Mushoku Tensei – Tome 1 – Bonus 1

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Bonus LN : Être mère dans la maison des Greyrat

(NdT : Ce chapitre a été créé pour la version LN du roman, et il se trouvait à la fin du volume, mais étant donné que cette histoire se situait après la réunion de famille, j’ai décidé de le mettre à la suite du chapitre 9 et avant le chapitre 10 qui lui va mettre en place les évènements du volume suivant)

~1~

Je m’appelais Zenith Greyrat.

J’étais née dans le pays sacré de Milis. C’était un pays ayant une longue histoire. C’était très approprié de le décrire comme étant beau, mais inflexible.

J’étais la seconde fille dans la famille d’un comte de ce pays.

Pendant tout ce temps, j’étais une fleur dans une serre, je pensais que tout ce que je voyais dans mon entourage était le reflet de la réalité. Telle était mon ignorance.

Et bien que cela ne soit pas vraiment approprié de le dire soi-même, je pensais être une bonne enfant. Je n’allais jamais à l’encontre des demandes de mes parents et mes notes à l’école étaient excellentes.

J’avais accompagné tous les professeurs de l’église de Milis, et j’avais passé un bon moment à apprendre l’étiquette sociale. On m’avait même qualifiée de « jeune femme typique de Milis ».

Mes parents devaient aussi ressentir que j’étais une fille dont ils pouvaient être fiers. Mais j’avais continué à grandir de cette façon. Et je savais qu’un jour je serais victime d’un mariage arrangé.

Et cela sera probablement avec le fils aîné d’une famille de comtes pris au hasard. Droit comme une flèche, avec un cœur fier, et gardant les enseignements de Milis comme des principes absolus. C’était ce qui se passait typiquement chez les nobles de Milis. Je serai mariée à ce genre d’homme. Je donnerai naissance à des enfants. Je serai la femme d’un comte qui ne se sentirait pas honteuse, peu importe où j’allais. Je serai alors ajoutée à la longue liste des filles de la noblesse sacrifiées de Milis.

C’était ma vie. Une « voie » pour les filles de la noblesse de Milis. Mais finalement, je n’avais pas suivie cette voie.

Le jour où j’étais devenue adulte, lorsque j’avais eu 15 ans, je m’étais battue avec mes parents. Je m’étais révoltée contre eux et j’avais quitté la maison.

La raison qui m’avait poussée à détester les demandes de mes parents que j’avais toujours suivies était ce sentiment de jalousie que j’avais envers ma sœur, qui était plus sauvage que moi.

Pour diverses raisons, j’avais tourné le dos à ma « voie ».

Il était très difficile de continuer à vivre si les nobles se détournaient du bon chemin.

Mais fort heureusement, j’avais appris la magie de guérison dans une école pour noble. Et j’avais réussi à progresser jusqu’au niveau intermédiaire.

Bien que le pays sacré de Milis soit un pays très avancé dans la magie de guérison et dans la magie de barrière, la plupart des gens n’apprenaient que la magie de guérison de niveau élémentaire. Si l’on apprenait la magie de guérison de niveau intermédiaire, on pouvait travailler à l’hôpital de Milis, donc on était fortement favorisé dans l’école.

Et ainsi, je croyais, avec arrogance, que je serais capable de vivre convenablement quand j’en serai arrivée là. Mais j’étais trop naïve.

Moi qui ne savais même pas où trouver un endroit pour me loger avais immédiatement été prise pour cible par de mauvaises personnes. Ils m’avaient dit qu’ils « Étaient à la recherche actuellement d’un guérisseur magique », et ils m’avaient embauchée sans me faire connaître la valeur marchande de leur groupe. Et bien que leur offre soit beaucoup plus faible que celle donnée à un guérisseur magique de niveau élémentaire, ils avaient insisté sur le fait qu’ils avaient fixé un prix plus élevé.

J’étais assez naïve pour faire confiance à leur sincérité profonde, même s’il y avait beaucoup de bonnes personnes dans le monde.

Si je les suivais, on m’aurait demandé de faire des choses bien pires. Comme le fait d’être utilisée comme bouclier contre les créatures magiques, ou de devoir continuellement utiliser la magie jusqu’à l’évanouissement complet. Et on m’aurait peut-être même demandé d’offrir mon corps.

Et celui qui empêchait tout cela était un jeune guerrier, Paul Greyrat. Après avoir fait la leçon aux méchants, il m’avait ramenée avec force dans son groupe itinérant.

Si Elinalize, une membre de leur équipe, ne m’avait pas expliqué les choses en détail, j’aurais pensé que Paul était une mauvaise personne.

Quoi qu’il en soit, c’était ainsi que Paul et moi nous nous étions rencontrés, et au début, je le détestais.

Il était évidemment un ancien noble asuran, mais la façon dont il parlait était celle d’un voyou. Il brisait fréquemment ses promesses, se précipitait facilement. Gourmand, condescendant envers moi, aimant palper les fesses des autres, et ne cachant pas complètement ses pensées perverses.

Mais je savais qu’il n’était pas un méchant.

Même s’il me méprisait et se moquait de moi, pour ne pas avoir à comprendre comment le monde fonctionnait, il disait toujours qu’il n’y avait pas le choix, et m’avait aidée.

Paul était complètement à l’opposé de moi, mais il était fiable et vraiment fringant.

Il n’avait pas fallu bien longtemps avant que je tombe amoureuse de lui, malheureusement il avait beaucoup de femmes charmantes autour de lui, et j’étais une disciple de Milis. L’enseignement de Milis comme rang de doctrine « Un couple ne devait que s’aimer l’un et l’autre ».

Même si j’avais quitté la maison, j’avais été élevée avec des personnes qui prônaient ces enseignements, et c’était aussi enseigné à l’école comme une chose normale. De sorte que les enseignements Milis avaient été profondément gravés dans mon cœur.

Puis, un jour, je lui avais dit.

« Si tu ne dors plus avec une autre femme, je peux dormir avec toi. »

Il avait accepté avec un sourire.

Je savais qu’il mentait.

Mais je pensais toujours que ce n’était pas un problème, s’il me mentait, je pouvais l’abandonner complètement, mais j’étais encore trop bête, trop négligente, trop naïve.

Parce que j’étais tombée enceinte dès notre première fois, je ne savais pas quoi faire. J’étais extrêmement mal à l’aise.

Je ne pensais pas du tout que Paul prendrait réellement ses responsabilités et m’épouserait.

Et c’est ainsi que j’avais donné naissance à cet enfant :

Rudeus Greyrat.

... Rudi.

~2~

Rudeus était assis à côté des berceaux de ses sœurs, il avait expression très sérieuse.

Son visage ressemblait beaucoup à celui de Paul. Il avait les lèvres étroitement fermées et ne cessait de regarder alternativement ses deux sœurs.

« Ah ah... ! »

Au moment où Norn marmonnait, l’expression de Rudeus se tendit.

Et dans l’instant suivant.

« Burururu. »

Rudeus sortait sa langue et faisait une grimace.

« Yaa, waa, ha, ha ! »

Norn sourit joyeusement en regardant son expression.

Rudeus hocha la tête face au sourire de Norn, satisfait, et revint à son expression sérieuse.

« Wuuu, ah ! »

Cette fois, c’était Aisha qui parlait, et Rudeus se déplaça immédiatement à ses côtés.

« Arbububu. »

Il serra son visage tout en faisant quelque chose d’étrange.

« Gyaa... Ah, ah. »

Et Aisha sourit joyeusement aussi.

Rudeus montra le même sourire que celui qu’il avait fait à Norn, et il ne cessa de répéter cela à partir de maintenant.

« Haha... »

J’avais un peu ri quand j’avais vu le sourire de Rudeus.

C’était parce que Rudeus ne souriait pas beaucoup.

Il semblait toujours être insatisfait de quelque chose. Indépendamment de l’apprentissage de la magie ou de l’épée, il faisait toujours quelque chose avec cette expression sérieuse. Il n’avait même jamais souri devant ses parents.

Même s’il souriait, c’était fait exprès.

Mais il montrait cette expression à ses sœurs, et souriait de manière satisfaisante après avoir vu les sourires de ses sœurs.

Je me sentais heureuse de le regarder, c’était très différent d’avant.

« Pfff... »

Je soupirais quand je pensais à Rudeus quand il était plus jeune.

J’étais ravie quand j’avais vu son talent magique, mais après un moment, j’avais commencé à me demander si Rudeus ne nous regardait pas de haut, ne nous aimant pas.

Parce qu’il n’était pas du tout proche de moi.

... Mais ce n’est pas la vérité.

Ce qui m’avait fait changer d’avis, c’était lors de l’incident de la grossesse.

Lilia était tombée enceinte et Paul l’avait avoué.

Cette fois, j’avais senti que j’étais trahie. Trahie par Paul, et même trahie par Lilia.

Surtout quand Paul avait rompu son engagement. Ma colère avait presque atteint le point où elle avait failli exploser. Si je n’avais pas réussi à me retenir même une seconde, j’aurais crié et jeté Lilia, ou j’aurais même pu partir.

Avant mon mariage, je m’étais dit que s’il me mentait une fois, je l’abandonnerais et le quitterais. Je l’avais oublié, mais ce sentiment avait continué de résider dans mon cœur.

Mes émotions avaient été poussées au point de vouloir détruire toute la famille, mais Rudeus les avait dissipées.

Il avait agi comme un enfant et avait résolu la situation adroitement. Même si ce qu’il avait fait n’était pas considéré comme correct.

Et même si je m’étais basée sur le discours de Rudeus, je ne pouvais pas pardonner à Paul, mais j’avais vu la vérité de son cœur intérieur grâce au discours de Rudeus.

J’étais inquiète quant à la rupture de nos relations familiales.

J’avais réfléchi au moment où j’avais découvert ce point, cet enfant chérissait sa famille à sa manière. Quand je pensais à cela, mes soupçons quant à savoir s’il aimait sa famille disparurent.

Et en même temps, j’avais facilement pardonné à Paul et Lilia.

Si Rudeus n’avait pas été là, cela n’aurait pas été comme ça.

« Hm, Norn est vraiment mignonne, tu deviendras aussi belle que maman. Quand tu seras plus grande, nous prendrons une douche ensemble. »

Rudeus tenait les petites mains de Norn pour l’amadouer.

L’habituel Rudeus, qui était toujours si sérieux, flattait sa sœur d’une manière enfantine. C’est vraiment... (trop fiable...)

J’avais trouvé Rudeus incroyable. Mais récemment, il était aussi très fiable.

C’était devenu très épuisant depuis que Norn et Aisha étaient nées.

Les deux filles pleuraient jour et nuit, et après les avoir nourries, elles vomissaient. Quand nous lavions leurs corps dans l’eau, elles chiaient dedans.

Même si Lilia disait que c’était normal, que c’était comme ça, je ne pouvais toujours pas dormir la nuit.

Mais Rudeus avait fait beaucoup de choses pour les bébés, et de manière très habile.

Comme s’il l’avait déjà fait.

Il ne pouvait pas être possible qu’il se souvînt encore de la manière dont il avait été pris en charge. Il avait dû regarder comment Lilia l’avait fait.

Comme prévu de Rudeus.

Même si cela me rendait insatisfaite qu’il le fasse mieux que ses parents, en vérité, c’était une aide vraiment importante.

Je n’avais jamais entendu parler ou vu un enfant aussi fiable que Rudeus, qui pouvait prendre soin de ses sœurs qui venaient de naître.

En regardant Rudeus, je me souvenais de mon frère dans le pays sacré de Milis. Il était aussi sérieux que Rudeus. Studieux, talentueux, et loué par mon père comme étant un exemple pour les nobles. Mais il était très distant avec sa famille, et avait traité sa sœur comme si elle n’existait pas.

Même s’il était impressionnant en tant que noble, je ne pouvais pas le respecter en tant que frère.

Mais Rudeus ne sera probablement pas comme ça, il deviendra assurément un frère respecté par ses sœurs.

En réalité. C’était ce qu’il prévoyait de faire. Quand il regardait ses sœurs avec Paul, il avait déclaré « Mon but est d’être un frère respecté ».

Je ne pouvais pas attendre pour voir comment Rudeus, Norn, et sa sœur allaient grandir ensemble.

« Ah ! Wahhh! »

Norn commençait à pleurer pendant que je pensais à ça. Le corps de Rudeus trembla un peu, et il lui fait une grimace.

« Wah! Wah! »

Mais Norn n’arrêta pas de pleurer.

Rudeus toucha ses couches pour vérifier si elle n’était pas mouillée, la ramassa et regarda s’il y avait des traces de rougeurs alors que Norn pleurnichait.

Si c’était moi, j’aurais certainement crié à Lilia de m’aider. Puis je me souvins que Lilia était sortie acheter des provisions. Je commençais à paniquer.

Mais Rudeus n’était pas dans la panique.

Il éliminait toutes les causes, tapa des mains et me déclara :

« Mère. Il est temps de la nourrir. »

Je le réalisai au moment où il me disait ça.

Regarder Rudeus jouer avec les sœurs faisait passer le temps rapidement.

« Bien. Bien. »

« Ici. Assieds-toi. »

Je m’étais assise sur la chaise selon l’ordre de Rudeus. Je révélais ma poitrine pendant que je portais Norn qui pleurait.

Comme l’avait prédit Rudeus, Norn avait faim et me téta immédiatement, buvant le lait avec goût. Chaque fois que je la nourrissais, les émotions fortes de la maternité commençaient à surgir.

« ... Hmm ? »

Soudain, je réalisais le regard de Rudeus. Chaque fois que je la nourrissais, Rudeus regardait toujours ma poitrine, et ce regard n’était pas comme celui d’un enfant de 7 ans, mais un regard plein de désirs lascifs.

Si vous placiez Paul avec lui, vous verriez que les deux avaient exactement le même regard. Cela me réconfortait. Mais quand je pensais qu’il était déjà comme ça à cet âge, je me sentis mal à l’aise pour l’avenir. Sera-t-il comme Paul et posera-t-il les mains sur beaucoup de filles, les faisant pleurer ?

« Qu’est-ce qui ne va pas Rudi ? Est-ce que tu le veux aussi ? »

« EH ! »

Je le taquinais, et Rudeus revenait à lui en détournant les yeux.

Puis, le visage rouge, il essayait de trouver une excuse pour s’expliquer :

« Non. Je pensais juste que Norn pouvait vraiment beaucoup boire. »

« Haha. »

Je ne pouvais pas m’empêcher mon rire quand il affichait un comportement si mignon.

« Tu ne peux pas l’avoir, tu le sais, cela appartient à Norn. Rudi, tu as déjà beaucoup bu quand tu étais jeune, alors tu devras être patient. »

« ... Bien sûr, mère. »

Même s’il disait cela, on sentait du regret dans son regard. C’était le genre d’expression que Rudi ne montrait que rarement. Ça me donnait envie de l’admirer.

Laissez-moi-le taquiner un peu plus.

« Si tu le veux vraiment, tu peux attendre jusqu’à ce que tu épouses une femme et que tu le lui demandes en suppliant. »

« Oui. Je vais essayer de le lui demander. »

Oh oh. Je pensais qu’il se mettrait en colère et qu’il se chamaillerait avec moi, mais il semblait avoir compris vu la manière dont il avait répondu.

Avait-il découvert qu’il avait été moqué ?

Même si c’était un peu décevant, cela correspondait à sa personnalité.

« ... Tu ne peux pas la forcer, compris ? »

« Je le sais. »

Cette réponse sérieuse me faisait sentir un peu seule.

« Gurp. »

Norn rota après avoir fini son repas, et je la plaçais dans le berceau.

J’utilisais un chiffon pour essuyer ma poitrine, et Rudeus la regarda de nouveau.

Hm. On dirait que la personne qui sera sa femme aura du mal.

La candidate la plus probable était Sylphy, mais cette enfant lui était toujours si obéissante. On dirait que même si elle ne voulait pas, elle ne le refuserait pas fortement...

Bien.

J’allais enseigner une leçon à Rudeus sur ce sujet, en tant que mère.

Paul lui avait seulement appris à conquérir les filles. J’allais lui apprendre les choses à faire après ça.

« Guu. »

Après avoir été nourrie, Norn montra un visage de satisfaction, et commença bientôt à faire des sons. Elle devait être fatiguée.

« Bois plus, et dors plus pour grandir rapidement, as-tu compris ? »

Je caressais la tête de Norn pendant que je lui disais ça.

« Ah ! Waaa! »

Rudeus avait fait la même chose à Aisha que ce qu’il avait fait à Norn, la portant, vérifiant sa couche, et confirmant qu’il n’y avait pas d’éruptions cutanées ou de piqûres d’insectes...

À la fin, il porta Aisha et me regarda avec une expression troublée, il ne montrait que rarement de telle expression.

Même si cela me rendait heureuse de voir différents types d’expressions, je ne souhaitais pas vraiment le voir si sombre.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? »

« C’est que, mère, aujourd’hui Lilia est assez en retard. »

« C’est vrai. »

Elle était généralement de retour à ce moment-là quand elle allait acheter des choses.

Quelque chose lui était-il arrivé ?

... Non. Il y avait un groupe de marchands qui venait de la ville de Roa. Elle avait dit qu’elle achèterait plus de choses que d’habitude, alors elle y passerait plus de temps aujourd’hui.

« D’accord, mais à propos d’Aisha. »

« Oui ? »

« Elle a probablement faim. »

« Je vois. »

Quand j’y pensais avec soin, puisqu’Aisha était nourrie avec Norn, elle devrait avoir faim en même temps.

Habituellement, je nourrissais Norn pendant que Lilia nourrissait Aisha.

Je remarquais maintenant l’expression troublée de Rudi.

Rudi utilisa cette expression, puis il déclara avec une certaine inquiétude.

« À propos de ça, maman, je ne sais pas quand Lilia reviendra. Il est probablement bon de laisser Aisha attendre un peu, mais si Aisha continue de pleurer, Norn pleurera aussi. Cette... »

J’étais une personne pratiquant les doctrines de Milis.

Et à cause de cela, je blâmais Lilia d’avoir brisé la promesse de Paul de n’avoir que moi comme femme. Je savais bien que ce n’étaient pas des disciples de Milis, mais je ne voulais pas faire de compromis.

Cela devait avoir été découvert par Rudi.

Allait-il rendre sa mère malheureuse à cause d’un mot ?

Ferait-elle quelque chose de terrible à sa sœur ?

Il devait être porteur de ce malaise.

Pour Rudi, indépendamment de Norn, Aisha et moi, nous étions tous sa famille.

Et..., depuis que les choses s’étaient passées comme ça, je devrais le faire.

Mais, était-ce vraiment bien ? Est-ce que je me sentirai malheureuse quand je nourrirai Aisha ? Et puis, si mon expression était vue par Rudi, allait-il me détester ou me regarder ?

« Zut ! Qu’est-ce que tu dis ? Maintenant, donne-moi rapidement Aisha. »

Je chassais mes propres peurs, utilisant le ton le plus doux que je puisse rassembler pour parler à Rudi.

« D’accord. »

Rudi me tendit Aisha avec précaution.

J’avais porté Aisha, et je l’avais laissée se nourrir de l’autre côté.

Si Aisha ne voulait pas, je me sentirais probablement malheureuse. Mais elle s’en foutait, se nourrissant à grosses gorgées.

« ... Pfff. »

Je soupirais de soulagement, utilisant un niveau sonore que Rudi ne put entendre.

Le même sentiment me venait quand je nourrissais Norn, celui d’être une mère.

C’était incroyable, pourquoi avais-je pensé que je ne serais pas disposée à nourrir Aisha ?

Pourquoi avais-je pensé que je serais malheureuse durant le temps où je l’aurais nourrie ?

Pourquoi avais-je pensé que je devais tolérer cela ?

La réponse est simple, je la savais déjà.

Parce que j’étais une mère.

En fin de compte, il n’y avait pas de différence, que l’on soit une adepte de Milis ou d’un autre.

« Elle semble adorer. »

« C’est parce que le lait de maman est délicieux. »

« S’il te plaît, ne fais pas de flatterie comme ça. »

Rudi semblait s’amuser, regardant Aisha se nourrir de moi sans aucun problème, et se détendit.

Il avait dû penser que c’était aussi sa responsabilité que de protéger ses sœurs.

C’était vraiment admirable.

Le fait qu’il voulait être un frère respecté par ses sœurs n’était pas un mensonge.

« Ce n’est pas de la flatterie. Je peux toujours me souvenir du goût. »

« Es-tu sérieux ? »

Je souriais pendant que je caressais la tête d’Aisha.

Après un moment, Aisha finit aussi de boire et quitta ma poitrine, je la replaçais dans le berceau et elle commença à dormir comme Norn.

Rudi utilisa une expression plus douce que d’habitude pour me regarder ainsi qu’Aisha.

« Rudi. »

« Oui, qu’est ce qu’il y a ? »

« Puis-je te caresser ? »

« ... Il n’y a vraiment pas besoin de me demander. Caresse-moi juste si tu veux. »

Rudi s’était assis à côté de moi et leva la tête vers moi.

Je le caressais doucement la tête.

Rudi ne m’a jamais inquiétée depuis sa naissance, alors je n’avais jamais eu le sentiment d’être une mère quand il avait grandi, mais récemment, je me sentais différente.

Je sentais du fond de mon cœur que j’étais la mère de cet enfant.

« ... »

Je sentis une soudaine explosion de chaleur, et je regardais d’où ça venait.

La lueur d’été affluait des fenêtres, un paysage interminable de champs de blé dorés était visible depuis la fenêtre.

Un après-midi d’été paisible.

Je me sentais vraiment heureuse.

« Ce serait génial si les choses pouvaient continuer comme ça. »

« Oui. »

Rudi était d’accord avec moi, il devait aussi se sentir en paix pendant ce temps.

Mais ce qui me rendait heureuse, c’était la présence de Rudi.

Si ce n’était pas pour Rudi, une adepte de Milis comme moi se plaindrait du fait que j’étais devenue l’une des deux femmes, et j’aurais sûrement quitté cette maison avec Norn, ou blâmé Aisha et Lilia.

Heureusement, Rudi était là.

S’il n’était pas cet enfant intelligent et sage, je ne ferais pas l’expérience de quelque chose comme ça maintenant.

« Rudi. »

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Merci d’être né. »

Rudi avait l’air d’être perdu.

Puis, se grattant la tête, il déclara en étant embarrassé.

« Je devrais être celui qui te remercie. »

Je riais de nouveau quand je voyais les actions mignonnes de Rudi.

***

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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