Mushoku Tensei – Tome 2 – Chapitre 2 – Partie 1

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Chapitre 2 : L’acteur réalisateur

Partie 1

~1~

Quand je m’étais réveillé, je m’étais retrouvé dans un petit entrepôt sale.

La lumière du soleil affluait de la fenêtre, où des barres métalliques avaient été installées.

Mon corps entier me faisait mal, et après m’être assuré qu’il n’y avait pas d’os brisés, j’avais commencé à chanter un sort de guérison d’une faible voix.

Mes mains étaient attachées derrière mon dos, mais ce n’était pas vraiment un problème pour moi.

« Bien. »

J’étais complètement guéri, et mes vêtements n’étaient pas déchirés.

Très bien. La stratégie progressait en douceur.

Le plan pour convaincre l’Ojou-sama était le suivant :

  1. Tout d’abord. Aller avec Ojou-sama dans un magasin de vêtements.

  2. Parce qu’Ojou-sama était très espiègle, elle voudra sortir du magasin toute seule.

  3. Habituellement, Ghyslaine était à côté d’Ojou-sama, mais elle ne remarquera pas Ojou-sama par « coïncidence ».

  4. Même si je la suivais, pour elle, j’étais juste un morveux plus faible qu’elle et soumis à la suite de querelles avec elle, alors Ojou-sama ne me remarquerait pas du tout.

  5. Je serai traité comme son disciple, et je bougerai avec Ojou-sama dans le quartier. Elle se déplacerait progressivement vers un endroit isolé dans la ville (elle semblait admirer les aventuriers).

  6. À ce stade, les mauvaises personnes, que la famille Greyrat avait préparée, apparaîtront.

  7. Ils frapperaient facilement Ojou-sama et moi. Ensuite, ils nous enlèveraient et nous amèneraient dans la ville voisine, et nous enfermeraient.

  8. J’utiliserais la magie et sortirais de la zone.

  9. Je réaliserais alors que c’était une ville différente.

  10. J’utiliserais l’argent caché dans mes sous-vêtements, pour prendre une calèche.

  11. J’enseignerai Ojou-sama quand nous rentrerons à la maison.

Jusqu’à présent, tout s’était bien passé jusqu’à l’étape numéro 7.

La prochaine chose consistait en mon utilisation de la magie, la connaissance, la sagesse et le courage pour échapper d’ici avec style.

Pour garder tout ceci réaliste, j’avais encore besoin d’improviser une scène. Je ne savais pas si cela allait réussir, et je me sentais un peu mal à l’aise...

« ... Hm ? »

Mais cet endroit était légèrement différent de celui convenu. L’entrepôt entier était plein de poussière, et le coin avait une chaise cassée et une armure pleine de trous.

Pourquoi n’avaient-ils pas dit que l’endroit serait si minable... ?

Eh bien, même si c’est un scénario, il était nécessaire de faire croire que tout était véritable. Prenons tout simplement les choses comme ça.

« Urgh ... hmm ...? »

Après un moment, Ojou-sama s’était également réveillée.

Elle ouvrit complètement les yeux. Comprenant qu’elle était dans un endroit inconnu, elle essaya de se lever. Mais elle réalisa également que ses mains étaient attachées derrière elle.

Au final, elle tomba à la terre comme un ver.

« Qu’est-ce que c’est !? »

Ojou-sama avait découvert qu’elle ne pouvait pas bouger et avait commencé à faire du bruit.

« Arrêtez de vous moquer moi ! Ne savez-vous pas qui je suis ? Laissez-moi sortir ! »

Quel cri terrible ! J’y avais déjà pensé au manoir, mais elle n’avait jamais essayé de contrôler sa voix. Peut-être qu’elle le faisait pour qu’elle puisse couvrir toute la maison de son cri, dans ce manoir incroyablement grand ?

Non. Elle n’y avait probablement jamais pensé. Le grand-père d’Ojou-sama, le seigneur de Fedoa, était un type qui utilisait aussi sa voix pour faire pression sur les autres. Le grand-père avait dû utiliser sa voix pour intimider les serviteurs et Philip, et Ojou-sama en avait été témoin à maintes reprises.

Les enfants aiment imiter les choses, surtout les mauvaises.

« Tu es trop bruyante, espèce de merde ! »

Tandis que l’Ojou-sama créait un tel vacarme, la porte s’ouvrit en même temps et un homme entra. Il avait des vêtements sales. Son corps entier puait, il avait un visage plein de chaume, et une tête chauve.

S’il avait présenté une carte nominative avec le mot bandit écrit dessus, cela aurait été très convaincant.

Le jeu d’acteur était plutôt convaincant. Maintenant, je n’avais pas besoin de m’inquiéter de voir mon jeu être vu à travers ça.

« Tu pues. Ne viens pas près de moi. Tu pues trop ! Tu ne sais pas qui je suis. Ghyslaine viendra immédiatement vous couper en deux ! »

Bam.

Avec un bruit qui semblait très douloureux, Ojou-sama reçut un coup de pied de l’homme.

Elle avait produit un bruit qu’une dame ne ferait jamais. Son corps entier s’était envolé et avait finalement heurté violemment le mur.

« Allez au diable ! Qu’est-ce qui te pousse à être si arrogante !? Je sais que vous êtes les petits-enfants du seigneur ! »

L’homme s’avança sans pitié vers l’immobile Ojou-sama dont les mains étaient liées derrière son dos.

Hey. N’était-ce pas un peu trop ?

« Oh... Ça fait mal... Arrêtez... Ah... Arrêtez... Oh... Arrêtez... »

« Tch. »

L’homme avait donné un coup de pied à Ojou-sama pendant un moment et avait finalement craché sur son visage. Puis il se retourna et me lança un regard noir. Comme j’évitais ses yeux l’instant d’après, j’avais reçu une fois un coup de pied au visage, et je m’étais envolé.

« ... Aie ! »

Ça faisait vraiment mal. Même si c’était convenu dans le scénario, pouvez-vous s’il vous plaît ne pas frapper si fort ?

Même si je l’avais déjà dit, je pouvais utiliser ma magie de guérison pour soigner mes blessures.

« Hmph ! Estimez-vous vraiment chanceux... ! »

L’homme était sorti de l’entrepôt. J’avais entendu cela quand il était sorti par la porte.

« C’est plus calme maintenant ? »

« Ouais »

« Vous ne l’avez pas tué, n’est-ce pas ? Si vous l’aviez trop blessée, notre récompense aurait baissé aussi. »

Quoi ? Leur dialogue était vraiment étrange.

Si c’était juste un très bon jeu d’acteur... c’était bien, mais ça n’y ressemblait pas vraiment.

« Serait-ce, vous le savez, ça ? »

« Quoi ? Eh bien, il n’y a pas grand-chose à faire. Tout au plus, faisons en sorte que ce garçon soit vivant. »

Ce n’est pas bon du tout.

[...]

Après qu’ils eurent cessé de parler, j’avais compté 300 secondes, et j’avais brûlé les cordes avec une magie de feu, et je l’avais également fait pour l’Ojou-sama.

L’Ojou-sama avait encore du sang qui coulait de son nez. Ses yeux étaient flous, et elle continuait à marmonner quelque chose.

Quand j’écoutais attentivement, c’était quelque chose qui ne pouvait absolument pas être pardonné, elle se plaignait de quelque chose auprès de son grand-père, et ensuite, c’étaient des mots dangereux qui ne convenaient pas vraiment aux oreilles.

En tout cas, j’allais vérifier ses blessures et en vérifier la gravité avec ma main.

« Ahhh ! »

Ojou-sama avait rencontré mes yeux, et avait tremblé, comme si elle avait senti cette douleur. Je passais un doigt sur mes lèvres et lui indiquais de rester calme.

J’avais confirmé les positions de ces blessures grâce à ses réactions.

Deux de ses os étaient brisés.

« Oh miséricordieuse mère des Dieux, guérie les plaies de cette personne, et laisse-la se rétablir avec un corps sain. »

Je chantais tranquillement un sort de magie intermédiaire et soignais le corps d’Ojou-sama.

La magie de guérison n’était pas plus efficace si on déversait plus de mana dans le sort. Je ne savais pas si ça allait la guérir complètement.

Espérons que les os n’étaient pas mis à mal...

« Eh ? Ehhh ? Ça ne fait plus mal... »

Ojou-sama regarda son corps avec surprise. Je me rapprochais d’elle et lui murmurais à l’oreille.

« Chut. Ne soyez pas si bruyante. Vos os sont brisés, et j’ai juste utilisé une magie curative. Ojou-sama, il semblerait que nous avons été kidnappés par de mauvaises personnes. Ce sont des ennemis jurés du seigneur. Notre prochaine étape devrait être... »

Ojou-sama n’écouta absolument pas.

« Ghyslaine ! Ghyslaine, sauve-moi ! Ils vont nous tuer ! Sauve-moi rapidement ! »

Je cachais rapidement les cordes sous ma chemise et courais vers le coin. Mon dos faisait face au mur, et je cachais mes mains derrière mon dos, agissant comme si j’étais toujours ligoté.

L’homme ouvrit la porte en réponse aux cris effrénés de l’Ojou-sama.

« Tais-toi ! »

Et il frappa Ojou-sama encore plus longtemps qu’avant. J’étais vraiment bouche bée sur ses capacités d’apprentissage inexistantes.

« Bon sang. Si tu cries encore, je te tuerai ! »

J’avais même reçu deux coups de pied. Je n’avais rien fait. S’il te plaît, ne me frappez pas. J’avais vraiment envie de pleurer...

Je pensais à cela pendant que j’allais vers l’Ojou-sama.

« Urgh ... Uuuu ... »

C’en était trop. Je n’étais pas sûr de ce qui était arrivé à ses os, mais à en juger par ses gorgées de sang vomi, il semblerait que ses organes internes se soient rompus. Les os de ses mains et de ses jambes avaient tous été brisés.

Je ne connaissais pas trop de choses sur les trucs médicaux, mais si elle était laissée comme ça, elle allait probablement mourir, non ?

« Que le pouvoir de Dieu soit converti en une récolte abondante, et accorde à celui qui a perdu sa force de se relever une fois de plus. “GUÉRISON” »

En tout cas, j’utiliserais ma magie élémentaire pour la guérir un peu.

Ojou-sama ne vomissait plus de sang. Elle ne mourrait probablement pas maintenant... Peut-être.

« Uuu... Ça-Ça fait encore mal, a-aidez-moi en me soignant... Ah. »

« Je ne ferais pas ça. Si vous étiez guérie, n’allez-vous pas encore recevoir des coups de pied ? S’il vous plaît, utilisez votre propre magie. »

« C-Comment puis-je savoir utiliser... cela ? »

« Si vous l’aviez déjà appris, vous pourriez l’utiliser dès maintenant. »

Je jetais mes mots de cette manière et me dirigeais vers la porte. Je plaçais alors mon oreille contre la porte, voulant écouter ce qu’ils disaient.

Plus je réfléchissais, plus je trouvais cela étrange. Peu importe comment, frapper Ojou-sama jusqu’à ce qu’elle soit à moitié morte, c’était trop.

« Alors, allons-nous les vendre à ce gars comme la dernière fois ? »

« Non. Il vaut mieux demander une rançon. »

« Ne serions-nous pas trouvés ? »

« Cela n’a pas d’importance. Nous irons alors dans un autre pays. »

À en juger par leurs paroles, ils avaient vraiment l’intention de nous vendre.

Demander à quelqu’un de familier de faire semblant d’attaquer la fille, tout cela pour qu’à la fin ils nous attaquent réellement. Quel était donc ce genre de développement ?

Est-ce que le scénario tournait mal ? Est-ce que ceux qui étaient censés nous kidnapper avaient été ciblés par eux ? Est-ce qu’ils nous avaient ciblés dès le départ ? Ou bien, Philip avait-il vraiment l’intention de vendre sa fille ?

Cette dernière possibilité n’était pas vraiment possible.

... Peu importe. Je n’allais pas y penser maintenant. Peu importe les circonstances, les choses que je devais faire ne changeaient pas. Il ne manquait que la « sécurité ».

« Comparée à la vente, la rançon est bien plus intéressante ? »

« En tout cas, nous ferions mieux de prendre une décision avant ce soir. »

« Peu importe quelle décision on prendra, c’est bon. »

Ils semblaient hésiter entre une possible vente ou une demande de rançon au seigneur. Ils avaient l’air de vouloir partir dès ce soir.

Dans ce cas, je ferais mieux de bouger pendant qu’en avait encore la possibilité.

« Bien. »

Mais, que devais-je faire ?

Sortir de la porte et maîtriser les ravisseurs ? Après avoir battu les ravisseurs en bouillie, Ojou-sama me respectera...

Je n’avais pas l’impression que cela se passera comme ça. Je pensais qu’elle se sentirait victorieuse, si l’on exceptait le moment où elle fut attachée.

Et à la fin, elle pensera que la violence était le seul moyen. Cela ne marchera pas.

Je devais lui apprendre qu’il n’y avait aucun avantage à utiliser la violence, sinon, je serais à l’avenir encore frappé. Je devais la laisser se sentir impuissante.

... Ah, il est possible que je ne puisse pas battre les ravisseurs de toute façon.

J’étais presque sûr que j’allais perdre si les ravisseurs étaient aussi forts que Paul. Dans ce cas, sans aucun doute, je serai tué.

Bien. Peu importe ce qui arrivera. Sans contact avec les ravisseurs, nous nous échapperons d’ici.

Je regardais en arrière et je vérifiais l’état d’Ojou-sama.

Elle me regardait avec colère.

Hm.

J’accomplirais ma mission dans tous les cas.

D’abord, j’allais utiliser la magie de la terre et du feu et sceller les trous sur la porte. Ensuite, j’utiliserais lentement la magie du feu pour la faire fondre, la rendant incapable d’être utilisée.

Cette porte deviendra une porte qui ne s’ouvrira plus, mais elle ne durerait pas si la porte était frappée avec force. Ce n’était qu’une précaution.

Après cela, je me dirigeais vers la fenêtre. Même si je pensais à me concentrer pour faire fondre l’une des barres de fer avec la magie du feu, il serait sûrement trop chaud, alors j’abandonnais ainsi cette solution.

Après en avoir essayé plusieurs, j’utilisais finalement la magie de l’eau et changeais la terre entourant la fenêtre en boue, et réussis à enlever entièrement un barreau. Le trou étant assez grand pour permettre à un enfant de glisser à travers.

De cette façon, une sortie sécurisée était assurée.

« Ojou-sama, il semblerait que cette fois nous ayons été kidnappés par les ennemis jurés du seigneur, et ils discutaient pour attendre jusqu’à ce soir pour nous amener à leurs compagnons et nous torturer à mort. »

« Es-tu un... menteur... non ? »

Bien sûr que je mentais.

Mais le visage d’Ojou-sama devient immédiatement bleu.

« Je ne veux pas mourir si jeune, alors je me sauve par mes propres moyens... Au revoir. »

Je forçais l’endroit où la barre de métal était auparavant sur la fenêtre.

À ce moment-là, il y avait un bruit venant de la direction de la porte.

« Hey, pourquoi la porte ne s’ouvre-t-elle pas ? Que se passe-t-il !? »

Un féroce claquement venait de l’autre côté de la porte.

Retournant la tête, Ojou-sama regarda la porte avec effroi, comme si elle était désespérée, et me regardait à nouveau, répétant cela à quelques reprises.

« Ah... Ne-Ne me laisse pas derrière... Sauve-moi... »

Bon. Tu t’es calmé bien vite. C’est une surprise.

Même si c’était Ojou-sama, elle avait forcément peur dans de telles circonstances. J’étais allé tout de suite près d’Ojou-sama, puis je lui murmurais à l’oreille.

« ... Avant d’arriver à la maison, vous devez écouter tout ce que je dis. Pouvez-vous me promettre ça ? »

« Ecouter, je vais écouter, je vais bien écouter... ? »

« Pouvez-vous promettre de ne pas crier ? Ghyslaine n’est pas là. »

« Je promets, je promets... D-Dépêche-toi... ils sont, en train d’entrer...! »

Ojou-sama hocha la tête avec force.

Tout son visage était empli de peur et d’anxiété. Elle était complètement différente du moment où elle m’avait frappé.

Il est très important qu’elle éprouve ces émotions d’être touchée de manière unilatérale.

« Si vous brisez votre engagement, je vais certainement vous laisser derrière. »

J’avais dit quelque chose qui semblait aussi distant que possible, pendant que j’enterrais la porte avec la magie de la terre.

Puis j’avais brûlé les cordes avec la magie du feu, et j’avais enfin complètement guéri Ojou-sama avec ma magie intermédiaire.

Finalement, j’étais monté sur la fenêtre et j’avais tiré Ojou-sama vers le haut.

***

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2 commentaires :

  1. Dominique Ringuet

    Merci pour le chapitre!

  2. Bien fait pour elle, j’aurai aime la voir souffrir !!!
    bon merci vincent comme dab

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