Mushoku Tensei (LN) – Tome 7 – Chapitre 6 – Partie 2

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Chapitre 6 : Le magicien impotent

Partie 2

Guérir du sexe par le sexe. Le sexe, cependant, signifiait que je devrais utiliser la chose qui ne me soutenait pas en ce moment, hein ? Pour le réparer, il faudrait que la chose même qui était cassée soit temporairement remise en état de marche.

« N’est-ce pas impossible ? »

« Tu ne l’as fait qu’une fois, n’est-ce pas ? »

« … Ouais. »

« Alors qui sait ? Écoute, il ne faut pas forcément aller jusqu’au bout pour trouver du plaisir. »

J’avais un peu compris où il voulait en venir. Il devait sûrement avoir raison, sinon les vidéos pour adultes ne pourraient pas durer deux heures, et il n’y en aurait pas tant que ça.

« Alors, que proposes-tu ? », lui avais-je demandé.

« Laissons ça à une pro. »

Sur la suggestion de Soldat, nous étions allés dans le quartier des plaisirs de Rosenburg.

C’était la première fois que je venais ici et, en fait, la première fois que j’entrais dans un quartier chaud. Plus précisément, j’avais délibérément évité de m’approcher de cet endroit.

Le soleil s’était déjà couché dans le ciel, les bordels étaient tous éclairés, et un nombre respectable de personnes erraient dans les rues autour d’eux. La majorité de ces personnes étaient des hommes, mais il y avait aussi un nombre important de femmes. La plupart d’entre elles étaient là pour travailler, mais d’après ce que j’avais entendu, certaines étaient aussi là en tant que clientes à la recherche d’hommes. Tous étaient si maquillés que j’avais du mal à les distinguer les uns des autres.

Non, les femmes sous l’avant-toit, soufflant sur ce qui ressemblait à des cigarettes, étaient incontestablement employées ici. Elles portaient des vêtements suggestifs avec la poitrine exposée. Je pouvais dire à la façon dont elles me regardaient — non, Soldat — qu’elles essayaient d’attirer les clients.

« C’est la première fois que je me trouve dans un endroit comme celui-ci », avais-je confié.

« Je sais. »

« Quel genre de fille devrais-je choisir ? »

« Nan, tu n’as pas à choisir quelqu’un d’ici. Ces filles, pour parler franchement, sont du genre à rester allongées si on les paie. Ça me va, mais tu n’es pas comme moi. »

« Oh, d’accord. »

Donc même les prostituées avaient des niveaux de compétences et des services différents, hein ? Et les moins bien classées ne vendaient, dans tous les sens du terme, que leur corps. Ce n’était définitivement pas le genre de partenaire que je cherchais.

« Nous allons dans un endroit un peu plus spécial », déclara Soldat.

« Oh, spécial, hein ? »

« Eh bien, je dis “spécial”, car il possède beaucoup de choses variées. Il y a des endroits qui vous permettront de faire des choses qu’un bordel ordinaire ne ferait pas, et du genre qui satisfera tous les fétiches secrets que vous avez. Et il y a encore plus d’établissements malhonnêtes, des endroits dont les gens refusent de parler. »

Encore moins scrupuleux que les autres qu’il a mentionnés ? J’avais l’impression de n’avoir qu’une vague idée de ce dont il parlait.

« Pour l’instant, nous allons juste dans un bordel standard. Un endroit avec des professionnels compétents qui utiliseront des techniques comme tu n’en as jamais vu. Ça te fera vraiment tomber à la renverse. »

J’avais fini par être excité rien que d’en entendre parler. Je n’étais jamais allé dans un tel endroit avant, pas même dans ma vie précédente. J’étais déjà intéressé à l’époque, mais j’étais aussi du genre à prétendre hautainement que seuls les idiots se rendaient dans de tels endroits. J’étais jeune et idiot.

En ce moment, en revanche, tout ce que je ressentais, c’était de l’anticipation. Mais mon copain entre les jambes ne semblait pas d’accord.

« Soldat… Monsieur, vous êtes souvent allé dans ce genre d’endroits ? »

« Laisse tomber le “monsieur”. Et, bien, oui. Ne le devrais-je pas, en tant qu’homme ? »

« Mais n’as-tu pas une femme dans ton groupe ? »

« C’est contraire aux règles de notre groupe, ou plutôt, de notre clan. Les groupes ne sont qu’un rassemblement d’aventuriers qui s’unissent en fonction de leurs compétences. La règle est la suivante : si l’on découvre qu’un homme et une femme d’un groupe sont en couple, ils sont chassés du clan. »

« Oh, d’accord. »

Dans un jeu en ligne auquel j’avais joué dans ma vie précédente, nous avions eu des problèmes de relations amoureuses. Les joueurs se rencontraient hors ligne, commençaient à se fréquenter, et puis les choses devenaient gênantes pour toute la guilde quand la relation tournait au vinaigre. Nous avions aussi des trolls qui n’étaient là que pour faire du grabuge.

Mais là, c’était un autre monde. Personne n’avait d’avatar derrière lequel se cacher, et les retombées des drames relationnels pouvaient mettre en danger la vie des aventuriers. C’était probablement pour cela qu’il y avait des règles si strictes contre cela, surtout dans les clans importants.

« Mais quand même, » protestais-je, « être dans des situations de vie ou de mort pendant des jours crée tout naturellement ce genre de liens entre hommes et femmes. »

« C’est vrai. C’est pourquoi nous sommes si stricts en ce qui concerne le remplacement des membres. Si un dirigeant sent ce genre de sentiments entre deux personnes, on leur demande de partir immédiatement. », convenait-il.

« Mais tu es avec eux depuis si longtemps. Qu’arrive-t-il à ton travail d’équipe quand tu fais soudainement entrer une nouvelle personne ? »

« Eh bien, nous ne faisons que refaire les techniques de base de combat administrées par le clan, et un peu de pratique fait le reste. Cela prend encore un peu de temps, mais c’est pourquoi les dirigeants comme moi sont proactifs pour proposer des recommandations aux nouveaux membres. Quoi qu’il en soit, on est arrivé. »

Soldat s’était arrêté sur ses pas : « Allez, suis-moi. »

Devant nous se trouvait un bâtiment envoûtant avec sa peinture rouge et ses lumières allumées. Il semblait trop intimidant pour que je puisse y entrer. Normalement, je ne m’approcherais même pas d’un tel endroit, et j’y entrerais encore moins.

Pourtant, alors que je me dépêchais de poursuivre Soldat, je m’étais retrouvé à franchir le seuil sans problème. Je me demandais comment quelqu’un d’aussi désagréable que Soldat pouvait diriger un groupe d’aventurier, mais maintenant j’avais compris. Il était étrangement facile à suivre, un peu comme Suzanne. Vous pouviez faire confiance à l’un ou l’autre pour vous mener à bon port.

« N’aie pas l’air si nerveux. Oh, tu as de l’argent, non ? »

« Je… je crois que j’en ai assez. »

Il y avait quelque chose à l’entrée qui ressemblait à une liste d’options disponibles, et j’avais confirmé que l’argent dans mon portefeuille était plus que suffisant pour payer l’option la plus chère qu’ils proposaient.

« Tu as économisé tout ton argent, n’est-ce pas ? Alors tu devrais t’en sortir, au moins pour une nuit. Tu seras foutu si tu deviens accro et que tu commences à revenir tous les soirs. »

Lorsque nous étions entrés, nous avions été accueillis par un arc-en-ciel de couleurs, avec un élégant rembourrage qui s’étendait à perte de vue. À notre droite, il y avait un comptoir, et à notre gauche, environ six femmes en robe, toutes assises. Au lieu du maquillage criard de leurs pairs qui se tenaient à l’extérieur, elles en portaient juste assez pour accentuer leur beauté naturelle, ce qui leur donnait un air à la fois séduisant et sensuel. C’était probablement l’un de leurs nombreux talents.

Au premier coup d’œil, je pouvais dire que leurs robes et leur mobilier étaient des objets coûteux. Les prostituées de luxe, comme leur nom l’indiquait, dégageaient un sentiment de grandeur.

« Ce sont des robes incroyables », avais-je commenté.

« Oui, apparemment, ce sont des importations du royaume d’Asura. Ce sont des robes faites pour la vraie noblesse, mais les marchands évitent les taxes et les vendent à un prix décent en les transportant en pièces séparées, et ensuite les gens les cousent ensemble. »

« Tu es très bien informé à ce sujet. »

« J’en ai entendu parler la dernière fois que je suis venu ici. C’est le président de la compagnie Remate, Silent, qui a eu l’idée. C’est comme ça que Remate est devenu si prospère récemment. »

« Oh, wôw. »

C’était vraiment intéressant pour moi, mais je n’avais ni le temps ni l’argent pour ça en ce moment.

Soldat se dirigea directement vers le comptoir et posa son coude dessus.

« Yo. »

« Et bien, si ce n’est pas Seigneur Soldat. Bienvenue dans notre humble établissement. Ah, mais j’ai le regret de vous informer que votre compagne préférée est actuellement indisponible. »

« Je suis juste ici pour boire aujourd’hui. Mais c’est la première fois que mon compagnon vient ici, alors pourrais-tu lui expliquer comment ça marche ? »

Il s’était éloigné du comptoir et m’avait poussé en avant.

Je m’étais approché de la réceptionniste en tant que convié. La personne de l’autre côté du comptoir était un homme élégant avec un sourire agréable, et bien que je ressemblais clairement à un enfant dans ses yeux, il me regardait toujours avec la plus grande courtoisie.

« C’est un plaisir de faire votre connaissance. Permettez-moi de vous remercier d’avoir choisi de visiter notre établissement, le Palais de la Rose Bleue, aujourd’hui. Je suis le directeur de cet endroit, Profen. », dit-il.

« Ravi de vous rencontrer. Je suis Rudeus Greyrat. »

« Ah ! Vous êtes Quagmire Rudeus ! J’ai entendu des rumeurs sur vous depuis un certain temps maintenant. »

Quel genre de rumeurs ? Une partie de moi voulait savoir et l’autre non.

« Le Seigneur Soldat a mentionné que c’est votre première fois ici. Si je peux me permettre, cela signifie-t-il que ce sera aussi votre toute première fois ? »

J’avais secoué la tête : « Oh, non, ce n’est pas la première fois. »

« Très bien, alors. Je vais vous expliquer comment fonctionne notre système. »

Il commença alors son explication.

Tout d’abord, vous deviez choisir une des filles qui attendaient sur les chaises. Ensuite, le prix était déterminé en fonction de l’itinéraire que vous aviez choisi. Les itinéraires comportaient un tas d’options différentes, et tout ce qui n’était pas indiqué était tout simplement exclu. On vous remettait une liste de ce qui était autorisé et de ce qui ne l’était pas, bien sûr, mais en général, le client n’avait pas à se préoccuper outre mesure des détails. Les escortes avaient déjà mémorisé tout ce qui figurait sur les listes.

Une fois que vous aviez choisi, vous entriez dans l’un des bains pour vous laver, puis vous étiez guidé vers une salle. Là, la femme que vous aviez choisie vous rejoignait, et vous seriez tous les deux seuls ensemble pour faire ce que vous voulez. Tant que ce que vous vouliez était sur la liste, elle vous obligeait. Si vous proposiez quelque chose qui ne figurait pas sur la liste, elle refusera, et ce sera tout.

Cela dit, si vous aviez vraiment envie de quelque chose qui ne figurait pas sur la liste, vous pourriez négocier son inclusion au prix d’un supplément. Bien entendu, l’établissement disposait de nombreuses méthodes pour s’assurer que vous vous engagiez. Vous deviez payer soixante-dix pour cent d’avance, et trente pour cent plus les frais supplémentaires par la suite.

« Alors, qui allez-vous choisir ? »

Sur la recommandation de Soldat, j’avais choisi l’itinéraire le plus cher disponible et j’avais rapidement réglé la première moitié de la facture. Cela m’avait permis d’essayer différentes méthodes pour résoudre mon problème. Après cela, j’avais évalué les femmes qui attendaient. Comme j’étais un client payant, j’étais autorisé à les regarder de plus près et même à les tâter si je le voulais. Chacune des escortes arborait un sourire éblouissant à mon approche, des sourires si séduisants que j’aurais pu tomber amoureux de celles qui les portaient si nous nous étions rencontrées littéralement n’importe où sauf ici.

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