Mushoku Tensei – Tome 3 – Chapitre 2

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Chapitre 2 : La race des Superds

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Chapitre 2 : La race des Superds

Partie 1

~1~

Quand je m'étais reveillé, c’était déjà le soir.

Ce qui était arrivé dans mon champ de vision fut un ciel rempli d’étoiles. Il y avait des branches de bois qui brûlaient et qui crépitaient. Les ombres faites par les flammes dansaient d’un côté à l’autre.

Il semblerait que je dormais près d’un feu de camp.

Bien sûr, je n’avais pas le souvenir d’avoir fait un feu de camp, et je n’avais pas non plus le souvenir d’avoir fait un camp.

Le dernier souvenir que j’avais... Ah.

Les couleurs du ciel avaient soudainement changé, et nous étions entourés d’une lumière blanche. Et puis, c’était ce rêve.

Bon sang.

J’avais fait un rêve irritant.

« Haaa ...! »

Je regardais mon corps, paniqué.

Ce n’était plus ce corps lent et gros qui était incapable de faire quoi que ce soit. Le jeune et fort Rudeus était de retour.

Comme je confirmais ce fait, le souvenir précédent, qui ressemblait à un rêve, commença à s’estomper.

J’expirais de soulagement.

« Tch. »

Ce maudit dieu humain ne m’était pas vraiment très agréable. Mais c’était vraiment bien. Il semblerait que je sois toujours vivant dans ce monde.

Il y avait beaucoup de choses que je n’avais pas faites... Laissez-moi au moins vous montrer la preuve que je suis un Magicien.

J’avais essayé de me lever.

Mon dos faisait vraiment mal. Était-ce parce que j’étais étendu sur le sol depuis l’atterrissage ?

Sous un ciel nocturne, la terre craquelée s’étendait.

Il semblerait y avoir que peu de plantes qui poussaient ici. Il n’y avait même pas d’insecte ici. À part les craquements du feu de joie, je n’entendais rien.

Où était-ce ?

Au moins dans mes souvenirs, je n’avais pas vu un endroit comme celui-ci.

Le royaume Asura regorgeait de forêts et de prairies.

La lumière blanche avait-elle changé les choses en ce décor ?

Aah, non.

Ce n’était pas ça. Ce n’était pas comme ça.

Hitogami l’avait déjà dit, j’avais été téléporté dans le continent magique.

Donc, cet endroit devrait être le continent magique.

Cela devait certainement être dû à cette lumière... Oh.

Ghyslaine et Éris... !

Après que je me sois levé, je me retournais et regardais derrière moi. Éris dormait en s’agrippant à mes manches.

Pourquoi y avait-il un manteau qui recouvrait son corps ? Je n’avais pas porté quelque chose comme ça...

Eh bien ! les Dames d’abord, je suppose.

Derrière elle se trouvait le personnage magique de « Le roi dragon d’eau arrogant ».

En tout cas, elle n’avait pas l’air blessée et je me sentais de nouveau soulagé.

Peut-être que Ghyslaine avait fait quelque chose pour elle. Et même si je voulais réveiller Éris, je sentais qu’elle allait me trouver gênant alors je la laissais tranquille.

Où était Ghyslaine ?

Je regardais autour de moi de nouveau, et il y avait quelqu’un devant le feu de joie que je n’avais pas remarqué plus tôt.

Il était assis là sans bouger un muscle, m’observant et me fixant.

« ... !? »

Je réalisais en un instant que cette personne n’était pas Ghyslaine.

C’était un homme.

Il est assis là sans bouger un muscle, m’observant et me fixant, mais je ne pensais pas qu’il se méfiait de nous.

Plutôt, Hmmm, ah c’est vrai.

Comme une Onee-chan marchant vers un chat timide.

Parce que nous étions des enfants, il devait être inquiet que nous ayons peur de lui.

Donc, il n’y avait aucun signe d’hostilité.

Au moment où je me détendais, je remarquais son apparence.

Des cheveux vert-émeraude, une peau blanche semblable à de la porcelaine, une pierre couleur rubis sur son front qui ressemblait à un œil. Sous son bras se trouvait un trident.

La race des Superds.

Son visage était plein de cicatrices. Ses yeux étaient vifs, son expression grave, et je ressentais du danger à son sujet.

Je repensais à ce que Roxy m’avait appris.

« Ne t’approche pas de la race des Superds et ne leur parle pas. »

En une seconde, je me préparais à attraper Éris et à m’échapper avec tout ce que j’avais, mais je me souvenais des mots d’Hitogami, et je m’arrêtais.

« Crois-en l’homme à côté de toi, et aide-le. »

On ne pouvait pas faire confiance aux paroles de ce Dieu autoproclamé.

Après avoir dit ce qu’il voulait dire, un homme étrange était apparu immédiatement devant nous, alors pourquoi devrais-je lui faire confiance ?

Aussi, il était de la race des Superds.

J’avais entendu de Roxy toutes sortes de choses effrayantes à propos de cette race. Et même si Dieu avait dit quelque chose à propos de « croire en lui puis de l’aider », pourquoi devrais-je le croire ?

En qui devrais-je faire confiance ?

Un dieu humain que je ne connaissais même pas, ou à Roxy.

Il allait sans dire que celle que j’allais croire était Roxy.

Donc je devrais m’enfuir maintenant.

Non. C’était précisément à cause de cette situation qu’il m’avait donné ce « Conseil ». Si je n’avais pas d’autres informations sur cette situation, je m’enfuirais vraiment.

Avec ce résultat, si je m’enfuyais avec succès... Que se passera-t-il après cela ?

Je regardais les environs. Cet endroit était sombre et c’était un endroit que je n’avais jamais vu auparavant. Le sol était plein de fissures et couvert de rochers.

« Téléporté sur le continent magique. »

Si je croyais ces mots, alors c’était le continent magique.

En y réfléchissant, j’avais oublié le fait que j’avais vu un rêve étrange à cause de l’impact de ce Dieu Humain.

Le rêve où j’avais volé partout dans le monde.

Montagnes, mers, forêts, vallées... Des endroits où nous mourrions immédiatement. Si ce rêve était lié à la situation actuelle, il était possible que nous ayons été téléportés.

En ce moment, je n’étais même pas sûr de savoir où nous étions dans le continent magique. Si nous nous enfuyons, cela pourrait signifier que nous serions bloqués dans ce vaste endroit.

En fin de compte, il n’y avait vraiment pas d’autre choix à faire.

Si on s’échappait de cet homme ou si nous gagnions contre lui, le résultat final serait qu’Éris et moi errerions sur le continent magique seul, ce qui serait mauvais.

Ou bien devrais-je parier sur lui ? Quand le jour se lèvera, je parierais sur le fait qu’il y aurait un village à proximité ?

Arrête de rire.

Est-ce que je ne comprenais pas à quel point ce serait difficile alors que je ne connaissais pas le chemin ?

Calme-toi. Inspire profondément.

Je ne ferais pas confiance au Dieu Humain. Et qu’en est-il de ce mec ?

Regarde-le attentivement. Observe son visage. Quelle était cette expression qu’il avait en ce moment ?

C’était un malaise. Une expression mêlée d’inquiétude et de résignation. À tout le moins, il n’était pas un monstre sans émotion.

Roxy disait de ne pas s’approcher de la Race des Superds. Mais en vérité, elle avait aussi dit qu’elle ne les avait jamais rencontrés.

Je connaissais les concepts de « Discrimination », « Persécution » et « Chasse aux sorcières ». Il y avait la possibilité que la Race des Superds eût été mal comprise. Roxy ne devait pas avoir l’intention de me dire quelque chose de faux, mais c’était une possibilité qu’ils soient mal compris.

D’après mon intuition, il n’était pas dangereux. Au moins, je ne ressentais pas de sensations douteuses comme avec Dieu Humain sur lui. Même si, d’après son apparence, on se sentira toujours à l’abri loin de lui.

Alors, j’allais lui parler.

Je pris ma décision.

« Bonjour. »

« ... Aah. »

J’avais reçu une réponse de lui après que je l’avais salué. Que devrais-je demander ensuite ?

« Êtes-vous le messager du Dieu ? »

Cet homme pencha la tête après avoir entendu la question.

« Même si je ne comprends pas dans quelle intention tu m’as demandé cela, vous êtes tombé du ciel. Les enfants de la race humaine sont très faibles, alors j’ai fait un feu de joie pour réchauffer ton corps. »

Le nom « Hitogami » n’apparaissait pas. Était-il possible que le Dieu Humain n’eût pas parlé à cet homme ?

Si je croyais aux mots « Parce que c’est intéressant. », alors ce n’était pas seulement basé sur mes actions. C’était également basé sur l’intérêt du Dieu humain à observer nos interactions.

Si c’était le cas, on pouvait probablement faire confiance à cet homme. J’allais essayer de parler un peu plus.

« Nous avons été sauvés par vous. Merci beaucoup. »

« ... Tes yeux sont-ils incapables de voir ? »

« Hah? »

J’avais soudainement entendu cette étrange question.

« Non, je peux très bien voir avec mes deux yeux ? »

« Alors, tu as grandi sans avoir entendu parler de la race des Superds par tes parents ? »

« Laissant mes parents de côté, mon maître m’avait dit d’être vigilant contre la race des Superds. Quelque chose comme : ne les approche pas. »

« ... Est-ce que c’est bien pour toi de ne pas observer les conseils de ton maître ? »

Il le demanda lentement, comme pour s’assurer quelque chose.

« Toi, même quand tu me vois, tu n’as pas peur ? »

Je n’avais pas peur. Je n’avais pas peur, mais je me méfiais. Cependant, je n’avais pas besoin de le dire à voix haute.

« Ce serait très impoli si j’avais peur de la personne qui m’a sauvé. »

« Tu es un enfant vraiment étrange. »

Il montra une expression déconcertée.

Étrange, hm.

Eh bien, il était probablement normal d’éviter la Race des Superds.

J’avais lu sur l’histoire sur Laplace. Après la guerre, la race des Superds avait été persécutée. Et même si la persécution envers les autres races magiques s’était estompée, c’était très différent pour la race des Superds.

C’était presque identique à la façon dont les soldats américains avaient affronté les soldats japonais, où chaque race était pleine de préjugés contre la race des Superds.

C’était presque comme s’il y avait une déclaration comme celle-ci : S’il y avait un mal absolu dans ce monde, c’était la Race des Superds.

« ... »

Il jetait les branches sèches dans le feu de joie. Cela faisait un bruit de division. Je ne savais pas si c’était à cause de ce bruit, Éris prononça un « Nuuu » et semblait se réveiller. Peut-être qu’elle était déjà réveillée.

Oh oh, c’était une mauvaise chose. Si Éris se réveillait, elle allait certainement faire un vacarme. Avant que tout ne se transforme en chaos, j’allais d’abord au moins me présenter.

« Je suis Rudeus Greyrat. Puis-je avoir votre nom ? »

« Ruijerd Superdia. »

Les races magiques spécifiques prenaient le nom de leur race comme nom de famille.

Utiliser quelque chose comme un nom de famille était fondamentalement seulement ce que la race humaine ferait.

Parfois, d’autres races allaient demander cela par curiosité.

Juste pour l’ajouter, le nom de Roxy était Migurdia. Il avait été écrit dans le dictionnaire de Roxy.

« Ruijerd-san. Je pense que la fille est sur le point de se réveiller bientôt. Parce qu’elle est une fille un peu bruyante, je m’excuserai d’avance. Je suis désolé. »

« C’est bien, je m’y suis habitué. »

Si c’était Éris, il ne serait pas étrange qu’elle frappe le visage de Ruijerd une fois qu’elle l’aura vu. Afin de ne pas se battre contre lui, il était important de l’arrêter tôt.

« Excuse-moi. »

Je jetais un coup d’œil au visage d’Éris et je pensais que c’était encore sûr pour l’instant.

Je regardais à nouveau Ruijerd.

Sous la faible lumière, je voyais qu’il portait quelque chose qui ressemblait beaucoup à des vêtements tribaux.

Il ressemblait beaucoup à un Indien américain. Son gilet et son pantalon étaient brodés.

« Mu... »

Ça me faisait mal.

Il avait une approche différente de celle énergique de ce Dieu humain, j’avais une bonne impression de lui.

« Quel est cet endroit ? »

« C’est la région du nord-est du continent magique, Bigoya. On est près de la ville de Kishirisu. »

« Le continent magique... »

Si je me souvenais bien, la ville de Kishirisu se trouvait dans la zone Nord-Est du continent magique. Autrement dit, si ses mots pouvaient être fiables.

« Pourquoi étions-nous arrivés ici ? »

« Si tu ne le sais pas toi-même, je ne le saurais pas non plus. »

« Hmm, c’est vrai. »

Parce que c’était un monde fantastique, il n’était pas surprenant que quelque chose se passe...

Même quelqu’un d’aussi grand que le disciple de Pérugius avait fait une entrée remarquée. Alors sa venue n’était-elle peut-être pas le résultat d’une coïncidence. C’est-à-dire que la possibilité que cela eût quelque chose à voir avec ce Dieu Humain était très élevée.

Mais si c’était juste une coïncidence que nous soyons impliqués, alors nous avions la chance de simplement survivre.

« En tout cas, je suis reconnaissant pour votre aide. »

« Tu n’as pas besoin de me remercier. Laissant cela de côté, où allez-vous ? »

« Au royaume d’Asura sur le continent central, plus précisément la ville de Roa sur le territoire de Fedoa. »

« Asura... C’est très loin, Hmm. »

« En effet, oui. »

« Mais tu n’as pas besoin de t’inquiéter, je te renvoie à la maison. »

Le continent magique était au nord-est du Royaume Asura. Ils étaient aux extrémités opposées du monde. C’était aussi loin que Las Vigas et Paris.

De plus, dans ce monde, les navires ne partaient que dans des zones spécifiques. C’était pourquoi nous devions voyager par la voie terrestre jusqu’à ce que nous atteignions un endroit approprié pour prendre un bateau.

« As-tu des indices sur ce qui est arrivé ? »

« Des indices... Quand le ciel avait commencé à briller, une personne appelée Arumanfi de la Lumière était venue devant nous, et avait dit qu’il était là pour arrêter le phénomène. Alors que nous lui parlions, une lumière blanche jaillit soudainement... L’instant d’après, je me retrouvais à me réveiller ici. »

« Arumanfi... Même Pérugius est en mouvement ? Si c’est le cas, quelque chose doit être arrivé. C’est bien que ça se termine juste par une téléportation. »

« Vous avez totalement raison. Si c'était quelque chose comme une explosion, nous serions morts immédiatement. »

Même quand Ruijerd avait entendu le nom « Pérugius », il n’avait pas hésité. Surprenant. Peut-être que Ruijerd était une personne qui n’était impliquée en rien.

« Au fait, as-tu entendu parler de l’existence d’Hitogami ? »

« Hitogami ? Est-ce le nom d’un humain ? »

« Ah non, c’est bien si vous n’en avez jamais entendu parler. »

Je ne pensais pas qu’il mentait.

Je ne pouvais pas penser à une raison... pourquoi cacherait-il sa connaissance du Dieu Humain.

« Néanmoins, le royaume Asura. Hmm. »

« C’est très loin, pas vrai ? Ça va. Vous pouvez simplement nous envoyer dans un village voisin... »

« Non, un guerrier superd ne changera pas de décisions quand il les prend. »

Ses mots étaient obstinés, mais calmes.

Même sans le conseil du dieu humain, sur ce seul point, je pouvais faire confiance à Ruijerd.

Mais j’étais toujours méfiant.

« Mais c’est à l’autre bout du monde, le savez-vous bien ? »

« Un enfant ne devrait pas trop s’inquiéter. »

Il posa timidement sa main et me caressa la tête. Il se détendait quand il vit que je ne le lui avais pas refusé.

Cette personne, je me demandais s’il aimait les enfants.

Mais ce n’était pas comme si le voyage durerait 10 minutes. Même s’il avait dit qu’il nous renverrait, il était difficile de le croire.

« Es-tu capable de parler la langue ? As-tu de l’argent ? Sais-tu où aller ? »

Il me le demanda, et je réfléchis à ses mots.

J’avais utilisé le langage de la race humaine pour lui parler, et pourtant cet homme de la Race magique était capable de répondre couramment dans la langue de la race humaine.

« Je peux parler la langue du Dieu Magique. Je connais la magie pour pouvoir gagner de l’argent. Si vous m’amenez à un endroit avec des gens, je pourrais trouver mon propre chemin. »

J’essayais d’orienter la conversation pour le rejeter. Même si on pouvait faire confiance à cet homme, je sentais que les choses avanceraient comme le Dieu Humain les attendait, et je pensais qu’il valait mieux éviter cela.

Mais après avoir réfléchi à mes mots chargés de suspicion, la réponse ferme de Ruijerd revint.

« Est-ce que... alors, laisse-moi être ton garde. Cela nuirait à la fierté de la Race Superd si je laissais les enfants se débrouiller seuls. »

« Vous êtes vraiment d’une race orgueilleuse. »

« C’est une fierté qui a été marquée. »

Avec cette blague, j’avais ri avec un haha.

Ruijerd fit recreviller aussi les coins de ses lèvres et rit.

C’était différent du sourire suspect du Dieu Humain, c’était un sourire chaleureux.

« En tout cas, nous devrions d’abord aller dans un village que je connais. »

« Oui. »

Même si je ne faisais pas vraiment confiance au Dieu Humain, on pouvait peut-être faire confiance à cet homme.

Au moins jusqu’à ce que nous ayons atteint le village, je lui ferai confiance.

***

Partie 2

~2~

Après un moment, les yeux d’Éris s’ouvrirent. Elle s’était assise en un instant et regarda partout autour d’elle. Elle commença bientôt à se sentir mal à l’aise, mais montrait un soulagement évident après avoir croisé mes yeux. Et puis elle croisa le regard de Ruijerd.

« KYAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaa !! »

C’était un cri qui venait des profondeurs de son âme. Elle recula alors qu’elle était allongée, puis elle essaya de se lever pour fuir, mais elle tomba à plat sur le sol.

Elle avait peur de finir complètement paralysée.

« NOOOOoooooooOOOOOOoNNNnnn! »

Éris tomba en pleine panique.

Mais même si elle ne se débâtait pas, elle était incapable de ramper.

Elle s’accroupit là, tremblante et frissonnante, et éleva sa voix pour crier.

« Non ! Noooon ! Effrayant ! Telleeeemmmmment Effrrraaayyannt ! Aide-moi, Ghyslaine ! Ghyslaine ! Ghyslaineuu ! Pourquoi tu ne viens pas ? Non non ! Je ne veux pas mourir ! Je ne veux pas mourir ! Pardon ! Pardon ! Je suis tellement désolée, Rudeus ! De t’avoir donné un coup de pied est quelque chose dont je suis tellement désolée ! Parce que je suis si lâche, je suis tellement désolée ! Je ne peux pas tenir ma promesse. Donc déssssoooollllléée, quuuuooiiii, quuuooooiiiiii ! »

Finalement, elle se recroquevilla comme une tortue qui se cachait dans sa coquille et pleura.

J’avais frémi après avoir été témoin de cette scène.

Ainsi, Éris a tellement peur...

Éris était une fille forte et volontaire. Sa devise la plus probable était « je suis la reine du monde ».

Elle était vraiment violente et égoïste, et en tout cas elle vous frappait avant même de réfléchir. Elle était à peu près ce genre d’enfant.

Était-il possible que j’eusse fait une grave erreur ? Était-il possible que la Race des Superds soit quelque chose qui ne pouvait absolument pas être approché ?

Je regardais Ruijerd. Il était toujours calme.

« C’est la réaction normale. »

Comment est-ce possible ?

« Est-ce parce que je suis anormal ? »

« Tu es anormal. Mais... »

« Mais »

« Tu n’es pas mauvais. »

Le visage de Ruijerd vu de côté semblait terriblement solitaire.

Je réfléchissais un instant pendant que je me levais et marchais vers Éris. En entendant les pas, Éris tremblait d’effroi.

Je lui avais lentement caressé le dos. En y repensant, chaque fois que je pleurais dans les occasions où j’avais peur de quelque chose, ma grand-mère me caressait dans le dos comme ça.

« Très... bien, n’aie pas peur, n’aie pas peur. »

« Hicc, qu’est-ce que tu veux dire, n’aie pas peur ! C-C’est un Superd ! »

Je ne savais pas pourquoi elle avait si peur. Elle était après tout Éris. Elle était l’Éris qui dévoilait ses crocs quand elle affrontait Ghyslaine. Il ne devrait rien qui devrait lui faire peur.

« Est-ce si effrayant ? »

« P-Parce que, la race des Su-Superd désire m-manger des enfants ! Ils vont manger des enfants non ? Hiccc... »

« Il ne te mangera pas. »

Il ne nous mangera pas ? Je regardais Ruijerd et il secoua la tête.

« Je ne mange pas d’enfants. »

Exact ?

« Tu vois bien, il dit qu’il ne mangera pas d’enfants ! »

« P-P-Parce que... ! Parce que c’est un Superd ! Il vient d’une race démoniaque ! »

« Même s’il vient d’une race démoniaque, il sait parler la langue de la race humaine. »

« Ce n’est pas le problème de la langue ! »

Éris leva la tête et grogna sur moi. Elle était de retour à la normale. Comme prévu, cette expression appartenait à la vraie Éris.

« Oh, est-ce que cela va ? Si tu ne te blottis pas, tu seras peut-être mangée ? »

« Ne me traite pas comme une idiote ! »

Éris me regarda après que je lui avais parlé d’une manière à la traiter comme une idiote.

Et puis elle maintenait son expression et regarda Ruijerd brusquement. Elle se mit alors à trembler violemment. Ses yeux étaient aussi humides. Si elle se levait comme d’habitude, elle allait probablement lui serrer les genoux.

« C, c, c, contente de te rencontrer. Je, je suis, Éris, Bo, Bo, Boréas... Greyrat ! »

Éris pleurait à moitié en se présentant.

Se présenter tout en agissant hautainement était un peu drôle.

Ah, non, si tu disais ça, je lui avais peut-être appris quelque chose comme ça. Lorsque tu rencontrais quelqu’un d’autre, présente-toi simplement pour lancer une mesure préventive.

« Éris Boboboréas Greyrat ? La race humaine a commencé à utiliser des noms bizarres que je ne connais pas. »

« Non ! C’est Éris Boréas Greyrat ! J’ai juste bégayé légèrement ! Comparé à cela, présente-toi aussi ! »

Après avoir crié, Éris dit « Ah ! » et montra une expression de mal-être. Elle réalisait finalement sur qui elle criait.

« Est-ce vrai ? Mes excuses. Je suis Ruijerd Superdia. »

Éris détendit son expression tendue et se montrait triomphale.

C’était une expression du style. « Et à propos de ça, je n’ai pas peur de lui. »

« Alors, je t’avais dit que ça irait bien, non ? Tant que nous pouvons communiquer, tout le monde peut devenir amis. »

« Ouais ! C’est comme tu disais, Rudeus ! Maman m’a menti ! »

Alors, c’est Hilda qui lui avait appris ? C’était simplement un folklore pour exprimer à quel point c’était effrayant. Oh, attends, même si c’était moi, si je voyais un esprit sans jambes ou quelque namahage [1], je serais aussi effrayé.

« Qu’a dit Hilda ? »

« Si je ne m’endors pas rapidement, la race des Superds viendra me manger. »

« Alors, c’est compréhensif ! Mais moi, je deviendrai ton ami ! »

Je vois, pour faire dormir un enfant, elle avait utilisé la superstition. Quelque chose comme Shimacchau Ojisan. [2]

« Mais il ne mangera pas d’enfants. Pourquoi ne pas devenir amis avec la race des Superds, alors tu pourras t’en vanter à tout le monde. »

« Je peux me vanter devant mes parents et Ghyslaine... ? »

« Bien sûr. »

Je regardais Ruijerd et il montrait des signes de surprise. Bien.

« Ruijerd semble avoir très peu d’amis, je pense que si Éris, tu demandes à être ami avec lui, il sera en bons termes avec toi. »

« M-Mais... »

Avais-je dit quelque chose de trop comme un enfant... ?

En repensant à ce que j’avais dit, Éris hésita. En regardant plus loin, Éris n’avait pas d’amis, et... j’étais un peu différent.

Peut-être qu’elle avait un peu peur du mot « Ami ». On dirait qu’elle avait toujours besoin d’être poussée.

« Hé, Ruijerd, toi aussi ! »

Comme je l’exhortais, Ruijerd semblait enfin comprendre la situation actuelle.

« Eh ? Ahh. Éris... S’il te plaît, traite-moi favorablement. »

« E-Eh bien on n’y peut pas y faire grand-chose ! Moi, je deviendrai ton ami ! »

Voyant Ruijerd baisser la tête, quelque chose s’écroula dans Éris.

C’était génial.

Mais vue ainsi, Éris était vraiment simple. Je me sentais stupide de penser à ceci et à cela.

Mais, ce n’était pas comme si le côté naïf d’Éris ne me dérangeait pas, hmmm...

« Ouf, en tout cas, reposons-nous un petit moment aujourd’hui. »

« Quoi, tu dors déjà ? »

« Oui Éris, je suis très fatigué maintenant. Je me sens vraiment endormi. »

« Est-ce vrai ? Alors on ne peut rien y faire. Bonne nuit. »

Je m’allongeais et Éris resta à côté de moi, posant une sorte de manteau (je crois que c’était probablement celui de Ruijerd) sur mon corps.

J’étais vraiment épuisé.

Mais avant de perdre conscience,

« N’as-tu plus peur ? »

« Je sens bien si je suis avec Rudeus. »

J’entendis ces mots.

Hah, même si c’était Éris, je devrais lui procurer un sentiment de sécurité.

Alors que je considérais cela, je m’endormis.

Notes

  • 2 Une référence à un manga à 4 panneaux appelé bonobono,

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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