Mushoku Tensei (LN) – Tome 4 – Chapitre 9

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Chapitre 9 : La route de l’épée sacrée

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Chapitre 9 : La route de l’épée sacrée

Partie 1

La veille du départ du village de Doldia, Éris et Minitona s’étaient disputées. Cela allait sans dire, j’en suis sûr, mais Éris avait gagné facilement. Bien sûr qu’elle l’avait fait. Après tout, elle avait été capable de suivre l’entraînement de Ruijerd, alors que son adversaire était plus jeune et n’avait pas d’entraînement. Ce n’était même pas un adversaire pour elle. Cela ressemblait plus à un fort intimidant un faible.

Je pensais que je devrais au moins prévenir Éris à ce sujet. Je savais qu’elle était ce genre de personne, mais elle aura bientôt quatorze ans. Alors qu’elle n’était techniquement encore qu’une enfant, quatorze ans, elle était assez âgée pour ne pas pouvoir frapper quelqu’un d’autre sans faire de distinction. Mais comment allais-je le formuler ?

Je n’avais jamais arrêté une des bagarres d’Éris avant. Normalement, je quittais Ruijerd pour m’occuper d’elle et de ses querelles dans la Guilde des aventuriers. Qu’est-ce que je pourrais dire à ce stade ? Dois-je lui dire que les aventurières et les villageoises étaient différentes ?

« Non, c’est la faute de Tona », dit Tersena en signe de protestation.

Selon elle, maintenant que la saison des pluies était terminée, Éris avait dit qu’elle allait quitter le village et Minitona avait essayé de l’arrêter. Éris était heureuse que Minitona veuille qu’elle reste, mais elle expliqua pourquoi elle devait continuer son voyage, soulignant que la demande de Minitona était égoïste. C’était généralement l’inverse avec Éris.

Elles continuèrent à parler pendant un certain temps après cela. Au début, elles étaient calmes toutes les deux, mais leur dispute s’était vite enflammée. Minitona commença à lancer des insultes. Parmi celles-ci, il y avait des insultes sur Ghislaine et moi-même. Éris avait l’air ennuyée, mais elle avait tout enduré et avait répondu calmement.

Finalement, Minitona donna le premier coup de poing. C’est elle qui avait essayé de se disputer avec Éris. Je dois au moins lui reconnaître qu’il fallait avoir beaucoup de courage pour faire ça. C’était vraiment quelque chose que je ne pouvais pas faire. Éris n’avait pas reculé. Comme prévu, elle avait impitoyablement réduit Minitona en bouillie.

« Éris. »

« Quoi !? »

Je m’étais arrêté pour reconsidérer la situation. Tout d’abord, Minitona aurait dû savoir qu’elle perdrait le combat, mais elle s’était quand même échauffée et avait commencé à lancer des insultes. Même après avoir été pulvérisée par Éris, elle n’avait pas reculé. Les meilleurs adultes se brisaient facilement face à Éris. Minitona devait être très volontaire.

« Tu t’es retenu, pas vrai? », demandais-je à Éris.

« Bien sûr que je l’ai fait », dit-elle tout en se détournant de moi.

Dans le passé, Éris n’aurait jamais eu pitié de quelqu’un qui lui aurait montré les crocs, même si c’était des enfants. Je le savais particulièrement bien.

« Normalement, tu serais plus méchante, hein ? »

« Oui, eh bien, c’est mon amie. »

Alors que je la regardais, Éris avait l’air honteuse, ses lèvres faisant même la moue.

Hm. Il semblerait qu’elle regrettait d’avoir frappé Minitona, au moins un peu. C’était quelque chose que je n’avais jamais vu avant. En trois mois, elle deviendra peut-être un peu plus adulte. Elle mûrissait sans que je m’en rende compte. Dans ce cas, il n’y avait qu’une seule chose à dire.

« Tu ferais mieux de te réconcilier avec elle avant notre départ demain. »

« … Je ne le veux pas. »

C’était encore une enfant, hein ?

◇ ◇ ◇

Nous étions occupés à préparer notre départ le dernier jour, je n’avais donc pas rencontré la Bête Sacrée. Au lieu de ça, j’avais eu deux visiteuses au milieu de la nuit.

« Ah ! »

Un petit cri était accompagné d’un grand fracas.

Ces deux sons suffirent à me réveiller. Je m’étais levé, conscient de combien j’avais baissé ma garde dernièrement, et j’avais attrapé mon bâton qui était à mes côtés. L’aura de notre intrus était trop pathétique pour être celle d’un voleur. De toute façon, Ruijerd en aurait remarqué un bien avant qu’il n’arrive jusque-là. Le silence de l’intrus était d’autant plus bizarre.

« Tersena, essaie d’être un peu plus calme, miaou ! »

J’avais posé mon bâton. Voilà pourquoi Ruijerd n’avait rien dit.

« Désolée, Tona, mais il fait nuit. »

« Si tu plisses les yeux assez pour voir, miaou… Ah ! »

Un autre bruit de coup sec.

« Tona, ça va ? »

« Owie, miaou… »

Peut-être qu’elles essayaient toutes les deux de chuchoter, mais leur voix était assez forte pour que je puisse les entendre clairement. Quel était leur objectif ? L’argent ? La gloire ? Ou visaient-elles mon corps ?

Je plaisantais, bien sûr. Je savais qu’elles étaient là pour Éris.

« Ah, ici, miaou ? »

« Sniff, sniff… Non, ça ne semble pas être elle. »

« Ne t’inquiète pas, miaou. Ils dorment probablement, miaou. »

Les filles s’arrêtèrent devant ma porte et j’entendis un clic en entrant. Prudemment, elles jetèrent un coup d’œil et regardèrent autour de moi, seulement pour me regarder dans les yeux alors que je m’asseyais sur mon lit.

« Mew… ! »

« Qu’est-ce qui ne va pas, Tona ? Ah… ! »

C’était Minitona et Tersena. Elles portaient chacune une robe en cuir mince avec un trou à l’arrière où leurs queues frétillantes jetèrent un coup d’œil dehors. Ce vêtement de nuit était particulier aux races bestiales, et il était vraiment adorable.

J’avais parlé aussi calmement que j’avais pu.

« Que faites-vous ici si tard dans la nuit ? La chambre d’Éris est à côté. »

« Désolée, miaou… »

Tona s’était excusée et commença à fermer la porte avant de faire une pause soudaine.

« C’est vrai, je ne t’ai pas encore remercié, miaou. »

Hein, T-Tona ?

Minitona parla comme si elle venait de s’en souvenir et se glissa dans la pièce. Tersena la suivit timidement.

« Merci de nous avoir sauvés, miaou. On m’a dit que j’aurais pu mourir si tu ne m’avais pas jeté ta magie curative, miaou. »

C’était probablement vrai. Ses blessures étaient très graves. Au moins assez grave pour que je sois assez traumatisé à sa place. J’avais trouvé son attitude non intimidante impressionnante.

« Pas de problème », avais-je dit.

« Grâce à toi, je n’ai pas de cicatrices non plus, miaou. »

Elle roula l’ourlet de sa robe, révélant ses jambes nues. Il faisait juste assez sombre pour que je ne puisse pas voir ce qu’il y avait entre elles. Dame Kishirika, pourquoi n’aviez-vous pas d’yeux démoniaques qui pouvaient voir dans le noir ?

« Tona, c’est déplacé… ! »

« Ce n’est pas comme s’il ne l’avait jamais vu avant, alors c’est bon, miaou. »

« Mais oncle Gyes a dit que les hommes humains possèdent une longue période d’accouplement, donc si tu ne les approches pas avec prudence, tu pourrais te faire agresser. »

Une longue période d’accouplement ? C’était impoli de dire ça. Non pas que ce soit mal.

« En plus, s’il s’excite en regardant mon corps, alors c’est une bonne façon pour moi de dire merci… miaou !? Il fait froid ! »

« C’est parce que tu n’arrêtes pas de lever ta robe ! »

À ce moment-là, je n’étais même pas concentré sur les jambes de Minitona. Des sueurs froides me parcoururent dans le dos alors que j’enroulais mes doigts autour du bâton qui aurait dû être couché à mes côtés. Une intention vicieuse et meurtrière s’était répandue dans la pièce voisine.

« A-ahem. J’accepte votre gratitude. Éris est dans la chambre à côté de la mienne, alors allez-y. »

C’est vrai, ça n’avait pas d’importance si c’était une enfant. Elle n’aurait pas dû montrer son corps comme ça. Après tout, ça lui causerait de vrais problèmes si elle était agressée par un vieil homme malade essayant de jouer au docteur.

« D’accord. Mais vraiment, merci, miaou. »

« Merci », s’exclama Tersena.

Toutes les deux s’inclinèrent et quittèrent la pièce.

Après quelques instants, j’avais traversé la pièce sur la pointe des pieds et j’avais mis mon oreille au mur. J’entendis la voix maussade d’Éris dans la pièce voisine qui disait : « Que voulez-vous ? »

Je l’imaginais dans sa pose habituelle, les bras croisés sur sa poitrine. Les voix de Minitona et Tersena étaient un peu difficiles à entendre. Ou peut-être que la voix d’Éris était trop forte. J’écoutais avec anxiété, mais la voix d’Éris s’apaisa peu à peu. On aurait dit que tout irait bien. Soulagé, j’étais retourné dans mon lit.

Les trois filles passèrent toute la nuit à parler. Quant à ce dont elles avaient parlé, je n’en avais aucune idée. Minitona et Tersena étaient loin d’être les maîtres de la langue humaine. Éris avait appris un peu de la langue du Dieu Bestial, mais pas assez pour tenir une conversation. Je me demandais si elles avaient vraiment réglé les choses ou non, mais quand le temps était venu de se séparer le lendemain, Éris avait tenu la main de Minitona. Elle avait les larmes aux yeux au moment où elles s’étaient serrées dans les bras. Il semblerait qu’elles avaient été capables de se réconcilier. J’étais content.

◇ ◇ ◇

La route de l’épée sacrée était une route qui traversait directement la Grande Forêt. Construit il y a longtemps par le saint pays de Millis, elle regorgeait de mana. Même si la zone qui l’entourait était inondée, la route était restée sèche et intacte. Apparemment, aucun monstre n’y mettrait les pieds. Tous les trois, nous utiliserions la calèche tirée par des chevaux que nous avions obtenue de la tribu Doldia pour emprunter cette route et nous diriger vers le sud.

Les hommes bêtes avaient préparé tout ce dont nous avions besoin pour notre voyage. La calèche, le cheval, l’argent du voyage et les provisions. Nous pouvions nous diriger directement vers la capitale de Millis sans retourner une seule fois au port de Zant.

Il était temps de partir ! Ou du moins c’était censé l’être, quand un homme au visage de singe s’était approché de nous.

« Oh mec, c’est le timing parfait. Je pensais justement retourner à Millis. Laissez-moi monter avec vous, les gars », dit Geese, tout en se hissant sans vergogne à l’intérieur.

« Oh, c’est toi, Geese. »

« Tu viens aussi ? »

Les deux autres n’avaient pas l’air aussi ennuyés que moi par son apparence. Quand je leur avais demandé s’ils le connaissaient, ils m’avaient répondu qu’il s’était peu à peu rapproché d’eux sans que je m’en rende compte. Cela incluait notamment un rapprochement auprès d’Éris, Minitona et Tersena, avec qui il partageait des anecdotes amusantes. Il s’était également joint à Gustav et Ruijerd lors de leurs discussions, où Geese avait adapté sa façon de parler au ton de la conversation. C’était vraiment un beau parleur et doué pour la manipulation. Il avait réussi à s’approcher des deux sans que je m’en aperçoive. Et tous les deux l’avaient accueilli si facilement. Quoi, ils me trompaient avec Geese !?

« Très bien, allons-y ! » déclara Ruijerd alors que le chariot se mettait en mouvement.

Nous avions fait nos adieux aux hommes bêtes qui s’étaient rassemblés pour nous raccompagner. C’était un peu émouvant de voir Éris les larmes aux yeux en regardant Minitona et les autres.

Pourtant, quelque chose de lourd pesait sur mon cœur et c’était entièrement la faute de Geese. S’il voulait nous suivre, il aurait dû le dire en premier lieu. Il n’avait pas besoin d’être aussi louche et de se faufiler dans mon dos. Je ne l’aurais pas refusé s’il me l’avait demandé directement. Après que nous ayons mangé le même aliment et enlevé les puces de l’autre, nous nous étions sentis distancier.

***

Partie 2

« Hé, patron. Ne me regarde pas comme ça. Nous sommes amis, non? »

Geese avait sûrement remarqué le regard mécontent que j’avais sans doute alors que nous étions assis dans le chariot, roulant à toute vitesse sur la route. Il me sourit et se pencha près de mon oreille.

« Je n’en ai peut-être pas l’air, mais j’ai confiance en mes talents de cuisinier, tu n’as qu’à regarder ! »

Il avait un visage charmant et ce n’était pas non plus quelqu’un de méchant. Néanmoins, depuis l’incident avec Gallus, j’avais l’impression persistante qu’il y avait quelque chose de plus sombre derrière tout cela.

« Rudeus. »

« Oui, Maître Ruijerd? »

« Qui se soucie de savoir s’il y a des gens avec lui ? », dit-il.

« Maître Ruijerd! Je savais que tu comprendrais! Ahh, ça ne fait que confirmer ce que j’ai déjà pensé à toi. Tu es vraiment un homme parmi les hommes! », s’exclama Geese.

« Es-tu sûr de cela, Ruijerd? Cet homme est l’un de ces criminels que tu détestes tant. »

« Il n’est pas si mauvais que ça. »

Je n’avais aucune idée de la manière utilisée par Ruijerd pour mesurer cela. La venue Geese se passait bien, mais les doubles normes de Ruijerd étaient mauvaises. Non, c’était peut-être à cause de la conversation sereine entre Geese et lui. Ce bâtard de singe avait bien fait son travail.

« Heh heh. Je joue, mais je ne pense pas avoir jamais rien fait de vraiment méprisable pour une autre personne. Maître Ruijerd, tu as l’œil pour les gens. »

Franchement, j’avais une dette envers cet homme. Il m’avait donné sa veste quand j’avais froid, et il m’avait aussi aidé pendant le combat contre Gallus. Je n’étais pas sûr de ce qu’il prévoyait, mais je n’avais aucune raison de le repousser. J’étais juste un peu irrité par ses méthodes détournées, c’est tout.

« Ça ne me dérange pas si tu viens avec nous, bizut. Mais es-tu sûr de ne pas avoir peur des Superds ? »

J’avais parlé assez fortement pour que Ruijerd entende. Je ne savais pas encore s’il savait que Ruijerd était un Superd, mais s’il avait participé à leurs beuveries, il avait très bien pu l’entendre. Je ne voulais pas qu’il l’apprenne plus tard et qu’il dise à quel point c’était terrifiant d’être avec un Superd.

« Bien sûr. Tu pensais que je ne le serais pas ? Je suis un démon, après tout. J’ai entendu dire à quel point les Superds sont effrayants depuis que je suis gamin. »

« Oh vraiment ? Tu sais, Ruijerd n’en a peut-être pas l’air en ce moment, mais c’est un Superd. »

Quand Geese entendit ça, celui-ci plissa ses yeux.

« C’est différent. Il m’a sauvé la vie. »

Curieux de savoir ce que cela signifiait, je tournai mon regard vers Ruijerd, mais il secoua la tête comme s’il n’avait aucune idée de ce dont parlait Geese. Au moins, ce n’était pas quelque chose qui s’était produit au cours des trois derniers mois.

« Je suppose que tu ne te souviens pas, hein ? Après tout, c’était il y a trente ans. »

Geese se lança alors dans une explication. C’était une histoire épique qui comprenait une première rencontre, une séparation, un point culminant et une scène d’amour. Lorsqu’un héros incroyablement beau et dur à cuire disait qu’il allait partir en voyage, des centaines de femmes l’avaient supplié de ne pas y aller. Il quitta ainsi sa ville natale en dépit de ses attaches persistantes et rencontra une beauté mystérieuse quand il arriva à sa destination.

Pour résumer ce qui serait autrement une longue histoire, Ruijerd était intervenu pour le sauver lorsqu’il avait été attaqué par un monstre alors qu’il était encore un aventurier novice.

« Eh bien, c’était il y a trente ans. Je n’ai pas l’impression de lui être redevable pour ça ou quoi que ce soit d’autre », dit Geese.

« La tribu superd était effrayante, mais Ruijerd était différent », dit en riant.

Ruijerd s’était détendu quand il entendit ça. J’avais comme l’impression de comprendre le sens du mot karma après avoir entendu cette histoire. Tant mieux pour toi, Ruijerd, pensais-je.

« Eh bien, j’espère que tu me laisseras rester avec toi un moment, Senpai ~ ☆ »

Et c’est ainsi que la Dead End gagna un nouveau membre sous la forme d’un visage de singe — attendez, il n’était pas un nouveau membre. Il ne restait avec nous que jusqu’à ce que nous atteignions la prochaine ville, me rappelai-je. Geese avait dit qu’il portait la poisse. Quand il était dans un groupe de quatre personnes, il s’était passé quelque chose de terrible. Je ne savais pas comment il avait réussi à se faire jeter dans une cellule avec moi, malgré le fait d’éviter délibérément cet empoisonnement. En tout cas, le fait qu’il ne se joigne pas à notre groupe était une bonne chose.

C’est ainsi que nous avions commencé notre voyage avec un voyageur supplémentaire qui nous accompagnait.

◇ ◇ ◇

Le chariot nous emmenait à travers la route qui traversait la Grande Forêt. C’était vraiment une route droite, une route qui s’étendait ininterrompue jusqu’à l’horizon, continuant jusqu’à la capitale du Saint Pays. Il n’y avait pas un seul monstre, il n’y avait pas d’eau non plus sur la route.

J’avais des doutes sur la façon dont un tel chemin se fut formé, mais Geese me l’expliqua. Cette route avait été créée par Saint Millis, le fondateur de la foi Millis, la plus grande dénomination religieuse du monde. D’un seul coup d’épée, Saint Millis avait coupé en deux les montagnes et les forêts, divisant en deux un roi démoniaque sur le Continent Démon. La route avait été baptisée route de l’épée sacrée avec cette histoire à l’esprit.

Même si il ne croyait pas un seul mot de cette histoire, le mana de Saint Millis était toujours là. Le fait que nous n’ayons pas rencontré de monstres jusqu’à présent en était la preuve. Le chariot ne s’était pas non plus enlisé dans la boue. Nous avancions en douceur. Ce n’était rien de moins qu’un miracle.

Je pouvais comprendre maintenant pourquoi leur religion détenait tant de pouvoir. En même temps, je craignais l’impact négatif possible que beaucoup de mana pourrait avoir sur le corps. Le mana était une chose utile, mais une abondance de mana pouvait être terrifiante. Cela pourrait aussi faire des choses terribles, comme transformer des animaux en monstres et transporter des enfants du Continent Central au Continent Démon. Bien que dans notre cas, ne pas être attaqué par des monstres avait rendu notre voyage plus facile.

Il y avait à intervalle fixe le long de la route des endroits où l’on pouvait faire du camping. C’est là que nous avions passé nos nuits. Ruijerd traquait des animaux dans la forêt pour le dîner, donc nous ne manquions pas de nourriture. À l’occasion, des gens d’une colonie voisine venaient vendre leurs produits, mais nous n’avions pas besoin d’approvisionnements alimentaires supplémentaires.

Il y avait aussi une grande abondance de plantes, comme on pouvait s’y attendre d’une forêt. Les fleurs qui pouvaient être utilisées comme épices poussaient abondamment sur le bord de la route. J’utilisais ce que j’avais appris de l’Encyclopédie des plantes que j’avais lue quand j’étais enfant, et j’avais rassemblé quelques ingrédients pour assaisonner nos aliments. Je n’étais pas un cuisinier très doué, mais je m’étais quelque peu amélioré au cours de la dernière année, même si je ne faisais que passer de terrible à moins horrible.

La Grande Forêt fournissait des ingrédients de bien meilleure qualité que ceux du Continent Démon. Pas seulement en termes de bêtes, mais aussi en termes d’animaux normaux. Les lapins et les sangliers étaient assez délicieux rôtis sans assaisonnement, mais ce n’était pas assez bon pour moi. Comme nous avions les ingrédients à portée de main, je voulais manger des plats plus succulents. J’étais plus avide que jamais dans ma quête de bonne nourriture.

C’est à ce moment que Geese intervint. Comme il l’avait professé, il était un maître de la cuisine en plein air. À voir comment il prenait les noix et l’herbe sauvage que je ramassais et les transformait en assaisonnement, c’était presque de la sorcellerie. Il injectait les saveurs les plus délicieuses dans nos aliments.

« Je te l’ai dit. Je peux tout faire ! »

Ce n’était pas une plaisanterie. La viande était vraiment délicieuse.

« Incroyable, serre-moi dans tes bras ! »

J’avais jeté mes bras autour de lui sans y réfléchir. Ça avait dégouté Geese. Ça m’avait aussi dégoûté. Nos sentiments étaient réciproques.

◇ ◇ ◇

« Je m’ennuie », murmura Éris alors que nous préparions comme d’habitude notre repas quotidien.

Collecteur d’ingrédients : Ruijerd

Producteur d’eau et de feu : Moi

Cuisine : Geese

Notre travail était tellement au point qu’Éris n’avait rien d’autre à faire que de ramasser du bois de chauffage, mais elle l’avait terminé assez rapidement. Elle s’ennuyait donc.

Au début, Éris s’entraînait silencieusement avec son épée. Après avoir été forcée par Ghislaine et moi-même à faire des exercices répétitifs, elle avait pu continuer à balancer son épée pendant des heures. Mais ça ne voulait pas dire qu’elle trouvait ça amusant.

Ruijerd chassait, Geese faisait bouillir de la soupe, et je m’étais installé pour continuer à travailler sur ma figurine. Cette figurine de Ruijerd de la taille d’un dixième prenait pas mal de temps à compléter, mais j’étais sûr de pouvoir la vendre. J’y ajouterais aussi des options pour augmenter sa valeur. En utilisant ce modèle, je montrerais aux gens que le Superd ne devait pas être attaqué et qu’il pouvait se lier d’amitié.

Cela mis à part, Éris trouvait son ennui ingérable.

« Hé, Geese ! »

« Qu’est-ce qui ne va pas, mademoiselle ? La nourriture n’est pas encore prête. »

Il se mit à goûter la soupe avant de jeter un coup d’œil en arrière sur elle.

Éris était debout dans sa position habituelle, les bras croisés et les jambes écartées.

« Apprends-moi à cuisiner ! »

« Je passe mon tour. »

Sa réponse avait été instantanée. Geese recommença à cuisiner comme si leur conversation n’avait jamais eu lieu.

Pendant un moment Éris resta là, stupéfaite, mais elle se remit vite et cria :

« Pourquoi pas !? »

« Parce que je ne veux pas. »

« Mais pourquoi !? »

Geese poussa un grand soupir.

« D’accord, mademoiselle. Un épéiste n’a qu’à penser à se battre. Cuisiner est une perte de temps. Tout ce que vous avez à faire, c’est manger. »

C’était un homme dont les talents culinaires allaient au-delà de la manière dont il se jugeait : « juste manger ». Il pourrait même ouvrir son propre restaurant. Il n’était pas assez bon pour faire tomber la mâchoire d’un certain roi gourmet et faire jaillir un rayon de lumière de sa bouche, mais il était au moins assez bon pour que son restaurant soit assez populaire dans son quartier.

« Mais, si je pouvais cuisiner… euh… eh bien, tu sais, non ? »

Elle hésitait à m’expliquer, envoyant des regards dans ma direction.

Qu’y a-t-il, Éris ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Heh heh, vas-y, dis-le, je l’avais intérieurement aiguillonnée.

« Non, je n’ai aucune idée. »

Geese était froid avec elle. Je ne savais pas pourquoi, mais il était anormalement dur. Il n’était pas comme ça envers Ruijerd ou moi-même, mais il avait toujours l’air détaché quand il interagissait avec Éris.

« Vous êtes douée pour l’épée, pas vraie ? Vous n’avez pas besoin de savoir cuisiner. »

« Mais… »

***

Partie 3

« Pouvoir se battre est une chose merveilleuse, tu sais ? Si tu veux vivre dans ce monde, il n’y a rien de plus essentiel que cela. Ne gâche pas ton talent. »

Le visage d’Éris était devenu maussade, mais elle n’avait pas essayé de frapper Geese. Il y avait quelque chose d’étrangement persuasif dans ce qu’il avait dit.

« C’est ma raison officielle. »

Geese hocha la tête et cessa de remuer le pot. Il avait alors commencé à remplir les bols en pierre que j’avais faits.

« Tu vois, j’ai décidé de ne plus jamais apprendre à cuisiner à quelqu’un. »

Geese avait déjà été membre d’un groupe qui plongea dans un donjon. Il s’agissait d’un groupe de six personnes non qualifiées qui, contrairement à Geese, n’avaient qu’un seul rôle à jouer. À l’époque, Geese avait l’habitude de se plaindre : « Vous ne pouvez rien faire d’autre ? » Leur groupe n’était pas conventionnel, mais efficace pour faire avancer les choses.

Cependant, un jour, une femme du groupe s’approcha de Geese et elle déclara qu’elle voulait apprendre à cuisiner. Elle voulait séduire l’un des hommes du groupe. Il est clair que le dicton « le chemin vers le cœur de l’homme passe par l’estomac » existait aussi dans ce monde. Geese avait répondu par un « Bien sûr, pourquoi pas » et il avait commencé à lui apprendre.

Est-ce que la cuisine avait quelque chose à voir avec ce qui s’est passé après ? Ce n’est pas certain, mais la femme s’était liée à l’homme et ils se marièrent deux ans plus tard. Puis ils quittèrent le groupe et partirent quelque part. C’était très bien, se dit Geese. Il y a eu une querelle quand les deux partirent, mais leur départ n’avait pas posé de problème.

C’est ce qui s’était passé après qui était horrible. Quand les deux personnes les plus importantes furent parties, le groupe s’effondra. C’était devenu un maelström de querelles et d’apathie, à tel point qu’ils ne pouvaient plus entreprendre de missions, ils furent rapidement dissous.

Geese, cependant, était un homme qui pouvait tout faire. Il n’avait aucun talent pour l’épée ou la magie, mais il pouvait faire tout le reste. C’est pour ça qu’il pensait trouver immédiatement un nouveau groupe. Mais cet effort s’avéra être un échec retentissant. À l’époque, c’était un aventurier assez connu, mais aucun groupe ne souhaitait l’avoir avec eux.

Geese pouvait tout faire. Tout ce qu’un autre aventurier pourrait faire. C’était le problème, en d’autres termes. D’autres personnes pouvaient aussi faire ce qu’il faisait. Si un groupe était très bien classé, il répartissait ces tâches subalternes entre ses propres membres.

C’est alors que Geese s’était rendu compte que le groupe dans lequel il officiait était le seul endroit auquel il appartenait. Il était que ce qu’il était parce qu’ils étaient tous si peu qualifiés. Après cela, Geese avait prématurément mis fin à sa carrière d’aventurier. Maintenant, il vivait du jeu.

« Et c’est pourquoi je refuse d’apprendre aux femmes à cuisiner. »

Encore un porte-malheur à ajouter à son nom. Bien que si tu veux mon avis, ces « porte-malheur » de Geese n’avaient rien de véridique. Je ne voyais aucun problème à ce qu’il lui apprenne à cuisiner. Cette soupe était délicieuse. Une gorgée et une musique jazzy commença à jouer dans ma bouche. C’était si bien que je voulais qu’il m’apprenne aussi, je m’étais précipité pour l’aider.

« Je comprends que quelque chose de terrible t’est arrivé, bizut, mais la femme que tu as aidée a trouvé son bonheur, non ? » avais-je demandé, tout en ajoutant cette nuance : « Alors, pourquoi ne pas aller de l’avant et enseigner à Éris? »

Geese secoua la tête.

« Je ne sais pas si elle l’a fait ou pas. Je ne l’ai jamais revue après ça. »

Puis il se mit à rire en se dépréciant.

« Mais l’homme ne devint pas heureux. »

C’était peut-être la raison de la malchance, alors. Je ne pouvais rien dire après ça, pas après avoir vu le regard déprimé sur le visage de Geese. La soupe, qui aurait dû être délicieuse, n’avait soudain plus le même goût.

Je me demandais combien de temps il faudrait pour que Ruijerd revienne.

◇ ◇ ◇

Un jour, je trouvais un curieux monument en pierre sur le bord de la route où nous nous étions arrêtés pour nous reposer. Je m’y approchais à genoux. Il y avait un étrange motif gravé dessus. Un seul caractère y était inscrit, entouré de sept motifs. J’étais presque sûr que le caractère était le mot « sept » écrit dans la langue du Dieu Combattant. Quant aux autres motifs, j’avais l’impression de les avoir déjà vus.

J’avais décidé de le demander à Geese.

« Hé, bizut, c’est quoi ce monument ? »

Il regarda et hocha la tête en signe de reconnaissance.

« C’est les sept grandes puissances. »

« Les sept grandes puissances ? », dis-je en écho.

« C’est une référence aux personnes les plus fortes dans ce monde — les sept guerriers. »

L’histoire raconte qu’à la fin de la deuxième grande guerre Homme-Démon, une personne connue sous le nom de Dieu Technique est venue avec ce nom. À l’époque, le Dieu Technique était considérée comme l’une des personnes le plus fort du monde. Il avait sélectionné sept personnes (y comprit lui-même) et avait déclaré que ces personnes étaient les plus fortes au monde. Ce monument était un moyen d’immortaliser qui était ces gens.

« Je crois que Maître Ruijerd en sait plus à ce sujet. Maître Ruijerd ! »

Geese cria et Ruijerd, qui s’entraînait à proximité avec Éris, vint nous voir. Éris était tombée par terre, les jambes et les bras écartés, essayant de stabiliser sa respiration.

« Les Sept Grandes Puissances, hein ? Ça me rappelle des souvenirs. »

Ses yeux se rétrécirent lorsqu’il examina le monument.

« Alors tu es au courant ? » avais-je demandé.

« J’ai travaillé dur quand j’étais jeune pour qu’un jour l’une des sept grandes puissances me prenne comme étudiant. »

Ruijerd regarda au loin en parlant. Il regardait vraiment très loin… Attendez, jusqu’à quand remontait-il dans le passé ?

« C’est quoi ce schéma ? »

« Ce sont les motifs de chaque individu. Ils indiquent les sept noms actuels. »

Ruijerd regarda les signes de chacun et me dit leurs noms.

Les sept actuels étaient (par ordre de hiérarchie) :

Numéro Un — Dieu Technique

Numéro Deux — Dieu Dragon

Numéro trois — Dieu Combattant

Numéro quatre — Dieu Démon

Numéro Cinq — Dieu de la mort

Numéro Six — Dieu de l’épée

Numéro Sept — Dieu du Nord

« Hmm. Mais je n’ai jamais entendu parler des Sept Grandes Puissances avant. » avais-je dit.

« Le titre était bien connu jusqu’à la guerre de Laplace. »

« Pourquoi est-il tombé en désuétude ? »

« La guerre de Laplace a apporté de grands changements. La moitié d’entre eux ont disparu. », expliqua Ruijerd.

Apparemment, à l’exception du Dieu Technique, les Sept Grandes Puissances avaient toutes participé à la guerre de Laplace. Parmi eux, trois avaient été tués, un a disparu et un autre a été scellé. Le seul qui s’en soit sorti en un seul morceau à l’époque était le Dieu Dragon. Après plusieurs centaines d’années, avec ceux qui se trouvaient au bas de l’échelle, changèrent les mots contre ceux-ci : les plus forts. L’expression était tombée hors d’usage. À l’heure actuelle, on ne savait pas où se trouvaient les quatre personnes suivantes.

DIEU TECHNIQUE : Disparu

DIEU DU DRAGON : Disparu

LUTTE CONTRE DIEU : Disparu

DIEU DÉMON : Scellé

Ce n’était pas vraiment un système de classement vu que ceux qui avaient été confirmés être les plus forts avaient disparu. C’est pourquoi le titre « Sept grandes puissances » était tombé en désuétude et s’était effacé de la mémoire des gens… du moins en apparence. Soit dit en passant, la raison pour laquelle le Dieu Démon n’avait pas été retiré de ce classement était parce qu’il n’était pas mort, il avait simplement été scellé.

« Je me demande combien de personnes ayant vécu cette période sont encore en vie ? »

« Qui sait ? Il y a 400 ans, les gens doutaient de l’existence même de ce Dieu Technique. », dit Ruijerd.

« Pourquoi le Dieu Technique avait-il besoin de créer cette liste ? » avais-je demandé.

« Difficile à dire. On disait qu’il l’avait créé pour trouver des gens capables de les vaincre, mais je n’en suis pas sur. »

Presque comme le classement Fukamichi.

« Eh bien, ce monument est assez vieux, alors peut-être que le classement a changé », murmurai-je.

Geese secoua la tête.

« J’ai entendu dire que ce monument changeait tout seul comme par enchantement. »

« Hein ? Est-ce vraiment le cas ? Quel genre de magie ? »

« Comme si je le savais. »

Apparemment, le monument mettait donc à jour l’affichage du classement par lui-même. Je me demandais comment il faisait. Il y avait encore tant de magie dans ce monde que je ne connaissais pas. Je me demandais si je pourrais en apprendre davantage sur ces types de magie en allant à l’université.

Cela mis à part, les Sept Grandes Puissances, hein ? Je pensais pourtant que le monde avait déjà assez de gens ridiculement forts. J’avais l’impression que je n’arriverais pas à suivre les meilleurs d’entre eux. Je n’avais pas l’intention d’être l’une des personnes les plus fortes du monde. En fait, j’avais décidé qu’il valait mieux que je ne me préoccupe pas de cela.

Il nous avait fallu un mois pour sortir de la Grande Forêt. C’était une route complètement droite sans un seul monstre. C’est pourquoi nous avions pu consacrer tout notre temps à faire du tourisme.

C’était au moins l’une des raisons. L’autre raison étant que nos chevaux étaient très efficaces. Les chevaux de ce monde avaient une endurance folle. Ils pouvaient galoper pendant dix heures en une journée sans se reposer, puis le refaire nonchalamment le lendemain. Peut-être utilisaient-ils une sorte de magie, mais de toute façon, nous avions réussi à sortir de la forêt en douceur.

En ce qui concernait les accidents, le seul que nous avions eu pendant notre voyage était la présence d’hémorroïdes. Bien sûr, je ne l’avais dit à personne et je les avais secrètement guéris grâce à la magie de guérison.

Éris passait son temps debout en haut de la voiture, prétendant que cela faisait partie de son entraînement. Je lui avais dit d’arrêter parce que c’était dangereux, mais elle m’avait répondu que non, que c’était pour entraîner son équilibre. J’avais essayé de faire la même chose, mais mes jambes et mes hanches tremblèrent énormément le lendemain. Cela m’avait donné un nouveau motif de respect pour Éris.

Juste après les Montagnes des Wyrms Bleues, il y avait une station de repos nichée dans une petite ville à l’entrée d’une vallée. Elle était dirigée par des nains. Il n’y avait pas de guilde d’aventuriers. Elle était connue pour être une ville de forgerons ayant des armureries alignés les uns à côté des autres.

Geese m’avait dit que les épées vendues ici étaient bon marché et de bonne qualité. Éris avait l’air nostalgique, mais nous n’avions pas d’argent à dépenser pour quoi que ce soit. D’ailleurs, il en coûterait sans doute une jolie somme pour emmener un Superd du Continent Millis au Continent Central. J’avais persuadé Éris de ne pas acheter quelque chose parce que nous ne pouvions pas nous permettre des dépenses inutiles. L’épée qu’elle utilisait en ce moment n’était de toute façon pas mauvaise.

Pourtant, j’étais un homme. Peu m’importait l’âge que j’avais à l’intérieur de moi, voir des épées et des armures solides et alignées comme ça faisait encore battre mon cœur, même si mon âge (et mon apparence) semblaient avoir de l’importance pour un vendeur qui se moqua de moi en disant : « Je ne pense pas que ça te conviendrait, gamin ». Il avait été surpris d’apprendre par la suite que j’étais en fait de rang intermédiaire dans le style du Dieu de l’Épée. Mais n’ayant de toute façon pas d’argent, je ne faisais que regarder.

D’après Geese, c’était là que la route divergeait. Si vous preniez le chemin de montagne vers l’est, vous trouveriez une grande ville de nain. Au nord-est se trouvaient les elfes et au nord-ouest, les vastes terres habitées par les hobbits. L’absence d’une guilde d’aventuriers dans cette ville était peut-être une question d’emplacement.

En outre, apparemment, si vous alliez en direction des montagnes, il y avait une source d’eau chaude. Une source chaude ! C’est quelque chose qui avait retenu mon attention.

« Qu’est-ce que donc qu’une “source chaude” ? », demanda Éris.

« L’eau chaude jaillit de la montagne. C’est vraiment agréable de s’y baigner. », répondis-je

« Ah ouais ? Ça a l’air intéressant. Mais Rudeus, n’est-ce pas la première fois que tu viens ici ? Comment le sais-tu ? »

« Je l’ai lu dans un livre. »

Était-ce écrit dans le guide À la découverte du Monde ? J’avais l’impression que ça ne l’était pas. C’était pourtant une source d’eau chaude. Ça avait l’air sympa. Bien que ce monde n’avait sûrement pas de yukata. Pourtant, j’imaginais Éris avec ses cheveux mouillés et sa peau de pêche, alors qu’elle plongeait dans l’eau chaude…

Non, ce n’était de toute façon probablement pas une installation mixte. Je veux dire, non ? Mais au cas où ce serait une installation mixte, à quel point cela serait-il incroyable ? Je voulais vraiment vérifier maintenant.

Pendant que j’étais occupé à débattre de la question dans ma tête, Geese fit connaître son opposition.

« La saison des pluies vient de se terminer, alors c’est la pagaille en ce moment dans les montagnes. »

Il nous faudrait trop de temps pour monter là-haut, car nous n’avions pas l’habitude de traverser les montagnes.

J’avais donc renoncé à aller à la source d’eau chaude. C’était vraiment dommage.

◇ ◇ ◇

La route de l’épée sacrée s’étendait le long des montagnes des Wyrms Bleues. Son chemin divisait la chaîne de montagnes en deux, créant un espace juste assez large pour que deux calèches tirées par des chevaux puissent se croiser. C’était un ravin, mais grâce à la protection divine de Saint Millis, les rochers tombaient rarement d’en haut. Si ce chemin n’existait pas, nous aurions dû prendre un chemin plus indirect en allant vers le nord.

Bien qu’il soit rare de rencontrer des dragons bleus dans les montagnes, il y avait encore beaucoup de monstres. Essayer de passer à travers ce champ de tir présentait un danger considérable. Au lieu de cela, Millis avait créé un raccourci direct où les monstres n’apparaîtraient pas. Je pouvais voir pourquoi ce saint avait été si bien accueilli.

Nous avions traversé la vallée en trois jours, terminant ainsi notre long et difficile voyage hors de la Grande Forêt. Directement à partir de là, il y avait le saint pays de Millis. Nous étions enfin revenus dans le domaine des hommes, un fait qui fit bondir mon cœur alors que je poursuivais mon voyage.

 

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