réduit la distance nous séparant avant de frapper vers le bas avec ma lame jumelle. Il avait bloqué mon attaque — pas à l’aide de ses fines épines qu’il utilisait jusqu’à présent, mais de deux grandes qui étaient apparues dans ses mains. Tenant une épine dans chaque main, il les avait croisées et m’avait repoussé. Il était donc clair qu’il avait non seulement un nombre illimité d’épines, mais qu’il pouvait aussi manipuler leurs tailles.

« Wôw. Tu es soudainement devenu très rapide ! » déclara Grom.

J’avais continué mon assaut, le frappant depuis des angles différents avec les deux extrémités de mon épée. Il avait bloqué toutes mes attaques, tout en parlant pendant ce temps. Même si je me déplaçais deux fois plus rapidement, il n’avait apparemment pas de mal à me suivre.

Est-ce que tous les Chevaliers Diaboliques de Khaos Schwartz sont aussi rapides ? Je ne peux pas croire qu’il soit si fort... Merde, il est probablement plus fort que moi. Nos lames s’étaient affrontées encore une fois, et nous nous étions forcés à reculer tous les deux. Si seulement je pouvais le repousser assez pour qu’il chancelle, alors je pourrais l’atteindre...

Soudainement, j’avais entendu un faible déclic — et j’avais ressenti une intense Puissance des Étoiles émanant de Grom.

Oh non. J’avais sauté en arrière juste au moment où une puissante vague d’électricité jaillissait du corps de Grom. Cette onde avait explosé dans toutes les directions, détruisant les murs et les escaliers se trouvant à proximité. Si j’avais été une seconde plus lent, alors j’aurais encaissé cela de plein fouet.

Même s’il était l’un des éléments de base, la foudre était particulièrement puissante, et l’un des plus rapides. Les puissantes attaques électriques étaient encore plus dangereuses. Et ce genre d’attaque était bien assez rapide pour m’atteindre même avec ma vitesse améliorée. Ma plus grande force, la capacité d’accélérer mon corps, était pratiquement inutile face à elle.

Non, il est peut-être encore trop tôt pour dire cela, pensai-je.

« Ouais ! Ouais ! Bravo Kokuya ! Cela devient vraiment amusant maintenant ! » s’exclama Grom. « Chaque fois que quelqu’un se bat avec Grom, ils sont généralement brûlés avant que la récréation commence, ou se transforment en une pelote d’épingles... Mais tu vas laisser Grom s’amuser aujourd’hui, n’est-ce pas ? »

J’avais entendu un autre claquement quand Grom avait empli sa main avec de l’électricité et qu’il l’avait placée sur sa poitrine. Aussitôt, une aura dorée l’enveloppa. Malgré les étincelles qui s’envolaient de son corps, Grom avait l’air parfaitement bien.

Puis un sourire diabolique était apparu sur ses lèvres. « D’accord ! Il est temps de te montrer deux ou trois trucs. Tu ferais mieux de ne pas être maintenant en retard, tu m’écoutes !? »

Il était déjà capable de suivre ma double vitesse, et maintenant, n’allait-il pas aller encore plus rapidement !? pensai-je.

Alors que des frissons parcouraient ma colonne vertébrale, Grom avait commencé à se déplacer. Instantanément, j’avais fait tourner ma lame jumelle vers la droite. Je venais d’épuiser mes dix premières secondes, mais je venais à nouveau de doubler ma vitesse. Je savais que ce serait difficile, mais je n’avais pas le choix. C’était le seul moyen d’avoir la moindre chance de survivre.

Grom lança sur moi les deux épines géantes qu’il tenait dans sa main droite. J’en esquivai une et déviai l’autre ce qui fit qu’elle s’était mise à tournoyer dans les airs.

« Oooh, tu ne peux donc pas être touché de cette façon, » déclara-t-il.

Grom leva sa main droite comme s’il allait lancer quelque chose, mais il ne tenait rien dans cette main. À la place, une onde de choc électrique jaillit de sa paume, – et elle me ne visait pas, mais l’épine qui se trouvait au-dessus de ma tête. L’électricité avait crépité lorsqu’elle entra en collision avec l’épine. Cet acte avait créé une explosion d’électricité encore plus féroce que la dernière fois.

« Kaboom! » cria Grom.

Je n’avais pas été capable de l’esquiver à temps, et donc, j’avais pris de plein fouet l’explosion. Après ça, je m’étais mis à tousser et à avoir une respiration difficile pendant que mon corps devenait de plus en plus engourdi. En raison de la paralysie, je ne pouvais même pas crier, et ma respiration s’était maintenant arrêtée. Une douleur intense avait fait vaciller mon esprit — j’avais l’impression d’être sur le point de m’effondrer. Comme j’avais placé ma main droite sur ma tête et j’avais couvert mon corps avec de la Puissance des Étoiles juste avant que l’attaque me frappe, j’avais réussi à échapper à la mort, mais j’avais quand même encaissé énormément de dommages.

« Ho ! Il est toujours en vie ! » s’exclama Grom.

La chose que je savais était que Grom était juste en face de moi, avec deux épines énormes dans ses mains. Il les avait fait s’avancer droit vers ma tête et mon cœur. J’avais alors forcé mon corps engourdi à bouger essayant de les dévier. Comme je n’étais pas capable de pousser celle qui était orientée vers mon cœur assez loin, elle avait fini par me couper au niveau de mon épaule. Bien sûr, il y avait également de l’électricité dans cette épine, de sorte que je pouvais sentir une intense chaleur, de la douleur et de l’engourdissement se répandant depuis la plaie.

« Urggh! Aggggh... » La douleur était si intense que je ne pouvais que me soulager un peu en poussant des cris de douleur.

« Grom aime le son que tu fais là ! Encore plus ! Laisse Grom en entendre encore plus ! » Grom rétracta ses épines, puis me les enfonça à nouveau dans mon corps.

Défaite.

Mort.

Ces mots avaient alors traversé mon esprit. Je pouvais voir le visage d’Yukihime. Je devais absolument la rattraper. Je devais devenir encore plus fort. Je pouvais également voir le visage de Towa. Je devais absolument la protéger.

Je... ne peux pas perdre ici..., pensai-je.

« Je ne peux pas mourir ici ! » murmurai-je.

J’avais frappé avec ma lame jumelle et avaient enfin été capables de dévier les épines.

Il me restait encore quelques secondes du sortilège qui doublait ma vitesse. Que se passerait-il si je faisais tourner ma lame jumelle ? Bien sûr, ma vitesse serait triplée, mais la charge imposée sur mon corps serait d’autant plus importante. Et cela n’allait durer que cinq secondes.

« Cela se termine ici. » Après ça, j’avais saisi ma lame jumelle et j’avais frappé de toutes mes forces. « Accélération du Système. »

En faisant ça, j’avais libéré la Puissance des Étoiles que j’avais stockée dans mon bras droit depuis le début de la bataille. Grom chancela alors qu’il reculait. Plus que quatre secondes. Ne manquant pas de profiter de la faille produite dans la défense de Grom alors qu’il chancelait, je frappai sa main droite afin de la trancher. Mais il avait quand même réussi à bloquer mon attaque avec l’une de ses épines. Mais malgré ça, je pouvais sentir son pouvoir décliner. Plus que trois secondes. J’avais tendu ma main droite puis j’avais attrapé l’épine géante qui se trouvait dans la main droite de Grom. J’avais maintenant deux armes. Ma lame jumelle était dans ma main gauche et l’une des épines de Grom dans ma main droite.

J’avais enfoncé vers lui ma lame jumelle avec force. Grom agrippa son épine restante avec ses deux mains, puis la poussa vers moi, bloquant la course de mon épée. Plus que deux secondes. J’avais utilisé l’épine se trouvant dans ma main droite pour poignarder Grom dans sa jambe gauche.

« Graaaah! » En dépit de la douleur qui s’affichait sur son visage, Grom était encore capable de me frapper avec l’épine qu’il possédait encore.

Plus qu’une seule seconde. J’avais alors saisi à nouveau ma lame jumelle avec les deux mains puis je l’avais ensuite utilisée afin de bloquer l’épine. Alors que mon épée longue était rentrée en collision avec son arme, ma vitesse augmentée avait cessé.

Un gargouillis morbide s’échappa de ma gorge alors qu’une horrible quantité de sang jaillissait de ce même endroit. Le goût du cuivre avait rempli ma bouche. Au même instant, l’effet secondaire dû à l’amélioration de ma vitesse avait balayé tout mon corps.

Non... Je n’ai pas encore fini. En même temps que je pensais ça, je frappai avec ma lame jumelle, tendant de toucher avec frénésies les extrémités de Grom. Bras droit, bras gauche, jambe droite, jambe gauche. Puis, afin de finir le combat, je l’avais frappé avec une large frappe au centre.

« ... Imbécile, » criai-je.

Grom était alors tombé au sol, badigeonnant le sol de son sang.

« J’ai gagné, » dis-je alors que je luttais afin de rester sur mes pieds.

Puis, alors que je me retournais afin de partir de là, je sentis une main attraper ma cheville.

« Attends, Kokuya... Jouons un peu plus longtemps... Grom est toujours plus fort que toi, » murmura-t-il.

« C’est vrai, vous êtes fort. Mais malheureusement, je refuse de perdre face à du menu fretin tel que vous, » répliquai-je.

Afin de le neutraliser, j’avais entaillé chacun de ses membres. Ainsi, il avait définitivement fini de se battre face à moi.

***

Partie 6

Retournons maintenant à la surface. Yukihime et Elemia étaient sur le point de commencer leur bataille.

Elemia tenait dans sa main le Scorpion des Sables, son épée d’argent. Elle avait sur la surface de la lame un certain nombre de joints qui lui permettaient de s’étendre, de se contracter et de changer de forme comme elle le souhaitait. D’un geste du poignet, l’arme s’étendit jusqu’à arriver à dix pas devant l’endroit où se tenait Yukihime puis elle s’allongea encore plus.

Un bref cliquetis retentit alors qu’Yukihime déviait la lame d’argent. Après avoir dégainé son épée à une vitesse fulgurante, elle fit rapidement un pas en avant avant de se précipiter vers Elemia.

Cependant, le Scorpion des Sables avait refusé de la laisser passer par là. Il avait rapidement changé sa trajectoire et l’avait ainsi à nouveau agressée. En raison de la façon dont il pouvait changer de forme à volonté, il était pratiquement impossible de prédire d’où proviendrait sa prochaine attaque. Pourtant, Yukihime avait continué à la dévier avec aisance, se défendant alors qu’elle avançait vers le porteur du Scorpion.

« Eh bien. Dans ce cas..., » une lumière argentée s’illumina dans la main gauche d’Elemia, puis se transforma en une épée identique à celle qu’elle avait dans sa main droite.

Cette fois-ci, deux épées d’argent étaient venues afin de toucher Yukihime. En raison de cette double attaque, Yukihime avait dû arrêter de se déplacer vers Elemia. Comme elle n’était plus capable de se défendre en les faisant simplement se dévier, elle avait dû commencer à sauter en arrière et à esquiver ces attaques. Grâce à ça, les deux combattantes s’étaient éloigné l’une de l’autre, ce qui permettait à Elemia d’être celle qui attaquait unilatéralement.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? Est-ce que vous allez me laisser vous découper en rondelle sans même avoir fait la moindre attaque ? » demanda Elemia.

« Hehe. Oui en effet, » Yukihime laissa échapper un petit rire alors que sa main gauche commençait à briller. Puis, après que la lumière bleue disparut de sa main, une épée de glace apparut. « Désolée, mais je ne pouvais pas penser à une contre-attaque plus créative. »

Avec la Floraison des Neiges et l’épée de glace dans ses deux mains, Yukihime avait facilement bloqué les féroces attaques d’Elemia. Les étincelles volèrent et les lames semblaient voir se briser alors qu’elle se frayait un passage vers son adversaire. Elle se préparait à réduire à zéro la distance pour en finir une fois pour toutes.

Une fois près d’Elemia, Yukihime lança son épée de glace. Elemia la dévia, et l’épée alla s’enfoncer dans le sol un peu plus loin des deux combattantes, laissant Yukihime avec une seule lame.

La nature changeante du Scorpion des Sables avait permis à Elemia de l’étendre et de le contracter à volonté, lui permettant ainsi de bloquer instantanément les attaques à moyenne portée et à courte portée, ce qu’aucun Sorcier des Étoiles ne pouvait normalement faire. Cependant, le corps à corps était la spécialité d’Yukihime.

Yukihime frappa avec force sa Floraison des Neiges, mais Elemia croisa ses lames et la bloqua de front. Pourtant, Yukihime avait continué à pousser, si fort qu’elle avait réussi à repousser Elemia. La Femme-Chevalier Diabolique avait chancelé pendant un moment, mais cela avait laissé suffisamment de temps à Yukihime pour lui permettre d’exécuter une puissante attaque horizontale. Elemia leva rapidement une épée et tenta de bloquer, mais l’attaque ennemie avait pris trop d’élan. Son épée fut arrachée de la main d’Elemia, mais Yukihime avait déjà lancé une nouvelle frappe, montante cette fois-ci.

Alors qu’Elemia était bloquée en défense — Yukihime s’était révélée supérieure en matière de combat rapproché. Après avoir réalisé qu’Yukihime était clairement la meilleure combattante à l’épée, Elemia fit claquer sa langue, avant de faire un grand bond en arrière.

« Avez-vous peur de vous faire découper ? » demanda Yukihime.

« Ne soyez pas arrogante juste parce que vous savez une chose ou deux à propos du fait de vous battre avec une épée, » répliqua Elemia.

« Oh, je ne le suis nullement. Est-ce que je vous apparais ainsi ? » demanda Yukihime.

« ... Votre attitude commence vraiment à me mettre sur les nerfs, » répondit Elemia.

« Oui, je le vois bien. Votre sourire a désormais disparu, et vos sourcils sont sillonnés de ride, » déclara Yukihime.

« Je vais faire disparaître ce sourire arrogant sur votre visage, » Elemia avait frappé le sol avec son pied, créant un Cercle d’Étoiles juste devant elle.

Mais ce n’était pas fini — car rapidement, une douzaine de Cercle d’Étoiles s’étalèrent un peu partout autour d’elle. Et de chacun d’eux sortit une énorme main de terre, telles des goules géantes qui se levaient de leurs tombes.

Elles avaient déferlé sur Yukihime. En réponse, Yukihime avait étendu sa main avant de créer son propre Cercle d’Étoiles. Des blocs de glace avaient été projetés depuis là. Ils avaient percé de toute part les mains. Mais à ce moment-là, Elemia avait créé encore plus de cercles, et le nombre de mains avait également augmenté.

« Cela n’en finira jamais, » Yukihime recula un peu vis-à-vis des mains. Puis elle agrippa la Floraison des Neiges avant de la placer à l’envers et de la faire toucher le sol. « Gèle tout ce qui existe... Azure Absolu ! »

Instantanément, une onde froide emplie de Puissance des Étoiles explosa tout autour d’Yukihime. Cette onde couvrit tout, créant un monde figé comme si le temps lui-même s’était brusquement arrêté. Cela avait également gelé jusqu’à la moindre feuille se trouvant sur les arbres alors que quelques instants avant, elles bougeaient en réaction au vent. Chaque centimètre du sol était recouvert d’une épaisse couche de glace, et chaque brun d’herbe ressemblait maintenant à des couteaux de glace pointus.

Bien sûr, les mains de terre d’Elemia avaient aussi été gelées. Alors qu’elle observait ce qui venait de se passer, les yeux d’Elemia s’élargirent. Mais ce n’était pas à cause de la surprise, mais en raison de la joie qu’elle ressentait.

« On dirait que vous êtes au moins assez forte pour être capable d’affronter Neige, » déclara Elemia.

« Pourriez-vous arrêter de me comparer à quelqu’un que je ne connais même pas ? D’ailleurs, je suis sûre que je suis plus forte que lui, » déclara Yukihime.

« Toujours aussi arrogante, » répondit Elemia. « L’un de mes collègues-chevaliers est aussi un élémentaire de glace, mais... Mais bon. Je vais l’admettre, vous connaissez la manière d’agir sur le champ de bataille. Je ne m’attendais pas à ce que vous soyez capable d’aller aussi loin. Nous sommes à peu près au même niveau. »

« Eh bien, continuez à me parler si ça vous fait vous sentir mieux. Je me fiche de savoir à quel point vous êtes plus forte, » Yukihime cracha cela, puis donna un coup de pied dans la glace se trouvant sous ses pieds. « Avez-vous maintenant fini de jouer avec la terre ? Ces mottes de boue peuvent-elles percer ma glace ? »

Tout était gelé à perte de vue, laissant Elemia sans accès à de la terre qu’elle pourrait manipuler.

« Jouons maintenant à un jeu différent, » déclara Elemia. Puis son épée sembla fondre comme si elle était en boue.

Une fois l’épée dissoute, l’argent restant se tortilla sur le sol, comme s’il était vivant. Les minuscules flaques avaient fusionné pour en faire une seule, puis tout cela commença à se transformer en un marteau géant.

« Voulez-vous briser ma glace avec ça ? » demanda Yukihime.

« C’est faux, » Elemia avait dit ça, puis avait lancé le marteau d’argent dans les airs. Naturellement, puisqu’elle était très loin d’Yukihime, elle ne l’avait pas touchée.

« H... Hein !? » Soudain, une puissante onde de choc avait percuté Yukihime et l’avait fait tomber à la renverse. Elle était tombée sur la glace, puis avait rebondi plusieurs fois avant de ralentir pour finalement s’arrêter un peu plus tard.

Le marteau d’argent grinça contre la glace alors qu’Elemia la traînait vers sa proie. « L’élément lié à ma Puissance des Étoiles est l’élément de terre. Cela signifie que je n’ai pas seulement le pouvoir de manipuler la Terre. Comprenez-vous maintenant ? »

« ... Sorcellerie des Étoiles abstraite, » Yukihime marmonna en se levant. « Éléments de terre... Tremblements de terre ? »

« Exactement. Je peux manipuler le concept abstrait de “tremblements de terre” comme je l’entends, » Elemia leva son marteau. « Maintenant, prête pour une autre réplique ? »

Elemia avait encore frappé avec son marteau. L’espace autour d’Yukihime trembla violemment, et une autre onde de choc se précipita vers elle. « Je ne tombe jamais deux fois à cause de la même chose. » Yukihime avait étendu sa main gauche rendue lumineuse.

Hors de cette lumière bleue était apparu un mur de glace. Le mur de glace hexagonal avait encaissé l’onde de choc d’Elemia de front sans bouger d’un pouce ou même avoir subi le moindre dégât. « Cela a l’air plutôt solide. Okay. » Elemia leva son marteau et courut vers Yukihime. « Alors, voyons ce qui se passe quand je vous frappe de plein fouet ! »

Un fort bruit retentit alors que l’argent entrait en collision avec la glace. Mais le mur était resté indemne.

« Il n’y a pas une seule personne dans ce monde qui puisse percer mon Mur d’Azur, » déclara Yukihime.

« Et comment on se sent d’être la reine des déchets ? » demanda Elemia.

« Nous verrons qui est le déchet ici, » Yukihime attrapa le mur et le jeta dans la direction d’Elemia.

Elemia avait instantanément dissous son marteau et l’avait transformé en une armure en argent. Le mur de glace était entré en collision avec elle — puis il était tombé à terre, laissant les deux côtés indemnes.

« Vous êtes vous-même assez solide. Bon alors..., » Yukihime avait rengainer la Floraison des Neiges avant de tendre devant elle sa main droite.

À l’instant suivant, des lances de glace avaient attaqué Elemia sous tous les angles. Elles s’étaient toutes brisées au moment où elles étaient rentrées en collision avec l’armure d’argent. Après ça, Yukihime leva la main droite. Simultanément, un bloc de glace géant surgit depuis les pieds d’Elemia. Son corps avait été envoyé dans les airs, là où un autre bloc de glace était apparu juste en haut d’elle. Elle avait encaissé une attaque venant de ce nouveau bloc ce qui l’avait projeté au sol.

Des blocs de glace massifs convergeaient vers elle, mais Elemia restait indemne.

« Nous avons toutes deux d’assez fortes défenses. Je suppose que cela ne me laisse pas d’autre choix, » Yukihime murmura dans un ton défaitiste. Bien sûr, ce n’était pas la bataille qu’elle avait abandonnée, et bientôt, son corps émanait avec encore plus de Puissances des Étoiles que quand elle avait activé Azure Absolue. « Je ne voulais pas l’utiliser, mais il me semble que je devrais tout utiliser pour vous vaincre, » dit-elle, d’un ton plus froid que n’importe quelle glace qui recouvrait le sol. « Vous allez voir ce qui se passe quand j’utilise toute ma force. Et après ça, cette bataille s’achèvera. »

Yukihime leva la main en l’air, et un gigantesque Cercle d’Étoiles apparut dans le ciel.

« Les Tiges de Dieu » – Dans notre monde, il existait une arme qui pouvait tirer une tige de métal depuis un satellite se trouvant dans l’espace et cela à dix fois la vitesse du son. Il était aussi puissant qu’une bombe nucléaire et pouvait devenir encore plus puissant s’il était utilisé de la bonne manière. Au moment où Yukihime avait appris son existence, une pensée avait surgi dans sa tête. Un jour, la science pourra dépasser la Sorcellerie des Étoiles elle-même... Et alors : Mais cela n’est pas encore le cas.

Après tout, Yukihime possédait déjà une Sorcellerie des Étoiles qui était à la fois plus efficace et plus puissante que tout ça. Elle n’avait pas besoin de laisser tomber une tige depuis l’espace — car elle pouvait déjà matérialiser en un instant un morceau de glace encore plus grand.

« Rituel Interdit de Niveau 1 de la Sorcellerie des Étoiles — Jugement d’Azur : Le Perceur d’Étoile, » murmura-t-elle.

C’était son nom. Yukihime possédait deux sorts qui nécessitaient d’abord l’autorisation de tous les membres du Conseil des Sept Maisons, et le Jugement d’Azur était l’un d’eux.

Yukihime fit tomber un morceau de glace depuis le ciel. Il s’agissait d’un sort simple, mais c’était aussi puissant qu’une météorite. En ce moment, Yukihime aurait pu faire pleuvoir la grêle sur le monde entier et tout détruire — car elle avait reçu à l’avance la permission.

Heureusement, Yukihime pouvait ajuster la puissance de son sort. Si elle allait trop loin, cela pourrait finir par détruire la Cité de l’Autre-Monde elle-même, sans parler du quartier le plus au sud. Avec la puissance qu’elle avait utilisée pour cette attaque, cela aurait dû être plus que suffisant pour vaincre l’adversaire se trouvant devant elle.

Telle était la venue du jugement du ciel. Un morceau de glace assez grand pour emplir toute la vue d’Elemia sortit hors d’un énorme Cercle d’Étoiles se trouvant haut dans le ciel et tomba sur elle.

Elemia en resta bouche bée. Son sourire confiant avait été remplacé par un choc absolu.

« Impo... ssible..., » murmura-t-elle.

Il y a quelques instants, Elemia avait admis qu’Yukihime. Yukigane n’était pas plus faible que n’importe quel membre des Sept Chevaliers Diaboliques. Mais cela n’était que maintenant qu’elle le réalisait vraiment. Elle voyait désormais Yukihime comme un égal, mais rien de plus, et dans une bataille de personne de même force, Elemia était toujours confiante qu’elle allait quand même se trouver au sommet.

Neige, l’élémentaliste de glace dont Elemia avait parlé plus tôt, était le 7e Chevalier Diabolique. Elemia savait qu’elle ne perdrait jamais face à Neige. Mais ce qu’Elemia avait maintenant vu lui avait fait comprendre qu’Yukihime n’était pas seulement plus forte que Neige, mais également beaucoup plus forte qu’Elemia elle-même. Et pas seulement ça, mais — Elemia ne voulait même pas envisager une telle pensée, mais il n’y avait pas de possibilité qu’il fallait nier — Yukihime aurait même pu être plus forte que Redge, le chef des Sept Chevaliers Diaboliques, et le chef de leur monde.

Elemia ne pouvait pas gagner. Elle était bien trop surclassée.

« Et alors ? » murmura-t-elle.

Pourtant, elle avait refusé de reculer, même si Yukihime était plus forte que l’Empereur des Ténèbres de Khaos Schwartz. En fait, c’était précisément pourquoi elle ne pouvait pas.

Pendant un instant, d’anciens souvenirs avaient traversé l’esprit d’Elemia. Sa vie entière n’avait été qu’une cruelle blague. Abandonnée par tous ceux qu’elle connaissait, elle n’avait pas eu d’autre choix que de laisser de vulgaires étrangers la violer avec leurs sales mains afin de pouvoir survivre. C’est-à-dire, jusqu’à ce qu’il arrive et la sauve.

C’était pourquoi. « Je ne vous laisserai pas..., » voilà pourquoi elle ne pouvait pas perdre. « Je ne vous laisserai pas vous mettre en travers de son chemin, chère dérisoire petite fille ! Je ne laisserai pas un seul grain de sable troubler le chemin du Seigneur Redge ! »

Comme pour encourager ses jambes tremblantes, Elemia avait rugi de colère. Après ça, elle avait transformé son armure d’argent en un marteau. Après avoir versé chaque once de la Puissance des Étoiles dans son arme, elle avait brisé la glace se trouvant à ses pieds avec une unique attaque.

À travers les fissures se trouvant dans la glace, Elemia pouvait à peine voir le sol. Elle avait instantanément créé un Cercle d’Étoiles. Des monticules de terre se mirent alors à s’élever, déchirant la glace. Bientôt, toute cette terre s’était mise à s’agglomérer formant quelque chose ressemblant à un géant fait de terre et de pierre.

Le géant avait alors balancé son poing sur le morceau de glace. Le coup de poing était assez grand pour aplatir facilement plusieurs maisons, mais il était encore éclipsé par la taille de ce bloc de glace. Et ainsi, son poing avait littéralement explosé lors de l’impact. Quelques instants plus tard, le géant lui-même était impitoyablement aplati. La différence d’échelle était tout simplement trop importante.

Finalement, le morceau de glace avait atteint le sol. À quelques fractions de seconde avant d’être écrasée, Elemia ne ressentait ni peur ni désespoir. « Je suis si désolée... Seigneur Redge... »

Une explosion assourdissante avait éclaté à travers toute la zone, suivi par un violent vent. Le quartier entier avait tremblé pendant que le morceau de glace s’écrasait dessus. La terre se trouvant en dessous avait été projetée dans le ciel, créant des nuages ​​de poussière. Une pluie de boue et de glace avait suivi, et bientôt, toute la région avait été souillée par ce mélange.

Bien au-delà des limites du Jugement d’Azure, une volée d’oiseaux avait survolé une montagne de cadavres de monstres. Le Jugement d’Azure avait également écrasé l’endroit où Yukihime se tenait, pourtant elle était restée indemne. Quand Yukihime avait dit que personne au monde ne pouvait détruire son Mur d’Azur, elle le pensait vraiment, car elle ne faisait pas exception à la règle. Après que l’attaque fut terminée, elle désactiva son mur protecteur, avant de jeter un coup d’œil sur la zone.

Un énorme cratère se trouvait là où Elemia se tenait avant ça. Yukihime traversa le terrain déformé alors que sa respiration était devenue difficile. D’énormes flots de sueur coulaient sur son visage alors qu’elle s’approchait du cratère. Lancer ce sort avait épuisé aussi bien sa Puissance des Étoiles que son corps.

Finalement, elle avait atteint le bord du cratère et avait regardé vers le bas. Le cratère était très profond et jonché de gouttes de liquide d’argent. Probablement les restes de l’arme d’Elemia, pensa-t-elle, quand soudainement l’argent commença à se tortiller. Surprise, Yukihime le regarda bouger. Il ne lui avait pas semblé que cela soit le type d’arme restée active après la mort de son propriétaire, ce qui signifiait qu’Elemia devait avoir survécu à l’attaque.

Dans ce cas, où est-elle ? pensa-t-elle.

Instantanément, Yukihime avait découvert la réponse. Alors que l’incrédulité l’envahissait, elle réalisa que le liquide d’argent n’était pas l’arme d’Emelia, mais Elemia elle-même. Rapidement, jusqu’à la dernière goutte se rassembla afin de former un torse féminin.

« ... Il s’agit là d’une ténacité vraiment étonnante, » maintenant, un autre type de sueur avait commencé à couler sur le front d’Yukihime.

Alors que le torse d’Elemia s’étendait pour former ses bras et qu’il commençait à ramper afin de sortir du cratère, le reste du liquide d’argent se rassembla derrière elle, complétant le reste de son corps. Yukihime dévala le cratère, dégaina la Floraison des Neiges et frappa vers les mains d’Elemia. En ces mains, elle pouvait voir de minuscules lames d’argent. Il était clair qu’Elemia voulait toujours se battre.

Je sais que j’ai limité la puissance du sort, mais quand même... Même si cela ne la tuait pas, je pensais au moins que ça finirait la bataille. Pensa-t-elle. La ténacité d’Elemia avait tellement dépassé les attentes d’Yukihime qu’elle se mit de plus en plus à avoir du respect pour son adversaire. Je ne veux pas la tuer... Mais pas parce que j’ai peur de tuer des personnes. Si je tue Elemia ici, leur objectif passera de l’enlèvement de Towa à la vengeance. Je ne veux pas les tuer. Je veux les faire renoncer à la lutte.

Mais maintenant, quand elle avait vu à quel point Elemia était déterminée à atteindre son objectif, Yukihime avait commencé à réaliser à quel point cela serait vraiment difficile. Alors qu’elle restait là, hésitante, le corps d’Elemia continuait à se régénérer, Yukihime envoya de la Puissance des Étoiles dans la Floraison des Neiges, puis elle gela sur place le corps d’Elemia.

Au moment où sa régénération s’était arrêtée, la main gauche d’Elemia s’était soudainement transformée en lame et avait jailli en direction d’Yukihime. Comme qu’elle avait supposé qu’Elemia ne serait plus capable de bouger, Yukihime avait baissé sa garde. La lame lui avait alors légèrement entaillé la main droite et le sang s’était mis à couler. Yukihime attrapa frénétiquement la Floraison des Neiges avec sa main gauche et coupa le bras droit d’Elemia, puis acheva de geler le corps du Chevalier Diabolique, l’empêchant définitivement de faire d’autres contre-attaques.

Soudainement, elle avait alors ressenti une autre présence, et une massive attaque frappa entre Yukihime et Elemia.

***

Partie 7

Sentant une importante Puissance des Étoiles à proximité, Yukihime avait instantanément fait un bond en arrière. Le sol avait une profonde fissure, comme si une massive lame l’avait entaillé.

Un frisson parcourut la colonne vertébrale d’Yukihime, et dans son esprit, elle vit son corps embroché par une telle lame. Sans une seule véritable pensée, son corps recula instinctivement vers le bord du cratère.

La Peur. Une peur écrasante qui surpassait tout ce qu’elle avait déjà ressenti auparavant. Qu’est... ce que c’est ? Près du centre du cratère, juste à côté d’Elemia, Yukihime avait ressenti une étrange présence.

Elle baissa les yeux et vit alors un homme aux cheveux argentés qui touchait Elemia. Des fissures apparurent dans la glace qui l’emprisonnait, et bientôt, elle éclata en mille morceaux.

« Je m’excuse profondément de tomber dans un état si pitoyable, en plus d’avoir perdu face à elle... Je vais accepter tous les châtiments que vous souhaiterez m’infliger, » Elemia régénéra sa moitié inférieure, puis s’agenouilla et s’inclina devant l’homme.

 

 

Une voix aussi tranchante qu’une lame résonna. « Assure-toi de rester en vie et pour le moment, repose-toi, » après avoir montré un peu de pitié, l’homme concentra son regard sur l’autre personne présente.

Yukihime était maintenant au centre de ce regard. Le simple fait de sentir ses yeux sur elle était suffisant pour envoyer un autre frisson dans sa colonne vertébrale.

Une fraction de seconde plus tard, l’homme aux cheveux argent se tenait devant elle. Ses cheveux argentés qui étaient maintenus avec une lanière d’argent étaient aussi tranchants qu’un tas de lames en suspension. Il était beau, avec une belle peau blanche, et sa grande silhouette était vêtue d’un uniforme militaire noir de jais. Malgré sa maigreur, Yukihime pouvait dire que des muscles bien entraînés étaient cachés sous le tissu.

« Je ne peux pas croire que tu as réussi à vaincre Elemia, » murmura-t-il. Ses mouvements semblaient étranges, comme si des parties de ses pas étaient invisibles.

« Êtes-vous... l’Empereur des Ténèbres de Khaos Schwartz ? » Malgré l’évidence qui était devant ses yeux, Yukihime posa quand même la question.

C’était bien le chef de Khaos Schwartz, et celui qui dirigeait les Sept Chevaliers Diaboliques — Redge, l’homme qui cherchait à kidnapper Towa. Et la Puissance des Étoiles d’Elemia ne semblait rien comparer à la sienne.

« En effet, l’Empereur des Ténèbres est l’un des surnoms que je possède. Et toi, es-tu la reine de l’Étoile d’Azur ? » demanda-t-il.

« M’appeler reine serait inexact, » répondit Yukihime.

« N’es-tu pas la plus puissante de l’Étoile d’Azur ? J’ai du mal à croire qu’il y a beaucoup de personnes dans ce monde qui pourraient se battre sur un pied d’égalité avec mes subordonnés, » déclara-t-il.

Redge regarda autour de lui, puis fixa une fois de plus ses yeux sur Yukihime. Son regard lui donna l’impression que des lames se pressaient contre sa gorge — mais elle n’eut pas le temps d’avoir peur.

« Si je vous vaincs ici, cette guerre finira, » déclara Yukihime.

« C’est humoristique ce que tu me dis. Veux-tu dire que même si nous sommes si proches l’un de l’autre, tu ne peux toujours pas sentir mon pouvoir ? » demanda-t-il. « Ou est-ce que les habitants de l’Étoile d’Azur trouvent un sens à leur vie en espérant l’impossible ? »

« Je suppose que je ne peux pas vous convaincre de reculer, n’est-ce pas ? » demanda Yukihime.

« Il s’agit là d’une question stupide. J’ai le devoir de protéger mon peuple, et je n’ai pas l’intention de retourner chez moi les mains vides, » répondit-il.

« Eh bien, moi aussi j’ai le devoir de protéger mon peuple, » répliqua Yukihime.

« Aucun dirigeant n’est autorisé à battre en retraite. Si un roi recule, alors son royaume tombe, » déclara-t-il. « Et si marcher en avant exige des sacrifices, alors il ne devrait jamais s’écarter de son chemin... Même si cela signifie affronter un autre dirigeant qui a le devoir de protéger son propre royaume. Voilà ce que signifie être un dirigeant. »

« Oui... Voulez-vous commencer dès maintenant ? » Yukihime avait raffermi sa main tenant de la Floraison des Neiges.

« Oui ! Car sur un champ de bataille n’a nul besoin de mots, mais d’épées, » Redge avait alors brandi devant lui sa lame géante. « Puisque tu es assise sur le trône de ton monde, tu devrais certainement savoir comment démarrer correctement une bataille. »

Yukihime regarda son ennemi et cria. « Je suis Yukihime Yukigane, la Directrice qui protège l’Étoile d’Azur ! »

Ce à quoi l’autre répliqua. « Et moi, je suis Redge Ferimento, l’Empereur des Ténèbres qui règne sur Khaos Schwartz. Yukihime, est-ce bien ça ? Ceci est ta chance de mettre en jeu tout ce que tu sais sur la maîtrise de ton arme. Et tu pourras finalement apprendre qu’il y a des hauteurs que tu n’atteindras jamais, peu importe combien tu es prête à risquer tout ce que tu as. »

Yukihime fonça vers Redge — et elle ne coupa rien d’autre que de l’air. Juste avant cette attaque, Redge avait lui aussi frappé avec sa propre épée, mais leurs armes n’avaient pas touché l’autre. Et Redge avait en plus disparu.

Yukihime se retourna pour voir que Redge se tenait dans son dos, dans une position en diagonale vis-à-vis d’elle. Est-il simplement rapide ? Non, cela n’a rien à voir avec la vitesse... Je ne peux pas voir quel genre de mouvement c’était. Qu’est-ce que c’était juste avant ça ? A-t-il disparu au moment où je l’ai frappé ?

Yukihime se retourna avant de s’approcher plus près de Redge. Soudainement, du sang frais s’était mis à jaillir de plusieurs endroits de son corps. Elle n’avait pas été touchée, mais elle pouvait sentir des coupures un peu partout sur son corps. Redge n’avait toujours pas levé le petit doigt.

Si c’est une sorte de Sorcellerie des Étoiles, alors comment cela marche-t-il ? Cela n’a pas de sens. Alors qu’Yukihime était prise dans ses pensées, le nombre de ses blessures ne faisait qu’augmenter. Elle avait alors essayé de prendre un peu de recul. Et les nouvelles blessures avaient dès lors cessé. Est-ce que cela signifie que je suis sorti de la portée d’attaque de sa Sorcellerie des Étoiles ? De toute façon, je ne peux pas me permettre à nouveau d’aller proche de lui.

Yukihime avait fait basculer sa main gauche, projetant par la même occasion une douzaine de pics de glace. Instantanément, ils avaient tous été brisés, comme si une épée était passée à travers chacun d’eux. Pas un seul n’avait atteint Redge.

Est-il un élémentaliste du vent ? Elle pensait à Sakito Nagisaki, le 3e plus fort de l’Académie de la Porte des Étoiles. Il pourrait également utiliser le vent pour créer des frappes invisibles similaires à celles qu’elle rencontrait en ce moment. Mais alors pourquoi n’y a-t-il pas de vent présent en ces lieux ? Comment un élémentaliste du vent pourrait-il faire quelque chose sans vent ?

Le vent n’expliquait pas non plus la téléportation de Redge, pour laquelle il n’avait apparemment pas besoin de mouvement préparatoire. Il y avait une possibilité qu’il possédât un élément unique, mais il semblerait que le vent soit hors de question. Après tout, il n’y avait aucune preuve qu’il utilisait la Sorcellerie des Étoiles du vent.

Une autre pensée surgit dans l’esprit d’Yukihime. Il existait un élément abstrait connu sous le nom d’« espace », qui avait été utilisé par un Sorcier des Étoiles de Khaos Schwartz pour pulvériser les habitants de l’Étoile d’Azur pendant les Première et Deuxième Guerres contre un Autre Monde. Cela pourrait expliquer ses mouvements impossibles.

« Oui... Le Contrôle de l’Espace, » au moment où Yukihime murmura ces mots, elle vit une vague d’émotions monter sur le visage de Redge — cela ressemblait presque à de la colère. En voyant cela, Yukihime savait qu’elle se trompait. Mais si ce n’est pas la bonne réponse... alors que pourrait être la véritable réponse ?

Comme pour se débarrasser de sa confusion, Yukihime laissa échapper un puissant cri et s’avança. Au moment où elle le frappa, Redge s’était téléporté plus loin d’elle.

La peur — Yukihime avait ressenti cette émotion à plusieurs reprises, mais la peur de combattre quelqu’un de plus fort qu’elle était quelque chose d’inconnu pour Yukihime. Elle n’avait pas su comment Elemia était puissante jusqu’à ce qu’elle la combatte, mais dès le début, son instinct lui avait dit qu’elle gagnerait. Cela avait été là quand elle avait combattu Kokuya et Towa... mais ce même instinct était maintenant silencieux.

Pourtant, Yukihime avait refusé de reculer. « Attendez un peu et vous transpirerez bien assez vite, » déclara-t-elle. Toujours inébranlables, ses yeux bleus devinrent encore plus tranchants alors qu’elle regardait son ennemi.

« Tu possèdes de puissants yeux, » déclara Redge, alors qu’Yukihime commençait à courir vers lui. « Mais maintenant, tu es à ma portée. »

Instantanément, la Puissance des Étoiles de Redge avait été projetée hors de lui. Cela avait tranché l’air, le sable et les gravats qui encombraient le sol, et les restes de la glace d’Yukihime. Initialement, cela allait également trancher le corps d’Yukihime — ou du moins, c’était ce qui aurait dû se produire.

« Oh ? » Redge murmura calmement.

Juste avant que la Puissance des Étoiles de Redge ne touche le corps d’Yukihime et le réduise en tranche, la Puissance des Étoiles de glace s’était mise à scintiller tout autour de son corps. Yukihime avait activé une Sorcellerie des Étoiles de défense automatique, et par conséquent, une multitude de minuscules parois de glace hexagonales s’étaient formées tout autour d’elle.

Des fissures retentirent autour d’elle alors que les minuscules parois de glace se séparaient, mais Yukihime continua à courir jusqu’à ce qu’elle se rapproche suffisamment afin de pouvoir frapper à l’aide de son épée.

« Tout en sachant ce que tu as à découvert, tu oses quand même entrer dans la portée de mon attaque. Es-tu courageuse ou tout simplement téméraire ? Mais si tu insistes pour me combattre de près, je serai heureux de jouer avec toi, » un sourire bien visible apparut sur les lèvres de Redge alors qu’il soulevait son épée massive.

Le long de l’énorme lame, Yukihime pouvait voir une seconde lame plus petite qui était comme attachée à la plus grosse. Son manche était aussi inhabituellement long. Une lame de la moitié de cette taille aurait été plus que suffisante pour une épée longue, mais pour une raison inconnue, elle était deux fois plus longue.

L’acier sembla crier alors que la lame bleue d’Yukihime se heurta à l’arme monstrueuse de Redge. Du sang frais jaillissait de nouvelles plaies se situant sur le corps d’Yukihime.

Ma Sorcellerie des Étoiles n’est pas parfaite... Et puisque j’ai essayé de conserver autant de Puissances des Étoiles que possible en créant ces murs de glace, ils ne peuvent pas me protéger complètement de ses attaques. En une fraction de seconde, Yukihime inventa un tout nouveau sort : celui qui créerait instantanément un mur de glace au moment où la Puissance des Étoiles de l’adversaire la toucherait. C’est une mince couche de protection afin de masquer mon manque de défense, mais peu importe... Je suis désormais au corps à corps, ce qui signifie que je n’ai plus à courir comme une folle.

Désespérée, Yukihime agrippa sa lame de toutes ses forces. Mais de combien de désespoir ai-je besoin afin de gagner ? Il n’y a pas de sens là dedans... et il n’y a pas de fin à portée de vue. Mais cela n’a désormais pas d’importance. Je dois juste garder mes yeux sur ce qui est en face de moi.

« L’Azure Absolue : La Dance des Épées — Danse des Lames Folles. »

Il s’agissait d’une variante du sort qu’Yukihime avait utilisé pour arrêter Elemia, où elle avait gelé tout ce qui était visible à portée de vue. En un instant, elle était devenue entourée par une série d’épées de glace. Yukihime avait pris la quantité de Puissance des Étoiles nécessaire afin de geler une zone entière et l’avait plutôt utilisé afin de produire de nouvelles armes.

Yukihime avait injecté toute l’énergie qu’elle pouvait rassembler dans la Floraison des Neiges et avait frappé avec elle, repoussant Redge par la même occasion.

Ensuite, elle avait jeté son Armement des Étoiles dans le ciel. Après avoir atteint une certaine hauteur, il commença à tourner sur lui-même.

Un combat à l’épée à grande vitesse avait alors commencé.

Pour commencer, Yukihime avait attrapé les deux épées de glace les plus proches et les avait jetées sur Redge. Par la suite, elle avait attrapé les deux suivantes et les avait utilisées afin de frapper Redge avec une série d’attaques rapides. Quant à lui, il avait une très grande épée, et il surclassait certainement sa puissance, mais elle espérait l’accabler sous un déluge de frappes rapides.

Elle frappait, fonçait sur lui, puis frappait à nouveau. Redge interceptait chaque attaque avec le côté de sa lame. Pourtant, Yukihime avait continué à le repousser. Les deux épées qu’elle avait lancées avaient atterri à côté de Redge et à un pas derrière sa position actuelle. Celle qu’elle avait précisément visée pour le toucher avait été interceptée avant même qu’il ne l’atteigne, tandis que l’autre perçait le sol à l’endroit exact où elle voulait qu’elle soit.

Il semblait que la capacité de Redge à frapper tout ce qui se trouvait autour de lui affectait un rayon spécifique quand il l’activait, mais quand il se concentrait sur le combat contre Yukihime, ses effets disparaissaient. Bien sûr, il semblait que Redge pouvait aussi se concentrer sur une certaine direction, comme il le faisait maintenant afin de bloquer les attaques d’Yukihime. Voilà pourquoi l’autre épée qu’Yukihime avait délibérément jetée loin de Redge n’avait pas été fendue en deux.

La technique d’épée de Redge faisait penser qu’Elemia était une amatrice, mais là encore, Elemia n’avait jamais semblé être une véritable combattante à l’épée. Yukihime pouvait dire que Redge était extrêmement bien entraîné en matière de maîtrise de l’épée — comme si son étrange capacité n’était pas assez dangereuse, sa technique physique seule suffisait à faire de lui un monstrueux adversaire.

Yukihime ramassa la Floraison des Neiges, saisissant une autre épée de glace se trouvant à proximité, puis elle chargea jusqu’à Redge. Elle avait croisé ses lames quand elle s’était approchée, et il les avait encaissées de plein fouet.

Maintenant, Yukihime avait frappé son pied sur le sol, et une explosion de glace était venue en provenance de l’épée de glace qu’elle avait jetée derrière Redge. Cela aurait dû le frapper dans le dos — mais elle n’avait pas cette chance, car Redge ne se tenait déjà plus là. Une fois de plus, il s’était téléporté.

Rapidement, Yukihime avait à nouveau jeté la Floraison des Neiges dans le ciel et avait récupéré deux autres épées de glace. Elle pouvait sentir une Puissance des Étoiles venant de derrière, mais elle était déjà prête.

« Tu as perdu, » déclara Redge alors qu’il frappait avec son épée d’argent.

« Mur d’Azur, » murmura-t-elle.

Alors que le mur incassable d’Yukihime bloquait son attaque, elle murmura quelque chose d’autre sans se retourner, et un sort différent s’activa. « C’est vous qui avez perdu. »

Yukihime avait désactivé les murs de glace qui la protégeait après s’être retournée. Ses deux épées de glace avaient été projetées vers le cou et la poitrine de Redge, mais elles avaient été coupées en dés avant même d’entrer en lui. Puis, quelque chose tomba à ce moment-là en provenance du ciel.

Yukihime s’avança et rattrapa sa bien-aimée Floraison des Neiges.

« L’Azure absolue : La Danse des Frappes — Danse Éclair. » Dès qu’elle déclara cela, la lame de la Floraison des Neiges s’était étendue, renforcée par une glace aussi solide que n’importe quel Mur d’Azur. Elle était maintenant devenue une lame que personne ne pouvait briser, et Yukihime avait frappé avec elle à très haute vitesse.

Ce flash d’azur avait avancé vers Redge — et il l’avait bloqué. La lame d’Yukihime avait affronté l’épée de Redge, et il s’agissait à nouveau d’une impasse dans leur combat.

Bon. C’est exactement ce à quoi je m’attendais, pensa-t-elle.

Le lancement plusieurs sorts tape-à-l’œil à la chaîne avait détourné les regards de Redge des véritables intentions d’Yukihime, et maintenant elle avait sa lame enfermée à l’intérieur d’un carcan indestructible qu’elle avait créé avec la Danse Éclair.

J’ai dépensé beaucoup de Puissance des Étoiles dans ma bataille contre Elemia... Je ne serai pas capable de me battre pendant une longue période encore. Je dois en finir le plus tôt possible, pensa-t-elle.

« Je pensais que tu avais dit que j’allais perdre, » rétorqua Redge.

« C’est exact. C’est maintenant le moment, » répondit-elle.

Finalement, il était temps de dévoiler l’autre sort qu’Yukihime avait activé quand elle avait bloqué l’attaque de Redge avec son Mur d’Azur — et dans une telle situation, il n’y avait aucune chance d’y échapper.

« Jugement de l’Azure, » murmura-t-elle.

Yukihime avait mis tellement d’effort pour combattre Redge à corps à corps, et tout cela était afin de lui garder les yeux sur ce qui était devant lui, plutôt que sur ce qui était au-dessus de lui.

La raison pour laquelle elle avait lancé la Floraison des Neiges dans le ciel n’était pas seulement pour qu’elle puisse utiliser deux épées de glace, mais pour que les yeux de Redge se concentrent là-dessus au lieu du Cercle d’Étoiles présent dans le ciel. Elle s’était également assurée de faire le cercle plus petit que quand elle l’avait utilisé contre Elemia. Le bloc de glace qu’elle avait laissé tomber était également plus petit, ce qui diminuerait sa portée, mais il devait être de cette taille afin d’empêcher que Redge le remarque tout de suite. De plus, en gardant Redge au même endroit grâce à ses attaques à l’épée, Yukihime avait pu compenser la perte de couverture. Afin de vaincre un ennemi comme celui-ci, elle avait besoin de s’arrêter et, comme elle ne pouvait pas faire traîner la bataille, c’était sa meilleure option.

Et ainsi, le Jugement d’Azure était une fois de plus descendu du ciel. Au moment où le bloc de glace avait quitté le Cercle des Étoiles, un bourdonnement assourdissant avait crépité dans le ciel. Au moment où Redge remarqua le danger venant d’en haut, il était déjà trop tard. Le gros morceau de glace s’effondrait vers le sol à une vitesse totalement choquante.

Malgré le fait qu’il semblait être à quelques secondes de la mort, Redge ne montra à Yukihime qu’un large sourire, puis commença à parler d’une voix ravie. « Je suppose que je te dois des excuses, Yukihime. Tu es en effet une puissante guerrière. Il n’est pas étonnant que tu aies réussi à vaincre Elemia. Tu as certainement ce qu’il faut pour gouverner. »

Redge se téléporta à dix pas d’Yukihime. Il semblerait qu’il n’avait pas l’intention de fuir. S’il n’y a pas de limites vis-à-vis de ce pouvoir de téléportation, alors le plan se terminerait par un échec total. À en juger par la façon dont il a bougé jusqu’à maintenant, il semble qu’il ne peut se déplacer que sur de courte distance avec chacune de ses téléportations.

Redge abaissa son épée massive, et elle commença à prendre une lueur argentée. Yukihime pouvait sentir une quantité incroyable de Puissance des Étoiles en elle, s’élevant progressivement à un niveau qu’elle n’avait jamais vu auparavant.

« Il n’y a rien que je ne puisse pas trancher en deux. Face à ma lame, tout objet n’est pas plus durable qu’un morceau de papier, » déclara-t-il.

Dites-moi que c’est une blague. Pensa Yukihime alors qu’elle devenait pâle. Ne me dites pas qu’il pense réellement couper en deux mon Jugement d’Azure. C’est impossible ! Le Jugement d’Azur était composé de glace spéciale produite par la Sorcellerie des Étoiles. Elle n’était pas aussi résistante qu’un Mur d’Azur, mais elle était beaucoup plus résistante que la glace normale. Même s’il réussissait à découper quelques couches à la surface du bloc, cela ne signifierait rien. Essayez de le toucher pour commencer.

Yukihime était prête à créer un Mur d’Azur. Elle était même prête à retarder son activation, de sorte que tous les deux seraient pris au piège, aussi longtemps que cela empêcherait Redge de s’échapper c’était bon. Pendant ce temps, Redge frappa avec sa lame d’argent vers le grand morceau de glace se trouvant dans le ciel.

Une attaque argentée en arc de cercle vola vers le haut. Elle avait directement frappé le centre de la glace — et avait continué à avancer, coupant totalement le bloc de glace en deux. Mais le spectacle ne s’était pas arrêté là. Couper la glace en deux ne la rendrait pas moins menaçante, mais Redge ne cessait pas de frapper avec son épée, comme s’il voulait diviser le ciel lui-même.

Des attaques argentées s’étaient donc envolées les unes après les autres, à des vitesses fulgurantes. Alors qu’elle regardait ça, Yukihime pouvait à peine croire ce qu’elle voyait. Chaque attaque coupait la glace, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus que des petits morceaux de glaces sans danger.

Si cela avait été un combat normal, cela aurait été le moment où Yukihime serait tombée à genoux et se serait raidie comme un cadavre. Elle se serait peut-être salie. Elle aurait peut-être pleuré comme un bébé. Elle aurait peut-être pleuré pour avoir de la pitié. Elle aurait peut-être tourné le dos avant de fuir. Elle aurait peut-être même mis son épée contre son cou avant de se tuer sans un bruit. Voilà le niveau de ridicule que cette situation lui inspirait.

Mais il s’agissait là d’un cas spécial, et Yukihime Yukigane ne voulait pas bafouer sa fierté ou ses devoirs, même si cela signifiait mourir entre les mains d’un dieu.

« Non... Je ne peux pas perdre ici ! » Yukihime cria vers Redge avant de frapper avec violence avec sa lame placée sur le côté. C’était l’attaque la plus habile qu’elle ait jamais faite — mais même cela ne suffisait pas pour l’atteindre.

La grande épée de Redge clignota d’un coup, et La Floraison des Neiges fut coupée en deux. Sa lame bleue se dissipa dans les airs — et après ça, il ne restait plus rien de la lame.

« Im... possible..., » murmura-t-elle.

 

 

La Floraison des Neiges était aussi résistante qu’un Mur d’Azur. Une défense que personne n’avait jamais pénétrée. Et pourtant Redge l’avait tranchée comme dans du beurre. Sa durabilité avait chuté quand il avait pris la forme d’une lame au lieu d’un mur, mais à ce stade, cela ne ressemblait à rien d’autre qu’une excuse.

« La seule différence entre la bravoure et l’insouciance est de savoir si l’on réussit ou non à la fin. Tu n’as fait aucune erreur... sauf celle de devenir mon adversaire, » une fois de plus, Redge leva sa lame d’argent.

Une nouvelle nuance de désespoir surgit en Yukihime. « Mur d’Azur. »

Alors qu’il la regardait patauger, le respect pour elle qui avait commencé à apparaître dans ses yeux fut remplacé par de la déception. La tentative de résistance frénétique d’Yukihime s’était révélée futile, car Redge avait facilement franchi sa dernière défense.

Le son de sa défense se faisant trancher en deux semblait si clair et pur. C’était le son de son propre désespoir.

Redge avait raison. Il n’y avait rien qu’il ne pouvait pas couper avec son arme. La défense incassable d’Yukihime n’était plus, et il n’y avait plus rien pour faire obstacle à la lame de Redge.

Une blessure était apparue de l’épaule d’Yukihime jusqu’à sa hanche, décorant les environs d’une éclaboussure de sang. La douleur s’était mise à brûler en elle, mais grâce au Mur d’Azur, la blessure était peu profonde. Elle avait à peine échappé à une mort instantanée. Si elle avait pris toute la force de cette épée, elle aurait facilement eu son torse coupé en deux.

Vais-je perdre ? Alors que la douleur l’amenait au bord de l’inconscience, une seule pensée flotta dans l’esprit d’Yukihime. Dans cette guerre, la perte signifie la mort.

« Kokuya. Je suis désolée, » murmura-t-elle.

Pourquoi est-ce que je m’excuse auprès de lui ? Pour avoir perdu ? Pour n’avoir pas pu protéger tout le monde ? Se demanda-t-elle.

Yukihime possédait deux incantations interdites de niveau 1 de Sorcellerie des Étoiles. Le premier était le Jugement d’Azir : Le Perceur d’Étoile, tandis que le second était quelque chose qui pourrait la tuer si elle l’utilisait dans un tel état d’affaiblissement. Non, je suis sûr de mourir si je l’utilise maintenant.

Il s’agissait d’un suicide assuré, mais ce serait mieux que de mourir en silence.

Redge avait pris position afin de la frapper depuis en haut. Si cela la frappait, cela signifierait sûrement la fin.

En réponse, Yukihime déchaîna une Sorcellerie des Étoiles abstraite — le sort le plus puissant qu’elle possédait.

« Zéro Absolu, » murmura-t-elle.

Le temps s’était arrêté. Pour le dire simplement, Yukihime avait gelé le temps lui-même.

En bon état, elle pouvait garder ce sort actif pendant dix secondes, mais actuellement, elle ne pourrait le maintenir que cinq secondes. C’était la Sorcellerie des Étoiles qu’elle avait utilisée pour vaincre Kokuya et le Destructeur — la Sorcellerie des Étoiles ultime, qui pourrait dépasser la déesse de la ruine elle-même.

La glace s’était propagée à l’extrémité cassée de la Floraison des Neiges, recréant sa lame. Ce n’était pas aussi durable qu’un Mur d’Azur, mais cela n’avait pas d’importance à ce stade. Elle devait d’abord être capable de se défendre avant qu’elle ne craigne de casser une autre arme.

Yukihime avait alors soulevé sa lame de glace vers Redge. Sa défense était grande ouverte.

Elle n’avait jamais regretté de ne pas l’utiliser dès le début. Zéro Absolu serait toujours dangereux, peu importe l’état dans lequel elle se trouvait. Après avoir dépensé une quantité considérable de Puissance des Étoiles dans sa lutte contre Elemia, elle avait complètement abandonné l’idée de l’utiliser.

Yukihime frappa avec sa lame — et instantanément, son esprit tressaillit. Elle avait alors trébuché, et sa lame avait perdu trop de force. La blessure produite était ainsi trop peu profonde.

Yukihime avait à nouveau essayé de frapper avec son épée. Soudain, la main droite de Redge avait bougé et avait attrapé l’épée d’Yukihime.

Quoi ? Les cinq secondes ne sont pas déjà écoulées. Ai-je utilisé trop de Puissance des Étoiles ? Ai-je mal calculé la quantité de temps à disposition..., pensa-t-elle.

« Tu ne comprends pas, n’est-ce pas ? » Redge cassa la lame qu’il tenait dans ses mains. « Il n’y a rien que je ne puisse pas couper... même le temps lui-même. »

« Si c’est vrai, comment l’avez-vous fait alors que j’ai arrêté le temps ? » demanda-t-elle.

« Juste avant que tu actives ta Sorcellerie des Étoiles, j’ai ressenti un autre type de Puissance des Étoiles, » répondit-il. « J’ai donc simplement émis une partie de ma propre Puissance des Étoiles en synchronisation avec elle, et je l’ai imitée. »

Redge avait créé une Sorcellerie des Étoiles qui réagissait automatiquement à la Puissance des Étoiles de ses adversaires, ce qui lui permettait de contrer la Sorcellerie des Étoiles abstraite en utilisant le mimétisme. C’était tellement ridicule qu’Yukihime ne pouvait même pas se sentir choquée. Elle avait joué sa dernière carte, et elle avait perdu. Non, c’était plus comme si chacune de ses cartes avait été déchirée en lambeaux méconnaissables. Il était à un niveau complètement différent et il l’avait complètement vaincue.

« Adieu, Yukihime. Tu m’as fait me rappeler à quel point une vraie bataille peut être exaltante. Je suis fier de savoir que la gloire de Khaos Schwartz atteindra de nouveaux sommets grâce à des guerriers comme toi, » déclara-t-il.

Louant la bataille qui s’achevait, Redge leva sa lame d’argent, puis l’abattit une dernière fois.

Mais juste avant que l’épée ne puisse trancher le corps d’Yukihime...

« Je n’en crois rien !! »

Un garçon aux cheveux noirs était soudainement apparu et avait envoyé un rapide coup de poing illuminé directement vers Redge. Avant que cela n’entre en collision avec lui, Redge ramena son épée en arrière et détourna le coup de poing, ce qui fit reculer de sa proie l’Empereur des Ténèbres.

Il était clair que cette bataille était loin d’être terminée.

***

Partie 8

Juste après avoir vaincu Grom, j’étais retourné dans la salle de contrôle. Alors que je regardais Yukihime combattre Elemia à l’écran, j’avais remarqué un autre point rouge à proximité. C’était beaucoup plus grand que celui d’Elemia, de Grom et même celui d’Yukihime.

« Quel genre de monstre est-ce ? » Non seulement il possédait une quantité massive de Puissance des Étoiles, mais il se dirigeait également vers Yukihime.

« Towa, je dois aller rejoindre Yukihime ! » déclarai-je.

« ... Je viens aussi avec toi, » répondit Towa.

« Mais..., » commençai-je.

« Te souviens-tu de ce que je t’ai dit plus tôt ? Cette fois-ci, je me joins à toi. Yukihime a dit que je ne peux pas me permettre d’hésiter quand viendra le moment. Et ce moment est arrivé ! » Elle n’avait clairement pas l’intention de reculer.

« D’accord... Allons-y ! » dis-je.

***

En effectuant un coup de poing de grande puissance, j’avais réussi à repousser l’homme ayant l’énorme quantité de Puissance des Étoiles. Cependant, je ne l’avais probablement pas blessé.

Towa se cachait derrière moi dans l’ombre. Je devais obtenir une attaque solide et ensuite sauver Yukihime, donc je n’avais utilisé aucun des pouvoirs imprévisibles de Towa.

J’avais réussi à sauver Yukihime, mais...

« Hé Yukihime ! Qui est ce type !? Je n’ai jamais vu quelqu’un avec autant de Puissances des Étoiles ! » déclarai-je.

« C’est faux, je connais quelqu’un comme lui... toi, quand tu utilisais les pouvoirs de Towa, » répondit-elle.

« Veux-tu dire par là qu’il est aussi fort que le Destructeur ? » demandai-je.

Pendant un moment, je pensais qu’il était celui qui utilisait le Destructeur de leur monde, mais ils étaient là pour voler le nôtre, donc ça n’avait pas de sens.

« C’est leur chef, » murmura Yukihime. « Redge, l’Empereur des Ténèbres de Khaos Schwartz... Kokuya, écoute attentivement ce que je vais te dire, » déclara-t-elle.

Yukihime m’avait rapidement expliqué ce qui venait de se produire. Téléportation, frappes invisibles et attaques puissantes qui pourraient même traverser le Mur d’Azure et annuler le Zéro Absolu.

« Mais ce n’est pas juste..., » déclarai-je.

« Maintenant, cela n’a pas d’importance. Nous devons le vaincre, ou nous ne gagnerons jamais cette guerre ! » répondit Yukihime.

« Donc il est le dernier Boss, hein ? » J’avais fait un pas vers l’avant. « Toi, repose-toi ! »

Pour autant que je sache, Yukihime avait dépensé trop de Puissance des Étoiles. Elle n’avait aucun moyen de continuer à se battre, et l’homme aux cheveux argentés, Redge, se dirigeait déjà vers nous.

« Je peux sentir la Puissance des Étoiles de Grom se dissiper, » déclara-t-il.

« Exact. Je l’ai tout simplement battu, » répondis-je.

« ... Et quel est ton nom ? » demanda-t-il.

« Kokuya Kurono. Je suis la deuxième personne la plus forte au monde, à côté d’elle, » dis-je en mentionnant Yukihime avec mon pouce droit.

« Alors tu n’as aucun espoir de me vaincre, » déclara-t-il tout simplement.

« Parfois, les personnes ont encore besoin de se battre, même si elles n’ont aucun espoir, » je savais que je ne lui correspondais pas en termes de puissance, mais je savais aussi que je ne pouvais pas m’enfuir. « Allez, venez ici... »

Au moment où je commençai à courir vers Redge, il avait disparu. Est-ce ce que c’est cela qu’elle voulait dire par téléportation ?

Il était soudainement apparu juste en face de moi. J’avais frappé avec mon poing droit — et je l’avais manqué. Redge s’était à nouveau téléporté. Cette fois, il était apparu sur ma droite, très proche de moi, avec son épée levée afin de me frapper.

L’épée d’argent luminescente vint s’abattre sur moi. J’avais entendu un son écœurant de quelque chose se faisant couper, puis j’avais regardé le fait qu’il venait de me couper mon épaule droite. Mon bras droit était tombé au sol en produisant un bruit sourd.

« C’est la fin, » déclara Redge.

Redge replaça rapidement son épée en position, puis il frappa à nouveau. Mais cette fois-ci par le côté. J’avais fait tourner ma lame jumelle avec frénésie dans ma main gauche puis j’avais sauté en arrière dès que j’avais pu accélérer. Il était bien trop rapide. Et pour couronner le tout, il avait coupé mon bras droit. S’il était assez puissant pour détruire un Mur d’Azur, cela signifiait que je n’avais aucun moyen de me défendre face à lui. Je devrais juste esquiver chaque attaque qu’il effectuait contre moi.

Mais comment ? Sans mon bras droit, j’avais peu de moyens d’attaquer. J’avais également utilisé la plus grande partie de ma Puissance des Étoiles au cours de la bataille contre Grom. Si je continuais comme ça, j’aurais complètement épuisé ma réserve de Puissance des Étoiles, ou mon corps atteindrait sa limite physique. Y avait-il une chance que je puisse le vaincre avec le peu qui me restait ?

... Non. Je ne peux pas le battre, pensai-je.

Puis, alors que je commençais à accepter ma défaite...

« Grand frère ! » Towa cria ça en courant jusqu’à moi.

« Reste en arrière, idiote ! » dis-je.

« C’est toi qui es l’idiot ici, grand frère ! » répliqua Towa.

Elle avait raison. Je n’avais rien à rétorquer face à ça.

Towa m’avait tendu sa main. « Arrête avec tes hésitations. Dépêche-toi ! »

« ... D’accord ! » répondis-je.

J’avais appuyé sur l’interrupteur se trouvant sur mon épaule, enlevant ce qui restait de mon bras prothétique. Alors que la partie restante de mon bras droit coupé tombait au sol, j’avais commencé l’incantation qui allait transformer ma petite sœur en une arme.

« Libération – Le Destructeur. »

Le corps de Towa commença à briller avant de disparaître. Sa lumière s’était rassemblée autour de mon épaule puis elle se transforma en un nouveau bras en argent.

Comme toujours, j’avais serré mon poing droit. « Faisons-le. »

« D’accord ! » répondit Towa dans ma tête.

Derrière moi, l’apparition fantomatique de Towa était apparue. Dès que Redge avait vu cela, ses yeux s’étaient écarquillé.

« Le Destructeur de l’Étoile d’Azur..., » murmura-t-il.

Il regardait mon bras droit. Quand nous nous étions affrontés pour la première fois, on aurait dit qu’il était très calme, composé et puissant, mais quand je vis maintenant la soif de sang qui coulait de ses yeux, j’avais commencé à avoir la sensation de lui avoir fait une mauvaise impression.

« Ainsi... c’est toi qui as tué mon Mentor, » déclara-t-il.

Même si vous aviez rassemblé toute la haine et le ressentiment qui remplissaient les fosses de l’enfer, cela aurait quand même semblé plus faible que les miasmes enragés qui se déversaient dans les mots froids et déterminés de Redge.

Mentor ? Moi ? Je n’avais aucune idée de ce dont il parlait. Mais je ne pouvais nier la véritable émotion que je pouvais ressentir dans la voix de Redge. C’était soit moi ou Towa, ou peut-être même les deux, qui étions clairement connectés à son mentor.

Cet homme venait de Khaos Schwartz... Et il avait changé d’attitude au moment où il avait vu Towa devenir mon bras droit.

Soudainement, une possibilité m’était apparue à l’esprit — et au moment où cela s’était produit, j’avais compris pourquoi il était devenu si contrarié. Mais de mon côté, j’avais senti ma propre rage déborder hors de mon corps.

J’avais lutté afin de garder le contrôle et j’avais ouvert la bouche. « Il y a dix ans, un homme et une femme ont été tués dans un laboratoire se trouvant ici dans l’Étoile d’Azur. Vous étiez là quand cela est arrivé, n’est-ce pas ? »

Après avoir entendu ma question, Redge avait ri. C’était un rire pas très convaincant, comme pour dire. « Oui, je serais heureux de jouer avec ton petit jeu. »

Il me dévisagea avec des yeux indifférents et acquiesça. « Tout à fait... ce qui signifie que tu dois être celui qui à l’époque a utilisé le Destructeur. »

Il s’agissait d’une confirmation formelle. Notre connexion était désormais claire.

« ... C’est exact... je le suis, » dis-je.

Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’il ne parle à nouveau. « Dix ans... J’ai attendu dix ans pour cela. » L’émotion avait lentement commencé à déformer son visage. La haine, la rage et la joie. « Maintenant, je peux enfin te tuer de mes propres mains, et venger mon mentor ! »

À ce moment, il avait cessé d’être un dirigeant — il brandissait son épée pour des raisons purement personnelles. Voilà le niveau de haine qu’il ressentait à mon encontre.

Mon sourire semblait probablement aussi vide de sens que le sien. J’avais lutté afin de garder mon sourire, mais à la place, cela avait éclaté en un hurlement incontrôlable de rage.

« Vous avez envahi notre monde, tuez mes parents, et maintenant vous avez le culot de me dire cela ? » demandai-je. C’est lui qui les a tués. Il était celui qui a volé toute la joie de nos vies. Il est celui qui a poussé un destin cruel sur Towa. « Qu’est-ce qui pourrait vous faire penser que vous avez le droit de vous venger ? »

Je pouvais sentir mon esprit se noyer, être submergé dans une couleur plus sombre que n’importe quelle nuance de noir, débordant d’une rage meurtrière. C’était le même sentiment que j’avais eu cette nuit-là, quand mes parents étaient morts devant mes yeux.

Tue ! Comme la dernière fois, la voix fit écho dans ma tête.

Je m’étais élancé avant d’immédiatement accélérer le plus possible. Ce seul mouvement était plus rapide que tout ce que j’avais effectué jusqu’à présent. J’étais plus rapide que je ne l’avais jamais été, parce que j’avais accès à beaucoup plus de Puissances des Étoiles. J’étais réellement une personne complètement différente.

J’avais frappé à l’aide de ma longue épée en effectuant une attaque depuis le haut, mais Redge l’avait bloquée. J’avais également senti l’apparition de sa Puissance des Étoiles, puis j’avais ressenti plusieurs coupures qui apparaissaient sur mon corps. Donc, ce sont les attaques invisibles dont parlait Yukihime.

J’avais alors sauté en arrière. Il semblait être plus compétent que moi quand il s’agissait de combats à courte portée, mais c’était la seule option que j’avais à ma disposition.

J’avais alors tourné ma lame jumelle vers la gauche. Je pense que j’ai trouvé un moyen de battre ces attaques invisibles...

Faire tourner ma lame jumelle vers la gauche me permettait de ralentir le temps. Habituellement, je n’avais jamais la possibilité de le faire, mais maintenant que j’avais le pouvoir de Towa, je pouvais envoyer ma Sorcellerie des Étoiles au-delà de mon propre corps.

J’avais envoyé ma Puissance des Étoiles dans l’atmosphère, puis j’avais ralenti le temps de Redge, avant de me précipiter à nouveau vers lui. Les blessures créées par ses frappes invisibles semblaient maintenant beaucoup plus lentes, et Redge lui-même avait également ralenti.

J’avais fait avancer mon épée longue. Redge l’avait parée avec le côté de son épée, alors j’avais rapidement reculé. Cette fois, j’avais visé son cou, et j’avais l’impression que j’allais le toucher — cependant, Redge avait soudainement accéléré et l’a bloquée à nouveau avec son épée..

Non, il n’a pas accéléré. Le sang avait jailli depuis de nombreux endroits de mon corps. L’écoulement du temps est revenu à la normale.

Le ralentissement durait habituellement cinq secondes, mais cette fois, je n’avais même pas pu le maintenir pendant trois secondes. Le Zéro Absolu n’avait même pas fonctionné sur lui, alors d’une certaine manière il était logique que le ralentissement du temps ne fasse pas exception.

J’avais ensuite sauté hors de sa portée, pendant que Redge frappait avec son épée depuis le côté. Elle brillait d’une aura d’argent et, alors qu’elle traversait l’air, une attaque d’argent apparut. Redge et moi étions debout à plus de dix mètres de distance, mais son arc de cercle de lumière argentée avait facilement parcouru cette distance. Immédiatement, j’avais insufflé de la Puissance des Étoiles dans ma lame jumelle jusqu’à ce qu’elle commence à briller en produisant une lumière dorée. Alors que l’attaque s’approchait de moi, j’avais également frappé avec ma lame lumineuse, créant moi aussi une attaque magique. Il s’agissait d’une attaque à longue distance, que je n’aurais jamais pu utiliser sans la présence de Towa à mes côtés.

Mon arc de cercle doré entra en collision avec l’attaque argentée de Redge. Un éclair aveuglant apparut en même temps qu’un son assourdissant, et ainsi, les deux attaques s’annulèrent.

Immédiatement après ça, j’avais frappé avec mon poignard, envoyant une nouvelle attaque dorée vers Redge. Comme s’il se moquait de moi, Redge avait lentement effectué une attaque avec son épée comme s’il était paresseux, et il trancha mon attaque en deux.

À ce rythme, ça ne finira jamais. Je doutais que je sois à court de Puissance des Étoiles dans cet état, mais on ne savait pas quand mon corps céderait. Je n’avais tout simplement pas été conçu pour de longues batailles, ce qui voulait dire que j’avais besoin de finir aussi vite que possible.

Mais comment ? Que devrais-je faire ? Vu la façon dont cela se passe, je vais à coup sûr perdre. Je ne pouvais même pas battre Yukihime avec Towa, et elle a perdu contre ce mec ! Je ne serais donc pas en mesure de le battre, pensai-je.

Cela semblait impossible — ce qui signifiait que je devais simplement faire l’impossible. Je m’étais alors souvenu de ce qu’Yukihime m’avait dit. Redge avait annulé le Zéro Absolu, mais elle avait quand même réussi à l’attaquer. Cela avait été une attaque superficielle, et cela avait été incapable de le vaincre, mais il semblait que même si Redge pouvait annuler la manipulation du temps, cela lui avait au moins pris du temps pour le faire.

Si je peux arrêter le temps, alors je peux l’attaquer, pensai-je.

Même si j’étais Élémentaliste du Temps, l’arrêt du temps n’était pas une tâche facile. Habituellement, puisque je ne pouvais pas affecter autre chose que moi avec ma Sorcellerie des Étoiles, c’était tout bonnement impossible à réaliser. Apparemment, mon père savait le faire, mais comme ça nécessitait tellement de Puissances des Étoiles, cela l’empêchait d’utiliser une autre Sorcellerie des Étoiles après ça. Cela plaçait également un monstrueux fardeau sur son corps, et ce sort ne pouvait pas être maintenu pendant plus d’une seconde.

La fois où il avait dû l’utiliser, cela lui avait fait cracher du sang après ça, et cela l’avait empêché d’utiliser n’importe quelle autre Sorcellerie des Étoiles, et son sort avait duré à peine une seconde. C’était très difficile d’arrêter le temps. Cela m’avait fait réaliser à quel point Yukihime était vraiment incroyable.

Je ne peux pas arrêter le temps ici. Ce n’est pas le genre de sort que vous pouvez jeter dans un tel endroit... Mais s’il fallait ralentir le temps... Si je pouvais ralentir le temps à un degré extrême, je pourrais être en mesure d’imiter l’effet d’arrêt du temps. Je vais juste devoir continuer à ralentir le temps, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le supporter ! pensai-je.

J’avais fait tourner ma lame jumelle vers la gauche. Une fois, deux fois, trois fois... Je continuais à le faire sans arrêt. Sans l’aide de Towa, je serais déjà à court de Puissance des Étoiles.

Ma Puissance des Étoiles avait commencé à affronter celle de Redge, et je pouvais sentir que la mienne était neutralisée. Quoi qu’il en soit, j’avais continué à envoyer ma Sorcellerie des Étoiles de ralentissement vers lui — puis, j’avais tourné ma lame jumelle une fois sur la droite avant de me précipiter vers lui.

Arrête-toi ! Arrête-toi ! Arrête-toi ! J’avais supplié encore et encore pendant que je continuais à déclencher à la chaîne mon sort. Encore plus ! Plus vite ! Encore plus vite ! J’avais accéléré en même temps mon propre corps. Je m’étais déplacé aussi près que possible, puis j’avais effectué une attaque dorée.

Bien sûr, Redge l’avait bloquée. Mais juste après cela, pendant un instant, il avait ralenti. Je m’étais déplacé juste à côté de lui et j’avais effectué une attaque montante avec mon épée longue. Il avait été capable de bloquer mon attaque avec sa lame, mais au moment où je reculais un peu, j’avais frappé avec mon poignard de haut en bas cette fois-ci. Il avait également été capable de le bloquer, mais je n’étais pas inquiet. J’avais utilisé l’élan qu’il m’avait donné quand il avait dévié ma lame double et je l’avais contourné en passant par la gauche. À ce moment-là, je me mis à ralentir avec force le temps, avec un mépris total pour le stress que cela occasionnait à mon corps.

Tu n’as qu’à t’arrêter maintenant ! pensai-je.

À l’instant suivant, j’avais ressenti le silence. Le temps ne s’était pas arrêté, mais ma Sorcellerie des Étoiles fonctionnait, et les choses avaient ralenti à un niveau vraiment incroyable. Redge l’annulera sûrement bientôt, mais tant que j’avais une petite chance d’attaquer, ça en valait la peine.

« Accélération du Système ! » murmurai-je.

J’avais alors libéré la Puissance des Étoiles que je stockais dans mon bras droit depuis le début de la bataille et je l’avais insufflée dans une seule attaque.

Tant que cela le frappe, ça va valoir la peine, pensai-je.

J’avais frappé avec mon poing, et à la fraction de seconde où il rentra en collision avec Redge, ma Sorcellerie des Étoiles cessa de fonctionner. Le corps de Redge avait été projeté avec violence vers l’arrière puis il avait rebondi à plusieurs reprises sur le sol avant de s’arrêter.

Mais à suite de ça, je haletais violemment. J’avais utilisé une quantité incroyable de Sorcellerie des Étoiles depuis mon combat contre Grom. Tout ce que je pouvais goûter dans ma bouche était le goût cuivré de mon sang.

Mon attaque utilisant toute ma force avait atteint sa cible. Si Redge réussissait à se lever après ça, cela serait fini pour moi.

Alors que ma vision était brouillée, et j’étais même tombé à genoux. Malgré ma fatigue, j’avais toujours l’impression que mon corps débordait de Puissance des Étoiles. Le Destructeur était vraiment incroyable... Mais mon corps n’était pas capable d’encaisser toute cette puissance. Peu importe la quantité de Puissance des Étoiles que je possédais, cela ne signifiait rien si j’étais trop faible pour la supporter.

Soudainement, Redge s’était relevé sur ses pieds. Tout en laissant derrière lui de petites flaques de sang, il me regardait tel un spectre sanguinaire.

Tu te fous de moi... Une fois de plus... J’avais juste besoin de faire une attaque en plus. Il tenait à peine debout.

Mes jambes tremblaient en ce moment. J’ai besoin de me lever. Je dois me lever et le tuer !

J’avais essayé de retrouver ma force, mais il n’y avait rien que je puisse faire en ce moment. Mon corps gémissait en réponse à la pression que j’avais placée dessus, et je laissais sortir encore plus de sang de tout mon corps.

Alors que je glissais sur les flaques rouges qui étaient sorties de mon corps, Redge frappa avec son arme, projetant vers moi une nouvelle attaque magique argentée.

J’avais également frappé avec ma lame jumelle et j’avais essayé de créer ma propre attaque dorée, mais je ne l’avais pas fait à temps. À la place, j’avais paré la force de l’attaque d’argent avec mon épée longue emplie de lumière qui se brisa en deux.

La partie supérieure de ma lame jumelle était maintenant à moitié moins longue qu’auparavant. L’épée elle-même était l’aiguille principale d’une horloge, et si je perdais l’une ou l’autre aiguille, alors, je devenais incapable à la fois d’accélérer et de ralentir le temps. Il n’y avait plus aucune chance pour moi de continuer à me battre dans un tel cas.

Pendant ce temps, Redge frappa encore avec sa grande épée. Je pouvais sentir une immense quantité de Puissance des Étoiles se rassembler autour de la lame entourée par une lueur argentée.

Je suppose que de toute façon j’étais destiné à mourir. Même avec ma lame jumelle, je ne pourrais pas bloquer ça. Pensai-je.

Je suis mort.

C’était tellement clair maintenant. Je ne pouvais pas bouger, et je n’avais plus aucun moyen d’esquiver ou de bloquer sa frappe.

J’avais désactivé Towa.

« Pourquoi grand frère !? » demanda Towa.

« Towa, tu dois fuir, » dis-je.

« Non ! Je veux rester avec toi ! » déclara Towa.

« Désolé... mais je ne peux plus du tout bouger ! » répondis-je.

« Alors, je vais juste devoir te porter ! » déclara Towa.

Towa avait trébuché alors qu’elle avait essayé de me tirer avec elle. Peu importe à quel point elle avait essayé, c’était impossible pour elle de le faire.

« Dépêche-toi et va-t’en ! Tu dois t’enfuir afin de survivre ! » dis-je.

« Non ! Je... Je ne partirais jamais..., » les larmes avaient jailli hors des yeux de Towa.

Ce n’était pas le bon moment pour pleurer. Mais que pouvions-nous faire d’autre ? Si seulement je pouvais éloigner Towa d’ici.

Redge avait à nouveau frappé avec sa lame d’argent, écrasant mes espoirs. Son attaque d’argent était sur la bonne voie pour parfaitement me trancher en deux. Je suis mort...

« Mur d’Azur ! »

Yukihime avait sauté devant moi, bloquant l’attaque avec son mur protecteur. Mais son mur ne faisait pas le poids face à la frappe de Redge, et il s’était fendu, brisant la glace et déchirant le corps élancé d’Yukihime.

« Ahh... Ahh... »

Alors que je regardais Yukihime saigner, j’étais sans voix. Son corps s’était effondré devant mes yeux, et le sang cramoisi avait jailli d’une large blessure. Je pouvais dire d’un coup d’œil qu’elle ne survivrait jamais.

« Tu es une idiote... Pourquoi... » demandai-je.

« Tu es l’idiot. Je te l’ai déjà dit... C’est mon devoir..., » répondit Yukihime.

« Cela n’a aucun sens... Comment pourrais-tu mourir juste pour un stupide devoir ? » demandai-je.

Je semblais être devenu fou. Le devoir d’Yukihime était de protéger Towa. Je ne pourrais jamais lui demander de se sacrifier pour ça. Je ne pouvais pas non plus choisir entre Yukihime ou Towa. J’aurais dû mourir à la place.

« Oh, c’est facile, » répondit Yukihime. « Et je ne meurs pas juste pour mon devoir... Tu es également là, t’en souviens-tu ? »

« Pourquoi mourrais-tu pour quelqu’un comme moi ? » demandai-je.

« Quelqu’un comme toi ? Tu es mon meilleur ami, mon partenaire, mon rival, mon serviteur, et..., » continua Yukihime.

Ses mots s’interrompirent alors que plus de sang sortait de son corps.

« Hé, arrête de parler ! Ta blessure va s’ouvrir encore plus..., » dis-je.

« Kokuya..., » Yukihime m’avait ignoré et avait continué à parler. « Je vois parfois ce rêve. Il s’agit d’un si beau rêve. Mes parents et tes parents sont toujours en vie, et nous sommes tous là avec Towa. Tout le monde sourit. »

Yukihime avait tendu sa fine main vers moi. J’avais fait avancer mon corps vers elle, et sa belle main blanche avait caressé ma joue.

« Mon rêve ne se réalisera jamais, mais il y a encore de l’espoir pour toi et Towa, » continua-t-elle. « Et pour tous les autres habitants de notre monde... Tu dois t’assurer que leurs rêves deviennent réalité. »

« Je ne peux pas, » répondis-je. « Es-tu folle ? Sans toi, je ne peux rien faire... »

« Tais-toi et fais comme ton maître le dit... Prends tout cela entre tes mains... Je te confie maintenant mon devoir, » déclara Yukihime.

« Pourquoi ? Pourquoi moi ? Franchement, ce n’est pas ce dont nous avions parlé... Nous étions censés protéger le monde ensemble ! » dis-je.

« Arrête d’être égoïste... Tu devras continuer à le protéger même après mon départ... Tu me l’as promis... Détends-toi, je sais que tu peux le faire, » déclara Yukihime.

« Je ne peux pas le faire. Pas sans toi, » répliquai-je.

« Oui, tu le peux... Oh, il y avait tellement plus de chose que je voulais dire, tellement plus de choses que je voulais faire... Mais je suppose que c’est fini pour moi. Puis-je dire une dernière chose ? » demanda-t-elle.

« Non ! Ce n’est pas la fin ! Ne parle pas comme ça ! » criai-je.

« ... Kokuya, je... Je t’aime, » avoua Yukihime.

Pendant un instant, j’avais pensé que le temps s’était arrêté. J’étais en même temps devenu daltonien et sourd. À ce moment-là, tout ce qui n’était pas Yukihime s’était simplement estompé au point où j’avais l’impression qu’ils n’existaient pas. Il s’agissait des mots que je voulais lui dire tant de fois, mais je les avais tout simplement gardés à l’intérieur de moi.

« Ton entêtement, la façon dont tu essayais toujours d’agir durement. La façon dont tu ne peux jamais être honnête à propos de certaines choses. Le fait que tu détestes autant perdre. La manière dont tu es toujours si concentré sur certaines choses. Le fait que tu puisses être si facile à décourager. Même le fait que tu n’es qu’un idiot et un pervers. Et le fait que tu essayes contre toute attente à devenir le plus fort. Oui, j’aime tout cela, » déclara Yukihime.

C’étaient les mots que je continuais à pousser au fond de moi-même, me mentant sur la façon dont je n’étais pas encore assez fort pour elle.

« Moi aussi ! Je t’aime également ! » lui dis-je. « J’aime également tout de toi. J’aime la manière dont tu peux être idiote, ou quand tu te ridiculises sur des détails. J’aime aussi la manière dont tu peux être déprimée à propos de détails sans importance. J’aime aussi le fait que tu essayes toujours de paraître cool alors que tu es dans une situation des plus stupides. J’aime aussi le fait que tu arrives si facilement à t’effrayer... j’aime tout de toi... Tes cheveux, tes yeux, ta voix, là si magnifique glace que tu créais, je l’aime, j’aime tout de toi ! » Une fois que j’avais commencé, je ne pouvais plus arrêter le flot de mes paroles. « Je n’ai jamais été capable de te le dire jusqu’à maintenant, mais j’ai toujours été... »

« ... Idiot. Je le savais déjà, » répondit-elle.

« Je suis désolé d’avoir mis si longtemps à te le dire, » déclarai-je.

« Ce n’est pas grave ! Car maintenant, tu as réussi à tout avouer, n’est-ce pas ? Nous aurions dû être plus honnêtes l’un envers l’autre, » dit-elle.

« Tout à fait, » dis-je.

Je sais que j’ai pris trop de temps, mais, s’il te plaît... S’il te plaît, ne meurs pas, suppliai-je.

 

***

 

« Ne voudrais-tu pas dès maintenant t’arrêter ? » demandai-je.

J’avais perdu la trace du nombre de fois où je lui avais dit ça. Et pourtant, il avait continué à marcher jusqu’à moi — Kokuya Kurono. J’étais celle qui l’avait défié en premier. C’était tellement frustrant après qu’il m’avait battu avec le Destructeur. Je pensais pouvoir le battre quand il l’utilisait.

« Ce n’est pas si difficile à comprendre, » dis-je.

« ... »

« Je suis la Sorcière des Étoiles la plus forte au monde et tu n’es qu’un Rang-G. Tu ne pourras jamais me battre, même si tu mettais sens dessus dessous le monde, » déclarai-je.

« Tais-toi ! » cria-t-il.

« ... Qu’as-tu dit ? » demandai-je.

« Je t’ai dit de te taire. Es-tu la plus forte ? Et suis-je simplement un Rang-G ? Qui se soucie de ses stupides rangs ? Je vais mettre dès maintenant ton monde sens dessus dessous. »

« D’où tires-tu tout cet entêtement ? » demandai-je.

« J’ai promis de la protéger, » dit-il.

« Ta petite sœur ? Pourquoi ne me laisses-tu pas faire ça ? » demandai-je.

« Towa est ma petite sœur. J’ai besoin de la protéger. Moi et personne d’autre, » répondit-il.

Pour une raison inconnue, il semblait vraiment accroché à sa petite sœur. Towa Kurono était le Destructeur, une arme capable de détruire le monde. Comme j’étais la plus forte, il était de mon devoir de la protéger et de m’assurer qu’elle ne tombe pas entre de mauvaises mains. Je n’avais pas compris pourquoi il avait un problème avec ça.

Mais Kokuya avait continué à me défier. Jour après jour, il s’était battu et avait chaque fois perdu contre moi, mais il n’avait jamais abandonné. Tous les autres étudiants de l’académie s’étaient moqués de lui. « Il ne la battra jamais. Il n’y a aucune chance de réussir. Ne peut-il pas voir à quel point elle est plus forte ? » Il devait écouter ça tous les jours. J’avais même pensé des choses similaires.

Pourtant, il y avait une chose que je comprenais que les autres ne feraient pas — Kokuya ferait n’importe quoi pour sa petite sœur. Il était obsédé par elle au point ou cela en devenait effrayant. Cependant, j’avais en quelque sorte compris la raison. Après tout, je ferais n’importe quoi pour mes parents. Même si quelque chose semblait impossible, cela n’avait pas d’importance. Et le simple fait que quelque chose semblait impossible à un moment donné ne me donnait pas du tout envie d’abandonner. Si je ne pouvais pas le faire une fois, je devrais continuer à essayer jusqu’à ce que je puisse le faire, – tout comme lorsqu’il insistait pour se battre contre moi jusqu’à ce qu’il arrive à gagner. D’une certaine manière, nous étions pareils.

Il était aussi le seul qui m’avait traité en tant qu’égal. Quand j’étais née, tant de choses avaient instantanément été décidées pour moi. Je devais devenir la Sorcière des Étoiles la plus forte du monde et la Directrice de l’Académie. Tout était prévu avant même que je prononce mon premier mot. J’avais même entendu des personnes m’appeler « le plus beau chef-d’œuvre de la maison Yukigane ». Comme j’étais née de parents exceptionnels, il était de mon devoir d’être également exceptionnel.

Je pouvais comprendre pourquoi certaines personnes pensaient que décider des choses basées sur le patrimoine était une mauvaise chose. Ce n’était pas comme si j’étais une adoratrice d’avoir d’autres personnes qui prenaient les décisions à ma place. Et cela même si ces choses coïncidaient avec ce que vous vouliez être. Et si vous aviez aimé le chemin qu’ils avaient tracé pour vous ? J’étais fier du chemin que mes parents avaient tracé pour moi, et le devoir qu’ils m’avaient confié.

Bien que j’avais eu ma part de plaintes, les personnes autour de moi ne m’avaient vu que comme la fille de la maison Yukigane, et ne m’avaient traité qu’en tant que tél. Certains me respectaient, certains m’enviaient, et d’autres essayaient désespérément de s’attirer mes faveurs. Peu importe l’attitude qu’elles avaient prise, chaque personne m’ayant approché ne m’avait vu que comme la fille de la maison Yukigane, et rien de plus.

Il était le seul, – Kokuya était le seul à ne pas penser à ces choses et à me voir juste moi et rien de plus. Il ne se souciait nullement que j’étais la fille de la maison Yukigane, ou même que j’étais la plus forte Sorcière des Étoiles au monde. Il avait juste continué à me défier parce qu’il savait que j’étais plus forte que lui. Et cela m’avait fait tellement plaisir. Cela m’avait fait tellement plaisir de savoir qu’à ses yeux, je n’étais pas la fille de la maison Yukigane, mais Yukihime Yukigane.

Devant ses seuls yeux, je pouvais vraiment être moi-même. Il me regardait depuis les sommets du monde et il m’avait transformé en une simple fille tout à fait normale.

J’avais l’impression de regarder un kaléidoscope. Les vieux souvenirs du temps que j’avais passé avec Kokuya me traversaient l’esprit les uns après les autres — alors je l’avais vu. Redge qui envoyait son attaque argentée.

Si je devais remplir mon devoir en tant que Directrice, j’avais besoin de protéger Towa avec ma vie. Nous pouvions toujours trouver un autre utilisateur compatible, mais il n’y avait qu’un seul Destructeur.

En d’autres termes, j’aurais dû laisser mourir Kokuya. Mais je ne l’avais pas fait. Il n’y avait aucune chance que je puisse laisser faire ça.

À ce moment-là, je n’agissais plus en tant que Directrice. Je faisais ce que je voulais faire. J’étais juste une fille ordinaire, prête à faire n’importe quoi pour protéger celui qu’elle aimait.

Je n’avais aucun regret... Non, c’était un mensonge. J’avais échoué à remplir mon devoir envers lui. J’avais voulu rester à ses côtés pour toujours.

Et pourtant, curieusement, je me sentais satisfaite — car je savais qu’il hériterait et finirait tout ce que j’avais commencé.

Le sang jaillit hors de mon corps. À côté de moi, je pouvais voir Kokuya, pleurant alors que des larmes coulaient sur son visage. Je savais que j’étais foutue... Je le savais déjà... Mais...

« Je n’ai jamais été capable de te le dire jusqu’à maintenant, mais j’ai toujours été..., » dit-il.

« ... Idiot. Je le savais déjà, » répondis-je.

« Je suis désolé d’avoir mis si longtemps à le dire, » déclara-t-il.

« Ce n’est pas grave ! Car maintenant, tu as réussi à tout avouer, n’est-ce pas ? Nous aurions dû être plus honnêtes l’un envers l’autre, » dis-je.

J’avais bloqué sur les mots suivants. Si je devais mourir ici, je savais ce que j’avais besoin de le dire.

« Mais je suis satisfaite, » dis-je.

Je lui avais dit comment je me sentais réellement. Je pourrais enfin fermer les yeux.

Enfin, j’avais réussi à le dire, juste avant de mourir.

 

***

 

« Mais je suis satisfaite, » déclara Yukihime alors qu’elle m’embrassait.

Ses lèvres étaient froides et douces.

 

 

Elle avait attrapé ma main gauche, qui tenait les restes de son épée, puis l’avait déplacée vers sa poitrine.

« Je veux tout te donner. Mon amour, ma vie... J’ai fait tout le travail jusqu’à maintenant, donc si tu ne gagnes pas avec ça, tu auras affaire à moi..., » dit-elle.

Yukihime avait poussé l’épée vers sa poitrine et avait saisi mes mains.

Pourquoi ? Mais je connaissais déjà la réponse. Et bientôt, une grande puissance avait commencé à remplir mon corps.

Le Destructeur avait la capacité de voler la Puissance des Étoiles de ceux qu’elle tuait.

Juste avant de mourir, Yukihime m’avait donné toute sa force.

« Tu en fais une de ces têtes, » lentement, il apparut devant moi, traînant son épée derrière lui. Redge — l’homme qui avait tué Yukihime.

« Vous..., » je l’avais regardé.

Il avait croisé mon regard et était resté fixé sur moi. « Je vois que cette femme avait beaucoup d’importance pour toi. »

« ... À quoi veux-tu en venir ? » demandai-je.

« Ne te méprends pas. Je ne l’ai pas tuée afin de me venger de toi. La mort d’un grand guerrier ne devrait pas être corrompue par de telles choses... Mais par hasard, je suppose que ça peut ressembler à ça..., » dit-il.

« Par... hazard? Êtes-vous complètement débile !? Vous êtes ceux qui ont envahi notre monde et avez commencé à nous donner des ordres ! » dis-je.

« Zol et moi étions simplement forcés de venir ici en mission, » dit-il. « Tu es celui qui a choisi de chercher la vengeance pour tes parents. Mais ce n’est pas comme si je pouvais te blâmer pour ça. Tout comme toi, je cherche la vengeance pour mon mentor, par conséquent, je n’ai pas le droit de te juger. Nous voulons tous deux assassiner celui qui a pris quelqu’un qui nous était précieux. C’est tout ce qu’on peut en dire. Notre relation est vraiment très simple. »

Il avait juste continué, encore et encore. Il avait assassiné Yukihime, tandis que son mentor avait assassiné mes parents.

Si seulement ces deux personnes n’étaient jamais venues nous trouver.

Il va le payer.

« Dans ce cas, vous allez mourir. Je vais vous tuer, » dis-je.

« Comme tu le souhaites. Si c’est une mort sans signification que tu veux, je vais te rendre service, » dit-il.

Encore une fois... Je pouvais sentir la rage meurtrière se reprendre.

Redge avait alors levé sa grande épée. Je n’avais plus aucun moyen pour la bloquer. Towa m’avait fourni une Puissance des Étoiles illimitée, tout comme Yukihime. Je n’en manquerais jamais, mais mon corps ne pouvait tout simplement plus le supporter. Je ne pouvais rien faire.

Vais-je vraiment mourir ici ? Sans le tuer ?

Soudain...

« Je vais m’assurer de te faire payer pour ce que tu as fait, » Towa se plaça entre Redge et moi, leva ses deux bras et le regarda. « Tu m’entends ? » Je ne l’avais jamais entendu parler comme ça avant.

Redge avait rétréci ses yeux. « Destructeur... Que pourriez-vous faire sous cette forme ? » il se moquait d’elle. « Malheureusement, je ne peux pas vous humilier. Car je dois vous prendre vivante. » Redge avait laissé tomber son épée et avait tendu la main pour attraper Towa.

« Towa, idiote ! Cours ! » criai-je.

À l’instant suivant, une lame de vent avait jailli vers Redge, seulement pour être coupée en morceaux par une épée d’argent qui s’était allongée.

« Seigneur Redge ! »

« Kurono ! »

Nagisaki et Elemia se tenaient côte à côte.

« Monseigneur, nous devrions nous retirer pour le moment ! Si nous nous regroupons, nous pourrons revenir et voler le Destructeur en un éclair ! » Elemia accourut auprès de Redge.

« Ne t’inquiète pas. Je suis sur le point de tout finir maintenant, » Redge avait haussé les épaules d’Elemia et il avait essayé de continuer la bataille.

Mais Elemia avait continué à parler. « Valt a été attaquée sur le chemin du retour. À ce rythme-là... »

En entendant cela, Redge avait cessé de bouger.

« Ne pensez pas que je vais vous laisser partir ainsi ! » Nagisaki avait frappé à l’aide de sa faux vers Elemia, qui l’avait déviée avec son épée.

Redge me regardait avec ses yeux d’argent et criait. « Souviens-toi de ces mots — nous reviendrons pour finir cela très bientôt ! »

Après que la haine ait retenti dans sa voix, Redge avait disparu avec Elemia.

Ils ne nous avaient laissés avec rien, à part des restes en lambeaux. De la glace brisée. Un énorme cratère. Des centaines de cadavres de monstres pâles. D’innombrables cicatrices de guerre.

Je m’étais penché devant celle que j’avais tuée — devant les restes de ma bien-aimée — et j’avais alors pleuré.

***

Interlude : Un sentier mutilé

Un jour, dans une ville reculée de Khaos Schwartz, une femme enceinte avait commencé à expérimenter un phénomène assez étrange. Tout à coup, des blessures étranges étaient apparues partout sur son corps. En les voyant sur ses bras et ses mains, elle pensa qu’elle devait simplement s’être coupée et ne pas s’en rendre compte à ce moment-là. Cependant, les plaies augmentaient chaque jour, jusqu’à ce qu’elle les trouve sur ses joues, son estomac et même dans sa bouche. Elle n’avait aucun souvenir de se couper dans ce genre d’endroit.

En supposant que cela s’était dû à une sorte de maladie ou de malédiction, elle était allée voir plusieurs médecins, mais aucun d’entre eux n’avait pu lui dire pourquoi cela se produisait. Quand elle en avait parlé à son mari, qui était un Sorcier des Étoiles ainsi qu’un officier distingué de l’armée, il lui avait alors dit. « Occasionnellement, lorsque des enfants dotés d’une Puissance des Étoiles extrêmement puissante naissent, leurs capacités affectent leurs mères. »

Les personnes avaient eu peur de la femme mutilée, et avaient même commencé à répandre des rumeurs sur la façon dont elle allait donner naissance à un enfant maudit. Malgré cela, la femme n’avait jamais cédé à la douleur ou aux rumeurs, et elle s’était battue pour l’enfant qu’elle avait créé avec son mari bien-aimé. À mesure que la naissance approchait, les blessures augmentaient, chacune plus profonde que la précédente. Parfois, elle crachait même du sang. Il semblait que les blessures apparaissaient à l’intérieur de son corps.

Au fur et à mesure que l’enfant grandissait, elle commençait à sentir la Puissance des Étoiles se trouvant à l’intérieur d’elle. Tout le monde savait que les enfants qui possédaient une importante réserve de Puissance des Étoiles dès leur naissance allaient toujours grandir pour devenir de puissant Sorcier des Étoiles, alors son mari était fou de joie.

Finalement, la femme avait réussi à donner naissance malgré son corps mutilé. Elle avait appelé son enfant Redge.

***

Redge était un garçon très gentil, mais la gentillesse n’était pas son seul trait. Parfois, on pouvait entrevoir une volonté très forte au-delà de sa gentillesse. La gentillesse de sa mère et la force de son père — il avait hérité des meilleures qualités de ses parents.

Mais les autres enfants le craignaient. Un jour, il avait vu une fille de la ville voisine se faire intimider par plusieurs garçons. Redge s’était mis en colère, mais il avait d’abord essayé d’utiliser des mots afin de les arrêter. En réponse, les garçons avaient décidé de se liguer contre lui et de lui foutre une raclée. Alors qu’ils convergeaient sur lui, jusqu’au dernier de ses opposants avait été instantanément déchiqueté en lambeaux.

Dans le royaume de Khaos Schwartz, il existait un grand nombre de Sorcier des Étoiles, et de nombreux enfants pouvaient utiliser la Sorcellerie des Étoiles. Puisque Redge pouvait faire ce qu’il faisait sans utiliser la moindre Sorcellerie des Étoiles du vent, il les effrayait. Ce n’est que plus tard qu’ils avaient découvert que sa Sorcellerie des Étoiles était une lame élémentaire, un élément qui incorporait les concepts abstraits de « lame » et de « séparation ».

Selon la Puissance des Étoiles qu’il utilisait, Redge pouvait tout couper, même la Sorcellerie des Étoiles. Il pouvait également traverser l’espace, ce qui lui avait permis de se téléporter.

Redge ne savait pas comment contrôler ce pouvoir. Il s’agissait d’un problème que beaucoup de puissant Sorcier des Étoiles rencontraient. S’il avait été un élémentaliste de feu, il aurait peut-être pu par accident soudainement mettre le feu à des objets proches de lui. Par conséquent, il avait compris pourquoi les personnes avaient tellement peur de lui. Beaucoup d’éléments abstraits étaient uniques en leur genre, et personne n’avait jamais entendu parler d’un autre Sorcier des Étoiles qui était un élémentaliste de la lame. Dans le cas de Redge, les choses à proximité se coupaient soudainement en deux sans qu’il s’en aperçoive.

C’était également arrivé quand il discutait avec sa mère. Un jour, il lui avait demandé pourquoi elle avait toujours autant de cicatrices sur son corps. Son père était un officier dans l’armée, mais pour autant qu’il le sache, sa mère n’avait jamais été sur un champ de bataille. Pourtant, pour une raison inconnue, il semblait que tout son corps avait été entaillé par des lames.

Elle ne lui répondit pas, mais Redge apprit la raison assez tôt quand il entendit les autres enfants parler d’une certaine rumeur. Sa mère avait eu des coupures et des lacérations étranges pendant qu’elle était enceinte de lui, ce qui signifiait qu’il était un enfant maudit.

La mère de Redge était toujours très gentille avec lui, et il l’aimait. Il détestait le fait qu’il l’avait blessée simplement en étant vivant. Maudissant ses capacités, Redge décida de se suicider et de trancher sa propre gorge.

Au dernier moment, sa mère était entrée et l’avait enlacé. « Tu peux me détester autant que tu le veux, » dit-elle. « Mais ne te déteste pas. »

La mère de Redge avait lié ses cheveux d’argent avec un fermoir spécial qu’elle avait fait faire par un ami de son père. Il avait été fabriqué à partir de matériaux rares qui permettaient de refréner la Puissance des Étoiles.

Après cela, Redge avait promis de contrôler son pouvoir et de l’utiliser pour aider les autres. Afin de respecter ce vœu, il avait décidé que la meilleure chose à faire serait de rejoindre l’armée comme son père, afin qu’il puisse avoir une chance de protéger les personnes bonnes comme sa mère.

***

Quand la tragédie avait frappé, Redge était impuissant.

Une nuit, un groupe de monstres avait attaqué son village. Khaos Schwartz était divisé en deux royaumes : l’un contrôlé par les humains, et l’autre par les monstres, et les deux royaumes étaient constamment en guerre.

Les monstres — des êtres inhumains. Les gobelins, les orcs et les vampires étaient parmi les nombreuses créatures non humaines qui existaient. Ils étaient plus forts et plus intelligents que les humains, possédaient leurs propres capacités spéciales et considéraient les humains comme des êtres inférieurs. Pour les combattre, les humains n’avaient d’autre choix que d’utiliser la Sorcellerie des Étoiles.

Ce que Redge avait vu ce jour-là était l’enfer sur terre. Le village dans lequel il jouait depuis qu’il était un petit enfant avait été brûlé jusqu’au sol et repeint par le sang. Certains avaient été tués, d’autres ont été emmenés, tandis que d’autres avaient été dévorés et ravagés. Il avait vu des monstres jouant avec son père alors qu’ils l’avaient tué, tandis que sa mère était devenue un jouet sexuel pour de grotesques bêtes. Aussi bien, les personnes qui avaient été cruelles ou gentilles envers Redge avaient toutes été torturées de la même manière.

C’est alors que Redge avait réalisé quelque chose — voilà la raison de mon pouvoir !

Après avoir tout perdu, Redge se précipita dans le village, déchirant les vils monstres en charpie. Cependant, il était encore un jeune garçon. Sa capacité était rare et puissante, mais elle n’était pas encore assez forte pour vaincre les monstres d’élite. Redge fut capturé. Et il aurait été sévèrement puni pour avoir tué tant d’autres monstres... mais quelque chose de différent s’était alors produit.

Juste avant de couper la tête de Redge, un homme tout seul était apparu et avait détruit les monstres restant d’un seul coup.

Il s’appelait Zolminal Radius et devint le nouveau gardien du garçon.

***

L’homme qui avait sauvé Redge avait prétendu être un ami de son père. Ils s’étaient battus côte à côte dans les guerres, alors il était aussi attristé par la tragédie qui avait frappé le village de Redge.

En réponse, Redge lui avait crié ça. « Pourquoi n’êtes-vous pas venu plus tôt ? Pourquoi n’avez-vous pas sauvé tout le monde ? »

Zolminal avait répondu. « S’il y a quelque chose que je peux faire pour expier cela, s’il te plaît, fais-le-moi savoir. »

Mais Redge n’avait plus rien. – plus rien à protéger, plus rien qu’il pourrait dire qu’il lui appartenait. Alors il avait choisi la vengeance.

« Je veux tuer autant de monstres que possible, » annonça Redge.

« Alors tu devrais devenir soldat, » déclara Zolminal.

Et ainsi, le garçon avait commencé à s’entraîner avec cet homme.

Les jours que Redge avait passés avec Zolminal lui avaient permis d’oublier momentanément la tristesse d’avoir tout perdu et les horreurs qu’il avait vécues lors de cette tragédie. Cet homme lui avait fourni un grand nombre de connaissances — comment utiliser une épée, comment utiliser son pouvoir, comment se battre et comment vivre.

***

« ... Zol, la vengeance est-elle une mauvaise chose ? » demanda Redge.

« Cela dépend de la personne et de la situation. Cela peut être à la fois bon et mauvais, alors tu devrais juste décider la réponse par toi-même. Même moi, je fais parfois des choses juste pour énerver quelqu’un, plutôt que parce que c’est pour un idéal élevé, » répondit Zol.

« Comment puis-je devenir fort comme toi ? » demanda Redge.

« Fais-toi des ennemis, » répondit Zol. « Fondamentalement, tu dois te trouver un but, et te trouver un ennemi est probablement le moyen le plus facile de le faire. Trouve-toi quelqu’un à qui tu ne peux pas pardonner, ou quelqu’un que tu veux absolument vaincre. Cela va te rendre plus motivé. Mais, si tu es le genre de mauviette qui a peur et qui s’enfuit après avoir perdu une fois, alors tout cela n’aura plus aucune importance, quel que soit ce que tu feras. »

« Alors je veux que tu sois mon ennemi, » déclara Redge.

« Tu es un sacré effronté, n’est-ce pas ? Mais tu as des tripes. Et les enfants avec des tripes finissent toujours par devenir de puissantes personnes, » déclara Zol.

« Pourquoi es-tu devenu soldat ? » demanda Redge.

« Pour l’argent, » répondit Zol.

« ... Pas pour ta famille ? Et non plus pas pour l’empire ? » demanda Redge.

« Qui se soucie de ça ? Je n’ai même pas de famille. Ils ont été tués par des monstres quand j’étais gamin, tout comme toi, » répondit Zol.

« Est-ce la raison qui t’a poussé à me sauver ? » demanda Redge.

« Non. Je pensais aussi pouvoir t’utiliser. Je pensais que tu pourrais m’être utile à un moment donné. Je dois également beaucoup à ton père, » répondit Zol.

« ... Que penses-tu que la famille signifie vraiment ? » demanda Redge.

« Comment pourrais-je le savoir ? » demanda Zol.

« Je voulais devenir un soldat afin de protéger ma famille. Je voulais protéger ma mère, comme mon père l’avait fait. Mais maintenant..., » déclara Redge.

« Veux-tu quelqu’un à protéger ? » demanda Zol.

« ... Est-il facile de trouver quelqu’un comme ça ? » demanda Redge.

« Probablement pas. Je ne peux pas être ta mère, mais je peux devenir ta famille. Tu peux même m’appeler papa si tu veux, » déclara Zol.

« Zol, arrête avec ça ! » déclara Redge.

« Petit gosse effronté, » répliqua Zol.

***

Beaucoup plus tard, Redge était devenu assez fort pour devenir le subordonné de Zolminal, et les deux guerriers avaient commencé à faire équipe pour des missions. À ce stade, ils avaient déjà réalisé beaucoup de choses ensemble.

Un jour, Zolminal avait été choisi pour devenir l’un des Sept Chevaliers Diaboliques, l’équipe d’élite qui servait directement sous les ordres du chef de l’Empire Granz, la plus grande nation du côté humain. Ils étaient allés dans une académie militaire spéciale, et avaient également rencontré l’homme qui deviendra plus tard le premier membre des Chevaliers Diaboliques, et le bras droit de Redge. Plus tard, au cours d’une mission ensemble, ils avaient sauvé une fille qui avait été réduite en esclavage, et elle s’était attachée à eux.

Mais le dernier jour ensemble était brusquement arrivé. On leur avait dit que ce serait une mission simple, mais c’était clairement plus que ça.

« Ce que nous allons faire ici est maléfique. Ce n’est pas différent de ce que les monstres font toujours... Mais si nous réussissons, cela nous permettra à venir de gagner facilement toutes les guerres. Nous serons en mesure de sauver des milliers de personnes. »

Leur mission était d’envahir l’Étoile d’Azur et de voler leur Destructeur. Zolminal était sûr que ce ne serait pas trop dangereux, et que les deux combattants seraient en mesure de réussir sans aucun problème. Mais quand Redge avait entendu que ce qu’ils s’apprêtaient à faire n’était pas différent des monstres, il avait un peu hésité.

Les monstres étaient ceux qui lui avaient tout volé. Au début, il s’était battu seulement pour se venger, mais à partir de maintenant, il voulait vraiment protéger l’empire. Et pour ce faire, il ne pouvait pas rester accroché à ses idéaux. Parfois, il était nécessaire de se salir un peu les mains.

Un petit sacrifice pourrait sauver des milliers de personnes. Tout ce qu’il avait à faire était de sacrifier une petite fille d’un autre monde afin de sauver sa patrie. C’était un choix facile et un petit prix à payer.

Et ainsi, Redge avait enterré ses réserves sous de trompeuses justifications. Pour l’amour de son mentor, de sa patrie, des personnes qu’il voulait protéger et des vils monstres qu’il voulait détruire, Redge n’avait d’autre choix que de le faire.

Il avait changé sa manière de penser afin de trouver des excuses pour cette mission à portée de main, et avait envahi un autre monde. Khaos Schwartz avait déjà envahi Semuleice, mais jamais Étoile d’Azur, donc on ne savait pas ce qui allait se passer. On lui avait dit qu’Étoile d’Azur était un monde sous-développé en matière de Sorcellerie des Étoiles, et donc qu’il ne pouvait pas être considéré comme une menace.

... Ou plutôt, c’était ce qu’ils pensaient.

En fin de compte, Zolminal avait perdu la vie au cours de la mission, et ils avaient échoué quant à voler le Destructeur. Avant qu’ils ne quittent leur monde, ils avaient reçu un rapport indiquant que le Destructeur ne s’était pas complètement réveillé, et qu’un porteur compatible n’avait pas été trouvé — mais cela n’avait pas été du tout la vérité.

Redge se blâmait pour cet échec. Selon lui, il se serait enivré d’un sens de justice bon marché et n’aurait pas rempli son devoir d’une manière calme et posée. Il aurait dû vider son esprit et affronter l’ennemi de toutes ses forces. Même si les choses avaient fini de la même manière, il aurait au moins su qu’il avait fait tout ce qu’il pouvait.

À la place, il avait perdu de vue son objectif — et il avait perdu son seul et unique mentor. Il ne serait plus jamais comme avant.

« Je ne peux pas croire qu’il a perdu face à un Sorcier des Étoiles d’un monde sous-développé, » les membres de la faction qui s’était affrontée avec Zolminal s’étaient moqués de sa mort, sans connaître de ce qui s’était réellement passé ce jour-là.

Redge ne pouvait pas le laisser ainsi. Et ainsi, il avait fait un vœu. Il compléterait la mission que Zolminal avait commencée, et rétablirait sa réputation. Ainsi, il se vengerait du porteur de Destructeur qui avait tué son mentor.

Après cet incident, Redge avait continué à accumuler des succès militaires, et il avait grimpé les rangs à une vitesse sans précédent.

***

Redge s’était assis. C’était comme s’il venait de voir un très long et pesant rêve.

« Seigneur Redge ! Comment vous sentez-vous ? » demanda Elemia.

« ... Bien. Donnez-moi le dernier rapport. Où sont les Chevaliers restants ? » demanda Redge.

« Fortier et Typhon sont en mission, tout comme Meile et Neige. Grom a été récupéré, et je pense que Valt devrait bientôt avoir fini de le soigner, » annonça Elemia.

Valt Mastigio était la cinquième des Sept Chevaliers Diaboliques. Comme elle se spécialisait dans la Sorcellerie des Étoiles de Guérison, elle était considérée comme particulièrement précieuse. Valt devait être en convalescence après que le groupe de Redge fut revenu de l’Étoile d’Azur, alors elle avait commencé son voyage de retour vers le château pendant qu’ils étaient partis. Sur le chemin de retour, elle avait été attaquée par des monstres, alors Redge avait été forcé à se replier au triple galop afin de revenir à Khaos Schwartz pour pouvoir la sauver.

« Bon travail. Dès que la guérison sera terminée, nous retournons immédiatement à l’Étoile d’Azur, » annonça Redge.

« ... Oui, Monseigneur, » il semblait qu’Elemia voulait dire autre chose, mais elle resta silencieuse.

Elle voulait probablement suggérer que Redge se repose un peu plus longtemps, mais il ne le supporterait pas.

Juste encore un peu plus. J’y suis presque, Zol, pensa-t-il.

Enfin, la revanche qu’il attendait était juste au coin de la rue.

***

Chapitre 5 : La bataille finale, alimentée par des souvenirs

Partie 1

J’avais d’abord rencontré Yukihime Yukigane de la pire façon possible. Dès que nous nous étions vus, nous avions livré une violente bataille, jusqu’à ce que je réussisse à gagner avec l’aide du Destructeur. Après ça, pendant longtemps, je pensais qu’elle était une abrutie finie. Même après que nous ayons commencé à vivre avec elle, elle s’occuperait de chaque petit détail. Il semblait qu’elle était vraiment affectée par la défaite qu’elle avait eue pour la première fois de sa vie.

Je l’avais tellement souvent combattue. Mais peu importe combien de fois j’avais essayé, je ne pourrais jamais la battre sans le Destructeur. J’avais perdu, encore et encore, et à un moment donné, j’avais commencé à la contester exprès. Au début, j’étais juste frustré — même quand Towa avait été kidnappée. Yukihime et moi nous nous étions désespérément battus et nous avions sauvé Towa. Mais bien sûr, j’avais été désespéré. Elle était la seule membre de ma famille qui me restait, et nous avions été ensemble depuis la naissance. Ainsi j’étais sur le point de perdre ma santé mentale.

Aussi longtemps que je me souvienne, j’avais toujours voulu protéger ma sœur. Peut-être était-ce mon instinct de grand frère, ou même la raison pour laquelle j’étais né. Cependant, je n’avais pas besoin d’une raison — protéger Towa était quelque chose que je faisais inconsciemment.

Et il y avait une raison à notre relation si étrange. Chaque fois que je la voyais sourire, ça me remplissait de force. Peu importe la situation douloureuse dans laquelle je me trouvais, le fait de penser à Towa me permettait d’avoir la force de continuer. Voilà pourquoi ça aurait dû être mon travail de la sauver... mais Yukihime m’avait battu à ce jeu-là.

Ce n’était pas juste. C’était encore bien pire que quand elle me battait lors de l’un de nos duels. Pourquoi avait-elle réussi à sauver Towa ? Aussi simple que cela soit, je ne pouvais tout simplement pas le comprendre. Pourquoi devait-elle aller si loin pour Towa ? J’aurais aimé pouvoir échanger de places. Comment pourrait-elle se sacrifier autant pour son devoir ?

Un peu plus tard, elle avait expliqué la raison. Et tout à coup, j’avais réalisé que j’étais tombé amoureux d’elle. Pas parce qu’elle avait sauvé ma sœur – j’étais tombée amoureuse de la façon dont elle avait vécu sa vie... et...

***

Après m’être réveillé, j’avais commencé à pleurer.

Alors que mon esprit revenait à la réalité, je m’étais souvenu de ce qui s’était passé avant que je ne m’effondre — les derniers moments que j’avais passés avec Yukihime.

Elle avait l’air si heureuse, si satisfaite.

« ... Pourquoi, Yukihime ? » murmurai-je. Des larmes coulaient depuis mes yeux.

Je m’étais réveillé dans un lit d’hôpital. J’étais à l’infirmerie de l’académie, et Towa dormait à côté de moi.

« Mmm... » Towa s’était lentement assise sur le lit. Elle me regarda avec des yeux somnolents, et au moment où elle les ouvrit complètement, elle se mit à crier. « ... Grand frère !! » Elle s’était approchée de moi pour me faire un câlin, mais au moment où elle m’avait touché, elle s’était figée. « ... Oh non ! Attends. Tu es partout blessé, n’est-ce pas ? »

« C’est correct, » dis-je.

« Ça ne fera pas de mal ? » demanda-t-elle.

« Cela n’a pas d’importance si ça fait mal, » dis-je.

J’avais tiré Towa vers moi et je l’avais serrée dans mes bras. J’étais couvert de blessures, mais mon cœur était dans un pire état. Il avait été réduit en charpie, tellement écrasé qu’il en était devenu méconnaissable. Mais j’avais toujours Towa. Towa était toujours vivante. Comme pour m’en assurer, je la saisis avec ma main gauche.

« Grand frère. Yukihime, Yukihime, elle..., » Towa sanglotait.

« C’est correct. Tu n’as pas besoin de dire quoi que ce soit, » dis-je avant de commencer à pleurer.

Et ainsi, nous avons pleuré en silence, tous les deux.

***

Towa avait toujours parlé très poliment à tout le monde sauf moi, et Yukihime ne faisait pas exception. Après que nous ayons perdu nos parents, Towa ne s’était ouverte à personne. Elle ne pouvait plus faire confiance aux autres. Après avoir vu ses parents mourir sous ses yeux et être témoins jour après jour du mal à l’état pur provenant de cette organisation, le cœur de Towa avait été complètement brisé.

Jusqu’à ce qu’elle rencontre Yukihime. Jusqu’à ce jour, je pensais que je ne verrais jamais Towa à nouveau rire ou pleurer. Je pensais que revivre nos jours de bonheur dans mon esprit serait la seule consolation que je n’aurais jamais.

Mais quand elle avait rencontré Yukihime, Towa avait changé. Je pense que j’avais également changé. Yukihime l’avait même dit. Nous avions tous les deux changé, et c’est elle qui avait permis cela. Je pensais que Towa ne s’ouvrirait plus jamais à personne à part moi, mais cela n’avait pas été le cas avec Yukihime. Il n’y avait aucune chance que nous ne puissions jamais la remercier pour tout ce qu’elle avait fait pour nous.

« ... Hé, Towa. Que veux-tu maintenant faire ? » demandai-je à Towa, après que nous ayons partagé nos pleurs.

« Que veux-tu dire par là ? » demanda Towa.

« Je veux vaincre ce mec, » répondis-je.

« ... Moi de même, » répondit-elle.

« Me prêteras-tu encore ton pouvoir ? » demandai-je.

« Bien entendu, » répondit Towa.

Towa et moi avions tous deux hoché la tête avec force.

Puis, nous avions entendu un coup frappé à la porte.

« Kurono, es-tu réveillé ? » Demanda Nagisaki en rentrant dans la pièce. « Désolé de t’appeler si tôt, mais j’aimerais que tu viennes avec moi. »

***

Partie 2

Après avoir revêtu mon uniforme scolaire et attaché un bras prothétique temporaire, j’avais suivi Nagisaki hors de l’infirmerie. Mais j’avais l’impression que je savais où il me conduisait.

« ... Yukihime m’a dit que si quelque chose lui arrivait, elle voulait que tu deviennes le prochain Directeur, » déclara Nagisaki.

Le Directeur. Le chef de l’académie, chargé de défendre le monde contre les invasions en provenance d’autres mondes.

« Puisque tu es le deuxième au sein de l’académie, je suis sûr que le Conseil des Sept Maisons l’approuvera, » déclara Nagisaki.

« Veux-tu que je devienne le Directeur ? » demandai-je. Alors c’est ce qu’elle voulait dire quand elle a dit qu’elle me confiait son devoir. « ... Désolé, mais ce n’est pas pour moi. »

« Oui, » Nagisaki acquiesça rapidement. « Maintenant, je voudrais te parler d’un sujet personnel, » il arrêta de marcher et se tourna vers moi. « ... Ce que je vais te dire maintenant n’est rien de plus qu’une manière affreuse, insignifiante et prétentieuse d’extirper ma colère sur quelqu’un, » dit-il, puis il attrapa ma veste et se mit à crier. « Pourquoi n’as-tu pas protégé Yukihime !? »

Avec sa main toujours accrochée au col de ma veste, Nagisaki m’écrasa contre le mur. « Je suis plus faible que toi... Donc je ne pouvais pas rester à ses côtés... Donc je n’ai pas le droit de te juger. Mais c’est pourquoi je veux te dire ça... Tu es le seul à qui je peux le dire ! Pourquoi, Kurono !? Pourquoi... ? Tu es plus fort que moi, et tu étais juste à côté d’elle ! Pourquoi... ? »

Je ne pouvais pas blâmer Nagisaki, peu importe comment il pensait qu’il était horrible, mesquin ou vaniteux. Et donc j’avais tout simplement écouté ce qu’il avait à me dire. C’était tout ce que je pouvais faire. Non seulement avait-il tout comme moi des sentiments envers Yukihime — et nous admirions tous deux sa force.

« ... Pardon. M’excuser est tout ce que je peux actuellement faire, » dis-je.

Si j’avais été plus fort, cela ne serait jamais arrivé, pensai-je. 

« Je n’ai pas besoin de tes excuses, » dit-il. 

« Alors que veux-tu que je fasse ? » demandai-je.

« Tu sais que je pourrais devenir le directeur. Je suis le chef de la maison Nagisaki et le troisième au sein de l’académie. En ce qui concerne le statut social, je suis bien plus adapté que toi pour ce poste. Mais..., » Nagisaki avait commencé, alors qu’il me regardait avec des larmes dans les yeux. « Je veux que tu le fasses. Je m’en fous si tu ne penses pas que tu es capable de l’être. Tu n’as pas besoin de t’excuser. Assure-toi juste de finir tout ce qu’Yukigane n’a pas pu faire. »

J’étais sûr qu’il ne mentait pas vu la façon dont il libérait sur moi sa colère. Mais ce n’était pas tout ce qu’il faisait là... Nagisaki essayait aussi de m’encourager. Il se souciait vraiment d’Yukihime. Il avait compris la raison qui faisait qu’elle était une personne incroyable. Il s’agissait d’un homme qui avait aimé la même femme que moi — alors comment pouvais-je lui refuser ça ?

« D’accord... Merci Nagisaki, » dis-je.

« Ce n’est pas nécessaire de me remercier. J’ai seulement dit ce que j’avais sur le cœur, » dit-il.

... Encore une autre personne qui a besoin d’être plus honnête avec lui-même.

***

J’avais suivi Nagisaki dans la salle de réunion où s’était réuni le Conseil des Sept Maisons. Là, j’avais été nommé en tant que nouveau Directeur. Après la réunion, Nagisaki m’avait remis un long attaché-case.

« Qu’est-ce que c’est ? » demandai-je.

« Ouvre-le ! » répondit-il.

À l’intérieur se trouvait une lame jumelle d’un bleu métallique.

« C’est ton Armement des Étoiles, » déclara Nagisaki. « Je l’ai fait réparer le plus rapidement possible par la division des Sorciers-Forgerons. Ils ont utilisé des parties de l’Armement des Étoiles d’Yukigane afin de l’achever. Apparemment, son nouveau nom est le Tueur du Temps : Glacier. »

« Une partie de la Floraison des Neiges, » murmurai-je.

J’avais saisi la lame bleu métallique. Elle était partagée entre lumière et transparence. Tout comme le Tueur du Temps originel, je pouvais stocker ce que je voulais dedans et faire sortir quand je le voulais.

Maintenant, nous serons toujours ensemble, pensai-je.

Pendant un moment, j’avais presque cru entendre la voix d’Yukihime. Je me sentais tellement étrange — c'était comme si tous les éléments présents étaient exactement les mêmes qu’avant. Je n’avais pas vécu cela avec l’homme que Redge avait appelé Zol, qui était la dernière personne que j’ai tuée. Le pouvoir d’Yukihime avait dû faire un lien spécial avec moi et me faisait penser comme si elle était vraiment à mes côtés. C’était une exception à la règle.

Maintenant, j’avais une lame jumelle bleu métallique, et le pouvoir qu’Yukihime m’avait donné. Soudainement, un sort de Sorcellerie des Étoiles était apparu dans ma tête. Quelle quantité de Puissance des Étoiles dois-je lui consacrer pour l’utiliser ? Combien ai-je besoin d’émettre ? Quel genre de préparation était nécessaire et quel genre d’effet cela avait-il ? Immédiatement, j’avais tout compris.

C’est ce qu’Yukihime m’a donné. C’est ce que j’ai hérité d’elle, pensai-je.

Le nom du sort était Zéro Absolu — le sort ultime de la Sorcellerie des Étoiles, qui avait le pouvoir d’arrêter le temps. C’est la clé pour vaincre Redge. J’avais inconsciemment serré ma main droite.

« Kurono, tu ferais mieux de gagner avec ça, » déclara Nagisaki.

« Laisse-moi me charger de ça, » dis-je.

J’avais placé mon poing vers lui. Il avait fait de même et nos deux poings s’étaient à ce moment-là touchés.

***

Partie 3

Ensuite, Towa et moi étions retournés chez nous et nous nous étions préparés. Nous avions décidé de passer la nuit à l’académie afin que nous puissions immédiatement réagir lorsque Redge reviendrait.

« J’ai dit à Nagisaki de me le laisser, mais... comment vais-je me battre contre ce mec ? Comment puis-je le battre ? » Même si j’avais acquis le pouvoir d’Yukihime, je ne pouvais pas aller là-bas sans un plan.

« En fait, grand frère... J’ai gardé quelque chose secret même vis-à-vis de toi, » il s’était avéré que le Destructeur de l’Étoile d’Azur — Towa — avait une particularité que les autres Destructeurs n’avaient pas. C’était quelque chose qui complétait sa capacité à se transformer en quelque chose, aussi longtemps que son utilisateur possédait assez de Puissances des Étoiles et souhaitait vraiment le faire.

Le pouvoir unique de Towa lui avait permis de régénérer instantanément n’importe quelle partie d’elle qui avait été détruite. Normalement, les Armements des Étoiles avaient rarement été si endommagés, mais pour régénérer une arme cassée, un Sorcier des Étoiles devrait d’abord la libérer, puis attendre qu’il se régénère de lui-même. Avec Towa, il n’était nullement nécessaire d’attendre.

« Pourquoi ne m’en as-tu jamais parlé jusqu’à maintenant ? » lui demandai-je.

« ... C’est que tu es tellement surprotecteur. S’il y avait une chance que je sois détruite, je me suis dit que tu deviendrais fou et que tu me dirais d’arrêter et de me reposer au lieu de me régénérer, » dit-elle.

« Oui, je suppose que je l’aurais fait. Tu as raison. Mais je ne le dirais pas maintenant, car j’aurais besoin que tu continues à te battre pendant que c’est moi qui me repose..., » dis-je.

Afin d’activer la régénération, le Destructeur devait d’abord être désactivé puis transformé en arme — ce qui pouvait être fait en une fraction de seconde. Si cela se passe correct, ce serait le moyen idéal pour coincer ce type.

J’avais également eu accès au Zéro Absolu, la Sorcellerie des Étoiles qui permettait de geler le temps que j’avais hérité d’Yukihime. Pour l’utiliser, j’avais d’abord besoin de casser ma lame jumelle. C’était un acte final, puisque briser les lames représentant les aiguilles de l’horloge était comme forcer le temps lui-même à cesser de s’écouler. Comme je n’avais que deux lames, je ne pouvais le faire que deux fois. Et une fois que je l’aurais fait, je ne serais plus capable d’accélérer ou de ralentir quoi que ce soit pour le reste de la bataille.

Une régénération instantanée et la capacité qui me permet d’arrêter le temps. Avec ces deux personnes à mes côtés, peut-être que je peux vraiment vaincre quelqu’un qui me semble invincible. Alors que j’essayais de réfréner mon excitation, j’avais vu Towa sortir de la chambre d’Yukihime en portant un cadeau.

« Je ne suis pas sûre que ce soit correct pour moi de te le donner, mais je sais que c’était pour toi, » déclara Towa.

À l’intérieur de l’emballage se trouvait une écharpe cramoisie. Il y avait également une carte avec un message à l’intérieur.

Deviens un homme bien afin de pouvoir porter cela ! Voici ce qui était écrit sur le mot.

« ... » Mes yeux se tournèrent vers le calendrier.

Oh oui... Aujourd’hui, c’est bien Noël, n’est-ce pas ? Zut... Tu m’as aussi pris une écharpe ? pensai-je.

« Towa, le savais-tu ? » demandai-je.

« Oui, elle m’avait demandé conseil, » répondit Towa.

Voilà pourquoi Towa a continué à suggérer que j’achète une écharpe quand nous allions faire des achats ensemble, pensai-je.

« Je pensais que ça aurait l’air vraiment sympa si tu correspondais avec elle quant au port d’une écharpe, » dit-elle.

« Oui, je parie que cela aurait été génial..., » dis-je.

Yukihime avait dit qu’elle aimait la couleur rouge, puisque c’était la couleur que les héros portaient, bien qu’elle n’avait pas son propre foulard rouge. Elle avait dit que le rouge ne lui plaisait pas. Je n’étais pas d’accord avec ça.

Mais j’avais compris ce que ce présent voulait dire. Yukihime voulait que je devienne un héros.

Oh ! Je le ferai. Tu n’as qu’à me regarder maintenant ! Tout en faisant cette promesse silencieuse dans mon cœur, j’avais mis l’écharpe.

 

 

 

***

Nous avions vraiment l’impression que notre bataille était sur le point d’arriver. Nous étions retournés à l’académie quelques heures plus tard. Le soleil s’était couché et le ciel était baigné par le crépuscule. Soudain, j’avais ressenti une très forte Puissance des Étoiles, et je savais exactement à qui elle appartenait.

« Towa, nous devons désormais gagner face à ça, » dis-je.

« ... Tout à fait. Nous pouvons le faire, grand frère, » dit-elle.

Cette journée était censée être pour elle. À la place, nous fêtions Noël sans elle.

Et ainsi, la bataille finale commença.

***

Partie 4

« De retour si tôt ? » demandai-je.

« J’ai une subordonnée qualifiée qui peut utiliser la Sorcellerie des Étoiles de guérison, » répondit Redge.

« ... Alors, pas étonnant que tu aies l’air d’être en parfaite santé, » dis-je, ayant changé ma manière de lui parler depuis que j’étais son égal.

Cela ne faisait qu’un jour et pourtant il avait l’air complètement guéri. Comme il l’avait dit, il devait avoir des subordonnés très compétents de son côté. Nous avions aussi des personnes qualifiées dans l’académie, mais mon corps me faisait encore souffrir à de nombreux endroits. J’avais utilisé trop de sorts qui avaient mis mon corps à rude épreuve, et un jour ne suffisait pas pour me remettre de tous les dégâts, et cela même avec l’aide de la Sorcellerie des Étoiles.

« Je t’ai dit que je serais rapidement de retour pour en finir une fois pour toutes, » déclara Redge. « Et cela sans tenir compte des blessures que j’ai eues jusqu’à maintenant... Je suis venu ici pour te tuer aussi vite que possible. »

« C’est aussi très bien ainsi pour moi. Je veux aussi en finir avec toi, » dis-je.

« Libération — Khaos Ende Schwert, » Redge avait brandi son épée si énorme.

« Allons-y, Towa ! » dis-je.

« ... D’accord, » répondit Towa.

« Libération — Le Destructeur, » déclarai-je.

Le corps de Towa avait disparu dans un flash de lumière, puis elle s’était transformée pour devenir mon bras droit. J’avais serré mon poing droit, et encore une fois, cette voix avait fait écho dans mon esprit.

Tue !

« ... Tais-toi ! » J’avais chassé hors de mon esprit l’effet secondaire dû à la puissance du Destructeur. C’est ma... non, notre bataille. Cela n’a rien à voir avec toi, Ruine.

Puis, j’avais tendu ma main droite. Yukihime... Prête-moi ta force.

« Libération – Le Tueur du Temps : Glacier. » J’avais maintenant la lame jumelle bleu métallique.

« Je ne t’ai jamais dit mon nom, n’est-ce pas ? » demanda Redge.

« Vas-y ! J’ai également un nom à te donner, » dis-je.

Redge avait déplacé son épée puis il avait commencé à parler d’une voix imposante. « Je suis Redge Ferimento, l’Empereur des Ténèbres de Khaos Schwartz. L’homme que vous avez tué était Zolminal Radius, et je suis venu ici afin de venger la mort de mon mentor ! »

« Je suis Kokuya Kurono, le Directeur de l’Étoile d’Azur. Je suis venu ici pour finir ce qu’Yukihime a commencé ! » répondis-je.

« Oh ? Tu lui as succédé sur le trône ? Mais je ne pense pas que tu sois capable d’hériter de ce titre. Il est temps pour toi de mourir et de l’abandonner, » dit-il.

Après ça, notre bataille avait commencé.

La ligne dorée qui circulait sur mon bras d’argent brillait d’une lumière aveuglante. J’avais fait tourner ma lame jumelle vers la droite afin d’accélérer mon corps. Au moment où je m’étais mis à avancer, une immense quantité de Puissance des Étoiles avait créé un petit cratère en dessous de moi. Telle une balle, j’avais chargé vers l’avant et avais instantanément réduit à zéro la distance nous séparant. Ma vitesse sans précédent avait fait que les yeux de Redge s’écarquillèrent, mais ce n’était pas assez pour faire trembler un homme tel que lui. Dès que je l’atteignis, la Puissance des Étoiles de Redge explosa, créant un déluge de lames invisibles.

J’avais rapidement fait tourner ma lame jumelle vers la gauche afin de ralentir la zone se trouvant autour de moi. Cela réduirait ainsi le nombre de fois que sa Puissance des Étoiles me frapperait. Je ne pouvais pas le réduire à zéro, mais je serais en mesure d’éviter ainsi le plus gros des dommages.

Du sang jaillissait de ma joue, de ma poitrine et de ma cuisse. Ce n’était rien comparé à ce qu’Yukihime avait ressenti.

Tout en poussant un puissant cri, j’avais frappé avec mon épée longue assez fort pour séparer sa lame en deux. Un son perçant résonnait sur le champ de bataille. Redge avait tourné son épée sur le côté afin de bloquer mon épée. Mais à l’instant suivant, je l’avais frappé depuis derrière lui. Son esprit ne pouvait pas suivre un tel mouvement. Je m’étais faufilé derrière lui — et donc, Redge avait immédiatement disparu afin de se protéger.

Il était réapparu à cinq pas de moi, puis avait à nouveau disparu. De la téléportation. Je sentais sa présence apparaître à différents endroits. Quand il se téléportait de cette manière, il était impossible pour moi de savoir où il était.

Soudain, j’avais senti une Puissance des Étoiles surgir de derrière moi. Rapidement, j’avais déplacé en arrière ma lame jumelle, juste à temps pour bloquer sa puissante attaque. Plusieurs autres frappes avaient suivi, frappant mon corps et m’envoyant finalement contre un mur.

« Tu es certainement très rapide, » dit-il.

« ... De ton côté, ce que tu utilises n’a rien à voir avec la vitesse, » j’avais dit ça après que je me fus relevé. Il ne bougeait pas rapidement. Il ne faisait que disparaître. « ... c’est insensé. »

« Et tu mourras sans jamais le comprendre, » dit-il.

« Je n’ai pas besoin de le comprendre pour te battre, » j’avais craché, puis j’avais percé le mur se trouvant devant moi avec ma main droite.

Nous étions maintenant debout dans une étroite ruelle entre deux bâtiments de la zone. C’était parfait. J’avais lancé un pan de mur devant moi, puis j’avais sauté sur le toit de l’immeuble d’où je venais. Je pourrais aller derrière lui depuis là.

Puis, alors que je faisais un autre pas et le toit entier céda.

Qu’est-ce qui vient de se passer ? J’avais accéléré mon esprit et avais regardé autour de moi. J’avais rapidement compris la raison. Redge avait découpé la totalité des bâtiments se trouvant dans la région. À perte de vue, chaque bâtiment devant lui avait été parfaitement coupé en deux.

Alors je tombais, j’avais lutté afin de garder mon corps dans une position verticale et j’avais alors atterri en toute sécurité.

« Ta manière de ta battre commence vraiment à m’agacer, » Redge grommela, puis il sembla tordre la poignée de son épée.

Soudain, la poignée anormalement longue se sépara et même sa lame se sépara en deux. Redge avait glissé la lame supplémentaire dans la moitié non utilisée de sa poignée. Il venait de séparer son énorme épée en deux.

Redge avait ensuite pris la nouvelle arme dans sa main gauche puis il frappa avec. Nous étions à 20 mètres l’un de l’autre, et la lame ne brillait pas, donc il ne semblait pas sur le point de m’attaquer.

Puis, il disparut — ou du moins, c’était ce qu’il me semblait. Jusqu’à ce qu’il apparaisse très proche de moi, sur ma droite et qu’il me frappa avec l’épée se trouvant dans sa main droite. Je l’avais vite bloquée avec mon épée longue. Je ne l’ai jamais vu se téléporter depuis aussi loin. Je pensais que dix mètres étaient sa limite... Est-ce que cela a quelque chose à voir avec cette attaque à l’épée ? Peut-être qu’il a besoin de frapper avec son épée pour se téléporter sur de longues distances ?

Redge fit reculer son épée droite puis il frappa avec celle de gauche en une frappe horizontale. Je parai cette attaque avec mon poignard. Je n’avais qu’une épée, – ma lame jumelle, mais j’avais confiance dans le nombre d’attaques que je pouvais faire avec elle. Il ne va pas me sauter dessus juste parce qu’il a maintenant deux épées. Du moins, c’était ce que je pensais.

Redge frappa avec ses deux épées en même temps, mais il était trop loin pour couper la moindre chose. Cela semblait être un mouvement inutile, jusqu’à ce qu’il disparaisse immédiatement après ça.

J’avais alors senti sa Puissance des Étoiles juste derrière moi. J’avais alors déplacé mon épée longue tout en me retournant juste à temps pour voir Redge qui m’attaquait. J’avais réussi à bloquer son attaque, mais après ça, il avait à nouveau disparu. Maintenant, Redge pouvait apparemment se téléporter plusieurs fois de suite. Il m’avait semblé qu’en temps normal, il avait besoin d’attendre un certain délai avant de l’utiliser à nouveau, mais la séparation de son épée en deux avait en quelque sorte éliminé cette limitation.

... Peut-être qu’il a besoin de frapper avec son épée pour se téléporter comme ça ? Je l’ai vu se téléporter sans ce mouvement, donc cela pourrait affecter son temps d’activation ou sa portée. Le fait de déplacer son épée doit être une amélioration, pensai-je.

Un cycle avait commencé. Redge disparaissait, réapparaissait juste assez longtemps pour me frapper, puis disparaissait à nouveau, me laissant incapable de contre-attaquer. Finalement, il était réapparu juste en face de moi. Sa grande épée pourrait m’atteindre, mais mon épée longue ne pourrait pas l’atteindre.

J’avais alors fait un pas en avant et j’avais frappé horizontalement avec mon épée longue. Elle n’avait coupé que de l’air. Il était déjà parti.

Une fraction de seconde plus tard, il réapparut à mes côtés — l’endroit parfait.

« Série d’Attaques — Libération, » dit-il.

Redge se tenait juste à l’extérieur de l’arc de cercle que je venais de trancher. Mais avant que mon attaque ne le frappe, il avait déchaîné une importante Puissance des Étoiles à l’intérieur de lui. Tout autour de nous semblait avoir été tranché en petits morceaux, et l’attaque magique que j’avais envoyée avait également été affectée par cette destruction.

Jusqu’à présent, j’avais réussi à ne rien faire d’autre que de me défendre. Afin de tourner cette bataille vers cet instant-là... « ... Je vais devoir faire quelque chose d’un peu fou. »

J’avais alors fait tourner deux fois ma lame jumelle, me permettant ainsi de tripler ma vitesse, tout comme je l’avais fait lors du combat contre Grom. Redge était réapparu près de moi et avait frappé avec son épée. À mi-chemin de son trajet, j’avais dévié son attaque avec mon épée longue, puis je l’avais rapidement attaqué avec mon poignard. Ma lame entailla légèrement la poitrine de Redge, éclaboussant le sol de son sang.

Instantanément, Redge avait disparu — mais ma contre-attaque avait été couronnée de succès. Cela valait le risque. Même si la coupure avait été peu profonde, elle avait quand même réussi à se faire. J’avais également compris que ma triple vitesse était assez rapide pour suivre ses combos de téléportation à grande vitesse. En raison de la tension élevée qui affectait mon corps, je ne pouvais pas le garder pour toujours — mais c’était seulement le cas si je me souciais du stress occasionné à mon corps.

Je vais tout simplement l’ignorer. Cinq secondes, dix secondes... Je vais le garder aussi longtemps que possible. Je m’en fiche si cela me fait un mal de chien en le faisant — je ne vais pas laisser Redge me sauter dessus.

Et donc, j’avais mis ma vitesse triple à l’épreuve face à sa téléportation. Alors que nous avions échangé des coups, nous avions tous les deux lentement eu de plus en plus de blessures.

Soudain, Redge avait cessé de bouger. Du sang coulait de ma bouche et tout mon corps était couvert de blessures, mais il avait eu sa part de blessure.

« Je vois que tu as réussi à me suivre... Dans ce cas, je vais terminer cette bataille avec une attaque totalement différente, » dit-il.

Redge se téléporta plus loin. Il avait ensuite réuni ses lames pour n’en former plus qu’une, puis l’avait soulevée comme s’il voulait percer le ciel. Une Puissance des Étoiles Argenté avait commencé à se rassembler autour de la lame, et c’était comme si je n’avais rien ressenti jusqu’ici. La lumière s’était étirée si haut que cela me donnait vraiment l’impression qu’il allait couper en deux l’atmosphère.

Si Redge faisait basculer cette attaque de ce côté, il aurait facilement pu abattre tous les derniers bâtiments de la zone, mais cette attaque semblait beaucoup plus forte que celle qu’il avait utilisée plus tôt.

 

 

Et cette fois, il allait le faire directement sur moi.

C’était l’énergie d’argent qui avait tué Yukihime. Une fois qu’il l’aurait lancé sur moi, je ne serais pas en mesure de m’échapper loin de lui, peu importe à quelle distance j’aurais couru. Et je ne serais pas non plus capable de l’esquiver à gauche ou à droite. Que puis-je faire ? Est-il impossible de l’éviter ? Devrais-je tout simplement essayer de détruire l’attaque elle-même ? Et si je jetais ma lame jumelle sur lui ? Non, cela serait inutile, et ça ne le tuerait probablement pas même si cela le touchait.

Alors que Redge brandissait son arme massive et lumineuse, ses yeux d’argent me percèrent de part en part. Je n’avais plus le temps d’hésiter.

Je fis tourner ma lame jumelle vers la droite, et je fis redémarrer ma triple accélération qui s’était dissipée depuis que Redge avait arrêté d’attaquer. J’avais l’impression que tout mon corps brûlait — mais j’avais chassé cette douleur de mon esprit. Si je me concentrais sur cela, je serais découpé en deux. Peu importe la direction dans laquelle je fuyais, j’étais mort, alors cela signifiait que je devais courir vers lui.

C’est ma chance de l’en finir avec lui. Afin de lui infliger une blessure significative, je devais utiliser la Sorcellerie des Étoiles me permettant d’arrêter le temps. Même s’il était capable de l’annuler après que plusieurs secondes se soient écoulées depuis que je l’aurai activé, j’aurai assez de temps pour le frapper, surtout si je ralentissais également le temps comme je l’avais fait lors de la précédente bataille.

L’arrêt du temps est le seul moyen, pensai-je.

« Es-tu prête à faire ça, Towa ? » demandai-je.

« Grand frère, je sais que nous pouvons le faire aussi longtemps que nous sommes ensemble ! » déclara Towa dans ma tête.

Nous n’aurions qu’une chance de le faire — et cela ne durera qu’un instant.

Tout se résume finalement à cela ! pensai-je.

Tout en poussant un rugissement, j’avais couru tout droit vers Redge. J’avais instantanément vu de la déception dans ses yeux. Il devait probablement penser que j’avais abandonné, et courait juste devant moi sans réelle raison derrière mes agissements. C’est bien. J’ai hâte de voir ton visage quand j’en aurai fini avec toi.

Je dirigeai mon épée longue vers sa lame d’argent lumineuse et je frappai. Bien sûr, mon épée fut coupée en deux. Le morceau brisé avait filé dans les airs, mais à cet instant précis, le temps s’était figé. Au moment où mon épée longue avait été brisée, le sortilège s’était activé.

Je savais que le sortilège disparaîtrait dans quelques secondes, donc je devais l’attaquer dès que possible. J’avais rapidement frappé avec ma lame jumelle, l’entaillant avec le poignard.

Elle avait réussi à s’enfoncer dans son corps. Alors que le sang jaillissait hors du corps de Redge, le temps recommençait à s’écouler. Le sortilège s’était dissipé plus vite que je ne le pensais, et je n’avais pu faire qu’une seule attaque. Mais je n’avais pas encore fini.

Redge avait instantanément fait descendre son épée afin de me frapper avec son attaque chargée. J’avais rapidement déplacé mon poignard afin de l’intercepter, et ainsi, l’autre côté de ma lame jumelle se brisa lui aussi.

Le temps s’était une fois de plus arrêté — c’était ma dernière chance. Je frappais avec mon bras droit, activant par la même occasion mon Accélération du Système, et déchaînai toutes les Puissances des Étoiles qui étaient stockées dans ce bras.

Quand j’avais utilisé cette attaque auparavant, elle avait toujours été restreinte. Si je chargeais trop de Puissance des Étoiles, la pression finirait par écraser mon bras droit — mais avec Towa, ce n’était plus un problème.

« C’est fini ! » criai-je tout en libérant mon attaque finale contre Redge.

Mais soudainement, une frappe d’argent avait traversé mon champ de vision. Redge avait d’une manière ou d’une autre déplacé son épée et il frappait maintenant vers mon bras droit. Cette fois-ci, le sort d’arrêt du temps s’était beaucoup plus vite dissipé. Mais pourquoi ? A-t-il éveillé à un nouveau pouvoir juste en face de moi ?

Redge trancha directement au niveau de mon bras.

« Ce n’est pas encore fini ! » Towa avait crié cela sous sa forme éthérée.

Instantanément, j’avais accéléré mon corps jusqu’à sa limite. J’avais perdu ma lame jumelle, mais tant que j’avais le pouvoir du Destructeur de mon côté, je serais capable de continuer à accélérer le temps. L’instant suivant semblait avoir duré le temps d’une vie. J’avais libéré Towa une fois de plus de sa forme d’arme, dans l’espoir que je serais capable de la régénérer en une fraction de seconde. Mon bras coupé avait disparu dans un flash de lumière, et elle était apparue à sa place.

« Argh ! »

Au moment où Towa était revenue à sa forme humaine, elle avait craché une quantité horrible de sang. J’avais immédiatement compris la raison. Elle ne m’avait pas menti à propos du pouvoir de régénération, mais elle m’avait caché un fait important. Quand elle subissait des dégâts sous sa forme d’arme, les dégâts étaient transférés à Towa elle-même dès qu’elle revenait sous sa forme humaine. Elle savait que si elle m’avait dit ça, j’aurais hésité. Elle me l’avait caché pour que je puisse agir sans délai quand le moment viendra.

Malgré le choc qui me fut causé par ce qui se trouvait dans mes yeux, Towa serra les dents de douleur et me tendit la main. Puis, elle laissa échapper un cri, dissipant ce qui me paralysait en ce moment.

« Je veux aussi gagner ! Je veux te donner ma force ! Pour Yukihime ! » cria-t-elle.

Oui... pour Yukihime, pensai-je.

J’avais tendu la main gauche avant de serrer la main droite de Towa. Je l’avais poussée jusqu’à ces derniers retranchements — je ne devais pas maintenant tout foutre en l’air.

J’avais également lâché un cri, puis je prononçais les mots pour pouvoir faire ma frappe finale — des mots alimentés par tous les souvenirs des moments que Towa, Yukihime et moi avions partagés ensemble.

« Libération – Le Destructeur ! »

Le corps de Towa s’était dissipé dans une lumière aveuglante avant de reformer mon bras droit. Je l’avais transformée avec succès en une arme, et elle avait l’air d’être en parfait état comme si elle était neuve.

Il était temps pour la véritable attaque finale.

« Redge, je vais en finir avec toi maintenant ! » criai-je.

J’avais injecté toute la Puissance des Étoiles que j’avais laissée dans mon poing, puis j’avais fait un pas en arrière, avant de...

Vas-y ! Je t’ai tout donné, le sourire d’Yukihime était apparu dans mon esprit, comme si elle se tenait dans mon dos et qu’elle me disait ses mots.

 

 

Je pouvais la sentir me pousser, me pousser vers avant.

Redge était affalé vers le sol après sa dernière attaque et son épée se trouvait au niveau du sol. Sa défense était grande ouverte.

Et ainsi, mon Poing Final avait finalement été envoyé.

***

Le corps de Redge était tombé sur le sol.

... Yukihime, j’ai gagné, pensai-je.

Malgré le fait qu’il était allongé immobile sur le sol, les yeux de Redge étaient toujours brûlants d’une soif de sang. « Pourquoi restes-tu immobile ? Ceci est ta chance de te venger. »

Si nous avions été dans une situation inversée, il aurait sûrement frappé avec son épée sans aucune hésitation.

« ... J’ai hérité du devoir d’Yukihime — son devoir de protéger le monde. Cela n’a rien à voir avec le fait de te tuer, » répondis-je.

Si je n’avais pas rencontré Yukihime, si je n’avais pas hérité de son devoir, je l’aurais sûrement immédiatement tué. Je le détestais toujours dans la mesure où je souhaitais pouvoir le tuer plusieurs fois.

« Ne reviens plus jamais dans mon monde ! » déclarai-je.

« Et si je dis non ? » demanda-t-il.

« ... Eh bien ! Je t’écraserais encore. Et encore et encore..., » j’avais dit ça, alors que je le regardais droit dans les yeux. « Ton monde et ton empire sont en crise, n’est-ce pas ? Dans ce cas, tu dois mettre toute ta puissance en action et tu dois trouver une façon de gérer ton monde par toi-même. »

Juste après, Elemia était apparue en provenance d’un Cercle d’Étoiles et elle récupéra Redge. Je ne l’avais pas arrêtée. Si je le tuais ici, ses subordonnés viendraient pour se venger, et la guerre ne finirait jamais.

C’est comme ça que ça doit être, pensai-je.

J’avais vaincu l’homme qui avait tué Yukihime, à l’endroit même où elle était décédée, et j’avais par la même occasion sauvé le monde. Soudainement, j’avais réalisé que je ne pouvais plus entendre cette voix meurtrière se trouvant dans ma tête. Le désir de vengeance qui avait rongé mon cœur ces dix dernières années avait complètement disparu. Ma fureur, ma haine, ma tristesse et ma douleur étaient toujours là, mais ma soif de vengeance avait tout simplement disparu. Et j’avais maintenant quelque chose de plus important à la place — le devoir que j’avais hérité de la femme que j’aimais.

***

Épilogue : À partir de maintenant et pour toujours

Après la bataille, plusieurs jours s’étaient écoulés.

Alors que le côté humain de Khaos Schwartz poursuivait sa lutte acharnée contre les monstres, Redge rentra chez lui après avoir perdu lors de sa bataille contre moi. Une fois qu’il avait pu récupérer de ses blessures, il avait montré un niveau de puissance totalement différent de tout ce qu’on avait vu auparavant, et il avait sauvé son peuple de l’invasion des monstres.

Personnellement, je n’aimais pas Redge, mais nous avions tous deux le devoir de protéger un grand nombre de personnes. Aucun de nous ne pouvait supporter de voir souffrir des personnes innocentes. De ce point de vue, j’aurais dû être heureux d’apprendre que l’armée de Redge gagnait contre les monstres. Mais il y avait une différence importante entre nous.

Redge avait comparé mon monde avec le sien et avait décidé qu’il ne se souciait pas de ce qui arriverait au nôtre. Si j’avais été confronté au même problème, j’aurais peut-être pris la même décision — mais j’avais maintenant ma propre responsabilité et mon propre devoir à remplir. Nous n’avions pas d’autre choix que de continuer à nous battre afin de protéger nos proches.

« Directeur... Directeur ! Hé, Kurono ! » cria Nagisaki.

Il s’agissait des pensées qui m’avaient envahi lorsque j’avais écouté le rapport fait par Nagisaki. Je venais de reprendre les fonctions de directeur d’Yukihime, et tout cela me dépassait totalement. Puisque Nagisaki était aussi un candidat possible, il avait une importante compréhension des devoirs du Directeur, alors il m’avait appris autant qu’il le pouvait. C’était un peu pathétique, mais j’étais reconnaissant pour son aide. Dernièrement, il m’appelait plus souvent « Directeur » que « Kurono ».

J’avais entendu les nouvelles de Khaos Schwartz par l’intermédiaire de Semuleice, un monde avec qui nous étions en bon terme. De tous les autres mondes, Semuleice et Khaos Schwartz avaient de fortes interactions entre eux, et donc ils étaient très à jour sur les dernières nouvelles. Aucun monde jusqu’à présent ne s’était jamais impliqué avec un autre monde sur une si grande échelle. Les communications étaient toujours traitées en privé par un nombre très limité de personnes — jusqu’à ce que Khaos Schwartz casse cette tradition avec ce que nous appelons les Guerres face à l’Autre Monde.

La première avait eu lieu il y a seize ans et la seconde avait eu lieu sept ans plus tard. Après ça, il y avait eu la guerre où je venais de combattre. Apparemment, Semuleice avait subi un sort similaire — il semblait que leurs guerres avaient été encore plus violentes que les nôtres. Il était clair qu’au fil du temps, Khaos Schwartz allait commencer à lancer de plus en plus d’invasions. Indépendamment de ce que voulait vraiment Redge, cette tendance se poursuivrait probablement à l’avenir. Par conséquent, pendant que nous nous préparions de notre côté, nous devions également renforcer nos relations avec Semuleice.

« Kurono, fais-tu attention ? » demanda Nagisaki.

« ... Oh, désolé. Quoi encore ? » demandai-je.

« ... Laisse-moi en paix ! Es-tu sérieux ? Pourquoi entre toutes les personnes possibles, Yukigane t’a choisi, toi ? » Nagisaki soupira. « Bon, je vais encore une fois te l’expliquer. Nous allons bientôt aller à une réunion avec Semuleice, et donc, nous devons en premier discuter des sujets et des politiques que nous voulons aborder avec eux. »

Maintenant, je dois me concentrer, j’avais mis de côté toutes les autres choses présentes dans mon esprit et je m’étais vraiment concentré sur ce que Nagisaki disait. J’étais encore loin de ce qu’elle avait été, alors je devais me dépêcher pour pouvoir finalement la rattraper. Car après tout, j’avais promis que je finirais ce qu’elle avait commencé. 

***

« Oh, tu es enfin réveillé ! »

J’avais ouvert mes yeux pour voir Towa qui se tenait debout à côté de mon lit avec ses bras tendus.

« Hein !? Bonjour, Towa, » dis-je.

« Bonjour grand frère. On dirait que tu es maintenant enfin capable de te réveiller, » déclara Towa.

« Oui. Du moins pour aujourd’hui... Il y a beaucoup de personnes qui me causeraient des problèmes si je ne le faisais pas..., » dis-je.

Yukihime devait souvent me réveiller chaque fois que je dormais trop tard. Ces jours-ci, c’était Nagisaki qui s’était fâché contre moi quand j’avais dormi trop longtemps.

Je ne pouvais toujours pas m’habituer à la vie sans Yukihime. Chaque fois que je me réveillais, je me souvenais des fois où elle venait afin de me réveiller. Et chaque matin, nous commencions à nous quereller sur la moindre chose. J’avais l’habitude de souhaiter qu’elle se taise.

Mais maintenant, quand nous mangions, c’était juste Towa et moi. Il y avait toujours un siège laissé vide, et il se sentait si seul. La nuit, Yukihime et moi avions l’habitude de rester debout et de parler après que Towa se soit endormie. En général, nous ne parlions que de choses futiles, mais parfois nous parlions de sujets sérieux. Elle me harcela aussi pour que je fasse mes devoirs et que j’arrête de dormir pendant les cours — mais maintenant, je devais me racheter une conduite. Je devais le faire en tant que Directeur.

... Tu vois ? Je t’ai dit que je n’étais pas fait pour ça, pensai-je.

En fin de compte, j’avais perdu 1001 fois face à elle. Elle avait prétendu qu’elle avait perdu une fois face à moi, mais je ne l’avais jamais comptée dans le lot. Car j’avais voulu la battre avec ma propre force... Mais finalement, elle m’avait toujours vaincu et avait disparu.

J’ai tellement de choses que j’avais encore sur le cœur. Je suppose que je vais devoir énumérer tout cela plus tard, pensai-je.

Aujourd’hui, j’allais voir Yukihime.

 

***

« Pendant tes funérailles, Nagisaki s’est mis à pleurer. C’était comme si deux rivières de larmes coulaient sur son visage, » murmurai-je.

Alors que les jours froids de l’hiver s’installaient, je me tenais avec Towa devant la tombe d’Yukihime. Je portais une écharpe rouge autour du cou.

« Toi aussi grand frère, tu as pleuré, » déclara Towa en me faisant un sourire. Eh bien, oui, mais pas autant que Nagisaki.

Es-tu vraiment seul sans moi ? Je pouvais entendre une forte voix. Je l’avais entendu un peu récemment. Bien sûr, ce n’était pas réel. Yukihime était morte. Comme avec mes parents qui ne reviendraient jamais, je ne verrais plus jamais Yukihime.

Mais...

J’avais saisi son écharpe.

Nous serons ensemble pour toujours, pensai-je.

Tant que je gardais ses souvenirs dans mon cœur, elle vivra pour toujours en moi. J’avais mis l’écharpe et l’ornement de cheveux que Towa et moi avions achetés ensemble devant la tombe d’Yukihime. Je n’avais pas été capable de lui donner mes cadeaux, mais elle avait réussi à me donner le sien. J’avais serré l’écharpe à mon cou pour qu’elle soit plus serrée.

Noël était passé, mais il y aura toujours l’année prochaine.

Tu vas encore recevoir plein de cadeaux. Il te suffit d’attendre un peu, pensai-je.

Fin du roman

***

Mot de la fin

Bonjour, je suis Kenya Atsui.

J’aime les personnages qui se battent en utilisant leurs poings. C’est pourquoi j’ai choisi ce pseudonyme. (d’où le nom de Ken qui utilise ses poings). Mais j’aime aussi les épées, j’ai donc utilisé ces deux éléments pour le personnage principal de ce roman.

J’ai reçu beaucoup d’aide de diverses personnes tout en travaillant sur cette œuvre. Tout d’abord, je voudrais remercier mon éditeur, qui ne cessait de me chuchoter. « Faites un spin-off avec Redge... ». Je suis vraiment désolé pour tous les problèmes que je vous ai causés.

Après ça, je dois remercier Saori Toyota qui a dessiné toutes ces si belles illustrations. Avec entre autres. « Les seins de Towa ! Le visage embarrassé d’Yukihime ! Kokuya qui a l’air si cool ! Et Redge qui est trop beau ! »... se sont certaines des choses que j’ai criées quand je les avais vues.

Je tiens également à remercier les entreprises de relecture et de design, mes amis T et M, qui m’ont toujours donné de bons conseils, et Y, P, S, H et C, qui ont toujours traîné avec moi.

Et enfin, je voudrais remercier tous mes lecteurs. J’ai vraiment beaucoup de personnes que je dois remercier.

Je suis impatient de vous rencontrer tout un jour — et j’espère que cela sera dans le volume deux.

Octobre 2015 — Kenya Atsui

***

Illustrations

 

 

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