Mushoku Tensei (LN) – Tome 5 – Bonus 2 – Partie 3

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Chapitre 12 : Bonus 2 : La mort d’Ariel

Partie 3

Avec un petit salut gracieux et incontestablement royal, la princesse Ariel remonta dans son carrosse. Le chauffeur fit immédiatement avancer les chevaux, et ses gardes se précipitèrent à côté, l’air un peu perplexe.

« Bon. Qui est le prochain sur la liste ? »

Lorsque ces mots étaient sortis de ma bouche, j’avais réalisé que plusieurs yeux étaient maintenant fixés sur moi. En fait, pratiquement tous les soldats de la région me regardaient.

Je m’étais demandé si je n’avais pas été trop hâtif à ce sujet.

Tous ces hommes étaient fidèles à leur devoir. Ils n’étaient pas comme moi, c’était des combattants stupides qui avaient été formés dans la capitale pour obéir aux ordres de manière absolue, sans même y réfléchir à deux fois. Alors qu’ils étaient techniquement sous mon commandement à ce poste de contrôle, en fin de compte, j’appartenais à un tout autre service. Il était tout à fait possible que leurs propres supérieurs leur aient directement ordonné de ne pas laisser passer Ariel. Dans ce cas, ma désobéissance aurait eu des conséquences pour eux aussi. Comme la princesse Ariel était une cible prioritaire, il ne serait pas du tout surprenant que leurs officiers aient envoyé un message à la base pour l’avertir de sa venue.

J’avais fait du mieux que j’avais pu. Il semblait plausible que ces hommes me roueraient de coups avant de révéler ce que j’avais fait. Après tout, c’était ma décision unilatérale de laisser passer la fille.

Alors que je me mordais la lèvre, un des hommes s’était lentement approché de moi.

C’était le capitaine de tous les soldats dans la cour. Ses épaules étaient, soit dit en passant, trois fois plus larges que les miennes.

Il avait levé sa main, large et lourde comme une poêle à frire… et l’avait ensuite frappée contre mon dos.

J’avais avancé en titubant, mais à ma grande surprise, je n’avais presque pas eu mal.

« Beau travail, mon pote. »

Au moment où leur capitaine prononça ces mots, les autres soldats levèrent le poing en l’air et rugirent d’approbation. Quelques-uns d’entre eux m’avaient même acclamé.

Bien que je n’avais appris cela que plus tard, pratiquement tous les soldats travaillant à ce poste de contrôle étaient de fidèles fans de la Princesse Ariel. Il semblerait qu’elle ait pris l’habitude de se présenter également aux cérémonies de remise des diplômes militaires. La plupart d’entre eux ne l’avaient entendue dire que quelques mots avant cela, mais je n’étais guère différent à cet égard. Je pouvais comprendre exactement ce qu’ils ressentaient.

« Permission de parler librement, officier Gatlin ? Nous avons tous perdu l’esprit par frustration depuis qu’ils nous avaient largués ici, mais vous venez de nous mettre de bonne humeur pour la première fois depuis des lustres ! N’est-ce pas, les gars ? »

« Et comment ! »

« Venez à la taverne en ville ce soir, d’accord ? C’est moi qui paie ! »

Alors que le capitaine me frappait encore sur le dos, j’avais ressenti un sentiment très particulier. Jusqu’à il y a quelques minutes, je considérais ces gens comme… différents de moi sur un plan fondamental. Je m’étais convaincu que c’était une bande de voyous grossiers et sans instruction, et non des sujets loyaux de la famille royale. Mais ce n’était pas du tout le cas. Tout comme moi, ils avaient été jetés ici au milieu de nulle part et obligés d’obéir à un misérable bâtard. Tout comme moi, ils s’étaient mis en colère.

Et après avoir réalisé cela… assez étrangement, j’avais commencé à ressentir une certaine fierté pour mon travail.

Depuis ce jour, j’étais en bons termes avec les soldats, et mon travail m’avait apporté un réel plaisir.

Tout cela était bien sûr dû à la Princesse Ariel. En honorant simplement de sa présence ce poste de contrôle, elle en avait fait un endroit bien plus heureux.

Après cela, l’officier Gatlin fit un long monologue sur la profondeur de son adoration pour la princesse Ariel, que j’ai choisi d’omettre.

♥♥♥

Et bien. Même si j’avais aimé entendre l’officier Gatlin faire l’éloge de la princesse Ariel, ce n’était pas la raison exacte pour laquelle je lui parlais.

« Est-ce qu’un groupe d’hommes vêtus de noir est passé par ce point de contrôle pour la poursuivre ? »

À cette question, l’expression de l’homme était devenue soudainement plus sombre.

« Je crois qu’ils n’étaient pas… exactement à sa poursuite. »

« Que voulez-vous dire ? »

« Un groupe de personnages suspects est passé par le poste de contrôle peut-être trois jours avant l’arrivée de la princesse Ariel. Je n’étais pas en service à ce moment-là, et je n’ai appris leur existence que plus tard. »

C’était intéressant. Si les ennemis d’Ariel avaient traversé la frontière en premier, ils attendaient probablement de lui tendre une embuscade lorsqu’elle allait quitter le pays.

« Si j’avais su, j’aurais au moins pu l’avertir… mais à ce stade, je ne peux que prier pour sa sécurité. »

« Je vois. Merci beaucoup. »

L’Office Gatlin n’avait manifestement pas entendu la rumeur selon laquelle la princesse était déjà morte. Il semblerait bien que cette histoire avait pris naissance dans la capitale.

Cependant, cela ne suffisait pas pour me dire si Ariel était vivante ou morte.

J’avais choisi de continuer à rassembler des informations. Ce que j’avais à l’époque ne suffisait pas pour mener à bien ce travail.

J’avais commencé avec les autres officiers au poste de contrôle, et j’avais aussi essayé quelques soldats. Puis je m’étais rendu dans la ville voisine et j’avais essayé de trouver des gens qui semblaient traverser la frontière régulièrement.

J’avais besoin de savoir ce qui était arrivé à Ariel de l’autre côté de ce mur. Avait-elle réussi à traverser la forêt en un seul morceau ? Ou était-elle morte là-bas, comme le prétendaient les rumeurs ? J’avais parcouru toute la ville à la recherche de quelqu’un qui pourrait me donner la réponse… et j’avais fini par dégoter un certain jeune marchand avec une histoire à raconter.

Déclaration de Bruno le Marchand

Ce jour-là, j’étais occupé à apporter mes marchandises au sud d’Asura, comme toujours. Je descendais par la mâchoire supérieure du Wyrm rouge, et je suivais la route unique qui traversait les moustaches du Wyrm… Hein ? Oh, c’est vrai. Oui, c’est comme ça que tout le monde ici appelle la forêt du nord. Mais je ne sais pas qui a inventé ça.

Donc, de toute façon, je ramenais un chargement de… hmm. Je ne me souviens pas vraiment de ce que c’était. Je suppose que c’était probablement des peaux que l’on ne pouvait trouver que dans les Territoire du Nord.

Quoi ? Non, il n’y avait que moi.

Des gardes ? Est-ce que j’ai l’air d’avoir l’argent pour engager des gardes ? Vous savez, je suis assez bon pour me défendre moi-même au combat. J’avais passé un peu de temps à m’entraîner dans le Sanctuaire de l’Épée. Euh, de quoi parlions-nous déjà ?

C’est vrai, c’est vrai. Je descendais à travers les moustaches du Wyrm. Il n’y avait que moi et mon pote Robinson.

Hm ? Tu veux savoir où il est ? Heh. Dehors dans les écuries. Mais j’ai bien peur qu’ils ne servent pas d’ânes ici. Quoi qu’il en soit, nous deux, nous prenions du bon temps. De mémoire, j’étais de bonne humeur. Les affaires marchaient bien, et j’avais presque économisé assez pour m’acheter une charrette. Savez-vous que même ces chariots à ânes vous permettent de déplacer beaucoup plus de choses à la fois. C’était une perspective très excitante.

Mais ensuite, j’avais entendu le bruit du métal qui s’entrechoquait quelque part devant moi, et mon humeur s’était rapidement dégradée.

Il n’y avait pas que le son. Je pouvais sentir quelque chose de louche dans l’air. Je gagnais déjà ma vie en tant que commerçant solo depuis un moment. J’avais un sacré bon flair pour sentir le danger.

Il était bien sûr toujours préférable d’éviter les ennuis. Mais comme je l’avais dit, il n’y avait qu’un seul chemin à travers les Moustaches, et je ne pouvais pas faire demi-tour. J’avais décidé de me rendre dans les bois avec Robinson et de me glisser le long de la route. Je savais qu’il serait plus intelligent de laisser l’âne derrière moi, mais Robinson était mon partenaire commercial adoré. Je ne pouvais pas prendre le risque qu’il se fasse manger par un monstre.

Donc, de toute façon, lui et moi avions commencé à nous déplacer dans la forêt, en nous assurant de rester cachés. Le bruit du métal qui s’entrechoquait devenait de plus en plus fort à mesure que nous avancions, et je pouvais aussi distinguer les gens qui criaient. Robinson était un peu effrayé, mais j’étais avec lui, alors il était resté tranquille. Nous avons suffisamment traversé des moments difficiles ensemble.

Qu’est-ce qu’il y a ? « Assez parlé de l’âne, dis-moi juste ce que tu as vu ? » Mec, tu es un type impatient… Mais bon, peu importe.

Quand j’avais jeté un coup d’œil à la scène de derrière les sous-bois, la première chose que j’avais remarquée, c’était un carrosse. Il n’était pas si grand, un peu comme une calèche simple. Il transportait probablement trois personnes, si vous comptiez le conducteur devant. La plupart de celles de cette taille ne prennent qu’un cheval, mais il y en avait deux attelées à celui-ci, donc c’était probablement un carrosse sur mesure.

Hmm ? Oh, vous vous demandez pourquoi je suis si bien informé sur ce genre de choses ? Eh bien, j’avais essayé de choisir quelle charrette je devrais acheté pour mon âne, non ? Le vendeur de chariots m’avait donné le détail de toute sa gamme, et… Ok, ok, très bien. Tu n’as pas besoin de me regarder comme ça, mec ! Je reviens sur le sujet.

Bref, j’avais tout de suite compris que cette voiture avait été attaquée. Elle était couchée sur le côté dans la boue, et des types qui ressemblaient à des gardes se battaient contre un tas d’autres types en vêtements noirs. Quand j’étais arrivé, il y avait sept hommes en noir qui combattaient quatre gardes. Deux gardes, ou peut-être des domestiques étaient déjà couchés sur le sol. Oh, et il y avait aussi quatre filles blotties l’une contre l’autre près du carrosse, tremblant assez férocement. Elles étaient probablement les cibles de l’attaque.

Les gars en noir étaient nombreux, mais ils ne semblaient pas avoir un avantage énorme. Après tout, ils étaient bien plus nombreux à être allongés dans la boue. Ils devaient déjà être une douzaine à terre. J’étais en fait un peu sidéré. Je me demandais quel genre de crétins avait envoyé une bande d’amateurs maladroits pour faire un travail comme celui-ci.

Mais je m’étais fait une fausse idée. Quand j’avais regardé un peu plus attentivement, je m’étais rendu compte que les gars en noir n’étaient pas du tout mauvais. Au contraire, ils étaient plus compétents que les gardes. Dans un combat à l’épée en un contre un, ces gars auraient gagné à tous les coups.

Hein ? Vous voulez savoir comment je pourrais le savoir ? Essayez de faire plus attention. Comme je l’ai dit, je suis un meilleur sabreur que vous ne le pensez. Quand je vois quelqu’un se battre, je peux dire à quel point il est fort.

Bref, tout cela m’avait paru terriblement étrange, alors j’avais fini par m’arrêter pour regarder la bataille. Et après quelques secondes, je m’étais rendu compte que ce type du côté des gardes était sérieusement rusé. C’était un gamin aux cheveux blancs. Il était plutôt maigre, et sa seule arme était une baguette magique de débutant. Mais pour une raison inconnue, il était à un niveau totalement différent des autres.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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