Mushoku Tensei (LN) – Tome 8 – Chapitre 5 – Partie 2

***

Chapitre 5 : Une puissance insaisissable

Partie 2

« Et voici l’a où on en est. »

J’avais décidé de me tourner vers Maître Fitz pour obtenir son soutien. C’était vraiment misérable pour moi, en tant que maître de Zanoba, de révéler ses défauts et de demander conseil à un étranger, mais je voulais emprunter la sagesse de quelqu’un d’autre. J’avais tellement eu pitié pour mon élève.

« Tu crées… des figurines ? Avec de la magie ? »

Fitz ne pouvait pas le comprendre. Nous étions assis côte à côte, et il inclinait la tête en écoutant mon histoire.

« Oui, comme ça. »

J’avais utilisé la magie de terre pour produire rapidement une simple figure humaine. Aussi discrètement que possible, bien sûr, puisque la magie était interdite dans la bibliothèque. La figure simple que j’avais créée instantanément ressemblait à un sarubobo nu (une amulette rouge de forme humaine étroitement associée à Takayama dans la préfecture de Gifu, une ville de mon ancien monde).

« Ouah ! Qu’est-ce que c’est, c’est incroyable ! »

Le regard de Maître Fitz était figé alors qu’il examinait de près la figurine que j’avais créée. Puis, comme pour tester s’il pouvait faire de même, il canalisa le mana dans le bout de ses doigts et évoqua une touffe de boue dont la forme tordue ressemblait à un slime.

Le fait qu’il avait immédiatement essayé d’imiter ce qu’il avait vu m’étonna. Sa magie, cependant, n’avait pas pris la forme qu’il espérait. Finalement, il poussa un soupir et abandonna.

« Je ne peux pas le faire », avait-il dit.

Ma technique pour créer des figurines était quelque chose sur lequel j’avais travaillé assidûment pendant une longue période. Je serais en larmes s’il pouvait la copier après ne l’avoir vue qu’une seule fois. Pourtant, il semblerait pouvoir le faire s’il s’entraînait. Après tout, il pouvait utiliser la magie silencieuse.

« Ce n’est pas une technique qu’une personne normale peut imiter », conclut Maître Fitz.

« C’est vrai. Comme méthode alternative, j’ai pensé qu’il serait possible d’essayer de ciseler une motte d’argile, mais… »

« Mais ses doigts ne sont pas assez habiles pour le faire », conclut Maître Fitz.

Il déclara cela tout en fredonnant et en posant sa main sur son menton. Il avait l’habitude de le faire lorsqu’il réfléchissait à quelque chose. Les lunettes de soleil lui donnaient un air exceptionnellement fringant dans cette pose.

De même, chaque fois qu’il était gêné ou troublé par quelque chose, il se grattait l’arrière de l’oreille. Un tel comportement était adapté à son âge et fit que je l’aimais davantage. Il était vrai que j’avais entendu dire que les elfes avaient une longue vie. Ils n’avaient donc pas nécessairement l’âge qu’ils paraissaient avoir.

« Hmm… oh oui ! Je ne sais pas si ça va t’aider, mais il y avait quelqu’un qui était un cas similaire à celui de Zanoba dans la capitale d’Asura. »

« Quelqu’un avec un cas similaire ? »

« Oui, il y avait quelque chose qu’il voulait faire lui-même, mais il n’avait pas les compétences ou les capacités nécessaires », précisa Maître Fitz.

« Alors qu’est-ce qu’il a fait ? »

Alors que je le lui avais demandé, ce dernier hésita à répondre, se grattant l’arrière de l’oreille.

« Euh, eh bien, il fit faire ça à un esclave. »

« Aha. »

Selon l’histoire de Maître Fitz, cette personne dans la capitale avait les connaissances nécessaires, mais pas les capacités, il avait donc acheté un esclave, avait demandé à quelqu’un de lui apprendre comment le faire, et avait ensuite demandé à cet esclave de créer ce qu’il voulait.

« D’après ce que tu as dit, euh, Zanoba aime les figurines que tu fais, et il en voudrait d’autres, alors il a dit qu’il voulait les faire lui-même, non ? » dit Fitz afin de clarifier les choses.

« Hein… ? C’est ce que j’ai dit ? »

« Euh, c’est ce qu’il me semblait bien avoir compris. »

Vraiment, c’était le cas ? Eh bien, alors que l’amateur de figurines normal pouvait remodeler ou peindre une figurine, il ne penserait pas à essayer d’en faire une à partir de rien. Le plus que j’avais fait dans ma vie précédente, c’était de profiter d’un peu de remodelage de nus.

« Je suis sûr que Zanoba aimerait que tu deviennes son créateur personnel de figurines, mais il sait que c’est impossible, c’est probablement pour cette raison qu’il demande cela à la place. »

« Mais je ne pense pas que ce soit impossible », avais-je ajouté.

Je pourrais vivre dans le palais royal de Shirone, employé par Zanoba, et fabriquer des figurines tous les jours. Ce ne serait pas une mauvaise façon de vivre ma vie. Travailler dans un palais royal me donnerait aussi un revenu fiable. Maintenant que j’y pense, combien Maître Fitz recevait-il de la princesse Ariel ? J’avais pensé qu’il serait impoli de demander.

« Eh bien, je vais essayer de suggérer cette option à Zanoba. Merci pour les conseils. »

« Aucun problème. »

J’avais baissé la tête et Maître Fitz me fit un sourire en coin.

Pourquoi avais-je été si secoué quand j’avais vu ce sourire ? C’était un mystère. Un mystère de l’homme déjà mystérieux connu sous le nom de Fitz.

◇ ◇ ◇

Acheter un esclave, lui apprendre la technique et lui faire créer une figurine. Quand j’avais parlé de ce plan à Zanoba, il sauta immédiatement sur ses pieds et commença à planifier joyeusement son achat d’esclave. Bien que cela m’avait surpris, la proposition de Fitz de faire appel à un esclave à la place était une méthode largement acceptée dans ce monde.

Cependant, comme nous étions dans une relation maître-élève, Zanoba avait dit qu’il trouvait impoli de me demander d’enseigner à un esclave à sa place. Après tout, c’était l’homme qui avait juré dès le début qu’il apprendrait à le faire lui-même, même s’il vomissait du sang. C’était pourquoi il n’avait jamais proposé cette méthode lui-même, et pourtant il s’était senti soulagé quand je l’avais proposée.

« Et donc nous avons décidé d’aller au marché aux esclaves pendant la pause du mois prochain. »

Je remerciais encore une fois Maître Fitz pour son aide. J’étais vraiment reconnaissant d’avoir quelqu’un à qui je pouvais demander conseil quand j’en avais besoin.

« C’est bien. J’espère que tu trouveras un bon partenaire. »

La conversation semblait terminée, mais Maître Fitz semblait un peu agité.

« Oh oui, je suis aussi libre pendant la pause du mois prochain », avait-il dit.

« Oh, vraiment ? »

« Oui, donc, euh, comme je n’ai rien à faire, je pensais aller en ville, mais je n’ai pas vraiment d’endroit en particulier où je veux aller, ni d’amis, donc je serais tout seul… »

Il faisait désespérément allusion à quelque chose avec ses mots. Un garde du corps comme lui pouvait-il vraiment aller en ville ? N’avait-il pas besoin d’être aux côtés de la princesse au cas où quelque chose arriverait ? Eh bien, ça ne me regarde pas. Luke trouverait probablement un moyen de faire en sorte que ça marche.

« Euh, voulez-vous venir avec nous pendant les vacances du mois prochain ? », avais-je demandé.

« Ça ne vous dérange pas ? Ne serai-je pas une gêne ? »

« Pas du tout. Et pour vous remercier de vos conseils, je vous offre un repas. »

« Vraiment ? Alors j’accepterai volontiers cette offre », dit Maître Fitz en me faisant ce sourire en coin en riant.

C’est ainsi que nous étions allés tous les trois au marché aux esclaves. La prochaine fois : Une fleur dans les deux mains ?! Une séance de shopping à couper le souffle avec l’elfe souriant et le prince à la force surnaturelle !

Je plaisantais.

◇ ◇ ◇

« Ravi de vous rencontrer. Je suis, euh, Fitz. »

Maître Fitz était un peu nerveux au moment de rencontrer Zanoba. Zanoba, par contre, s’était approché de lui.

« Je suis le troisième prince du royaume Shirone, Zanoba Shiro-aaah ! »

Il était si arrogant que je l’avais frappé aux genoux, le forçant à s’abaisser. D’habitude, je ne surveillais pas la façon dont les gens se comportaient avec un supérieur, mais Fitz était un élève de la classe supérieure, et Zanoba pouvait sûrement comprendre qu’il devait baisser un peu la tête lors de leur première rencontre.

« Zanoba, c’est Maître Fitz qui a proposé la solution que nous utilisons. Montre-lui le respect qu’il mérite. »

Après que j’avais dit cela, Zanoba s’était penché.

« Compris, maître. C’est un plaisir de faire votre connaissance. Je m’appelle Zanoba Shirone, troisième prince du royaume Shirone. »

« N-non, vous n’avez pas à être si, euh… formel. Vous êtes un membre de la famille royale, donc s’il vous plaît ne faites pas tant de cérémonie. »

Maître Fitz agita les mains frénétiquement en se plaçant derrière moi.

Les yeux de Zanoba s’élargirent. Il y avait une grande dissonance entre a) les rumeurs sur Maître Fitz, b) l’apparence physique de Maître Fitz, et c) ses manières et son discours réels.

On l’appelait Fitz le Silencieux et on le craignait comme un magicien capable de manier une magie silencieuse, mais quand on lui parlait vraiment, il était comme n’importe quelle autre personne de son âge. C’était un élève gentil qui veillait sur ses camarades de classe.

« Eh bien, maintenant que vous vous êtes rencontrés, allons-y. »

C’était ainsi que nous étions partis tous les trois.

Le marché aux esclaves était dans le quartier commerçant. L’achat et la vente d’esclaves étaient une affaire peu courante sur le continent Millis et dans la région sud du continent central, mais les territoires du Nord étaient différents. Ici, la plupart des pays avaient légalisé la traite des esclaves, qui était un élément clé de l’économie.

Les gens devenaient esclaves pour diverses raisons. Il y avait les orphelins des guerres. Il y avait ceux qui étaient vendus enfants par leurs parents lorsque les récoltes échouaient et qu’ils n’avaient pas d’autres options. Il y avait aussi ceux qui se vendaient pour sauver leur famille. Il y avait même une rumeur selon laquelle un élevage d’esclaves existait dans les parties les plus sombres de la Guilde des Voleurs. Les nations magiques étaient généralement assez prospères pour que leurs citoyens n’aient jamais à recourir à de tels moyens, mais plus à l’est se trouvaient plusieurs villages désolés qui vendaient périodiquement leurs enfants à des esclavagistes. Ces esclaves étaient ensuite recrutés par les milices ou les bandes de mercenaires des Territoires du Nord, ou achetés par le gouvernement pour servir de chair à canon pendant la guerre.

Avant de partir, j’avais recueilli quelques informations auprès de la guilde des aventuriers. Les grandes villes avaient de multiples marchés d’esclaves, et celle-ci en avait cinq. Les marchés noirs étant des endroits effrayants, nous nous étions donc rendus dans un marché qui m’avait été recommandé comme étant à la fois adapté aux débutants et destiné à une clientèle ayant des poches plus profondes.

« Hm, c’est assez différent du marché de mon pays d’origine. »

Zanoba approuva de la tête, comme s’il était impressionné.

Au premier coup d’œil, le marché aux esclaves ressemblait à n’importe quel autre bâtiment. Il était simple, composé de trois bâtiments en terre et en pierre. Au-dessus de l’entrée, il y avait les mots « Compagnie Rium — Marché aux esclaves. » Un brasero crépitait près de l’entrée, et à côté de celui-ci se tenait un homme vêtu d’un épais vêtement arctique surmonté d’une armure de cuir.

« Le marché ne se trouve donc pas dehors, hein ? », remarqua Fitz avec surprise.

Pour une raison simple, les marchés aux esclaves étaient généralement à l’intérieur des bâtiments dans les Territoires du Nord.

« Allons à l’intérieur. »

Un souffle d’air chaud nous enveloppa lorsque nous étions entrés. Des feux crépitants s’étaient propagés à l’intérieur du bâtiment, ainsi que dans les huit scènes où des esclaves nus étaient alignés, ce qui n’était pas du tout possible si l’on se souciait de la santé des esclaves. Le marché qu’on m’avait déconseillé de visiter se tenait à l’extérieur.

« Hm, il y a beaucoup de magasins ici. Maître, où devrions-nous aller ? », demanda Zanoba.

« Je n’ai jamais fait ça avant. Jetons d’abord un coup d’œil aux alentours. »

Les huit magasins différents appartenaient tous à des marchands d’esclaves sous la juridiction du Groupe Rium. La clientèle rassemblée autour d’eux était assez diverse : Il y avait des aventuriers comme moi, des gens en costume noble comme Zanoba et Maître Fitz, des marchands, des citadins, des paysans et des étudiants. Il y avait même quelques propriétaires d’esclaves, qui se tenaient avec leurs esclaves nouvellement achetés et bavardaient joyeusement entre eux.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire