Mushoku Tensei – Tome 2 – Chapitre 1 – Partie 1

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Chapitre 1 : La jeune femme violente

Partie 1

(NdT : le terme Ojou-sama revient régulièrement dans ce chapitre, cela désigne un maître/maîtresse, quelqu’un qui est d’un rang plus élevé que le vôtre).

~1~

Quand nous étions arrivés à Roa, la nuit était déjà tombée. La distance entre le village Buina et Roa étant d’environ une journée de voyage en calèche.

Si vous comptiez en heure, c’était environ 6-7 heures. Vous pouviez dire que c’était loin, mais si vous dites que c’était proche, ce ne serait pas faux non plus.

La ville de Roa était en effet l’une des plus grandes villes d’ici, et c’était un endroit animé.

La première chose que j’avais vue était les murs. Ils entouraient la ville sur une hauteur d’environ 7-8 mètres de haut, et semblent très solides.

Autour de la porte de la ville, il y avait un flux de circulation sans fin, et une fois que nous étions à l’intérieur, je voyais immédiatement toutes sortes de colporteurs. Et juste à l’endroit où nous venions d’entrer, il y avait une série d’auberges et d’écuries.

Les citoyens se mêlaient aux marchands, il y avait des gens qui portaient des armures, et tout l’endroit ressemblait à un lieu fantastique tiré directement d’un livre de contes.

Il y avait des gens qui transportaient d’énormes bagages assis dans une zone comme s’ils attendaient quelque chose.

Qu’est ce que ça pourrait être ?

« Ghyslaine, savez-vous ce que c’est ? »

Je le demandais à la personne assise en face de moi.

Elle avait des oreilles et la queue d’une bête, et portait des vêtements de cuir très révélateurs avec une peau de couleur chocolat en dessous d’eux, c’était une femme énorme avec des muscles... Non, c’était une femme épéiste.

Ghyslaine Dedorudia.

Troisième dans les rangs du style du dieu de l’épée, une épéiste formidable ayant le titre de Roi de l’épée avait accepté de m’enseigner l’escrime là où nous allions.

Elle était ma deuxième professeur personnelle.

« ... Enfant. »

Elle révéla une expression irritée à ma question.

« Me prends-tu pour une idiote ? »

Ghyslaine me lança un regard furieux, me faisant peur.

« Ah non. Je suis juste. Je ne sais pas ce que c’est, donc je voulais demander... »

« Ah désolé. C’est ce que tu voulais dire par là. »

Voyant que j’étais sur le point de fondre en larmes, Ghyslaine répondit rapidement.

« C’est la zone d’attente pour le transport public. Aller de ville en ville l’exige, et si tu payes le billet de transport, tu peux le prendre. »

Ghyslaine montra les magasins un par un, me disant que c’était un magasin d’armes, c’était un bar, et qu’il y avait une association commerciale. Hé, attends, c’était un magasin assez suspect.

Même si son apparence effrayait les gens, elle était très amicale.

Nous entrions dans une autre zone de la ville, et l’atmosphère changea.

Après les nombreux magasins desservant les aventuriers, au fur et à mesure que nous avancions dans la calèche, nous voyons de nombreux magasins résidentiels.

Il devait y avoir des gens qui habitaient au fond de la ruelle.

Cela ressemblait à un positionnement planifié. S’il y avait des ennemis autour, les gens dans les environs se défendraient, alors que les citoyens s’échapperaient vers le centre de la ville, ou s’échapperaient dans la direction opposée.

Puisque c’était ce genre de concept, plus on s’enfonçait dans la ville, plus les routes étaient grandes, et même les magasins sont plus grands.

Ainsi plus vous alliez au centre, plus les gens étaient riches. Et puis, au centre de la ville, se trouvait le plus haut bâtiment.

« C’est le manoir du propriétaire. »

« Plutôt que de dire que c’est un manoir, c’est plutôt comme un château. »

On disait qu’il y avait 400 ans, cet endroit était la dernière ligne défensive. C’était vraiment une ville ayant une longue histoire.

Donc, c’était le château de la ville.

Mais seulement, une partie sur l’histoire était vraie, les nobles qui étaient à la capitale considéraient ce bâtiment comme un endroit où résidaient beaucoup d’aventuriers de basse classe.

« Depuis que nous sommes ici, il me semblait que l’Ojou-sama avait un statut noble assez élevé. »

« Pas exactement. »

Ghyslaine secoua la tête.

Mais puisque le manoir du Seigneur était déjà devant mes yeux, basé sur ma déduction antérieure, les personnes qui restaient ici étaient évidemment de première classe.

... Ou peut être pas. Pour rester dans cette zone située près de la muraille, le rang ne pouvait pas être réellement élevé.

« Eh ? »

Tout en réfléchissant à cela, le conducteur salua la personne à la porte du manoir, et entra.

« Est-ce la fille du Seigneur ? »

« Non. »

« Elle ne l’est pas ? »

« Presque. »

Y avait-il un sens caché ? Je ne comprenais pas...

La calèche s’arrêta.

~2~

Quand nous étions entrés dans le manoir, nous furent amenés dans une pièce qui avait l’air de servir à la réception des invités.

Le majordome pointa l’un des deux canapés.

C’était mon premier entretien pour moi.

Je devais donc le faire avec soin.

« S’il vous plaît, asseyez-vous là-bas. »

J’obéissais et je m’asseyais, tandis que Ghyslaine partit sans dire un mot, se tenant dans un coin de la pièce, elle pouvait ainsi superviser toute la zone.

Si cela se produisait dans ma vie passée, je penserais que c’était une chuunibyou.

« Le jeune maître est sur le point d’arriver. Patientez s’il vous plaît. »

Le majordome versa un liquide qui ressemblait à du thé rouge dans une tasse de thé de très haute qualité et attendit à l’entrée.

Je buvais ce liquide fumant.

Ce n’est pas mauvais. Même si je ne savais pas comment savourer la qualité du thé rouge, cela devait être assez cher.

Dès le début, il n’y avait pas de boisson préparée pour Ghyslaine. Il semblait que je sois le seul traité en tant qu’invité.

« Où est-il ? »

Pendant que je méditais sur ce genre de choses, une énorme voix et des pas furieux circulèrent du côté des chambres.

« Il est ici ? »

Un homme à l’air robuste pénétra en même temps dans la pièce.

Il devait avoir environ 50 ans, et ses cheveux bruns foncés étaient mélangés avec un peu de cheveux blancs, mais il semblait être en assez bonne forme.

Je posais la tasse et je me levais, pliant ma taille à 90 degrés.

« Je suis heureux de vous rencontrer, mon nom est Rudeus Greyrat. »

L’homme grogna d’insatisfaction.

« Hmph, vous ne savez même pas comment faire une salutation ! »

« Vieux maître, Rudeus-dono n’a jamais quitté le village de Buina. Il est encore jeune et n’a pas eu le temps d’apprendre l’étiquette. S’il vous plaît, pardonnez-lui cette petite grossièreté... »

« La ferme. »

Le majordome ne parla plus après avoir été rabroué.

Ce vieux mec devrait être celui qui m’avait embauché. Il avait l’air d’être vraiment en colère. Comme si je n’étais pas l’homme de la situation.

Même si je voulais saluer avec soin, il semblerait que l’étiquette de la noblesse avait son ensemble de règles.

« Hmph, Paul n’enseigne même pas les convenances à son fils ! »

« J’ai entendu dire que mon Père détestait les règles strictes, et donc, pour cette raison, il ne me l’a jamais enseigné. »

« Tu as immédiatement trouvé une excuse ! Tu es bien le fils de Paul. »

« Mon Père trouvait-il toujours des excuses ? »

« Et toi qu’en penses-tu ? Chaque fois qu’il ouvrait la bouche, c’était une excuse. S’il mouillait le lit, il trouvait une excuse. S’il se disputait, il trouvait une excuse. S’il était paresseux dans ses études, il trouvait aussi une excuse. »

Je vois. C’était vrai.

« Si tu veux apprendre quelque chose, au moins apprends l’étiquette ! Tu ne l’as pas fait du tout et c’est pour cette raison que tu as fini comme ça ! »

Ce qu’il dit n’était pas faux, et ne manquait pas de raison.

J’avais seulement appris la magie et l’épée, et je n’avais jamais pensé à apprendre quelque chose de nouveau. Peut-être que ma vision était trop étroite.

Je devais y réfléchir sérieusement.

« Vous avez raison. C’est en effet causé par mes propres mains. Je m’excuse profondément pour cela. »

Le vieux maître piétina sur le sol avec ses pieds tandis que je baissais la tête.

« Mais il semblerait que tu ne l’aies pas utilisé comme excuse, et tu as fait de ton mieux pour présenter une pose formelle ! Je vais te permettre de rester dans la maison ! »

Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait, mais il semblerait que j’avais été pardonné.

Après que le vieux Maître m’avait dit ces mots, il tourna vigoureusement son corps et partit comme une tempête.

« Qui est-ce ? »

Je regardais le majordome et le lui demandais.

« Le seigneur de Fedoa. Sauros Boreas Greyrat-sama. Il est l’oncle de Maître Paul. »

Alors cet homme était un seigneur.

Il était un peu trop autoritaire. Je m’inquiétais vraiment de sa décision. Eh bien, il y avait beaucoup d’aventuriers ici, donc s’il n’avait pas cette stature imposante, il ne serait probablement pas capable de gérer les devoirs d’un seigneur.

Hm ? Greyrat, oncle...?

« Cela signifie qu’il est le frère de mon grand-père ? »

« Oui. »

J’avais déjà deviné que Paul utilisait une relation avec laquelle il avait rompu. Mais à y penser, son ancien foyer était parmi les nobles de haut rang.

Cet homme avait dû être quelque part un jeune maître d’une bonne maison.

« Quel est le problème Thomas ? Pourquoi la porte est-elle toujours ouverte ? »

Une autre personne entra par la porte donnant sur l’extérieur.

« Mais mon Père a l’air plutôt content. Quelque chose est arrivé ? »

Cet homme avait un corps mince et des cheveux brillants de couleur thé. Selon la façon dont il décrivait son père, il devait être le cousin de Paul.

« Jeune maître. Je suis vraiment désolé. Le vieux maître vient de rencontrer Rudeus-sama et semble être content de lui. »

« Hoh, un enfant que Père a prit en compte... A-t-il choisi à tort ? Hmm. », dit-il en marchant vers le canapé en face de moi, et en s’asseyant.

Ah, c’était vrai, je ferais mieux de le saluer rapidement.

« Ravi de vous rencontrer, je m’appelle Rudeus Greyrat. »

Je baisse la tête de la même manière que je l’avais fait plus tôt.

« Ah, je m’appelle Philip Boreas Greyrat. Lorsque les nobles font leur salut, ils apportent leur main droite à leur poitrine et baissent légèrement la tête. De la façon dont vous l’avez fait, vous devriez être grondé. »

« Est-ce quelque chose comme ça ? »

J’imitais les actions de Philip et relevais un peu la tête.

« C’est à peu près cela, mais la façon dont vous m’avez accueilli n’est pas mauvaise. Si un forgeron accueillait mon Père de cette façon, il aurait probablement été heureux. Asseyez-vous. »

Philip s’asseyait avec un *plop*.

Je suivis ses instructions pour m’asseoir.

... L’entretien a-t-il commencé ?

« Qu’avez-vous exactement compris de cette mission ? »

« Il m’a dit que si j’enseignais l’Ojou-sama ici pendant 5 ans, je serais soutenu financièrement pour aller à l’Université Magique. »

« Est-ce tout ? »

« Oui. »

« Je vois... »

Philips mit ses mains sous son menton, comme pour penser à quelque chose, et ses yeux regardaient la table.

« Aimes-tu les filles ? »

« Pas au même niveau que mon Père. »

« Est-ce vrai ? D’accord. Vous être pris. »

Ah ? Quoi ?

Ce n’était pas un peu trop rapide, non ?

« Jusqu’a maintenant, cet enfant ne favorise que deux personnes, Edena qui enseigne l’étiquette, et Ghyslaine qui enseigne l’épée. Avant cela, 5 personnes ont été licenciées. L’un d’eux était un homme qui a même enseigné dans le palais royal. »

Même s’il enseignait au palais royal, la façon dont il enseignait pouvait ne pas être bonne, mais je ne l’avais pas dit à haute voix.

« ... Est-ce que cela avait quelque chose à voir avec le fait d’aimer les filles ? »

« Pas du tout. Parce que Paul était celui qui ferait n’importe quoi pour une fille mignonne, je me demandais si vous étiez pareil. »

Philip haussa les épaules.

J’étais celui qui avait envie de hausser les épaules. Vous m’avez mis dans le même sac que ce type.

« Pour être clair, je n’ai aucune attente de votre part. Parce que vous êtes le fils de Paul, je veux que vous essayiez de toute façon. »

« Ouah. C’était un peu trop direct. »

« Quel est le problème ? Avez-vous confiance en vous ? »

Je n’en avais pas vraiment.

Mais même si je ne le faisais pas, je ne pouvais pas le dire à haute voix dans cette atmosphère.

« Je n’en saurai rien avant de l’avoir rencontrée... »

Si j’échouais dans ce travail et en cherchais un autre, Paul rirait très fort. Je devrais dire quelque chose comme je n’étais pas encore préparé à cela, des choses de ce genre.

Vous plaisantez, j’espère ?

Comment puis-je être un sujet de plaisanterie faite par un gars qui était plus jeune que moi ?

Muuu...

« Si cela ne fonctionnait pas dans la réalité..., essayons d’agir. »

J’allais utiliser les connaissances de ma vie précédente et trouver une méthode pour apprivoiser l’Ojou-sama.

« Agir comme ça. Est-ce que cela va marcher ? »

« C’est vrai. Ce gars a toujours eu de la chance avec les dames. Même s’il ne faisait rien, il y avait toujours une fille qui venait à lui. »

« Personne d’autre que votre Père ne sait combien de filles sont passées dans son lit. Même Ghyslaine là-bas semble être l’une d’elles. »

« Ah. C’est vraiment quelque chose que j’envie. »

« Je m’inquiète s’il va mettre la main sur mon amie dans le village de Buina. »

Après que je dis cela, je commençais à m’inquiéter vraiment.

5 ans plus tard, elle grandira. Et quand je reviendrais, Sylphy sera devenue une de mes mères. Oh mon Dieu.

« Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter à ce sujet. Paul ne s’intéresse qu’aux filles “grandes”. »

Philip regarda Ghyslaine dans le coin alors qu’il disait cela.

« Je-je vois. »

Je regardais Ghyslaine. Elle était énorme. Zenith et Lilia étaient aussi grandes.

Qu’est-ce qu’il voulait dire par grand ?

Bien sûr, ce sont les seins.

« Si c’était dans 5 ans, ça devrait aller. Même s’ils grandissent, à cause de la présence du sang elfique, ils ne seront pas si gros. Aussi, je pense que Paul ne sera pas si malsain. »

Était-ce vrai ?

Et ce type savait-il que Sylphy est une elfe ?

Ensuite, par mesure de précaution, j’allais traiter tout ce qui s’était passé dans le village de Buina, pour qu’il y ait une enquête approfondie.

« Je devrais dire quelque chose comme : “Voulez-vous essayer de séduire ma fille” ? »

« De quoi vous inquiétez-vous exactement d’un enfant de 7 ans ? »

C’est vraiment trop grossier. Je ne ferai rien du tout. Tout au plus, elle tombera amoureuse de moi. (Je vais la conduire à le faire).

« Mais à en juger par la lettre de Paul, vous jouiez trop avec cette fille du village, et il devait vous forcer à partir. Même si je pense que c’est une blague, après avoir écouté vos plans tout à l’heure, cela pourrait ne pas être faux. »

« Je ne suis qu’un ami de Sylphy. »

Et je veux élever ma seule amie pour qu’elle devienne ma femme obéissante.

... Même si vous arrachez mes lèvres, cela ne sera jamais dit à haute voix.

Certaines choses qui n’avaient pas besoin d’être dites ne devraient pas être dites.

« Bien. Rien ne va avancer si nous ne faisons que parler. Je vais vous laisser voir ma fille. Thomas, amène-la ! »

Philip se leva alors qu’il finissait de dire ça.

 

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Un commentaire :

  1. Dominique Ringuet

    Merci pour le chapitre!
    PS: Je suis pas sûr mais Ojou-sama n’est utilisable que pour les filles, puisque Ojou est utilisé que pour les filles, et le terme pour le « maître » est le Sama et donc Ojou-sama ne peut signifier que maîtresse. Pour les maîtres (en tout cas les jeunes maîtres, mais, pas sûr là encore) je crois qu’il y a le terme Waka-sama (aucune idée si l’orthographe de « Waka » est correct XD )

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