Mushoku Tensei (LN) – Tome 6 – Chapitre 1 – Partie 2

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Chapitre 1 : Sélection de route

Partie 2

Donc, tu fais aussi des compromis. Arrête de te pointer de nulle part comme tu l’as fait cette fois-ci. Donne-moi un avertissement préalable. Ou bien, tu te montres dans les rêves de quelqu’un d’autre et tu t’en sers pour me transmettre un message.

« Ce serait difficile. Il y a en fait une condition qui doit être remplie pour que je puisse apparaître dans les rêves de quelqu’un. »

Une condition ? Cela signifie donc que tu ne peux pas te montrer quand tu veux ?

« Exactement. En plus de cela, je ne peux apparaître que dans les rêves de quelqu’un qui est sur la même longueur d’onde que moi. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui peuvent recevoir mes conseils avec un timing aussi fortuit. Tu as beaucoup de chance. »

Je pourrais pleurer de joie. De toute façon, il y a une condition, hein ? Laquelle ?

« Qui sait ? Je n’en suis même pas sûr moi-même. Tout ce que je sais, c’est qu’il y aura un moment “aha !” soudain où je me dirai : “C’est le bon, c’est aujourd’hui le bon moment. Et c’est à ce moment-là que je peux me connecter.” »

Ah oui ? Donc ça veut dire que tu ne peux pas complètement le contrôler non plus. Oublie donc l’avertissement préalable. Voyons voir… j’aimerais que tu sois plus précis dans tes conseils. Si tout ce que tu dis est « va ici » ou « va là », cela me laisse juste confus quant à ce que je suis censé faire. J’ai l’impression que tu te joues de moi.

« Très bien, plus de détails. J’ai compris. »

Très bien. Vas-y, alors.

« Ahem. Bien, c’est mon conseil du jour. »

Une vision était soudainement apparue dans mon œil démoniaque.

Une ruelle dans un quelconque pays. Il y a une fille seule, et quelqu’un lui saisit violemment la main. La personne qui l’a saisie est un soldat. Il y a deux soldats. L’autre est en train de déchirer un morceau de papier qu’il lui a arraché. La fille l’observe, en criant quelque chose.

La vision s’était soudainement arrêtée là.

« Rudeus. Écoute-moi attentivement. Elle s’appelle Aisha Greyrat. Elle est actuellement détenue dans le Royaume de Shirone. Tu seras là lorsque les événements de ta vision se produiront, tu la rencontreras et la sauveras. Tu ne devras absolument pas faire connaître ton nom. Appelle-toi le maître du chenil de Death End et demande-lui les détails de sa situation. Envoie ensuite une lettre à ta connaissance au Palais Royal de Shirone. Si tu fais cela, Lilia et Aisha seront toutes deux sauvées de cet endroit. »

Hein ? Attends, quoi ? Non, attends, pourquoi ? Une connaissance ? Une lettre ?

« Est-ce que c’était un peu trop détaillé ? Si je t’en dis trop, ça va me gâcher le plaisir, alors il faudra que ça fasse l’affaire. Maintenant, je me demande avec qui tu t’entendras… »

Quoi ? Lilia et Aisha sont toutes deux dans le royaume de Shirone ? Pourquoi ? Si c’est là qu’elles se trouvent, elles auraient déjà dû être trouvées. Et que veux-tu dire, avec qui je vais m’entendre ? Est-ce que ça veut dire que je vais m’opposer à l’autre ?

« Bonne chance, Rudeus. »

Chance… chance… chance…

Alors que le mot résonnait dans mon esprit, ma conscience s’était évanouie.

♥♥♥

Je m’étais réveillé précipitamment.

« Ugh ! »

Ma tête battait la chamade. Le vertige était accablant, et je me sentais nauséeux. J’étais sorti du lit et je courrais à moitié jusqu’à la salle de bain, où j’avais commencé à vomir dans la cuvette des toilettes.

J’avais un terrible mal de tête, et mes pieds étaient instables. Lorsque j’avais quitté la salle de bains, le trajet de retour à ma chambre m’avait semblé beaucoup plus long que lorsque j’avais couru ici. J’avais appuyé ma main contre le mur et je m’étais lentement affalé sur le sol. Dans l’obscurité de l’auberge, je pouvais entendre quelqu’un haleter. Surpris, j’avais regardé autour de moi pour trouver la source, mais j’avais réalisé que c’était le son de ma propre respiration.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? Est-ce que ça va ? »

Un visage blanc flottait dans les ténèbres épaisses du couloir. C’était Ruijerd. Il me regardait avec un air inquiet.

« Oui… je vais bien. »

« Qu’est-ce que tu as mangé ? Peux-tu utiliser la magie de la désintoxication ? »

Il sortit un chiffon de sa poche et essuya la zone autour de ma bouche.

En sentant l’odeur de mon propre vomi, la nausée me reprit de plus belle. Mais j’avais réussi à ne pas vomir à nouveau, même si la nausée persistait dans ma poitrine.

« Je vais bien. »

J’avais réussi à arracher les mots du fond de ma gorge.

« Tu es sûr ? »

Il avait toujours l’air inquiet.

J’avais fait un signe de tête. Ce mal de tête m’était familier. Je l’avais déjà ressenti quand nous étions au Port Venteux.

« Oui, j’étais à moitié endormi et je n’ai pas réussi à modérer mon œil de la Clairvoyance. C’est pour ça que c’est arrivé. »

Quand j’avais utilisé l’œil de la Clairvoyance pour regarder plusieurs secondes dans le futur, ça m’avait donné un mal de tête comme celui-ci. J’avais une bonne idée de la raison pour laquelle cela s’était produit. Le rêve, ce conseil et la vision qu’il m’avait fait voir, l’Homme-Dieu m’avaient montré l’avenir. Très probablement en utilisant l’œil de la Clairvoyance.

« C’est donc pour cela… »

J’avais marmonné à moi-même. Ruijerd me jeta un regard perplexe.

Je m’étais rappelé comment j’avais rencontré le Grand Empereur Démon dans la ville portuaire et obtenu mon œil démoniaque. Je m’étais souvenu à quel point c’était soudain et que, pour une raison quelconque, j’avais choisi cet œil particulier. J’avais rencontré Gallus juste après, mais l’œil n’avait rien à voir avec notre voyage à travers la mer.

Il était vrai que j’avais fini par vaincre Gallus grâce à l’œil, mais j’avais l’impression que j’aurais pu y arriver seul si j’avais dû le faire. Pour moi, il n’y avait pas de plus grande signification derrière mon acquisition de l’œil du démon, mais peut-être y en avait-il une pour l’Homme-Dieu. Peut-être que la raison pour laquelle il m’avait fait rencontrer le Grand Empereur Démon était qu’il pouvait utiliser l’œil pour me montrer l’avenir. J’avais vraiment l’impression qu’il préparait quelque chose avec soin.

Mon anxiété monta d’un cran, et pour la première fois, je craignais l’Homme-Dieu. J’avais eu l’impression que cet être, cette créature à la forme indéfinie et au pouvoir incroyable, essayait de m’utiliser pour quelque chose. Ça m’avait fait frissonner.

« Rudeus, tu es pâle. Es-tu sûr que tu vas bien ? » demanda encore Ruijerd, l’air inquiet.

J’avais failli laisser échapper mes angoisses. La vérité est que depuis que je t’ai rencontré, l’Homme-Dieu me surveille. J’ai suivi ses conseils et fait ce qu’il m’a dit.

Mais à ce moment-là, j’avais réalisé quelque chose. Depuis que je t’ai rencontrée. C’était ça. La première fois que nous étions entrés en contact, c’était juste avant que je rencontre Ruijerd. À l’époque, le dieu m’avait aussi conseillé d’aider Ruijerd.

Maintenant, c’était étrange. Pourquoi ne m’avait-il pas contacté avant cela ? Pourquoi ne m’avait-il contacté juste après l’incident de la téléportation ? Pourquoi me conseiller d’aider Ruijerd plutôt que de simplement compter sur lui ?

J’avais l’impression que toutes ces choses étaient liées. Je n’avais aucune preuve de cela, mais malgré cela, une pensée m’était venue. Peut-être que l’Homme-Dieu prévoit de faire faire quelque chose à Ruijerd.

L’Homme-Dieu avait dit qu’il ne pouvait apparaître dans mes rêves que si une certaine condition était remplie. Peut-être que cette condition ne lui permettait pas de manipuler Ruijerd directement. Il avait donc déclenché l’incident de téléportation pour me transporter — quelqu’un qui correspondait à ce critère — sur le Continent Démon, et m’avait guidé vers Ruijerd, le faisant ainsi nous accompagner sur le Continent Central.

Mais si c’était le cas, pourquoi m’aider à acquérir l’œil démoniaque ou me donner des conseils sur la façon de sauver Aisha ? Je ne le savais pas. Je ne savais pas à quoi il pensait. Je n’étais pas non plus sûr de devoir dire quoi que ce soit à Ruijerd.

« … »

Je voulais me confier à quelqu’un, mais je ne pensais pas qu’il était juste d’en mettre plus sur les épaules de Ruijerd. Peut-être que le lui dire remplirait même les conditions inconnues de l’Homme-Dieu, et le dieu pourrait parler directement à Ruijerd. Honnêtement, Ruijerd se laisserait probablement facilement convaincre par tout ce que le Dieu-Homme lui dirait. Je n’étais même pas entièrement convaincu qu’il me disait la vérité, mais au moins mon hostilité faisait qu’il était difficile pour lui de me tromper. Je voulais croire que tant que je continuerais, rien de terrible n’arriverait.

« Monsieur Ruijerd, si jamais tu te trouves dans une situation difficile et que quelqu’un te murmure des mots mielleux à l’oreille, ne croit jamais ce qu’il te dit. Les personnes trompeuses te ciblent stratégiquement lorsque tu es le plus vulnérable. »

Finalement, je ne lui avais pas parlé de l’Homme-Dieu.

« Je n’ai aucune idée de ce dont tu parles, mais je comprends. »

J’avais eu des sentiments mitigés, en le regardant me regarder si sérieusement et hocher la tête. Ruijerd me faisait confiance, et pourtant je lui cachais des choses. C’était en grande partie parce que j’avais déterminé que les garder secrètes était la meilleure solution, mais cela n’avait pas atténué la culpabilité.

Mon mal de tête et mes nausées s’étaient estompés sans que je m’en aperçoive. Maintenant, mes pensées pesaient lourdement pour une autre raison. J’étais retourné dans ma chambre, mais même après avoir regagné mon lit, je n’avais pas envie de dormir. Mes yeux étaient grands ouverts et les idées me trottaient dans la tête. Lorsque je fermais les yeux, elles flottaient devant moi, l’une après l’autre.

« Qu’est-ce que c’est... »

J’avais entendu quelqu’un parler dans son sommeil. Éris était étendue dans le lit à côté de moi, ronflant au loin. Ses jambes étaient grandement exposées. Ses jambes toniques émergeaient d’un short et sa chemise remontait, exposant son adorable nombril. Même si on la regardait droit dans les yeux, on pouvait voir les courbes de sa poitrine. Elle ne portait pas de soutien-gorge au lit, donc si je louchais assez fort, je pouvais voir les petites pointes de ses seins. Je pouvais aussi voir la bave couler sur son menton quand elle souriait dans son sommeil.

« Mmph. »

J’avais souri avec ironie devant cette endormie et je m’étais levé du lit. J’avais baissé sa chemise et j’avais réajusté la couverture sur elle.

« Rudeus… est un pervers… »

Elle affichait un regard méchant sur son visage. J’étais là, à me rendre malade d’inquiétude, et elle m’avait quand même traité de pervers.

J’avais été tenté de lui toucher les seins pour que mes actes justifient au moins cette accusation, mais une vague de somnolence m’avait envahi. J’avais bâillé et je m’étais effondré dans mon lit.

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