Mushoku Tensei – Tome 2 – Chapitre 3

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Chapitre 3 : Mettre un terme à la violence

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Chapitre 3 : Mettre un terme à la violence

Partie 1

~1~

 

Cela fait un mois que j’étais devenu tuteur à domicile. Dès le départ, Éris ne voulait pas assister aux cours. Quand il s’agissait de mathématiques ou de lecture, elle s’évaporait immédiatement pour ne réapparaître que lorsqu’il était temps de faire des leçons d’escrimes.

Il y avait bien sûr des situations avec des exceptions. Elle ne faisait attention qu’à toutes les leçons de magie.

La première fois qu’elle avait utilisé le sort boule de feu, je ne trouvais aucun mot dans mon vocabulaire pour décrire à quel point elle était heureuse. Et pendant qu’elle regardait les rideaux qui brûlaient intensément, elle ajouta :

« Un jour, je lancerai d’énormes feux d’artifice comme Rudeus. »

J’avais éteint l’incendie et l’avais strictement averti de ne plus utiliser la magie du feu quand je n’étais pas là. La lumière sur les rideaux enflammés jeta une lueur sur elle. Peu importe sous quel angle vous la regardez, elle avait un visage de pyromane, mais elle avait l’air assez fougueuse pour apprendre. Juste en se basant sur ses regards, ses autres sujets devraient être bien.

C’était ce que je pensais, mais ma prédiction était complètement tombée à l’eau. Éris n’avait pas le moindre intérêt à venir en classe quand il s’agissait de la langue et des mathématiques.

Si je lui faisais la leçon, elle s’enfuyait immédiatement. Si j’essayais de l’attraper, elle me frappait avant de s’enfuir.

Si je continuais à la pourchasser, elle se retournerait et me battrait avant de continuer à fuir.

Je pense qu’elle comprenait l’importance des mathématiques et de la langue en raison de l’incident qui s’était passé il y a un certain temps, mais il semblerait qu’elle détestait passionnément tout cela.

Quand je me plaignais à Philip, il haussa les épaules avec indifférence,

« C’est aussi le travail du tuteur à domicile de capter l’attention de l’élève en classe. »

Je ne pouvais pas réfuter cela.

Je partis à la recherche d’Éris.

Et même si Ghyslaine venait sérieusement pour apprendre la langue et les mathématiques, elle était finalement qu’une dame de compagnie.

Comment pouvais-je enseigner Ghyslaine seul ?

De plus, ce n’était pas facile de trouver Éris.

Comparée à moi, qui venais d’arriver il y a un mois, Éris était restée ici pendant de nombreuses années. Sa familiarité avec ce domaine était trop grande par rapport à la mienne. Je ne parlais même pas de cache-cache.

Les précédents tuteurs à domicile avaient dépensé beaucoup d’énergie pour pouvoir résoudre ce problème.

Toutefois. Peu importe la taille du manoir, la zone est encore limitée. À la fin, elle pouvait encore être trouvée.

Les professeurs qui l’avaient trouvée avaient été battus par Éris sans exception.

Au début, les enseignants avaient tous abandonné tout espoir sur ce sujet. Mais il y avait aussi un tuteur à domicile qui, à l’inverse, battit Éris. Violence contre la violence. C’était quelque chose que j’avais initialement prévu.

Mais ce professeur avait été attaqué au milieu de la nuit par Éris avec une épée en bois et avait reçu des blessures qui auraient pris des mois pour guérir, et donc il a dû abandonner ça.

La seule qui pouvait repousser les attaques de jour et de nuit d’Éris était Ghyslaine.

Je n’avais aucune confiance pour la repousser. Et même si je la trouvais, je serai destiné à être envoyé à l’hôpital.

Si c’était possible, je ne voulais pas la chercher. Je ne voulais pas être battu au point de ne plus être reconnu.

Si elle suivait des cours de magie, n’était-ce pas normal d’apprendre la magie ? Mais Philip m’ordonna de lui enseigner les mathématiques et la langue. Il disait aussi que cela devait être au niveau de ce que je lui apprenais en magie. Il me l’avait même déclaré ainsi :

« Comparées à la magie, les autres matières sont en réalité plus importantes. »

Je ne pouvais rien répondre contre cela. Je devrais peut-être reconstituer un nouvel enlèvement.

Les enfants qui n’écoutaient pas devaient être punis. Tandis que je pensais à ça, j’avais finalement trouvé. Tout son corps était enfoui dans le foin situé dans les écuries, avec son estomac révélé à l’air, dormant confortablement.

« Fuuu ~... Fuuuu ~... »

« Elle dort profondément. Ce visage est vraiment comme celui d’un ange. »

Mais, si vous étiez simplement attirés par l’apparence, c’est juste le revers du diable. [1]

C’était comme si vous étiez frappé par le poing dévastateur du diable, puis que vomissiez d’énormes quantités de sang.

Pourtant, en parlant de cela, je devais la réveiller. En tout cas, je tirais la chemise d’Éris pour couvrir son ventre, pour l’empêcher d’attraper un rhume.

Et sur ce fait, je lui massais la poitrine.

Mon ermite vivant dans mon cœur donna cette évaluation.

{Hmm, je vois, c’est toujours seulement AA, mais les chances de croissance sont très élevées. Quand elle grandira, elle se lèvera au-dessus du niveau E. Vous devez les masser tous les jours pour qu’ils grandissent. Cela fait également partie de la formation. Hoh, hoh, hoh.}

Merci beaucoup, monsieur l’ermite. [2]

Après avoir complètement apprécié tout ça, je la saluais d’une petite voix.

« Ojou-sama. Veuillez vous réveiller, Éris Ojou-sama. Le temps pour l’agréable cours de mathématiques est arrivé. »

Elle ne bougea pas du tout. Eh bien, je devais bien le lui concéder. On ne pouvait rien y faire, les culottes devaient être enlevées aux enfants qui n’écoutaient pas, vous savez ?

J’avais réussi à lentement baisser sa robe, quant au même moment.

[!]

Merci beaucoup, monsieur l’ermite.

Les yeux d’Éris s’ouvrirent soudainement. Son regard se déplaça lentement de ma main sur sa cuisse, à mon visage.

« Grrrrr »

Un visage qui avait les stigmates du sommeil s’accompagnait d’un grincement de dents. L’instant d’après, Éris leva son poing.

Elle visait ma tête, non !? J’avais rapidement déplacé mes mains pour protéger mon visage.

« Guuuh...! »

Elle avait finalement visé mon plexus solaire. Je m’étais agenouillé en agonisant.

Il n’y avait pas de changement. Il n’y avait que le diable.

« Hmph ! »

Avec un reniflement, elle m’avait à nouveau frappé.

En passant par-dessus moi, Ojou-sama avait quitté l’écurie.

~2~

Je n’avais pas d’autres choix.

Je me tournais vers Ghyslaine pour obtenir de l’aide.

Même si, de la bouche de Paul, le cerveau de Ghyslaine n’était fait que de muscle, de par son récent apprentissage de la langue et des mathématiques, son niveau de persuasion serait sûrement plus élevé. Si c’était elle, Éris devrait l’écouter.

C’était la solution de facilité.

Ghyslaine exprimait une attitude indifférente depuis le début, mais j’utilisais la magie de l’eau et je fis pleuvoir pour la faire changer d’avis, et finalement j’étais arrivé à la persuader d’accepter à contrecœur.

Elle était si facile à bluffer.

~3~

Montre-moi tout ce que tu as

Nous n’en discutions jamais vraiment, me contentant de la laisser tout gérer.

Les cours de Ghyslaine commençaient pendant le temps de pause de la leçon de magie.

« Je pensais que l’épée dans ma main était suffisante. »

Elle parlait soudainement du passé.

Elle avait l’habitude d’être une gosse gâtée, et avait trouvé un professeur qui l’accepta, et comment elle était devenue une aventurière, la première fois qu’elle avait eue des camarades ... Une longue introduction, ensuite toute son histoire prit un autre chemin... le fait qu’ils avaient tous un passé troublé.

« Quand j’étais aventurière, toutes les tâches étaient confiées aux autres. Armes, armures, nourriture, dépenses, nécessités quotidiennes, contrats, cartes, directions. L’importance du poids du chargement et du transport d’une bouteille d’eau, l’entretien des charbons ardents, la torche scellant l’utilisation de la main gauche... Ce sont les choses importantes que je n’ai découvertes qu’après avoir quitté mes camarades. »

D’après son récit, elle avait quitté son groupe il y a 7 ans.

En d’autres termes, c’était parce que Paul et Zenith étaient partis en retraite dans un endroit isolé, que le groupe s’était ainsi dissous.

Même si j’avais remarqué certains indices, je n’aurais jamais pensé qu’ils étaient vraiment dans le même groupe.

« Et même si les autres membres du groupe n’étaient pas d’accord, avec le départ de Paul, qui était à la tête de l’avant-garde et de la seule guérisseuse Zenith, l’histoire était finie. Et même si le groupe ne se dissolvait pas de suite, ils se sépareraient au final, c’était dans l’ordre des choses. »

C’était un groupe de 6 personnes. Il y avait un guerrier, 2 épéistes, un magicien, un prêtre et un voleur.

Si vous utilisiez des titres professionnels pour l’expliquer, c’était ce genre de combinaison.

Même si Ghyslaine n’était seulement à ce moment qu’une épéiste de niveau Saint, son pouvoir d’attaque était très élevé.

Guerrier (Inconnu) : Tank

Épéiste (Paul) : Tank et attaquant

Épéiste (Ghyslaine) : Attaquante

Magicien (Inconnu) : Attaquant

Prêtre (Zenith) : Guérisseuse

Juste en passant, les soi-disant voleurs, selon les termes de Ghyslaine, étaient responsables de choses diverses. De l’ouverture des serrures, la détection de pièges, la construction de camps et le commerce avec les marchands.

C’était une personne alphabétisée avec un esprit flexible, généralement choisie par des gens intelligents. Ces personnes provenaient généralement de familles de commerçants.

« On ne pourrait pas à raison les appeler plutôt des chercheurs de trésors... »

Je disais ça, mais Ghyslaine renifla et me répondit :

« Cet individu vole toujours les réserves du groupe pour aller jouer, l’appeler un voleur est assez correct. »

« Voler votre réserve ? Ne serait-il pas battu quand il est découvert ? »

« Non, cet homme était très talentueux dans le jeu, et il gagnait toujours de l’argent et en plus, il était très rare qu’il aille perdre moins de la moitié des réserves. Il était aussi très prudent durant les périodes de disettes. »

Cela semblait être quelque chose comme ça.

Mais même si vous pouviez augmenter les fonds, comment pouviez-vous pardonner quelque chose comme ça ?

Je pouvais à peine le comprendre.

Je ne voulais pas me vanter, mais je n’avais jamais eu la mauvaise habitude de jouer.

Bien que j’avais dépensé plus de 100 000 ¥ sur Internet. (NdT environ 770 €)

Eh bien, il y avait déjà Paul qui avait un faible pour les femmes du groupe, l’éthique globale de ce groupe n’était probablement pas si stricte.

Tout le monde venait d’un environnement différent. Et un règlement était plus difficile à mettre en place si le groupe était assez important.

« Mais quelle est la différence entre l’épéiste et le guerrier ? »

Je demandais cela, car j’étais un peu intéressé. S’ils étaient en première ligne, il ne serait peut-être pas nécessaire de faire la différence.

« Si tu utilises une épée et que ton style appartient aux 3 styles principaux, tu es un épéiste. N’importe qui d’autre qui utilise un style d’épée n’appartenant pas à l’un des 3 styles principaux est considéré comme un guerrier. Et même si votre style fait partie des 3 styles principaux, tu es un guerrier si tu n’utilises pas d’épée. »

« Ehh, un épéiste est donc quelqu’un de si spécial. »

Ou plutôt c’étaient les 3 styles qui étaient spéciaux.

La technique utilisée par Ghyslaine était incroyable. Je ne savais même pas quand elle avait utilisé sa lame. Elle avait juste bougé un peu, et la tête de l’adversaire tomba.

Après que je lui avais posé des questions à ce sujet, il semblerait que cela s’appelait « Lumière de la longue épée », c’était une technique secrète du style du dieu de l’épée.

« Alors c’est quoi un chevalier ? »

« Un chevalier est un chevalier. Si tu es né dans le royaume ou employé par le seigneur, tu deviens un chevalier. Les chevaliers connaissent la langue et les mathématiques. Certains d’entre eux connaissent la magie simple. Mais la plupart d’entre eux viennent de la noblesse, et leur fierté est très élevée. »

Ils étaient éduqués parce qu’ils avaient probablement fréquenté l’école.

« À cette époque, mon père était-il chevalier ? »

« Je ne suis pas trop sûre de cela, je me souviens que Paul s’appelait lui-même un épéiste. »

« J’ai entendu dire qu’il y a un épéiste magique et un guerrier magique ? »

« Ce sont des gens qui connaissent la magie, et ils se décernent eux-mêmes ce titre. Peu importe leur profession, c’est leur droit de s’appeler ainsi eux-mêmes. »

« Oh »

Les yeux d’Éris brillèrent et elle écouta tout attentivement.

N’allait-elle pas demander à moi ou à Ghyslaine de l’emmener dans un donjon à proximité ?

Cela me rendit vraiment mal à l’aise. Comparé à l’aventure, je préférais être entouré de filles et avoir un style de vie semblable à celui d’un Eroge.

Ah, oups, le plan original était de laisser Ghyslaine parler de l’importance de la langue. Je laissais ainsi ma curiosité prendre le dessus sur moi sans que je le sache, et la faisait détourner du sujet.

Mais la chance que me procura cet incident regrettable, c’était qu’Éris arriva le deuxième jour avec sa demande de cours de mathématiques et de langue.

Et tout cela grâce à Ghyslaine. Après cela, elle continua à parler de son passé troublé.

Le simple fait de l’écouter pouvait donner des hauts de cœurs, mais grâce à cela, Éris aura peut-être déjà reconnu que cela devait être quelque chose de bon à apprendre.

Bien qu’il était possible qu’elle assiste à ces cours uniquement pour écouter les histoires de Ghyslaine, elle trouvait ça intéressant. En tout cas, c’était assez bon si ça marchait.

J’avais envisagé la possibilité de le faire plus tôt... mais, sans cet incident, je pensais qu’elle n’écouterait pas un seul mot de moi.

Avant cet incident, elle m’avait jeté un regard comme si elle regardait une fourmi.

Donc ce n’était pas du temps perdu en vain.

Peu importe, finir ainsi était suffisant.

Notes

  • 1 Une sublime référence au manga Ken le Survivant
  • 2 Désigne une personne qui n’est pas liée par les désirs charnels. Peu également se référer à une divinité comme à un être humain.

***

Partie 2

~4~

Tout d’abord, pour ma première leçon, je lui avais enseigné les opérations arithmétiques de base.

Parce qu’Éris était allée à l’école et qu’elle avait embauché des tuteurs à domicile, elle connaît que l’addition de base.

« Rudeus ! »

« Qu’est-ce qu’il y a, Éris ? »

Je désignais Éris qui leva vigoureusement la main.

« Pourquoi est-il nécessaire d’apprendre la division ? »

Elle ne comprenait pas l’importance de la division et de la soustraction. Avant ça, j’avais vu qu’elle était très mauvaise en soustraction.

J’avais toujours l’impression qu’elle resterait bloquée au changement de chiffres et qu’elle abandonnerait les maths dès que cela devenait dur.

« Au lieu de parler de l’importance, il s’agit juste de l’inverse de la multiplication. »

« Je te demande à quoi cela sert. »

« D’accord, si tu as 100 pièces d’argent et que tu dois partager avec 5 personnes, que devras-tu faire ? »

« Tu parles de la même manière que mon enseignant précédent ! »

Éris avait frappé la table avec force.

« C’est pourquoi ! Pourquoi as-tu donc besoin de partager ? Est-il nécessaire de partager ? »

Ah, oui, les enfants qui ne voulaient pas apprendre avaient des excuses comme ça. Mais, franchement, ce n’était vraiment pas important.

« Qui sait !? Va donc demander aux 5 personnes. C’est seulement pratique quand tu veux partager équitablement. »

« Tu as dit que c’était pratique, cela signifie également que tu n’as pas besoin d’utiliser la soustraction, n’est-ce pas ? »

« Lorsque tu ne souhaites pas utiliser, bien sûr, tu n’as pas besoin de l’utiliser. Mais ne pas vouloir l’utiliser et ne pas être capable d’utiliser sont deux choses très différentes. »

« Mumumuu ... »

Quand j’avais dit les mots « ne pas être capable d’utiliser », l’orgueilleuse Éris avait fermé sa bouche. Mais, ceci ne résolvait pas vraiment le problème. Si je la laissais continuer cette série d’excuses, il n’y avait plus besoin d’apprendre les maths.

En ce moment, je ne pouvais seulement compter que sur Ghyslaine.

« Ghyslaine, avez-vous eu des problèmes quand il s’agissait de diviser équitablement ? »

« Hmm, il m’était arrivé une fois d’avoir perdu une partie de ma nourriture, et j’avais voulu distribuer le reste de ma nourriture pendant quelques jours, mais j’avais échoué. En fin de compte, je n’avais ni mangé ni bu pendant 3 jours. Je pensais que j’étais presque morte. À mi-chemin, ne pouvant plus le supporter, j’avais mangé les excréments des créatures magiques, ce qui m’avait fait mal au ventre. J’avais dû résister à l’envie de vomir, à la douleur dans l’estomac et à la diarrhée, et j’avais encore besoin de repousser les créatures magiques environnantes... »

L’histoire qu’elle racontait avait duré 5 minutes, nous donnant des nausées.

Je l’avais écouté avec un visage pâle, mais il semblait que cela ressemblait à un conte héroïque aux oreilles d’Éris.

Ses yeux scintillèrent, comme s’il y avait des étoiles.

« Donc, je souhaite apprendre la division, s’il te plaît continue à enseigner. »

Puisque Ghyslaine avait déjà dit quelque chose comme ça, Éris ne pouvait qu’obéir.

La famille Sauros semblait avoir beaucoup d’affection pour les races bestiales, même si elles le montraient, Éris ne cessa d’approcher Ghyslaine.

Si c’était Ghyslaine, Éris écouterait docilement. Comme une sœur cadette qui suivait sa sœur aînée, peu importe ce qu’elle faisait, elle l’imiterait.

« Ensuite, nous allons passer avec l’ennuyeuse répétition. S’il te plaît, réponds à toutes ces questions. Si tu ne comprends pas quelque chose, demande-le-moi. »

Les choses progressaient étape par étape de cette manière.

Ghyslaine était aussi une enseignante exceptionnelle. Elle indiquait où je n’avais pas bien fait, et me donnait des opinions sincères.

Paul signalait aussi des erreurs, mais il déclarait seulement que ce n’était pas correct. Jamais il ne m’avait suggéré implicitement d’où provenait mon erreur, il ne m’avait pas enseigné comment faire les choses correctement.

Aujourd’hui était un nouveau jour ordinaire. Éris et moi tenions des épées face à face, nous entraînant et recevant des conseils simultanément.

« Rappelle-toi de la pose quand tu agis, et gardes les yeux sur l’adversaire. »

Crack.

L’épée de bois dans ma main avait été repoussée par l’épée de bois d’Éris.

« Si tu agis plus tôt que l’adversaire, regarde attentivement la direction dans laquelle l’adversaire se déplace et attaque-le dans cette direction. Si tu es plus lent que ton adversaire, il s’échappera du chemin de ton épée. »

Incapable de réagir, j’avais été directement frappé par l’épée d’Éris.

L’impact lourd traversa l’armure défensive bourrée de coton, et se transféra efficacement dans mon corps.

« Tu dois réagir aux pas et à la vision de ton adversaire pour prédire ses actions ! »

J’étais encore frappé.

« Rudeus ! N’utilise pas ton esprit et arrête de réfléchir ! Pense juste où l’ennemi marchera et frappera avec son épée ! »

« Est-ce que tu veux ou tu ne veux pas que je pense ? »

« Eris! Ne t’arrête pas ! L’adversaire n’a pas encore abandonné ! »

« Oui ! »

Il y avait une nette différence entre nous.

Éris avait fait une réponse vive. J’avais interprété sa réaction comme signifiant qu’elle avait de l’énergie disponible. Malheureusement, je n’avais plus une goutte de vigueur.

Certes, cette fille avait assez d’énergie pour me frapper sans cesse. Elle le démontrait jusqu’à ce que Ghyslaine l’arrête.

Ne me permettant pas de contre-attaquer, Éris semblait essayer d’évacuer sa colère accumulée dans la classe de mathématiques.

Bon sang.

Mais ce mois-ci, j’avais senti très clairement la montée de mes capacités.

Avec Éris, qui était proche de mon niveau, en tant que compétiteur, cela m’avait été d’une grande aide. Peu importe ce que c’était, le fait d’avoir quelqu’un d’un niveau équivalent aiderait considérablement ta croissance.

Bien qu’Éris soit encore légèrement plus forte que moi malgré nos capacités similaires, sa force était relativement insignifiante comparée à Paul ou Ghyslaine.

Je ne pouvais pas encore comprendre ce que l’adversaire faisait. Mais si je pouvais comprendre mon adversaire, je pouvais aussi le vaincre.

J’avais été frappé plus tôt avec cette attaque, alors j’allais surveiller ce secteur.

J’arrivais à cette conclusion en me basant sur mon raisonnement syllogistique [1] mentionné ci-dessus.

Contre Paul, la différence de capacité était trop grande pour que ma prudence vacille. J’étais incapable même de suivre ses mouvements, alors j’étais assommé plutôt pitoyablement et rapidement qu’avant.

Même si j’écoutais ses conseils, il y avait trop de différence dans les bases, donc cela ne servait à rien du tout.

Par conséquent, j’avais toujours remis en question mes moindres gestes.

Quand Ghyslaine m’apprenait quelque chose, même s’il y avait un problème comme celui mentionné plus haut, je comprenais assez bien ses explications pour me débrouiller. Mais elle parlait de contrer et de manipuler en même temps, alors j’hésitais à utiliser une technique.

Mais avec Éris en tant qu’adversaire, il y aurait inexorablement des résultats différents si je faisais quelque chose de différent ou bien si j’utilisais des astuces

Même si j’hésitais, la différence de technique était minime et je pouvais toujours l’attaquer.

Peut-être que cela ne fonctionnerait pas le deuxième jour. Ou bien qu’Éris utilisera une technique différente, mais les choses qui ne pouvaient pas être faites hier seront accomplies aujourd’hui, ou les techniques qui n’avaient pas été expérimentées hier seront montrées aujourd’hui, et avec les petites expériences incrémentales en les additionnant, nous grandirons forcément.

Comme prévu, avoir un rival avait de grands avantages, avec des démérites négligeables. Il y avait une cible à suivre et à surpasser, c’était tout.

Peut-être que la valeur de ma capacité n’avait augmenté que de 1 ou 2 points, mais, pour les personnes dont les différences étaient très minimes, cela était de la plus haute importance.

Sans nous en rendre vraiment compte, nous étions devenus plus forts. Mais en matière de croissance, Éris était beaucoup plus rapide.

Si vous laissez une chèvre et un lion s’entraîner ensemble, bien sûr, le lion deviendra plus fort que la chèvre.

Mais ayant été entraîné par Paul depuis que j’avais commencé à marcher, je n’étais pas satisfait de cela.

« Rudeus n’est toujours pas assez bon !! »

Éris avait croisé les bras et m’avait regardé avec condescendance alors que j’étais allongé sur le sol. À la fin, elle se faisait gronder par Ghyslaine.

« Ne t’en vante pas, Éris. Tu as appris l’épée bien avant lui. »

Ce n’était que pendant les cours d’épée que Ghyslaine l’appelait directement par son nom.

Elle disait que c’était un must.

« Compris ! Et Rudeus connaissait aussi la magie ! »

« Comme tu le dis. »

Seule ma capacité magique était reconnue par elle.

« Mais c’est vraiment étrange. Les réactions de Rudeus deviennent lentes quand l’adversaire l’attaque... »

« Parce que j’ai peur. J’ai peur que l’adversaire en face de moi m’attaque. »

Au moment où je finissais de parler, Éris me frappait la tête avec un coup de poing.

« Qu’est-ce que tu racontes ? Tu es inutile ! À cause de cela, tu es regardé de manière condescendante ! »

« Non, Rudeus est un magicien. C’est assez. »

Ghyslaine l’ajouta immédiatement, mais à la fin, Éris hocha la tête à la manière d’un « je suis au courant ».

« Est-ce vrai ? Alors on ne peut rien y faire ! »

Eh ? Pourquoi devrais-je être frappé ?

« Je suis désolée, je ne sais pas comment corriger tes mauvaises habitudes de tes jambes tremblantes. C’est quelque chose que tu dois surmonter par toi-même. »

« Entendu. »

Comme j’étais maintenant, mes jambes tremblaient indépendamment de qui était mon adversaire. J’avais encore beaucoup de chemin à faire.

« Mais après avoir commencé à recevoir les instructions de Ghyslaine, je me suis vraiment amélioré. »

« Paul appartient au type instinctif, il n’est pas bon quand il s’agit d’enseigner aux autres. »

Un type instinctif !

Ah, donc quelque chose comme ça existait aussi dans ce monde.

« Quel est ce “type instinctif” ? »

« Ce sont toutes les personnes qui ne comprennent pas les techniques consciemment, et qui choisissent plutôt de s’appuyer sur ses sentiments et ses instincts. C’est le “type instinctif”. »

J’avais répondu à sa question, et Éris avait fait immédiatement la grimace. Elle appartenait probablement à l’école instinctive.

« Quel est le problème d’être instinctif ? »

Il était vraiment difficile de répondre aux questions d’Éris en premier lieu à cause de sa caractéristique obstinée, mais maintenant on me demandait si être un « type instinctif » était bon ou pas.

Parce que nous apprenions les techniques de l’épée en ce moment, je laissais l’enseignant répondre. Je regardais Ghyslaine.

« Ce n’est pas que c’est mauvais. Mais même si ceux-ci ont du talent, si l’on n’utilise pas son esprit pour réfléchir, on ne deviendra pas fort. En outre, les “types instinctifs” ne sont pas non plus adaptés pour enseigner aux autres. »

« Pourquoi ne sont-ils pas adaptés pour enseigner ? »

« Parce qu’ils ne comprennent pas les techniques qu’ils utilisent. Et si l’on ne comprend pas tout, on exclut la perspective d’apprendre une technique ultérieure plus difficile. »

Basé sur le niveau Roi de l’épée, tout ce qui se rapportait au rang avancé était lié aux bases. Ce n’était qu’en établissant toutes les bases, et en étant capable de gérer différentes situations avec des réactions différentes que l’on pouvait devenir atteindre le niveau Saint de l’Épée.

Pour monter plus haut, on ne peut compter que sur une rigueur et un talent extrêmes.

Au final, c’était toujours dû au talent.

« J’ai aussi appartenu au type instinctif, mais après avoir commencé à penser avec mon esprit et avoir assimilé la théorie, je suis devenue un Roi de l’épée. »

« C’est incroyable. »

J’étais impressionné du plus profond de mon cœur. Corriger les actions qui avaient toujours été faites et réussir. Ce n’était pas quelque chose qui pouvait être facilement accompli.

« Rudeus n’est-il pas un magicien de rang Saint de l’eau ? »

« Je suis en fait du type instinctif... Mais la magie et les techniques d’épée sont différentes, tant que vous avez de la magie, vous pouvez le faire. »

« Oh, c’est ça... Mais, les bases sont importantes aussi ? »

« Je comprends bien. Mais plutôt, c’est parce que mon professeur enseigne bien que je suis devenu capable d’être de niveau saint. »

En y repensant, je me rappelais toujours que les bases étaient importantes, mais je privilégiais fortement les incantations silencieuses.

Alors, quelles étaient les bases de la magie ?

Les cours de Roxy étaient plus orientés vers le développement que vers les bases. Tout compte fait, Roxy était aussi un génie, et ne favorisait pas vraiment les bases.

Hmmmmm...

« En tout cas, je ne prévois pas de devenir si forte, alors ça va ! »

Éris avait interrompu mes pensées avec sa façon sûre de penser. Au collège, j’avais dit quelque chose comme ça, ne pas vouloir devenir le numéro 1, et je n’avais pas fait d’efforts.

Je prévoyais de corriger cette manière de penser,

« Mais je vais essayer de devenir forte comme Ghyslaine et Rudeus. »

Inutile. Elle avait une cible claire, elle était différente du moi passé.

~5~

Après les leçons du matin et de l’après-midi, il était temps de faire une pause. Ce jour-là, j’avais décidé de me diriger vers la bibliothèque.

C’est parce que j’avais vu Éris et Ghyslaine porter du matériel pédagogique de magie, alors j’avais pensé que la bibliothèque pourrait avoir un manuel magique.

Parce que je ne savais pas où était l’endroit, j’avais laissé la femme de chambre avec des oreilles de chien m’amener là.

« Ah. »

J’avais rencontré la femme de Philip à mi-chemin sur la route.

Elle se nommait Hilda, et avait les mêmes cheveux roux enflammés qu’Éris, et une poitrine semblable à un tsunami. On dirait que je pouvais attendre de bonnes choses de la croissance de sa fille.

On me l’avait présenté une fois, mais je n’avais pas vraiment eu d’interaction avec elle.

Laissez-moi réfléchir, je pense que c’est une seule main placée sur la poitrine...

« Madame, aujourd’hui est une bonne journée... »

« Tch. »

Hilda s’était moquée de moi et avait ignoré ma salutation.

J’étais resté gelé dans la même posture.

« Rudeus-sama... »

« Non, c’est bien. »

La servante aux oreilles de chien avait essayé de me consoler, mais je l’avais arrêté avec ma main.

Mais j’avais quand même reçu un petit choc. Étais-je détesté par elle ? Mais je n’avais pas l’air de faire quelque chose de bien...

En y pensant, elle n’avait pas d’autre enfant qu’Éris.

Non, je me sentais comme si j’avais découvert qu’il y en avait un autre, et dans le pire des cas il serait pire qu’Éris, j’avais l’impression que ma charge de travail allait se multiplier par 3 ou 4 fois.

Je ne voulais pas creuser ma propre tombe.

Quand j’arrivais à la bibliothèque, j’avais vu Philip là-bas.

« Êtes-vous intéressé par la bibliothèque ? »

Dans cette expectative, Philip me regarda.

Je ne savais pas ce qu’il attendait.

« Hmm, oui légèrement. »

« Alors, allez-y et prenez votre temps. »

J’avais accepté son offre et je regardais dans les rayons de la bibliothèque, mais il n’y avait rien que j’espérais trouver.

J’espérais trouver un manuel magique comme celui de Roxy, mais tous les documents étaient liés à la politique et ne pouvaient pas être sortis de la bibliothèque. Les manuels de magie étaient rares dans ce monde, et ce n’était pas comme si vous pouviez en trouver un partout.

Ça ne s’était pas bien passé du tout

Mais je trouvais des livres d’histoire dans le coin. Si j’avais du temps libre, je les feuilletterais.

~6~

Après une journée de travail, j’étais dans ma propre chambre pour préparer du matériel pour le travail de demain.

Fondamentalement, il s’agissait de questions pour les évaluations de mathématiques ainsi que pour les langues…

Et il y avait aussi en ce qui concernait la magie.

Je n’avais pas préparé un programme d’apprentissage, et si je n’avais rien d’autre à enseigner au cours de ces 5 années, ce serait difficile, donc les leçons ne progresseront pas trop vite. En tout cas, pour éviter tout ce qui n’était pas clair, j’avais soigneusement examiné le plan d’éducation.

C’était le même sentiment qu’au moment où j’avais enseigné Sylphy.

La pratique de la magie était très importante. Parce que je n’incantais pas quand je lançais de la magie, j’oubliais toujours les mantras.

Le seul moment où j’avais sincèrement mémorisé les mots était lors de la création des antidotes et pour la magie de la guérison, et je n’avais jamais mémorisé la Magie d’Attaque.

Le matériel didactique était le même que le manuel chez moi.

Éris et Ghyslaine l’avaient aussi.

Basé sur l’explication, il y avait des centaines de livres qui avaient été mis en vente qui avait été écrite il y a mille ans.

Avant l’apparition du livre, il était nécessaire de trouver un enseignant pour l’apprendre, et les soi-disant enseignants étaient en grande partie capables d’utiliser uniquement toute la magie élémentaire. On pouvait avec beaucoup de mal pour trouver un enseignant, mais il n’avait souvent rien à apprendre, et des cas comme ceux-ci étaient nombreux.

Même si c’était en vente, les livres disponibles étaient très peu nombreux, et même si vous les vendiez sur le marché, les gens qui n’étaient pas intéressés par la magie ne les regarderont pas.

Il n’y avait pas non plus de technologie d’impression dans ce monde.

Il y a 50 ans, ce livre s’était vendu dans un grand ensemble de volume.

Et grâce aux matériaux qui pouvaient être achetés à moindres frais, le nombre de magiciens avait augmenté de manière considérable.

Les magiciens étaient en train de conquérir le monde... non, mais parmi les nobles Asuran on leur en enseignait une grande partie.

Mais, quelle était la raison qui avait conduit à l’augmentation des matériaux magiques ...

Je pensais à ceci quand je feuilletais les pages, c’était écrit que ce livre était : « Publié par l’université de Ranoa. »

Ils étaient vraiment bons en affaires.

Et ainsi, mes jours comme un tuteur à domicile passèrent très vite.

-- Statut --

Nom : Eris Boreas Greyrat

Profession : Petite-fille du seigneur de Fedoa

Personnalité : Violente

Lui parler : Elle va écouter un peu

Langue : capable d’écrire ses noms de famille

Math : A des problèmes avec la soustraction

Magie : Elle veut travailler dur dessus

Épée : Élémentaire classé dans le style du Dieu de l’épée

Étiquette : Connais le message d’accueil commun

Les personnes qu’elle aime : Grand-père, Ghyslaine

Notes

  • 1 Raisonnement qui a la forme d’une implication dont l’antécédent est la conjonction de deux propositions appelées prémisses, par exemple : « Si tout B est A et si tout C est B, alors tout C est A. »

***

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