Mushoku Tensei (LN) – Tome 7 – Chapitre 6 – Partie 3

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Chapitre 6 : Le magicien impotent

Partie 3

Quatre des sièges étaient vides, ce qui signifiait probablement que ces filles voyaient déjà d’autres clients. Malgré cela, je me sentais un peu mal à l’aise de sentir quelqu’un qui me souriait, alors…

« Je suppose… que je vais aller avec elle. »

La fille que j’avais choisie était la deuxième à partir de la gauche. Elle avait l’air d’avoir un peu moins de vingt ans et était un peu plus petite que moi. Elle avait des seins assez gros, une taille serrée et un beau cul rond. Ses traits de visage étaient ceux d’Asura et elle avait un air confiant. Elle avait des cheveux roux légèrement bouclés, disposés en vagues.

En d’autres termes, son apparence physique ressemblait à celle d’Éris.

« Je suis Élise. C’est un plaisir d’être en votre compagnie. »

Même son nom ressemblait à celui d’Éris. Non, ce n’était de toute façon probablement pas son vrai nom.

« Puis-je vous demander votre nom aussi, mon seigneur ? »

« Oh, Rudeus. Rudeus Greyrat. »

Elle eut l’air choqué pendant un moment, mais ses lèvres s’étaient ensuite plissées.

« Eh bien alors, Seigneur Rudeus, je suis impatiente de vous servir. »

Élise arborait un sourire enchanteur alors qu’elle se retournait rapidement sur son talon et disparaissait dans une autre pièce.

« Eh bien, bonne chance. Je reviendrai te chercher quand ton temps sera écoulé », me déclara Soldat.

« O-okay. »

Une fois qu’il avait dit ça, Soldat sélectionna la fille la plus à droite et disparu ailleurs. Je m’étais senti soudainement impuissant maintenant que j’étais seul.

« Par ici pour le bain. N’hésitez pas à prendre votre temps pour vous laver, car cela ne compte pas dans le temps qui vous est alloué avec votre compagne. »

J’avais balayé le sentiment de solitude et j’avais suivi le guide, en m’enfonçant plus profondément dans le bâtiment. La zone de baignade comprenait une baignoire débordant d’eau chaude et deux jeunes filles portant ce qui correspondait à des maillots de bain. Elles étaient elles aussi assez jeunes et sous-développées. Les deux jeunes filles s’étaient mises à me laver en silence. Ces jeunes filles étaient peut-être des apprenties, pas encore assez âgées pour prendre des clients. Elles apprenaient simplement à devenir des candidates potentielles pour devenir elles-mêmes des escortes. Elles frottèrent alors chaque centimètre de mon corps. Et quand je dis qu’elles ont nettoyé chaque centimètre, je le pensais vraiment. Elles me brossaient même les dents et me polissaient jusqu’à ce que je sois resplendissant. Si ma moitié inférieure était en bon état, mon compagnon d’armes se serait sûrement mis au garde-à-vous et aurait salué le ciel. Cependant, comme toujours, il était complètement silencieux.

Une fois que j’avais enfilé les sous-vêtements et la chemise qu’ils m’avaient fournis, et après avoir mis mes vêtements et mes objets de valeur dans un panier qu’elles m’avaient donné, on m’avait dit d’aller à la salle 5.

J’avais quitté le bain par une porte différente de celle par laquelle j’étais entré, puis j’avais pris un couloir étroit pour arriver à la chambre désignée. Avec les numéros clairement écrits sur la porte, c’était facile à repérer. Les chambres situées après la porte 6 se trouvaient à l’étage.

J’avais timidement ouvert la porte. La seule pensée qu’il y avait une fille qui attendait de l’autre côté, prête à faire n’importe quoi dans les règles de cet établissement, m’excitait. Et pourtant, mon précieux partenaire en bas restait indifférent.

« Pardonnez-moi », avais-je dit automatiquement en entrant.

Il faisait sombre dans la pièce. La seule lumière provenait d’un certain nombre de candélabres et de quelques bougies sur la table. Dans cette faible lumière, il y avait un lit à baldaquin. Élise se tenait à son bord, vêtue de vêtements transparents.

« Je vous attendais, Seigneur Rudeus. Je vous en prie, venez par ici. »

Elle sourit doucement en s’approchant de moi, en prenant mon bras. Avec la façon dont sa poitrine proéminente s’appuyait sur mon bras, Élise était clairement différente de Sarah. Mon cœur battait la chamade.

« Devons-nous commencer immédiatement ? Ou préférez-vous un peu de conversation d’abord ? »

« Euh, euh… »

« Il semble que vous soyez nerveux. Dans ce cas, pourquoi ne pas discuter un peu ? Ne vous inquiétez pas, la nuit est encore à son commencement. Il n’y a pas besoin de se presser. »

Ahh, voilà donc comment agissait un professionnel. C’était facile à dire vu la façon dont elle se comportait et parlait lorsqu’elle s’installait à côté de moi sur le lit. Avec des mains expérimentées, elle prit une bouteille d’alcool sur la table et en versa dans l’une des tasses prévues à cet effet.

« Voulez-vous boire un verre ? », demanda-t-elle.

« Euh, oui, je veux bien. »

Persuadé par son offre, j’avais vidé le verre. Pendant un moment, je m’étais demandé si elle ne voulait pas se joindre à moi, mais je m’étais souvenu avoir vu écrit à l’entrée que les compagnons ne boiraient pas. Il y avait également un avertissement selon lequel si un client insistait pour que son compagnon se joigne à lui, ses compétences risqueraient de s’émousser et ses paroles d’être moins filtrées en raison de l’ébriété. Je boirais donc seul pour l’instant. Le trajet m’ayant conduit ici m’avait dégrisé. Ce qui se passerait ensuite serait essentiel, j’avais donc besoin de l’influence de l’alcool pour m’aider.

« Ces bonbons viennent du royaume d’Asura. En voulez-vous ? »

« Oui, oui. »

Quand j’avais fait ce qu’Élise m’avait suggéré et que j’en avais mangé un, elle se mit à glousser.

« J’ai déjà entendu parler de vous, Seigneur Rudeus. »

« Ah oui… Eh bien, je suis devenu assez célèbre à la guilde des aventuriers. C’est vrai. Je suppose que vous avez dû entendre parler de moi par un autre aventurier ? »

« Non, par ma petite sœur. Une fois, vous avez guéri ses blessures sans rien demander en retour. »

« Une fois ? »

J’avais fait écho en posant des questions.

« J’ai entendu dire que c’était l’hiver dernier, alors que vous aidiez à déblayer la neige. »

« Ohh. »

En y réfléchissant, quelque chose comme ça s’était bien produit.

« Les aventuriers sont gentils avec nous quand nous nous habillons comme ça, nous nous maquillons et nous nous touchons peau à peau, mais beaucoup d’entre eux ont tendance à être assez violents. Et c’est encore plus vrai pour les jeunes nouvelles ici, qui n’ont pas d’argent, dont les vêtements sont en lambeaux et que l’on prend souvent pour des orphelins. Beaucoup d’aventuriers ne cessent de penser qu’en vieillissant, ces enfants prendront des clients, et que ces mêmes aventuriers peuvent devenir leurs clients. »

Un orphelin crasseux dans les rues et une belle femme acceptant des clients dans un bordel semblaient être des mondes à part. Si j’avais pris la peine de regarder de plus près, j’aurais peut-être réalisé que les enfants qui me baignaient auparavant ressemblaient aux jeunes que je repérais parfois dans les ruelles pendant la journée.

« Je pense que vous devez avoir raison. Je l’admets, je pensais aussi qu’ils étaient orphelins. »

« Mais vous étiez différents des autres. Vous n’avez rien cherché en retour et vous avez aidé ce que vous pensiez être un orphelin sans le sou par bonté de cœur. Vous êtes une personne incroyable. On a dit que certaines filles iraient plus loin pour vous faire plaisir si vous leur rendiez visite à l’avenir. », insista-t-elle.

J’étais persuadé que ce n’était pas forcément vrai, mais c’était quand même agréable à entendre.

« Je suis sûre que les autres filles seront jalouses quand elles apprendront que c’est moi qui ai couché avec vous. »

« Euh, oui, bien sûr… Euh, je peux avoir un autre verre ? »

« Oui, bien sûr. Mais il ne faut pas se saouler jusqu’à l’ivresse ? Il nous reste tellement de temps ce soir. Plutôt que d’apprécier l’alcool, pourquoi ne pas essayer de m’apprécier moi à la place ? »

« Oh, bien sûr. Oui. »

Après avoir mangé et bu, mon cerveau se sentait suffisamment intoxiqué par l’alcool. Quant à Élise, elle était restée assise à mes côtés tout le temps, collée à mon bras, sa main caressant ma cuisse jusqu’à la base de ma jambe tout en disant : « Est-ce que ça a bon goût ? » et « Vous pouvez certainement tenir votre alcool. »

« Hum, peut-on commencer maintenant ? », avais-je finalement demandé.

« Certainement. »

Élise libéra mon bras, auquel elle s’était accrochée tout le temps, et s’était mise devant moi.

« Voulez-vous me déshabiller vous-même ? »

« Euh, quoi ? Oh, non, c’est bon. »

« Très bien. »

La façon dont elle bougeait en se déshabillant était si séduisante qu’elle était envoûtante.

« Maintenant, Seigneur Rudeus, au lit. »

Son corps nu me maintenait en place pendant que je tâtonnais dans mes propres vêtements. Une fois qu’ils étaient enlevés, je suivais son invitation et la rejoignais sur le matelas.

« Je ferai tout mon possible pour vous faire plaisir. »

Toute cette situation était si sensuelle qu’elle me semblait être une illusion, comme si j’étais dans un rêve. C’était suffisant pour me faire croire : « Oh oui, je peux vraiment faire ça. »

◇ ◇ ◇

Pour dire les choses simplement, cela n’avait pas fonctionné.

« Je suis vraiment désolée de n’avoir pas pu vous être utile. »

Dès que je m’étais mis au lit avec elle, Élise comprit immédiatement mon problème. Elle commença alors à s’excuser abondamment, me demandant si je préférais choisir quelqu’un d’autre pour être avec moi. Ce n’était pas une mauvaise idée, mais je me serais senti coupable, alors j’avais expliqué ma situation. Cela l’avait rendue déterminée à m’aider, en utilisant toutes les techniques dont elle disposait, y compris certaines qui ne figuraient pas sur l’itinéraire que j’avais choisi.

Honnêtement, elle était merveilleuse. C’était génial. J’avais là une idée précise des compétences d’une professionnelle. Cependant, les sensations physiques ne menaient nulle part. Mon copain restait toujours silencieux, presque comme si ses deux garçons d’en bas avaient été coupés. En fait, plus nous essayions, plus je me sentais vide, et plus nous semblions loin de découvrir la source du problème.

Puis notre temps s’était écoulé.

« Non, Mlle Élise, vous avez fait de votre mieux », lui avais-je assuré.

« Quand bien même, je… Oh non, que dois-je faire… ? »

« Je vais payer les frais. Pour les choses qui n’étaient pas répertoriées aussi, si vous me dites le coût. »

« Non, vous n’avez pas à vous inquiéter de ça. Je l’ai fait parce que je voulais vraiment vous aider. »

C’était vrai, je ne lui avais pas demandé de faire ces choses. Mais j’avais eu la nette impression qu’elle ne les aurait normalement pas faites sans la compensation appropriée.

« Êtes-vous sûre ? » avais-je demandé, mal à l’aise.

« Je pensais ce que je vous ai dit tout à l’heure. Certaines d’entre nous ont juré qu’elles feraient plus d’efforts pour vous satisfaire si vous veniez ici. »

Je ne pouvais pas cacher mon incrédulité.

« Oh. Vraiment ? »

« Cependant, j’ai entendu dire que vous étiez encore assez jeune, alors je ne pensais pas que vous viendriez ici avant un certain temps », avoua Élise.

C’était donc un mélange de flatterie et de vérité.

« Je vous crois sur parole », avais-je décidé.

« Mais puisqu’il est vrai que je n’ai pas pu vous satisfaire, me permettriez-vous au moins de vous escorter hors du quartier des plaisirs ? »

« Euh, bien sûr. »

Comme on me l’avait demandé, j’avais quitté la pièce avec elle et nous avions marché ensemble dans le couloir étroit. À mi-chemin, j’avais senti quelqu’un derrière nous. J’avais jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule. J’avais vu des jeunes filles se glisser dans la chambre que nous venions de quitter. Elles transportaient des produits de nettoyage et je devinais qu’elles étaient chargées de ranger les chambres une fois que les clients avaient terminé. J’avais reconnu l’une d’entre elles — j’étais presque sûr que c’était la fille dont j’avais guéri les engelures.

« Je suppose que ce que vous avez dit plus tôt était réellement vrai », avais-je remarqué avec surprise.

« Vous ne m’avez pas cru ? »

« J’ai cru que c’était du vent. »

Au moment où je lui avais répondu honnêtement, elle enroula tout simplement ses doigts autour de mon bras et le caressa.

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