Mushoku Tensei (LN) – Tome 8 – Chapitre 6 – Partie 5

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Chapitre 6 : La capture et le confinement des Femmes-Bêtes

Partie 5

Une odeur âcre flottait dans l’air de ma chambre. Le sol était humide, et Linia et Pursena étaient mortes d’épuisement. Elles semblaient toutes deux mal à l’aise. J’avais donc utilisé la magie pour nettoyer le désordre et j’avais ouvert la fenêtre pour laisser entrer l’air frais. Je leur avais enlevé leurs sous-vêtements souillés et les avais nettoyées avec de la magie.

J’avais jeté un coup d’œil sur leurs visages, pour constater que chacune d’elles avait un air de totale capitulation.

« Tu peux être violent avec nous si tu veux, mew. Mais si tu tiens à nous garder dans ta chambre, au moins détache-nous, miaou. S’il te plaît, nous promettons de ne pas nous enfuir, miaou. »

En tant que chat, ça avait dû être dur pour elle d’être attachée pendant presque vingt-quatre heures.

« Mangeons au moins quelque chose. On sera bien. Je ne hurlerai pas la nuit. Je ne te mordrai pas non plus… »

Je n’arrivais pas à croire qu’elles avaient toutes les deux abandonné après une seule journée. Je pensais que cela devait être dû au manque de nourriture. Les gens étaient après tout faibles face à la faim.

Je les avais libérées toutes les deux, et elles s’étaient agenouillées devant moi. Mes lèvres s’étaient recroquevillées de plaisir, mais bien sûr, mon entrejambe n’avait pas montré le même intérêt.

« Rudeus », avertit Maître Fitz.

Il était tout près, en train de laver leurs sous-vêtements.

« Oh, c’est vrai. On dirait que vous avez toutes les deux des remords, alors j’envisage de vous pardonner. Vous avez dû être effrayées, coincées dans un dortoir plein d’hommes avides de sexe. »

« C’est vrai, miaou. »

« Chaque fois que j’ai entendu des pas, j’ai cru que c’était la fin… »

« Nous ferons ce que tu dis à partir de maintenant, miaou. Nous serons tes disciples, miaou. »

« Pardonne-nous, s’il te plaît », ajouta Pursena.

Il semblerait qu’elles avaient beaucoup réfléchi à leurs actions.

« Vous n’avez pas à être mes disciples. Mais la seule chose que je ne tolérerai pas, c’est que vous vous moquiez de Roxy. »

Elles pâlirent toutes les deux et hochèrent rapidement la tête.

« Bien sûr que non, miaou. Si nous nous moquons du Dieu d’autrui, nous mériterons ce qui nous arrive, miaou. »

« Je me souviens avoir été poursuivie par ces Chevaliers du Temple… c’était terrifiant », dit Pursena.

« Ma tante est en fait un membre des Chevaliers du Temple. »

Au moment où je l’avais dit, les deux filles prirent une teinte de blanc encore plus horrible. Les relations étaient une monnaie d’échange précieuse dans ce monde.

Quand Fitz avait eu fini, elles remirent volontiers leurs vêtements. (Pourquoi était-ce si excitant, me suis-je demandé, de regarder une fille mettre ses sous-vêtements ?) Le danger immédiat ayant disparu, et leurs vêtements étant revenus, les filles avaient retrouvé un peu de leur esprit habituel.

« Même si j’ai dit que nous ferions tout ce que vous dites, tout ce qui pourrait entraîner un enfant est hors de question, miaou. Je veux d’abord sortir avec quelqu’un correctement, puis me marier et avoir des enfants, miaou. », m’avait dit Linia.

« Je suis d’accord. Mais je te permettrai de tâter les seins de Linia de temps en temps. », dit Pursena

« Oui, miaou. De temps en temps tu peux-attends, pourquoi moi ?! »

« Je coûte trop cher. Tu peux seulement toucher les miens si tu me donnes de la viande chère. »

« Attention, Rudeus. Ne baisse pas ta garde autour d’elles. », me prévint Maître Fitz.

« Miaou ?! Attends, Fitz, ne dis pas des choses comme ça, miaou ! »

« Oui ! », dit Pursena.

« Le patron est un monstre avec quelques vis desserrées ! S’il nous bat à nouveau, on ne sait pas ce qu’il nous fera, miaou ! On n’est pas assez bête pour essayer ! »

Qui appelaient-elles un monstre ? Quelle impolitesse ! Mais je dormirais probablement mieux la nuit si je savais vraiment ce qu’elles pensaient de moi.

« Patron, on peut rentrer chez nous maintenant ? » demanda Pursena, en inclinant légèrement la tête.

Attendez, pourquoi m’appelait-elle « patron » ? Bon, ce n’était pas comme si cela me dérangeait…

« J’ai faim. Je veux retourner dans ma chambre et manger mon stock de viande séchée. »

« Oui, on est là depuis hier soir sans nourriture ni eau, miaou. »

« Vous n’avez pas appris votre leçon, hein ? », dit Maître Fitz.

« Fitz, ça n’a rien à voir avec toi, miaou. »

« C’est vrai. Va te faire foutre. »

Maître Fitz avait l’air stupéfait.

« Toutes les deux, asseyez-vous ! », avais-je crié.

« Oui, monsieur ! »

« Woof ! »

« Maître Fitz, j’ai changé d’avis. S’il te plaît, fait comme nous avons discuté. »

À mon signal, Fitz récupéra des objets dans sa poche. C’était sa bonne idée : une bouteille de peinture noire et un pinceau.

◇ ◇ ◇

Une fois que ce fut fini, ma colère s’était presque complètement dissipée.

« … Fitz, on s’en souviendra, miaou. »

« Merde. »

Linia et Pursena avaient des regards amers. Leurs sourcils avaient été reliés en un seul, avec des yeux griffonnés sur les paupières. Chacune avait une moustache peinte autour des lèvres. Enfin, sur leurs joues se trouvaient les mots suivants : « Je suis une chienne qui a perdu contre Rudeus » et « Je suis une chatte qui a perdu contre Rudeus ».

« Cette peinture spéciale est utilisée par une certaine tribu pour modeler leur corps. Si je chante la bonne incantation, les marques deviendront permanentes. Même l’eau ne les effacera jamais. Si jamais vous vous en prenez à Rudeus, j’utiliserai l’incantation et vous aurez ces marques sur vos visages pour toujours ! », expliqua Maître Fitz.

« Très bien, on a compris, miaou. Tu n’as pas besoin de crier, miaou. »

« On a compris. On va obéir. Nous le jurons. »

Elles avaient hoché la tête, tremblante de peur. Leurs visages avaient l’air plutôt macabres. Si elles avaient cette peinture sur eux pour la vie, cela gâcherait leurs chances de se marier. Maître Fitz était assez cruel.

« Vous pouvez rentrer chez vous pour l’instant, mais vous devez garder ça sur vos visages tout le lendemain. Alors je l’enlèverai. Mais je n’enlèverai pas la peinture sur vos corps pendant les six prochains mois, alors gardez cela à l’esprit ! »

Nous avions écrit des choses assez embarrassantes sur leur dos.

« On a compris, lâche-nous un peu, miaou. »

« … sniff. »

Pursena avait les larmes aux yeux.

On se poserait des questions si l’on voyait les filles marcher dans les couloirs, alors elles partirent par la fenêtre. Nous étions au deuxième étage, mais elles étaient largement capable de descendre de cette hauteur. C’était du moins ce que je pensais.

Avant qu’elles ne partent, Linia s’était tournée vers moi comme si elle venait de penser à quelque chose.

« Patron, tu étais capable de prédire nos mouvements, même si tu n’es qu’un magicien. Quel genre d’entraînement as-tu fait pour cela ? »

« Rien de spécial. J’ai suivi les enseignements de mon maître et je m’étais déplacé en conséquence, c’est tout. »

« Qui est ton maître, miaou ? »

« Euh, je suppose que ça doit être Ghislaine. »

« Ghislaine ? Tu veux dire Ghislaine de la tribu Doldia, miaou ? Le roi de l’épée, Ghislaine ? »

« Elle-même. »

C’est vrai, puisque Linia était la fille de Gyes, ça faisait de Ghislaine sa tante.

« Je comprends mieux, miaou. »

Linia avait l’air de comprendre tout ça maintenant.

« À plus, miaou. »

« À plus tard, patron. Nous sommes vraiment désolées pour la figurine. »

Elles partirent ainsi toutes les deux.

Une fois cela terminé, Maître Fitz poussa un soupir.

« Désolé, Rudeus. Je me suis un peu emporté. »

« Pas du tout. Tout bien considéré, je pense que ça s’est bien passé. »

Mais surtout…

« Tu as parlé d’une incantation spéciale qui rend la peinture permanente. Et si quelqu’un d’autre ici connaissait aussi cette incantation ? »

« Quoi ? Oh, c’était un mensonge. La peinture magique existe, mais celle que j’ai utilisée était juste le genre bon marché utilisé pour dessiner des cercles magiques. Elle disparaîtra si vous la rincez avec du mana. », dit froidement Maître Fitz.

Il ricanait en parlant de la même manière qu’un enfant qui aurait réussi à faire une blague à quelqu’un. C’était incroyablement attachant.

◇ ◇ ◇

Maître Fitz était resté dans ma chambre pendant un certain temps. Il était agité pour une raison inconnue, comme s’il ne pouvait pas se calmer. Il errait sans but, ne s’arrêtant que lorsqu’il trouvait quelque chose de particulier pour pouvoir m’en parler.

« Qu’est-ce que c’est ? Est-ce qu’il y a quelque chose dedans ? »

Ses yeux perspicaces se tournèrent vers mon autel.

« Il abrite une relique du Dieu de ma religion », lui répondis-je.

« Hein ? Alors tu n’es pas un disciple de Millis. Ça te dérange si je jette un coup d’œil pour voir ce qu’il y a à l’intérieur ? »

« Ça s’appelle la Foi Roxy… n’ouvre pas ça, s’il te plaît ! »

Je m’étais empressé de l’arrêter au moment où il avait essayé d’ouvrir les portes de l’autel. La relique était si divine qu’il serait dangereux pour les yeux humains de la regarder… et cela pourrait le décourager de me voir garder des sous-vêtements de femme. J’avais dû perdre l’esprit en la montrant à tant de gens hier.

« Oh, je suis désolé. »

Il avait rapidement retiré sa main. Comme il continuait à regarder dans la pièce, son regard s’était dirigé vers mon lit. Il souleva mon oreiller.

« Cela fait un bruit de froissement quand on le touche. »

« Je l’ai fait moi-même. »

Il était rempli de graines d’un moutardier, un des monstres qui vivaient dans les forêts des Territoires du Nord. Si vous cassiez la graine, il y avait une noix à l’intérieur qui ressemblait à une noisette, mais sa coque ressemblait à de la paille de sarrasin. Je la cassais et la mettais dans une taie d’oreiller, puis je couvrais l’extérieur avec de la fourrure de bête. Grâce à cela, mon sommeil réparateur était assuré.

« Wow. Ça te dérange si je l’essaie ? »

« Vas-y. »

Maître Fitz posa l’oreiller et il s’installa sur le lit.

« C’est un bon oreiller. »

« Tu es le seul à avoir déjà dit ça. »

Certes, la seule autre personne à l’avoir essayé fut Elinalise, qui avait dit : « Je préfère le bras d’un homme à un oreiller. »

Fitz garda ses lunettes de soleil même quand il était couché sur le lit. Il devait être très particulier. Je me demandais s’il me laisserait un jour voir son visage. À moins que ces lunettes de soleil ne soient qu’une partie de lui. Que se passerait-il si je les enlevais ?, m’étais-je demandé.

Non, il avait dit qu’il y avait une raison pour laquelle il les garde. Il pouvait par exemple avoir un complexe sur son apparence. Oublions ça, je me suis dit. Je ne voulais pas qu’il me déteste.

Le silence était tombé entre nous pendant un moment. Réalisant que je le regardais, Maître Fitz s’était relevé. Pour une raison inconnue, j’avais pensé que ses joues étaient rouges, mais c’était probablement juste mon imagination.

« Tu veux voir ? »

Mon cœur s’était accéléré dès qu’il avait dit cela. Qu’est-ce que c’était ? Je voulais voir quoi ? Qu’est-ce qu’il pensait que je voulais voir ?

« Voir quoi ? »

C’était une question tellement stupide. Son visage, bien sûr. La réponse était si évidente, basée sur le contexte.

« Mon visage. »

Tiens, tu vois. Son visage. Pourquoi n’y avais-je pas pensé en premier ? Comme si j’anticipais qu’il me montrerait autre chose. C’était un homme, alors qu’est-ce que j’étais excité de voir ? Quelle partie de lui voulais-je qu’il me montre ?

Nous nous étions regardés à travers ses lunettes de soleil. J’avais l’impression que mon visage s’échauffait. Peut-être que mes joues devenaient rouges aussi.

« Je veux voir. »

« Ok », dit-il, en plaçant ses doigts sur le bord de ses montures. Mais ils étaient restés là, figés. Ses lèvres se tendaient nerveusement, et ses mains semblaient trembler. Il avait la même vibration qu’une fille dont les doigts étaient accrochés à sa culotte. Une fille qui se tenait devant un homme, sur le point d’enlever le dernier vêtement qui recouvrait son corps. D’une certaine manière, je me sentais nerveux aussi. Non, mais qu’est-ce qui me rendait nerveux ? Comparer cela à une fille qui se déshabille était totalement déplacé !

Avait-il considéré le fait de révéler son visage comme un acte intime ? Non, c’était absurde. Il avait probablement juste un trait dominant dont il était gêné. Comme une grande cicatrice de brûlure, ou des yeux qui se gonflaient comme ceux d’un caméléon ! Oui, ça devait être ça. Sans doute.

« C’est que… »

Fitz avait finalement pris la parole.

« Je plaisante ! Désolé, mais ce sont les ordres de la princesse Ariel. Je n’ai pas le droit de me montrer à qui que ce soit. J’ai un visage de bébé, et cela détruirait la réputation que j’ai bâtie en tant que redoutable Fitz le silencieux. »

J’avais eu tort. C’était apparemment un ordre royal. Eh bien, c’était logique. Quel genre d’absurdités avais-je imaginé ?

« O-oh, alors c’est ça. Je n’ai pas l’intention de te forcer la main. »

« Hum, merci, j’apprécie que tu dises ça. Je ferais mieux de me dépêcher de m’occuper de la Princesse Ariel. », dit-il en se levant hâtivement du lit.

« Très bien, prends soin de toi. »

« Bien sûr. À plus tard, Rudeus. »

« Merci pour ton aide aujourd’hui. »

« Pas de problème. »

Maître Fitz s’était aussi glissé par la fenêtre, comme les deux filles bêtes l’avaient fait plus tôt. Même si je voulais lui dire d’utiliser le couloir, sortir par la fenêtre était probablement plus rapide s’il allait au dortoir des filles. Eh bien.

« Ouf… »

Pour une raison quelconque, je m’étais senti un peu soulagé. Si Maître Fitz m’avait montré son visage… j’avais senti que cela pourrait mener à quelque chose que nous ne pourrions pas reprendre. Un monde que je ne pouvais pas quitter une fois que j’y étais entré. Un monde de désir gay, peut-être.

J’étais maintenant seul dans une pièce qui dégageait encore une puanteur bestiale persistante. Je l’avais saupoudrée d’une poudre désodorisante typiquement utilisée par les aventuriers, puis je m’étais couché. Mon oreiller avait une odeur inhabituelle, j’avais supposé que c’était le parfum de Maître Fitz. Ce n’était pas désagréable.

« Cela mis à part… »

Je m’étais mis dans des situations assez excitantes avec les filles kidnappées, mais je n’avais encore vu aucun signe de rétablissement. En fait, être seul avec Maître Fitz avait eu plus d’effet qu’autre chose. J’avais envie de pleurer.

◇ ◇ ◇

Le lendemain, nous avions montré à Zanoba le graffiti que nous avions laissé sur les deux filles avant de l’effacer.

L’expression de son visage disait que ce n’était pas suffisant pour l’apaiser, mais je lui avais dit : « Ce n’est pas comme si tu avais vraiment aidé cette fois, n’est-ce pas ? »

J’avais alors effectué des réparations d’urgence sur la figurine de Roxy, après quoi il avait immédiatement souri et pardonné aux filles.

Je m’étais aussi excusé de les avoir gardées attachées plus d’une journée, mais…

« Ce n’est pas grave, miaou ! Il ne s’est rien passé, miaou, on a juste perdu. Tu nous a ramenés dans ta chambre et dessinés sur nos visages, c’est tout, miaou ! »

« Effectivement. Il ne s’est rien passé. Vraiment, rien. Brrrrr… »

Si c’était la version de l’histoire qu’elles voulaient raconter, qu’il en soit ainsi. C’était une fin heureuse pour tous.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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