Mushoku Tensei (LN) – Tome 7 – Chapitre bonus – Partie 2

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Chapitre bonus : Le dirigeant de l’université de magie de Ranoa

Partie 2

« Ce plan est bon, certes, mais ne devrions-nous pas tenter quelque chose d’encore plus impressionnant ? »

Fitz avait tout à fait raison. Si vous démêlez les fils de la longue histoire de l’université, vous ne trouverez pas une seule âme qui ait atteint le rang de président au cours de sa deuxième année. La seule exception était le premier président du conseil des étudiants, mais cela ne comptait pas, car il n’y avait que des étudiants de première année à l’époque. De plus, si Ariel pouvait vaincre la personne qui était en lice pour la présidence, on en parlerait beaucoup dans la ville de Charia. La nouvelle de son exploit pourrait même parvenir aux dirigeants des trois nations magiques.

On pourrait penser que l’université était une simple école, mais de nombreux anciens élèves étaient devenus les dirigeants des Trois Nations et de la Guilde des Magiciens. Si quelque chose d’extraordinaire se produisait à l’université pour la première fois depuis sa fondation, il y avait de bonnes chances que cela soit porté à leur connaissance.

« C’est vrai. Mais nous ne pourrons pas vaincre le vice-président sans un plan. »

« Eh bien, à ce propos… J’en ai déjà fait un. »

« Je t’écoute. »

Bien que prise au dépourvu par la proposition de Fitz, Ariel se déplaça sur son siège et écouta attentivement.

« Euh… eh bien, Princesse, vous savez que vous avez été la cible de harcèlement ces derniers temps ? »

« En effet. »

Cela avait commencé juste après qu’elle avait rejoint le conseil des étudiants. Plusieurs incidents s’étaient succédé : des gens crachaient devant elle pendant qu’elle marchait, des gens cognaient leurs épaules sur elle, des gens la frappaient délibérément avec une boule d’eau pendant la pratique de la magie. Ces incidents avaient été présentés comme des coïncidences, mais Ariel savait que c’était intentionnel. Après tout, leur gravité s’était progressivement accrue. Le pire survint lorsque certains de ses sous-vêtements, qu’elle avait fait sécher la nuit, furent volés et jetés devant le dortoir des garçons. Comme cela allait incontestablement beaucoup trop loin, elle avait demandé à Fitz et Ellemoi de se pencher sur la question. En conséquence de quoi…

« J’ai découvert les responsables. Ce sont Linia et Pursena. », annonça Fitz.

« C’était donc vraiment ces deux-là. »

Elles étaient les descendantes des chefs de la tribu Doldia, qui régnait en maître parmi les hommes bêtes. Les deux filles avaient traversé la moitié du monde depuis la Grande Forêt. En tant que membres de la tribu Doldia, elles avaient reçu une éducation soignée et avaient laissé leur talent magique leur monter à la tête. L’environnement clément de l’école n’avait fait qu’aggraver leur attitude, elles devinrent alors de parfaites délinquantes, craintes par l’ensemble des élèves. Avec leur entourage d’une vingtaine d’individus à l’allure féroce, les gens dégagèrent le chemin partout où elles allaient. Si vous ne faisiez qu’établir un contact visuel, toute leur bande fonçait sur vous.

Les administrateurs de l’école étaient troublés par leur conduite inappropriée, mais les filles étaient essentiellement des princesses de la tribu Doldia. En les réprimandant, on risquait de se faire des ennemis de tous les hommes bêtes fréquentant l’université — et les hommes bêtes étaient assez nombreux ici, bien qu’ils soient encore une minorité par rapport aux humains. L’école n’était donc pas encore intervenue, et beaucoup d’étudiants pleuraient en s’endormant la nuit.

« Quel est le rapport avec votre plan ? »

Fitz a fermé sa main : « Nous les écrasons. Les élèves sont terrifiés par ces brutes. Si on les arrête, tout le monde sera de votre côté, princesse. »

Un feu brûla dans les yeux de Fitz. Ce qu’elles avaient fait était impardonnable. Fitz respectait et adorait Ariel. Ces filles avaient pris ses sous-vêtements et, parmi tous les endroits possibles, elles les avaient déposés devant le dortoir des garçons. De plus, elles avaient eu le culot d’ajouter une note disant : ces sous-vêtements appartiennent à la princesse d’Asura. Depuis lors, de nombreux hommes-bêtes avaient observé Ariel avec des regards affamés. La princesse n’était sans doute pas effrayée, mais Fitz ne le supportait pas.

« Si nous commençons à avoir des problèmes avec elles à l’école, ce sera notre réputation qui va s’effondrer », déclara Ariel.

« Si nous pouvons les provoquer pour qu’elles nous attaquent en premier, ce sera de l’autodéfense légitime. L’école nous soutiendra dans un tel scénario. De plus, si c’est ce à quoi nous sommes confrontés, je suis presque sûr que je peux m’en sortir toute seule. »

Ariel réfléchit brièvement à ses paroles, puis jeta un coup d’œil aux visages des personnes présentes. Chaque fois qu’elle se sentait incertaine, elle demandait l’avis de ses autres assistants.

« Je pense que c’est une bonne idée. Ce qu’elles ont fait était impardonnable. S’il s’agit d’une bagarre, je me lance. »

« Je ne peux pas offrir grand-chose, mais j’aiderai autant que je le pourrai. »

« Je suis d’accord. »

Leurs paroles étaient rassurantes, et Ariel leur offrit un sourire encourageant en retour.

« Très bien, alors. Bien que je sois sûr que ce que nous allons tenter est risqué, puisque vous êtes tous d’accord, essayons. »

Et ainsi, la mission visant à faire élire Ariel comme présidente du conseil des étudiants était en cours.

◇ ◇ ◇

Le plan avait été mis en œuvre environ une semaine plus tard.

Il était midi, et tous les élèves se dirigeaient vers la cafétéria de l’école. Linia avait les mains dans ses poches et Pursena avait quelque chose qui ressemblait à une cigarette qui sortait de sa bouche. Leurs uniformes semblaient bâclés, leurs postures terribles. Elles avaient l’air d’être de si bonnes délinquantes que si Rudeus les voyait, il aurait sûrement rasé les murs et gardé la tête baissée pour éviter de rencontrer leurs yeux. De telles brutes existaient même dans ce monde.

Les filles bêtes se pavanaient à la tête de leur meute comme si l’endroit leur appartenait. En comparaison, le groupe d’Ariel n’était fort que de trois personnes : Ariel, Luke et Fitz. Ils faisaient croire qu’ils avaient rencontré par hasard Linia et Pursena devant la cafétéria.

Au début, Linia et Ariel échangèrent des regards qui exigeaient que l’autre personne fasse de la place, mais ce fut Ariel qui finalement feignit l’indifférence et s’écarta. La femme-bête laissa échapper un ricanement pendant qu’elles regardaient.

« Comme c’est pathétique. »

« Elle agit comme une “princesse”. Hmph. »

« Oh oui, n’a-t-on pas vu ses sous-vêtements devant le dortoir récemment ? »

« Elle essaie d’accrocher les hommes de cette façon, non ? Après tout, les humains s’accouplent toute leur vie. »

Elles gloussèrent ensuite.

« Assez, miaou », dit Linia.

« Oui, tu me fais me sentir mal pour elle », avait convenu Pursena.

Les deux filles avaient l’air suffisantes alors qu’elles avaient prononcé ces réprimandes tout en se dirigeant vers la cafétéria. Cela faisait du bien de ridiculiser les privilégiés. C’était encore mieux d’y mettre un terme, et de gagner ainsi la faveur des moralisateurs. Ariel ne pouvait rien y faire. Après tout, Linia et Pursena avaient vingt hommes bêtes derrière elle. La plupart d’entre eux étaient à moitié humains, et ils n’avaient jamais été dans un combat digne de ce nom auparavant. Mais l’union faisait la force, et ils se moquaient de la princesse très populaire d’un grand pays.

« Parader avec vingt hommes à la traîne, comme une sorte de troupeau. Il semble que les Doldia ne valent vraiment pas mieux que des animaux », murmura Ariel.

Sa voix était à peine au-dessus d’un murmure. Ses lèvres avaient à peine bougé, si bien qu’aucun des autres élèves ne pouvait l’entendre.

« Hé, qu’est-ce que tu viens de dire ? »

Cependant, les hommes bêtes avaient une bien meilleure ouïe que les humains et pouvaient même capter les sons les plus faibles. Ainsi, Linia et Pursena avaient capté cette faible prononciation. Le reste de leur groupe n’avait pas une audition aussi avancée, mais plusieurs d’entre eux l’avaient aussi entendu.

« Je ne crois pas avoir dit quoi que ce soit ? », répondit innocemment Ariel.

« Non, je suis sûre de l’avoir entendu, mew. Tu nous as raconté des conneries, mew. N’est-ce pas, Pursena ? »

« C’est sûr. Qu’ils aillent se faire foutre. »

La fourrure de Linia était gonflée et Pursena avait craché tout ce qu’elle avait dans la bouche. Il s’était avéré que c’était un os de poulet. Une fois qu’elles étaient sûres qu’Ariel se batterait, elles s’étaient approchées d’elle et l’avaient regardée fixement.

« Alors ? Allez, essaie de nous le dire encore une fois, miaou. Cette fois, dis-le-nous en face. »

« Ou tu peux te prosterner. Mets-toi sur le dos et montre-nous ton ventre. », proposa Pursena

« Je vous l’ai déjà dit, je n’ai rien dit. »

Ariel parla avec confiance, alors même que les deux la menaçaient. Pour un observateur extérieur, il semblerait que Linia et Pursena se mettaient à dos Ariel sans raison.

Linia plissa ses yeux : « Ne me dis pas que tu es une poule mouillée, miaou ? »

« Un poulet ? Moi, le poulet je le mange », grogna Pursena.

« De quoi s’agit-il ? »

Ariel, de l’autre côté, ne semblait pas du tout affectée. Elle avait l’air aussi audacieuse qu’un roi.

Et puis, elle leur déclara d’une manière peu audible : « Une fois la saison des amours terminée, vous aurez les enfants d’hommes dont vous ne connaissez même pas le nom. Tout comme les cabots dans la rue. »

Personne n’avait pu voir les lèvres d’Ariel bouger. En tant que noble asurienne, elle avait été entraînée à parler sans se faire repérer. Par conséquent, son murmure était seulement assez fort pour que Linia et Pursena, qui étaient à proximité, puissent le capter.

« Salope ! Tu as un sacré culot. Bien, on va se battre, miaou ! »

« On va te tabasser, te déshabiller et te jeter de l’eau partout ! »

D’un point de vue extérieur, on aurait dit que Linia et Pursena avaient soudainement perdu leur sang-froid parce qu’elles n’aimaient pas l’attitude d’Ariel. En fait, personne ne doutait que c’était le cas. Les filles bêtes avaient souvent eu ce genre de réaction lorsqu’elles pensaient que quelqu’un était trop arrogant avec elles.

Et dès qu’elles se lançaient dans l’action, leurs vingt laquais les suivaient.

« Vous allez bientôt voir des étoiles ! »

« Dites vos prières ! »

« On va vous écraser ! »

Leur essaim s’envola vers l’avant, les bras tendus vers Ariel. Mais ils ne purent pas l’atteindre.

« Gwah ! »

« Gah ! »

Avant qu’elles ne réalisèrent ce qui se passait, elles avaient été renvoyées dans les airs. En une fraction de seconde, elles s’étaient éparpillées et avaient dégringolé sur le sol. Linia et Pursena s’étaient immédiatement remises debout, balayant leur environnement.

« Qu’est-ce que c’était, miaou ?! »

« C’est Fitz ! Le petit serviteur d’Ariel a fait quelque chose… ! »

Fitz — le garçon aux cheveux blancs qui se tenait toujours derrière Ariel avec un regard indifférent — était devant la princesse. Dès que les femmes bêtes avaient bougé, il s’était placé devant elle et avait utilisé son incantation silencieuse pour créer une onde de choc qui les fit revenir en arrière.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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