Mushoku Tensei (LN) – Tome 9 – Histoire bonus 2 – Partie 1

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Histoire bonus : La chienne folle fait rage

Partie 1

Le lieu connu uniquement sous le nom de Sanctuaire de l’Épée se trouvait à l’extrême nord, dans une région rude et impitoyable couverte de neige toute l’année. Ce fut là que le premier Dieu de l’épée avait choisi d’établir son école et qu’il avait passé ses dernières années à former ses élèves. À l’époque moderne, c’était une destination de choix pour de nombreux épéistes, et un lieu d’où émergeaient de nombreux nouveaux talents. Tous ceux qui souhaitaient vraiment étudier l’épée étaient encouragés à faire au moins un pèlerinage ici.

Les jeunes maîtres en devenir se rassemblaient ici en grand nombre. Beaucoup étaient des jeunes qui avaient révélé leurs talents à l’épée dès leur adolescence. À l’heure actuelle, trois véritables prodiges séjournaient au Sanctuaire de l’épée et leurs talents surpassaient même ceux de leurs pairs.

Tout d’abord, il y avait la fille de l’actuel Dieu de l’épée, Nina Falion. Nina avait actuellement dix-huit ans, mais même à seize ans, elle avait été qualifiée de talent hors pair. Elle avait déjà obtenu le rang de Saint de l’épée. La plupart des gens pensaient qu’elle était certaine de devenir Roi de l’épée avant l’âge de vingt ans, et Empereur de l’épée avant vingt-cinq ans. Aucun autre étudiant du Sanctuaire n’avait une telle réputation.

Ensuite, il y avait le cousin de Nina, Gino Britz. Gino était le deuxième fils de la famille Britz, une branche du clan Falion qui dirigeait l’école du Dieu de l’épée. À présent, il avait quatorze ans. Il avait obtenu son titre actuel de Saint de l’Épée à l’âge de douze ans, et restait le plus jeune élève à détenir ce rang. Bien qu’il ait toujours un pas de retard sur sa cousine, il n’y avait aucun moyen de savoir lequel d’entre eux se révélerait finalement supérieur.

Et enfin, il y avait Éris Greyrat.

Éris était une jeune fille de dix-sept ans qui semait la terreur dans le cœur de tous ceux qu’elle rencontrait, une chienne folle connue pour attaquer vicieusement tous ceux qui l’ennuyaient. Elle était venue ici il y a deux ans, accompagnée de son professeur, le Roi de l’épée Ghislaine.

Cette fille était totalement intransigeante à tous les égards. Chaque jour, elle se soumettait à un entraînement brutal, défiant la mort, torturant son propre corps sans relâche. Son arrivée au Sanctuaire de l’Épée avait été très mémorable. À tel point que c’était resté un sujet de discussion populaire, même des années après les faits.

 

Environ deux ans plus tôt

Éris suivit le sillage de Ghislaine alors qu’elles entraient dans le Hall Éphémère du Sanctuaire de l’Épée pour leur audience avec le Dieu de l’Épée. Le hall était bordé d’étudiants de haut rang du Style du Dieu de l’Épée, tous des Saints de l’Épée ou mieux. Nina et Gino étaient parmi eux. Ignorant les autres qui l’entouraient, Éris ne baissa pas la tête en s’approchant du Dieu de l’Épée — et elle s’agenouilla encore moins.

« Je ne suis pas intéressée par un poids plume comme toi ! »

Les premiers mots qu’elle adressa à Gall Falion, connu pour être le plus fort épéiste vivant, furent d’une impolitesse impensable.

« Quoi ?! Comment oses-tu insulter le maître ! »

« À genoux, ma fille ! Ne connais-tu pas nos préceptes ?! »

« Qu’enseignez-vous à cette petite idiote, Dame Ghislaine ?! »

Les Saints de l’Épée commencèrent à s’agiter, leurs visages tordus de colère. Mais le Dieu de l’Épée répondit : « Assieds-toi », et ils s’étaient tus.

Gall Falion allait abattre cet insolent cabotin. Ils le croyaient tous. Personne ne lui avait jamais parlé avec autant d’arrogance et n’avait quitté cet endroit vivant. Même Ghislaine, pourtant réputée pour son insolence, regardait Éris avec une expression choquée. Ses oreilles et sa queue se dressaient sur la pointe des pieds.

Mais pour une raison quelconque, le Dieu de l’Épée souriait simplement.

Lui seul comprenait ce que la petite bête en face de lui cherchait en ce lieu. Lui seul comprenait pourquoi elle insultait un homme qu’elle venait de rencontrer. Pourquoi elle essayait de le provoquer.

C’est donc avec un sourire sur le visage qu’il s’adressa à elle.

« J’aime ce regard dans tes yeux, ma fille. Dis-moi, qui veux-tu tuer ? »

Éris répondit immédiatement et de manière décisive.

« Le Dieu Dragon. Le Dieu Dragon Orsted ! »

Tout le monde dans la pièce reconnut les mots « Dieu Dragon ». Mais aucun d’entre eux n’avait entendu le nom Orsted auparavant — à une seule, exception.

« Haaahahahaha ! »

Claquant ses genoux, le Dieu de l’Épée avait rit.

« Eh bien, mince alors. Comparé à Orsted, je suppose que je suis un poids plume ! Tu veux tuer ce vieux salaud, hein ? Et moi qui pensais être le seul ! »

Les autres épéistes présents dans la pièce assistèrent à ce spectacle bizarre en retenant leur souffle. Le Dieu de l’Épée riait. Il avait été insulté en face, provoqué par une jeune fille, et il riait. C’était incompréhensible.

Mais le Dieu Épée comprit quelque chose qu’ils n’avaient pas compris. Cette fille voulait tuer le Dieu Dragon Orsted. Cela signifiait qu’elle voulait devenir la personne la plus forte du monde.

« Mais tu sais… »

Soudainement, son rire s’était arrêté. Pendant un moment, le silence s’était abattu sur la salle éphémère.

« Les paroles ne valent rien, ma fille. Peux-tu le faire ? »

« Je le ferai », répondit Éris sans hésiter.

Il n’y avait aucun soupçon d’hésitation ou de doute dans sa voix ni dans ses yeux.

Les coins de la bouche du dieu de l’épée s’étaient relevés.

« Bien. Voyons voir ton épée. Gino, danse avec elle. »

« Huh ?! O-Oui, monsieur ! »

Gino Britz s’était levé à l’appel de son oncle, son cœur battait vite. Cette fille n’était pas beaucoup plus âgée que lui, mais d’une manière ou d’une autre, elle avait fait rire son oncle avec ses blagues insolentes. Maintenant, il avait la chance de l’humilier.

« Cet enfant est mon plus jeune étudiant. Tu as quelques années de plus que lui, et il est encore tout mou, mais il n’est pas si mauvais avec une épée. », dit le Dieu de l’épée.

Sans un mot, deux des autres Saints de l’Épée lancèrent des épées en bois à Gino et Éris.

« Très bien. Nous allons commencer par le… »

« Raaaah ! »

Au moment où elle avait attrapé son épée, Éris la balança vicieusement vers Gino. Pris totalement au dépourvu, celui-ci n’eut pas le temps de se défendre. La lame de bois frappa son poignet droit, et son épée tomba de ses mains. Et avant même qu’il ait pu comprendre, et encore moins se rendre, Éris le mit à terre avec un second coup. La violence de son attaque était telle que Gino avait l’impression d’avoir été abattu par une véritable épée. Il perdit connaissance immédiatement.

« Qu… ?! »

La plupart des personnes présentes dans la salle éphémère étaient trop choquées pour parler. C’était absurde. Impensable. Un duel était censé commencer avec les combattants se faisant face au centre de la salle. Gino n’avait même pas regardé dans la direction d’Éris. Les Saints de l’Épée pensaient que son attaque soudaine était un acte de lâcheté indescriptible. Nina étant bien sur l’un d’entre eux. Elle enrageait de voir son cousin et camarade de classe abattu par une attaque sournoise aussi cruelle.

Cependant, quatre personnes dans la pièce voyaient la situation différemment : un Roi de l’Épée, deux Empereurs de l’Épée et le Dieu de l’Épée lui-même.

« Et bien, tu vois ce que je veux dire ? Le gamin est mou. »

« Sans blague. »

Éris secoua la tête avec dédain, laissant ses cheveux courts se balancer d’avant en arrière. Mais ses yeux observaient attentivement les mouvements de tous les autres dans la salle. La jeune fille était prête et attendait que l’un d’entre eux s’en prenne à elle. Elle était parfaitement consciente de ce qui l’entourait, et son corps était tendu pour bouger à tout moment.

Le Dieu de l’Épée n’avait pas condamné ses actions. Il avait simplement appelé son élève déchu « mou ». Si vous baissiez votre garde alors que vous teniez une épée dans vos mains, vous ne pouviez vous en prendre qu’à vous-même pour les conséquences. Seul un idiot négligerait la possibilité d’une attaque immédiate. C’était le message non exprimé.

« Bien. C’est à toi, Nina. Cette fois, affronte-la d’abord au centre de la salle. Il n’y a rien de mal à attaquer sournoisement, ma fille, mais j’aimerais voir comment tu gères quelqu’un qui est prêt à te faire face. »

Pendant que le Dieu de l’épée parlait, Nina s’était levée. L’un des Saints de l’épée lui lança une épée en bois. Et au moment où elle l’attrapa, elle jeta un coup d’œil à l’homme qui l’avait lancée. L’épée était étrangement lourde. Elle avait un noyau métallique.

Le Saint de l’Épée qui avait lancé l’arme hocha la tête presque imperceptiblement. Tue cette étrangère impudente.

Tout en tremblant légèrement, Nina acquiesça.

Nina était une Sainte de l’Épée à part entière. Elle avait déjà pris des vies auparavant. Utiliser une épée en bois avec un noyau métallique était peut-être lâche, mais cette fille avait été la première à violer les règles de la bienséance. Vu l’humiliation que Gino venait de subir, elle méritait son sort.

Les deux femmes se firent au centre de la salle et se mirent en position.

« Commencez ! »

Au signal d’un Saint de l’Épée, Nina balança sa lame. Elle avait pratiqué les formes du Style du Dieu de l’Épée des dizaines de milliers de fois. Son exécution était sans faille. Elle allait frapper cette impudente fille aux cheveux roux avec le style qu’elle avait si effrontément insultée. Sa colère et sa détermination la rendirent encore plus rapide que d’habitude.

Les deux épées se rencontrèrent.

Dans un craquement sec, l’épée en bois d’Éris se brisa en mille morceaux.

La victoire de Nina était à portée de main. Il ne lui restait plus qu’à asséner un coup impitoyable à la tête de la jeune fille, qui restait là, abasourdie.

Mais au moment où elle se délectait de sa victoire, un poing s’abattit sur son visage.

Le coup suivant la frappa au menton. Et alors qu’elle titubait en arrière, un coup de pied sec l’envoya au sol. Tout d’un coup, la fille était sur elle. Avant même que Nina ne comprenne ce qui se passait, ses bras étaient coincés sous les jambes d’Éris. En levant les yeux, elle vit un démon au regard meurtrier qui brandissait ses poings vers elle.

« S-Stop ! Stop ! Ça suffit ! »

Au moment où les Saints de l’Épée annoncèrent la fin du combat, Nina avait reçu une douzaine de coups de poing au visage. Son nez saignait abondamment, plusieurs de ses dents étaient cassées et elle était totalement inconsciente. Une flaque de liquide fumant s’étendait sur le sol sous le bas de son corps.

Éris se leva lentement et ramassa l’épée en bois de Nina, d’un poids suspect.

« Hmph. »

Avec un grognement, elle donna un coup de pied à son adversaire inconscient pour l’amener là où Gino gisait.

« As-tu quelqu’un qui n’est pas mou ici ? »

« Comment… Comment oses-tu ! »

Cette fois, les Saints de l’Épée perdirent leur sang-froid. Des cris de « Lâche ! » s’élevèrent de partout dans la salle. Ceux qui étaient classés Roi d’Épée et plus, cependant, regardaient froidement leurs élèves en colère. Ils avaient compris qui avait raison ici. Éris avait eu raison une fois de plus. Un vrai duel ne se terminait pas quand une épée était brisée. Il se terminait lorsque l’épéiste l’était.

« Désolé, ma fille. Je suppose que je t’ai un peu sous-estimée. Je vais jouer avec toi moi-même. »

Mais lorsque le Dieu de l’Épée lui-même s’était levé, les deux Empereurs de l’Épée dans la salle l’avaient regardé avec de la surprise sur leurs visages.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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