Mushoku Tensei (LN) – Tome 6 – Chapitre 13 – Partie 4

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Chapitre 13 : La résolution de la jeune demoiselle

Partie 4

Je me débarrassais du nom de Boreas. Mais j’étais toujours la petite-fille de Sauros, et la fille de mes parents, je continuais donc à vivre avec une volonté de fer.

Je vais devenir plus forte, avais-je pris ma résolution.

Je me séparerais de Rudeus et continuerais à m’entraîner. Je n’arrêterais pas avant de pouvoir me tenir à ses côtés. Je n’avais pas à être capable de le vaincre. Mais au moins, je voulais devenir une femme à la hauteur de sa stature. Une femme qui n’entendrait pas de murmures derrière son dos si elle s’approchait de lui.

Je n’avais pas la perspicacité de Rudeus, alors je cherchais plutôt la force. Ghislaine, Ruijerd et Gyes avaient dit que j’avais du talent avec l’épée, je me fierais donc à leurs paroles. Je suivrais la recommandation de Ghislaine et me rendrais au sanctuaire de l’épée. Là, je deviendrais une épéiste puissante et précise.

Une épéiste (moi) et un magicien (Rudeus). L’association traditionnelle devrait être tout le contraire, mais nous étions tous les deux d’accord avec cela. Nous grandirons, nous deviendrons plus forts et nous nous rencontrerons à nouveau. Puis nous franchirons une nouvelle étape dans notre famille et deviendrons mari et femme. J’aurais ses enfants et nous vivrions heureux pour toujours.

Maintenant, comment devrais-je m’y prendre pour lui dire au revoir ? Rudeus était un excellent orateur. Peu importe ce que j’essayais de dire, il pouvait m’arrêter. Il pouvait essayer de venir avec moi parce qu’il avait peur que je sois seule.

Peut-être devrais-je laisser un mot… ? Mais me connaissant, je laisserais probablement une sorte de trace en le faisant. Il pourrait s’en servir pour me retrouver, et ce serait la pagaille. Il avait besoin d’aller de l’avant. Je ne voulais pas le retenir.

Dans des moments comme celui-ci, il valait mieux agir comme les épéistes dans toutes les histoires et partir tranquillement. Mais Rudeus ne cessait de parler de rapports, de communication et de discussion. Je ne voulais pas qu’il me déteste.

D’accord. Je laisserais quelque chose de court. Alors, sûrement, Rudeus comprendra.

Rudeus

Bonjour à tous ! Oui, bonjour à vous tous, les vierges, c’est une belle matinée ! On dit qu’il n’est permis d’être encore vierge qu’à l’école primaire, alors qu’en est-il de vous ? Ohh, moi ? Je ne suis pas si génial. Ha ha, j’aurai bientôt treize ans. Si on convertit ça en années scolaires, ça veut dire que je suis déjà au collège. Ha ha !

Et aussi, bonjour à tous les non vierges ! À partir d’aujourd’hui, je suis l’un d’entre vous ! En d’autres termes, je suis « normal » maintenant ! Je n’aurais jamais pensé me joindre à vous, mais j’espère que vous me réserverez un accueil chaleureux, car je ne suis qu’un débutant. Comme on dit, les gens riches se soucient du profit et se battre n’apporte que des pertes, alors soyons amis !

J’avais entendu des rumeurs selon lesquelles l’on se sentait encore mieux dans un Fleshlights que dans le corps d’une vraie femme, mais ce n’était que des mensonges. En outre, il manquait au Fleshlights diverses choses, comme de vraies lèvres et une langue. La vue, l’ouïe, le toucher, le goût, l’odorat, il y avait quelque chose dans le sexe qui satisfaisait les cinq sens.

Il y avait un dicton dans mon ancien monde : « N’agis pas comme si tu étais son petit ami juste parce que tu as fait l’amour une fois. » Je comprenais ce que les gens voulaient dire par là, mais, et je ne sais pas trop comment le dire, quand j’avais enroulé mes bras autour de sa taille et que je l’avais serrée contre moi, elle glissa les siens dans mon dos et me rendis l’étreinte. J’entendais sa respiration rauque dans mon oreille, et quand je regardais son visage, ses yeux s’étaient fermés. Si j’embrassais autour de sa bouche, elle sortirait sa langue, et ce serait une inondation en haut et en bas.

On avait vraiment l’impression d’appartenir à l’autre à ce moment-là. Je suppose que ce n’était pas seulement physiquement, mais aussi mentalement satisfaisant. Se désirer et se donner l’un à l’autre ? Ceux d’entre vous qui ont beaucoup plus d’expérience se disent probablement : « Ne vous emportez pas juste parce que vous l’avez fait une fois. » Mais je n’avais pas pu m’en empêcher. Je voulais agir comme si j’étais son petit ami. Éris voulait probablement agir comme si elle était aussi ma petite amie.

Oups, désolé pour ça. C’était probablement un peu trop stimulant pour vous, les vierges. Comme c’est grossier de ma part. D’après ma propre notion du temps, j’avais soif depuis quarante-sept ans, alors j’étais un peu excité maintenant que j’avais enfin obtenu ce que je voulais. Ou peut-être était-il plus juste de dire que j’avais perdu ce que je voulais ?

Il y avait longtemps, je pensais que j’essaierais de garder la tête froide même si je parvenais à perdre ma virginité. Oups ! Je supposais que j’avais tort. Oh, il est déjà si tard ? Désolé, j’avais rendez-vous avec ma copine pour une conversation sur l’oreiller ce matin. J’étais sûr qu’on allait le refaire ce soir. Peut-être que nous aurions aussi des plaisirs d’après-midi !

Allez, Éris, c’est le matin ! Réveille-toi. Si tu ne te réveilles pas, je vais te faire une blague, pensais-je joyeusement.

Sauf qu’elle n’était pas là. L’espace dans le lit à côté de moi était vide. Eh bien, elle avait après tout tendance à se lever tôt. Quel dommage ! Tant pis pour la traditionnelle conversation sur l’oreiller du matin et la pause café qui s’ensuit.

« Oof ! »

Je m’étais levé. Il y avait un épuisement agréable dans la zone autour de mes hanches. C’était rassurant de savoir que ce qui s’était passé la nuit dernière n’était pas qu’un rêve. C’était une sensation vraiment délicieuse.

J’avais retrouvé mon pantalon, mais il manquait mes sous-vêtements. Eh bien. J’avais juste mis mon pantalon sans lui, et comme la culotte d’Éris était sur le côté du lit, je l’avais empoché. Puis j’avais enfilé une veste et j’avais fait un grand bâillement.

« Hmm, c’est bien. »

Je n’avais jamais eu une matinée aussi rafraîchissante.

Juste à ce moment, j’avais réalisé que quelque chose était éparpillé sur le sol. Il y avait quelque chose de rouge éparpillé partout.

« Huh... ? »

C’était des cheveux. Des cheveux cramoisis qui étaient tombés partout sur le sol.

« Mais qu’est-ce que c’est que ça ? »

J’avais attrapé une mèche de cheveux et j’avais essayé de la renifler. C’était le même parfum que j’avais beaucoup senti la nuit dernière, celui d’Éris.

« Qu’est-ce… ? »

Confus, j’avais regardé devant moi et j’avais vu un seul morceau de papier. Je l’avais attrapé et j’avais lu les mots griffonnés dessus.

Nous ne sommes pas de même niveau en ce moment. Je me mets en route.

J’avais digéré ces mots avec soin.

Une seconde. Deux. Trois.

Je m’étais envolé.

J’avais regardé dans la chambre d’Éris. Il n’y avait pas de bagages. J’étais sorti et j’étais entré dans le quartier général, où j’avais trouvé Alphonse.

« Hé, Monsieur Alphonse, où est Éris !? »

« Elle est partie en voyage avec Ghislaine. »

« Où ça !? »

Alphonse me regardait avec une froide indifférence dans les yeux. Puis, il dit lentement : « On m’a dit de vous cacher ça. »

« Oh… c’est si… ? »

Hein ?

Pourquoi ?

Je n’avais pas compris.

Hein !?

Pourquoi avait-elle rompu avec moi ?

Non, elle m’avait abandonné ?

Elle m’avait laissé derrière elle ?

Hein ?

La famille… ?

Quoi ?

♥♥♥

J’avais passé une semaine entière à rester assis, incapable de faire quoi que ce soit, complètement abasourdi. De temps en temps, Alphonse venait me harceler pour que je trouve un travail ou autre chose. Je ne pensais pas qu’il restait quoi que ce soit dans la région de Fittoa, mais de petits villages en développement se construisaient peu à peu à proximité du camp de réfugiés. Les gens commençaient même à cultiver du blé.

Selon les instructions d’Alphonse, j’avais utilisé la magie de la terre pour construire un mur de défense autour du camp. La rivière menaçait de déborder et son lit était érodé, alors j’avais créé une digue. Les progrès avaient été graduels, mais la restauration se poursuivait. Apparemment, des efforts sérieux de reconstruction allaient commencer après qu’un grand nombre de personnes de Millishion avait fini de migrer ici.

Éris avait choisi la mort à elle-même.

La personne connue sous le nom d’Éris Boreas Greyrat n’était plus. À sa place, il n’y avait plus qu’Éris. Alphonse déclara que sa décision allait entraîner plusieurs complications, de sorte que toute annonce officielle de son sort serait reportée de quelques années. Il agissait probablement sur ordre de Darius. Pas que cela m’intéressait.

Même si Éris avait soudainement disparu, l’expression du visage d’Alphonse ne donnait aucune indication que cela le dérangeait. En plaisantant à moitié, je lui avais dit : « C’est dommage qu’Éris se soit enfuie », mais il avait nonchalamment détourné la conversation en disant : « Quoi qu’il en soit, je dois travailler au rétablissement de la région de Fittoa. »

J’avais besoin de poser plus de questions pour mieux comprendre la situation. Cependant, avec le départ d’Éris, je me sentais plus ou moins apathique face à la situation. Si les nobles voulaient se battre pour l’autorité ou autre chose, ils étaient les bienvenus.

J’avais beaucoup réfléchi à la raison du départ d’Éris. J’avais réfléchi à mes paroles et à mes actes cette nuit-là. Cependant, peu importe comment j’avais essayé de revenir en arrière, la seule chose qui était restée dans mon esprit était nos ébats amoureux. C’était comme si ce moment avait noyé tous les autres détails de cette nuit.

Peut-être que j’étais vraiment mauvais à ce moment-là ? J’avais juste suivi mes désirs quand j’avais pris les devants, alors peut-être s’était-elle sentie désillusionnée par la façon dont les choses s’étaient déroulées ? Non, ce serait étrange. C’est moi qui l’avais fait, mais c’est elle qui m’avait invité.

Non, ce n’était pas ça. Son affection pour moi venait de s’épuiser. En me remémorant les trois dernières années, je m’étais rendu compte que notre voyage était truffé d’échecs. Nous étions finalement arrivés ici, mais c’était en grande partie grâce à Ruijerd. Éris avait dû détester l’idée d’être suivie par la cause de tous ces échecs pendant encore deux ans. C’était pourquoi elle avait tenu sa promesse très tôt et avait dit au revoir.

Je ne savais pas pourquoi elle agissait comme si ses actes avaient un sens plus profond, mais pour l’instant, c’était la conclusion à laquelle j’étais arrivé. En fin de compte, je n’avais pas vraiment grandi du tout. Il n’était pas étonnant que ses sentiments pour moi se soient estompés.

C’est alors que je m’étais soudainement rappelé que j’avais une autre mission à remplir.

« Ah, c’est vrai. Je dois chercher Zenith… »

Et c’était ainsi que je m’étais lancé dans la partie nord du continent central.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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