Mushoku Tensei (LN) – Tome 8 – Chapitre 4 – Partie 2

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Chapitre 4 : Le début de ma vie scolaire

Partie 2

Après tout, je passais tout mon temps avant midi à examiner l’affaire. J’avais en fait vu l’épicentre de la catastrophe, et avec les connaissances que j’avais acquises dans ma vie précédente, j’avais une certaine capacité à prévoir les choses.

« Euh, hum… hey, Rudeus. Il y a quelque chose dont je veux te parler. »

Fitz se grattait soudain l’arrière de l’oreille en regardant vers ses genoux et en marmonnant.

J’avais incliné ma tête.

« Oui, qu’est-ce qu’il y a ? »

Je lui étais aussi redevable pour m’avoir aidé l’autre jour. Quoi que ce soit, je voulais qu’il se sente libre de me le dire.

« J’aimerais que tu me laisses t’aider dans tes recherches sur l’incident de téléportation. »

Je m’étais senti incroyablement humilié par son offre.

« Non, en fait, c’est moi qui devrais t’aider. Je suis celui qui a commencé mes recherches récemment. Je n’ai même pas beaucoup d’informations sur le sujet. »

« Mais je n’ai pas beaucoup de temps à y consacrer. Même si nous nous associons, la majeure partie du travail t’incombera. Est-ce que cela… te dérange ? Avoir quelqu’un comme moi qui viens ici de temps en temps, mais qui m’immisce dans tes recherches. »

Cela pourrait me déranger si quelqu’un qui passait très peu de temps pour m’aider venait ici juste pour critiquer mes progrès, mais il ne semblait pas qu’il était enclin à le faire. De plus, il était probablement préférable de faire intervenir quelqu’un qui a un point de vue différent plutôt que de travailler tout seul, non ? De toute façon, je n’étais pas si intelligent que ça et Fitz était considéré comme un génie, il pourrait donc être capable de trouver quelque chose dans les données que j’avais recueillies.

« Ça ne me dérange pas. J’ai hâte de travailler avec toi. »

« Oui, moi aussi. »

On s’était serré la main, Fitz m’avait alors fait un sourire en coin. Le regard sur son visage, combiné à la douceur de sa main, fit battre mon cœur.

Est-ce que je me sentais sérieusement comme ça envers un gars… Non, c’était absurde. Mes émotions s’éloignaient tout simplement de la réalité.

Après cela, j’avais rassemblé ce que j’avais recherché pour la journée et j’étais rentré chez moi. Lorsque nous avions quitté la bibliothèque, il faisait déjà nuit dehors. Maître Fitz et moi avions eu une petite conversation en retournant aux dortoirs. Entre son rôle de garde du corps de la princesse et les tâches qu’il devait accomplir pour elle, il était occupé tous les jours, mais une fois tous les dix jours, il avait du temps libre le soir.

« Au fait, je t’ai vu à midi. Tu étais incroyable. »

À midi ? J’avais penché la tête suite à ces mots. Qu’est-ce que je faisais ?

« J’ai été choqué de voir le Zanoba Shirone te suivre comme un petit chiot. »

« … Hah. »

À midi, il voulait dire quand nous mangions à la terrasse de notre insta-café, baignant dans l’attention des étudiants environnants.

« Tu ne le sais peut-être pas, mais quand il s’est inscrit pour la première fois, il était un violent fauteur de troubles qui se battait avec tout le monde. »

J’avais ri amèrement en entendant la partie « fauteur de troubles ». J’aurais dû le deviner. Il semblait qu’il n’était après tout pas malmené. C’était en fait assez logique : quelqu’un qui pouvait arracher la tête d’une personne à mains nues ne se faisait pas malmener aussi facilement.

« Bien qu’il se soit finalement calmé, après que Linia et Pursena — deux élèves mal élevés — l’aient finalement maté. »

Linia et Pursena étaient donc apparemment les chefs des délinquants. Elles avaient défié le nouvel étudiant Zanoba, qui se battait tout le temps, et avaient assez facilement réussi à le battre, à deux contre un. Vu sa force, je n’allais pas dire que c’était injuste. Après cela, elles avaient commencé à traiter Zanoba comme leur sous-fifre. Mais je n’en avais pas vraiment été témoin moi-même.

« Linia et Pursena pourraient tenter quelque chose avec toi, alors fais attention », avait prévenu Fitz.

« Je pense que tout se passera bien sur ce point. »

J’avais déjà agi avec déférence envers elles. Pour l’instant, je doutais qu’elles aient planifié quelque chose dans mon dos. Je n’étais pas sûr de l’endroit où les délinquants se réunissaient, mais je ne les avais presque jamais vus à la cafétéria.

« Hum, eh bien, je ne pense pas qu’elles seraient très gentilles si elles te rencontraient. »

« Et pourquoi ça serait le cas ? », lui avais-je demandé.

« Eh bien, quand nous étions encore en première année, elles ont essayé d’interférer avec la Princesse Ariel. J’ai alors engagé et battu les deux. »

« Deux contre un ? »

« Oui. C’est pourquoi elles pourraient m’en vouloir. »

C’était donc ça. Cependant, d’après ce qu’il disait, Maître Fitz était assez fort. Il avait battu Linia et Pursena, qui avaient elles-mêmes battu Zanoba. Hé, attends. Cela signifiait que j’étais le plus fort depuis que j’avais vaincu Maître Fitz, non ?

Non, pas du tout. C’était juste un mauvais match. Je pouvais utiliser la Magie Perturbatrice pour être meilleur contre un adversaire qui pouvait utiliser des incantations silencieuses. Le fait que mon adversaire soit pris au dépourvu avait aussi joué en ma faveur. S’il avait su que j’allais utiliser la Magie Perturbatrice quand nous nous étions battus, il n’y avait aucune garantie que j’aurais quand même gagné.

« Mais je suis sûr que tout ira bien », déclara Fitz.

« Eh bien, qui sait. »

« Il n’y a pas une personne ici qui peut me vaincre en un contre un. Je n’ai jamais perdu un combat, pas avant toi », avait-il dit en me félicitant.

C’était moi qui devrais le féliciter pour son attitude. Voilà quelqu’un qui n’avait jamais perdu, qui goûtait enfin à la défaite de mes mains. Pourtant, il n’avait même pas de rancune. N’était-il pas frustré d’avoir perdu ?

« Cette magie — la magie perturbatrice, n’est-ce pas ? C’était incroyable. Apprends-moi à l’utiliser un jour. »

« Oui, certainement. »

J’en serais heureux. Même si lui enseigner la magie de perturbation signifiait que je ne pourrais peut-être plus le vaincre, l’idée de lui dire non ne m’avait même pas traversé l’esprit.

« Oh, eh bien, de toute façon, c’est ce que je voulais te dire, alors fais attention. Il y a beaucoup de gens excentriques parmi les étudiants spéciaux. Il y a Cliff, qui est coléreux, et apparemment même Silent a causé beaucoup de problèmes lorsqu’il s’était inscrit ici pour la première fois. Il y a aussi une ancienne aventurière parmi les premières années. Une elfe étrange, paraît-il. On dit qu’elle a attaqué des garçons. »

« Ahh, cette dernière est une de mes connaissances, alors ne t’inquiète pas. »

« Oh, très bien alors. »

Je n’étais pas sûr pour les deux premiers, mais pour le dernier, c’était vraiment un autre type d’attaque que celle à laquelle pensait Maître Fitz.

« En tout cas, je ferai attention à ma conduite et je m’assurerai de ne pas me battre avec quelqu’un. »

Nous étions arrivés à une bifurcation. Le chemin tout droit menait au dortoir des filles. Il faisait encore jour, mais je n’allais plus jamais marcher sur cette route.

« Oh, j’ai des affaires à régler avec la princesse Ariel, alors je vais me séparer de toi ici. »

« D’accord, merci pour aujourd’hui. J’ai hâte de te parler à nouveau. »

« Je n’ai pas de temps libre demain, mais je vais faire un détour à la bibliothèque », dit Fitz avant de se diriger vers le dortoir des filles. Il avait l’entrée libre dans ce palais rempli de femmes. La seule raison pour laquelle je n’étais pas jaloux était probablement parce que je me souvenais encore de cette terreur musculaire de l’autre jour.

Ou serait-il possible que je puisse utiliser ma connexion avec Maître Fitz pour infiltrer ce palais, et ce serait la clé pour atteindre mon objectif ultime ici, dans cette école. Pour l’instant, je ne voyais toujours pas le sens des conseils de l’Homme-Dieu.

◇ ◇ ◇

Et c’était ainsi que moi et Maître Fitz avions commencé à travailler ensemble pour faire avancer notre enquête. Je pensais que nous étions devenus proches tous les deux. En partie parce qu’il était plus amical que je ne l’imaginais, mais de toute façon nous construisions une amitié positive. Même s’il était encore plein de mystères.

« Au fait, Maître Fitz, pourquoi portes-tu ces lunettes de soleil ? »

« Des lunettes de soleil… oh, tu veux dire celles-ci ? »

Il ne les enlevait jamais. Pas une seule fois, jamais. Peu importe l’occasion.

« Hm, j’ai une raison pour ça, mais je ne peux pas te la dire. Désolé. »

« C’est bon. »

Je voulais voir à quoi ressemblait son visage sans elles, mais je n’avais pas l’intention de le forcer à montrer ce qu’il cachait.

« De toute façon, à quel étage des dortoirs habites-tu ? Je ne t’ai jamais vu à l’heure des repas. », lui avais-je demandé.

« Hum, eh bien, techniquement je dors au dortoir des filles. Je suis après tout le garde du corps de la Princesse Ariel. »

« Et… ça n’a causé aucun problème ? »

« C’est bon, j’ai la permission. Et je ne ferais rien qui puisse causer des problèmes à la Princesse Ariel. »

Vous pouviez garder un esclave avec vous dans les dortoirs si vous en aviez la permission. Il n’était même pas nécessaire que ce soit un esclave. Si vous étiez un puissant roi ou un noble, alors une petite compensation financière jouerait en votre faveur. Il y avait, après tout, quelques nobles dans le dortoir des garçons qui amenaient des servantes avec eux. Cependant, si les servantes ou les serviteurs causaient des problèmes, leur maître en serait bien sûr responsable. Maître Fitz n’était pas un serviteur et était traité comme un étudiant, mais grâce au charisme de la princesse Ariel et à l’influence de la famille noble Asura, l’université faisait confiance à Maître Fitz en tant qu’individu. Même cette fille — Goliade ou Big Van Vader, quel que soit son nom — s’exprimait avec respect lorsqu’elle faisait référence à la princesse Ariel ou à Maître Fitz, reconnaissant leur autorité.

De plus, d’après ce qu’Elinalise m’avait dit, Maître Fitz était apparemment très populaire auprès des filles. Ce sont les nouveaux qui avaient dénoncé Luke. Une fois qu’ils avaient acquis un certain niveau d’expérience, leur cœur tremblait lorsqu’ils apercevaient le profil doux de Fitz. En lui parlant, je n’avais pas la même impression de lui, mais je pouvais comprendre d’où elles venaient.

« Au fait, j’ai remarqué que tu me parles assez normalement », lui avais-je dit.

« Hm… ? Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Tout le monde dit que tu es si avare de mots. »

« Je, hum… suis en fait assez timide. »

Et pourtant, j’avais l’impression que c’était lui qui avait commencé les conversations avec moi. Eh bien, il y avait ceux qui étaient sur la même longueur d’onde et ceux qui ne l’étaient pas, m’avait-on dit, alors c’était peut-être la raison. En tout cas, les gens m’avaient dit qu’il était de notoriété publique dans cette école que Maître Fitz était étonnamment silencieux. Il avait même gagné le surnom de « Fitz le silencieux » ou de « Magicien silencieux ». Mais c’était probablement en partie parce qu’il était un magicien qui utilisait l’incantation silencieuse.

« En fait, ton nom de famille ne serait pas Ryback, par hasard ? », avais-je demandé.

« Hein ? Ryback ? Ce n’est pas le nom de famille du deuxième Dieu du Nord ? Pas du tout. En plus, je n’ai même pas de nom de famille. Je ne suis pas un noble ou quoi que ce soit. »

« Et voilà que tu deviens tout humble. Soit honnête, tu es en fait un très bon cuisinier, n’est-ce pas ? »

« Euh, je peux cuisiner, mais… quel est le rapport avec tout ça ? »

Il n’avait pas compris ma blague. Et pourtant il avait bien ri, bien que je ne sois pas sûr de ce qu’il trouvait drôle. C’était vrai, l’homme rempli de mystère, Fitz, riait.

C’était aussi un mystère de savoir pourquoi il m’aidait. Pourtant, je n’étais pas très enthousiaste à l’idée d’éclaircir ce point. Si Fitz était timide dans ses intentions — quelles qu’elles soient — il devait y avoir une raison à cela. Je n’avais pas l’intention d’être aussi ingrat et de fouiller dans les secrets de quelqu’un qui m’avait aidé.

Mais je mentirais si je disais que je n’étais pas curieux. J’avais néanmoins gardé à l’esprit les conseils de l’Homme-Dieu. Quand je l’avais suivi, la personne que j’avais rencontrée était Maître Fitz. À en juger par mon expérience avec l’Homme-Dieu jusqu’à présent, les choses se passeraient de la même façon, quelles que soient les mesures que je prendrais. En d’autres termes, en m’associant avec Maître Fitz, je finirais par trouver comment guérir ma maladie. Il n’était pas nécessaire de se précipiter.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Salut salut, merci pour les trad, c’est vraiment énorme j’aurais une petite question, Les extra/chapitres bonus sont publiés tels que vous le faites ? Je suis toujours un peut gêné quand je les lis, ça spoil quand même pas mal je trouve

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