Mushoku Tensei (LN) – Tome 8 – Chapitre 3 – Partie 6

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Chapitre 3 : Premier jour d’école

Partie 6

Il n’y avait personne d’autre dans les environs lorsque j’étais passé devant le dortoir des femmes. Il n’y avait personne d’autre dans mon entourage. Et ce fut à ce moment-là que l’incident s’était produit.

« Hm ? »

Quelque chose était descendu d’en haut. C’était blanc, mais ce n’était pas de la neige. Instinctivement, je m’étais agrippé à ça.

« Ooh. »

Ce qui s’était ouvert devant moi était un tissu blanc pur. Il y avait des embellissements, mais ils étaient subtils et élégants. Le nom propre de cet article était « culotte », et en plus, elle était d’assez bonne qualité. Au minimum, elle avait l’air plus chère que celles qu’Elinalise portait normalement.

Peut-être que quelqu’un essayait de les faire sécher ? J’avais levé les yeux et j’avais vu quelqu’un qui regardait par-dessus le bord d’une des vérandas. J’avais cru que nos yeux se rencontraient, mais il faisait sombre, je ne pouvais donc pas discerner leur visage. J’avais l’impression de les avoir déjà vus quelque part.

« Hum, tu as fait tombé… »

« Gyaaaah ! Voleur de culottes ! »

Hein ?

Le cri d’une étudiante ne venait pas d’en haut, mais de derrière moi. Paniqué, je m’étais retourné pour trouver la personne qui criait et qui me montrait du doigt. C’est un malentendu !

Mais il était déjà trop tard. Quelques instants après le cri, les fenêtres des autres vérandas s’étaient ouvertes bruyamment. Puis des silhouettes étaient sorties du premier étage, l’une après l’autre.

Avant que je ne réalise ce qui se passait, j’étais entouré, la culotte toujours à la main. Je n’avais aucune idée de ce qui se passait.

« Euh, euh, euh… »

« Hmph ! »

Au premier plan se trouvait une fille bien musclée. Ses épaules étaient presque deux fois plus larges que les miennes. Était-elle une Homme-Bête… ou non, un démon ?

« Racaille perverse ! »

Elle cracha sur le sol alors que je me tenais là, confus. Que se passait-il ? Bien sûr, j’étais un garçon de quinze ans avec un intérêt sain pour les sous-vêtements féminins, mais je n’avais pas volé ceux-ci ni même essayé de les renifler.

« Attendez. Attendez s’il vous plaît, je n’ai rien fait. », avais-je dit.

« Tu n’as rien fait ? »

L’énorme femme m’attrapa le bras.

« Alors pourquoi ne me dis-tu pas ce que tu as dans la main ? »

Eh bien, oui, je tenais une culotte dans ma main. À en juger par son regard, elle avait considéré que c’était une preuve suffisante. Mes jambes tremblaient.

« Ne serait-ce pas celles de la princesse Ariel ? Je me fiche de savoir à quel point tu peux l’admirer, c’est un acte effronté de faire quelque chose comme ça à cette heure. Tu devrais avoir honte ! »

Les autres filles répondirent : « C’est vrai ! » et « Espèce de pervers ! » et « Va te faire voir ! »

Ça suffit, j’avais déjà envie de pleurer.

« Maintenant, viens avec moi. On va te faire regretter ça tellement que tu ne le referas plus jamais ! »

Elle m’avait tiré par le bras. J’avais essayé de lui résister, mais je n’avais fait que laisser des traces de dérapage sur mes chaussures. À ce rythme, j’allais être traîné à l’intérieur pour y être battu d’une façon vraiment horrible, et tout cela à cause d’une fausse accusation. Devrais-je m’enfuir ? Même si je n’avais rien fait de mal ? Mais fuir serait comme proclamer ma culpabilité…

Non, je devais tenir bon. Je n’avais rien fait de mal.

J’avais utilisé la magie de terre pour ancrer mes pieds en place. La fille regarda en arrière, surprise, puis ricana.

« Oh, qu’est-ce que c’est ? Comptes-tu résister ? Quel courage pour un voleur de culottes ! Crois-tu vraiment que tu peux te battre contre autant de gens ? »

C’était une bonne question. Je les avais interrogés et j’avais senti que j’avais de bonnes chances de réussir. J’avais combattu bien pire à l’époque où j’étais un aventurier. Je pouvais vaincre ces filles. Mais je ne voulais pas aggraver la situation et me faire battre par un groupe de filles, surtout au vu des accusations portées contre moi. Cela pourrait même me faire expulser.

« Attendez ! Ne lui faites rien ! »

Une voix de garçon, légèrement aiguë, retentit.

« Seigneur Fitz ! »

« Quoi ! Seigneur Fitz ?! »

« Une si belle voix… »

« Que fait-il ici ?! »

La foule s’était divisée, révélant Fitz. Il s’était interposé entre moi et la femme buffle pour expliquer la situation.

« Désolé. C’est le sous-vêtement que j’essayais de faire sécher, mais il est tombé. Il l’a ramassé pour moi. »

Ses épaules tremblaient en essayant de reprendre son souffle.

« Fitz… monsieur. Je sais très bien que tu es chargé de laver les sous-vêtements de la Princesse Ariel. Mais, malgré l’heure tardive, il marchait toujours devant le dortoir. Même s’il a été convenu qu’une fois le soleil couché, ce chemin ne doit être utilisé que par les femmes. », continua la femme.

Vraiment ? Je n’avais pas vu de panneau le précisant.

Fitz regarda mon visage confus et secoua la tête.

« Il est nouveau ici. Et un étudiant spécial en plus, il est donc seul dans sa chambre et n’a pas de colocataire. Il ne devait pas connaître les règles plus complexes de l’université. J’aimerais que vous laissiez passer cette fois-ci. »

Il avait l’air frénétique. Même moi, j’entendais la panique dans sa voix. Je ne savais pas pourquoi, mais j’étais reconnaissant.

La femme musclée s’était tournée vers moi. Est-ce vrai ? Son expression semblait le demander.

J’avais secoué ma tête de haut en bas.

Elle me tenait fermement pendant qu’elle étudiait le visage de Fitz.

« Hm, il est surprenant que tu sois allé aussi loin pour défendre quelqu’un. Ce que tu dis doit être vrai. Il n’en reste pas moins que ce garçon a violé le règlement du dortoir. On va en faire un exemple en le punissant — quoi !? »

Pendant qu’elle parlait, elle avait essayé de m’entraîner, mais elle s’était figée. Fitz avait sorti sa baguette et lui avait enfoncé le bout dans le visage.

« N’ai-je pas dit qu’il n’avait rien fait de mal ? Assez. Maintenant, lâche sa main. »

« F-Fitz… monsieur ? »

Le soupçon de colère dans sa voix fit aussitôt naître des murmures autour de nous. Même dans l’obscurité, je pouvais voir le visage de la grande femme se blanchir.

« Ou bien voulez-vous toutes être envoyées au cabinet médical ? »

Sa voix était peut-être aiguë, mais il y avait certainement une intention meurtrière derrière ses mots. J’entendais les filles avaler autour de nous. Quel dur à cuire !

« Tch… bien, je comprends. »

Elle me lâcha, bien qu’un peu violemment. Forcées de se soumettre, les autres filles avaient aussi reculé. Mon poignet me faisait mal, mais il ne semblait pas qu’une guérison soit nécessaire.

« Monsieur Fitz, je vais laisser passer ça. Mais toi, là-bas ! Tu ferais mieux de ne plus jamais montrer ton visage dans le dortoir des filles à cette heure-ci ! La prochaine fois que je te vois, je ne te montrerai aucune pitié ! »

La femme Hulk cracha ces mots avant de se réfugier dans la fenêtre par laquelle elle avait sauté. Les autres filles me ricanèrent dessus au moment où elles disparaissaient. En un instant, elles étaient toutes parties.

« Ouf… cette fille. Si seulement elle écoutait. »

Fitz poussa un soupir en la regardant partir. Il me regarda après ça et sa tête se baissa.

« Désolé. Si je n’avais pas fait tomber ce sous-vêtement, ça ne serait jamais arrivé. »

Mais pourquoi un garçon comme lui lavait-il des sous-vêtements dans le dortoir des filles ? C’est ce que je voulais demander… mais c’était le garde du corps de la princesse, très fiable et très compétent, il devait donc avoir une permission spéciale. Il avait l’air d’un homme honnête. Il était fiable, jeune, et ses lunettes le rendaient d’autant plus séduisant.

Merde. Mon cœur battait la chamade, même si la personne en face de moi était un homme.

Il se pouvait que je sois en train de tomber de haut.

« Tu n’as rien fait de mal. Tu m’as aidé », avais-je dit.

« Aidé ? Ce sont elles qui auraient été blessées si tu avais sérieusement résisté. »

La raison pour laquelle il était si frénétique m’avait frappé. Il avait dû penser qu’elles seraient blessées si je relâchais mon pouvoir. Il avait donc agi pour assurer leur sécurité… mais malgré cela, j’avais ressenti de la compassion dans ses actions. Si c’était un manga shoujo, ce serait là que notre histoire d’amour aurait commencé.

« Pourtant, elle est sortie de nulle part. Que voulait-elle dire ? », lui avais-je demandé.

« Oui, eh bien, c’est comme l’a dit Mlle Goliade. Quand le soleil se couche, les étudiants masculins ne sont pas autorisés à s’approcher du dortoir des filles. »

« Vraiment ? Mais ce n’était pas écrit dans le règlement de l’école », avais-je protesté.

« Cela a été décidé entre les étudiants qui vivent ici dans les dortoirs. Quand le soleil se couche, les garçons ne sont pas autorisés à utiliser cette route, et doivent faire un détour pour rejoindre la leur. »

Une règle non écrite, hein ? Ça aurait été bien si quelqu’un m’en avait parlé avant. Comme Zanoba.

« Je ne savais pas. »

« Ce n’est pas ta faute. Fais juste attention la prochaine fois. », dit-il.

« Je le ferai. »

Il n’avait pas eu besoin de me le dire deux fois. Je ne prendrais probablement pas ce chemin à nouveau, même pas en plein milieu de la journée. Je ne supportais toujours pas les regards hostiles d’une foule entière qui s’entraînait sur moi.

« En tout cas, merci de m’avoir aidé. Si tu n’étais pas venu me sauver, je ne sais pas ce qui serait arrivé. », avais-je dit.

« Ne t’inquiète pas. J’ai seulement fait ce que n’importe qui d’autre aurait fait. »

Ce que n’importe qui d’autre aurait fait… vraiment ?

Avec le recul, je m’étais souvenu que j’avais été mal compris ou que j’avais été faussement accusé ces dernières années. Cela avait commencé avec l’Homme-Bête, puis Paul, puis Orsted. Mon visage était-il si indigne de confiance ?

Cependant, Fitz n’avait pas décidé arbitrairement que j’étais coupable. En fait, il m’avait défendu, même si j’étais en partie responsable de ce qui s’était passé. Il m’avait même donné des conseils à la bibliothèque. Il avait beaucoup d’influence au sein de l’école, mais il n’avait pas laissé les choses lui monter à la tête. C’était un homme de caractère. Un élève de terminale, dans tous les sens du terme. Je m’étais fait une raison — en signe de respect pour lui, j’allais l’appeler Maître Fitz.

« En plus, Rudeus, tu aurais pu t’en sortir sans blesser personne, n’est-ce pas ? »

« Pas du tout. Je te suis vraiment reconnaissant, Maître Fitz. »

Au moment où j’avais baissé la tête, ce dernier s’était gratté timidement la joue.

« Ahaha, ça fait bizarre de t’entendre me remercier. »

« Oh ? Pourquoi ça ? »

Au moment où je le lui avais demandé, il se mit simplement à me sourire tout en montrant ses dents.

« C’est un secret. »

Et ce fut de cette manière que mon premier jour à l’école se termina.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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