Mushoku Tensei (LN) – Tome 8 – Chapitre 2 – Partie 3

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Chapitre 2 : Examen d’entrée

Partie 3

C’est vrai, la barrière que j’avais rencontrée à Shirone avait bloqué les attaques physiques et magiques, mais elle était de rang Roi.

« Très bien. Puisque vous êtes un aventurier, ça ne vous dérangera pas de mener un combat simulé avec Fitz, n’est-ce pas ? J’aimerais que vous utilisiez principalement la magie silencieuse. »

« Bien sûr, ça me va. »

J’avais fait un signe de tête, face à Fitz.

Quoi que… devrais-je payer des frais de scolarité si j’étais vaincu ? Me les offrira-t-il encore dans ce cas ? J’avais un bon pécule après avoir éliminé cette wyverne, mais comme j’avais compté chaque centime pendant des années, je voulais éviter de payer si je le pouvais.

Il était temps de passer aux choses sérieuses.

Un espace vide s’était créé entre nous lorsque Fitz prit position. Il tenait dans sa main une seule petite baguette. Cela fit resurgir des souvenirs : j’avais déjà utilisé un instrument comme ça. J’avais préparé mon bâton, celui que j’utilisais depuis dix ans : l’Aqua Heartia. Je l’avais tellement utilisé que j’hésitais à lui donner un nom, comme Charlene. Mais honnêtement, lui donner un nom de fille ne le rendrait pas plus puissant.

« Très bien, dans ce cas… »

J’avais décidé de prendre cela au sérieux, mais c’était aussi la première fois que je me battais contre une autre personne qui pouvait utiliser la magie sans incantations. J’avais élaboré des stratégies pour ce scénario, mais je n’étais pas vraiment sûr qu’elles fonctionneraient.

« Très bien, commencez ! »

À l’instant où l’ordre avait été donné, mon œil de démon me montra Fitz préparant sa baguette. Il avait probablement prévu d’utiliser la vitesse de sa magie silencieuse pour lancer la première attaque. Dans ce cas, je n’aurais qu’à la contrer, en utilisant ma magie pour perturber la sienne.

« Magie Perturbatrice ! »

« Hein ? Quoi ? Pourquoi ?! »

Fitz fixa sa baguette en état de choc, car elle n’avait pas fonctionné comme elle le devait.

« Bonne question. Qu’est-ce que ça pourrait être ? »

De la main gauche, j’avais évoqué un de mes canons de pierre caractéristique. Puissant, flexible et facile à tirer en succession rapide. Ce sort, associé à Quagmire, faisait partie de ma stratégie de demande d’élimination.

J’avais fabriqué mon canon de la taille du bout d’un doigt, je l’avais fait tourner à fond et je l’avais lancé à pleine vitesse. Au départ, je voulais le pointer droit sur la tête de Fitz… mais j’avais changé d’avis.

Et Feu !

Le canon siffla dans l’air, frôla le bord de la joue de Fitz et éclata à travers la barrière avec un magnifique fracas. Il s’était arrêté lorsqu’il frappa le mur de briques résistant à la magie, projetant des débris partout.

« … ! »

Un ruisseau de sang coula sur la joue de Fitz alors qu’il se tenait figé sur place. Mais grâce au cercle de guérison, la blessure s’était refermée presque immédiatement. Fitz essuya le sang avec un doigt et se retourna vers l’endroit où le canon de pierre s’était planté dans le mur. Puis, il retomba sur ses fesses avec un bruit sourd.

Ne pas l’avoir visé était une bonne chose. La magie guérisseuse n’était pas toute puissante. La magie de guérison de rang Saint pouvait guérir de simples blessures en un instant, mais ne pouvait pas ramener les morts, et un coup direct aurait pu tuer Fitz.

Le regard de Fitz rencontra le mien. Il portait des lunettes de soleil, mais je savais que nos regards s’étaient croisés.

Aucun de nous n’avait dit quoi que ce soit à l’autre. Le regard de Fitz était devenu de plus en plus fort. J’avais eu le sentiment, d’une certaine manière, que j’avais vraiment tout gâché. Ceux qui étaient réunis autour de l’autre cercle magique s’étaient tous tournés vers moi. Jenius me fixait, les yeux écarquillés. Elinalise bâillait.

« Comment avez-vous fait ça à l’instant ? »

Il y avait un tremblement dans la voix de Fitz. Jenius, lui aussi, était curieux de connaître la réponse.

« Ça s’appelle la magie perturbatrice. N’en connaissez-vous pas l’existence ? »

Vu comment Fitz secouait la tête, je supposais que non. Cela ne devait pas être si connu que ça, bien que je la trouvais particulièrement utile dans les combats contre les autres mages… En y repensant, en deux ans d’aventures, je n’avais jamais vu personne d’autre l’utiliser que Orsted.

Fitz me regarda droit dans les yeux. Son regard était si intense, même à travers les lunettes de soleil, que j’avais tranquillement détourné le mien. Jenius avait dit que c’était un prodige, et je l’avais mis sur ses fesses devant tout le monde. Il y avait de fortes chances que j’aie ruiné sa réputation.

N’allait-il pas s’en prendre à moi ? Il essayera probablement de me faire trébucher pendant les repas, de renverser ses boissons sur moi et de me couvrir de rires moqueurs. J’en étais sûr. Je devais éviter cela à tout prix.

Bon, alors !

« Merci, monsieur ! Merci d’avoir volontairement perdu afin que je puisse être beau devant tout le monde ! »

Je m’étais mis à rayonner. Je l’avais dit assez fortement pour que tous les autres élèves m’entendent au moment où je m’étais approché de lui.

« Hein ? »

J’avais offert ma main pour l’aider à se relever. Fitz semblait un peu confus, mais il l’accepta. Sa main était douce. Il n’avait probablement jamais tenu une épée auparavant.

« Je te remercierai plus tard », lui avais-je murmuré à l’oreille tout en l’aidant à se relever.

Ce dernier hocha rapidement la tête, et un frisson parcourut son corps. Une fois inscrit, je lui achèterais un gâteau ou quelque chose pour lui présenter mes respects.

Quant à l’examen, je l’avais réussi haut la main. Jenius me fit des éloges. Si je pouvais faire chuter Fitz comme ça, ils étaient prêts à m’admettre tout de suite.

◇ ◇ ◇

Et donc, un mois plus tard, je vivais dans les dortoirs de l’université. J’avais également reçu plus de détails sur les étudiants spéciaux, qui étaient dispensés de payer les frais de scolarité et d’assister aux cours. S’ils le souhaitaient, ils pouvaient se mêler aux étudiants de l’admission générale et ne suivre que les cours qu’ils souhaitaient. Tant qu’ils assistaient aux cours une fois par mois, ils étaient libres de faire ce qu’ils voulaient dans l’école.

Vous pouviez prétendre à une étude dans le bâtiment de recherche et vous enterrer dans le travail. Vous pouviez occuper une salle dans le bâtiment d’entraînement et passer tout votre temps à vous entraîner. Vous pouviez vous rendre à la bibliothèque et passer des journées entières le nez dans un livre. Vous pouviez vous asseoir à la cafétéria et manger à votre guise. Vous pouviez même sortir du campus et devenir un aventurier, ou vous rendre dans le quartier des plaisirs pour vous détendre et vous amuser, même si, bien sûr, vous étiez tenu responsable de tout acte commis hors du campus. Il n’en restait pas moins que je bénéficiais d’une liberté extraordinaire.

Bien sûr, cette liberté avait ses limites : il nous était interdit de faire quoi que ce soit de criminel selon les lois du Royaume de Ranoa, ou quoi que ce soit qui soit destructeur pour l’école, ou irrespectueux pour la Guilde des Magiciens. On m’avait remis une mince brochure contenant les règles de l’école et, en la parcourant, j’en étais venu à la conclusion que tout irait bien tant que je ne faisais rien d’extrême. Les règles étaient essentiellement les mêmes que le code de conduite de la Guilde des aventuriers. En comparaison, cela donnait l’impression que la Guilde des aventuriers était stricte.

Par ailleurs, Elinalise s’était aussi inscrite aux admissions générales. Elle m’avait dit que les frais de scolarité, de l’inscription à la remise des diplômes, coûtaient trois pièces d’or d’Asura. Cela pouvait sembler assez bon marché, mais les pièces d’or d’Asura étaient l’unité monétaire la plus élevée au monde. Une seule pièce de monnaie vous permettait de vivre confortablement dans cette région pendant un certain temps.

Si un étudiant en admission générale obtenait des notes exceptionnelles à ses examens, il bénéficiait d’une certaine exonération des frais de scolarité et d’inscription. S’il n’avait pas d’argent, il pourrait retarder le paiement de ses frais jusqu’à l’obtention de son diplôme. L’université était manifestement prête à faire de grands efforts financiers pour obtenir des talents remarquables. Tout cela ne me concernait pas du tout.

« Hm. »

J’avais encore passé en revue les règles, et en particulier la section sur les sanctions pour les infractions sexuelles, qui était assez détaillée.

« Mlle Elinalise, il semblerait que tant que tu ne forces pas quelqu’un à agir contre sa volonté, tu as une certaine liberté de faire ce que tu veux. »

« C’est une école incroyable. De tels actes sont complètement interdits à l’école de Millishion. »

Les normes sociales de ma vie précédente m’avaient conduit à croire que les personnes ayant des relations sexuelles à l’école auraient un impact négatif important sur la moralité publique. Cependant, alors que le corps étudiant était composé en grande partie de jeunes gens, il couvrait une large gamme d’âges et de races, donc les « normes » étaient différentes ici. Il y avait aussi des gens comme Elinalise, qui étaient maudits et qui se heurtaient à des problèmes si leur vie personnelle était limitée par des règles.

En fait, cette école avait des traditions laxistes pour une bonne raison. Cela signifiait que j’étais libre de travailler à la restauration de ma raison d’être virile. Aww yeah, faisons-le ! Allons mettre mon petit bonhomme sur pied et faisons-le fonctionner !

Je plaisante, bien sûr. Le Dieu-Homme ne m’avait-il pas dit que mon état serait guéri un jour. Être impatient ne me servirait à rien.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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