Mushoku Tensei (LN) – Tome 9 – Chapitre 1 – Partie 2

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Chapitre 1 : Le secret du prodige

Partie 2

Rudeus

C’était l’heure de mon apparition mensuelle en classe. J’étais assis à mon bureau, entouré de Zanoba, Julie, Linia et Pursena. C’était plutôt agréable d’être pour une fois au centre de mon propre petit groupe.

Comme d’habitude, Linia était adossée à sa chaise, les pieds sur le bureau, exhibant ses cuisses sans la moindre honte. Un autre avantage de mon nouveau poste était de pouvoir les voir de près régulièrement.

« Tu n’arrêtes jamais de regarder mes jambes, patron. Héhé. Je suppose que tu n’es finalement rien d’autre qu’un matou, hein ? Je ne peux cependant pas t’en vouloir. Je suis criminellement sexy… Ehehehehe. Vas-y, jette un petit coup d’œil à l’intérieur… Myaaah ! Enlève ta main de là ! », dit Linia avec un sourire taquin.

J’avais mis la main sous sa jupe sans hésitation ni gêne. Mais tâtonner ses cuisses m’avait juste fait me sentir vide à l’intérieur. Rien ne rendait un homme plus malheureux qu’une libido frustrée.

« Miaou ?! N’aie pas l’air si déçu ! C’est toi qui as décidé de me tripoter ! Et qu’est-ce que mes jambes ont-elles de si mal ?! »

Pour être parfaitement honnête, j’avais dernièrement trouvé plus de plaisir à toucher ses oreilles ou sa queue. Au moins, caresser quelque chose de duveteux était relaxant.

« Tu es vraiment une idiote, Linia », grommela Pursena en grignotant un morceau de viande hors de portée de mes mains.

Cette fille n’arrêtait pas de manger de la viande. Parfois de la viande séchée, parfois grillée, parfois crue, mais elle en mangeait toujours sous une forme ou une autre. Elle-même était une fille dure et froide, mais si on agitait un peu de viande dans sa direction, elle venait en trottinant vers vous, la queue remuant sauvagement. Sa fourrure était plus douce que celle de Linia, et était très agréable sous la main. Mais contrairement à Linia, elle ne me laissait pas la caresser si je ne lui offrais pas d’abord de la nourriture.

D’un autre côté, si je lui apportais de la viande, elle me laissait faire pratiquement tout ce que je voulais. Elle avait l’air d’avoir des opinions assez démodées sur la chasteté, mais j’avais un peu peur que quelqu’un puisse en profiter.

« Hmm… Maître, regarde ici. J’ai dégradé l’angle de cette cheville, non ? », dit Zanoba

« Laissez-moi vous aider, monsieur », proposa Julie en regardant la figurine.

« Je préférerais que tu m’appelles Maître, Julie. Veille également à appeler Rudeus Grand-Maître. »

« D’accord, Maître. »

Notre prince résident semblait continuer comme si de rien n’était. Pourtant, j’avais l’impression qu’il était tombé au bas de la hiérarchie de notre petit groupe. Il m’avait accompagné lors de mon combat contre Linia et Pursena, mais j’avais fini par les vaincre tout seul. Linia l’avait comparé avec mépris à une hyène se cachant dans l’ombre d’un lion.

De son côté, Zanoba semblait plus préoccupé par son statut de « premier élève ». Il était ainsi techniquement la quatrième personne à qui j’avais enseigné, après Sylphie, Éris et Ghislaine. Mais avec Ghislaine, il y avait eu un échange mutuel d’informations, on pouvait donc probablement l’enlever de la liste… mais cela laissait Zanoba au troisième rang.

Quand je lui en avais parlé, il eut l’air si triste que je l’avais immédiatement regretté. Pour adoucir un peu le choc, je lui avais dit qu’il était mon premier élève en matière de figurines.

Julie, ma deuxième élève, écoutait toujours attentivement les longues diatribes de Zanoba sur sa figurine Roxy. Il lui avait communiqué suffisamment de sa passion pour qu’elle comprenne un peu de quoi il parlait. J’avais remarqué qu’elle s’intéressait de plus en plus à la fabrication de figurines. Pourtant, il lui faudra du temps avant qu’elle puisse discuter des points les plus fins du design et de la technique comme Zanoba et moi le faisions.

Mais ce qui était tout aussi important, c’est qu’elle avait commencé à faire ses premiers pas maladroits en tant que lanceuse d’incantations silencieuse. Maître Fitz avait raison quand il nous avait dit qu’apprendre la magie dès le plus jeune âge était le meilleur moyen de maîtriser cette compétence.

« … Je ne pourrais pas le faire, Grand Maître. »

« Ce n’est pas grave. »

Malgré tous les progrès de Julie, elle était encore jeune et faisait de nombreuses erreurs. Cette fois-ci, les jambes de la figurine étaient sorties gonflées comme des ballons d’eau. Elle n’avait pas le contrôle nécessaire pour utiliser la magie de terre avec précision à une si petite échelle. Mais je n’avais jamais été en colère ou frustré contre elle. Je l’avais encouragée à continuer d’essayer, en lui disant de ne pas s’inquiéter de ses erreurs. Le succès ne venait jamais facilement, et abandonner après un seul échec était un bon moyen de se transformer en un perdant boudeur et renfermé.

« Je suppose que tu n’es pas encore prête à réparer des poupées, hein ? »

« Je suis désolée… »

Peu importe la gentillesse avec laquelle je parlais à Julie, il y avait toujours de la peur dans ses yeux quand elle me regardait. Apparemment, je l’intimidais.

« Miaou… J’ai tellement sommeil… »

« Ouais. Il fait plus chaud dehors et tout. »

« Hé, patron. Sais-tu qu’on a un super endroit pour les siestes de midi ? Et si on te le montrait un jour ? »

« Hmm ? Je peux te faire des choses coquines pendant que tu dors, Linia ? »

« … Tu ne penses jamais à autre chose qu’au sexe, Patron ? »

« Ne dis pas n’importe quoi. Les figurines arrivent toujours en tête dans les pensées de mon maître. »

« Ah, calme-toi, Zanoba. On ne t’a rien demandé. »

« Mais je… »

« Ferme-la. Et si tu allais nous acheter de la viande ? »

« Il ne reste plus beaucoup de temps avant que le professeur n’arrive, miaou. »

« Je suppose donc qu’il ferait mieux de courir. »

« Maître Zanoba, je peux y aller à ta place… »

« Je ne vais pas laisser une petite fille faire des courses pour vous. Pourquoi n’irais-je pas à sa place ? »

« Miaou ? Ne sois pas stupide, patron ! Je préfère y aller moi-même ! »

« Ah oui ? Eh bien, fais-toi donc plaisir. »

« Miaou ?! »

Nous bavardions assez bruyamment tous les cinq. J’imagine que c’était assez ennuyeux, nous n’étions après tout pas les seules personnes dans cette pièce. Il y avait un autre étudiant dans la classe. C’était bien sûr Cliff Grimoire, qui étudiait tout seul devant pendant toute notre conversation.

Tout à coup, il s’était levé d’un bond et s’était retourné vers nous, les épaules tremblantes de fureur.

« Vous voulez bien vous taire ? ! Je n’arrive pas à me concentrer ! Si vous avez l’intention de vous amuser, retournez d’où vous venez et faites-le là-bas ! »

J’avais immédiatement fermé ma bouche. Zanoba avait également cessé de bavarder et s’était remis à instruire tranquillement Julie.

Nos deux ex-délinquantes, elles, avaient choisi d’interpréter la sortie de Cliff comme un défi.

« Tu crois que tu parles à qui, petit ? »

« À partir de maintenant, ton argent sera pour ma viande ! »

On aurait pu s’attendre à ce qu’elles hésitent un peu plus à se battre, vu que je les avais battues à plates coutures. Mais j’avais entendu dire qu’elles avaient fait un combat avec Cliff peu après son inscription et qu’elles l’avaient battu facilement. Après cela, il s’était consacré de tout son cœur à ses études.

Je devais admirer un gars qui utilisait ses échecs pour se motiver. Il ne serait pas juste de harceler un étudiant aussi assidu.

« Désolé pour ça, Cliff. Je ne voulais pas te distraire de tes études. Nous allons faire moins de bruit à partir de maintenant. Allez, vous deux. Plus bas. Moins fort ! », avais-je dit en l’interrompant.

« … Si tu le dis miaou, patron. »

« Putain… »

Linia et Pursena avaient regagné leurs places d’un bond, l’air plutôt maussade.

« Hmph. Eh bien, c’est tout ce que je voulais. Franchement, vous êtes ridicules… Je n’arrive pas à croire que vous ayez embarqué Zanoba dans vos bêtises. », dit Cliff en reniflant.

Linia et Pursena firent claquer leurs langues, visiblement irritées. Pourtant, je ne voyais aucune raison de m’en prendre à quelqu’un qui travaillait dur pour réussir dans la vie. Je ne me considérais pas non plus comme un fainéant, mais Cliff et moi étions clairement engagés dans des voies très différentes. Nous serons tout au plus que des connaissances.

Ou du moins, c’était ce que je pensais à l’époque.

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