Mushoku Tensei (LN) – Tome 7 – Chapitre 4 – Partie 2

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Chapitre 4 : Une forêt en pleine nuit

Partie 2

La neige était lourde, mais j’avais mon bras droit bien entraîné « Hulk » et mon bras gauche « Hercule ». Ils criaient de joie à l’arrivée soudaine d’un délicieux acide lactique. J’avais concentré ma force dans le bas de mon dos, renforcé mes jambes et bougé mes bras, laissant le levage à mes muscles pendant que je tirais la neige.

C’est une charge impressionnante, nous y voilà. La voix de Hulk fit un boum alors que le muscle de mon coude était bombé. S’il le fallait, Hercule semblait répondre à son tour alors que mon biceps reculait. Les triceps de chaque bras semblaient se déchirer.

« Vous avez de la force pour un magicien », commentait l’un des autres ouvriers.

« Même un magicien a besoin de force. Je me suis entraîné. », ai-je dit.

« Allons, un magicien n’a pas besoin de force. »

Mon corps s’était réchauffé, et la sueur commença à couler du haut de mon corps. En fait, je me sentais bien en bougeant des muscles que je n’utilisais pas d’habitude. Peut-être que j’avais pris la bonne décision en prenant cette mission.

« Ok, Quagmire, vas-y et dirige-toi vers l’appareil magique. Je te donnerai le signal. »

« Bien reçu. »

Répondant à l’ordre, j’avais rendu la pelle et m’étais dirigé vers l’appareil. Malheureusement, comme il était situé au milieu de notre mur, il fallait faire le tour de l’entrée de la place pour y accéder. J’avais pris un des chemins qui traversaient la place et j’avais commencé à m’y rendre. Je pouvais prendre un raccourci en utilisant ma magie pour brûler un chemin à travers, mais quand j’étais enfin arrivé à destination… j’avais décidé de prendre le chemin le plus long.

« Il y a beaucoup d’enfants ici aussi. »

La neige était encore apportée par l’entrée de la place. Il y avait des aventuriers, des citadins, et un groupe de miliciens. Il y avait aussi quelques enfants en bas âge.

Eh bien, on ne fait que transporter de la neige, alors même les enfants peuvent le supporter, m’assurais-je.

Leurs moyens de transport étaient variés. Il y avait ceux qui transportaient la neige dans des seaux, ceux qui la transportaient sur le dos dans des tonneaux, ceux qui la transportaient dans des chariots, et ceux qui la transportaient dans des boîtes en bois remplies de neige. Ils avaient tous le regard vide. Il est normal que personne n’ait l’air de s’amuser. Pelleter la neige n’était agréable pour personne, supposais-je.

Pourtant, les enfants semblaient un peu plus enthousiastes que les adultes. Je m’étais demandé si c’était parce qu’ils aimaient vraiment ça ou si c’était pour une raison plus réaliste, comme le fait de savoir que plus ils en portaient, plus ils étaient payés. Les jeunes garçons et filles tiraient leurs seaux en bois densément chargés, le visage rouge vif, faisant des allers-retours répétés.

Peut-être que les fortes chutes de neige avaient laissé les habitants sans rien d’autre à faire, et c’était pourquoi il y avait tant de gens ici.

Pendant que je regardais, une fille qui avait fait des allées et venues en transportant de la neige tomba soudainement. Le sol aurait dû être assez mou pour l’amortir, mais elle s’était agrippée à son pied endolori, les larmes coulant à flots.

Je m’étais retrouvé à m’approcher d’elle et à m’accroupir en lui disant : « Qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Oh… ! Ce n’est rien. »

Elle mit une main sur son pied comme si elle avait peur. Elle avait immédiatement essayé de se lever, mais son visage s’était froissé et elle tituba.

« S’il vous plaît, laissez-moi regarder. »

J’avais bougé sa main et j’avais enlevé sa botte. J’avais alors découvert que son pied était rouge et enflé, avec des orteils noircis et des ampoules. Ce devait être des engelures. Le simple fait de la regarder était déchirant.

« Que cette puissance divine soit une nourriture aussi satisfaisante, donnant à celui qui a perdu ses forces la force de se relever. Guérison ! »

« Ah ! »

Une fois que j’avais appuyé ma main dessus et que j’avais récité l’incantation, son pied était rapidement redevenu normal. La magie de guérison dans ce monde était bien pratique. Mais une fois que j’avais fini de soigner le pied opposé, la jeune fille s’était tournée vers moi avec un regard de désespoir. Après tout le mal que je m’étais donné pour la guérir, pourquoi faisait-elle cette tête ?

« Ai-je fait quelque chose d’inutile ? », lui demandai-je.

« U-um, je-je n’ai pas d’argent. Je ne peux pas… vous payer quoi que ce soit. »

« Oh. »

J’avais l’impression d’avoir entendu parler de voyous qui s’approchaient des blessés ou des malades sans invitation, guérissaient leurs blessures et demandaient ensuite un paiement qui ne pouvait pas être fait. Lorsque cela se produisait, en particulier dans les orphelinats, les orphelins étaient alors emmenés pour être vendus comme esclaves.

« Je n’ai pas vraiment besoin de quoi que ce soit », avais-je dit en me levant. Si je faisais quelque chose d’aussi répréhensible pour un enfant, je ne pourrais jamais faire face à Ruijerd.

« Hé, Quagmire, qu’est-ce que vous faites ?! »

Au moment où je m’étais levé, le manager me regardait, en criant. La place était ensevelie sous trois fois ma taille de neige. Elle était à moitié couverte quand j’étais arrivé, mais elle s’était vite remplie depuis.

« J’y vais. »

Je m’étais dépêché d’aller vers l’appareil magique.

« D’accord, Quagmire. Fais-le. »

« Ok ! »

Comme on me l’avait ordonné, j’avais mis la main sur l’appareil et j’avais commencé à déverser du mana. Je n’étais pas habitué à ce genre d’appareil magique, donc je n’avais aucune idée de la quantité nécessaire, mais j’étais sûr que le directeur me ferait savoir quand ce serait suffisant. Il fallait que je continue jusque-là.

Alors que je continuais à charger l’appareil et que je confirmais qu’il fonctionnait, j’avais regardé autour de moi.

« Ouah. »

L’appareil chauffait la zone la plus proche. La neige fondait progressivement et était absorbée dans le sol. Apparemment, le sol de la place était aussi un dispositif magique, car je pouvais voir une forme géométrique sculptée dans ce qui ressemblait à de la brique sous nous. Ou peut-être que toute la place elle-même faisait partie de ce dispositif ?

J’avais continué à regarder la neige fondre en versant une plus grande partie de mon mana. Je ne pouvais pas m’empêcher de la regarder. C’était comme si je regardais la neige fondre à toute vitesse, comme si j’étais témoin de l’approche du printemps, alors que le blanc faisait place à une étendue de briques orange en dessous. Mais le printemps n’était pas encore pour demain. Le ciel était encore d’un gris sombre, et la neige continuait à tomber.

La neige de la place disparaissait progressivement, et je pouvais voir les visages de tous ceux qui étaient rassemblés dans la zone.

« Oooh ! »

Une agitation éclata, accompagnée d’applaudissements. De quoi s’agit-il ? me demandais-je. J’avais retiré mes mains et je m’étais joint aux applaudissements.

« Oui, j’aurais dû m’en douter. C’est donc ce que peut faire le mana d’un magicien de rang A. »

Le directeur s’était approché, l’air un peu impressionné.

« Hum… est-ce que ça suffit ? », lui avais-je demandé.

« Oui, c’est plus que suffisant. »

« Mais je ne suis pas encore à court de mana, alors… ? »

La neige qui tombait se mettait à peindre rapidement la brique orange une fois de plus. À ce rythme, elle allait bientôt s’accumuler à nouveau.

« Non, c’est bon. Votre mission est terminée. C’est du bon travail. Ça nous aiderait vraiment si vous reveniez quand vous êtes libre », déclara le directeur, en signant ma validation dans le formulaire de la quête.

C’était rapide.

« Euh, vous êtes sûr que je n’ai plus besoin d’emballer la neige ? »

« Après tout ce que vous avez fait fondre, oui. Honnêtement, je ne pensais même pas que vous arriveriez à en faire un tiers. En plus, je ne peux pas vous donner plus d’argent que ça. »

Alors, c’était ça. En faisant fondre toute la neige, j’avais rempli la demande. C’était logique. Ce manager était aussi un type assez cool, vu qu’il aurait pu ne rien dire et me faire travailler.

Maintenant, je recommençais à m’ennuyer. Ce n’était pas que je voulais vraiment pelleter de la neige, mais plutôt que je ne sentais pas que j’avais donné le meilleur de moi-même. Je devrais peut-être demander à nouveau la pelle. Je me fichais même de savoir que le travail que j’effectuerais était gratuit.

Non. Si c’était le cas, il vaudrait peut-être mieux retourner à la guilde et choisir une autre mission non classée. Il n’était même pas nécessaire de pelleter la neige. Je pourrais, par exemple, me contenter de faire de l’entraînement physique ou…

« Monsieur le magicien ! »

Au moment où j’allais partir, un petit enfant m’avait fait signe de me baisser, interrompant mon débat interne. C’était une jeune fille, mais pas la même que celle que j’avais aidée il y a quelques instants.

« Quel est votre nom ? », me demanda-t-elle.

« Rudeus Greyrat », avais-je répondu, même si je ne savais pas pourquoi elle me le demandait.

Elle était partie en courant dès qu’elle entendit mon nom, sans même prendre la peine de répondre.

Mais qu’est-ce qui se passe ? Alors elle va juste me demander mon nom et s’enfuir ? Quelle enfant grossière !

C’était du moins ce que je pensais… mais la fille courut vers un groupe d’autres jeunes enfants. Alors qu’elle se blottissait parmi eux, ils semblaient se parler. Je pouvais entendre leurs voix étouffées d’où je me tenais. Mon nom valait-il vraiment tous ces chuchotements ? Au bout d’un moment, le groupe fit un signe de tête et disparut dans une ruelle. En regardant, j’avais aperçu la fille que j’avais guérie parmi eux. Elle me jeta un regard et s’inclina avant de s’enfuir.

« Hm. »

D’habitude, les commérages me mettaient de mauvaise humeur, mais pas cette fois-ci, probablement parce qu’ils ne me dénigraient pas. Peut-être qu’il serait bon de me faire un nom parmi ces enfants. Et même si c’était complètement inutile, je n’étais pas contre les actes de charité occasionnels. En fait, c’était l’une des rares fois où je me sentais bien dans ma peau.

Eh bien, revenons à la guilde, avais-je décidé.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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