Mushoku Tensei (LN) – Tome 6 – Chapitre 6

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Chapitre 6 : Une résolution rapide

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Chapitre 6 : Une résolution rapide

Partie 1

Avant de parler de la façon dont les choses s’étaient résolues, il y a un facteur dont j’aimerais parler. Il y a un enfant qui était né dans ce monde avec une anomalie. Le mot « anormalité » faisait probablement penser à une condition physique, mais la plupart des enfants de ce type semblaient normaux à tous points de vue. En fait, c’était le contraire : la seule chose normale chez lui était son apparence.

Cet enfant possédait une capacité unique à sa naissance. Vous voyez, il y avait des enfants qui pouvaient courir anormalement vite, avaient une force surhumaine, avaient une meilleure ouïe, avaient un corps plus léger qu’une plume ou, à l’inverse, étaient incroyablement lourds, pouvaient geler tout ce qu’ils touchaient, pouvaient cracher du feu, avaient des doigts empoisonnés, pouvaient se téléporter sur de courtes distances, pouvaient tirer des rayons laser de leurs yeux, pouvaient annuler tous les poisons, pouvaient passer une journée entière éveillée sans se sentir fatigués, ou pouvaient faire l’amour avec des centaines de femmes en même temps sans se ramollir… Un tel enfant, qui était doté de capacités surhumaines à la naissance, était appelé un enfant béni. S’il possédait une capacité qui n’était pas particulièrement utile, ou même défavorable, alors il était considéré comme un Enfant maudit, mais nous allons laisser cela de côté pour l’instant.

Maintenant que nous avions pris en compte l’existence des Enfants bénis, parlons du Palais royal de Shirone. Actuellement, il y avait sept princes dans le palais. Le plus âgé avait trente-deux ans, et le plus jeune était… eh bien, le plus jeune n’avait pas vraiment d’importance.

Dans ce pays, quand un prince naissait, il était mis à la tête de plusieurs gardes impériaux. Les gardes sous le commandement d’un prince étaient ses yeux et ses oreilles, pour ainsi dire, et lui apprenaient comment influencer les gens. S’il jouait bien ses cartes, le nombre de ses gardes augmentait, et s’il faisait quelque chose de mal, ils diminuaient. Lorsqu’un roi décédait, le prince ayant le plus de gardes sous ses ordres héritait du trône. C’était la tradition dans ce pays. Plus vous aviez de gardes sous votre commandement, plus vous aviez de pouvoir.

Dans ce système, la personne qui avait le plus de gardes sous ses ordres était le premier prince. Il était conscient de sa position d’aîné, et bien qu’il fût un peu arrogant, il se conduisait toujours d’une manière appropriée pour un membre de la famille royale. Ainsi, il avait près de trente gardes sous ses ordres.

Alors, qui donc en avait le moins sous son commandement ? Était-ce celui qui était méprisé par les soldats, le septième prince Pax Shirone ? Il était vrai qu’il avait peu de gardes sous son commandement. À l’heure actuelle, il n’en avait que trois. À un moment donné, ce nombre s’était réduit à un seul, mais Pax avait acquis un garde dans la zone de non-droit où se tenait le marché aux esclaves, et avait augmenté ce nombre d’une unité. J’en viendrai au troisième membre dans un instant.

Pax n’avait pas beaucoup de gardes, mais il y avait quelqu’un qui en avait encore moins que lui. C’était le troisième prince Zanoba Shirone. Il n’avait personne sous son commandement. Il n’avait même pas un seul garde. Quelques années auparavant, il possédait Ginger, le douzième chevalier le plus fort du royaume, sous ses ordres. Mais même elle, la dernière de ses gardes, avait été échangée à Pax contre une certaine figurine. Ginger avait tenté de présenter sa démission, mais Pax, paniqué, avait pris sa famille en otage, la forçant à devenir à contrecœur la troisième membre de sa garde.

Maintenant, à propos du troisième prince Zanoba Shirone. Il était en fait un enfant béni, né avec une capacité surhumaine qui le rendait exceptionnellement fort. Bien que son pouvoir ne soit pas exceptionnel, le roi se réjouissait encore à sa naissance, car cet Enfant béni sera une grande aide pour son pays à l’avenir. Dans la zone de conflit située juste au nord du royaume, la naissance de toute personne dont la force pouvait être utilisée dans les combats appelait les gens à lever les mains en signe de célébration. La mère biologique de Zanoba était une concubine, mais sa naissance avait été pour elle une joie, une assurance qu’elle avait rempli son rôle.

Le jour où les mains levées dans la joie tombèrent, c’était trois ans seulement après la naissance de Zanoba, lorsque le quatrième prince fut né. Bien qu’il fut le quatrième, c’était le premier né de la reine couronnée. L’enfant avait été traité comme un bijou précieux, suscitant la joie de tous, alors qu’une fête était organisée en son honneur.

Au milieu de cette fête, le petit Zanoba, âgé de trois ans, s’était traîné jusqu’à l’endroit où son frère était étendu dans son lit. Il tendit la main, toucha son frère et lui dit : « Comme c’est mignon » et « Tu es comme une figurine ». Tout le monde souriait en écoutant. Zanoba aimait beaucoup les figurines, le fait qu’il ait comparé son petit frère à sa chose préférée leur avait réchauffé le cœur.

Mais Zanoba avait alors arraché la tête de son petit frère comme si c’était une figurine, et la fête se transforma en un pandémonium de cris.

Le roi et sa reine devinrent fous, condamnant la mère de Zanoba à l’exil. Zanoba resta dans le pays, en partie parce qu’il était encore jeune, mais aussi parce qu’il était un enfant béni. Cela montrait exactement l’importance des enfants bénis dans ce monde. Mais à la suite de cet incident, les gardes de Zanoba étaient passés de huit à trois. De plus, le roi avait ordonné qu’il ne soit pas autorisé à en avoir plus que ce nombre.

L’incident suivant s’était produit alors qu’il avait quinze ans. Bien que Zanoba soit toujours un fanatique de figurines, il était maintenant à un âge où il pouvait faire la distinction entre l’homme et la figurine. C’est pourquoi il avait été fiancé à une femme, fille d’une famille puissante qui avait résisté à d’innombrables attaques du pays de Vista dans la zone de conflit. Il semblerait que le roi avait l’intention de mettre Zanoba en première ligne en cas de guerre avec Vista.

La cérémonie de mariage s’était conclue sans heurts — mais c’était la seule chose qui avait été sans heurts, car le lendemain de leur première nuit ensemble, sa femme avait été découverte dans son lit avec la tête manquante. Zanoba avait réussi. La famille de la mariée, furieuse que leur fille ait été assassinée, s’était révoltée et avait été réprimée. Le roi enleva deux personnes à la garde de Zanoba et le confina à l’intérieur du château. Puis il essaya de prendre la figurine préférée de Zanoba, mais chacun des soldats qui essayèrent de s’acquitter de cette tâche se fit arracher la tête.

Après cet incident, Zanoba fut alors connu sous le nom de « prince à la tête arrachée ». Tout ce qu’il avait fait ne pouvait pas être négligé, même en tant qu’enfant béni. C’était un fou qui avait tué l’héritier légitime du royaume et sa propre femme. Le roi commença même à envisager l’exécution.

Mais tant que Zanoba avait une figurine, tout allait bien. Tant qu’on lui donnait périodiquement une figurine, il ne causait aucun mal. Ainsi, avec le temps, le roi avait commencé à le voir comme une arme dangereuse qui avait justement la forme d’un humain. Après cela, Zanoba avait été traité avec une prudence exceptionnelle. Et cela nous amenait à notre époque actuelle.

Je raconte l’histoire avec bravade maintenant, mais je n’avais découvert tout cela qu’une fois que tout était terminé. À l’époque, je ne savais pas que Zanoba était la plus grande puissance militaire que possédait le royaume de Shirone.

♥♥♥

Plusieurs heures s’étaient écoulées après que Zanoba m’ait dit de tout lui laisser et qu’il soit parti. Il était maintenant revenu avec un énorme sourire sur le visage. En comparaison, mes lèvres étaient probablement tendues en une ligne.

Zanoba m’avait juste regardé en rayonnant alors qu’il tenait quelque chose dans sa main.

« Maître, que dites-vous de ça ? Allez-vous faire de moi votre élève ? »

« Aie, aie aie !! Arrête ! S’il te plaît, frère aîné, arrête ! »

« Ferme-la, Pax ! »

Zanoba répondit en sifflant.

« Aaaaagaaaaah ! »

La personne qu’il avait traînée avec lui était son frère, Pax Shirone. Je voyais du sang couler de l’endroit où Zanoba l’avait agrippé à la tête. Mais ce n’était pas le sang de Pax. C’était le corps de Zanoba qui était entièrement couvert de sang.

J’avais perdu la capacité de parler. Je ne savais pas ce qui se passait. Je pensais que nous avions eu une conversation enjouée sur le fait qu’il était mon élève ou quelque chose comme ça, mais à un moment donné, c’était devenu une fête gore. Un visage souriant, couvert de sang, n’avait d’attrait que lorsqu’il s’agissait d’une belle femme. Cette expression était juste bizarre lorsqu’elle était portée par un personnage de grand frère à l’allure de ringard.

Un certain nombre de personnes s’étaient rangées derrière Zanoba, comme si elles l’avaient suivi. La première était Ginger, avec son épée non gainée. Trois autres chevaliers, portant des vêtements similaires, s’entassaient derrière elle.

« Arrêtez, Zanoba ! Enlevez vos mains de lui ! »

« C’est vrai, Zanoba, reprends-toi… ! »

Derrière les chevaliers se cachaient deux princes habillés de vêtements luxueux. Bien que je les aie appelés tous les deux princes, l’un d’eux était un peu trop vieux pour porter le titre. Quoi qu’il en soit, nous étions neuf (moi y compris) entassés dans le petit espace étroit qu’était cette pièce.

« Frère aîné, sais-tu que Pax a pris en otage les familles des soldats pour les forcer à obéir à ses ordres ? »

« N -non… »

« Et je veux dire les soldats, ceux qui sont sous le commandement de notre père, pas sa garde personnelle. »

Zanoba souriait, la bouche tendue pendant qu’il parlait.

« Il semblerait qu’il ait aussi pris en otage la famille de Ginger. »

« Est-ce vrai ? »

« Oui, monsieur », répondit Ginger, son épée était toujours en l’air.

Le sourire restait sur le visage de Zanoba.

« Frères aînés, vous souvenez-vous de Roxy ? »

« Oui, oui. Elle était la tutrice de Pax… »

« Une magicienne d’eau de rang Roi, qui a enseigné aux soldats de notre pays les secrets pour affronter un magicien au combat, une personne à qui nous devons beaucoup. Notre père n’a-t-il pas essayé de l’inviter officiellement à séjourner au palais royal ? Et n’est-ce pas les actions stupides de Pax qui ont saboté et qui a détruit notre relation avec elle ? »

« Eh bien oui… c’est vrai, Pax avait tort, mais quand même, tu… »

« Et pourtant, malgré cela… voyez par vous-mêmes. Son élève, mon maî — je veux dire, le Seigneur Rudeus — est insulté et humilité comme ça. Par l’action de Pax. L’élève dont Maître Roxy disait qu’il avait encore plus de talent qu’elle. Le Seigneur Rudeus, un vrai génie. »

Le sourire de Zanoba n’avait jamais faibli.

« Tu avais toujours l’air de t’ennuyer quand tu étais au parlement, mais tu écoutais vraiment ? En tant que ton frère, cela m’apporte un grand soulagement. J’étais sûr que tu ne te souciais pas du tout de ce qui arrivait à notre pays. »

« Frère aîné, je ne m’intéresse qu’aux figurines. Tout ce que je fais maintenant, c’est révéler la vérité sur le comportement illégal de Pax. Et il n’y a qu’une seule raison pour laquelle je fais cela », déclara Zanoba, en soulevant Pax en l’air.

« Oooow ! »

« Le Seigneur Rudeus est un créateur de figurines merveilleusement habile et inégalable. Je ne peux pas pardonner qu’un tel personnage soit utilisé comme un pion dans le plan de vengeance de Pax ! »

« Aaaaah ! Ma tête va se fendre ! Elle va se fendre ! Elle va être coupée ! »

Le cri de douleur de Pax se répercutait dans toute la pièce.

« Frère aîné, si tu décides de prendre le parti de Pax dans cette histoire, je vais passer à l’acte. »

Les trois chevaliers et les deux princes pâlirent à mort. J’avais voulu intervenir et dire : « Tu t’en sors déjà très bien », mais l’atmosphère glaciale me fit comprendre que sa définition de « s’en sortir » était d’un autre niveau que ce qu’il avait déjà fait.

« Je ne demande rien de difficile. Je veux juste sauver ce fabricant de figurines et le mauvais comportement de Pax m’empêche de le faire. », déclara Zanoba.

« Mais sans Pax, le marché aux esclaves est… »

« Frère aîné, s’il te plaît, ne me force pas à le répéter. La tête de ton jeune frère est sur le point d’être arrachée. »

Zanoba ne souriait plus.

***

Partie 2

Je n’avais aucune idée de ce qui se passait. J’étais juste confus, me demandant si le mot « arraché » n’était pas une métaphore. La seule chose que je savais, c’était que la personne qui commandait cette situation était Zanoba. Vas-y, mon élève, tu peux le faire ! Même si tu es toujours aussi effrayant !

« Nooooon, non ! Arrête ! Lâche-moi ! Gingerrr ! Sauve-moi ! Te fiches-tu de ce qui arrivera à ta famille ? »

« Ma famille ? Ils ont tous été sauvés par Maître Ruijerd la nuit dernière », avait-elle répondu.

« Quoi !? »

Pax s’était débattu avec son frère, tandis que Ginger le rejetait froidement.

Ruijerd avait sauvé quelqu’un ? Eh bien, il sauvait toujours des gens. Je n’avais aucune idée de ce qui se passait, mais il semblerait que des choses se déroulaient en coulisses.

« Maintenant vous voyez où en sont les choses, mes frères aînés. J’ai le moins d’autorité parmi nous, princes, et c’est pourquoi je suis venu vous demander votre aide. Si vous refusez, je serais obligé d’agir avec tout ce que j’ai. À cette distance, je pourrais prendre une de vos têtes, ou peut-être les deux, et les arracher. Bien que je sois sûr que les magiciens de la cour me brûleraient vif par la suite. »

Avec cela, l’un des deux (que je supposais être le Premier et le Second Prince) avait finalement craqué.

« O-okay, très bien ! Nous ferons ce que tu demandes ! »

« Assurez-vous de bien examiner la situation, d’accord ? De plus, la fille qui a créé toute cette agitation il y a deux ans, Lilia, est retenue en captivité quelque part dans ce château. J’aimerais que vous la mettiez en sécurité, elle aussi. »

« Oui, bien sûr. Je ne manquerai pas de le faire savoir à Père. »

À l’époque, je ne savais pas que Zanoba était un enfant béni. Je trouvais juste qu’il avait une confiance ridicule pour quelqu’un d’aussi vulgaire. C’est dangereux de surestimer sa propre force comme ça, m’étais-je dit, même si j’avais trouvé très étrange que les deux princes semblaient si déterminés à défendre Pax.

Mais il s’était avéré que je me trompais. Ils étaient simplement terrifiés par Zanoba. C’était le genre de terreur que l’on ressentait face à une bombe qui était sur le point d’exploser. Même lorsque j’avais été libéré de la barrière, je ne comprenais toujours pas. Étonné, j’avais regardé Pax se faire enlever, Lilia se faire relâcher. Toute l’affaire s’était terminée.

♥♥♥

Plusieurs jours plus tard, j’avais enfin compris tout ce qui s’était passé. Commençons par la façon dont Lilia avait été détenue au départ.

À l’époque, elle était soupçonnée d’être une espionne d’une puissance étrangère. Lorsqu’elle avait été interrogée, elle avait invoqué les noms de Paul et de Roxy, ce qui avait permis de la maintenir hors de prison, mais n’avait pas complètement dissipé leurs soupçons. Au lieu de cela, elle avait été enfermée dans le palais. Lorsque l’information sur l’incident de téléportation était finalement parvenue au Royaume Shirone et qu’il semblait qu’elle pourrait être libérée, Pax était intervenu et avait commencé à manipuler le flux d’informations, ce qui avait obligé Lilia et Aisha à rester à l’intérieur du château.

Lorsque Roxy s’était enfuie, Pax avait établi des contacts sur le marché aux esclaves. Grâce à eux, il avait engagé sa propre armée privée, puis avait pris en otage certaines familles de soldats de son père pour les forcer à obéir. Ces soldats avaient fouillé les bidonvilles en secret et avaient trouvé où les otages étaient gardés, mais les sauver s’était avéré difficile, car ils étaient lourdement gardés. Frustrés, ils avaient dû attendre. Plusieurs jours passèrent ainsi.

C’est à cette époque qu’Aisha s’était échappée et que le prince avait donné l’ordre de la poursuivre. À contrecœur, les soldats avaient fait ce qu’on leur avait dit et avaient réussi à la retrouver. C’est alors que j’étais apparu et que j’avais fait un magnifique spectacle en l’emmenant. Une fois que les soldats avaient vu comment j’essayais d’aider Aisha, et comment je pouvais jeter des sorts sans incanter, ils réalisèrent que j’étais l’élève de Roxy. C’est alors qu’ils avaient commencé à élaborer leur plan.

D’abord, ils avaient enclenché une bagarre dans le marché aux esclaves pour le jeter dans le chaos. Ensuite, ils avaient utilisé le fait qu’Aisha avait été kidnappée par un homme mystérieux pour faire bouger l’armée privée de Pax. Après cela, ils avaient prévu de m’expliquer leur situation et de me demander mon aide pour sauver les otages. Je les aiderais à attaquer l’endroit où les otages étaient détenus maintenant que sa sécurité était affaiblie, et en retour, ils trouveraient un moyen de sauver Lilia pour moi.

Mais avant que tout cela n’arrive, j’avais envoyé ma lettre au palais, pensant à tort que Roxy était encore dans le pays, et j’avais ensuite été attiré et enfermé par Pax. Si j’avais attendu un jour de plus avant d’envoyer ma lettre, j’aurais pu écouter l’histoire des soldats et être celui qui aurait attiré Pax dans un piège à la place. Peut-être que l’Homme-Dieu avait prévu que je sauve Aisha et que j’écrive ensuite ma lettre, et non l’inverse.

Ma capture aurait dû être un revers pour les soldats, mais quand ils étaient allés à l’auberge pour me trouver, ils avaient trouvé Ruijerd à la place. Celui-ci écouta ce qu’ils avaient à dire, il s’était énervé, et il sauva assez rapidement tous les otages. Une fois les otages rendus à leurs familles en toute sécurité, Ruijerd avait l’intention de charger le château. Les soldats avaient essayé de lui dire qu’ils le feraient eux-mêmes, mais il n’avait pas voulu écouter.

Ginger, pendant ce temps, n’avait pas été mis au courant de tout cela. Les soldats l’avaient laissée en dehors de tout cela parce qu’ils craignaient qu’impliquer quelqu’un sous le commandement de Pax soit dangereux. La pauvre. Cependant, quand les otages avaient été libérés, la famille de Ginger avait été repérée parmi eux, les soldats les avaient donc placés sous protection.

Ginger, pensant que c’était une bonne occasion pour elle de se mettre en action, transmit ma figurine de Ruijerd à Zanoba, l’homme le plus brutal de ce pays. Elle avait calculé qu’il pourrait me considérer comme une source d’information précieuse et s’allier à moi, mais elle était également motivée par le fait qu’elle avait prêté serment d’allégeance à Zanoba. Pourquoi une personne comme Ginger resterait-elle fidèle à quelqu’un qui l’avait échangée contre une figurine ? Il devait y avoir une raison à cela.

Quoi qu’il en soit, le lendemain, Zanoba tua deux des gardes impériaux de Pax avant de le prendre en otage. Ainsi, les soldats n’avaient jamais pu réaliser la dernière étape de leur plan. Au lieu de cela, l’incident avait connu une fin surprenante.

Après que tout cela ait été révélé, le roi donna ses ordres. Tout d’abord, Pax devait être banni du pays. Bien que la perte de ses contacts sur le marché des esclaves soit regrettable, cela aurait créer un terrible précédent en ce sens qu’il avait non seulement fait prisonniers les familles de ses soldats, mais aussi la famille d’un de ses gardes impériaux. De plus, au lieu de persuader gentiment un magicien comme moi de rejoindre la famille royale, il m’avait emmené en captivité et essayer de m’utiliser comme appât pour attirer Roxy afin qu’il puisse l’agresser et la tuer.

Dans le but de sauver les apparences, ils avaient prétendu que Pax était envoyé à l’étranger pour y étudier. En réalité, ils l’avaient envoyé dans le Royaume Dragon pour qu’il soit gardé en otage, un otage dont la mort serait sans conséquence.

Quant à Zanoba, il fut également banni du pays. Là encore, ils avaient officiellement déclaré qu’il étudierait à l’étranger. Son bannissement avait été proposé par les premier et deuxième princes, qui avaient affirmé que la situation était en partie de sa faute. En toute honnêteté, ils étaient probablement juste terrifiés à l’idée d’avoir une telle bombe nucléaire à proximité, ne sachant pas quand elle exploserait ou s’ils seraient pris dans l’explosion. Le roi semblait réticent à laisser partir Zanoba, mais il semblerait que les poupées ne pouvaient plus le retenir de manière fiable, et il était fatigué de tous les problèmes que Zanoba avait causés jusqu’alors.

Lilia fut relâchée, bien que certains prétendent encore qu’elle était une espionne pour un autre pays. Pour obtenir les faveurs de Pax, elle avait apparemment recueilli des informations pour lui en coulisses. Cela avait montré à quel point notre Lilia était étonnante, elle pouvait faire quelque chose comme ça même en captivité.

Afin de faire taire ces allégations, elle devait être escortée jusqu’à Paul. Non pas au royaume d’Asura, mais à Paul. C’était logique, étant donné que même s’ils l’envoyaient au royaume d’Asura, personne là-bas ne pourrait vérifier son identité. Paul avait actuellement des liens plus forts avec le Saint pays de Millis, et il était probablement préférable d’y rester que de susciter des soupçons inutiles en rentrant chez soi.

J’avais peur qu’ils la tuent en chemin pour l’empêcher de parler, mais Ginger s’était portée volontaire pour l’accompagner et la protéger. Zanoba lui avait apparemment ordonné de protéger la famille de son maître. Certains des soldats que Ruijerd avait sauvés avaient également proposé de les accompagner, ce qui m’avait rassuré.

Quant à moi, le roi m’avait personnellement invité à rester dans la région, en me proposant de me préparer une place de magicien de la cour. Vu le ton de sa voix et la façon dont il soupirait en parlant, je pouvais dire qu’il savait qu’il demandait l’impossible. J’avais bien sûr refusé. Quand je l’avais fait, le roi soupira à nouveau et me dit que je pouvais partir.

Ce fut tout. Il n’y avait pas eu d’excuses. Après tout, les coupables étaient la famille royale. Ils n’étaient pas du genre à s’excuser. Les hommes bêtes avaient été plus honorables à cet égard.

Une fois que tout fut terminé et que j’avais essayé de quitter le palais royal, Zanoba s’était accroché à moi en pleurant.

« Maître ! Vas-tu vraiment partir ? Vas-tu vraiment laisser ton élève derrière toi !? »

« Je suis désolé, mais je dois me dépêcher de finir mon voyage. »

« Alors pourrais-tu au moins me faire une figurine avant de partir !? »

« Ça prend beaucoup de temps à faire, alors j’ai peur de ne pas pouvoir. »

« Nooon ! »

Le fait que je n’aie pas voulu faire de figurine pour Zanoba l’avait rendu si triste qu’il s’était accroché à moi et en pleura d’angoisse.

J’avais déjà entendu dire qu’il était un enfant béni. Je savais qu’il était le prince qui avait massacré des gens en leur arrachant la tête, et j’étais sur les nerfs, me demandant s’il allait soudainement décider de m’arracher aussi la tête. Ne vous méprenez pas, j’étais reconnaissant. Mais cela ne changeait rien au fait qu’il était terrifiant.

« Si nous nous revoyons, je t’apprendrai à faire une de mes figurines à partir de rien », lui dis-je.

« Quoi !? Non, mais je… je veux dire, tu es sûr ? N’est-ce pas une compétence top secrète de ton métier ? », s’était-il exclamé.

« Quel genre d’élève serais-tu si je ne t’apprenais rien ? »

« Waaaaaaah, Maaaaître ! » il se mit à gémir et me jeta en l’air.

Je m’étais cogné contre le plafond.

« O-oh nooooon ! Ginger ! Magie de guérison !! », cria Zanoba.

« Oui, monsieur ! »

Ginger lança un sort de guérison et mes blessures se refermèrent. Zanoba, qui avait failli me tuer, était maintenant pâle et agité. Me voir debout de nouveau en bonne santé le soulagea. J’avais sérieusement envisagé de l’excommunier sur le champ, puis j’avais rapidement reconsidéré ma décision. Je ne voulais pas qu’il m’arrache la tête.

« Très bien, Maître. Reste en sécurité ! Je ne sais pas où je vais être envoyé, mais j’ai le sentiment que je vais finir par te rencontrer à nouveau ! »

Toux

« … oui, toi aussi. »

Zanoba continua à sangloter en hochant la tête, me regardant partir. Ginger nous regardait aussi, les larmes coulant sur ses joues.

Et c’était ainsi que les choses s’étaient terminées dans le Royaume de Shirone. Lilia et Aisha avaient été sauvées et envoyées à Paul. Pax avait été banni du pays. J’avais gagné un élève qui se prénommait Zanoba. Certaines parties ne s’étaient pas déroulées aussi bien qu’elles auraient pu, car je n’avais pas suivi parfaitement les conseils de l’Homme-Dieu. Pourtant, tout s’était terminé de la meilleure façon possible.

J’avais encore l’impression de danser dans la paume de la main du dieu. J’avais l’impression de voir se dérouler une pièce terrible.

Et pourtant, tout semblait aller dans la bonne direction. Lilia et Aisha étaient toutes deux en bonne santé. Je ne savais pas quoi penser de Zanoba, mais au moins il ne nourrissait pas de sentiments négatifs à mon égard. J’étais sûr que Pax me détestait toujours, mais il avait été expulsé du pays sans aucun pion à manipuler.

Laissant de côté les détails les plus affreux, tout s’était avéré être bénéfique pour moi. En y réfléchissant bien, aucune des voies sur lesquelles l’Homme-Dieu m’avait dirigé n’avait eu de résultats désavantageux. Peut-être était-il préférable de lui faire davantage confiance ? Un escroc ne commençait à duper les gens qu’après avoir fait ses preuves une fois. Je devais faire preuve de prudence jusqu’à ce que je sois certain qu’il était digne de confiance.

Cela dit, une promesse était une promesse. Je n’adopterai pas une attitude hostile avec lui la prochaine fois.

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