Mushoku Tensei (LN) – Tome 6 – Chapitre 8 – Partie 1

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Chapitre 8 : Une adulte

Partie 1

Nous avions quitté le royaume de Shirone et avions voyagé très, très loin vers l’ouest. Notre destination était le royaume d’Asura. La route menant à ce pays était plate et le temps juste assez chaud pour vous rendre somnolent. De chaque côté de la route, il y avait des prairies à perte de vue et, juste devant, le faible contour des Montagnes dites des Wyvernes rouges. Au-dessus d’elles, on pouvait voir des ombres qui tournaient lentement en rond. C’était tranquille.

Parfois des bandits, qui ne faisaient que plomber l’ambiance, s’approchaient et nous demandaient de laisser tomber notre argent et de partir. Éris leur accordait gentiment leur souhait en leur offrant sa poigne de fer, les envoyant au loin. Au début, Ruijerd voulait les massacrer tous, mais lorsque nous avions appris qu’ils faisaient ça uniquement pour se nourrir, il décida de les laisser partir pour l’instant. Mais juste pour cette fois.

Même si on était sur le Continent central, la route autour de ces régions n’était pas particulièrement sûre. Je souhaitais qu’ils prennent exemple sur le Continent Démon. Les bandits n’y étaient jamais allés, bien qu’en échange, les monstres s’étaient montrés dix fois plus nombreux.

Le fait que les gens pouvaient faire ce qu’ils voulaient ici prouvait à quel point cette région était paisible. Si l’on se rendait un peu plus au nord, il y avait une multitude de petits pays où on pouvait se réfugier. En fait, tout ceci était probablement la cause première de l’augmentation du nombre de bandits ici.

Maintenant, laissez-moi vous expliquer un peu les caractéristiques géographiques de ces régions. Le massif des Wyvernes rouges était une énorme chaîne de montagnes qui s’étendait sur le continent central, le divisant en trois parties, les Wyvernes rouges y résidaient. On disait que les Wyvernes rouges étaient les monstres les plus forts du Continent central. Leur force était assez imposante en tête-à-tête, mais ils se rassemblaient généralement en hordes de plusieurs centaines.

Leur capacité de détection était particulièrement remarquable. Ils ne manquaient jamais rien de ce qui empiétait sur leur territoire, même des animaux aussi petits qu’un chien. Et peu importait la férocité de l’adversaire, les wyvernes grouillaient ensemble et le dévoraient, os et autres. Si vous empiétiez sur leur territoire, vous mouriez. C’était bien connu dans ce monde.

Il y avait un certain nombre d’espèces de dragons différents dans ce monde. Chacun d’entre eux était classée A ou plus. Parmi eux, la wyverne rouge était la plus féroce et la plus dangereuse. Elle était classée rang S, mais elles venaient toujours en groupe et détenaient toujours de vastes territoires. Et comme la chaîne de montagnes était l’endroit où ces créatures se sentaient chez elles, elle fut connue sous le nom de Massifs des Wyvernes rouges : une chaîne de montagnes infranchissables qui était un symbole de mort.

Les Wyvernes rouges étaient des bêtes dangereuses, mais elles avaient en fait une faiblesse. Elles avaient d’excellentes capacités de combat, mais elles avaient du mal à décoller, et ne pouvaient pas s’envoler d’un terrain plat. Pour voler, elles devaient sauter de hautes falaises ou descendre une longue pente. Bien que le Continent central possédait de hautes montagnes, le terrain était principalement occupé par des plaines ondulantes et des forêts. Par conséquent, il était rare que les habitants des plaines soient attaqués par une Wyverne rouge.

Il était vrai qu’il y avait parfois un idiot parmi la horde qui se faisait prendre par un vent turbulent et qui tombait dans les plaines. Le grand roi qui tombe du ciel perd son pouvoir… c’est ce qu’on disait, mais ces gars n’avaient pas perdu leur pouvoir. Ceux qui tombèrent près d’un village humain faisaient des ravages, apportant la dévastation dans la région. Lorsque cela se produisait, les villageois faisaient appel à des soldats ou à des aventuriers pour faire face aux troubles. Même si ces demandes d’extermination étaient classées S, des groupes d’une dizaine de personnes avaient été formés pour attirer la créature dans un piège, ce qui les rendait relativement faciles à chasser. En l’état, la viande et les os de dragon étaient des matériaux de première qualité pour fabriquer des armures, et leur peau était très appréciée en tant qu’œuvre d’art. Bien sûr, il n’y avait pas que ces parties qui avaient de la valeur. Le corps entier d’une wyverne pouvait être utile à quelque chose.

Bien que le prix avait été réparti entre chacun des 10 membres du groupe qui avait abattu l’une de ces créatures, c’était suffisant pour que chacun d’entre eux puisse vivre somptueusement pendant un an. Pour être plus précis, un dragon valait une centaine de pièces d’or. Même s’ils ne pouvaient pas accepter directement la mission, il y avait apparemment beaucoup de novices de rang C qui relevaient le défi de façon impulsive juste pour les matériaux lucratifs qu’ils pourraient récolter sur le corps d’une wyverne. Bien sûr, la plupart d’entre eux finissaient grillés vivants puis dévorés.

Il y avait deux points de passage à travers ces montagnes où vivaient un grand nombre de Wyvernes rouges. Il s’agissait de gorges prises en sandwich entre deux précipices abrupts, connus respectivement sous le nom de Mâchoire inférieure et Mâchoire supérieure des Wyvernes rouges. Ces ravins existaient depuis l’époque de la seconde guerre entre l’homme et le démon et étaient les seuls chemins à l’époque qui étaient assez larges pour que les soldats puissent les traverser. Anticipant cela, Laplace en avait profité pour lâcher les Wyvernes rouges sur les armées qui traversaient. Ruijerd confirma cette histoire, il n’y avait donc aucun doute sur sa véracité.

Notre chariot se dirigeait vers la mâchoire inférieure des Wyvernes rouges, qui reliait les régions sud et ouest du continent central. Une fois que nous l’aurions traversé, nous serrons dans le royaume d’Asura. Cependant, nous prenions un chemin détourné pour contourner les montagnes, et il y avait parmi nous une jeune fille qui détestait les chemins indirects.

« Nous n’avons pas besoin de faire un détour. Nous avons Ruijerd avec nous, nous pourrions couper à travers ces montagnes ! » dit Éris.

Elle était complètement déraisonnable. Elle regardait pourtant les Wyvernes rouges faire des cercles lents dans le ciel au-dessus de la chaîne de montagnes.

« Ne sois pas ridicule », répondit Ruijerd avec un rire amer.

J’avais pensé que nous pourrions traverser les montagnes avec Ruijerd dans notre groupe, mais même lui avait trouvé cette idée impossible. Dans ce cas, je n’avais aucune chance. Après tout, je ne pouvais pas vaincre Ruijerd.

« Mais Rudeus pourrait certainement le faire ! »

Éris s’était mise à souffler.

« Non, il n’y a aucune chance. De quoi parles-tu ? »

« Ghislaine a dit qu’elle avait déjà tué une Wyverne Rouge à la traîne! »

« Elle l’a fait ? »

Je n’avais jamais entendu cette conversation. Peut-être que ce n’était pas une des histoires de son époque d’aventurière. Si c’était le cas, Paul s’en serait sûrement vanté.

« D’après ce que j’ai entendu, elle en a combattu une avant de devenir une épéiste de rang Saint ! »

« Oh ? Toute seule ? »

« Euh, eh bien, il y en avait environ cinq autres qui étaient des combattants d’épée de niveau avancé avec elle », dit-elle.

« Et combien d’entre eux sont morts ? » avais-je continué.

« Deux », répondit Éris.

Sale crétine, me suis-je dit. Cela signifie que leur groupe avait subi une perte de 40 %. Qu’est-ce qui lui avait fait croire que je pouvais vaincre une de ces créatures ?

« De plus, il y a une différence de force entre les traînards et ceux qui sont ici dans ces montagnes. Après tout, celles-ci volent ? », lui dis-je

Le vol donnait aux wyvernes un énorme avantage sur les humains. Ce n’était pas un jeu vidéo où le fait d’avoir une capacité de vol vous rendait faible face aux arcs et aux flèches. De plus, elles se déplaçaient en essaim. C’était une chose d’affronter les Dragons Roi, dont les groupes ne se composaient que de quelques wyvernes, ou les Wyvernes Noirs, qui combattait généralement en solitaire. Avec la façon dont les Wyvernes rouges essaimaient par centaines, il était impossible d’espérer les éliminer un par un.

« Ai-je raison, Ruijerd ? »

« Oui. Tu n’as aucune chance de te dresser contre une horde de Wyvernes rouges. Si quelqu’un le pouvait, ce serait le plus grand champion des sept grandes puissances. Même le Dieu du Nord et le Dieu de l’Épée feraient probablement demi-tour. »

« Tu le penses vraiment ? »

Ouah ! Je pensais que les Sept Grandes Puissances pouvaient facilement terrasser des dragons, mais il semblerait que je me trompais.

« Ouais, leur endurance s’épuiserait probablement à la moitié du chemin. Ce n’est pas comme si tu pouvais dormir avec des dragons dans les parages. »

C’était logique. Plusieurs centaines d’entre eux vous attaqueraient sans relâche, même la nuit. La force de combat mise à part, ils vous submergeraient par leur nombre.

« Cela dit, Laplace a subjugué le roi des Wyvernes rouges, donc ceux qui sont classés au sommet des sept grandes puissances pourraient probablement passer sans problème. Bien que si nous parlons des sept grandes puissances d’autrefois, même le Dieu en dernière place aurait pu traverser le territoire des Wyvernes rouges sans être dérangé, j’en suis sûr. »

« Mais j’aimerais toujours chasser l’une d’entre elles un jour… »

Une fois de plus, Éris exprimait ses idées dangereuses habituelles. J’étais sûr que je serais enrôlé pour l’aider quand ce « un jour » arriverait.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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