Mushoku Tensei (LN) – Tome 8 – Chapitre 4 – Partie 1

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Chapitre 4 : Le début de ma vie scolaire

Partie 1

Un mois s’était écoulé depuis mon inscription. La vie scolaire de Rudeus le Quagmire était monotone. D’abord, je me réveillais le matin, puis, comme c’était devenu ma routine quotidienne, je commençais mon entraînement. D’après un manga que j’avais lu dans ma vie antérieure, il y avait un homme qui faisait des pompes et des accroupissements une centaine de fois, courait dix kilomètres et sacrifiait ses cheveux afin d’obtenir assez de puissance pour devenir le plus fort du monde. Mais comme je ne voulais pas perdre mes cheveux, j’avais donc dû travailler un peu plus dur que lui. Notamment en m’entraînant avec mon épée en bois. Un tel entraînement n’avait de valeur que parce que je continuais à le faire quotidiennement.

Apparemment, il y avait d’autres personnes dans cette université qui étaient également passionnées par l’exercice, parce que j’avais repéré une fille qui allait encore faire son jogging ce matin. Je n’avais pas vu son visage parce que son chapeau était tiré sur ses yeux, mais elle avait l’air en forme, même si elle était un peu mince.

De retour dans ma chambre, j’avais fait un peu d’entraînement à la magie. Pour la première fois depuis longtemps, je faisais à nouveau une figurine. Zanoba n’arrêtait pas de me harceler pour que je lui apprenne mes compétences, c’était donc en partie un cours de rattrapage pour moi. Mais je n’avais pas fait beaucoup de progrès avec celle-ci, car Zanoba m’interrompait sans cesse pour me convoquer au petit déjeuner. L’ordre des repas dans la cafétéria du dortoir était déterminé par l’année scolaire et la position sociale, mais ils étaient indulgents avec les délais. Après tout, ils étaient occupés le matin.

Après le repas, je m’étais séparé de Zanoba et m’étais dirigé vers la bibliothèque. Mes recherches sur la téléportation étaient devenues intéressantes. Quand la cloche de midi sonnait, Zanoba et moi déjeunions ensemble. Il me posait des questions sur des choses qu’il n’avait pas comprises en classe, et je répondais du mieux que je pouvais. Zanoba ne prenait que des cours de magie de la terre, mais il travaillait toujours dur, à sa façon.

Nous prenions nos repas à l’extérieur. Elinalise venait parfois, mais apparemment Zanoba n’avait pas l’air d’un « homme bon » à ses yeux, alors elle s’enfuyait rapidement. Je lui avais demandé comment elle gérait sa situation, puisqu’elle n’était pas autorisée à faire entrer des hommes dans le dortoir des femmes, et elle m’avait répondu qu’elle allait en ville la nuit pour se désaltérer. Elle était d’une endurance impressionnante.

Par ailleurs, cette cafétéria avait beaucoup de nourriture qui répondait à mon palais. Il y avait des choses comme le nanahoshiyaki (le pseudo-karaage), ainsi que quelque chose qui avait un goût similaire au curry, appelé soupe au karité. Ce n’était pas étonnant, mais j’aimais bien que cela ait le goût de quelque chose de ma vie précédente. Ils avaient certainement maintenu un menu que les différentes races ici pouvaient apprécier.

L’après-midi, je suivais un cours sur les bases de la magie de guérison, de la magie divine et de la magie de barrière. La magie divine était particulièrement efficace contre les créatures de type fantôme ou les bêtes sous forme gazeuse. D’un point de vue théorique, je m’étais dit que c’était probablement similaire à la magie de perturbation, utilisant le mana dans sa forme la plus brute pour frapper votre adversaire. Il était vrai que le simple fait de frapper quelque chose avec du mana pur n’occasionnait que peu de dégâts, il devait donc il y avoir quelque chose de plus. Peut-être que je pourrais comprendre ce genre de choses si j’avais été un exorciste dans ma vie précédente. En fait, j’apprenais juste la théorie qui se cachait derrière et je mémorisais chaque incantation.

On m’avait appris qu’il fallait changer le type de magie que vous utilisiez pour contrer votre adversaire. Si vous vouliez devenir un magicien divin compétent, il était important que vous soyez capable d’analyser votre adversaire. Mais cette exigence ne s’appliquait-elle pas au-delà de la magie divine ? Sur ce point, des combattants à l’épée de premier ordre pouvaient apparemment couper à travers les fantômes. Pas besoin d’analyse. J’avais vu un certain nombre de bêtes de type fantôme lorsque j’étais aventurier, mais jamais un combattant à l’épée qui pouvait les transpercer.

La magie de type barrière était, comme son nom l’indiquait, une magie où l’on créait un mur protecteur. Ils étaient essentiellement construits à l’aide de cercles magiques, mais au niveau débutant, vous pouviez également les créer par incantation. Le Bouclier magique avait le pouvoir d’isoler les flammes ou le froid et de réduire leur effet. Les briques résistantes à la magie de l’université, ainsi que la cheminée de l’auberge, avaient très probablement été développées à partir de cette magie.

S’il y avait un bouclier qui pouvait protéger de la magie, il y en avait sûrement un pour les attaques physiques ? Quand j’avais interrogé le professeur à ce sujet, ils m’avaient dit que la foi Millis possédait les droits à la fois sur la magie divine et la magie de barrière, de sorte que l’université ne pouvait enseigner que les niveaux de base des deux. Apparemment, le Bouclier physique était un sort de niveau intermédiaire et je ne pouvais pas l’apprendre. Le professeur pouvait utiliser cette magie et même l’enseigner, mais c’était illégal de le faire. S’ils enfreignaient la loi et se faisaient prendre, la foi de Millis les traquait et les faisait passer en jugement.

En fait, il fut un temps où l’université n’était même pas autorisée à enseigner les bases de ces écoles de magie. Mais il y a environ deux ans, et après avoir accepté certaines conditions, ils avaient enfin reçu l’autorisation. Dans ces circonstances, on m’avait dit que la classe allait plutôt se concentrer sur la manière de briser les barrières.

Il y avait deux types de barrières, celles contre la magie et celles contre les attaques physiques. Une fois qu’une personne était de rang Saint et au-dessus, elle pouvait créer des barrières qui combinaient les deux aspects. Il y avait aussi d’autres utilisations, comme une barrière pour se protéger et une barrière pour enfermer quelque chose à l’intérieur.

Mon ancienne professeur Roxy m’avait également enseigné les barrières, mais à l’époque, je me contentais de savoir qu’elles existaient et j’avais plus ou moins ignoré le reste de ses propos. Il était donc instructif de les revoir et de demander à quelqu’un de me les expliquer à nouveau.

J’étais retourné à la bibliothèque une fois le cours terminé. Là, j’avais passé mon temps à faire des recherches sur la téléportation jusqu’à ce qu’il fasse nuit dehors. Techniquement, j’avais fait une chasse dans les ouvrages, mais comme la magie de la téléportation était considérée comme un art interdit, il n’y avait rien de détaillé. Le livre dont Maître Fitz m’avait parlé, le compte rendu de l’exploration du labyrinthe de la téléportation, était peut-être l’information écrite la plus complète qui existait.

Après cela, j’étais rentré au dortoir, j’avais dîné, puis, après avoir un peu travaillé sur la figurine, j’étais allé me coucher. Mon mode de vie était devenu routinier et je commençais à me sentir détendu, mais l’appétit de mon petit bonhomme, ou plutôt son manque restait inchangé. Le cours de magie de guérison n’avait jamais abordé aucun sujet lié aux troubles de l’érection, bien sûr, et il n’y avait pas non plus de livres sur la façon de guérir d’une telle condition dans la bibliothèque.

Il n’y avait aucun signe de guérison.

◇ ◇ ◇

Puis, un jour, quelque chose s’était produit.

C’était le soir et j’étais à la bibliothèque en train de faire des recherches sur la téléportation quand Maître Fitz s’était approché avec ses cheveux blancs et ses lunettes de soleil. Il avait une cape un peu à la mode sur son uniforme scolaire, des bottes d’apparence robuste et des gants blancs bien ajustés. Je l’avais déjà croisé plusieurs fois, mais j’avais l’impression qu’il portait toujours les mêmes affaires.

« Rudeus, ça te dérange si je m’assieds à côté de toi ? »

« M’asseoir à côté de moi ? Cela donne l’impression que nous sommes des étrangers. Tiens, assieds-toi à côté de moi, s’il te plaît. Je l’ai réchauffé pour toi. »

« Ahaha, désolé pour le dérangement. »

Maître Fitz avait souri et il s’était assis. Il avait l’air de quelqu’un qui savait réagir aux situations sociales. Une fois que j’avais déplacé les sièges et continué ma lecture, il jeta un coup d’œil pour voir ce que j’avais dans les mains.

« Fais-tu des progrès ? »

Cela faisait une semaine que nous n’en avions pas parlé. Je fouillais tous les jours dans des livres au sujet de la téléportation.

« Je sais maintenant qu’il y a apparemment eu d’autres incidents dans le passé qui ressemblaient à ce qui s’est passé dans la région de Fittoa », avais-je dit.

Après tout, Fitz m’avait donné une longueur d’avance sur mes recherches, alors j’avais décidé que partager ce que j’avais trouvé était une façon de montrer ma gratitude. Et de toute façon, ce n’était pas quelque chose qui valait la peine d’être caché.

« Ce n’était pas à une échelle aussi grande que la téléportation de Fittoa, mais il y a eu des cas de personnes qui ont brusquement disparu un jour et qui sont soudainement revenus un autre jour. »

En d’autres termes, être emporté par l’esprit. Une personne seule disparaissait et réapparaissait ensuite soit dans un autre endroit, soit au même endroit. Ce phénomène était assez courant… enfin, pas tout à fait, mais il semblerait se produire occasionnellement.

« Je me demande si c’est la même chose que la téléportation de la région de Fittoa ? »

« Difficile à dire… hm ? »

Quand j’avais regardé ce qui se trouvait dans les mains de Maître Fitz, j’avais remarqué qu’il tenait un livre sur la téléportation.

« Peut-être m’aideras-tu ? »

Il secoua la tête quand je lui avais demandé.

« Non. Je fais aussi des recherches sur l’incident de téléportation. »

« Alors, c’est ça. Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? Est-ce la Princesse Ariel qui te l’a ordonné ? »

« Pas tout à fait… »

Il avait mis sa main sur son menton comme s’il considérait sa réponse et les commissures des lèvres s’étaient levées alors qu’il riait. Son rire était un rire d’autodérision.

« À vrai dire, une de mes connaissances a disparu pendant l’incident. »

« Oh, euh, je ne sais pas trop quoi dire… »

Je m’étais souvenu de la liste des personnes décédées au camp de réfugiés — combien de centaines de noms y figuraient. Cela faisait cinq ans que la catastrophe avait eu lieu. Les chances de survie des personnes encore portées disparues étaient pratiquement nulles. J’étais sûr que les connaissances de Maître Fitz et tous les autres disparus étaient probablement déjà décédés. J’étais l’un des chanceux puisque toute ma famille était encore en vie.

« Oh, pour être franc j’ai récemment découvert qu’ils sont toujours en vie », intervint Fitz.

« Hein ? Oh, vraiment ? »

« Oui. J’avais fait des recherches sur la téléportation jusqu’alors, en pensant que si je pouvais trouver le schéma derrière les endroits où les gens étaient téléportés, alors cela rendrait leur recherche plus facile. C’est pourquoi je me suis penché sur la question. »

Un schéma derrière l’endroit où les gens avaient été téléportés, hein ? Intéressant, je n’avais jamais envisagé cela auparavant.

« Incroyable comme toujours, Maître Fitz. C’est une idée perspicace. »

« Non, ce n’est vraiment pas si spécial. En plus, je n’ai finalement même pas eu besoin de les chercher », répondit Fitz, la tête baissée.

D’après ce que j’avais entendu, la deuxième princesse avait perdu sa position environ un an après l’incident de téléportation. Bien sûr, il devait y avoir des signes montrant qu’elle se dirigeait sur ce chemin avant même cette date, et en tant que garde du corps, Maître Fitz devait être très occupé pendant cette période.

« Ce n’est pas ta faute. »

Les gens avaient leurs propres devoirs à remplir. Il ne pouvait pas simplement les abandonner pour participer à leur propre recherche. En fait, il avait utilisé sa position pour accéder à la bibliothèque de l’université et faire des recherches sur l’incident. Le fait qu’il savait que sa connaissance avait été retrouvée signifiait également qu’il avait recueilli des informations. Il avait sa propre vie à vivre et son propre travail à faire, mais même alors, il avait fait ce qu’il pouvait. À mon avis, c’était suffisant.

« Au lieu de nous attarder sur le passé, réfléchissons à ce qu’il faut faire à partir de maintenant. Et sur cette note, pourrais-tu me dire ce que tu as trouvé, Maître Fitz ? »

« Oui, bien sûr. Je peux rassembler mes conclusions et les apporter demain. Mais n’en attends pas trop. Je ne suis pas très doué pour faire des recherches, donc je ne peux pas découvrir des choses aussi vite que toi. »

Il n’avait pas l’air très confiant. Fitz avait dit qu’il était en quatrième année, non ? Il suivait des cours, faisait office de garde du corps et, d’après ce que j’avais entendu l’autre jour, effectuait également des tâches de routine pour la princesse Ariel. Il avait également mentionné qu’il était impliqué dans le conseil des étudiants. Même s’il avait tout cela en tête, il avait quand même mené ses recherches, refusant d’échapper à l’affaire sous prétexte qu’il était « trop occupé ». Cela le rendait incroyable à mes yeux.

« J’ai juste plus de temps à y consacrer que toi », lui avais-je assuré.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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